UNIVERSITE OFFICIELLE DE BUKAVU
251658240
251659264
FACULTE DES SCIENCES SOCIALES, POLITIQUES ET
ADMINISTRATIVES
251660288DEPARTEMENT DES SCIENCES POLITIQUES ET
ADMINISTRATIVES
Par :
Esaïe MURHOMULUME KALALIZI
Travail de fin de cycle
présenté pour l'obtention du
titre de gradué
en Sciences Politiques et Administratives
Directeur : Assistant Jean-Luc MALANGO KITUNGANO
Année académique 2013-2014
Deuxième session
PROLOGUE
« Que le sage écoute, et il augmentera
son savoir, et celui qui est intelligent acquerra de
l'habileté » Proverbe 1 :5
IN MEMORIUM
En mémoire de mes grands-parents
MWENEMWAMI METERE Ier Jeph, M'MAZINO Suzan et NCHURO Paul qui nous ont
laissé dans ce monde de misère. Et à mademoiselle KATE
ANDERSEN dont amitié me manque profondément.
Que votre mémoire soit honoré par
ce travail, vous restez vivants parmi nous, et que vos âmes se reposent
en paix.
DEDICACE
A mon Dieu créateur et
protecteur ;
A vous mes cher(e)s parents Papa KALWANYI
KALALIZI Elie Jeph et Maman NDAMUSO KALALIZI M'NCHURO Rachel pour avoir fait de
nous ce que nous sommes aujourd'hui. Sincèrement, je vous dois du
respect.
A vous mes soeurs et frères John,
Raphaël, Onésiphor, Suzan, Lylliann, Lisa, Kelly, Laurianne et
Madame Vicky sujets de ma joie.
A vous mes neveux et nièces
Arlène, Prince, Japhet, Jonathan, Plamedi,...
REMERCIEMENT
Ce serait de
l'ingratitude en prétendant avoir réalisé un travail
individuel alors qu'il est le résultat du concours de plusieurs
personnes qui méritent nos sincères remerciements.
Ce travail est le fruit
d'un labeur et l'aboutissement des efforts déployés, il a
impliqué une intervention d'un bon nombre de personnes.
En guise de reconnaissance, nous exprimons notre sincère et
profonde gratitude au corps académique et scientifique de l'UOB pour
leur formation adéquate. Ainsi nos remerciements s'adressent
spécialement à l'Assistant Jean-Luc MALANGO KITUNGANO,
malgré ses multiples occupations a accepté de diriger ce
travail.
Nous remercions
très sincèrement nos frères et soeurs, Onésiphor
KALALIZI, Lyly KALALIZI et Joséphine KALALIZI.
Nous ne manquerons pas
d'adresser nos sentiments des reconnaissances et de gratitude à Papa
KASENGIRE KAM, Ass. AKSANTI Dieu-Merci, CT Rex SADI, Olivier MUS-K, Janvier K,
Guershom K, Crispin NCHURO, Mlle Ingeborg EIKELAND et Mme Marta SORENSEN,...
A tous mes ami(e)s et
connaissance, plus particulièrement Destin KAZIGE, Patient KABUNGULU,
Germain NAMEGABE, Cukas BACI, Bénédicte CHUMA, Daniella MUDAHAMA,
John BISIMWA, Amani KAHAYIRA, ...
A mes compagnons de lutte
Christian NAMUNESHA, Jules MUGARUKA, Pacifique CHAGASA, Florent CHIRIMWAMI,
René NSHOMBO, Fiston KAMUNGU, Clovis KAMBALE, Blaise NGABO EKA,
Théophile AGANZE, Antoine MUGISHO, Prince BAKENGA,...
Enfin, que tous ceux que
nous n'avons pas pu citer indépendamment de notre volonté se
retrouvent honorés dans la communauté infinie d'hommes envers
lesquels nous devons reconnaissances et gratitude .
Nous espérons que ce
travail ne sera pas indigne des sacrifices consentis pour notre
promotion et de la confiance placée en nous.
Esaïe MURHOMULUME KALALIZI
SIGLES ET ABREVIATIONS
CELPA : Communauté des Eglises Libre
Pentecôtistes en Afrique
DGRAD : Direction Générale des Recettes
Administratives et Domaniales
DSCRP: Document de Stratégies pour la Croissance et la
Réduction de la Pauvreté
ETd : Entité territoriale
déconcentrée
ETD : Entité territoriale
décentralisée
FONER: Fond National d'Entretien Routier
FEC: Fédération des Entreprises du Congo
HGRK: Hôpital General de Reference de Kaziba
ONG: Organisation non gouvernementale
PME: Petite et Moyenne Entreprise
PMI: Petite et Moyenne Industrie
SNEL: Société nationale
d'électricité
INTRODUCTION
I. OBJET, CHOIX, INTERET ET DELIMITATION DE L'ETUDE
1. Objet
Cette monographie porte sur les stratégies de
développement de la chefferie de Kaziba.
2. Choix et intérêt du sujet
Depuis la promulgation de la loi du 31 juillet 2008 sur la
Décentralisation, celle-ci est venue mettre en application l'article 3
de la constitution du 18 Février 2006. La politique administrative
adoptée, n'a pas engendré le développement des
Entités Territoriales Décentralisées sur le plan
économique, social, politique et moral escompté. Au contraire, la
pauvreté s'est aggravée en R.D.C. au point qu'aujourd'hui,
l'éradication de la pauvreté est devenue une situation d'urgence
dans la politique nationale comme on peut le lire dans le D.S.C.R.P en
R.D.C.
Nous avons voulu traiter des stratégies de
développement des ETD du Sud-Kivu : cas de la chefferie de Kaziba,
car nous avons été frappé par certains faits en rapport
avec l'option de sciences politiques et administratives.
Cette étude a un double intérêt. Du point
de vue personnel et du point de vue scientifique. S'agissant de
l'intérêt personnel, l'étude présente, un
intérêt subjectif pour nous, politologue en devenir, appelé
à comprendre et a effectuer notre tâche dans la stratégie
de développement au niveau de la base. Nous voulons mieux comprendre les
nouveaux enjeux de l'organisation administrative et le défi qu'on doit
surmonter.
Sur le plan scientifique, elle aidera les non-initiés
en la matière de comprendre les relations entre les entités
locales entre elles, et, les entités locales et le gouvernement central
et même la province où celle-ci est au centre des débats
actuels.
3. Délimitation de l'étude
La chefferie de Kaziba est vaste et compte 15 groupements,
mais nous avons choisi de mener l'étude dans les groupements de
MUCHIGWA, NGANDO, KASHOSI, CIRIMIRO, CHIBURI, CHIBANDA, CHIHUMBA, KAFINDJO et
NAMUSHWAGA pour des raisons d'accessibilité et de disponibilité
des données. Quant à la délimitation temporelle, nous
considèrerons les faits allant de 2010 à 2014.
II. ETAT DE LA QUESTION
Raymond Quivy et Luc Van Campenhoudt1(*) pensent qu'il « est
nécessaire qu'un chercheur prenne connaissance des travaux
antérieurs qui portent sur ses objectifs comparables et qu'il soit
explicité sur ce qui rapproche et sur ce qui distingue son propre
travail de ceux de ses prédécesseurs ».
C'est dans le souci de répondre à cette exigence
épistémologique que nous avons lu les ouvrages
ci-après :
Jean-Pierre Lotoy Ilango Banga2(*) stipule que « pour que le
développement de la République Démocratique du Congo se
réalise à partir des entités territoriales
décentralisées, il faudra que des préoccupations de
production économique et de bien-être social soient
intériorisées par les pouvoirs publics au niveau central et au
niveau local.
La reconversion des mentalités, à tous ces
niveaux, devrait demeurer le cheval de bataille des acteurs concernés
dans le processus de décentralisation. Sinon, au lieu d'intensifier la
production économique, la décentralisation et l'autonomie des
entités locales vont intensifier des conflits de tout genre et la
stagnation.
Mettre l'économie au service du peuple en laissant
l'autonomie et l'autochtonie aux initiatives des Entités Territoriales
Décentralisées, malgré le rayonnement et le prestige que
cela peut susciter en faveur des autorités provinciales ou locales,
serait une preuve éloquente d'une volonté politique manifeste de
la part du pouvoir central. Le Congo post-conflit en a besoin pour sa
reconstruction effective et durable.
Pour Cyprien Mushonga Mayembe3(*), les maires, les bourgmestres, les chefs (des secteurs
et des chefferies), qui doivent être élus, doivent promouvoir la
vie économique, en développant la richesse par l'argent qu'ils
perçoivent des taxes et impôts. Afin d'améliorer la vie de
la population. Il faut donc donner à chacun la possibilité
d'accéder à une certaine indépendance économique
par le travail et le commerce.
Ces droits sont garantis par la déclaration
universelle des droits de l'homme. Quant à la population, elle doit
savoir que les conseillers urbains et communaux, ce sont eux qui
décident sur les affaires locales. Et les maires, les
bourgmestres et les chefs des secteurs et chefferies ne doivent
qu'exécuter leurs décisions. Ce que tous les habitants doivent
suivre, être informés, assister souvent aux
plénières des conseils urbains et communaux. Ils ne peuvent pas
évidemment prendre la parole, néanmoins, ils peuvent voir de
quelle manière leurs délégués exercent le mandat
qui leur a été confié.
Autrement dit, la population doit s'intéresser à
la gestion des affaires. Au lieu de rester chaque jour dans des églises
entrain de jeuner et de prier ou s'intéresser à organiser des
révoltes inutiles. Ils doivent examiner ce que les conseillers font pour
l'amélioration des écoles, des dispensaires, des marchés,
... Car s'ils sont habitués à bien gérer leurs
intérêts locaux, ils prendront facilement l'habitude de
s'intéresser aux problèmes nationaux . Et s'il y a de l'argent
détourné par les autorités locales, la population peut
utiliser des voies de recours telle que :
- Le recours judiciaire, en
déposant soit une plainte au parquet afin d'ouvrir des enquêtes,
soit à la cour des comptes ;
- Le recours politique : le
conseil urbain, communal doit exiger du maire, du bourgmestre de justifier les
défaillances administratives et financières ;
- Le recours
administratif : on peut informer le gouverneur ou le ministre de
l'intérieur provincial ou national.
Floribert Makala Kirhero4(*) soutient les idées de François Abibi
Azapane Mango qui affirme qu'on ne développe pas un homme, une
communauté d'homme ; il se développe en organisant ses
atouts pour une transformation efficiente de son environnement. C'est par
l'ensemble de ces auto-disciplines constantes que les citoyens « ses
découvrent, s'organisent, pour s'arracher se libèrent de la
médiocrité C'est ce qui fait du développement à la
fois un processus de et un résultat.
Bernard Milemba Lukaka5(*) stipule que les ETD en République
Démocratique du Congo ont toujours constitué une
préoccupation majeure. En effet, différent auteurs s'y sont
déjà penchés de près ou de loin, selon les domaines
et les époques différent. Sur ceux, la préoccupation
consiste à examiner les causes profondes et les conséquences
liées à cette création.
Il faudra la contribution personnelle dans le monde
scientifique et plus précisément en ce qui concerne les rapports
entre les pouvoirs publics et les gouvernés. La création de ces
nouveaux ETD, serait uniquement la manière de permettre au pouvoir de
l'Etat, de se rapprocher de la population Sud - Kivusienne.
