REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO
ENSEIGNEMENT SUPERIEUR, UNIVERSITAIRE ET RECHERCHE
SCIENTIFIQUE
UNIVERSITE CATHOLIQUE DE BUKAVU
B.P. 285 BUKAVU
FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE
GESTION
ETUDE LE LA RENTABILITE DE LA CHAINE DE
VALEUR AGRICOLE DANS LE TERRITOIRE DE KALEHE : Cas de manioc dans le
groupement de Buzi.
Mémoire de licence présenté et
soutenu publiquement en vue de l'obtention du diplôme de licencié
en sciences économiques et de gestion
Présenté par : Angélus MANENO
Anelka Option : Economie Rurale
Dirigé par Prof. Dr MUBAGWA KIHINDA Muko
Codirigé par CT LUBULA MUMBERE Eugene
ANNEE ACADEMIQUE 2014-2015
Table des matières
Table des matières i
LISTE DES TABLEAUX v
Tableau 1.1. Eléments d'identification des
gouverneurs-clés d'une chaîne de valeurs v
Tableau 2.1 Population (Statistiques, Organisation, Culture,
Mouvement) : v
Tableau 2.2 Moyen de transport des biens et des personnes
dans groupement de buzi v
LISTE DES FIGURES vii
Acronymes ix
DEDICACES xi
REMERCIEMENTS xii
RESUME xiv
ABSTRACT xvii
0. INTRODUCTION GENERALE 1
0.1 ETAT DE LA QUESTION 1
0.2 DEFINITION DU PROBLEME DE RECHERCHE 5
Chapitre premier : GENERALITE SUR LA CHAINE DE VALEUR
agricole 11
2.1. Cadre théorique : 11
2.1.1. Approche chaîne de valeur 11
1.4. Revue des études sur la chaîne de valeur manioc
19
Chapitre deuxième : PRESENTATION DU MILIEU
D?ETUDE ET CADRE
METHODOLOGIQUE 21
II.1. Présentation du milieu d'étude :
21
II.2.1 Présentation du milieu d'étude :
Approche monographique 21
II.2.1.1 MONOGRAPHIE DU GROUPEMENT DE BUZI 21
Tableau 2.1 Population (Statistiques, Organisation, Culture,
Mouvement) : 23
Tableau 2.2 Moyen de transport des biens et des personnes dans
groupement de buzi 25
II.2.1.2. POTENTIALITES ECONOMIQUES 26
II
II.2.1.3. INFRASTRUCTURES ET HABITAT 28
II.2 CADRE METHODOLOGIQUE 31
II.2.1 la population cible d'étude 31
II.2.2 Collecte des données 31
II.2.3 Echantillonnage 33
II.3 Analyse des données 37
II.3.1 Cartographie de la filière manioc et des
différentes chaînes de valeurs. 37
2.3.2. Analyse de la gouvernance : 38
II.3. 3 L'outils d'analyse SWOT (Strengths, Weaknesses,
Opportunities, Threats) 38
II.3.4 Analyse des coûts et de la rentabilité 40
Avant d'analyser les coûts, nous donnons d'abord une
précision sur la définition de
certains concepts. 40
Définition des concepts utilisés 40
II.3.4.1 Analyse des coûts 41
II.3.4.2 Analyse de la rentabilité financière
42
Chapitre troisième : PRESENTATION, ANALYSE ET
DISCUSSION DES RESULTATS 44 III.1 Identification des différents maillons
de la chaîne de valeur manioc dans le
groupement de Buzi. 44
III.1.1 La production : 44
a) Caractéristiques sociodémographique des
producteurs 44
III.1.2. La transformation : 46
Caractéristiques sociodémographique des
transformateurs 46
a) Sexe des enquêtés. 46
Tableau 3.5 Répartition des transformateurs selon les
sexes 46
III.1.3. La commercialisation : Les commerçants 47
III.2 Acteurs et rôles. 49
1°) Acteurs intervenant dans les fonctions de production
et d'échange 50
6.2 Performance financière des chaînes de
valeurs 65
III
a) Producteurs et organisations de producteurs 50
b) Commerçants 50
c) Transformateurs 51
d) Distributeurs de produits dérivés de
manioc 51
f) Transporteurs 52
2°) Les acteurs assurant des fonctions de
facilitation, de soutien et d'appui à la filière 52
b) Organisations professionnelles Agricoles et
associations 53
c) Projets 53
d) Institutions de crédit 53
III.3 Cartographie de la filière et identification des
chaînes de valeurs 54
III.3 Analyse des différentes chaines de valeurs 56
3.1. Description des chaînes de valeurs 56
3.1.1 La chaîne de valeur manioc frais pour le
marché local et la ville de Goma. 56
3.1.2 La chaîne de valeur Chikwangue pour le
marché local. 57
3.1.3 La chaîne de valeur manioc séché
pour les marchés local et urbain (ville de Goma
et Bukavu. 57
3.1.3 La chaîne de valeur farine de manioc pour les
marchés local et urbain (ville de
Goma et Bukavu. 57
3.1.3 La chaîne de valeur foufou de manioc pour les
marchés local. 58
III.4. Aperçu sur la gouvernance dans les
chaînes de valeurs 58
III.5 stratégies de développement des
différentes chaînes de valeurs manioc dans le
groupement de Buzi. 59
5.1. Opportunités et contraintes au
développement des différentes chaînes de valeurs ... 59
5.1.1. Contraintes au développement des chaînes de
valeurs ananas au Bénin 59
5.1.2. Atouts pour le développement des chaînes
de valeurs manioc dans le groupement
de Buzi. 61
III.6 Analyse des coûts et de la structure des
coûts dans les chaînes de valeurs 63
iv
6.3 Stratégies pour le développement des
différentes chaînes de valeurs 70
CONCLUSION GENERALE 73
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 74
ANNEXES I : QUESTIONNAIRE DE RECHERCHE A
a) Producteurs A
b) Transformateurs E
c) Commerçants G
d) Consommateurs I
e) Transporteurs J
ANNEXE II : Graphiques des ratios de la valeur V.A-CI et de
Profit-CT L
ANNEXES III : LES DIFFERENTS PROJETS ET PROGRAMMES POUR
DEVELOPPER
L'AGRICULTURE CONGOLAISE. M
3.1. Plan intérimaire de relance agricole (1966-1972) M
3.2. Programme Agricole Minimum (1980-1981) M
3.3. Plan de relance agricole 1982-1984 M
3.4. Programme d'Autosuffisance Alimentaire (PRAAL 1987-1990)
N
3.5. Plan directeur du Développement Agricole et Rural
(1991-2000) O
3.6. Programme National de Relance du Secteur Agricole et Rural
« PNSAR » (1997-2001)
O
3.7. Programme triennal d'appui aux producteurs du secteur
agricole 2000-2003 P
3.8. Programmes et projets appuyés par la FAO P
Programmes et projets réguliers P
1.1. Programmes récents, en cours ou envisagés :
P
1.2. Le secteur forestier Q
Opérations d'urgence R
3.9. Autres interventions dans le secteur agricole et rural T
V
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1.1. Eléments d'identification des
gouverneurs-clés d'une chaîne de valeurs
Tableau 2.1 Population (Statistiques, Organisation,
Culture, Mouvement) :
Tableau 2.2 Moyen de transport des biens et des personnes
dans groupement de buzi
Tableau 2.3: Production des quelques spéculations
réalisées en 2012 dans le groupement de
Buzi.
Tableau 2.4 : Localités (villages) et leurs
ressources minières du groupement de Buzi
Tableau 2.5 Situation des routes de desserte agricole dans
le groupement de buzi / minova
Tableau 2.6 : portant répartition des
ménages échantillonnés des producteurs de manioc
selon les axes
Tableau 2.7 : Distribution de l'échantillon en
fonction du type d'acteurs à enquêté
Tableau 3.1. Répartition des producteurs par
sexe
Tableau 3.4 de répartition des producteurs selon
les variétés cultivés e au 3.2 Répartition
des
producteurs par classe d'âge
Tableau 3.5 Répartition des transformateurs selon
les sexes
Tableau 3.6 Répartition des transformateurs selon
le groupe d'âge
Tableau 3. 7 Répartition des transformateurs
enquêtés selon les axes
Tableau 3.8 Répartition des transformateurs
enquêtés selon les types de produits
réalisés
(produits finis)
Tableau 3.9 Répartition des commerçants
selon sexe
Tableau 3.9 Répartition des commerçants
selon sexe
Tableau 3.11 Répartition des commerçants
enquêtés selon les axes
Tableau 3.12: Répartitions des commerçants
selon les types des produits approvisionnés
Tableau 3.13 Répartition des commerçants
enquêtés selon le type de produits commercialisés
vi
Tableau 3.14 Forces, Faiblesses, Opportunités et
Menaces dans les chaînes de valeurs manioc dans le groupement de
Buzi.
Tableau 3.15. Coût de production des différents
produits commercialisés dans les différentes chaines de valeur de
manioc
Tableau 3.16 Consommations intermédiaires et
coûts totaux dans les différentes chaînes de valeurs
Tableau 3.17 Indicateurs de performances financières
des chaînes de valeur manioc dans le groupement de Buzi.
VII
LISTE DES FIGURES
Figure 1.1. Principales composantes dans une analyse de
chaîne de valeurs.
Figure 1.2 : Quelques fonctions de la chaine de
valeur.
Figure 3.1 Relations et Cartographie de la filière
manioc dans le groupement de Buzi Figure 3.2 portant la cartographie de la
filière manioc ainsi que ses chaînes de valeur.
Figure 3.3 répartition des producteurs par
sexe
Figure 3.4 Répartition des producteurs
enquêtés par groupe d'âge
Figure 3.4 Répartition des producteurs
enquêtés par axe enquêté
Figure 3.5 répartition des producteurs par
variétés cultivés
Figure 3.7 Sexe transformateurs
Figure 3.8 Transformateurs par groupe d'âge
Figure 3.9 Transformateurs enquêtés selon
l'axe
Figure 3.10 Types des produits transformés
Figure 3.11 Répartition des commerçants selon
le sexe
Figure 3.12 Répartition des commerçants selon
le groupe d'âge
Figure 3.13 Répartition de l'échantillon selon
les axes
Figure 3. 14 Répartition des commerçants
enquêtés selon les types des produits
approvisionnés
Figure 3.15 Répartition des commerçants selon
letype de produits commercialisés
Figure 3.16. Structure des coûts de production des
différents produits commercialisés dans
les différentes chaînes de valeurs
manioc.
Figure 3.17. Répartition des consommations
intermédiaires entre les différentes catégories
d'acteurs des chaînes de valeurs manioc
Figure 3.18. Répartition des coûts totaux de
production entre les différentes catégories
d'acteurs des chaînes de valeurs maniocs
VIII
Figure 3.19. Répartition des valeurs ajoutées
entre les différentes catégories d'acteurs des chaînes de
valeurs manioc.
Figure 3.20. Répartition des profits entre les
différentes catégories d'acteurs des chaînes de valeurs
manioc.
Figure 3.21. Répartition des ratios de la V.A et C.I
entre les différentes catégories d'acteurs des chaînes de
valeurs manioc.
Figure 3.22. Répartition des ratios de profit et
Coût total entre les différentes catégories d'acteurs des
chaînes de valeurs manioc.
ix
ACrONYMES
ACF : Action contre la faim
AFDEM : Appui aux Femmes
Am : Amortissement.
BCZS : Bureau Centrale de la Zone de Santé
C.V : coûts variables
CARG : Conseil Agricole Rural de Gestion
CEMUBAC : Centre d'Etudes Médicales de
l'Université de Bruxelles en Afrique Centrale
CF : coûts fixes
CI : Consommation Intermédiaire
CR : coefficient de rentabilité
CT : Coûts Totaux
CV : chaîne de valeur
CVA : chaîne de valeur agricole
DEA : Diplôme d'étude Approfondie
FAO : Organisation des Nations Unies pour l'alimentation
et l'agriculture
FBA : Famer Bussiness Assaciation
FC : Franc Congolais
FF : Frais Financier
FIDA : Fonds international de développement
agricole
GIE : Groupements d'Intérêt
Economique
IITA: International Institute of Tropical
Agriculture
IMF : Institution de Micro finance
INRA : Institut National pour l'Etude et la Recherche
Agronomique
IT : Impôt et Taxes
ISP : Institut Supérieur Pédagogique
U.O : Université Ouverte
ISTC : Institut Supérieur Technique et de
Commerce
LARES : Laboratoire d'Analyse Régionale et
d'Expertise Sociale
MAPE : Ministère de l'Agriculture Pêche et
élevage
MO : la main-d'oeuvre.
ONG : Organisation non gouvernementale
X
P : Profit
PAM : Programme Alimentaire Mondiale
PDFM : Développement de la Filière
Manioc
PDRT : Programme de Développement des plantes
à Racines et Tubercules
PIB : Produit Intérieur Brut
PNSAR : Programme National de Relance du Secteur Agricole
et Rural
PNUD : Programme des Nations Unies pour le
développement
PRAAL : Programme d'Autosuffisance Alimentaire
R : Revenu
RDC : République Démocratique du
Congo
SPSS: Statistical Package for the Social Science
SWOT : Strengths, Weaknesses, Opportunities,
Threats
TIC : Technologies de l'information et de la
communication
UCB: Université Catholique de Bukavu
USAID: United State of American Aid
VA : Valeur Ajoutée
WVI : World Vision International
ZSR : Zone de Santé Rurale
Angélus MANENO Anelka
xi
DEDICACES
Je dédie ce travail particulièrement
à mon père MANENO Munazi, ces mots ne suffiraient pas pour te
remercier autant que Dieu te paye pour l'amour que tu portes pour ta famille.
Merci PAPA !
A ma maman chérie M'Rubenga BUCAKUZI
Pétronille qui n'a ménagé d'aucun effort pour me lancer
sur le chemin du savoir être. JE T'AIME TANT MAMAN !
Au feu cousin Munganga MUDENDE qui m'a quitté voici
cinq ans déjà. Que la terre de nos ancêtres te soit
légère et le Tout-Puissant t'accueille dans son Paradis.
A mes adorables soeurs Faïda MUNAZI, Riziki MUNAZI,
Alice MUNAZI, Plaisir MUSEGURA MANENO, Mapendo MANENO Amoureuse ainsi
qu'à mes beaux-frères MANEGABE et Ajuwamungu MUVUNGA et à
ma famille adorée MUNAZI.
A mes frères adorés Apollinaire SAFARI M,
Lebon HURUMA, Alfred RAFIKI, Maisha MANENO La vie, FREDERICK Maneno,
Félix, Justin, Rufin, SHAMAMBA Adolphe, Espoir Maneno et Dieu-aime
Maneno.
A Polepole BYAMUNGU Jean-Mari pour son soutien et ses
conseils durant ces années, sincèrement fais tien ce
travail.
A toutes mes tantes et oncles, merci pour vos prières
et vos encouragements.
A mes amis et connaissances BASEME Shamavu, AMANI Sammy,
SHABANI Mujinya, MUSSA Bujiriri, Grace Kanega, BYAMUNGU Ruchinga Bienfait,
Cikuru ISHARA Faustin, et ceux dont le nom semble nous échappé
par ignorance et/ou par oublie.
A toutes mes amies notamment Judith IGEGA, Nelly, Anny
ILUNGA, Nadège, Wivine KABUGOYI, Nadine KABUGOYI, Fille MINANE, Justine
BALUME, Tegemea, Musaada, Rosette BICHICHI, Furaha RUCHINGA, Ange RWESI,
Nadège ZAGABE, ...
Ce travail est également dédié au
corps académique de la faculté des Sciences Economiques et de
Gestion de l'UCB et plus particulièrement « Kamala KAGHOMA
Christian, Lwanzo LUSAMBO Josué, Mumbere LUBULA ». Que le
Tout-Puissant agrée toutes les activités menées et que ces
dernières perdurent aussi longtemps que possible.
A tous les étudiants économistes de
l'Université Catholique de Bukavu pour ces bons moments passés
ensemble à l'Université dans une parfaite atmosphère
familiale.
A tous ceux qui pourront nous lire à travers ce
travail !
XII
REMERCIEMENTS
Au terme de cette étude, il me revient de remercier
vivement tous ceux qui ont contribué de près ou de loin à
la réussite de ce travail. J'adresse ces remerciements à
:
Mes parents : MANENO Munazi et BUCAKUZI M'Rubenga pour le
soutien tant moral, que financier qu'ils ne cessent d'apporter à ma
personne sans lequel je n'aurais pas produire un tel travail de
recherche.
A Polepole BYAMUNGU Jean-Marie, coordonnateur de World
Vision/base de Minova qui nous a fourni ce thème de recherche et
contribué significativement à la documentation et à la
compréhension du sujet ;
Aux ONGs FAO et World Vision International qui nous ont
accompagnés financièrement dans les recherches; sans lesquelles
les enquêtes nous seraient difficilement réalisables.
A MUBAGWA Muko, Directeur de ce mémoire et
professeur permanent de l'Université Catholique de Bukavu, pour ses
conseils qu'il n'a jamais cessé de me procurer, la qualité de ses
enseignements et sa disponibilité à pouvoir diriger ce travail de
recherche.
A Mumbere LUBULA Eugène, Administrateur
Général de l'Université Catholique de Bukavu et
codirecteur de ce mémoire ;
A Kamala KAGHOMA Christian, Doyen de la faculté des
Sciences Economiques et de Gestion pour la qualité de ses enseignements,
ses remarques pertinentes et la bonne conduite de la faculté.
A Alice MUFUNGIZI, Avec qui nous avions commencé ce
travail de recherche et qui m'a beaucoup aidé à comprendre ce
thème de recherche. Il a su me suivre de très près et me
donner constamment son appréciation bien que nos routes se sont
séparées avant que ce travail ne s'achève. Je vous
remercie sincèrement Madame le chef des travaux !
