CHAPITRE III : LE CONFLIT UKRAINIEN ET LA RELANCE DE
LA GUERRE FROIDE
Dans ce chapitre il sera question de la guerre froide. De ce
qui précède, les points saillants de cette guerre froide seront
notamment la fin de guerre froide dans le monde d'une part et d'autre la
relance de la guerre froide à travers le conflit Ukrainien.
SECTION I : LA FIN DE LA GUERRE FROIDE DANS LE
MONDE
Dans cette section l'accent sera mis sur la
généralité de la guerre froide et les
évènements ayant entrainé la fin à cette guerre
idéologique.
§1. La situation des superpuissances pendant la guerre
froide
Nous parlerons dans ce paragraphe de la construction des blocs
en Europe, les blocs qui partent d'une capitale Allemande pour diviser tout un
continent en deux camps et le monde y comprit.
1.1 Le camp socialiste et l'URSS
L'URSS et ses pays satellites refusent aide proposée
par le gouvernement au lendemain de la Deuxième guerre mondiale. Le
président Russe Joseph Staline procède à une mobilisation
des forces communistes et à un renforcement idéologique et
politique qui se manifestent dès septembre
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1947 par la « doctrine Jdanov ». Réunissant
les partis communistes européens, Jdanov définit une nouvelle
ligne qui fait du combat contre les « forces impérialistes »
des États-Unis et de leurs alliés une priorité. En octobre
est créé le Kominform, « Bureau d'information des partis
communistes », tandis qu'en février 1948, le « coup de Prague
», qui impose un gouvernement communiste en Tchécoslovaquie,
renforce la domination soviétique sur l'Europe centrale et
accélère la division en deux blocs antagonistes.
L'URSS réplique par l'intégration en 1949 des
pays d'Europe centrale et orientale au sein du Conseil d'assistance
économique mutuelle (CAEM, ou COMECON en anglais), qui tend à
développer les échanges entre les signataires et à
rapprocher leurs économies. Enfin, après l'entrée de la
RFA dans l'OTAN, en 1955, l'URSS crée le pacte de Varsovie qui regroupe
les démocraties populaires dans le système militaire
soviétique1.
1.2 Le camp capitaliste les U.S.A
S'opposant à la politique de Staline, le
président américain Truman appelle alors l'Europe à
s'unifier sous l'autorité américaine pour résister
à la menace que constitue l'expansionnisme soviétique. Il propose
ainsi le 12 mars 1947, la « doctrine Truman », qui vise au «
containment » ou « endiguement » du communisme partout dans le
monde. Les États-Unis offrent ainsi leur aide à la fois
financière et militaire « aux peuples libres qui résistent
à des tentatives d'asservissement, qu'elles soient le fait de
minorités armées ou de pressions étrangères ».
Les premières à en bénéficier sont la Grèce,
la Turquie et l'Iran. La « doctrine Truman » a également pour
objectif de créer un consensus public engageant les Américains
dans la guerre froide. Cet objectif est rapidement atteint. Le Congrès
engage une série d'enquêtes fortement médiatisées
sur les activités procommunistes aux États-Unis, et le
maccarthysme marque une période d'anticommunisme
1 Raymond, A.., Les Conventions de la guerre froide dans Une
histoire du XXe siècle, Paris, éd. Plon, 1996, p.
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acharné. La même année, le journaliste
américain Walter Lippmann popularise le terme de « guerre froide
» dans un livre portant ce titre.1
Peu après ce tournant fondamental dans la politique
étrangère des États-Unis, la conférence de Moscou
réunit en mars-avril 1947 les ministres des Affaires
étrangères des quatre pays vainqueurs de la Seconde Guerre
mondiale : Bidault (France), Bevin (Grande-Bretagne), Marshall
(États-Unis), et Molotov (URSS). Ceux-ci ne parviennent pas à un
accord sur la forme du futur gouvernement allemand. Entérinant de ce
fait la division de l'Allemagne, la conférence de Moscou est un
échec qui aggrave la situation. Dans le même temps, les ministres
communistes sont exclus des gouvernements auxquels ils participaient en France
et en Italie2.
Dans ce contexte, les États-Unis décident de
lancer le plan Marshall, qui est le pendant économique de la «
doctrine Truman », et consiste en une aide financière de 13
milliards de dollars pour la reconstruction de l'Europe centrale et
occidentale. Seize pays d'Europe l'acceptent, regroupés dès 1948
dans l'Organisation européenne de coopération économique
(OECE)3.
De part et d'autre, on multiplie les alliances et l'on
renforce son camp. Successivement, sont créées l'Organisation des
États américains (OEA) en 1948, chargée de la
sécurité du continent, et l'Organisation du traité de
l'Asie du Sud-Est (Otase) qui réunit les principaux pays de la
région sous la direction des États-Unis qui signe
également une alliance avec le Japon. Surtout, face à la menace
soviétique en Europe, Truman aide à la formation d'une alliance
militaire, l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN) en avril
1949, et à l'établissement d'une Allemagne de l'Ouest
1 Idem, p. 256
2 Walter, Lippman « Essai de Walter Lippman sur la guerre
froide, en réponse à George Kennan », in revue Foreign
Affairs , Londre, éd.printemps, 1987
3 Idem
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indépendante qui naît officiellement en mai 1949,
sous le nom de République fédérale d'Allemagne
(RFA)1.
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