III. PROBLEMATIQUE
Le développement définit par Dieudonné
Chirishungu6(*) est le
processus d'amélioration de la qualité et quantité d'une
catégorie de biens matériels, notamment les biens
manufacturés et de haute technologie dont dispose une population.
La vie de la population des chefferies n'a rien de commun
avec celle des villes et commune. De nos jours, la littérature sur le
développement a montré que la rationalité conceptuelle de
ce terme est battue en brèche : les auteurs se rangent presque toujours
dans un camp qui reflète le mieux leurs préoccupations souvent
idéologiques. Depuis les années 1950, une vision
économiste et/ou humanitariste affronte une autre qui se voulait
alternative.
Pour l'essentiel, nous pouvons dire que le
développement pour nos entités locales devrait être
perçu comme un processus volontariste d'amélioration de la
production des biens de consommation courante ayant pour but l'accroissement du
pouvoir d'achat et des conditions de vie de chaque citoyen.
Il s'agit des conditions adéquates d'existence humaine
(habitation convenable, alimentation nutritive, hygiénique et
équilibrée, installations sanitaires assainies, infrastructures
de communication praticables, habillement commode, degré
élevé de participation politique et de conscience du
pouvoir,...). Cette appréhension pratique et dynamique du
développement met en évidence le fait que le service territorial
a l'obligation de s'occuper de tous les problèmes qui se posent au
niveau des entités locales.
En ce qui concerne la RDC, il est important de souligner le
fait que l'incapacité de la bourgeoisie nationale de résoudre des
problèmes vitaux de son environnement, pour des raisons multiples
(extraversion des structures économiques, fraude fiscale, esprit de
cueillette, corruption,...) met l'Etat et les entités locales
décentralisées devant l'obligation de prendre en main le
relèvement des conditions de vie de leurs citoyens.
Selon Hérvé Lubunga Mwindulwa7(*), pour soulever les
problèmes du développement d'un pays et de ses Entités
Territoriales Décentralisées, il ne suffit pas d'analyser les
seuls facteurs économiques.
En effet, la science politique, la sociologie, le droit
exercent également une profonde influence sur les possibilités de
développement. En République Démocratique Congo,
comme dans les entités territoriales décentralisées, un
flou perpétuel entoure la compréhension des
phénomènes politiques, sociaux et juridiques, de même que
la notion de l'Etat, de la société civile, de la
société politique, de la Démocratie, de la
Décentralisation, du Développement, etc.
La Décentralisation en République
démocratique du Congo est confrontée à plusieurs
problèmes qui sont soit d'ordre politique, financier, économique,
social et moral.
Pour ces problèmes nous pouvons citer notamment, en
premier lieu, le découpage territorial qui exige des moyens
matériels et financiers. Mais notre problème ne se situe vraiment
pas à ce niveau car la décentralisation est déjà
consacrée et effective, notre problème est celui du
développement influencé par la décentralisation
actuelle.
La R.D.C est confrontée à plusieurs autres
problèmes tels que l'égoïsme de dirigeants politiques, la
corruption( la R.D.C classée à la 6e position, selon
Transparency International, parmi les pays les plus corrompus du
Monde), pratiquement institutionnalisée dans le secteur public, les
détournements des deniers publics à
grande échelle,
l'impunité totale, le tribalisme comme stratégie politique pour
certains hommes d'Etat, le trafic d'influence, l'insécurité, le
clientélisme, la mauvaise gestion, l'incapacité des certaines
autorités locales, le manque des compréhensions et des ressources
pour opérer une réelle mutation dans le mode de livraison et de
fonctionnement des services de proximité, l'ignorance du rôle de
la société civile dans le développement local. Toutes ces
pratiques freinent le développement des entités
territoriales décentralisées en R.D.C.
En effet, la consolidation de la classe
hégémonique reste aléatoire, son nombre relativement petit
et concentré dans les villes, son assiette économique fragile et
dépendante des structures du capitalisme
périphérique : rongée par des contradictions, elle se
complaît dans la consommation ostentatoire et accuse des carences dans la
production effective des biens collectifs et des services publics.
Cependant, les carences et l'impuissance des initiatives
privées ne peuvent recommander l'omniprésence de l'Etat ou sa
toute-puissance faisant recours à des méthodes d'action
autoritaires et répressives comme sous la colonisation belge. Le
développement est un phénomène polymorphe et concerne
l'homme dans tous ses attributs, c'est-à-dire tout homme et tous les
hommes pour la satisfaction de tous les besoins humains, économiques,
politiques, culturels, sociaux et moraux.
A l'instar d'une plantule qui pousse des entrailles du sol
local avant la photosynthèse, le développement économique
et social souscrit au prescrit des facteurs endogènes comme facteurs
clefs de développement. Certes, l'environnement externe a aussi un
rôle important. C'est ce qu'en économie nous appelons les
externalités.
La chefferie de Kaziba est une Entité Territoriale
Décentralisée. Une entité décentralisée est
une personne morale de droit public qui bénéficie par rapport
à l'Etat d'une certaine autonomie pour l'exercice de ses pouvoirs.
Lorsqu'une entité est dite décentralisée, elle se voit
reconnaitre pour certaines affaires qui lui sont propres, le droit de
s'administrer elle-même en disposant d'une certaine autonomie tout en
restant soumise au contrôle de tutelle du pouvoir central. (Article 3 de
la constitution de 2006).
Telle est définie la loi organique no 08/01 du 07
octobre 2008 portant composition, organisation et fonctionnement des
entités territoriales décentralisée et leurs rapports avec
l'Etat et les provinces, en son article 67, la chefferie est définie
comme un ensemble généralement homogène de
communautés traditionnelles organisées sur base de la coutume et
ayant à sa tête un chef désigné par la coutume,
reconnu et investi par les Pouvoirs Publics. Elle est administrée
conformément aux dispositions de la présente loi et la coutume
pour autant que celle-ci ne soit contraire ni aux lois ni aux édits ni
à l'ordre publics et y compris les bonnes moeurs.
Plusieurs problèmes de développement touchent la
chefferie de Kaziba entre autres, la difficulté d'accès à
une instruction de qualité, la recrudescence de la malnutrition, la
difficulté d'accéder aux soins de santé.... C'est suite
à ces multiples problèmes observés que nous avons
orienté notre recherche autour de la question ci-dessous :
Quelles sont les stratégies mises en oeuvre pour
développer les ETD en général et la chefferie de Kaziba en
particulier ?
IV. HYPOTHESES
D'après Kazadi Kimbu8(*) : La formulation de la
problématique dans certains travaux se fait sous forme des questions,
par lesquelles on peut distinguer une question principale et question
secondaire : et ce sont des réponses provisoires qu'on appelle
hypothèse. »
Madeleine Grawitz9(*) dit aussi « L'hypothèse est une
proposition de réponse à la question soulevée par la
problématique. »
Les mécanismes mis en oeuvre seraient entre autres
l'amélioration de la gestion de la chefferie, la sécurisation des
personnes et de leurs biens, l'accroissement de la production agricole,
l'accès facile aux services de santé.
V. DEMARCHE METHODOLIGIQUE
V. 1. Méthodes
La méthode que nous avons adoptée est la
méthode séquentielle qui découle de la théorie de
l'analyse des politiques publiques.
De la théorie de l'analyse des politiques
publiques
Pour Madeleine GRAWITZ10(*), « la théorie est un ensemble de
propositions logiquement articulées entre elles et visant à
rendre compte d'une partie du réel. Elles fournissent des explications
causales, des interprétations et des prédictions ».
Elle est « la syntaxe d'un réel, le moyen de lui faire rendre
sa logique, de la familiariser dans un principe d'ordre et de
systématisation, d'ordonnancement de cause et d'effets. Ainsi, le
social, la société, le politique, le réel ne peuvent
être saisis qu'à travers un regard construit sachant organiser des
phénomènes, à première vue épars11(*) ». Et il ajoute que
sans théorie, en effet, nul chercheur ne peut produire une recherche
empirique censée. En terme simple, les théories sont les
constructions intellectuelles prenant la forme de système de concepts et
servant à expliquer les phénomènes
réels ».
Ainsi, dans la recherche de l'explication, nous nous
inscrivons dans l'analyse séquentielle de la théorie de l'analyse
des politiques publiques et celle de la décision
développées respectivement par Daniel Kübler et Jacques de
Maillard d'une part et de Henry MINTZBERG de l'autre.
La méthode d'analyse séquentielle de la théorie de
l'analyse des politiques publiques de Daniel Kübler et Jacques de
Maillard
L'activité des gouvernements est extrêmement
variée : ils prélèvent des impôts, accordent
des subventions, édictent des lois, redistribuent des revenus, recrutent
et gèrent du personnel, font la guerre, conduisent des relations
diplomatiques avec d'autres pays ou avec des organisations internationales,
prononcent les discours, etc. Est-ce que chacune de ces actions constitue une
politique publique ? Ou faut-il qu'il y ait un minimum de cohérence
entre un ensemble d'actions différentes ? Parler de politique
publique n'est-il pas abusif pour désigner un ensemble
d'opérations aussi hétérogènes ?12(*) .
Richard BALME et Sylvain BROUARD estiment que la politique
publique est composée d'intensions politiques, des stratégies
d'actions, d'institutions, et, finalement des conséquences
sociales.13(*)
A partir de cette entrée séquentielle, cette
notion se découpe en trois étapes. Premièrement nous
verrons comment les problèmes entrent sur l'agenda politique ; il
n'existe pas de problèmes considérés naturellement comme
politiques. La question devient donc celle de l'accès à l'agenda
politique : comment un problème à un moment donné,
est perçu comme nécessitant l'attention des autorités
politiques ? En deuxième lieu, nous envisagerons comment les
décisions sont prises. Les travaux des politiques publiques soutiennent
ici qu'il n'existe de décideur unique, mais un ensemble protagonistes
avec des priorités différentes. L'information n'est parfaite,
mais limitée et différenciée en fonction des
protagonistes. La décision est souvent ambiguë, c'est un compromis
instable entre des groupes d'acteurs concurrents. Enfin, nous analyserons la
mise en oeuvre des politiques publiques. Les travaux ont ici montré les
écarts entre les objectifs définis et les réalisations.