A Célestin BUCEKUDERHWA Bashige, Deogratias
BUGANDWA, Jean Baptiste NTAGOMA Kushinganine, Frederic NIMUBONA et Lucien
ZIHINDULA Biguru pour la qualité de leurs cours, les encouragements, les
conseils et leur soutien. À travers vous, je remercie tous les
professeurs qui interviennent à la faculté des Sciences
Economiques et de Gestion de l'UCB ; vos enseignements m'ont marqués. Je
ne regretterai jamais de vous avoir eu comme professeurs !
XIII
A Baseme SHAMAVU, Mussa BUJIRIRI, Amani SAMMY et Mapenzi
N'TAMWENGE pour leur hospitalité et leur disponibilité de m'avoir
aidé à faire passer les questionnaires d'enquêtes.
A la famille BENEKIRE pour leur soutient le long de mon
parcours académique.
A Tous les enquêtés pour leur
disponibilité à nous avoir fournie l'information dont nous avions
besoins pour la réalisation de ce travail.
Aux familles Mwendo et Kayani à travers David qui
savaient prendre en relève des petites charges pour ma scolarité
primaire et quelque fois secondaire.
Mes frères, soeurs et amis(es) avec qui nous avions
eu à lutter ensemble durant notre parcours académique et qui
m'ont apporté un soutien sans faille : Sadiki MUGOROZI, Alain N'TSIRIRE,
Monsengwo PATIENT, Eli LUSHULI, Olame KATSIHI, Byamungu RUCHINGA, Amitié
RUCHINGA, Kambale MUKATA, Libaku RUCHINGA, Taylor MAGAMBO, Sadiki NYARWANGU,
Héritié CHANGUI, Marc KASEREKA Bitaha, Aimé LUANDA, Valery
PURUZI, Jovial LUANDA, etc.
A la famille LUFUNGULO qui a su nous loger nos cinq durant
et cohabiter avec nous avec passion.
Un grand merci à vous tous pour vos soutien que
vous ne cessez d'aménager à ma faveur !
xiv
RESUME
Le secteur agricole, notamment vivrier, constitue une
activité génératrice de revenu pour la plupart des paysans
congolais en général et du groupement de Buzi en particulier.
Le manioc fait partie des principales spéculations
cultivées dans le groupement. Sa production s'étale pratiquement
sur toute l'année afin de répondre à la demande locale
mais également pour l'exportation vers les milieux urbains (ville de
Goma et de Bukavu en l'occurrence). Cependant, la chaîne de valeur manioc
est confrontée à des problèmes liés à
l'organisation, la production et la commercialisation.
L'étude a montré que la chaîne de valeur
manioc est constituée principalement de trois maillons pour lequel il
était possible de calculer la rentabilité. Il s'agit notamment du
maillon de production, de transformation, et de la commercialisation.
En tenant compte de destination des produits et produits
dérivés de manioc et des marchés existants, nous avons
défini cinq (5) grandes chaînes de valeurs (CV) : la CV «
manioc frais pour le marché local et la ville de Goma », la CV
« manioc séché -cossette de manioc- pour le marché
local, la ville de Goma et de Bukavu », la CV « farine de manioc pour
le marché local, la ville de Goma et de Bukavu », la CV «
chikwangue pour le marché local » et la CV « foufou de manioc
pour les marchés local.»
Au cours de cette étude, deux (2) types de coûts
ont été analysés. Il s'agit des coûts de production
et les coûts totaux des différentes chaînes de valeurs. En
ce qui concerne les coûts de production, le tableau 3.14 indique que la
CV manioc séché vendu sur les trois marchés -
marché local, de Goma et Bukavu- est celle dont le coût de
production est relativement plus cher, soit 14 441 133 FC. Cela s'expliquait
par le fait que les maniocs séchés et vendu sur les trois
marchés sont produits dans des exploitations de type moins intensif
(généralement moins de 1ha) sur lesquelles on surutilise la
main-d'oeuvre familiale pour le sarclage. On retrouve en seconde position la
C.V farine de manioc avec 10 839 860 FC dont 53,38% des charges globales est
dit à la transformation du produit.
Pour ce qui concerne les coûts totaux, l'analyse des
coûts engendrés par les différentes chaînes de
valeurs, le tableau 3.15 indique que la chaîne produisant la farine de
manioc est la plus coûteuse aussi bien en consommations
intermédiaires (25 337 336 FC) qu'en coûts totaux (26 058 714 FC).
Cela est dû essentiellement aux dépenses relatives à la
transformation. Les chaînes de manioc frais et de manioc
séché pour le marché local se suivent, avec respectivement
1 651 380 FC et 2 246 213 FC et de 14 766 548 FC et 15 357 341 FC en
xv
consommations intermédiaires et coûts totaux par
quantité de manioc produite. Vient en seconde position la chaîne
de valeurs de vente de manioc vers milieu urbain (ville de Goma et de Bukavu)
est celle qui nécessite moins de dépenses de la quantité
de manioc produit, soit 801 385 FC et 1 874 695 FC en consommations
intermédiaires et en coûts totaux. Ce résultat peut
s'expliquer par le fait que les dépenses effectuées pour la
production de manioc pour les marchés urbains sont compensées par
les rendements que l'on n'y obtenus.
Pour ce qui est de l'analyse de la performance des
différentes chaînes de valeurs, le tableau 3.17 montre que toutes
les chaînes de valeurs manioc sont rentables sur le plan financier. En
d'autres termes, la production de manioc est profitable pour le producteur, le
transformateur et le commerçant. En effet, les valeurs ajoutées
et les profits sont positifs pour tous les acteurs dans toutes les
chaînes de valeurs sauf pour la chaîne de valeur de farine de
manioc où la valeur ajoutée et le profit du producteur sont
négatifs. C'est pourquoi, cette rentabilité varie pour chaque
acteur en fonction de la chaîne dans laquelle se situe. Ce dernier
résultat peut s'expliquer au mode d'accès à la terre, aux
conditions d'accès du produit aux marchés - désenclavement
du milieu et tracasseries- mais aussi le moyen de transport utilisé -
personnes - de transformation et commercialisation.
Par ailleurs, la comparaison des différentes
chaînes de valeurs montre que la chaîne de valeur produisant le
manioc séché était la plus rentable au plan financier. Les
producteurs et les commerçants y obtenaient des valeurs ajoutées
et profits les plus élevés. En seconde position la chaîne
de valeur de farine de manioc. Dans cette chaîne de valeur, ce sont les
transformateurs ainsi que les commerçants qui y obtiennent les valeurs
ajoutées et les profits les plus élevés. On retrouve en
troisième position la chaîne de valeurs relative au manioc frais.
La chaîne de valeurs les moins rentables au plan financier sont celles de
foufou puis de chikwangue en valeur ajoutée tout comme en profit.
Lorsqu'on s'intéresse aux ratios de rentabilité
(le tableau 3.17) les conclusions changent. En effet, on remarque qu'avec
l'analyse des ratios, la chaîne de valeur farine devient rentable pour
tous les acteurs. Les commerçants y investissent d'avantages que les
deux autres acteurs car elle leurs procure plus d'avantages financiers. En
effet, un (1) franc congolais investi dans cette chaîne
génère trois 15,928 FC de valeur ajoutée pour les
commerçants, 7,52 FC pour les transformateurs et 4,61 FC pour les
producteurs. Par contre, les producteurs investissent plus dans les
chaînes de valeur manioc séché et manioc frais. En effet,
il est plus profitable aux producteurs d'investir dans ces deux (2)
chaînes car 1 franc
xvi
investis dans procure respectivement aux producteurs un gain
de 85,32868 FC ou 8,478 FC en valeurs ajoutées. Les transformateurs
trouvent plus de gain dans la chaîne de valeurs produisant le foufou. En
effet, en investissant un franc congolais dans cette chaîne, les
transformateurs obtiennent un gain de 14,491 FC en valeur ajoutée.
L'analyse de la matrice SWOT souligne diverses contraintes qui
entravent le développement de toutes les chaînes de valeur
analysée dans la présente étude. La première
contrainte majeure (commune à toutes les chaînes de valeur) est
relative aux difficultés d'approvisionnement en semences
améliorées des boutures de manioc. La solution la moins
coûteuse, propose Le Meur (2000) est a priori de produire les
maniocs sur l'exploitation et d'étendre progressivement la surface
cultivée, ce qui nous renvoie à la question sensible de
l'accès à la terre. En effet, comme nous l'avons signalé
dans ce travail, certaines personnes de la population se sont
déjà accaparées des grandes exploitations des terres au
détriment des autres et en font le démembrement où les
conditions d'accès au lopin de terre sont faites au désavantages
des producteurs. Selon le rapport de W.V (2015), la marchandisation de la terre
y a été parfois très précoce, précoloniale
et les transactions foncières sont marquées par une forte
insécurité, des fluctuations de prix brutales non
corrélées à un ajustement de l'offre à la demande
ou au niveau de fertilité.
Bien que les résultats financier et économique
soient globalement satisfaisants pour toutes les catégories d'acteurs
intervenant dans les différentes chaînes de valeurs, de nombreuses
contraintes ont été relevées par l'étude,
particulièrement le manque d'organisation de la chaîne de valeur,
la quasi-inexistence d'infrastructures de stockage et le mauvais état
des voies d'évacuation des produits de zones productrices vers les
grands centre de consommation, l'accès difficile au crédit
(suppression du crédit agricole par la Mecrego/Minova) pour la
majorité d'acteurs pour toutes les chaînes, la fluctuation des
prix notée durant l'année, entre autres. Cependant, la chaine de
valeur manioc a beaucoup d'atouts et d'opportunités favorables à
son développement dans le groupement de Buzi.
Mots clés : -Chaîne de valeur
-Rentabilité- Acteurs- Manioc -Groupement de Buzi-
xvii
ABSTRACT
The agricultural sector, notably vivrier, constitute a
generating activity of income in general for most the Congolese peasants and of
the grouping of Buzi in particular.
Cassava makes main cultivated speculation part in the
grouping. His/her/its production spreads practically on all year round in order
to answer to the local demand but also for the export in the urban surroundings
(city of Goma and Bukavu in the occurrence). However, the chain of value
cassava is confronted to problems bound to the organization, the production and
the merchandising.
The survey showed that the chain of value cassava is
constituted mainly of links of production, transformation, and the
merchandising.
While holding account of product destination and derivative
products of cassava and the existing markets, one can define five (5) big
chains of values (CV): the CV " cool cassava for the local market and the city
of Goma ", CV " cassava dried -cossette of cassava - for the local market, the
city of Goma and Bukavu, the CV " flours cassava for the local market, the city
of Goma and Bukavu ", CV " chikwangue for the local " market and CV " foufou of
cassava for the local " markets.
During this survey, two (2) types of costs have been analyzed.
It is about costs of production and the total costs of the different chains of
values. With regard to costs of production, the picture 3.14 indicates that the
CV of cassava dried sold on the three markets - local market, of Goma and
Bukavu - is the one of which the cost of production is relatively dearer,
either 14 441 133 FCS. It explained himself by the fact that the dried cassavas
and sold on the three markets are produced in exploitations of less intensive
type (generally less 1ha) on which one surutilise the hand-d'oeuvre domestic
for the sarclage. One recovers in second position the C.V flours cassava with
10 839 860 FCS of which 53,38% of the global loads are told the transformation
of the product.
For what concerns the total costs, the analysis of costs
generated by the different chains of values, the picture 3.15 indicates that
the chain producing the flour of cassava is as well most expensive in
intermediate consumptions (25 337 336 FCS) that in total costs (26 058 714
FCS). It is essentially owed to the relative expenses to the transformation.
Chains of cool cassava and cassava dried for the local market follow
themselves, with respectively 1
xviii
651 380 FCS and 2 246 213 FCS and of 14 766 548 FCS and 15 357
341 FCS in intermediate consumptions and total costs by quantity of cassava
produced. Comes in second position the chain of values of cassava sale toward
urban middle (city of Goma and Bukavu) is the one that requires less expenses
of the quantity of cassava produces, either 801 385 FCS and 1 874 695 FCS in
intermediate consumptions and in total costs. This result can explain himself
by the fact that expenses done for the production of cassava for the urban
markets are compensated by outputs that one gotten there.
For what is the analysis of the performance of the different
chains of values, the picture 3.17 watch that all values chains cassava is
profitable on the financial plan. In of other terms, the production of cassava
is profitable for the producer, the transformer and the tradesman. Indeed, the
added values and profits are positive for all actors in all chains of values
except for the chain of value of cassava flour where the added value and the
producer's profit is negative. It is why; this profitability varies for every
actor according to the chain in the what is located. This last result can
explain himself to the fashion of access to the earth, to conditions of access
of the product to markets - désenclavements of the middle and
harassments - but as the means of transport used - people - of transformation
and merchandising.
Otherwise, the comparison of the different values chains
watches that the chain of value producing the dried cassava was most profitable
to the financial plan. Producers and tradesmen got the added values there and
the most elevated profits. In second position the chain of value of cassava
flour. In this chain of value, it is transformers as well as tradesmen that get
the added values there and the most elevated profits. One recovers in third
position the relative value chain to the cool cassava. The least profitable
value chain to the financial plan is then those of foufou of chikwangue in
value added all as in profit.
When one interests itself to ratios of profitability (the
picture 3.17) findings change. Indeed, one notices that with the analysis of
ratios, the chain of value flours becomes profitable for all actors. Tradesmen
invest advantages there that the two other actors because her procures more
advantages financiers. Indeed, a (1) enclosed Congolese franc in this chain
generates three 15,928 FCS of value added for tradesmen, 7,52 FCS for
transformers and 4,61 FCS for producers. On the other hand, producers invest
more in chains of value cassava dried and cool cassava. Indeed, he/it is more
profitable producers' to invest in these two (2) chains because 1 funded franc
in procures to producers a gain of 85,32868 FCS or 8,478 FCS
xix
respectively in added values. Transformers find more gain in
the chain of values producing the foufou. Indeed, while investing a Congolese
franc in this chain, transformers get a gain of 14,491 FCS in added value.
The analysis of the SWOT matrix underlines various constraints
that hinder the development of all value chains analyzed in the present survey.
The first major constraint (township to all chains of value) is relative to
difficulties of provision in seeds improven of cassava boutureses. The least
expensive solution, propose The Meur (2000) is has to produce cassavas on the
exploitation priori and to spread the cultivated surface, what sends back us to
the appreciable question of the access to the earth, progressively. Indeed, as
we signalled him in this work, some people of the population already
monopolized themselves of the big exploitations of earths to the detriment of
others and made dismemberment where conditions of access to the patch of earth
are made to disadvantages of producers of it. According to the report of W.V
(2015), the marchandisation of the earth was there sometimes very precocious,
précoloniales and the fundamental transactions are marked by a strong
insecurity, of the brutal price fluctuations no corrélées to an
adjustment of the offer to the demand or at the level of fertility.
Although the results financier and economic are globally
satisfactory for all categories of actors intervening in the different chains
of values, for numerous constraints have been a matter by the survey,
particularly the lack of organization of the value chain, the
almost-inexistence of infrastructures of storage and the bad state of ways of
evacuation of zones productrices products toward the big center of consumption,
the difficult access to the credit (suppression of the agricultural credit by
the Mecrego/Minova) for the majority of actors for all chains, the fluctuation
of prices noted during the year, among others. However, the chain of value
cassava has a lot of assets and of favorable opportunities to his/her/its
development in the grouping of Buzi.
Key words: -Value chain -profitability - Actors - Cassava
-grouping of Buzi -
1
0. INTRODUCTION GENERALE
0.1 ETAT DE LA QUESTION
Les chaînes de valeur agricole (CVA) sont devenues
très importantes pour la détermination de la
compétitivité commerciale des pays à l'heure de la
mondialisation (Tomen, 2014). En Afrique, où l'agriculture est
l'épine dorsale de nombreuses économies, elles sont importantes
non seulement pour renforcer la compétitivité des exportations,
mais aussi pour développer des systèmes agricoles durables,
lutter contre la pauvreté, promouvoir l'inclusion financière, en
particulier des personnes pauvres vivant en milieu rural (Tomen, 2014).
D'après la FAO, trois quart des pauvres sur la
planète vivent actuellement en milieu rural et l'agriculture constitue
un moyen de subsistance pour 86% des populations rurales mondiales (Kingsbury,
2010, p 13).
L'agriculture est généralement
considérée, dans le pays en développement, comme l'un des
moteurs de croissance les plus important. Il a été empiriquement
prouvé qu'en Afrique comme ailleurs dans les pays en
développement, la croissance agricole: (a) contribue plus que tout autre
secteur à la croissance globale de revenu en milieu rural où vit
et travaille la majeure partie des plus vulnérables, (b) stimule la
croissance dans les autres secteurs de l'économie en amplifiant la
demande de biens et services produits en dehors du secteur, et (c)
réduit globalement le niveau de pauvreté, de la famine et de la
malnutrition en accroissant l'offre alimentaire et en améliorant
l'accès à une meilleure alimentation grâce à des
revenus plus élevés en milieu rural et dans les autres secteurs
de l'économie (Baba Dioum, Ousmane Badiane, et al., 2008).
La RDC est un pays à vocation agricole en ce que
près de 70 % de sa population vit en milieu rural et dépend
essentiellement de l'activité agricole (Chausse, Kembola et Ngonde,
2012, p. 3). Cependant, ce potentiel colossal de ce pays le place au
septième rang des plus importants pays agricoles au monde ; mais pour
l'instant largement sous-utilisé (Mpanzu-Balomba, 2013,
P.2). Le pays possède 80 millions d'hectares (ha) de terres
arables, dont moins 10 % sont actuellement cultivées, une grande
diversité agro-climatique, l'abondance et la régularité
des pluies, et la présence d'eaux de surface en grande quantité
permettent une production très diversifiée (RD Congo,
Note de politique agricole, avril 2009, p. 2). Ce
2
potentiel dont dispose le pays permettrait au secteur agricole
de jouer un rôle important dans le développement
socioéconomique du pays.
