I.1.7 Rentabilité
La rentabilité est le rapport entre un revenu obtenu ou
prévu et les ressources employées pour l'obtenir. La notion
s'applique notamment aux entreprises mais aussi à tout autre
investissement. Elle se réfère plus spécialement au revenu
attribué au capital d'une entreprise et s'analyse souvent en termes de
bénéfice car elle permet d'apprécier la croissance de
l'entreprise et le niveau de rendement atteint (Conso P., 1970 ; Hanon de
Louvet, 1989 ; Wiképedia, 2015).
D'une manière générale, quelle que soit
la définition de ce terme, on peut constater et admettre qu'il y a
rentabilité lorsque les moyens mis en oeuvre génèrent un
supplément des ressources mais aussi elle est le rapport entre
l'accroissement de richesse (résultat) et les capitaux investis. Ainsi
donc, la rentabilité est importante en ce sens que toute entreprise doit
en principe chercher à réaliser un surplus monétaire pour
plusieurs raisons :
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? Assurer l'indépendance financière
? Rémunérer les facteurs tels que le capital,
assurer la distinction des dividendes, constituer les réserves
représentant l'autofinancement permettant à l'entreprise
d'accroitre sa capacité de production et son actif de production.
1. Enjeux de la rentabilité
La rentabilité rétrospective permet
d'évaluer le MEDAF4pouvant permettre de calculer un taux
d'actualisation parle coût moyen pondéré du capital. La
rentabilité rétrospective est un outil difficilement utilisable
directement (à partir du résultat d'exploitation ou du
résultat net) pour évaluer les entreprises car elle est
biaisée par les décalages temporels de l'entreprise (dus aux
délais de paiement par exemple).La rentabilité
prévisionnelle permet d'utiliser les flux de trésorerie pour
assurer une évaluation prenant en compte les décalages temporels
de l'entreprise.
2. Les composantes de la rentabilité
La rentabilité apparait comme une notion complexe dont
les composantes sont à la fois rétrospectives et
prévisionnelles.
1) La rentabilité rétrospective
On distingue deux types de rentabilité
rétrospective : la rentabilité
économique5et la
rentabilité financière6.
Cette dernière rentabilité est essentielle pour les apporteurs de
capitaux puisqu'elle mesure la performance des ressources qu'ils ont investies
dans l'entreprise.
a. La rentabilité économique
La rentabilité économique est une mesure de la
performance économique de l'entreprise dans l'utilisation de l'ensemble
de son capital économique, c'est-à-dire des immobilisations, du
besoin en fonds de roulement et de la trésorerie nette. Le revenu
généré est mesuré par l'indicateur financier que
constitue le résultat d'exploitation (RE), auquel on soustrait
les impôts sur les bénéfices (Imp). L'ensemble des
capitaux « employés » est égal à la somme des
fonds propres (KP), apportés par les apporteurs de capitaux,
plus les capitaux acquis grâce à l'endettement (DF, pour
dette financière). La somme des capitaux nets d'exploitation est donc
égale à CPNE = KP +
DF.
4Modèle d'évaluation des actifs
financiers : notion que nous n'allons pas développer dans cette
rédaction 5mesure le rapport entre le revenu courant et le
«capital stable» (dettes financières sous normes
internationales et capitaux propres) mis en oeuvre
6mesure le rapport entre le revenu courant
après paiement des intérêts et des impôts et les
capitaux propres
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La rentabilité économique est égale à
:
Ce ratio correspond à ce que la comptabilité
anglo-saxonne appelle « Return on capital employed» ou encore «
ROCE ». La rentabilité économique est donc
indépendante du type de financement des capitaux et exprime la
capacité des capitaux investis à créer un certain niveau
de bénéfice avant paiement des éventuels
intérêts sur la dette.
b. La rentabilité financière
La rentabilité économique n'est toutefois pas
significative pour les apporteurs de capitaux : ce qui est pertinent pour eux
est la rentabilité non pas de l'ensemble des capitaux (CPNE =
KP +DF), mais des seuls capitaux propres (KP). Le
bénéfice analysé est le résultat net courant
(RN), c'est-à-dire le résultat d'exploitation
(RE) auquel on a soustrait l'impôt sur les
bénéfices (Imp) et les intérêts
versés aux dettes financières (iDF, avec i le
taux d'intérêt moyen sur les dettes financières de
l'entreprise).
On divise ce résultat net courant par le montant des
capitaux propres de l'entreprise.
La rentabilité financière sera donc égale
à :
Ce ratio correspond à ce que la comptabilité
anglo-saxonne appelle le « Return on Equity» ou encore
« ROE ». Il exprime la capacité des capitaux
investis par les actionnaires et associés à dégager un
certain niveau de profit.
2) La rentabilité prévisionnelle
La rentabilité prévisionnelle pour un
investisseur dans une entreprise sous forme de souscription ou achat d'actions
n'est pas directement la rentabilité rétrospective
financière constatée pour l'entreprise elle-même. La
rentabilité prévisionnelle de l'investissement est ici la somme
actualisée des flux de trésorerie.
- des revenus encaissés (dividendes...) ;
- et de la plus ou moins-value potentielle due à la
variation du prix de l'action. Elle
dépend notamment d'un élément
exogène, le prix de marché de l'action, mais d'autres facteurs
que la rentabilité de l'entreprise interviennent. En particulier le prix
d'achat de l'action est déterminant, ainsi que les tendances
boursières si l'action est cotée sur un marché
organisé.
En dépit de tout cela, les notions suivantes ne sont pas
à confondre avec la rentabilité :
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- Le rendement est une notion utilisée plutôt par
les épargnants et investisseurs concernant les revenus directs de leurs
placements (dividendes, intérêts...), notamment à taux
fixe. S'y ajoutent les variations de valeur du capital pour obtenir la
rentabilité (parfois appelée performance) totale du placement. Le
secteur de l'immobilier utilise très fréquemment le terme de
rentabilité afin de qualifier le ratio flux/capital (loyer/prix du bien
immobilier)
- La productivité (ou rendement physique) est le
rapport d'un élément quantitatif à un
élément financier ou le rapport de deux éléments
quantitatifs. Par exemple, on rapportera le chiffre d'affaires d'une entreprise
aux effectifs de cette entreprise pour exprimer la productivité
apparente d'un salarié. Ou alors, on rapportera le nombre de
véhicules produits par heure travaillée pour exprimer la
productivité du travail.
- La profitabilité ou taux de marge, diffère
aussi de la rentabilité. Ce dernier est le rapport entre le
résultat net et le chiffre d'affaires, et exprime la capacité du
chiffre d'affaires à créer un certain niveau de
bénéfice.
- Les apporteurs de capitaux sont constitués des
actionnaires, associés et au sens large de tous individus ou
organisations apportant des ressources à l'entreprise.
- Les capitaux propres nets d'exploitation n'incluent pas les
dettes d'exploitation et par conséquent ne représentent pas tout
l'actif de l'entreprise. Néanmoins, c'est eux qui supportent par le
financement de l'ensemble des outils économiques utilisés par
l'entreprise (c'est-à-dire hors créance à court
terme...).
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