1. Les Processus de mise à l'agenda
L'analyse des politiques publiques doit d'abord comprendre les
processus de mise sur agenda des problèmes, c'est-à-dire la
façon dont certaines questions en viennent à requérir une
intervention des autorités politiques. Il n'y a pas de processus
linéaire, mécanique, qui fait des problèmes sociaux
deviennent des problèmes politiques. La mise sur agenda des enjeux est
fonction des rapports de force politiques, de logiques médiatiques,
d'anticipations administratives, de pressions des intérêts
organisés. Le processus d'accès à l'agenda est loin
d'être automatique et une large partie des travaux s'est attachée
à montrer les contraintes et restrictions qui pèsent sur la prise
en charge de certaines questions par les autorités publiques. Mais ce
point de vue, à son tour, a donné lieu à des critiques de
la part d'auteurs qui ont montré le caractère fragmentaire et
relativement ouvert des agendas.14(*)
Un point de départ commode est la définition
retenue par John Kingdom pour l'agenda gouvernemental : « la
liste des sujets ou problèmes auxquels les acteurs gouvernementaux et
les personnes évoluant à proximité du gouvernement
accordent une sérieuse attention à un moment
donné »15(*)
L'idée générale au coeur des travaux sur
la mise à l'agenda est de remettre en cause la « la
naturalité » des problèmes publics,
c'est-à-dire l'idée que certains problèmes requerraient
nécessairement, par essence, l'intervention des autorités
politiques. Ce que mettent en avant ces travaux, c'est le rôle des
acteurs qui portent certains enjeux, tout comme certains dispositifs ou
contextes qui favorisent la prise en compte des problèmes par les
institutions. C'est de l'existence d'une issue (c'est-à-dire d'un enjeu
conflictuel entre plusieurs groupes) que naissent généralement
les processus de mise sur agenda. Ce sont des processus que les Anglo-Saxons
ont qualifié d'agenda setting, c'est-à-dire « le
processus par lequel les décideurs apprennent sur des nouveaux
problèmes, leur donnent de l'attention et mobilisent leurs organisations
pour y répondre »16(*)
C'est ici que les politiques publiques constituent ainsi un
niveau d'interprétation spécifique de l'activité
politique. Ce faisant, et l'analyse des politiques a contribué, surtout
en Europe, à rompre avec une conception considérant l'Etat, sous
ses formes diverses, comme une « entreprise de domination »
caractérisée d'abord par sa capacité à imposer un
ordre politique global, en lui substituant, une conception centrée sur
l'aptitude de l'Etat à « résoudre les
problèmes ». On rejoint ici la distinction classique
développée par Fritz Scharpf entre la légitimation par
les inputs (qui passe par la construction d'une identité collective) et
la légitimation par les Outputs, c'est-à-dire par les
résultats, souligne Pierre MULLER17(*)
On doit à Philippe Garraud une tentative de
systématisation en cinq modèles des différents processus
pouvant conduire à une mise sur un agenda institutionnel des
problèmes publics18(*).
v Le modèle de la mobilisation, qui repose sur l'action
de groupes organisés porteurs d'intérêts
socio-professionnels et / ou d'une revendication plus idéologique :
La mise sur agenda résulte d'une mobilisation politique
extérieure au gouvernement. Des groupes sociaux se saisissent d'une
thématique et cherchent à mobiliser le gouvernement à
agir. Ceci signifie que la coalition des ONGs locales oeuvrant dans le secteur
de l'environnement, ou de la bonne gouvernance ou un autre groupe
organisé, intéressé par la question peuvent pousser
l'autorité locale ou nationale à inscrire sur l'agenda politique
l'aménagement de la cité de Baraka.
v Le modèle de l'offre politique qui désigne
l'action d'organisations politique se saisissant d'un thème en raison de
sa rentabilité politique supposée : c'est la
compétition politique qui est le moteur de la mise sur agenda. On peut
ici penser à la compétition des élections locales à
l'horizon en RDC dont la question de l'aménagement de la cité de
Baraka préoccuperait soit l'autorité en place, soit ses
concurrents ou encore tous à la fois, ce qui offrirait une voie à
la mise sur agenda politique.
v Le modèle de la médiatisation, dans lequel les
médias jouent un rôle autonome, en imposant certains champs
d'action au gouvernement. Stricto sensu, cette logique de
médiatisation suppose que les médias ont une fonction centrale
dans le déclenchement de certaines affaires notamment aménagement
du territoire, la sécurité...
v Le modèle par anticipation, dans lesquels les acteurs
politico- administratifs ont un rôle principal en s'autosaisissant de
certaines questions. A la différence du modèle de l'offre
politique, cette mise sur agenda ne suppose pas nécessairement qu'une
question soit devenue objet de compétition politique. Ce qui est
beaucoup plus important ici, c'est la question des savoirs et croyances
mobilisés par les fonctionnaires et les experts à
l'intérieur des arcanes gouvernementales. On peut ici citer la mise en
place des politiques de lutte contre les constructions anarchiques, les
érosions, lutte pour la sauvegarde des espaces publics, etc.
v Le modèle de l'action corporatiste silencieuse, qui
repose sur l'action de groupes organisés auprès du gouvernement
sans controverses et conflits publics (contrairement au modèle de la
mobilisation). Les groupes organisés se mobilisent discrètement
auprès de segment de l'administration avec lesquels ils entretiennent
des relations proches pour faire prendre en compte un problème
précis. En matière d'aménagement du territoire, par
exemple, une collaboration étroite entre les cabinets d'experts
spécialisés ou encore des chercheurs du domaine et les services
spécialisés de l'Administration Publique ou encore le
décideur politique lui-même permettrait de faire fonctionner ce
modèle.
2. La prise de Décision : Logiques et
Acteurs
On pense habituellement la décision comme un processus
rationnel où un décideur public évalue les meilleures
options possibles et effectue un choix optimal. C'est l'image du
décideur rationnel qui domine. Une telle figure est bien
évidemment valorisée socialement : le décideur est un
acteur clé, il fait des choix politiques et engage l'avenir des
sociétés.19(*)
Selon Georges BURDEAU20(*), la décision politique est d'engager l'avenir
du groupe, le rôle de la règle du juridique est par un jeu de
défense, d'obligation et de tolérance, d'en cerner les
comportements individuels et collectifs dans les cadres tels que les
activités visées contribueront nécessairement à
actualiser l'avenir désiré.
C'est à J.P BUFFELAN d'augmenter que la décision
politique est « un choix dans l'avenir de la cité
opérée au plus haut niveau, par les responsables de la
communauté »21(*)
a. La logique de la décision
Le point de départ des analyses de la décision
est la rationalité absolue des décideurs. Le modèle de la
rationalité constitue l'une des perspectives classiques de l'analyse de
la décision. Cette perspective repose sur le postulat selon lequel la
décision est une situation dans laquelle le décideur (individu ou
acteur collectif) est placé en situation de choix entre
différentes alternatives. Placé en face d'un problème
à résoudre le décideur doit choisir une solution. En
fonction de quoi faut-il choisir ? Il se dote des
préférences, se donne des objectifs, fixe ses valeurs,
sélectionne ses utilités. Puis, il cherche les alternatives qui
lui sont disponibles pour répondre au problème. Il en fait
l'inventaire exhaustif et identifie les coûts et les
bénéfices de chaque alternative. Finalement, il prendra celle qui
présente le meilleur rapport entre les avantages et les
inconvénients.
b. Les Groupes d'Intérêts comme Acteurs des
Processus Décisionnels
Les relations entretenues entre groupes
d'intérêts et gouvernements ont occupé bien
évidemment une large part de la littérature en science
politique.
Quand on aborde le rôle des groupes
d'intérêts dans les processus de décision des
démocraties contemporaines, le double constant suivant s'impose :
les groupes d'intérêts font partie intégrante du processus
de fabrication des politiques publiques contemporaines ; leur influence
varie fortement en fonction des contextes politiques, des secteurs des
politiques publiques ou des traditions nationales. Groupes organisés et
acteurs gouvernementaux entretiennent des relations d'échange.
Du côté des autorités, accorder un statut
d'interlocuteur à des intérêts organisés s'inscrit
dans une recherche de légitimation de leurs décisions : ils
sont en relation avec des organisations dotées d'une certaine
représentativité, porteuses de demandes de la
société. En outre, dans des sociétés complexes
où les sources de savoir sont dispersées, entretenir des rapports
réguliers avec ces groupes permet d'obtenir de l'expertise. Ces groupes
sont en effet porteurs de connaissances, que les administrations sont
susceptibles d'exploiter.
Du côté de groupes, la participation à la
préparation des décisions leur permet de faire avancer leurs
priorités, en gagnant la possibilité d'être
écoutés par les décideurs. Plus largement, elle leur
permet de d'obtenir des ressources financières, ou d'éventuelles
délégations de missions. Les auteurs corporatistes ont par
exemple très bien montré l'institutionnalisation de la
négociation par les gouvernements permet d'un côté aux
gouvernements de stabiliser leur environnement en se dotant d'interlocuteurs
réguliers, et de l'autre de conférer à ces organisations
les ressources financières ainsi qu'un statut d'interlocuteur
considéré comme crédible par les autorités.
V.2. Techniques
Elle est un outil auxiliaire
à la méthode qui permet aux chercheurs d'accéder à
la réalité, de traiter de cette réalité dont il a
besoin pour comprendre et expliquer un phénomène ou un sujet
d'étude. Pour ce faire nous avons utilisé les techniques
suivantes ;
- Technique documentaire : les documents qui nous
ont les plus intéressés sont les ouvrages, les mémoires,
TFC, les rapports annuels de l'ONG, revue et autres articles traitant le
développement des entités et des histoires des chefferies du
Bushi.
- Questionnaire d'enquête : série de questions
écrites sur un sujet donné (soumises à une ou à
plusieurs personnes), mais aussi imprimé sur lequel on doit
répondre à une série de questions.
L'entretien : rendez-vous fixé (entre deux ou
plusieurs personnes qui se rencontrent) pour avoir une conversation.
VI. SUBDIVISION DU TRAVAIL
Outre l'introduction, notre travail
comprend deux chapitres principaux ;
- Le premier est consacré au cadre
théorique et comprend deux sections dont la précision des
concepts et la présentation du milieu d'étude.
- Le deuxième traite sur les problèmes et
stratégies de développement de la chefferie de Kaziba.
- Une conclusion pour clôturer notre travail.
VII. DIFFICULTES
RENCONTREES
Pour la
réalisation de cette étude, nous nous sommes heurté a des
nombreuses difficultés, parmi lesquelles nous citons ;
- Difficultés de parcourir des
différentes parties de la chefferie de Kaziba ou existait le sous-
développement ; le temps et les moyens matériels faisant
défaut ;
- Certaines personnes demandent d'être
payé pour qu'ils puissent répondre à nos questionnaires
d'enquêtes. Il nous a fallu la patience et le courage pour arriver au
terme de ce travail.
Chap. I CADRE THEORIQUE
I.1 PRECISIONS
CONCEPTUELLES
1. Entité territoriale
décentralisée
Elle n'est pas
à confondre avec l'entité territoriale
déconcentrée. Selon les articles 4 et 5 de la Loi-organique
n° 08/016 du 07 octobre 2008, la Province est subdivisée en Villes
et en Territoires. Sont des subdivisions à l'intérieur de la
Province :
Ø La Ville qui est subdivisée en Communes ;
Ø La Commune qui est subdivisée en Quartiers ;
Ø Le Territoire qui est subdivisée en Secteurs et
Chefferies ;
Ø Le Secteur ou Chefferie est subdivisée en
Groupements ;
Ø Le Groupement est subdivisé en Villages.
Il convient de noter
que le Territoire, le Groupement et le Village sont des Entités
Territoriales déconcentrées (ETd) dépourvues de
personnalité juridique. Dans le cadre de la déconcentration
territoriale, l'Etat confie à des agents locaux relevant de son
autorité le pouvoir de décision pour certaines affaires
locales au sein d ' une entité territoriale
déconcentrée. Tandis que la Ville, la Commune, le Secteur et la
Chefferie sont des ETD, dotées de la personnalité juridique et de
la libre administration de leurs ressources humaines, Economiques,
financières et techniques. Les définitions que le
législateur donne de différentes ETD sont fort
révélatrices de son intentionnalité profonde et du
rôle qu'il entend leur faire jouer ou les voir jouer, c'est-à-dire
celui d'actrices de développement local.