Paradoxalement, la RDC enregistre, depuis
l'indépendance, une forte régression de ses performances
agricoles au point de ne plus être en mesure de répondre ou
satisfaire la demande alimentaire intérieure. Selon la FAO, le nombre de
personnes sous alimentées en RDC est passé de 11,4 millions
d'habitants (29% de la population) pour la période 1990-1992 à
43,9 millions d'habitants (74% de la population) pour la période
2004-2006 (Lebailly, 2010). De manière générale, depuis le
début des années 1990, le taux de croissance annuelle moyenne de
la production vivrière (2 %) est resté inférieur à
celui de la croissance démographique (3,3 %) (Chausse, Kembola et
Ngonde, 2012, p.5).
Alors que la part du secteur agricole dans le revenu national
atteignait 50% jusqu'en 1990, les ressources budgétaires allouées
au secteur agricole et rural sont restées généralement
inférieur à 2 % ; ce qui est resté loin de l'objectif de
la déclaration de Maputo (Mozambique) demandant aux pays signataires de
consacrer au moins 10 % de leurs ressources budgétaires à ce
secteur. Il n'est pas surprenant que ce contraste ait conduit à une
régression constante et spectaculaire de la productivité agricole
des cultures pérennes.
Par ailleurs, l'effondrement de l'agriculture congolaise peut
être aussi associé à des conflits armés
répétitifs et l'insécurité dans les zones
productrices. L'extrême violence de ceux-ci ont entraîné aux
déplacements massifs des populations, et ainsi dépouiller les
milieux ruraux de sa main d'oeuvre. Cependant, la chute de la production
agricole en RDC est largement antérieure au conflit. Comme nous l'avions
noté, elle a débuté peu après
l'indépendance, s'est accélérée avec la politique
de « zaïrianisation » lancée en 1973, dont l'effet a
été une désorganisation de l'agriculture commerciale, et
s'est poursuivie dans les décennies suivantes au rythme de la
dégradation des infrastructures de transports et de la disparition des
services d'appui à la production qui ont coupé les producteurs
des marchés et des services dont ils avaient besoin.
Ainsi, dès le milieu des années 1990, il ne
restait déjà plus, dans la plus grande partie du pays, qu'une
agriculture vivrière tournée vers l'autosubsistance et/ou de
l'approvisionnement des marchés de proximité, sans
débouchés ni accès aux intrants agricoles. La production
et la productivité de l'agriculture familiale restaient limitées
par l'accès aux facteurs de production; intrants, capital productif,
information et transfert de
3
technologies. Toutefois, il est certain que les technique de
production sont restées traditionnelles sans utilisation de
variétés sélectionnées - sauf dans de rares cas
pour le manioc - ou d'intrants (engrais, produits phytosanitaires) et donc les
rendements ont régressés davantage.
Jusqu'en 1990, les statistiques officielles indiquent que la
production vivrière a connu au mieux une stagnation et probablement un
déclin. Les raisons de ce déclin sont largement les mêmes
dans tous les cas : impossibilité de produire pour les grands centres de
consommation, absence de variétés améliorées et
d'intrants, méthodes culturales inadéquates, forte incidence des
maladies et prédateurs et pertes après récolte très
élevées (RDC, MINADR, 2010).
Cette situation ne laissa pas indifférent à
l'action aux interventions du gouvernement congolais. Celui-ci a
sollicité l'appui du Royaume de Belgique, de la FAO et d'autres
partenaires humanitaires. Ce qui aboutit à plusieurs initiatives visant
à accroître la production. Parmi ces initiatives, nous pouvons
citer entre autre1: le Plan intérimaire de
relance agricole (1966-1972), Programme Agricole Minimum (1980-1981), Plan de
relance agricole 19821984, Programme d'Autosuffisance Alimentaire (PRAAL
1987-1990), Plan directeur du Développement Agricole et Rural
(1991-2000), Programme National de Relance du Secteur Agricole et Rural «
PNSAR » (1997-2001), Programme triennal d'appui aux producteurs du secteur
agricole 2000-2003, Programme multi- donateur manioc financé
principalement par la Commission européenne, la Belgique et le USAID,
exécuté par la FAO, Projet horticulture urbaine et
périurbaine financé par la Belgique et exécuté par
la FAO, Projet d'appui au développement communautaire financé par
le PNUD, etc. La multiplicité de ces initiatives, témoigne
non seulement de l'effort fourni par le gouvernement congolais et ses
partenaires pour accroître et maintenir la production agricole.
Malgré ces grands efforts fournis par le gouvernement
et ses partenaires pour promouvoir le secteur agricole, ces plans et programmes
agricoles aboutirent à un échec par ce qu'elles ne
s'étaient focalisées sur l'accroissement de la production
agricole que sur les conditions de vente de ces produits, mais aussi elles
n'étaient majoritairement orientées que dans certains coins du
pays que dans d'autres (Chausse, Kembola et Ngonde, 2012, p.5). En effet, pour
tous ces programmes, l'accent était mis dans la plupart de cas sur les
recherches
1 Le résumé de ces programmes et projet
sera proposé en annexe de ce travail.
4
agronomiques visant la mise au point des nouvelles
variétés plus productives et résistantes aux
différents ravageurs afin d'accroitre la production, sans beaucoup se
préoccuper aux conditions de mise sur le marché des productions
obtenues et donc globalement du fonctionnement du système de
transformation et de commercialisation avec comme corollaire la tendance
à minimiser l'ampleur des tâches fastidieuses et souvent
délicates que nécessitent l'acheminement des produits vivriers de
la campagne vers la ville.
De par ses fonctions de production, de transformation et de
vente de denrées alimentaires, le secteur de l'agriculture et de la
chaîne de valeur agricole en particulier constitue un enjeu
socio-économique vital et une source de revenu capitale pour de nombreux
ménages. En outre, il contribue significativement à la croissance
économique locale (Soule, Aboudou et al. 2013). La chaîne de
valeur agricole identifie l'ensemble d'acteurs (privés et publics y
compris les prestataires des services) et d'activités qui font passer un
produit agricole de base dès sa production dans le champ jusqu'au
consommateur final, chaque étape ajoutant une valeur au produit
(Kaplinsky et Morris, 2000). Le processus peut inclure la production, la
transformation, l'emballage, le stockage, le transport et la distribution.
Dans le cadre d'une approche neutre ne tenant pas en compte de
l'équité des profits entre acteurs, et si le processus de valeur
ajoutée allant de la production à la consommation finale est plus
efficient, les chaînes de valeur permettent de réaliser des
résultats positifs ; les revenus et les bénéfices tout au
long de la chaîne augmentent, avec des consommateurs réalisant
potentiellement des économies (Sakho, 2013 p. 11).
C'est dans ce cadre que vers les années 2000 le
gouvernement congolais a adopté des nouvelles politiques et
stratégies dont les objectifs majeurs assignés au secteur
agricole ont été la modernisation et l'intensification de
l'agriculture, la diversification des cultures, la sécurité
alimentaire, la réduction de la pauvreté, l'accès aux
marchés des produits agricoles et l'augmentation des revenus (RD
Congo, Note de politique agricole, Avril 2009, p. 16). Cependant,
l'acheminement des produits agricoles des zones de production vers les
marchés urbains et leur distribution entre les marchés primaires
et les marchés de gros posent jusque-là des sérieux
problèmes.
La croissance de la demande en produits vivrier, induite par
la croissance démographique, l'explosion urbaine et la hausse du pouvoir
d'achat, a contribué à renforcer la part de la production
destinée aux marchés locaux, régionaux, nationaux, voire
internationaux
5
(Ba Mbow et ali., 2013 p. 2). L'implication croissante dans le
fonctionnement des marchés a considérablement renforcé le
rôle des petits producteurs agricoles dans les chaînes de valeurs.
Ce qui permit aux petites exploitations familiales à se
développer et jouent actuellement un rôle considérable dans
les systèmes de production agricole du pays (Idem, p. 12).
Présentes et très actives dans des activités aussi
variés de l'agriculture, ces petites exploitations familiales reposent
généralement sur des systèmes économiques combinant
une production destinée à l'autoconsommation et une production
orientée vers les marchés.
Il est important de noter, cependant que, la part des
avantages que ces acteurs tirent de leur participation aux chaînes de
valeur dépend largement de leur compréhension du fonctionnement
général de la chaîne de valeur, de leur pouvoir de
négociation, de la transparence de l'information et de la communication
le long de la chaîne.
Malheureusement, au Sud-Kivu et dans le territoire de Kalehe
en particulier, l'isolement dans lequel sont confinés les petits
producteurs milite rarement en faveur d'une bonne compréhension de la
structure et du fonctionnement des marchés (ADRA et World Vision/Minova,
2014, p. 4). Le déficit organisationnel et le manque d'information sur
les prix constituent de lourds handicaps pouvant compromettre leurs chances de
tirer un meilleur parti de leur participation aux marchés. Ils sont
confrontés à des handicaps majeurs qui limitent, à des
niveaux très bas, la valeur ajoutée tirée des
chaînes de valeur. Parmi ces handicaps, figure, au premier rang, le
déficit organisationnel qui oblige certains acteurs à agir seul
dans un marché où les lois sont dictées par les plus
forts.
Sachant que la chaîne de valeur agricole permet de
définir les différents rôles et fonctions des acteurs mais
aussi d'intégrer les différents acteurs intervenant dans le
processus de production, de transformation et de commercialisation agricole,
l'approche « chaîne de valeur Manioc » sera poursuivie dans le
cadre de cette étude afin de comprendre plus en détails les
performances des différentes chaînes de valeur, les relations
qu'entretiennent les acteurs le long de la chaîne, mais aussi les
facteurs qui bloquent la croissance des revenus des certains acteurs
intervenant dans la chaîne.
0.2 DEFINITION DU PROBLEME DE RECHERCHE
Au Sud-Kivu, la majorité de la population s'occupe de
l'agriculture ; et, le manioc y constitue l'une des principales cultures
vivrières. (Ahadi, 2013).
6
Le manioc est un produit essentiel sur la majeure partie du
pays, particulièrement à l'Est du pays2. La production
totale actuelle est estimée à 15 millions de tonnes, en nette
régression par rapport à celle réalisée en 1991 (20
millions). Le rendement moyen est de 7 à 8 tonnes/ha ; il est
manifestement faible pour ces principales raisons : l'utilisation des
variétés traditionnelles à faible productivité et
sensibles aux maladies3 et aux insectes et l'utilisation de
techniques culturales inadéquates (Chausse, Kembola et Ngonde, 2012,
p.17). Il convient de noter à cet effet que, la faiblesse des rendements
du manioc est aussi liée à la baisse tendancielle des prix
agricoles, des mauvais états des infrastructures d'évacuation des
produits vers les débouchés, entrainant des coûts des
transactions énormes provoquant ainsi une baisse de la production.
(Lusenge, 2006 ; cité par Ahadi, 2013). La FAO, le SECID (USAID) et
l'IITA appuient la relance de la production par le biais d'un programme visant
à la multiplication et à la distribution
accélérée de boutures saines de variétés
sélectionnées pour leur tolérance ou leur
résistance à la mosaïque.
Comme sur toute l'étendue du pays, la transformation
agroindustrielle du manioc (pour la fabrication de l'amidon et comme un
substitut du blé dans la fabrication du pain, des biscuits et des
gâteaux) reste encore non effective au niveau des ménages dans la
province du Sud-Kivu dit au non accès à la technologie. La
transformation du manioc est artisanale et manuelle. Le manioc frais, cossettes
de manioc, le chikwangue, le foufou de manioc et farines de manioc constituent
dans la plupart des cas les produits finis les plus commercialisés.
Dans la province du Sud-Kivu, et dans le territoire de Kalehe
en particulier, la culture du manioc mobilise une main d'oeuvre relativement
peu qualifiée et est pratiquée par les ménages ruraux. La
main d'oeuvre familiale, suivie de la main d'oeuvre salariée sont
dominantes dans les exploitations et sont utilisées pour toutes les
opérations culturales et de transformation post-récolte.
Les femmes sont les principaux acteurs au niveau des maillons
de transformation et de commercialisation. Les petits exploitants qui cultivent
1-2 ha environs, font encore recours aux anciennes variétés et
à des technologies de production traditionnelles, ils ne
possèdent pas des outils mécanisés, utilisent peu
d'engrais, et d'autres intrants, ne sont pas organisés et vendent leurs
produits principalement aux commerçants informels ou sur le
marché local. A
2 Sud-Kivu, Nord-Kivu, Maniema.
3 La mosaïque, l'anthracnose et la cochenille
7
cela s'ajoute l'enclavement des zones productrices et le quasi
inexistence de financement des activités du monde rural ; l'agriculture
en particulier. Les IMF encore implantées dans le milieu ont
dévié leur mission ; celle de financement des pauvres. Ces
raisons expliquent aussi les faibles rendements qu'on enregistre dans ce
sous-secteur (N'SIMIRE Balika, Mai, 1012).
L'enclavement des zones de production prive les populations de
l'accès aux services des marchés et les distances séparant
les zones rurales de centres urbains de consommation deviennent le cadre
d'activités d'une multitude d'intermédiaires dont la structure,
le comportement et les performances en termes de gestion de l'information et de
pouvoir de marchés, accès aux services des marchés,
coûts de transactions réduisent les marges de profitabilité
des producteurs (Mastaki, 2006 cité par Mpanzu Balomba, 2013).
Quand c'est l'acheteur qui fait le déplacement dans les
zones les moins enclavées, les prix sont dictés par celui-ci et
d'un niveau de rémunération généralement bas
décourageant ainsi les producteurs à produire pour le
marché. En plus de ces contraintes physiques, ils font face à une
série de tracasseries portant sur des prélèvements fiscaux
de diverses natures.
Cela étant, la présente étude s'inscrit
dans la perspective de chaîne valeur plutôt que celle de la
filière en ce sens que l'approche chaîne de valeur permet de
diagnostiquer les problèmes et de trouver des voies
d'amélioration de la situation au niveau des maillons à faibles
marge.
La chaîne de valeur agricole, et particulièrement
de la filière manioc est un sujet bien documenté en ce sens
qu'elle a déjà fait l'objet de plusieurs recherches scientifiques
à travers le monde en vue de sa promotion. Cependant cette analyse
semble ne pas être abordée pour le cas de la République
Démocratique du Congo, d'où l'importance de cette
étude.
L'étude sur « le diagnostic actualisé de la
filière manioc pour une analyse de la chaîne des valeurs
ajoutée » menée par Diancoumba en 2008, a montré
comment la filière est organisée au Burkina Faso. Elle a permis
aussi de connaître la valeur ajoutée des activités de
chaque maillon, de dégager les forces et les faiblesses de la
filière. Tougma et al (2008) ont cherché à comprendre
l'organisation du maillon de transformation d'attiéké au
Burkina. Cette étude a abordé la rentabilité
financière de transformation de l'attiéké uniquement en
occultant les autres produits dérivés comme le tapioca et le gari
etc.
8
Les études de CALVOSA (2008) sur les
potentialités de commercialisation dans les marchés
CEMAC4, ont permis de déterminer les produits
dérivés soumis à l'exportation, d'identifier les
contraintes d'entrées des produits sur les marchés existants ou
potentiels, de mesurer le degré de concurrence entre les pays
concernés et de décrire la chaîne d'approvisionnement des
produits entre les pays CEMAC. Une telle étude permet de renforcer les
capacités de commercialisation et permet de profiter des avantages
comparatifs des acteurs impliqués dans la commercialisation du
produit.
Tidjani-Serpos (2004) a montré que la production de
manioc permet au producteur d'accumuler de la richesse. Arouna et
Afomassè (2005) ont analysé la compétitivité de la
filière manioc au Bénin et sont arrivés à la
conclusion que la production de manioc est rentable sur le plan financier
(c'est-à- dire pour le producteur) et sur le plan économique
(c'est-à-dire pour la nation). Agoundoté (2007) a
travaillé sur la stratégie des acteurs et la répartition
des valeurs ajoutées produites dans la filière manioc au
Bénin principalement dans la commune d'Abomey-Calavi. L'un des
résultats auxquels cette étude est parvenue après une
analyse de l'ensemble des valeurs ajoutées sur la filière et en
considérant le temps nécessaire pour acquérir ces valeurs
ajoutées par les acteurs, est que la richesse produite dans la
filière est répartie de façon inéquitable.
Cependant, toutes ces études se placent beaucoup plus
dans une perspective filière. Cette manière de procéder ne
permet pas d'orienter les intervenants en fonction des besoins et des
spécificités de chaque catégorie d'acteurs. Par exemple,
Sissinto (2005) puis Arouna et Afomassè (2005) ont effectué des
études dans une perspective filière c'est-à-dire sans une
prise en compte des différentes chaînes de valeurs. L'analyse de
la rentabilité de manioc dans une perspective filière donne une
rentabilité moyenne de la filière sans mettre en exergue les
maillons les plus rentables et ceux les moins rentables. Ce qui a pour
conséquence la non spécification des interventions en fonction
des besoins spécifiques de chaque catégorie d'acteurs selon la
chaîne de valeurs considérée.
Vue les limites de la littérature existante sur la
filière manioc, l'objectif poursuivi dans étude est alors
d'essayer d'analyser, les aspects économiques et financiers que
revêt la culture du manioc dans le groupement de Buzi par l'approche de
chaînes de valeur. Plus concrètement, il s'agit dans ce travail
:
4 Communauté Economique et Monétaire de
l'Afrique Centrale
La reproductibilité des activités de la
filière étant fortement liée à sa
rentabilité que profitent le plus aux transformateurs et aux
commerçants (FAQ, 2008), la présente étude se
9
D'évaluer la rentabilité financière et
économique des différentes chaînes de valeurs ainsi que
celui des acteurs intervenants dans ces différentes chaînes de
valeur manioc;
Identifier les facteurs qui bloquent la croissance du profit
au niveau des maillons à rentabilité faibles.
Abondant dans cette optique, Epiphane, Bankolé et al.
(2011), par leur étude sur
« l'Analyse de la performance des chaînes de
valeurs de l'ananas au Bénin » ont su proposer une
démarche pour analyser les CVA. En effet, pour trois types des produits
de l'ananas: ananas frais, les jus & sirop d'ananas et l'ananas
séchés, ils ont ressorti une cartographie de cinq types d'acteurs
classifiés en deux groupes en fonction d'activités
exercées dans la chaîne:
Les acteurs qui exercent les activités
primaires: le producteurs, les commerçants - parmi lesquels ils
distinguent les grossistes, les semi grossistes et les détaillants- et
les transformateurs et ;
Les acteurs qui exercent les activités de
support: les fournisseurs d'intrant, les collecteurs (transporteurs),
les consommateurs.
