2. L'efficacité de la
politique budgétaire
Les pouvoirs publics ne manipulent cet instrument
privilégié de politique économique qu'en agissant sur les
recettes et les dépenses publiques, par l'intermédiaire des
moyens à leur disposition, à savoir les dépenses
(G), les impôts (T) et les transferts
(R). Partant, quelle pourrait être l'incidence d'une
politique de dépenses publiques ou d'une politique fiscale ?
1.3.1.4. Effets d'une politique de dépenses publiques
ou d'une politique fiscale
Rappelons que tout accroissement de dépenses publiques
crée un effet multiplicateur entraînant une augmentation de revenu
national. Le multiplicateur de dépense publique joue un rôle
identique à celui du multiplicateur de l'investissement. Toute
réduction de dépenses de l'Etat provoque un effet multiplicateur
à la baisse sur le revenu national.
Une augmentation des impôts décidée par
le gouvernement produit un effet contraire à ceux rencontrés lors
d'un surcroît d'investissement privé ou de dépenses
publiques. Autrement dit, une pression fiscale accrue a un effet
« récessionniste » sur le revenu national tant elle
provoque une baisse du revenu disponible. A contrario, tout
dégrèvement fiscal provoque une expansion des revenus disponibles
qui entraîne de nouvelles dépenses de consommation. Le
multiplicateur fiscal exerce sur l'économie un effet contraire à
celui du multiplicateur de dépense publique.
Dans une hypothèse de sous-emploi, les pouvoirs
publics ont à leur disposition deux stratégies pour relancer la
consommation et provoquer une augmentation du revenu national :
augmenter les dépenses publiques (G)
ou réduire la pression fiscale (T).
1.3.1.5. Incidence d'une politique des transferts
Afin d'atteindre le plein-emploi face
à une demande globale faible, les pouvoirs publics ont encore la
possibilité d'intervenir en augmentant les transferts tels que les
pensions dues aux fonctionnaires en retraite ou aux anciens combattants ;
les allocations de chômage.
Les transferts ont une incidence sur le revenu disponible et
par conséquent sur les dépenses de consommation à travers
lesquelles ils exercent une influence sur le niveau de la demande globale. Dans
ce cas, on qualifie le résultat de multiplicateur de transfert.
Sachant que les bénéficiaires de transferts
n'affectent qu'une partie aux dépenses de consommation, l'effet
multiplicateur sera moindre que dans celui de la variation du même
montant de l'accroissement des investissements privés (I) ou de la
dépense publique (G).
1.3.1.6. Le théorème du budget
équilibré
Ce théorème fut énoncé et
démontré par HAAVELMO, prix Nobel d'Economie en 1989. En effet,
la différence constatée entre l'effet multiplicateur de
dépenses publiques et l'effet des dégrèvements fiscaux
fournit un cas plus qu'intéressant en matière de politique
économique.
Supposons que le montant des dépenses publiques soit
égal à celui des ressources fiscales (G = T). Quel serait l'effet
de ces mesures de politique économique sur le niveau de revenu ?
L'augmentation de revenu attendue n'est-elle pas annulée puisque l'Etat
donne d'une main ce qu'il reprend de l'autre ?
L'on serait tenté de dire qu'une augmentation des
dépenses publiques et un accroissement des impôts d'un même
montant auraient un effet neutre sur le revenu national. Il s'avère
plutôt que, loin d'être nulle, l'incidence sur le revenu national
est égale à la dépense publique additionnelle. Le budget
s'équilibre par conséquent à un niveau plus
élevé. Ce résultat est connu sous le nom de multiplicateur
du budget équilibré.
Le théorème du budget équilibré
s'énonce comme suit : « Une variation des
dépenses publiques intégralement financée par les
impôts entraîne une variation d'ampleur identique du revenu
national d'équilibre » JACQUEMIN et TULKENS, 1993.
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