En ce qui concerne le
Secteur et la Chefferie, ce sont des subdivisions du Territoire. Le Secteur est
défini par l'hétérogénéité de se
composants communautaires. Son Chef est élu et investi par les pouvoirs
publics. La Chefferie se distingue du secteur par
l'homogénéité de se composantes communautaires. Son Chef
n'est pas, contrairement au Chef de Secteur élu, mais
désigné par la coutume, et reconnu et investi par les pouvoirs
publics (articles 46 et 47). Leurs organes sont le Conseil de secteur ou de
chefferie et le Collège exécutif du secteur ou de chefferie.
En résumé,
ces entités territoriales décentralisées sont
dirigées par deux organes: le conseil (organe
délibérant) et le collège (organe exécutif). Les
modalités de fonctionnement de ces organes, leur dénomination
officielle, la désignation de leurs membres, leurs droits et devoirs
varient d'un pays à un autre. En République Démocratique
du Congo, le constituant du 18 février 2006 consacre la
décentralisation et en détermine les entités
territoriales décentralisées. Aux termes de l'article 3,
alinéa 2 de la Constitution précitée, il ressort que la
ville, la commune, le secteur et la chefferie sont les entités
territoriales décentralisées.
2. Développement
Tels que le défini
Peemans (J.-Ph.)22(*), le
développement est un processus durable de construction et de gestion
d'un territoire, à travers lequel la population de celui-ci
définit, au moyen d'un pacte sociopolitique et de la mise en place d'un
cadre institutionnel approprié au contexte, son rapport à la
nature et son mode de vie, consolide les liens sociaux, améliore son
bien-être et construit une identité culturelle qui a sa bas
matérielle dans la construction de ce territoire.
Le terme de « développement »
apparaît pour beaucoup de théoriciens plus difficiles que jamais
à définir, pourtant depuis la nuit des temps, le
développement n'est qu'un long processus d'accumulation de connaissances
pour l'amélioration des modes de vie. Le développement semble
résulter de la combinaison du développement des connaissances
scientifiques, technologiques, économiques, artistiques,
démographiques, institutionnelles, etc.
Pour Edy
Fils-Aimé23(*), le
développement local est en dépit de son acceptation comme
réalité désormais incontestable reste et demeure un
produit de l'histoire des contradictions sociopolitiques, économiques
voire religieuses du monde occidental. Sa (re)production se comprend à
partir de la fabrication de la notion du développement même,
tantôt vue elle-même comme un fait naturel inévitable et
irréversible, et tantôt comme la conséquence de la
domination, de l'exploitation et de la dépendance de certaines
catégories de pays par une autre catégorie donnée. Fort de
cela, le chapitre I de cette partie du travail expose le cheminement et les
ruptures qu'a subi la notion du `'développement» avant de conduire
à l'avènement de la philosophie localiste du
développement.
Afin d'expliquer la notion développement local de
manière précise elle doit être utilisé comme
instrument de résistance pour se réapproprier et reconstruire des
territoires, ou pour résister à l'acculturation et à la
domination technologique et politique, ou comme outil issu du
néolibéralisme pour mieux exploiter les avantages comparatifs, ou
encore comme socle pour la territorialisation soutenable des actions publiques,
la notion du développement local ne se défait jamais de ses
spécificités liées à l'idée de
proximité, de participation, et de partage de responsabilités et
de compétences. D'où le lien inextricable entre le
développement local et la décentralisation.
Le développement durable est
une modèle de développement économique et
social visant à assurer la pérennité du patrimoine naturel
de la Terre. Ce concept se fonde sur la mise en oeuvre d'une utilisation
et d'une gestion rationnelles des ressources (naturelles, humaines et
économiques), visant à satisfaire de manière
appropriée les besoins fondamentaux de l'humanité. Les conditions
nécessaires du développement durable sont les suivantes : la
conservation de l'équilibre général et de la valeur du
patrimoine naturel ; une distribution et une utilisation des ressources
équitables entre tous les pays et toutes les régions du
monde ; la prévention de l'épuisement des ressources
naturelles ; la diminution de la production de déchets (qui inclut
la réutilisation et le recyclage des matériaux).24(*)
Le développement durable peut également se
définir par une série de grands principes qui constituent sa
charte : - La gestion intégrée :
gestion globale qui tient compte de toutes les relations et interactions
existant entre les systèmes. Elle se traduit par l'adoption d'une
démarche transversale (plutôt que sectorielle), multi partenariale
et interdisciplinaire ; - La gouvernance :
elle implique des approches rationnelles de la décision, basées
sur des indicateurs et des évaluations ; - Le
long terme : réflexion des actions et projets sur une
échéance supérieure à 4 ou 5 ans ;
- La précaution : maintien d'un certain nombre
d'options possibles ouvertes lorsque subsiste un doute ou une
incertitude ; - La prévention :
choix des solutions limitant au minimum les impacts, afin de réduire les
actions correctives après la mise en oeuvre des projets ;
- La responsabilité : engagement global et universel qui
renvoie à la responsabilité individuelle et locale. Elle
débouche sur le principe de pollueur-payeur qui stipule que les
responsables des pollutions et nuisances sont ceux qui assument les
coûts ; - La subsidiarité : principe
de travail à l'échelon de décision le mieux
approprié pour agir efficacement en faveur de l'intérêt
général ; - La
solidarité : notion de reconnaissance d'intérêts
communs entre personnes, entreprises, États, etc., impliquant pour les
uns l'obligation morale de ne pas desservir les autres et de leur porter
assistance25(*).
I.2 PRESENTATION DE LA CHEFFERIE DE
KAZIBA
La chefferie de
Kaziba est située dans le territoire de Walungu, en Province du Sud-Kivu
en République Démocratique du Congo. Elle a comme chef-lieu
LWANGUKU, composé de 15 groupements, superficie de 192 km²,
population 38834 habitants, densité, 202 habitants/km², peuples ou
ethnie : Bashi, Bafuliru, Barega, Babembe, Banyindu, Banyamulenge. Langues
parlées : Mashi et swahili. Activités économiques de
base : Agriculture, Elevage, exploitation minière artisanale, petit
commerce, agriculture, pisciculture, activités artisanales.
Sur le plan
géographique, la chefferie de Kaziba est située dans le
territoire de Walungu, Province du Sud-Kivu en République
Démocratique du Congo. Elle est localisée au Sud de la ville de
Bukavu à une distance de #177; 55 km. Elle est repartie en 15
groupements subdivisés en 58 villages. La chefferie de Kaziba est
limitée :
- A l'Est par la rivière LUVUBU et la chefferie des
BAFULIRU
- Au Sud par la rivière LULIMBOHWE, KASHANDJA et MAGAJA,
qui les séparent de la chefferie de LUHWINDJA
- Au Nord par les rivières MUGABA et LUZINZI qui
constituent ses limites avec la chefferie de NGWESHE notamment le groupement de
KARHONGO/ NYANGEZI
- A L'ouest par le mont ITOMBWE et le lac LUNGWA, qui la
séparent des chefferies de LWINDI et de BURHINYI
Cette situation place la
chefferie de Kaziba entre 2°44'54" de latitude Sud et de 28°55'66" de longitude
Est. En bref, la chefferie de Kaziba a la forme d'un triangle Isocèle
dont le sommet se trouve au Sud et la base au Nord.
En ce qui concerne le
relief, la chefferie de Kaziba est située entre 1500 et 3200m
d'altitude. Enclavée dans les chaines de MITUMBA. La chefferie de Kaziba
présente un relief très accidenté constitué des
hautes montagnes à l'exception de la partie centrale occupée par
la vallée en « V » de la rivière LUZINZI
et du Nord où l'on trouve des plateaux. Les montagnes couvrent la
moitié de la superficie de la chefferie de KAZIBA qui est de 192km²
et atteignent pour certains sommets jusqu'à 3200m d'altitude. Quant aux
plateaux ils occupent le Nord de la chefferie de Kaziba. On les trouve dans les
groupements de CIBANDA et CIHUMBA. Leur altitude moyenne est de 1900m26(*).
La chefferie de Kaziba jouit d'un
climat d'altitude humide à tendance équatoriale
caractérisé par 2 saisons, à savoir :
- La saison de pluie qui va de Septembre à Mai, c'est la
saison la plus longue qui s'étend sur 9 mois chaque année.
- Une courte saison sèche qui va de Juin à
Août, elle dure trois mois.
Il fait pratiquement froid dans la chefferie, surtout dans sa
partie Sud, principalement dans le groupement de KASHOZI, de BUTUZI et de
CIBURHI où il gèle en Juillet et Août.
L'hydrographie de la chefferie de
Kaziba est riche principalement en rivières, ruisseaux et sources. L'on
y enregistre environ 104 cours d'eau, 196 sources, ou points d'eau et 30
étangs. S'agissant du sol les vallées arrosées des cours
d'eau sont occupées par un sol alluvionnaire c.à.d.
sédimentaire formé des boues, des sables, des cailloux
apportés par des eaux. Il s'agit d'un sol argilo-sablonneux.
1. Aspects
politico-administratifs
L'histoire de la
chefferie de Kaziba remonte à des temps immémoriaux. La tradition
orale rapporte que le premier Mwami de Kaziba connu sous le nom de Kangere
serait le 4e fils de Namuga-Mubondo, l'autre nom de Namuhoye, la
fille du Mwami Nalwindi de Lwindi en Urega. Namuhoye eut 7 fils et tous furent
des rois ou Bami : Kabare, Muganga, Nanindja, Kangere, Narhana et
Nalwanda.
Onze Bami ont dirigé la chefferie de Kaziba avant sa
reconnaissance officielle par les autorités coloniales Belges. L'actuel
Mwami de Kaziba répondant au Nom de DIRK MAJIRI IV N'NAKAZIBA est le
15eme de la dynastie dont voici le tableau
généalogique.
NOM DU MWAMI
|
DATE DE REGNE
|
KANGERE
|
1677-1701
|
NSHULILUJO
|
1701-1725
|
NGIRINGA
|
1725-1754
|
NGWINA
|
1754-1770
|
CHIVULA WA VULA
|
1770-1788
|
KARHENDE MAJIRI I
|
1788-1810
|
KARHENDE II
|
1810-1820
|
KABONWAKA BIHEMBE
|
1820-1824
|
MPWINJI MAJIRI II
|
1824-1860
|
MUKENGE MUHIRIRA
|
1860-1882
|
CHIMANYE I
|
1882-1906
|
MAJIRI III
|
1906-1936
|
KABONWA II MUHIGIRWA
|
1936-1965
|
CHIMANYE II KABONWA
|
1965-2005
|
MAJIRI IV DIRK
|
2005 à nos jours
|
Sources : Archives de la chefferie de Kaziba
Actuellement la chefferie
de Kaziba est divisée en 15 groupements : BULUMBWA, BUTUZI,
CHIHUMBA, CHIBANDA ,CHIRIMIRO ,KABEMBE ,KAHUNGWE ,KASHANGA ,KASHOZI ,NGANDO
,LUKUBE ,MUCHINGWA ,MUHUMBA ,MULAMBI ,CHIBURHI.