En fonction de la destination des produits et des produits
dérivés de l'ananas et des marchés existants, ils ont
définis six (6) grandes chaînes de valeurs (CV). Il s'agit de : la
CV « ananas frais pour le marché européen », la CV
« ananas frais pour le marché local », la CV « ananas
frais pour le marché sous régional », la CV «le jus
d'ananas pour le marché local et régional», la CV «
ananas séchés pour les marchés local, régional et
européen. Les résultats de leur recherche ont montré que
toutes les chaînes de valeurs étaient rentables sur le plan
financier. Leurs valeurs ajoutées et profits sont aussi positifs pour
tous les acteurs. En d'autres termes, la production d'ananas était
profitable pour le producteur, le transformateur et le
commerçant/exportateur quelle que soit la chaîne dans laquelle ils
exercent leurs activités. La comparaison entre les différentes
chaînes de valeurs a indiqué que celle produisant le jus d'ananas
est la plus rentable au plan financier. Les transformateurs ainsi que les
commerçants y obtenaient les valeurs ajoutées et les profits les
plus élevés.
Cependant, cette démarche d'analyser les chaîne
de valeur paraît être intelligible et par conséquent, elle
sera retenue dans le cadre de cette étude à quelques
différences d'adaptations près par ce qu'en fait notre
étude ne prendra pas en compte des analyses au niveau international,
mais seulement au niveau local et urbain et s'intéresse au produit
« manioc » que de l'ananas.
10
veut alors être une réponse à question de
recherche suivante : « dans quelles mesures les chaînes de
valeur manioc sont rentables dans le groupement de Buzi ? »
? Pertinence de la recherche : cette
étude en adoptant une perspective longitudinale et en prenant en compte
des acteurs qui exercent les activités primaires (producteurs,
transformateurs et les commerçants) va permettre de :
? Relever l'intérêt d'une démarche qui
privilégie l'approche chaîne de valeur en lieu et place de
l'approche filière.
? Une meilleure compréhension de l'analyse SWOT dans la
chaîne valeur ;
? Utilisation des résultats : les
résultats de cette étude seront utiles aux acteurs
étatiques et non étatiques intervenants dans le secteur agricole
qui disposeront d'informations valides leur permettant de réorienter les
politiques agricole dans le territoire de Kalehe. Ils pourront aider
également les acteurs de première ligne à améliorer
la performance de la chaîne de valeur manioc par la prise en compte des
insuffisances relevées et dont la résolution serait à leur
portée.
Le choix porté à ce sujet de recherche est
influencé par l'instabilité économique que traversent les
milieux ruraux de la R.D Congo, plus particulièrement le territoire de
Kalehe, la médiocrité des conditions de vie, la pauvreté
qui y prévalent en dépit de toutes les potentialités
humaines et naturelles qu'elle renferme. Du point de vue scientifique, ce
travail va contribuer à renseigner sur la chaîne de valeur manioc
dans le territoire de Kalehe avec une particularité d'axer l'analyse sur
les aspects économiques et financiers de chaque maillon. Ce travail
constitue aussi un support scientifique et une source d'informations qui peut
être intéressante pour les scientifiques et chercheurs futurs qui
voudront approfondir leurs analyses dans la composition des coûts dans
les analyses de la chaîne de valeur agricole.
Mis à part de l'introduction et la conclusion, ce
travail s'articule autour de trois grands chapitres à savoir : chapitre
premier parle de la généralité sur la chaîne de
valeur agricole, le deuxième chapitre explique la méthodologie
suivie pour rédiger ce travail et la présentation du milieu
d'étude et en fin, le troisième chapitre présente et
discute les résultats d'analyse.
11
Chapitre premier : GENERALITE SUR LA CHAINE DE VALEUR
AGriCOLe
2.1. Cadre théorique :
2.1.1. Approche chaîne de valeur
Historiquement, la notion de «chaîne de
valeurs» tire son origine de la notion de «filière»
(Raikes et al. 2000). Dans une analyse de filière, on se
préoccupe de l'analyse de la succession d'actions menées par les
acteurs pour produire, pour transformer, pour vendre et pour consommer un
produit. Ces acteurs ne se connaissent pas nécessairement. Dans une
chaîne de valeurs, par contre, les acteurs se supportent mutuellement et
chacun travaille dans le souci d'améliorer la
compétitivité de l'autre et surtout en visant la satisfaction du
consommateur (KIT, Faida MaLi et IIRR, 2006). A l'intérieur d'une
filière donnée, on peut rencontrer plusieurs chaînes de
valeurs.
De ce point de vue, une chaîne de valeurs peut
être définie comme l'ensemble des activités qui sont
nécessaires pour amener un produit ou un service du lieu de conception
aux consommateurs finaux, en passant par les différentes phases de
production (impliquant une combinaison de la transformation physique et
l'apport de services aux différents producteurs) et de livraison aux
clients finaux (Kaplinsky 1999 et Morris, 2003).
Il convient de mentionner que le concept « chaîne
de valeur » fut introduit dans la littérature économique
pour la première fois par Michael Porter dès 1985. Pour cet
auteur, le concept s'appliquait au secteur industriel et décrivait
l'ensemble des activités devant concourir harmonieusement à
produire et à vendre un produit en permettant aux intervenants à
tous les niveaux d'engranger les meilleurs bénéfices possibles.
Dans cette perspective, l'auteur identifie deux types d'activités dans
une organisation, les activités primaires (ou principales) de
l'organisation et les activités de support. Les activités
primaires sont celles qui ajoutent de la valeur au produit de l'organisation
tandis que les activités de support sont celles qui contribuent aux
réalisations des activités principales, telles que les fonctions
d'administration, les finances ou les TIC.
Dans l'industrie, la chaîne de valeur comprend
plutôt l'ensemble des firmes fournissant les intrants y compris les
matières premières en amont, l'entreprise qui fabrique le produit
lui-même et les firmes qui interviennent dans diverses activités
en aval du produit
Les chaînes de valeur gouvernée(s) par le(s)
producteur(s), qui sont celles dans lesquelles le(s) producteur(s) impulse(nt)
et contrôle(nt) les activités de la chaîne ; C'est le cas
12
pour sa commercialisation et/ou sa distribution jusqu'au
consommateur final national ou international.
La chaîne de valeur s'installe alors entre ces acteurs
lorsqu'ils collaborent pour améliorer la qualité du produit,
accroître l'efficacité de leurs actions ou diversifier leurs
productions pour engranger plus de bénéfices à chaque
niveau de la chaîne et accroître leur performance sur le
marché.
Cependant l'application du concept a atteint au fil des
années d'autres domaines que l'industrie. Les partenaires au
développement se servent de ce concept pour concevoir leur
stratégie d'appui aux secteurs pouvant contribuer à la lutte
contre la pauvreté dans des pays en développement, surtout dans
le domaine agricole au sens large. Ceux-ci mettent un accent particulier sur la
structuration de la chaîne basée sur la capacité du produit
agricole final à accéder aux marchés local et global. Ils
essayent d'organiser les petits producteurs pour qu'ils tirent les meilleurs
bénéfices de leur labeur et vivent plus décemment avec
leurs familles ; la finalité étant d'aider les pays à
réduire l'extrême pauvreté et de la faim.
Lorsque ce terme est orienté vers le secteur agricole,
on parle de la chaîne de valeur agricole. A ce titre, elle identifie
l'ensemble d'acteurs (privés et publics y compris les prestataires des
services) et d'activités qui font passer un produit agricole de base
dès sa production dans le champ jusqu'au consommateur final, chaque
étape ajoutant une valeur au produit (USAID, 2007). Le processus peut
inclure la production, la transformation, l'emballage, le stockage, le
transport et la distribution. La chaîne de valeur agricole permet donc
d'intégrer les différents acteurs intervenant dans le processus
de production, de transformation et de la commercialisation des produits
agricoles chaque maillon de la chaîne ayant au moins une liaison en amont
et/ou en aval.
Tous les théoriciens de la chaîne de valeur
mettent un accent particulier sur le rôle de la gouvernance de la
chaîne de valeur ; il s'agit de déterminer qui gouverne
l'interdépendance des acteurs de la chaîne. Les
spécialistes en la matière (Kaplinsky et Morris, 2001) retiennent
deux types des chaînes de valeur : notamment les chaînes de valeur
gouvernées par le(s) producteur(s) et les chaînes de valeur
gouvernées par le(s) acheteur(s).
13
des chaînes contrôlées par des firmes
nationales et des multinationales ou des producteurs organisés en
coopératives hiérarchisées ; par contre les chaînes
de valeur gouvernée(s) par le(s) acheteur(s) ou par le marché,
qui sont celles contrôlée(s) par les grands groupes chargés
de la commercialisation du produit ou même par le marché boursier.
Ces dernières sont parfois appelées chaînes de valeur
globales parce qu'elles s'étendent sur plusieurs continents. Les deux
types de gouvernance s'appliquent aux produits agricoles selon le cas.
La chaîne de valeur vue sous l'angle du
développement du secteur agricole s'apparente à une
filière agricole structurée autour d'une organisation. Son
avantage comparatif par rapport à une agriculture traditionnelle
réside dans le fait qu'elle vise à la fois
l'élévation du niveau de vie des petits producteurs, le
développement de l'entreprenariat et des PME, une productivité
élevée et des produits de qualité
contrôlée.
Les acteurs qu'on retrouve généralement dans une
chaîne de valeurs inclus les fournisseurs d'intrants, les producteurs,
les transformateurs, les transporteurs, les collecteurs, les grossistes, les
détaillants et les consommateurs finaux. Il y a un ensemble
d'activités de transformation, de conditionnement, de stockage, de
transport, de labellisation du produit fini et autres dans la chaîne, qui
sont toutes liées les unes aux autres. A chaque étape, le produit
se voit ajouter de la valeur grâce au processus de cette étape.
Dans cette étude, nous allons nous limité à quatre types
d'acteurs : les producteurs, les transformateurs, les commerçants et les
transporteurs. On y retrouve également différents types de
relations ou de «liens»: les relations entre les activités,
les relations entre les entreprises/acteurs, les relations entre l'entreprise
et ses acheteurs et les fournisseurs. Les relations entre acteurs peuvent
être horizontale (c'est-à-dire entre acteurs se trouvant dans la
même branche ou activité) ou verticale (relation avec agent se
trouvant dans d'autres secteurs).
Selon Shank et Govindarajan (1992 et 1993), une analyse de
chaîne de valeurs prend explicitement en compte l'interdépendance
entre les activités des acheteurs et des fournisseurs. Dans cette
analyse, la chaîne de valeurs est décomposée en
activités stratégiquement pertinentes.
Ensuite les coûts, les revenus et les actifs sont
affectés à ces «activités à valeur
ajoutée». En réalité, il n'existe pas de
méthode unique pour l'analyse de chaîne de valeurs. Mais, il y a
de bonnes raisons de recommander l'utilisation d'une combinaison de
méthodes qualitatives et quantitatives aussi bien dans la collecte que
dans l'analyse des données. Selon
14
Rich et al. (2011) l'utilisation de l'approche qualitative seule
ne permet pas de répondre aux questions telles que :
(i) quand (et comment) investir et (ii) quel sera l'impact
économique d'interventions spécifiques sur les différents
acteurs de la chaîne?
Au plan pratique, il existe quatre (4) principales composantes
dans une analyse de la chaîne de valeurs (Kaplinsky et Morris, 2001)
comme présenter sur la figure 1.1 ci-dessous :
Figure 1.1. Principales composantes dans une analyse de
chaîne de valeurs
Cartographie des chaînes et caractérisation des
acteurs
Analyse de la gouvernance dans chaque chaîne
Analyse des possibilités de perfectionnement
Calcul et analyse de la répartition des
bénéfices
la cartographie et la caractérisation des acteurs
participant à la production, la distribution, le marketing et les
ventes d'un produit particulier;
une évaluation des mécanismes de gouvernance
de la chaîne de valeurs, en termes de structure des relations et des
mécanismes de coordination qui existent entre les acteurs de la
chaîne de valeurs, de manière à identifier les arrangements
institutionnels qu'il serait indispensable de cibler pour améliorer les
capacités, remédier aux distorsions distributionnelles et pour
accroître la valeur ajoutée. L'analyse de la gouvernance permet
d'identifier les gouverneurs-clés de chaque chaîne de valeurs. Vu
l'objectif assigné à ce travail, nous allons essayer de faire un
aperçu sur cette étape de gouvernance de la chaîne de
valeur.
une analyse des possibilités de perfectionnement
au sein de la chaîne par les différents acteurs de la
chaîne,
le calcul et l'analyse de la répartition des
bénéfices dans et entre les acteurs de la chaîne pour
déterminer celui à qui profite la chaîne de valeurs, quels
acteurs pourraient
15
bénéficier d'un soutien accru ou une organisation
particulière. Ces opérations passent par la détermination
des indicateurs retenues dans le tableau 1.1 ci-dessous :
Tableau 1.1. Eléments d'identification des
gouverneurs-clés d'une chaîne de valeurs
Indicateurs
Part des ventes dans la chaîne
|
Forces et faiblesses
Pas un indicateur fort étant donné qu'on peut
vendre de grandes quantités sans avoir d'influence
|
Source de données Les bilans
|
Part de la valeur
ajoutée de la chaîne
|
Un meilleur indicateur pour mesurer la taille car il
reflète la part des activités de la chaîne
|
Interviews au niveau des
entreprises
|
Part de profit de la chaîne (maillon)
|
Peut être un bon reflet de la puissance de la
chaîne, mais peut également découler d'un contrôle
monopolistique sur les matières
premières rares et, Peut avoir peu d'influence sur
le traitement en aval
|
Les bilans, mais il est probable
que ces données ne seront
disponibles que pour les entreprises publiques
|
Taux de profit
|
Un mauvais indicateur puisque les petits
acteurs de la chaîne peuvent être
relativement rentables, mais ont peu d'influence
|
Les bilans, mais il est probable
que ces données ne soient
disponibles que pour les entreprises publiques
|
Part du pouvoir
d'achat dans la chaîne
|
Un bon indicateur de la puissance, en
particulier s'il existe des asymétries, c'est- à
dire que leur dépendance à l'égard de ses fournisseurs est
inférieure à leur dépendance vis-à-vis de
l'entreprise leader
|
Interviews au niveau des
entreprises
|
Détenteur de l'identité
du marché de la chaîne
|
Peut-être critique dans les marchés où
l'image de marque est très importante
|
Interviews au niveau des
entreprises, étude de marchés
|
Source : Adapté de Kaplinsky et Morris (2001)
16
1.3. Aperçu sur la filière Manioc en RD
Congo
1.3.1 Production :
Le manioc occupe une place centrale dans la production
agricole de la RDC (il représente en effet environ 75% en poids du
volume total des produits vivriers). Il est cultivé et consommé
à travers toutes les provinces du pays, à des degrés
divers, particulièrement à l'Est du pays du pays (Sud-Kivu,
Nord-Kivu et Maniema). Il n'y a aucune statistique fiable sur les superficies
plantées en manioc ou sur la production (les dernières
statistiques fiables datent de 1995). On estime que la production est d'environ
15,0 millions de tonne (sur une superficie d'environ 2,2 millions d'ha) ce qui
place la RDC à la cinquième place dans le monde parmi les pays
producteurs manioc et la deuxième place en Afrique (loin)
derrière le Nigéria. Les rendements moyens - entre 7 et 8 t/ha -
sont très faibles très loin de ceux atteints au Brésil (30
t) ou au Nigéria (22 t).
1.3.2 Commercialisation :
Le manioc subit des transformations conduisant à divers
types de produits. Le commerce du manioc et de ses dérivés est
totalement aux mains du secteur informel. Les marchés du manioc et ses
sous-produits se concentrent dans les grands centres urbains et semi-urbains,
notamment Kinshasa, Lubumbashi, Mbuji-Mayi, Kananga et Kisangani. Les circuits
de commercialisation sont multiples et dépendent à la fois de la
taille des producteurs, de leur accès aux marchés et des produits
commercialisés. Les producteurs peuvent soit vendre les tubercules soit
en assurer la première transformation avant commercialisation. Des
filières intermédiaires existent aussi où des produits
connaissent une première transformation en zone rurale et sont ensuite
transformés en produits finis en ville (les cossettes et le kimpuka sont
transformés en Chikwangue à Kinshasa).
La collecte du manioc se fait par le biais d'acheteurs se
déplaçant de village en village à pied et agissant souvent
pour des grossistes. L'évacuation du manioc se fait par camion de marque
Fusso ou Dayatshu et par voie lacustre (bote). Les grossistes vendent
généralement sur les parkings ou les « beach » qui sont
des terminus des camions ou des boat. Le manioc est alors vendu directement
« aux mamans détaillantes » qui l'écoulent en petites
quantités aux consommateurs soit sous forme de cossettes, soit en farine
obtenue grâce aux moulins installés aux alentours des
marchés.
17
La plupart des producteurs situés dans des zones
approvisionnant les principaux marchés ont une assez bonne connaissance
du prix des produits, grâce notamment au téléphone portable
est en train de devenir un outil d'une grande importance dans les
échanges des produits vivriers au niveau des producteurs. Les facteurs
déterminants dans la négociation du prix sont la qualité
et la quantité du produit. Le prix aux producteurs varie aussi en
fonction de leur éloignement des centres de consommation et du
degré d'enclavement du lieu, ainsi que la période de
l'année. Le producteur ne reçoit en général
qu'environ un quart de la valeur du manioc rendu Kinshasa, ce qui illustre bien
les contraintes fortes imposées par l'état des pistes et les
tracasseries ralentissent et grèvent le commerce de manière
excessive.