La chefferie de Kaziba est
à ce jour sous la régence de la Mwami-Kazi, car le Mwami Dirk
Majiri IV est encore mineur. C'est ainsi que Madame NAWEZA KABONWA
Félicite tante de Dirk Majiri IV assume la régence de son neveu.
S'agissant de la succession au trône dans la chefferie de Kaziba c'est en
principe le fils ainé qui succède à son père
défunt. Le mwami incarne le pouvoir coutumier. Il est le chef
suprême dans sa chefferie, les personnes, les animaux, les arbres, la
terre sont sous son pouvoir. Le Mwami est aidé dans l'Administration de
sa chefferie par les chefs des groupements ou Barhwali par les chefs des
villages ou Burhambo, par les chefs des collines ou Bashamuka et enfin par les
chefs des familles ou Bagula. Chaque groupement est dirigé par un chef
de groupement nommé directement par le Mwami. Généralement
le chef de groupement doit être un membre de la famille royale ; il
doit être donc un prince, un noble càd un Muluzi ou Murhwali.
Mais exceptionnellement des non princes accèdent aussi
à ce poste de chef de groupement. Trois groupements sont à ce
jour dirigés par les princes : MULAMBI, NGANDO, et CHIBURI. Les
Mwami délèguent aux chefs des groupements les pouvoirs de donner
la terre à leurs sujets. Et les chefs de groupement font le même
avec les chefs villages. Chaque village est aussi divisé en un certain
nombre des collines dirigées chacune par un chef de colline ou Mushamuka
et est nommé à son tour par le chef de groupement. Les chefs des
groupements (Barhwali) les Barhambo (chef des villages) et les Bashamuka (chef
des collines) veillent au respect de l'ordre établit par le Mwami
à qui, ils font rapport en suivant la hiérarchie.
251661312
Organigramme de la chefferie de Kaziba
Source : Rapport annuel de la chefferie de Kaziba, 3eme
trimestre 2012
2. Aspects
socio-économiques
La chefferie de
Kaziba est habitée par différentes tribus. Ces dernières
habitants principalement les groupements de Butuzi de Kashozi situés en
haute altitude. Mais la tribu la plus dominante au point de vue
numérique est celle des Bashi y compris des Bazibaziba eux-mêmes,
les Barhinyirinyi, le Bahwindja et les Bashi de Ngweshe, Kabare et Kalonge.
S'agissant de l'organisation sociale, la population de la chefferie de Kaziba
comprend deux classes, à savoir :
*Les Baluzi : les membres de la famille
royale
*Les Bashinzi : càd les sujets
administrés
Les Baluzi et les Bashizi sont tous des Bashi qui se
répartissent entre plusieurs clans des Banacivula, des Banamugere,
Banyambala, Bahinja,... Comme partout ailleurs, la famille est la base de la
société. Elle se constitue par le mariage de l'union entre
l'homme et la femme naissent les enfants qui vont perpétuer la
société.27(*)
a. Education
La chefferie de Kaziba
compte beaucoup d'écoles primaires et secondaires sans oublier quelques
Institutions d'Enseignement Supérieur et Universitaire. Il s'agit
de :
- L'Institut supérieur des techniques médicales
(ISTM) qui fonctionne dans le groupement de Muchingwa
- ISTCE, ISP.
b. Energie
L'énergie
électrique utilisée par l'HGRK, le Bureau Administratif et la
résidence de Mwami, ainsi que quelques particuliers du groupement de
NGANDO et de MUCHINGWA est produite par la microcentrale
hydro-électrique de la 5e CELPA installée dans la
rivière LUZINZI en groupement de MUCHINGWA. Actuellement, la chefferie
de Kaziba est dotée du courant électrique de la SNEL, qui vient
de MUMOSHO, elle est rare.
c. Agriculture
C'est
l'activité principale de la chefferie de Kaziba du point de vue
économique étant donné que chaque habitant de Kaziba
à une portion de terre qu'il exploite soit en propriétaire, soit
en locataire. Elle se subdivise en trois catégories des cultures :
les cultures vivrières, les cultures industrielles, et les boisements.
S'agissant d'élevage, il est du type traditionnel, donc en divagation.
Les troupeaux vont aux pâturages le matin gardés par des bergers
et le soir les animaux rentrent au bercail. La vache est l'animal le plus
important dans la chefferie de Kaziba car utilisée comme dot entre les
familles.
d. Commerce
Les grands axes
d'échanges commerciaux sont :
1) Au Nord: Axe Kaziba-Nyangezi-Bukavu : cet axe est
utilisé par des véhicules pour les transports des produits
commerciaux. Le principal produit d'échange de la chefferie est les
planches de cyprès et eucalyptus.
2) A l'Est : Axe Kaziba-Kiringye-Kamanyola-Rubalika :
cet axe n'est pas utilisé par les véhicules. Il faut trois jours
de marche pour y atteindre les destinations.
3) Au Sud : Axe Kaziba-Kahya-Rugezi-Minembwe : cet axe
procure la chefferie en bétail d'abattage notamment les vaches, les
moutons, chèvres et poules.
A l'Ouest : Axe Kaziba-Luhwindja-Burhinyi : Les
chefferies de Kaziba, de Luhwindja et de Burhinyi échangent des produits
commerciaux au marché de Katudu chaque samedi à Kaziba28(*).
e. Démographie
La population de la
chefferie de Kaziba s'élève à 38834 habitants comme repris
dans le tableau démographique ci-dessous :
GROUPEMENT
|
TOTAL
|
BULUMBWA
|
2237
|
BUTUZI
|
3072
|
CHIBANDA
|
3990
|
CHIHUMBA
|
1248
|
CHIRIMIRO
|
2029
|
KABEMBE
|
1957
|
KAHUNGWE
|
1183
|
KASHANGA
|
2104
|
KASHOZI
|
4814
|
CHIBURHI
|
2086
|
LUKUBE
|
3078
|
MUCHINGWA
|
5158
|
MUHUMBA
|
1537
|
MULAMBI
|
866
|
NGANDO
|
3475
|
TOTAL
|
38834
|
Source : Bureau de l'Etat-civil de la
chefferie de Kaziba, Rapport annuel 2012
Chap. 2 PROBLEMES ET STRATEGIES DE DEVELOPPEMENT DE
LA CHEFFERIE DE KAZIBA
De nos jours, la
littérature sur le développement a montré que la
rationalité conceptuelle de ce terme est battue en brèche : les
auteurs se rangent presque toujours dans un camp qui reflète le mieux
leurs préoccupations souvent idéologiques. Depuis les
années 1950, une vision humanitariste affronte une autre qui se voulait
alternative. Pour l'essentiel, nous pouvons dire que le développement
pour nos entités locales devrait être perçu comme un
processus volontariste d'amélioration de la production des biens de
consommation courante ayant pour but l'accroissement du pouvoir d'achat et des
conditions de vie de chaque citoyen. Il s'agit des conditions adéquates
d'existence humaine (habitation convenable, alimentation nutritive,
hygiénique et équilibrée, installations sanitaires
assainies, infrastructures de communication praticables, habillement commode,
degré élevé de participation politique et de conscience du
pouvoir,...). Cette appréhension pratique et dynamique du
développement met en évidence le fait que le service territorial
a l'obligation de s'occuper de tous les problèmes qui se posent au
niveau des entités locales.
En ce qui concerne la RDC, il est important de souligner le
fait que l'incapacité de la bourgeoisie nationale de résoudre des
problèmes vitaux de son environnement, pour des raisons multiples
(extraversion des structures économiques, fraude fiscale, esprit de
cueillette, corruption,...) met l'Etat et les entités locales
décentralisées devant l'obligation de prendre en main le
relèvement des conditions de vie de leurs citoyens. Le Document de
Stratégies pour la Réduction de la Pauvreté 2 (couvrant la
période de 2011 à 2015) précise la vision globale de la
RDC. Le DSCRP 2 se fonde sur la vision du développement à long
terme claire et partagée (26/25), qui a émergé des
consultations participatives organisées sur l'ensemble du territoire
national en 2005 et qui s'énonce comme suit : «
Une société d'espoir, capable de hisser la
RDC au niveau de développement humain des pays à revenu
intermédiaire et de converger vers les OMD ».
Avant tout nous allons d'abord parler des problèmes de
développement à Kaziba (1) ensuite les stratégies de
développement de Kaziba (2).
II.1 Problème de
développement à Kaziba
1. Problème
économique
La chefferie de Kaziba
possède une insuffisance des activités commerciales à
cause du mauvais état des routes. Plusieurs groupements manquent des
coopératives d'épargne et de crédit et cela entraine une
difficulté de promouvoir des activités commerciales en
général. L'accès aux produits de première
nécessité et l'échange de produits demeurent. La chefferie
court un grand danger en matière de commerce. Et cela est dû au
mauvais état des routes par conséquent certains groupement ne
sont pas connectés avec les autres.
En ce qui concerne
l'agriculture la chefferie de Kaziba a un sol qui n'est pas fertile. Il y a une
baisse du rendement et de la productivité, en plus les agriculteurs ne
sont pas encadrés. Dans plusieurs groupements il existe une mauvaise
méthode et technique culturale et cela entraine les conflits fonciers et
les conflits familiaux. La chefferie connait une dépendance pour
certains produits agricoles. Le secteur agricole connait une faiblesse de
productivité entrainant l'insécurité alimentaire, il y a
un abandon des activités agricole au profit des autres secteurs. La
plupart des groupements de la chefferie de Kaziba n'ont pas des bons
marchés pouvant partir faire leur besoin économique. Les
impôts et les taxes que prélevé la chefferie ne servent
à rien et les mines sont non contrôlés. Les sous-sols ne
produit pas d'autres minerais à part l'or.
2. Problèmes
socio-culturels
Dans le secteur socio-culturel,
la chefferie de Kaziba se bute à plusieurs problèmes. Dans le
secteur de l'éducation, il y a une infrastructure scolaire
vétuste qui est non viable et non équipé. Le groupement
congolais ne s'implique pas dans ce secteur, et par conséquent il y a
une baisse sensible d'éducation et les mauvaises conditions
d'études. Pourtant il existe une disponibilité des anciens
bâtiments des écoles dans quelques groupements et la jeunesse qui
est prêt à la scolarité. En plus, il y a une grande
difficulté d'accès à une éducation de
qualité, à cause d'un faible revenu des ménages.
L'infrastructure scolaire est non viable, mais aussi il manque de motivation du
corps enseignant et un taux faible de recyclage du personnel enseignant. Face
à tous ces problèmes la jeunesse est exposée à la
déperdition, à la délinquance juvénile, à
l'entrée des enfants dans les groupes armés. Absence des
écoles avec les sections techniques (agricole,
vétérinaire, commercial,...) freine l'apprentissage de
métiers.
Dans le secteur de santé, la
chefferie de Kaziba est exposée à des risques à cause de
difficulté d'accès aux soins de santé de qualité,
dû à des infrastructures sanitaires non viables et non
équipées dans plusieurs groupements. Le faible revenu du
ménage, le non motivation du personnel médical et les longues
distances à parcourir par rapport aux structures de santé mettent
la population dans une difficulté énorme.
Depuis 2011, il y a eu rupture de
l'appui des partenaires de santé. La chefferie de Kaziba ne compte qu'un
seul hôpital général qui est situé dans le
groupement de MUCHINGWA et qui d'ailleurs manque des spécialistes
à part un chirurgien qui vient récemment et ne compte qu'une
seule ambulance. L'HGRK ne parvient pas à satisfaire tous les besoins de
la chefferie. Il existe des centres de santé dans certains groupements
mais qui ne sont pas approvisionnés en médicaments et manque des
pharmacies spécialités. Les nombres des médecins par
nombre d'habitant est petit, en plus les infrastructures sont très
vielles. Le malheur est que il y a un risque élevé de la
mortalité infantile fréquentation des structures de santé
est minime. La plupart des gens recours à la médecine
traditionnelle aux chambres de prière mais aussi à
l'automédication. La chefferie connait des maladies et une forte
mortalité due à la malnutrition.
En dehors de problème de santé,
la chefferie de Kaziba a aussi une difficulté d'accès à
l'eau potable, à cause de l'insuffisance des maladies hydriques et les
maladies des mains salles. Les femmes et les jeunes filles sont dans des
corvées à des langues distances à parcourir pour accorder
à l'eau potable. Dans les sources il existe des conflits entres les
mineurs dus aux disputes. La chefferie à un environnement insalubre
à cause de l'absence des latrines et dépotoirs publics.
Dans le secteur culturel, il y a un manque et
mauvais état des infrastructures sportives (stades), des cercles
récréatifs des salles polyvalentes et des jeux dus au manque des
moyens financiers, d'initiatives locales et une faible implication de la
communauté dans les activités culturelles. La chefferie tout
entière ne compte qu'un seul stade. Les malheurs est qu'il est difficile
de promouvoir des activités sportives et culturelles. Les jeunes sont
exposés aux accidents lors des matchs. Certains parcourent de longues
distances pour aller assister à un match de football. En ce qui concerne
la télécommunication et médias, la chefferie ne compte
qu'un seul opérateur téléphonique (AIRTEL) et qui souvent
à de problèmes de connexion. Elle ne compte qu'une seule radio
(UMOJA) et qui malheureusement à une faible couverture de
émetteurs. La conséquence est que certains groupements se
trouvent loin dans des montagnes ont une grande difficulté de capter le
message de la radio Umoja. Plusieurs groupements n'ont pas accès au
courant électrique et le taux de chômage est beaucoup plus
élevé.
3. Problème de
gouvernance locale
Ce secteur est plus important
car c'est lui qui gère et organise les autres. Il existe dans la
chefferie de Kaziba, une grande difficulté d'accès aux
juridictions judiciaires et cela est dû à la distance à
parcourir pour atteindre les juridictions judiciaires, il y a aussi
l'insuffisance des concertations entre les acteurs de la chefferie (chefferie,
société civil, notabilité,...) et non-respect des droits
des personnes l'ignorance des droits et obligation des citoyens et la non
application des textes. Le grand problème de la gouvernance locale ici
c'est l'insuffisance des capacités techniques opérationnelles et
institutionnelle de l'administration de la chefferie. La cause de tout ceci est
la vétusté du bâtiment abritant les bureaux administratifs
le Sour équipement de la chefferie (mobilier, matériel roulant,
kits informatique,...) et le personnel de l'administration public est trop
vieille non fermé et reculé pas de cadre concertation entre les
acteurs politiques et cela entraine la perte de confiance de la population
à la chefferie et les mésententes. Les agents sont mal
payés à cause de l'insuffisance financière. Mais aussi la
population se plaigne que les impôts et taxes sont mal
gérés et la chefferie est dirigée à distance, car
le chef réside à Bukavu. Il passe de semaines sans que le chef
soit à Kaziba.
En ce qui concerne la
sécurité, la chefferie tient se responsabilité dans
certains groupement. Les groupements qui sont beaucoup en
sécurité sont MUCINGWA, KASHOZI, CHIBURI, CHIBANDA. Les soldats
et les polices sont presque partout et assurent bien leur mission. Sauf que le
nombre de policiers et militaire est réduit et ne permet pas à ce
que les autres groupements en bénéficient. Par contre dans les
groupements de CHIHUMBA, CHRIMIRO, KAFINDJO, NAMUSHWAGA,... ou règnent
l'insécurité par manque des agents de l'ordre, discipliné
et sérieux. Il y a le non sécurisation des personnes et leur
bien. Les vols, viols et tuerie règnent dans les parties montagneuses.
Le phénomène KABANGA et la sorcellerie règnent presque
dans toute la chefferie.
Sur le plan de la gouvernance
locale, les conséquences est qu'il y a l'approvisionnement de la
population et ne parvient pas au paiement des frais transports pour le
déplacement et séjours. Il y a des jugements arbitraires et non
présence des accusés lors des procès. Il existe un blocage
pour le dialogue et échange pour le développement de la
chefferie. L'administration de la chefferie a une faible productivité,
les conditions difficiles de travail et l'inefficacité des services de
la chefferie freinent tout développement. Du côté de
population il y a une perte de confiance de celle-ci vis-à-vis des
services rendus par l'administration publique et le manque de collaboration
cohabitation entre ces deux parties. La plus part de nos enquêté
nous ont révélé que la cause du sous-développement
de Kaziba est presque partout dans les chefferies du Sud-Kivu. Certains
dirigeants ne sont pas animés d'un esprit patriotique.
II.2 Les stratégies de
développement de Kaziba
Les stratégies de
développement découlent du DSRP 2. La SCRP 2 se fixe comme
objectif global à l'horizon 2015, une amélioration sensible des
conditions de vie des populations congolaises avec une attention
particulière aux groupes vulnérables notamment aux femmes et aux
enfants. Cette amélioration conduit à la réalisation d'une
croissance économique moyenne annuelle de 7,2% , une réduction de
l'incidence de pauvreté d'environ 11 points pour la situer à 60%
en 2015 , la création de près d'un million d'emplois
décents par an et dans la perspective d'une génération
sans Sida ; le tout dans un contexte de respect de l'environnement et de
maîtrise de l'inflation à un niveau moyen annuel de 9%.
PARAGRAPHE I. L'administration locale de Kaziba
Actuellement la chefferie de Kaziba est divisée en 15
groupements : BULUMBWA, BUTUZI, CHIHUMBA, CHIBANDA ,CHIRIMIRO ,KABEMBE
,KAHUNGWE ,KASHANGA ,KASHOZI ,NGANDO ,LUKUBE ,MUCHINGWA ,MUHUMBA ,MULAMBI
,CHIBURHI.
La chefferie de Kaziba
est à ce jour sous la régence de la Mwami-Kazi, car le Mwami Dirk
Majiri IV est encore mineur. C'est ainsi que Madame NAWEZA KABONWA
Félicite tante de Dirk Majiri IV assume la régence de son neveu.
S'agissant de la succession au trône dans la chefferie de Kaziba c'est en
principe le fils ainé qui succède à son père
défunt. Le mwami incarne le pouvoir coutumier. Il est le chef
suprême dans sa chefferie, les personnes, les animaux, les arbres, la
terre sont sous son pouvoir. Le Mwami est aidé dans l'Administration de
sa chefferie par les chefs des groupements ou Barhwali par les chefs des
villages ou Burhambo, par les chefs des collines ou Bashamuka et enfin par les
chefs des familles ou Bagula. Chaque groupement est dirigé par un chef
de groupement nommé directement par le Mwami. Généralement
le chef de groupement doit être un membre de la famille royale ; il
doit être donc un prince, un noble càd un Muluzi ou Murhwali.
Mais exceptionnellement des non princes accèdent aussi
à ce poste de chef de groupement. Trois groupements sont à ce
jour dirigés par les princes : MULAMBI, NGANDO, et CHIBURI. Les
Mwami délèguent aux chefs des groupements les pouvoirs de donner
la terre à leurs sujets. Et les chefs de groupement font le même
avec les chefs villages. Chaque village est aussi divisé en un certain
nombre des collines dirigées chacune par un chef de colline ou Mushamuka
et est nommé à son tour par le chef de groupement. Les chefs des
groupements (Barhwali) les Barhambo (chef des villages) et les Bashamuka (chef
des collines) veillent au respect de l'ordre établit par le Mwami
à qui, ils font rapport en suivant la hiérarchie.
PARAGRAPHE II. Décentralisation et transfert des
compétences
Pour ce qui concerne, la gouvernance
locale, il faut tout d'abord connaitre que la gouvernance en République
Démocratique du Congo, la gouvernance est comprise dans le sens que
lui donne le Programme des Nations Unies pour le Développement
(PNUD). Elle est donc définie comme l'exercice des pouvoirs
économique, politique et administratif pour gérer les affaires
d'un pays à tous les niveaux. Elle comprend les mécanismes,
procédés et institutions par lesquels les citoyens
articulent leurs intérêts, exercent leurs droits
légaux, remplissent leurs obligations et gèrent leurs
différences. La gouvernance sera bonne ou mauvaise en fonction
de la capacité des gouvernants et des administrations à
respecter des principes qui favorisent l'adhésion et la participation de
l'ensemble des acteurs de la société civile aux politiques qui
les concernent.
Le Gouvernement de la
République Démocratique du Congo s'est doté d'un
contrat de bonne gouvernance pour la période 2007-2011 comprenant les
deux principaux axes prioritaires suivants :
- La restauration de l'autorité de l'Etat sur
l'ensemble du territoire. Le fonctionnement efficient et efficace des
institutions et la réussite de la décentralisation, la lutte
contre l'impunité (particulièrement en matière de
violence sexuelle) et la séparation des pouvoirs en sont les
paramètres essentiels afin d'atteindre un développement
rapide au niveau local et national.
- La lutte contre la corruption, la malversation et
l'iniquité doit mobiliser les efforts du Gouvernement pour endiguer
ce fléau qui gangrène tous les secteurs de la vie de la
nation.
Pour ce qui est des ETD et la
chefferie de Kaziba en particulier, il faudra assurer la bonne gouvernance,
conformément à l'opinion soulevée dans le plan d'action du
gouvernement provincial et au DSCRP, il sera procédé au
renforcement des capacités institutionnelles et opérationnelles
de la chefferie de Ngweshe. Il faut créer des cadres de collaboration
entre la populations et chefferie. La chefferie doit former et sensibiliser la
population sur les droits et obligations mais aussi elle doit vulgariser les
textes des lois et il faut également renforcer la capacité de la
chefferie dans les thématiques de la gestion du ETD (planification
participatif, le budget participatif : les thématiques du
développement locale, le genre, la protection de l'environnement,...) et
réhabiliter et équiper les bâtiments administratif de la
chefferie. Toutes ces actions doivent être menées par l'Etat
congolais, la chefferie, la population et les partenaires au de
développement. Une bonne gouvernance locale implique un ensemble
de mesures destinées à assurer et optimiser la gestion
des affaires locales aux plans économique, politique et
administratif. Une gouvernance locale est performante lorsque la gestion des
problèmes et ressources est effective, efficace et répond aux
besoins essentiels de la société. Dans cette perspective, la
gestion des affaires locales par des autorités locales doit se
caractériser essentiellement par :
Ø la participation des populations locales ;
Ø L'information des populations locales et la
transparence dans la gestion des affaires locales ;
Ø La redevabilité des autorités locales
vis - à - vis des populations locales ;
Ø L'efficacité et l'efficience des services publics
locaux;
Ø La durabilité ;
Ø La primauté du droit et la place d'un
environnement juridique favorable au développement local.