Il existe d'importantes variations temporelles des prix au
cours de l'année, liées à plusieurs facteurs. Dans les
milieux où le séchage des cossettes se fait au soleil, les prix
augmentent pendant la saison pluvieuse en raison des difficultés de
séchage. Ainsi à Kinshasa, le prix de la farine de manioc sont
bas en saison sèche. Par contre, l'offre en feuilles de manioc
étant très liée à la pluviométrie, les prix
de la feuille de manioc sont bas en saison pluvieuse et amorcent une forte
ascension jusqu'au mois de septembre.
1.3.3 Transformation :
Environ 20 à 40% de la production de racines
tubéreuses de manioc sont directement transformées par les
ménages agricoles. La Chikwangue est le principal produit fini
issu de la transformation du manioc frais. Parmi les produits semi-finis, les
cossettes de manioc et la farine fermentée sont les produits les plus
offerts. Le manioc est transformé suivant des techniques traditionnelles
passant par le rouissage des tubercules pour en éliminer l'acide
cyanhydrique et le séchage. Après séchage, le manioc est
transformé en cossettes ou en farine. Dans les exploitations modernes ou
semi - modernes, après les opérations consistant à
éliminer l'acide cyanhydrique, le manioc est mis à sécher
puis transformé en cossettes et moulues par des moulins installés
sur l'exploitation. La transformation du manioc, l'épluchage, le
râpage, le pétrissage et le pilage, pour la plupart
réalisés par les femmes, sont très durs. Au vu de la
contrainte forte que représente la main d'oeuvre, l'amélioration
de la compétitivité de la filière demandera non seulement
des progrès importants au niveau de la productivité agricole mais
aussi à tous les niveaux de la chaîne de transformation. De plus,
les pertes post-récoltent, dues à un mauvais stockage ou à
l'inefficacité des activités de transformation, sont pour
l'instant très importantes et devront être réduites.
18
De manière générale, la chaîne de
valeur manioc en RD Congo passe par les étapes suivantes :
Figure 1.2 : Quelques fonctions de la chaîne de
valeur
1) APPROVISIONNEMENT
Recherche des semences de
qualité
|
Recherche de l'engrais o rganique
|
|
2) PRODUCTION
Analyse de la qualité et de la
quantité par rapport à la production attendue
3) TRAITEMENT
Rouissage
4) TRANSPORTATION
- Recherche de débouchés
- Choix de points de vente connus
5) TRANSFORMATION
|
|
|
|
Conditionnement, choix qualité emballage
|
Moulin et/ou râpeuse etc.
|
|
|
|
|
6) STO CKAGE
Bonne condition de stockage
7) DISTRIBUTION
Quantité à disponibiliser sur
le marché
Analyse de prix de vente en
fonction du cout de revient
8) FINAN CEMENT DE LA CHAINE
Les Institution des Micro Finances financent toute
la
chaine
Source : Rapport world Vision International
(2013) les chaines de valeur agricole dans le territoire de
Kalehe.
19
1.4. Revue des études sur la chaîne de
valeur manioc
Plusieurs études ont été
réalisées sur la filière manioc en vue de sa promotion.
Par exemple, H. NANA TOMEN (2014) met en relation les chaînes de valeur
agricole et la promotion de la sécurité alimentaire en Afrique de
l'Ouest. Il montre que la réalisation du potentiel agricole et
agro-alimentaire dépend d'un ensemble de facteurs économiques,
institutionnels, et politiques. Pour lui, la valorisation de chaîne de
valeur agricole particulièrement vivrière et horticole pour les
marchés locaux et régionaux, compte tenu des perspectives de la
demande permettrait non seulement une meilleure situation de la
souveraineté alimentaire mais aussi de générer des revenus
grâce auxquels le développement économique est
évident; ce qui irait de pair avec la réduction des
vulnérabilités et l'amélioration de la
sécurité alimentaire par une diversification des régimes
alimentaires et une meilleure qualité nutritionnelle de la production
par la transformation et le conditionnement.
Il continu en disant que les possibilités
concrètes d'intensification durable et de création de valeur
ajoutée le long de la chaîne de valeur dépendent des
conditions locales de climat, d'infrastructures et de potentiel commercial et
productif. Ainsi, les acteurs locaux sont souvent les mieux outillés
pour identifier les opportunités si le cadre leur est favorable.
Toutefois, il montre ensuite que l'efficacité du secteur agricole ne
devrait pas seulement être axé sur des mesures visant à
accroître la production agricole primaire, les marchés d'intrants
et les services d'encadrement qui y sont associés, mais également
sur de mesures complémentaires permettant de surmonter les contraintes
en aval des filières et de garantir une compétitivité dans
un marché répondant à une demande effective.
G. SOULE, F. ABOUDOU, et al, (2013) tente d'analyser la
structure et la dynamique de la chaîne de valeur du manioc au
Bénin. Trois grands résultats ressortent de leurs études.
A cet égard, les auteurs montrent que :
? La chaîne de valeur de manioc
constitue une des filières les plus pourvoyeuses d'emplois en milieu
rural. Bien qu'elle soit peu qualifiée, le personnel des unités
de production est constitué pour l'essentiel de femmes. Elle offre une
opportunité singulière d'occuper une frange importante de la
population marginalisée dans milieu rural.
? L'évolution du marché
national est marquée par une forte diversification de la demande. Cette
forte demande est à la base de la mise en marché d'un grand
nombre de
20
produits, tant pour l'alimentation humaine : gari, tapioca,
cossettes, lafun, agbélima, atièké, etc. que pour l'usage
industrielle, amidon et alcool. Le marché national et régional de
ces produits est en pleine expansion, situation qui augure d'heureuses
perspectives de développement pour cette chaine de valeur.
? En dépit des performances enregistrées par la
production du manioc, (augmentation de la production, expansion des aires de
culture), les rendements demeurent encore faibles. Cette situation montre qu'il
existe encore d'importantes marges de progrès à conquérir
au niveau de la production.
Une autre étude est celle de World Vision et ADRA
(Août, 2014) réalisée dans le cadre d'un rapport sur le
projet « JENGA JAMAA II » portant sur la stratégie d'appui
à la chaine de valeur manioc dans le territoire de Kalehe. Cette
étude est partie de l'analyse SWOT et montre que les principales
opportunités et contrainte de la chaîne de valeur manioc dans le
territoire de Kalehe peuvent se résumer en ce qui suit :
V' La contrainte de l'accès au crédit et aux
services financiers est la contrainte la plus sévère à
court terme qui décourage les velléités d'entreprise et
d'investissement ;
V' Le manque d'infrastructures physiques :
vétusté des routes, coût du transport, et
électrification rurale (et coûts liés aux infrastructures
et à l'énergie) ;
V' Environnement politique défavorable au commerce
(fiscalité et procédures, corruption, incohérence de
politiques de sécurité alimentaire avec les politiques de
promotion des exportations) ;
V' Manque d'investissement et de productivité du
capital humain malgré les récentes évolutions positives
(formation, encadrement, éducation, et santé).
21
Chapitre deuxième : PRESENTATION DU MILIEU
D'ETUDE ET CADRE METHODOLOGIQUE
Ce chapitre va présenter le milieu d'étude et la
méthodologie envisagée pour déterminer la
rentabilité de la chaîne de valeur manioc dans le groupement de
Buzi. Nous commençons d'abord par la présentation du milieu
d'étude (groupement de Buzi), suivra ensuite le cadre
méthodologique.
II.1. Présentation du milieu d'étude
:
La présente étude a été
réalisée en RD Congo, province du Sud-Kivu, territoire de Kalehe,
dans le groupement de Buzi.
II.2.1 Présentation du milieu d'étude :
Approche monographique
II.2.1.1 MONOGRAPHIE DU GROUPEMENT DE BUZI
a) Situation géographique
Le Groupement de Buzi est une entité
politico-administrative du territoire de Kalehe, en Province du Sud-Kivu,
République Démocratique du Congo. Actuellement, le Buzi est
placé sous l'autorité coutumière du Mwami Raymond SANGARA
BERA III, après avoir connu plusieurs mutations politico-administratives
consécutives aux différentes mutineries en R.D.Congo. Ainsi, sous
l'administration du Rassemblement Congolais pour la Démocratie (RCD), le
groupement de Buzi a changé son statut antérieur et est devenu la
collectivité/chefferie de Buzi-Buhavu. Elle comptait ainsi à elle
seule quatre groupements, à savoir : Bulenga, Kalungu, Minova, Numbi.
Après la restauration de l'ordre constitutionnel au
début de 2007 au pays, la chefferie est redevenue un groupement comptant
ainsi treize (13) localités : Burambi, Bulenga, Chondo, Kalungu,
Kitembo, Kishinji, Bwisha, Minova, Muhanga, Murambi, Mutshibwe, Mulala et
Numbi.
Le Buzi se situe à l'extrémité Nord du
territoire de Kalehe. Sa superficie est de 9200 km2. Ses limites
sont:
? Au Nord : la rivière Tshungiri et le
Lac Kivu qui le sépare de la collectivité chefferie des Bahunde,
Groupement Mufunyi Shanga en territoire de Masisi au Nord-Kivu ;
? Au Sud : la rivière Gokwe (Makelele)
qui fait sa limite naturelle avec le
Groupement Mbinga-Nord en territoire de Kalehe.
22
? A l'Est : le lac Kivu, et
? A l'Ouest : la rivière Nyabarongo, limite naturelle
avec le groupement de Ziralo en groupement de Bunyakiri, au Sud-Kivu dans la
chefferie de Buloho.
Le Buzi se situe à 50 km de la ville de Goma au Nord-Kivu,
et à 155 km de la ville de Bukavu, chef-lieu du Sud-Kivu. Actuellement,
la population de Buzi est estimée à 106 265 habitants. (Etat
civil du groupement de Buzi, Rapport du 1er trimestre, 2015).
Une population intense habite sur une presqu'île dont
les extrémités se séparent de 7 à 8 km à une
superficie totale estimée à 3000 km2.
b) Relief et végétation
Le Groupement Buzi a un relief particulièrement
montagneux. La présence de petites vallées et de plaines
marécageuses favorise des cultures adaptées. Certaines collines
et plusieurs plateaux surplombent les hautes et les basses altitudes.
Le sol du Groupement Buzi est essentiellement volcanique, de
type ferralitique et sablo-limoneux surtout dans les plaines
marécageuses. Au-dessus de cette altitude, on rencontre un sol
argilo-sablonneux. Les cultures tant vivrières qu'industrielles sont
favorisées par ce type de sols dans ce Groupement.
Le paysage naturel de ce milieu est celui d'arbres nouvellement
reboisés et d'arbustes d'essences forestières, de petites
rivières et des ruisseaux dans les vallées et sur les collines.
Mais étant donné le déboisement quotidien qui s'observe il
importe de penser rapidement au reboisement.
b) Climat
Situé en altitude subéquatoriale, le Buzi a un
climat tropical à tendance tempérée. Néanmoins, il
s'y observe une alternance disproportionnelle entre la saison sèche qui
est courte (de juin à août) et la saison pluvieuse qui est longue
de 9 mois environ allant de septembre à mai. A cela s'ajoutent les
perturbations climatiques intercalaires qui altèrent le calendrier
agricole. La température varie entre 15°c et 26°c en
moyenne.
c) Hydrographie
Au BUZI le réseau hydrographique est très
important. Le Lac KIVU baigne la partie Nord du Groupement (presqu'île du
Buzi Lega). A l'est, le grand lac est nourri par plusieurs
23
rivières. Les principales rivières de Buzi font les
limites naturelles entre les localités. Ce sont
à titre exemplatif ;
4. la rivière Kinyamuheke pour la localité Mulala
entre Bulenga et Minova ;
4. la rivière Kibirwa pour la localité Bulenga ;
4. La rivière Tchungiri pour la localité Minova
entre le Nord Kivu et le Sud Kivu ;
4. La rivière Mubimbi pour la localité de Minova
;
4. La rivière Nyabarongo pour la localité de Loa
Numbi ;
4. La rivière Gokwe pour la localité de
M'binga-Nord, entre ce dernier et le Buzi par le
pont Makelele.
L'importance de ce réseau hydrographique sur le plan
agricole est indéniable.
d) Organisation administrative
Les entités administratives du Groupement Buzi sont les
localités. Elles sont au nombre de 13 et abritent les populations
suivantes :
Tableau 2.1 Population (Statistiques, Organisation,
Culture, Mouvement) :
N° LOCALITES
1 MINOVA
|
OBSERVATION
|
TOTAUX
18354
|
HOMMES
|
FEMMES
|
GARÇONS
|
FILLES
|
3157
|
3286
|
6043
|
5877
|
2 MULALA
|
1151
|
1251
|
1930
|
1966
|
6298
|
3 KISHINJI
|
2219
|
2274
|
2274
|
1959
|
8469
|
4 BUTUMBA
|
495
|
726
|
742
|
540
|
2503
|
5 TCHONDO
|
1540
|
2158
|
2518
|
2053
|
8269
|
6 MUHANGA
|
690
|
865
|
1043
|
794
|
3392
|
7 KITEMBO
|
797
|
1191
|
1625
|
1267
|
4880
|
8 MUTSHIBWE
|
674
|
953
|
1344
|
1083
|
4054
|
9 BWISHA
|
655
|
845
|
1991
|
1032
|
3723
|
10 KALUNGU
|
3651
|
3685
|
3555
|
3608
|
14499
|
11 MURAMBI
|
1784
|
2013
|
3480
|
3145
|
10422
|
12 BURAMBI
|
872
|
990
|
1862
|
1802
|
5526
|
13 NUMBI
|
2058
|
2265
|
5795
|
5758
|
15876
|
TOTAUX
|
19743
|
22502
|
33078
|
30942
|
106265
|
Source : Etat civil de Buzi (rapport du premier
trimestre, 2015)
24
La population au Buzi est constituée des groupes ethniques
ci- après :
y' Les pygmées (Batwa) : communément dits les
premiers occupants ; ils sont aujourd'hui minoritairement
représentés.
y' Les Havu : Ils forment le groupe éthique majoritaire
de souche bantu. Ils sont traditionnellement agriculteurs, éleveurs et
pécheurs. Mais, le petit commerce occupe une place de choix actuellement
dans le groupement.
y' Les Hunde : ils sont rassemblés dans certaines
localités. Ils s'adaptent aux habitudes des Havu mais ils conservent
leur propre identité culturelle.
y' Les Hutu et les Tutsi : Ils sont tous d'expression
rwandaise. Leurs migrations datent de l'époque Belge (vers 1957 à
59). Ces deux ethnies vivent essentiellement des activités
agro-pastorales dans les hauts plateaux.
A ces groupes ethniques, s'ajoutent les groupes minoritaires
suivants dans l'ordre d'importance les Bashi, les Tembo qui, historiquement,
appartiennent au Buzi-Ziralo, les Nyanga, les Bembe et tant d'autres ayant fui
les hostilités.
e) Langues et croyances
Au Buzi, le Kiswahili et le Français sont
parlés à côté des dialectes Kihavu, Kihunde et le
Kinyarwanda fréquemment utilisés. Les mouvements des populations
disséminent le Mashi, le lingala, le Kinande, le Kitembo, etc.
Les habitants de Buzi sont majoritairement chrétiens;
catholiques ou protestants et les musulmans. Une minorité
négligeable pratique encore l'animisme.
f) Accessibilité, Commerce,
Communication
Le transport est assuré à travers les
infrastructures routières en mauvais état. La voie lacustre qui
ne cesse de faire des victimes par noyade entre Buzi et Goma et Buzi-Bukavu, ou
Buzi-Rwanda. Les quelques habitants de Buzi disposent de véhicules (des
porteurs marque FUSSO et DAIHATSU), de taxis bus et de motos. Les vélos
sont ordinairement utilisés pour le transport des fardons. Les paysans
les plus démunis recourent courageusement aux trottinettes (Chukudu).
Sur la voie lacustre, les navettes se font par des boat (embarcations en bois)
motorisées ayant remplacé les pirogues localement appelées
« Enkola ou Mwalegerere».
25
Tableau 2.2 Moyen de transport des biens et des personnes
dans groupement de buzi
Moyen de transport utilisé
Tronçons
Tous les Villages vers le centre de Minova
|
Bus
-
|
Boat
-
|
Camion
-
|
Moto
X
|
Camionnette
X
|
Chukudu
X
|
Vélo
X
|
Minova-Goma, Minova-
Bukavu
|
X
|
-
|
X
|
-
|
X
|
-
|
-
|
Presqu'île-Goma, Presqu'île-Bukavu
|
-
|
X
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Source : Association des chauffeurs du Congo/groupement de
Buzi.
N.B : En plus des vélos, trottinettes
(Chukudu), motos et Daihatsu, il existe aussi le transport à dos et/ou
à têtes des personnes pour amener les produits champêtres
des zones de production vers le lieu d'embarcation et/ou de
commercialisation.
Les échanges commerciaux vont bon train au Buzi compte
tenu de l'éclosion démographique, des richesses du milieu, de la
situation naturelle facilitant l'accessibilité tant à
l'intérieur qu'à l'extérieur. Les boutiques, les kiosques
s'étalent le long des routes et sont répandus dans les quartiers.
Ces maisons de vente exposent divers produits de première
nécessité.
Les habitants exportent du café, la banane et d'autres
produits vivriers vers le Rwanda. A leur retour, ils importent les
chèvres, moutons et porcs. D'autres transactions se font à
l'intérieur du groupement, vers les villes de Bukavu et Goma par
diverses voies. La cité de Minova est devenue distributrice des produits
de la BRALIMA/ Bukavu. Tous les échanges commerciaux sont
facilités par différentes monnaies, principalement le Franc
congolais, le franc rwandais et surtout le dollar américain.
Sur le plan communicationnel au Buzi, la majorité de l
population utilise des téléphone mobile. Cela est favorisé
par la couverture des réseaux des maisons Airtel, Orange et Vodacom qui
arrosent le milieu. La Radio communautaire Bubandano5
émettant sur 104.5 MHZ FM joue un rôle important dans la diffusion
des nouvelles locales et nationales, et surtout des communiqués divers
et sketches dans le cadre de la cohabitation pacifique entre les
communautés et la lutte contre le désenclavement du milieu
où les radios de la ville ne sont pas captées.