Pour Mpinga Kasenda29(*), la décentralisation
est un mode d'organisation administrative qui « consiste à
transférer certaines attributions du pouvoir central, c'est - à -
dire de l'Etat, à d'autres personnes morales
administratives ». Ces personnes morales
distinctes de l'Etat sont les autorités locales. Cette autorité
s'appelle Collectivité locale. En R.D.C, elle s'appelle Entité
territoriale décentralisée (art .3 al.1 constitution et
art.5 al 2 de la loi sur les ETD). Celle-ci a une personnalité juridique
distincte de celle de l'Etat et celle de la Province, et elle a une autonomie
de gestion.
Il ajoute que celle-ci se
caractérise par l'existence d'autorités autres que celles de
l'Etat qui, non seulement détiennent certains pouvoirs de
décisions administratives, mais encore jouissent d'une autonomie
personnelle à l'égard du pouvoir central. La
décentralisation territoriale fait que les entités qu'elle
concerne ne soient plus des simples circonscriptions ou simples fonctions
géographiques de l'Etat, sans personnalité juridique, mais
plutôt des personnes morales de droit public avec tous les attributs de
la personnalité juridique, c'est - à - dire les droits de
posséder un patrimoine propre distinct de celui du pouvoir
central : d'établir et d'avoir un budget propre, d'exercer des
prérogatives de Puissance publique, d'ester en justice, de prendre des
décisions rapides, adaptées aux circonstances et en pleine
connaissance des besoins des administrés dont elle se trouve
rapprochée. Tout ceci se résume par les dispositions des articles
3 de la constitution et 5 de la Loi organique relative aux entités
territoriales décentralisées, en ces
termes : « ...les entités territoriales
décentralisées de la RDC sont dotées de la
personnalité juridique et sont gérées par les organes
locaux. La ville, la commune, le Secteur et la Chefferie jouissent de la libre
administration et de l'autonomie de gestion de leurs ressources humaines,
économiques, financières et techniques »30(*).
Néanmoins, il faut retenir
que ce transfert de certaines attributions territoriales ou
spécialisées (décentralisation) ; exige trois conditions
pour sa mise en oeuvre :
- Il faut tout d'abord isoler, parmi les besoins
auxquels l'administration doit pourvoir, ceux qui présentent, à
titre principal, un caractère local. C'est à propos de ceux-ci
que e transfert de compétence pourra s'opérer. Il est exclu, en
effet, de voir l'Etat renoncer à son pouvoir décisionnel sur des
questions intéressant l'ensemble de la population ou qui
relèvent de ses attributions régaliennes (en
matières de défense nationale, par exemple) ;
- Il convient en suite de doter les
collectivités locales de la personnalité juridique et
d'une autonomie financière afin de leur permettre de disposer de
ressources propres nécessaires à leur action ;
- Il faut enfin que les organes
exécutifs de ces collectivités soient élus en leur
sein (et non désignés par l'Etat) ; et qu'ils jouissent d'une
réelle autonomie à l'égard du pouvoir central. De ce point
de vue, on peut donc estimer que la décentralisation est mise en oeuvre
dès lors que la loi accorde, à des organes élus par une
collectivité personnalisée, un pouvoir de décision sur les
affaires locales31(*).
Les compétences
des entités décentralisées peuvent être plus
ou moins larges. Elles peuvent être assez réduites ou
mêmes très réduites; comme celles des
collectivités, secteurs ou chefferies et des communes ou
territoire, ou, au contraire, extrêmement étendues, comme
celles des mairies, mais de toute manière, il ne peut y avoir de
décentralisation si un certain nombre de pouvoirs de
décision ne sont pas réservés exclusivement aux
organes dirigeants de ces collectivités32(*). Pour ce qui est de la chefferie, qui est un
démembrement de territoire, il est dirigé par un chef de la
chefferie qui est désigné par la coutume. Comme le stipule
article 207 de la constitution, l'autorité coutumière est
reconnue. Elle est dévolue conformément à la coutume
locale, pour autant que celle-ci ne soit pas contraire à la
Constitution, à la loi, à l'ordre public et aux bonnes moeurs.
Tout Chef coutumier désireux d'exercer un mandat public électif
doit se soumettre à l'élection, sauf application des dispositions
de l'article 197 alinéa 3 de la présente Constitution.
L'autorité coutumière a le devoir de promouvoir l'unité et
la cohésion nationales. Une loi fixe le statut des chefs coutumiers
(L'art. 76, 77, 84 et 86).
PARAGRAPHE III. Les atouts et les compétences
économiques de Kaziba.
La chefferie de Kaziba elle
possède tout de même des potentialités énormes.
Parmi les potentialités, nous pouvons citer en matière
d'éducation, il y a la disponibilité des anciens bâtiments
des écoles, l'organisation de tout le cycle d'études (Maternelle,
primaire, seconde, Universitaire). En matière de santé, il existe
dans la chefferie quelques structures de santé fonctionnelle (poste de
santé, centre de santé,...) il existe même une structure de
formation des agents de santé dans la chefferie (ITM) et d'un
comité de santé.
En ce qui concerne le secteur
socioculturel, l'élargissement du cercle politique
(démocratisation de la vie politique) et le rapprochement des centres
d'impulsion de la population devraient, à coup sûr, transformer le
mode de vie des citoyens des entités locales à la fois sur le
plan matériel, intellectuel, moral et spirituel. Cette transformation
des comportements globaux grâce aux « effets de contagion » de
la décentralisation crée des besoins nouveaux. C'est ainsi, par
exemple, que la population va de plus en plus s'intéresser aux questions
relatives à l'emploi, à la médecine communautaire,
à la création de nouvelles écoles (ou sections), à
l'alphabétisation des adultes, à la construction ou
réfection des routes, etc. Comme on peut s'en apercevoir, le
développement concerne tous les secteurs de la vie sociale, lesquels
vivent en perpétuelle interaction. Le développement, atteint dans
un secteur donné (par exemple le développement
économique), influe nécessairement sur celui des autres secteurs
(politique, culturel, notamment). Sur ce, il faudra améliorés
l'accès aux services sociaux et réduire la
vulnérabilité, en améliorant l'accès à l'eau
potable et l'assainissement du milieu, pour que chaque groupement accède
à l'eau potable de qualité. Ensuite, il faudra améliorer
les conditions d'accès à l'éducation en créant des
écoles avec des sections techniques (agricole,
vétérinaires, commerciales,...) et en plus améliorer les
secteurs de santé et les conditions de vie de la population. Il faudra
prévoir les médecins partout sur l'étendus de la
chefferie, afin que chaque groupement possède au moins un médecin
dans les centres de santé et sensibiliser la population à laisser
consulter la médecine traditionnel. La chefferie a aussi besoins d'un
environnement propres.
En ce qui concerne
l'économie, il faut savoir que le développement économique
est perçu comme un processus d'amélioration des conditions de vie
des individus en leur fournissant ou en leur permettant d'obtenir les biens et
services dont ils ont besoin. Il propose la décentralisation pour offrir
la voie aux programmes et projets locaux ou d'intérêt local. Au
nom de la lutte contre les déséquilibres et
inégalités régionaux, elle permet le désenclavement
et la mise en place de nouvelles infrastructures (bâtiments
administratifs, réseaux postaux et téléphoniques,
essaimage des universités...). Il importe de souligner cependant que la
décentralisation ne peut avoir un impact positif sur le
développement économique que lorsque les acteurs
opérationnels placés dans les entités provinciales et
locales font usage d'imagination créatrice et de décision ; car
le développement économique implique action concrète, donc
du travail33(*). Il va
sans dire que la création des conditions nécessaires à la
formation de l'épargne locale (coopératives agricoles,
d'éleveurs, de pêcheurs, d'épargne, notamment) devrait
s'insérer dans le fil conducteur de tout processus de
décentralisation visant le développement économique. La
chefferie de Kaziba est à vocation agro pastoral a cause d'une forte
disponibilité d'espace et de terre. Presque dans tous les groupements de
la chefferie possèdent des marchés locaux. L'existence des
corporations des producteurs, des commerçants et la présence des
opérations économique et du bureau local de la FEC, du FONER, de
la DGRAD,... La chefferie de Kaziba produit du bois, les minerais comme l'or
mais inexploité, des pierres et sables des constructions,... elle
possède aussi un HGR, des magasins, boutiques,...
La chefferie mène des
actions de développement, en collaboration avec la population. Mais ces
actions sont seulement du genre économique et social, par
exemple :
- L'entretien de la route de Kaziba-Bukavu
- L'approvisionnement suffisant en eau potable
- La fabrication des briques pour la construction des maisons
- Les travaux de SALONGO instaurés par l'autorité
et effectués par la population tous le samedi.
Avec toutes ces actions menées la
chefferie tire des profits sur les impôts et taxes. Selon nos
enquêtés la population ne tire pas tellement le profit car ses
actions sont exploitées en désordre par les agents de
l'administration publique.
Alors pour développer la chefferie de
Kaziba, il faudra améliorer trois secteurs importants :
l'économie, le socio-culturel et la gouvernance locale.
Pour développer l'économie il
faudra qu'il y ait accroissement de la production agricole, l'élevage,
de la circulation des marchandises et de biens et services. En plus, il faudra
promouvoir les activités commerciales, minières et le
développement des PME et PMI. Pour matérialiser et rendre
opérationnel tous projets à la base, le DSCRP, le programme
prioritaire du gouvernement provincial du Sud-Kivu prévoient une
mobilisation de ressource financière et économique en mettant en
accent particulier sur les secteurs porteurs de valeurs ajoutées tels
que l'agriculture, l'élevage, les transports et voies de communication,
le tourismes,...Ainsi pour améliorer le climat d'affaires il est
prévu la sécurité à tout le niveau afin que le
commerce, l'artisanat, les infrastructures sociales, sportives, administratives
deviennent florissants au même titre que les autres secteurs.
CONCLUSION
L'option levée par le
constituant congolais en faveur de la décentralisation renvoie à
l'idée du choix politique opéré en faveur d'une
stratégie de développement de la RDC à partir des ETD.
Cela suppose une prise de conscience effective dans le chef du pouvoir central
qui devrait se départir de tout esprit centralisateur ou de
complaisance. Pour que le développement de la RDC se réalise
à partir des entités territoriales décentralisées,
il faudra que des préoccupations de production économique, de
bien-être social et de la gouvernance locale soient
intériorisées par les pouvoirs publics au niveau central et au
niveau local. Mettre l'économie au service du peuple en laissant
l'autonomie et l'autochtonie aux initiatives des entités territoriales
décentralisées, malgré le rayonnement et le prestige que
cela peut susciter en faveur des autorités provinciales ou locales,
serait une preuve éloquente d'une volonté politique manifeste de
la part du pouvoir central.
Au terme de cette étude
consacrée aux stratégies de développement des ETD du
Sud-Kivu, cas de la chefferie de Kaziba en territoire de Walungu, nous croyons
avoir vérifié l'hypothèse émise au départ
et avoir atteint nos objectifs. Il importe d'emblée d'en esquisser les
grands articulations pour l'intérêt de quiconque qui se limitera
à la lecture superficielle de cet travail.