5 Qui veut dire « Rencontre »
26
II.2.1.2. POTENTIALITES ECONOMIQUES
Le groupement de BUZI regorge de diverses potentialités
dans les domaines suivants : agriculture, élevage, pêche.
a) Agriculture.
Les facteurs favorisant cette activité au Buzi sont de
divers ordres :
y' la fertilité des sols malgré l'utilisation de
mauvaises techniques culturales ;
y' les multiples plantations abandonnées ;
y' la position géostratégique du milieu ;...
Les cultures principales sont : le manioc, le haricot, pomme
de terre, la patate douce, la banane, le fruit, le maïs et plusieurs
cultures maraîchères (choux, tomates et diverses solanacées
de bon marché), la canne à sucre, le café et le quinquina
dans sa partie Sud-est. Ci-dessous, nous présentons le tableau de
production réalisée en 2012 pour certains produits.
Tableau 2.3: Production 2012
Spéculations
|
Quantité en Kg ou en tonne
|
Mais
|
37635
|
Haricot
|
18453
|
Arachide
|
21674
|
Manioc
|
1345711,5
|
Banane
|
70357,9
|
|
Source : G. MUNGAMBA, (2013) Rapport de l'étude
complémentaire des chaînes des valeurs p. 5
Toutefois, signalons la présence des maladies des
plantes comme Wilt bactérien pour le bananier et la mosaïque du
manioc dans le groupement qui réduisent fortement le rendement des
agriculteurs.
b) Elevage
La conduite de l'élevage au Buzi est centrée sur
le cheptel bovin, caprin, et ovin. L'élevage de la volaille
prolifère à travers tout le groupement.
Sur le plan socioculturel, la chèvre et la vache sont
deux bêtes d'intérêt capital. Elles interviennent dans le
règlement des affaires coutumières (dot, règlement des
conflits fonciers, cérémonies et autres rites).
27
Depuis plus d'une décennie, l'élevage a
été beaucoup affecté par la situation de guerre avec le
pillage systématique du bétail. Maintenant que la
sécurité a commencé à s'implanter, quelques
fermiers ont commencé déjà à relancer cette
activité, surtout vers les moyens et hauts plateaux.
c) Pêche
La pêche est pratiquée d'une manière
artisanale et coutumière. Les techniques
suivantes les plus courantes :
y' Pêche à la ligne
y' Pêche à la scène
y' Pêche aux trimarans et au Filets maillants,
d) Exploitation minière :
L'exploitation des minerais et du bois et très
pratiquée dans le groupement de BUZI. En effet, le groupement regorge de
plusieurs ressources minières exploitées de manière
artisanale à savoir le coltan, la cassitérite, le wolflamite, la
tourmaline, etc.
Le Tableau 2.4 suivant présente le cadastre minier de Buzi
:
Tableau 2.4 : Localités (villages) et leurs
ressources minières du groupement de
Buzi
LOCALITE OU VILLAGE
|
MINERAIS
|
OBSERVATION
|
NYANGOMA
|
Tourmaline
|
|
RWAMIKO 1er
|
Wolframite
|
|
RWAMIKO 2
|
Or et Wolframite
|
Non exploité
|
KAKENGE
|
Coltan et Cassitérite
|
|
LOWA/NUMBI (MUNGWE)
|
Manganèse, Cassitérite, Coltan
|
|
LOWA/NUMBI (FUNGAMWAKA)
|
Tourmaline, Coltan, Cassitérite
|
Exploitée par la société TGL
|
BIRIKI
|
Coltan et Cassitérite
|
Concession minière de
l'honorable Dunia BAKARANYI
|
NUMBI CENTRE
|
Quartz
|
|
NUMBI CENTRE
|
Cassitérite
|
Chez les prêtres
|
LUMBISHI
|
Cassitérite, Or, Wolflamite,
Tourmaline
|
|
SHANJE
|
Or
|
|
Source : Rapport APED (2013) diagnostic participatif villageois,
territoire de Kalehe. Page 39
28
II.2.1.3. INFRASTRUCTURES ET HABITAT
a) Eau et assainissement :
En majorité, la population de BUZI est très peu
approvisionnée en eau potable : les localités suivantes
s'approvisionnent en eau principalement à la rivière, au lac et
aux sources non aménagées : Kishinji, Kitembo, Mulala, Bulenga,
Murambi et Muhanga.
Pour les sources plus ou moins aménagées ; il
faut deux heures en moyenne pour puiser de l'eau. 44 sources existent dans le
groupement de Buzi. Certaines d'entre elles sont captées mais sont en
état de délabrement. D'autres ne peuvent pas être
captées car elles sont situées dans les niveaux bas. De
même, des adductions existantes sont en mauvais état.
b) Santé
Sur le plan sanitaire, le groupement Buzi est desservi par
l'hôpital général de la ZSR/Minova. Auparavant, la
ZSR/Kirotshe supervisait les établissements sanitaires en collaboration
avec le service de CEMUBAC. Pour une restitution dans le temps, le
décret-loi de 2003 a reconnu la création de la ZSR/Minova qui ne
jouait, désormais, que le rôle d'accompagnateur technique jusqu'en
2005. A partir de cette année, cette zone sanitaire est devenue
autonome. En avril 2006, l'Inspection provinciale de la santé du
Sud-Kivu a créé l'hôpital général de
référence de Minova.
Cette structure santé organise plusieurs centres de
santé, des postes de santé et les dispensaires privés sur
toute l'étendue du groupement. Au total, 19 Structures de santé
sont enregistrées par le BCZS de Minova qui compte d'autres structures
dans groupement de M'binga-Nord. Quelques centres de santé organisent
des salles de maternité.
Ce sont à titre exemplatif les centres de Kalungu, de
Minova, de Bulenga et de Bobandana. Un bureau de coordination de la CICR/CRRDC
et de nombreux secouristes reconnus opère dans le groupement. La
médecine traditionnelle y est aussi active.
c) Education
On dénombre actuellement 24 écoles primaires et
19 écoles secondaires dans le groupement non compris d'autres
écoles privées.
Les E.P. KITALAGA et SHANGA à Bobandana sont des
écoles publiques pilotes. Le collège LWANGA de Minova sert de
centre pour l'organisation des examens d'Etat.
29
D'une manière générale, les options
organisées sont à équiper en mobilier et en fournitures,
et à doter d'un personnel qualifié. Des institutions
supérieures sont opérationnelles au Buzi comme l'ISDP, l'ISP,
l'U.O, ISTC etc.
d) Habitat
L'habitat de BUZI est dominé par des constructions des
maisons en matériaux semi durables mais quelques sont construites en
matériaux durables et d'autres en terre, en planches. La toiture est
faite en tôles, tuiles et bâches en plastiques ou en paille.
e) Les marchés
Les petits marchés fonctionnent partout le long des
routes. Le marché central se situe à Minova et joue un rôle
socio-économique prépondérant. Il devient de plus en plus
une plaque tournante du groupement de Buzi. Il opère chaque mardi et
vendredi.
Les habitants se ressourcent aussi dans les marchés de
Kalungu, Numbi, Bulenga au Sud-Kivu et Sake, Kituku (à Goma) au
Nord-Kivu. La fréquentation du marché de Sake (pour le lait) et
les collines du territoire de Masisi (pour l'achat des vivres et non vivres)
est remarquable. Toutefois, l'accès à ces vivres devient
difficile car la guerre a chassé les agriculteurs qui se sont
installés dans des camps à Minova, etc.
f) Routes et Lac
Les routes sont en délabrement total. Le groupement est
traversé par la Route Nationale « Bukavu-Goma-Kisangani »
jadis entretenue par l'ONG Internationale Action Agro Allemande. Aujourd'hui le
tronçon Minova-Bulenga est en pleine réhabilitation sous
l'initiative de la FAO et l'association des jeunes volontaires de la place. Le
tronçon Kalungu-Numbi est aussi en pleine réhabilitation par
l'ONG AFDEM. Le lac Kivu demeure la principale voie de communication.
30
Tableau 2.5 Situation des routes de desserte agricole
dans le groupement de buzi / minova
N° Axe routier Trajet/km Population utilisatrice
Entretenu Par : Etat actuel
1
|
Kalungu-Numbi-Shanje-Lumbishi.
|
60 Km
|
Population de kalungu, chebumba, bulagiza, kakenge, numbi,
lutu, shanje, Chamilonge, Lumbishi
|
AFDEM
|
En voie
d?entretien
|
2
|
Nyamukanga-bishange
|
2 Km
|
Population de Nyamukanga, Bishannge
|
Population Locale
|
Utilisation Difficile
|
3
|
Minova-Bwisha via Kishinji
|
12 Km
|
Population de Minova, Mubimbi, Kanyamitero, Kishinji, Mbasha,
Kironge, Nyamuhundu, Kiguli, Bwisha
|
La Plantation Mubimbi et
population locale
|
Praticable a
moitié
|
4
|
Minova-Bugalihya-
Bushishi-Chagwa-Kitalaga
|
6 Km
|
Population de Kitalaga, Bugalihya, Chagwa;
Bushishi
|
La paroisse et Population de la paroisse de Bobandana
|
Praticable à 1/3
|
5
|
Minova-Nyangoma
|
14 Km
|
Population de Minova, Mubimbi, Nyangoma
|
La plantation
Et population locale
|
Peu Praticable
|
6
|
Minova-Mutugirwa via
kasunyu
|
16 Km
|
Av. Bigilimani, Ludahuba, Kasunyu, Nyabyuka
|
La Plantation et Population locale
|
Peu Praticable
|
7
|
Minova-Buhumba
|
15 km
|
Kalere, Katyazo,
Buhumba, Nyangoma Et Buhati
|
La Plantation Mushoko et Population locale
|
Peu Praticable
|
8
|
Minova-Muchibwe-Bulenga
|
15 km
|
Population de Budondo, Kirwa, Kikunda, Kabuye, Chadoto,
Muchibwe, Kagarama et Bulenga
|
La Plantation et Population locale
|
Difficilement utilisable
|
9
|
Bulenga-Ishubi-Kibirwa
|
8 km
|
Butumba, Tchondo,nConcession vibirwa et
Tchaboa
|
La plantation et population locale
|
Impraticable
|
10
|
Bulenga-Kitembo
|
5 km
|
Utilisée par la population Tchea, Buhamboji, Katole et
Djanga
|
Population locale
|
Difficilement utilisable
|
11
|
Bulenga-buhamba-miramba Et Kagarama
|
8 km
|
Tchigoma, Miramba, Kajeje, Kasirula, Kagarama
|
Population locale
|
Difficilement praticable
|
12
|
Bulenga-Muhanga
|
4 km
|
Bulenga, Muhanga, Bushenga
|
Population locale
|
Praticable
|
Source : Rapport APED (2013) diagnostic participatif villageois,
territoire de Kalehe. Page 42
31
II.2 CADRE METHODOLOGIQUE
Il est présenté dans cette section certaines
méthodes utilisées dans l'analyse et traitement des
données.
Dans cette section, nous présentons d'abord la collecte
des données, la population cible, échantillonnage et enfin les
outils d'analyse.
II.2.1 la population cible d'étude
La population cible inclut l'ensemble d'acteurs intervenant
dans la chaîne de valeur manioc (maillon des producteurs, des
transformateurs et des commerçants des produits de manioc) dans le
groupement de Buzi à qui nous souhaitons relever la rentabilité
financière et économique de leurs activités.
II.2.2 Collecte des données
Les données utilisées dans cette étude
ont été collectées en deux (2) étapes
complémentaires : une étape préparatoire, une étape
de collecte de données primaires. L'étape préparatoire a
consisté en l'état des lieux des études/travaux sur le
manioc réalisés en RD Congo en particulier et dans le monde en
général. Elle a permis de collecter l'ensemble des informations
qui nous ont aidés à mieux cerner le contexte du sujet. Elle
s'est déroulée, durant toute l'étude, au niveau de la
bibliothèque centrale de l'UCB, d'autres sources d'informations
(dépliants et revue sur la chaine de valeur nous attribués par le
coordonnateur de l'ONG World Vision base de Minova), sur internet, etc. Cette
synthèse bibliographique a porté sur :
L'analyse de la documentation concernant la zone
d'étude (monographie du groupement de
Buzi) ;
Les données statistiques sur la production du manioc en RD
Congo ; les études qui se rapprochent de la thématique ont
également été consultées.
Elle s'est appesantie également sur la collecte de
statistiques secondaires sur la filière manioc en RD Congo. Les
informations collectées au cours de cette étape ont permis la
confection de questionnaires pour les enquêtes quantitatives.
La collecte de données primaires a constitué la
seconde étape de cette étude. Elle a été faite
à l'aide de questionnaires structurés. Ces derniers ont permis la
collecte de données aussi bien qualitatives que quantitatives. Des
enquêteurs, 4 amis qui ont au moins un niveau de gradué ont
été
32
utilisés pour l'administration des questionnaires. Ils
ont reçu à cet effet un briefing d'une demi-journée sur la
structure du questionnaire et du genre d'enquête à mener. Cette
formation a permis de passer au peigne fin tous les questionnaires et toutes
les questions: chaque question a été lue et l'intention
dernière celle-ci a été expliquée de long en large
par le chercheur. L'administration des questionnaires a été faite
en langue française et traduite en langues locales en cas de besoin par
l'enquêteur. Il est à noter qu'au cours de la formation, certaines
questions clés ont été traduites en langues locales, ce
qui a permis la levée d'éventuelles ambiguïtés.
Au total, plusieurs types de données ont
été collectés en fonction des catégories d'acteurs
:
Ainsi, au niveau des producteurs, les données
collectées portent sur : la superficie emblavée, le mode de faire
valoir, les objectifs de production, les inputs (types des semences, engrais,
intrants, insecticides, etc.) quantité produite, les systèmes de
cultures, la main-d'oeuvre, les prix, la source de financement des
activités, les différentes opérations de production, les
variétés, les équipements de production (quantité,
prix et durée de vie), les relations avec les autres acteurs, la
période et le lieu de vente, etc.
Au niveau des commerçants, nous distinguons deux types
de commerçant. Il s'agit entre autre du commerçant du manioc non
transformé c'est-à-dire des cossettes de manioc, manioc
transformé en farine, en manioc transformé en chikwangue. A la
différence des commerçants qui transforment d'abord le manioc (en
farine ou en chikwangue) avant de le vendre et pour qui nous avons
collecté les informations relatives au coût de transformation, les
données collectées sont relatives à leurs
caractéristiques sociodémographiques (sexe, âge, situation
matrimoniale, etc.), aux produits commercialisés (quantité
achetée, quantité vendue, prix d'achat et de vente, frais de
transport), les moyens de transport, les commissions, les sources
d'approvisionnement, les lieux de vente, le coût de
stockage/conservation, les pertes, leurs relations avec les autres acteurs,
etc.
Chez les transformateurs, nous en distinguons deux : pour la
farine et pour le Shikwangue. Pour le transformateur du manioc en farine
(meunier), les données suivantes ont été
collectées: le coût d'acquisition et d'installation de
l'équipement, la durée de vie de l'équipement,
l'amortissement de l'équipement, les charges de la main-d'oeuvre
utilisé, types et caractéristiques des produits finals,
quantité transformée, prix unitaire de transformation, etc. ;
pour le transformateur de manioc en Shikwangue, les données suivantes
ont été collectées : sources d'approvisionnement, le
coût de transport des manioc avant transformation et autres coût
liés à la transformation, les lieux de vente, les prix de vente,
coût de stockage et conservation, caractéristiques
socio-économiques des transformateurs et leurs relations avec les autres
acteurs, aux taxes, etc.
33
Des données ont été collectées
également sur les transporteurs (collecteurs) des maniocs des
marchés d'approvisionnement vers les grands centres de consommation
(Goma et Bukavu). Les données collectées sont relatives aux
coûts d'acquisition et d'installation de l'équipement de
transport, à la durée de vie de l'équipement,
l'amortissement de l'équipement, la charge du personnel, aux
quantités et caractéristiques des produits exportés
(cossettes, farine, Shikwangue, etc.), aux prix unitaires par
caractéristiques, aux destinations des produits, aux taxes, aux
relations avec les autres acteurs, aux volumes des transactions, etc.
Pour les consommateurs, les données concernent les
dépenses allouées à la consommation des produits, les
dépenses alimentaires des ménages, les revenus du ménage
et le prix d'achat des produits ont été collectées.
II.2.3 Echantillonnage
La population cible de cette étude est constitué
de cinq (5) groupe acteurs regroupé en deux selon le type
d'activités exercées par chaque catégorie dans la
chaîne de valeur manioc dans le groupement de Buzi. Il s'agit des acteurs
exerçant les activités primaire -les producteurs, les
commerçants et les transformateurs- et les acteurs exerçant les
activités de support -les transporteurs et les consommateurs. Pour
chaque groupe d'acteurs, la taille de l'échantillon serait obtenue par
la formule suivante (Bugandwa, 2014, p. 50) :
( ) (1)
Où : n : la taille de l'échantillon ;
( )? : Intervalle de confiance ou seuil de risque (fixé
à 5%) pour notre cas.
? : Niveau de précision voulu par le chercheur (10%)
Vx : le coefficient de variation au
carré. Ce dernier à son tour est donné par la formule
(Bugandwa, Cours de sondage, 2014, p. 50) :
( )
(2)
Avec N : la taille de la population cible,
: La moyenne de la population cible, et S2 : la
variance de la population cible.
34
a. les producteurs des maniocs :
Partant des informations recueillies auprès du bureau
d'état civil du groupement de Buzi, le nombre total de la population du
groupement de Buzi s'élève à 106 265 habitants (Idem, Page
50).
Etant donné que les informations relatives au nombre
des ménages dans ce groupement sont indisponible dans ce groupement,
nous nous servirons alors de l'information selon laquelle chaque ménage
a en moyenne 6 personnes (Gouvernorat Sud-Kivu, cité par A.
Sincère, 2013).