Notre préoccupation
était de vérifier l'importance du développement au sein de
la chefferie de Kaziba comme facteur de succès de la bonne gouvernance.
Hormis l'introduction, notre travail est constitué de deux chapitres.
Dans l'introduction nous avons présenté l'ampleur de la
problématique du développement des ETD et de la chefferie de
Kaziba en particulier. Par après nous avons émis
l'hypothèse selon laquelle nous avons confirmé que les
mécanismes mis en oeuvres seraient entre autres l'amélioration de
la gestion de la chefferie, la sécurisation des personnes et de leurs
biens, l'accroissement de la production agricole et l'accès facile aux
services de santé seraient les pistes de solution pour développer
la chefferie de Kaziba. Pour tester et confirmer cette hypothèse, nous
avons recouru à la méthode séquentielle qui découle
de la théorie de l'analyse des politiques publiques..
Notre méthode a été
appuyée par les techniques de documentation, le questionnaire
d'enquête et l'entretien. Ce cheminement épistémologique et
méthodique nous a conduits à découper notre travail en
deux chapitres. Le premier chapitre a été consacré au
cadre théorique. Ici il était question de clarifier les concepts
clés. Ainsi nous avons expliqué l'entité territoriale
décentralisée et développement. Par la suite, nous avons
fait une présentation de la chefferie de Kaziba sur l'aspect
politico-administratif et l'aspect socio-économique.
Le deuxième chapitre, quant
à lui a porté sur les mécanismes de développement
de la chefferie de Kaziba. Ici nous avons démontré le
problème de développement à Kaziba en premier lieu, et les
stratégies des développements de Kaziba et nous avons
affirmé que développer la chefferie de Kaziba, il faudra
améliorer trois secteur importants qui sont : Le secteur
économique, le secteur socio-culturel et enfin le secteur de la
gouvernance locale.
Nous n'estimons pas avoir
épuisé tout sur notre étude, nous invitons les autres
chercheurs qui s'intéresseront sur le développement des ETD de
nous compléter pour la systématisation ample du thème des
stratégies de développement qui est la clé de la bonne
gouvernance.
BIBLIOGRAPHIE
I. OUVRAGES
- B.Gauthier(SD), Recherche Sociale de la
problématique à la collecte des données,
Montréal, PUO, 1990, P.119
- Chirishungu Chiza , Organisation
politico-administrative et développement, Kinshasa, PUZ, 1989
- Cyprien Mushonga Mayembe, problématique de la
conformité à la constitution de la loi organique sur les
entités territoriales décentralisées (état et
niveau d'application), Lubumbashi
- D. Kübler et J. de Maillard, Analyser les politiques
publiques, Grenoble, PUG, 2011, P.8.
- H. Lubunga Mwindulwa, Impact de la décentralisation
territoriale sur développement en RDC, UOB - Licence en droit
public (Bac+5) 2007, P 2
- J.Kingdom., Agendas, Alternatives and Public policies,
Boston, Little Brown, 1984, P.3
- JP Lotoy Ilango Banga, La décentralisation
territoriale et le développement des entités locales en
République démocratique du Congo, Lubumbashi, Ed. Africa,
2004
- Madeleine G., Méthode des sciences sociales, 3e
ed. Dalloz Paris 1976
- P. Muller., L'Analyse Cognitive des politiques publiques :
vers une sociologie, politique de l'action publique, in Revue
Française de science politique, Volume 50, Numéro 2, , 2000, PP.
189-208.
- Peemans (J.-Ph.) (dir.), 2008, Territoire,
développement et mondialisation. Points de vue du sud ,
éd. Sylepse, coll. Alternative sud
- Quivy et LV Campenoudt, Manuel de recherche en sciences
sociales, paris, Bordas, 1988
II. TRAVAUX DE FIN DE CYCLE ET MEMOIRE
- B Milemba Lukaka, Problématique de la
création de nouvelles ETD pendant la période de guerre : Cas de
la commune de Kasha, TFC de SPA, UOB, 2000
- Basengezi K, Les activités de la population à
Kaziba, TFC, Géographie, ISP/Bukavu, 1980
- Edy Fils-Aime, Décentralisation et mise en oeuvre
des stratégies de développement local: analyse du système
de gouvernance territoriale du cas de Croix-des-Bouquets, mémoire
de maîtrise de science de développement à
l'Université d'Etat d'Haïti, 2012
- Makala Kirhero Floribert ,Les sociétés
multinationales et les développements de la RDC : Etude d'application
à la province du Sud-Kivu, mémoire de RI, UOB, 2002
III. DICTIONNAIRES
- 36 Dictionnaires et Recueils de Correspondance
- D. Alcaud et L. Bouvet, Dictionnaire de science politique et
sociale, Paris, Ed. Dalloz, 2004
- Dictionnaire Larousse, 1995
- Dicos encarta 2009
- Dictionnaire Petit Robert
- Petit Larousse, Paris, Rue de Mont Parnane, 1996
IV. TEXTES LEGAUX
- La loi organique no 08/01 du 07/ octobre 2008 portant
composition, organisation et fonctionnement des entités territoriales
décentralisée et leurs rapports avec l'Etat et les provinces.
- Loi No 08/012 du 31 Juillet 2008, portant principe fondamentaux
relatif aux libres administrations des provinces.
- La Constitution de la RDC du 18 février 2006 telle que
modifiée par la loi n° 11/002 du 20 janvier 2011 portant
révision de certains articles de la Constitution.
- La loi organique n° 010/011 du 18 mai 2010,
portant fixation des subdivisions à l'intérieur des
provinces
V. ENCYCLOPEDIE ELECTRONIQUE
- Encyclopédie Encarta 2009
- Wikipédia
VI. COURS
- Jonas Biringanine, Syllabus du cours d'économie du
développement, UOB, G3 SPA, 2013-2014
- Kazadi Kimbu, Notes inédites du cours des
méthodes des recherches en sciences sociales, UOB, G2 SPA
2012-2013
PLAN DU TRAVAIL
PROLOGUE..........................................................................................I
IN
MEMORIUM....................................................................................II
DEDICACE............................................................................................III
REMERCIEMENT..................................................................................IV
SIGLES ET
ABREVIATION.....................................................................V
INTRODUCTION...................................................................................1
0.1. OBJET, CHOIX, INTERET ET DELIMITATION DE L'ETUDE
...............1
0.2. ETAT DE LA
QUESTION ..............................................................2
0.3.
PROBLEMATIQUE......................................................................4
0.4.
HYPOTHESE...............................................................................7
0.5. DEMARCHE
METHODOLIGIQUE........................................... ......7
1.
Méthode............................................................................7
2.
Technique..........................................................................12
0.6. Subdivision du
travail....................................................................13
0.7 Difficulté rencontré
........................................................................13
Chap. I CADRE THEORIQUE
............................................................14
II.1 PRECISIONS
CONCEPTUELLES............................................14
1. Entité territoriale
décentralisée.............................................................14
2.
Développement...............................................................................15
II.2 PRESENTATION DE LA CHEFFERIE DE
KAZIBA......................17
1. Aspects
politico-administratifs..............................................................18
2. Aspects
socio-économiques..................................................................22
a.
Education..................................................................................22
b.
Energie.....................................................................................22
c.
Agriculture.................................................................................22
d.
Commerce.................................................................................23
e.
Démographie..............................................................................23
Chap. II PROBLEMES ET STRATEGIES DE DEVELOPPEMENT DE LA
CHEFFERIE DE
KAZIBA.................................................................................................25
II.1 problème de développement
à Kaziba............................................26
1. Problèmes
économiques.....................................................26
2. Problèmes
socio-culturels...................................................26
3. Problèmes de gouvernance
locale..........................................28
II.2 Stratégies de développement
de Kaziba............................................29
I. L'administration locale de
Kaziba.........................................29
II. Décentralisation et
transfert des compétences............................30
III. Les atouts et les
compétences économiques de Kaziba..................33
CONCLUSION..........................................................................................36
BIBLIOGRAPHIE.......................................................................................38
PLAN DU
TRAVAIL....................................................................................41
QUESTIONNAIRE D'ENQUETE
Dans le cadre de nos recherches sur « les
stratégies de développement des entités territoriale
décentralisé du Sud-Kivu cas de la chefferie de
Kaziba », nous avons élaboré le présent
questionnaire d'enquête en vue de nous permettre de recueillir les
données nécessaires pour la rédaction de notre travail de
fin de cycle. Nous vous remercions pour la disponibilité à
répondre à ces questions.
Groupement :
Etat civil
Sexe :
Niveau d'instruction :
Profession :
1. Quels sont les principaux problèmes de
développement que connait la chefferie de Kaziba :
- Sur le plan économique
- Sur le plan sanitaire
- Sur le plan social
- Sur le plan de la gestion de la chefferie
- Sur le plan culturel
- Sur le plan sécuritaire
- Autres
2) Quelles sont les causes du sous-développement
à Kaziba
2) Quelles sont les actions menées localement pour
développer la chefferie ?
3) La population est-elle associée dans les actions de
développement menées à Kaziba
4) Si oui, comment ?
5) Si non, pourquoi ?
6) Quelles sont vos suggestions pour développer la
chefferie de Kaziba ?
7) Quelles sont les potentialités (économiques,
culturelles, sociales, humaines) dont dispose la chefferie ?
8) Sont -elles exploitées ?
9) Si oui, la chefferie en tire des profits ?
10) Si non, pourquoi ?
Merci de votre disponibilité et votre collaboration
MURHOMULUME KALALIZI Esaïe
Etudiant à l'université officielle de Bukavu
Faculté des sciences sociales politique
administrative
Département de sciences politiques et administratives
* 1 Quivy et Luc Van
Campenoudt, Manuel de recherche en sciences sociales, Paris,
Bordas, 1988,
* 2 Jean Pierre Lotoy Ilango
Banga, La décentralisation territoriale et le
développement des entités locales en République
démocratique du Congo, Lubumbashi, Ed. Africa, 2004, p. 124.
* 3 Cyprien Mushonga
Mayembe, Problématique de la conformité à la
constitution de la loi organique sur les entités territoriales
décentralisées (état et niveau d'application),
Lubumbashi, p. 17
* 4 Floribert Makala Kirhero,
«Les sociétés multinationales et les
développements de la RDC : Etude d'application à la province
du Sud-Kivu », mémoire de RI, UOB, 2002, p. 45
* 5 Bernard Milemba Lukaka,
Problématique de la création de nouvelles ETD pendant la
période de guerre : Cas de la commune de Kasha, TFC de SPA,
UOB, 2000, p. 40
* 6 Chirishungu Chiza,
Organisation politico-administrative et développement,
Kinshasa, PUZ, 1989, p17
* 7 Hervé Lubunga
Mwindulwa, Impact de la décentralisation territoriale sur
développement en RDC, UOB - Licence en droit public, (Bac+5),
2007, p 2
* 8 Kazadi Kimbu Cours des
méthodes de recherche en science sociale, G2 SPA/UOB 2012-2013
* 9 Madeleine GRAWITZ.,
Méthode des sciences sociales,Paris, Dalloz, 1976 p.107
* 10 M. GRAWITZ, Op. cit. p.
7
* 11 B.GAUTHIER(SD),
Recherche Sociale de la problématique à la collecte des
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