Nous savons déjà avec la FAO que 7O% de la
population rurale congolaise vit de l'agriculture ; c'est-à-dire que
l'agriculture constitue leur activité principale. Ainsi, le nombre des
ménages qui s'occupe de l'agriculture à Buzi est de 12398
ménages.
L'univers idéal serait bien évidemment de
pouvoir interroger tous les ménages du groupement de Buzi qui
s'intéresse à la production des maniocs. Toutefois, cette
démarche est rendu impossible en raison du temps et des moyens. C'est
pourquoi nous avions extrait un échantillon plus ou moins
représentatif sur cette population cible.
Cependant, nous remarquons l'application de la formule
précédente pose problème dans la détermination de
la taille de l'échantillon vu qu'elle dépend du coefficient de
variation qui à son tour détient un terme inconnu (la variance de
la population cible).
Comme le coefficient de variation est fonction de la variance
de la population qui est inconnue, trois solutions sont envisageables pour
résoudre ce problème (D. Anderson et al. 2001). Ces auteurs
préconisent trois solutions suivantes :
? Possibilité d'organiser une pré-enquête
ou une étude pilote sur une trentaine d'individus de la population cible
et estimer l'écart-type sur cette base ;
? Si on dispose les résultats d'une étude
similaire effectuée dans le passé récent, on utilise
l'écart-type observé à cette époque ;
? Enfin, si les valeurs extrêmes de la variable
étudiée (maximum et minimum) sont connues dans la population, et
si la règle de l'approximation normale est acceptable,
l'écart-type peut-être estimé à partir de la
différence entre les deux valeurs extrêmes divisée par
quatre.
Dans le cadre de cette étude, nous avions opté
pour la première option ; celle d'organiser une pré-enquête
auprès de 30 ménages choisis aléatoirement dans les 13
localités du groupement de Buzi.
La population cible de cette étude est
constituée des tous les ménages du groupement de Buzi qui
produisent les maniocs. L'objectif assigné à cette
pré-enquête était de nous permettre à
35
déterminer la taille de l'échantillon des
ménages qui produisent les maniocs et de tester la validité du
questionnaire à utiliser pour l'enquête proprement dite. Pour
cette étude, la moyenne et l'écart-type utilisés
proviennent de la pré-enquête. La question de recherche consistait
à savoir la quantité de manioc produite la saison
dernière.
Après calcul, la moyenne obtenue était de 201,5
kg avec un écart-type de 109,24857 kg. En appliquant cet
écart-type et moyenne dans la formule (2) et en remplaçant chaque
paramètre par sa valeur, la taille de l'échantillon pour les
producteurs de manioc sera de :
( 12398-1)
. En ramenant cette valeur dans la formule
générale (1), nous aurons ce qui suit :
Ainsi permettre une collection plus aisée des
données, nous avions regroupé les treize localités dans
quatre axes de recherche selon qu'elles se situent dans une même
contrée et pourraient présenter les mêmes
caractéristiques (contraintes physiques). Il s'agit notamment :
- L'axe Minova centre : localité de Minova ;
- L'axe Kalungu : localités de Numbi, Murambi, Burambi et
de Kalungu ;
- L'axe Bulenga : localités de Butumba, Mutshibxe, Mulala,
Muhanga, Kitembo et de
Chondo ;
- L'axe Bwisha : localités de Kishinji et de Bwisha.
La taille de l'échantillon des producteurs
s'élèvera donc à 112 ménages répartis dans
les treize localités chacune pondérée de son poids dans la
population totale.
Tableau 2.7 : portant répartition des
ménages échantillonnés des producteurs de
manioc selon les axes
|
N° Axes
|
Echantillon
|
1 MINOVA
|
19
|
|
2 KALUNGU
|
49
|
|
3 BULENGA
|
32
|
|
4 BWISHA
|
12
|
|
TOTAL
|
112
|
Source : Notre confection.
b. les transformateurs des maniocs
Vu que la pratique de transformation de manioc en gâteau
et en paix comme vulgarisé actuellement par l'IITA n'est pas encore
effective par les ménages de Buzi, trois sortes de
36
transformateurs vont attirer notre attention dans le cadre de
cette étude. Il s'agit entre autre des transformateurs des maniocs
séchés en farine de manioc (les meuniers), les transformateurs de
manioc en chikwangue et les transformateurs de farine de manioc en foufou (les
restaurants et les gargotes).
Les transformateurs meuniers :
L'information qui nous a été fournie par le
service de l'environnement de Buzi est que le nombre de moulin oeuvra dans le
groupement de Buzi et qui paient régulièrement leurs taxes
s'élève à 108 moulins.
Pour ce groupe d'acteurs, la moyenne et l'écart-type
utilisés proviennent de la pré-enquête. La question de
recherche consistait à savoir la quantité de manioc
transformée le mois passé.
Après calcul, la moyenne obtenue était de
1515,53333 kg avec un écart-type de 622,9719 kg. Par l'équation
(2) nous obtenons un coefficient de variation au carré est de
0,167404783. En ramenant cette valeur dans la formule (1) nous obtenons une
taille de 40,54342967 41 meuniers.
Les transformateurs des chikwangue et de foufou de
manioc.
Vu l'indisponibilité de la base des données pour
les ménages qui transforment les maniocs en chikwangue et en foufou pour
tout le groupement, nous avions opté pour un échantillonnage
aléatoire de 30 ménages transformateurs
de manioc en chikwangue et 10 ménages
(restaurant et/ou gargote) qui transforment le manioc en foufou
de manioc.
c. Les transporteurs :
Ici, la population cible est constitué des
automobilistes et propriétaire des boat chargés de transporter
les produits des maniocs vers les grands centres de consommation (Goma et
Bukavu) ; le transport des zones de productions vers les marchés locaux
étant assuré par les personnes et les trottinettes (dû au
mauvais état des infrastructures des transport des villages) qui n'ont
pas en termes relatif des frais de fonctionnement et des frais financiers.
Selon ACCO/Buzi, le nombre d'auto qui transporte les produits vivriers sont
à quatre autos de marque FUSO dont deux sur la route Minova-Goma et deux
autres sur la route Minova Bukavu et pour le comité des armateurs de
Buzi (ASALAKI/Buzi), quinze boat sont chargés de transportés les
produits vivriers de la presqu'île vers les villes de Goma et de Bukavu.
Dans cette étude, nous nous fixons l'objectif de nous entretenir avec au
moins deux automobilistes et quatre propriétaires de boat.
37
d. Commerçants et consommateurs des produits de
manioc
Pour des raisons qui ont été
évoqué précédemment, c'est-à-dire l'absence
d'une base de donnée pouvant servir à estimer
l'échantillon pour le commerçants et consommateurs de manioc et
des produits dérivés de manioc, nous conduit à choisir un
l'échantillon aléatoire au niveau de 38 ménages
commerçants et 20 consommateurs de manioc et de ses produits
dérivés.
Tableau 2.8 : Distribution de l'échantillon en
fonction du type d'acteurs à enquêtés
Acteurs
|
Taille de l'échantillon
|
Producteurs
|
112
|
Commerçants
|
38
|
Transformateurs
|
81
|
Transporteurs
|
6
|
Consommateurs
|
20
|
Total
|
257
|
II.3 Analyse des données
La méthodologie utilisée dans cette étude
pour analyser les données s'inspire de celle proposé par
Epiphane, Bankolé, et al., (2011) dans leur étude portant sur
l'Analyse de la performance des chaînes de valeurs de l'ananas au
Bénin. En effet, à la différence de ces auteurs qui ont
mené une analyse sur les chaînes de valeurs de l'ananas et qui ont
pu étendre leurs analyses jusqu'au niveau international, nous, nous
avions adapté la même analyse sur le produits manioc en ne
considérant que le milieu rural et urbain.
L'analyse des données s'est déroulée en
plusieurs étapes : cartographie et sélection des
différentes chaînes de valeurs, la détermination des
coûts -de production et coûts totaux- pour chaque chaîne de
valeur, analyse de la rentabilité financière et économique
de chaque chaîne de valeur, la gouvernance dans chaque chaîne de
valeur et analyse de la compétitivité par la matrice SWOT
(Strengths, Weaknesses, Opportunities, Threats).
II.3.1 Cartographie de la filière manioc et des
différentes chaînes de valeurs.
La cartographie de la filière manioc et des
différentes chaînes de valeurs a constitué la
première étape de l'analyse. Cette cartographie consiste à
dessiner tous les circuits d'approvisionnement en intrants et de distribution
des produits finis (cossettes, farines et
38
chikwangue). Cela a permis de faire ressortir tous les acteurs
intervenant dans la filière manioc et dans ses différentes
chaînes de valeurs. La phase de cartographie a pris fin par la
sélection des maillons à étudier.
2.3.2. Analyse de la gouvernance :
La deuxième étape de l'analyse a concerné
l'analyse de la gouvernance dans chaque chaîne de valeurs. Cette analyse
a été d'abord qualitative et fondée sur les indicateurs
comme la réglementation (les variétés des boutures de
manioc et standard de qualité des produits), les sanctions, la taxation
et subvention, le mode de paiement (par l'acheteur et par le vendeur), la
fixation des prix et la relation de confiance entre les acteurs. Cette phase
qualitative a été complétée par une phase
quantitative utilisant les indicateurs spécifiés dans le tableau
1.1, notamment la distribution des ventes dans la chaîne, la
répartition de la valeur ajoutée dans la chaîne, la
répartition du profit dans la chaîne et le taux de profit. Ces
indicateurs ont permis l'identification des gouverneurs-clés de chaque
chaîne de valeurs et surtout les maillons faibles qui méritent
d'être renforcés.
II.3. 3 L'outils d'analyse SWOT (Strengths, Weaknesses,
Opportunities, Threats)
L'analyse SWOT est en général un point de
départ qualitatif pout toute analyse de compétitivité ou
pour toute autre analyse facilitant la prise de décision. C'est un outil
simple et peut-être utilisé à différents niveaux
(examiner une seule firme, un maillon de la chaîne ou toute la
chaîne). Elle est aussi un bon moyen d'identifier les zones à
étudier avec plus de détails.
Même si l'analyse SWOT n'est pas un outil très
précis, elle constitue néanmoins un moyen efficace pour fournir
une caractérisation de l'état actuel de la chaîne de
valeur, identifier des problèmes et générer des
discussions. Elle est particulièrement utile comme outil de facilitation
neutre pour mettre l'accent sur une discussion initiale de l'état
perçue de la chaîne de valeur ou d'effectuer un brainstorming
initial sur les risques et opportunités potentiels.
Par contre, l'outil d'analyse SWOT présente quelques
limites. En effet, elle ne permet pas de prioriser les différentes
questions posées et n'explique pas ce qui a causé les faiblesses.
Aussi, ne constitue-t-elle pas un outil efficace pour identifier des
stratégies alternatives. Elle représente cependant un outil
très pertinent lorsque soutenu par d'autres types d'analyses
quantitatives.
L'outil SWOT est utilisé dans la présente
étude, dans le but de faire ressortir : les acquis et aspects positifs
de la chaîne de valeur ;
les potentialités ou ressources exploitables ;
Négative
Positif
- Limite du savoir-faire
- Insuffisances dans les compétences
techniques et dans les techniques
- Pauvre source d'informations par
rapport aux opportunités
- Expériences limitées
- Différences managériales et culturelles
- Savoir-faire - Motivation - Compétence technique -
Relations d'affaire
Revue Passé
Faiblesses
Forces
Aujourd'hui
- Circonstance externe défavorable
- Obstacles à laquelle on fait face
- Mauvais endettement ou problème de
liquidité/cashflow
- Changements/contraintes dans les standards de
qualité.
Opportunités
- Circonstance externe favorable
- Changement dans la politique gouvernementale relative au
manioc, au marché, aux partenaires sociaux, aux profils de la
population, au changement de style de vie, etc.
Anticipation Future
Menaces
Source: Adapté de Schall and Becker (2001); cité
par Epiphane Sodjinou et al. juin, 2011
39
les aspects négatifs et les difficultés
rencontrées et,
les risques, obstacles pouvant influencer négativement
l'évolution positive de la chaîne de valeur.
En pratique, l'analyse SWOT est souvent
représentée comme une matrice 2x2 (figure 3). Les points forts
peuvent être définis comme des ressources internes ou des
ressources dépendant de la capacité de
l'entreprise/activité et qui sont utiles à la réalisation
de son objectif, alors que les faiblesses font référence à
la limitation ou à un défaut de l'entreprise/activité et
qui sont nocifs pour la réalisation de ses objectifs. Les
opportunités sont les conditions externes ou toute autre situation
favorable dans l'environnement de l'entreprise/activité et qui sont
utiles à la réalisation de ses objectifs. Les menaces sont toute
situation défavorable dans l'environnement de
l'entreprise/activité qui va l'empêcher de réaliser ses
objectifs. Dans cette étude, étant donné que la plus des
éléments trouvés chevauchent sur différentes
maillons, les forces, faiblesses, opportunités et les menaces ont
plutôt été regroupées ensemble, sauf
spécification contraire.
Figure 2.1 : Matrice d'analyse des forces, faiblesses,
opportunités et menaces des chaînes de valeur
40
II.3.4 Analyse des coûts et de la
rentabilité
Avant d'analyser les coûts, nous donnons d'abord une
précision sur la définition de certains concepts.
? Définition des concepts
utilisés
Notre approche est celle de chaîne de valeur,
sont définis ici, quelques concepts clés utilisés
dans le document. Notre étude touchera particulièrement les
maillons suivants de la filière manioc :
> Le Maillon de la production qui a
à la tête les producteurs de manioc et tous les autres acteurs
intervenant dans le processus de production dont les fournisseurs d'intrants
spécifiques, la main d'oeuvre, etc. Les constituent les premiers acteurs
directs de la chaîne de valeur du manioc. Ils assurent la fonction de
production en combinant divers facteurs de production et vendent leur
production soit au marché, soit au bord champ.
> Le Maillon de la transformation
constitué des transformatrices des racines en cossettes,
chikwangue, en farine, gari, tapioca. Ces transformations sont soit manuelles
soit mécanisées. La présente étude prend en compte
la transformation des racines, en farine et en chikwangue ;
> Le Maillon de la commercialisation
où on rencontre les grossistes, des détaillants simples
et des importateurs des produits et produits dérivés du manioc.
On en distingue deux types de commerçant :
V' les commerçant de type 1 : qui se
déplacent au niveau des exploitations pour acheter directement les
produits chez les paysans.
V' les commerçants de type 2 qui
s'approvisionnent au niveau des marchés locaux pour acheminer les
produits vers les grands centre de consommation (Goma et Bukavu).
> La Compétitivité est
définie comme la capacité (des nations, des secteurs, des
entreprises) de pouvoir répondre à la demande sur les
marchés (locale, nationale et internationaux) pour accroître des
niveaux de revenu dans l'économie locale et globale. Elle n'est pas
déterminée par la seule capacité à vendre plus,
mais plutôt par le niveau de productivité (valeur de la production
par unité d'intrants) dans une économie qui utilise de
manière efficace ses hommes, son capital et ses ressources
naturelles.
> Charges fixes : Elles se limitent
à la valeur de l'amortissement des matériels agricoles; les
autres charges fixes n'existent pratiquement pas. Le coût d'entretien et
de réparation des matériels et équipements n'est pas pris
en compte parce que l'entretien n'est pas fait uniquement pour la culture du
manioc.
CT = CV + CF + MO
(1)
41
> Charges variables : Ce sont les
dépenses effectuées pour l'acquisition des intrants (semences,
engrais organiques et minéraux, produits phytosanitaires), le coût
de main-d'oeuvre, transport des semences et les frais de commercialisation.
> L'amortissement est la
détermination comptable de la perte de valeur irréversible d'un
bien durable au cours d'une période de temps donnée. Il peut
être aussi analysé comme l'épargne d'une entreprise pour un
éventuel achat de biens d'équipement en remplacement du capital
déprécié. Dans le cas de cette présente
étude, l'amortissement a concerné les autos de transport, des
moulins de transformations, ainsi que le petit matériel (houes,
râteaux, fourches, machettes, arrosoirs, et.). Nous avons choisi un mode
d'amortissement linéaire qui conduit au calcul suivant :
Annuité d'amortissement = Coût
d'achat du matériel / durée de vie probable
> Le coût de commercialisation prend
en compte tous les frais liés à la commercialisation de ce
produit après la récolte. Il s'agit du coût du transport,
du coût des emballages (sacs vides, paniers et autres emballages), frais
de transformation, de la taxe payée au marché, du « mandat
» du commissionnaire. Pour la vente bord champ, le producteur n'a pas de
charges commerciales.
> Le coût de production est la somme
des deux charges (fixe et variable)
> Le coût total est calculé
en ajoutant au coût de production le coût de commercialisation ;
> Le Chiffre d'affaires (ou recettes) =
Quantité vendue x Prix unitaire de vente
II.3.4.1 Analyse des coûts
L'analyse des coûts a été le
troisième élément abordé lors de l'analyse des
données. Cette analyse a été faite au sein de chaque
chaîne de valeurs. Elle a consisté à calculer les
coûts de production, de transformation, de commercialisation, etc. pour
chaque catégorie d'acteurs participant à la chaîne.
Ensuite, la structure des coûts c'est-à-dire l'analyse de la part
que représente chacun des postes de dépenses dans les coûts
totaux a été faite. Cela a permis l'identification des postes de
dépenses sur lesquels on peut intervenir pour améliorer la
performance de l'acteur concerné. La structure des coûts
consolidés au niveau de chaque chaîne de valeurs a
été faite, d'abord pour une comparaison des différentes
chaînes de valeurs, puis pour l'identification des postes de
dépenses les plus onéreux. Enfin, l'analyse de la
répartition des coûts entre les principaux agents
économiques participant à la chaîne a été
effectuée, ce qui a permis une comparaison de ces agents.
Pour une catégorie d'acteurs donnée, les
coûts totaux (CT) sont définis par la formule (Epiphane,
Bankolé, et al., 2011) :
42
Avec :
? CV : représente les coûts variables et sont
composés des dépenses effectuées pour l'acquisition des
intrants (approvisionnement des semences, engrais organiques et
minéraux, produits phytosanitaires), les frais de commercialisation ;
? CF : représente les coûts fixes et sont
composés des amortissements de l'équipement et le coût de
location de la terre et du métayage et ;
? MO : la main-d'oeuvre. Elle est constituée de la
main-d'oeuvre familiale et de la main-d'oeuvre salariée. Le coût
de la main-d'oeuvre salariée correspond à l'argent effectivement
dépensé par le producteur. Quant à la main-d'oeuvre
familiale, son coût est obtenu en multipliant la quantité de
main-d'oeuvre (en homme-jour) par le prix unitaire moyen de vente de la
main-d'oeuvre salariée dans le milieu d'enquête.
II.3.4.2 Analyse de la rentabilité
financière
L'analyse de la rentabilité financière a
consisté à calculer la valeur ajoutée et le profit
générés par chaque catégorie d'acteurs au sein de
chacune des chaînes de valeurs. Pour un acteur donné, la valeur
ajoutée (VA) est définie comme la différence entre le
revenu (R) et les consommations intermédiaires (CI) (Epiphane,
Bankolé, et al., 2011) :
VA = R - CI (2)
Les consommations intermédiaires se composent des
semences, des engrais, des produits phytosanitaires, de la location de moyens
de production, des frais d'entretien et de réparation du
matériel, etc. Selon la FAO (2005), la valeur ajoutée mesure la
création de richesse et donc l'apport du processus de production
considéré à la croissance de l'économie. A ce
titre, elle est au coeur de toute étude économique
s'intéressant au développement et pas seulement à
l'analyse filière. Le profit, pour un acteur donné, est obtenu en
faisant la différence entre le revenu (R) et les coûts totaux (CT)
(Epiphane, Bankolé, et al., 2011) :
P = R - CT = VA -
(MO - FF - IT - Am) (3)
Avec MO la rémunération du travail, FF les frais
financiers, IT les impôts et taxes et Am l'amortissement. Selon Fabre
(1994), le profit exprime le gain (ou la perte) économique de l'agent
une fois acquittées toutes les charges d'exploitation courantes. En
d'autres termes, il représente le bénéfice d'exploitation
une fois déduits de la valeur de la production tous les coûts
d'exploitation de l'exercice : consommations intermédiaires (CI),
travail (MO), frais financiers (FF) et taxes (IT).
Après le calcul des valeurs ajoutées et des
profits pour chaque type d'acteurs de chaque chaîne de valeur, le profit
et la valeur ajoutée consolidés ont été
calculés pour tous les ménages enquêtés. Il s'agit
simplement de la somme des profits et de la somme des valeurs ajoutées
des
43
différents acteurs constituant la chaîne.
L'analyse financière a pris fin par le calcul de la répartition
des profits et des valeurs ajoutées entre les différents acteurs
constituant chaque chaîne de valeurs.
D'autres indicateurs ont été aussi
calculés notamment :
Le ratio des profits-coûts totaux ou coefficient de
rentabilité (CR) mesure l'incitation globale que les producteurs ont
à participer à la filière. Il est obtenu par la formule
suivante (Epiphane, Bankolé, et al., 2011) :
(4)
? Le ratio valeurs ajoutées-consommations
intermédiaires qui mesure la motivation des producteurs à
produire le manioc. Cet indicateur mesure le rapport de la valeur entre les
produits et les intrants au prix du marché et au prix de
référence (Fabre, cité par Epiphane Sodjinou, 2011).
(5)
Ce tableau montre que la plupart des producteurs de manioc
enquêtés sont des jeunes et représentent 70,5% de
l'échantillon et ont l'âge compris entre 18 - 45 ans.
44
Chapitre troisième : PRESENTATION, ANALYSE ET
DISCUSSION DES
RESULTATS
L'objectif de ce chapitre est d'identifier les chaînes
de valeur manioc du groupement de Buzi, d'en caractériser les
différentes catégories d'acteurs, de spécifier, pour
chacune d'elles les coûts de production et totaux, la valeur
ajoutée ainsi que le profit.
III.1 Identification des différents maillons de
la chaîne de valeur manioc dans le groupement de Buzi.
III.1.1 La production :
a) Caractéristiques sociodémographique des
producteurs
a)
le sexe des producteurs :
Tableau 3.1. Répartition des producteurs par
sexe
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Pourcentage cumulé
|
FEMMES
|
60
|
53,6
|
53,6
|
HOMMES
|
52
|
46,4
|
100
|
Total
|
112
|
100
|
|
|
Source : traitement de nos données d'enquête.
Ce tableau montre que la majorité de nos
enquêtés producteurs de manioc sont des femmes. Elles
représentent 53,6 % de leur effectif.
b) l'âge des producteurs
Tableau 3.2 Répartition des producteurs par classe
d'âge
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Pourcentage cumulé
|
18-24
|
7
|
6,3
|
6,3
|
23-31
|
35
|
31,3
|
37,5
|
32-38
|
21
|
18,8
|
56,3
|
39-45
|
16
|
14,3
|
70,5
|
46-52
|
16
|
14,3
|
84,8
|
53-59
|
3
|
2,7
|
87,5
|
60-66
|
13
|
11,6
|
99,1
|
66 et plus
|
1
|
0,9
|
100
|
Total
|
112
|
100
|
|
Source : traitement de nos données d'enquête.
45
c) l'axe ou la zone enquêtée pur les
producteurs Tableau 3.3 Répartition des enquêtés selon les
axes de recherche
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Pourcentage cumulé
|
Axe Minova
|
20
|
17,9
|
17,9
|
Axe Kalungu
|
48
|
42,9
|
60,7
|
Axe Bulenga
|
32
|
28,6
|
89,3
|
Axe Bwisha
|
12
|
10,7
|
100,0
|
Total
|
112
|
100,0
|
|
Source : traitement de nos données d'enquête.
Ce tableau montre que la majorité de nos
enquêtés sont de l'axe Kalungu (localités de Kalungu,
Murambi, Burambi et Numbi) et représente 42,9 % de l'effectif total des
producteurs échantillonnés. En seconde position, les producteurs
de l'axe Bulenga avec 28,6 % de la proportion totale.
d) les variétés des boutures de manioc
cultivé par les producteurs du groupement de Buzi. Tableau 3.4 de
répartition des producteurs selon les variétés
cultivés
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Pourcentage cumulé
|
Anciennes variétés
|
90
|
80,4
|
80,4
|
Nouvelles variétés de manioc
|
22
|
19,6
|
100,0
|
Total
|
112
|
100,0
|
|
Source : traitement de nos données d'enquête.
Ce tableau et ce graphique montrent l'ancienne
variété de manioc et représente 80,4 % de l'effectif
échantillonné. Cette situation peut s'expliquer par
l'insuffisance des boutures améliorées de manioc sur terrain, des
préférences des producteurs et des consommateurs, etc.
e) Superficie des champs des producteurs
La superficie des champs des différents producteurs
fait en moyenne 0,46 ha de surface emblavée de manioc avec un minimum de
0,0275 ha et un maximum de 3 ha. La faiblesse de ces superficies s'explique
d'une part, par le fait que les paysans ne disposent pas assez de moyens
financiers pour pouvoir se procurer des terres nécessaires afin
d'emblaver de grandes surfaces de culture et d'autre part, par le fait que
certaines personne de la population se sont déjà accaparés
des
46
grandes superficies de terre arable qu'ils laissent une portion
aux paysans à des conditions difficiles.
III.1.2. La transformation :
? Caractéristiques sociodémographique des
transformateurs
a) Sexe des enquêtés.
Tableau 3.5 Répartition des transformateurs selon
les sexes
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Pourcentage cumulé
|
FEMMES
|
30
|
37,04
|
37,04
|
HOMMES
|
51
|
62,96
|
100,0
|
Total
|
81
|
100,0
|
|
Source : traitement de nos données d'enquête.
Ce tableau montre que les transformateurs majoritairement
enquêtés sont des hommes. Ils représentent 62,4% de la
proportion totale.
b) Répartition des enquêtés selon
l'âge.
Tableau 3.6 Répartition des transformateurs selon
le groupe d'âge
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Pourcentage cumulé
|
18-24 ans
|
10
|
11,3
|
11,3
|
23-31 ans
|
9
|
11,1
|
22,4
|
32-38 ans
|
20
|
24,7
|
47,1
|
39-45 ans
|
19
|
23,5
|
71,6
|
46-52 ans
|
16
|
19,8
|
90,8
|
53-59 ans
|
3
|
3,7
|
94,5
|
60 ans et plus
|
4
|
4,9
|
100,0
|
Total
|
81
|
100,0
|
|
Source : traitement de nos données d'enquête.
Ce tableau montre que la majorité des transformateurs
enquêtés sont des jeunes compris entre l'âge de 18-45 ans.
Ils représentent 70,6% de proportion de tous les transformateurs
enquêtés.
c) Répartition des transformateurs
enquêtés selon les axes de recherche
Ici nous regroupons dans un tableau les transformateurs
enquêtés selon les axes ou encore la zone de recherche.
47
Tableau 3. 7 Répartition des transformateurs
enquêtés selon les axes
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Pourcentage cumulé
|
Axe Minova
|
13
|
16,05
|
16,05
|
Axe Kalungu
|
26
|
32,1
|
48,1
|
Axe Bulenga
|
27
|
33,3
|
82,4
|
Axe Bwisha
|
14
|
17,3
|
100,0
|
Total
|
80
|
99,1
|
|
Système manquant
|
1
|
,9
|
|
|
81
|
100,0
|
|
Source : traitement de nos données d'enquête.
Ce tableau montre que la majorité des nos
transformateurs enquêtées se situent dans l'axe Kalungu
(localités de Kalungu, Murambi, Burambi et Numbi) et de Bulenga
(localité de Butumba, Mutshibwe, Mulala, Muhanga, Tchondo et de
Kitembo). Ils représentent 49,4 % la proportion totale des
transformateurs.
Tableau 3.8 Répartition des transformateurs
enquêtés selon les types de produits réalisés
(produits finis)
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Pourcentage cumulé
|
Farine de manioc
|
41
|
50,62
|
50,62
|
Chikwangue
|
30
|
37,04
|
87,65
|
Foufou de manioc
|
10
|
12,35
|
100,0
|
Total
|
81
|
100,0
|
|
Source : traitement de nos données d'enquête.
Ce tableau ainsi que ce graphique montre que la
majorité des transformateurs enquêtés sont ceux qui
transforment le manioc en farine ; c'est-à-dire des meuniers. Ils
représentent 50623% des transformateurs enquêtés.
III.1.3. La commercialisation : Les commerçants
? Caractéristique démographiques des
commerçants enquêtés.
a) Le sexe de commerçants enquêtés
: ici, nous groupons dans un tableau les commerçants
enquêtés selon leur sexe.
48
Tableau 3.9 Répartition des commerçants
selon sexe
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Pourcentage cumulé
|
Femme
|
32
|
84,2
|
84,2
|
Homme
|
6
|
15,8
|
100,0
|
Total
|
38
|
100,0
|
|
Source : traitement de nos données d'enquête.
Ce tableau montre que la majorité des commerçants
enquêtés sont des femmes. Elles
représentent 84,2% de leur proportion totale.
b) Répartition des commerçants
enquêtés selon le groupe d'age
Tableau 3.6 Répartition des transformateurs selon
le groupe d'âge
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Pourcentage cumulé
|
18-24 ans
|
9
|
23,7
|
23,7
|
23-31 ans
|
15
|
39,5
|
63,2
|
32-38 ans
|
7
|
18,4
|
81,6
|
39-45 ans
|
6
|
15,8
|
97,4
|
46-52 ans
|
1
|
2,6
|
100,0
|
Total
|
38
|
100,0
|
|
Source : traitement de nos données d'enquête.
Ce tableau montre que la majorité des
commerçants enquêtés sont jeunes compris entre l'âge
de 18 à 45 ans. Ils représentent 97% de leur proportion
totale.
c) Répartition des enquêtés selon les
axes de recherches. Tableau 3.11 Répartition des
commerçants enquêtés selon les axes
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Pourcentage cumulé
|
Axe Minova
|
10
|
26,3
|
26,3
|
Axe Kalungu
|
7
|
18,4
|
44,7
|
Axe Bulenga
|
17
|
44,7
|
89,5
|
Axe Bwisha
|
4
|
10,5
|
100,0
|
Total
|
38
|
100,0
|
|
Source : traitement de nos données d'enquête par
Ce tableau montre que la majorité de nos
enquêtés commerçants sont de l'axe Bulenga et Kalungu. Ils
représentent 63,1% de leur proportion totale.
49
d) Répartition des commerçants
enquêtés selon les types de produits
approvisionnés. Tableau 3.12: Répartitions des
commerçants selon les types des produits
approvisionnés
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Pourcentage cumulé
|
Manioc frais
|
4
|
10,5
|
10,5
|
Cossettes de manioc
|
34
|
89,5
|
100,0
|
Total
|
38
|
100,0
|
|
Source : traitement de nos données d'enquête.
Ces tableau et graphiques montrent la majorité de
commerçants enquêtés s'approvisionnent
les cossettes de manioc. Ils représentent 89,5% de leur
proportion totale.
e) Répartition des commerçants
enquêtés selon le type de produits commercialisés.
Tableau 3.13 Répartition des commerçants
enquêtés selon le type de produits
commercialisés
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Pourcentage cumulé
|
Farine de manioc
|
30
|
78,9
|
97,4
|
Cossette de manioc
|
7
|
18,4
|
18,4
|
Manioc Frais
|
1
|
2,6
|
100,0
|
Total
|
38
|
100,0
|
|
Source : traitement de nos données d'enquête.
III.2 Acteurs et rôles.
Cette section traite des acteurs (de même que leur
rôle) intervenant dans la filière manioc dans le groupement de
Buzi. Comme signalé dans le chapitre précèdent, il existe
plusieurs catégories d'acteurs dans la filière manioc. Selon
Sodjinou, et al. (2011) ces acteurs peuvent être regroupés en deux
(2) groupes selon leurs fonctions :
y' Les acteurs intervenant dans les fonctions de production et
d'échange. Ce sont les producteurs (individuels et groupements
socioprofessionnels), les transformateurs, les commerçants locaux
(collecteurs, grossistes et semi-grossistes) et les distributeurs (restaurants,
gargote, etc.) de produits dérivés de manioc.
y' Les acteurs assurant des fonctions de facilitation, de
soutien et d'appui à la filière. Ce sont les structures de l'Etat
assurant les fonctions d'encadrement technique (recherche, vulgarisation,
projets). Il y a également les privés (fournisseurs d'intrants,
ONG et associations), les associations socioprofessionnelles.
50
1°) Acteurs intervenant dans les fonctions de
production et d'échange
a) Producteurs et organisations de
producteurs
Les producteurs de manioc se situent sur toute
l'étendue du groupement de Buzi et sont constitués
essentiellement d'homme. Les exploitations sont souvent de petites tailles :
souvent moins de 1ha. Il existe aussi des individus qui peuvent être
considérés comme des leaders car ils emblavent des superficies
comprises entre 1 et 3 hectares, respectent plus ou moins les
itinéraires techniques et sont parfois producteurs, transformateur et
commerçants en même temps.
En plus des producteurs individuels, on retrouve aussi
quelques groupements de producteurs. En particulier, sur émanation des
actions d'intervation de World Vision (WV), des petits producteurs se sont
regroupés en Groupements d'Intérêt Economique (GIE) ayant
des structures fédératrices. Selon le rapport de WV sur le compte
rendu des intervenants des chaines de valeur organisée à Minova
du 25 au 26 mars 2015, les groupements de producteurs sont souvent peu viables
à cause des conflits en internes.
Les deux (2) principales contraintes auxquelles les
producteurs sont confrontés sont relatives à l'accès au
foncier et aux semences. Il importe de souligner cependant que le
problème d'accès à la terre arable soit le plus majeur et
généralisé. Cela est d'autant plus justifié par le
fait que certaines personnes se sont accaparées au détriment des
autres, des vastes étendues des terres (plantation) et en ont fait des
petits domaines. C'est pourquoi l'accès à cette terre est
axé à des conditions plus contraignantes et d'exploitation. On
note par ailleurs, un manque d'encadrement technique et de plaidoirie de la
part des producteurs
b) Commerçants
Les commerçants du manioc sont constitués
essentiellement des femmes. Ces femmes achètent du manioc frais et/ou
des cossettes de manioc dans les plantations ou les marchés de
proximité des zones de production pour les revendre (spéculation)
avec ou sans transformation sur les marchés locaux (marché de
Minova, Kalungu, Bulenga) ou urbain (Goma ou Bukavu). Les prix sont
déterminés surtout par les commerçants à cause du
caractère périssable et/ou de la décomposition physique
des tubercules de manioc et de l'impossibilité pour le producteur
à le stocker. Le transport des zones de production vers les centres
commerciaux locaux se fait
51
essentiellement par portage6; ce qui occasionne un
coût de transaction énorme dans le chef des contractants.
Le manioc est une denrée périssable et il
n'existe pas au niveau des producteurs ou de ces commerçants, des
dispositifs pouvant assurer le transport rapide de manioc frais depuis les
champs de production jusqu'aux marchés primaires pour certaines zones
lointaines des marchés. Aux grossistes et aux semi grossistes,
s'ajoutent d'autres acteurs tels que les transporteurs, les manutentionnaires
et les détaillants dont les rôles ne sont pas négligeables
dans la régularité des flux.
c) Transformateurs
Deux (2) sous-produits sont obtenus à base du manioc
séché (cossette de manioc), il s'agit de la farine puis de
foufou. La chikwangue est obtenue après la décomposition physique
de manioc frais. Au Buzi, on note l'apparition au cours de ces dernières
années d'un grand nombre d'unités de transformation de manioc
à caractère artisanal ou semi-industriel produisant une gamme de
produits tels que la chikwangue, le foufou et la farine. Les transformateurs
artisanaux mettent sur le marché des chikwangues et autres
dérivés tels que le foufou. Ces produits sont
généralement distribués dans les restaurants (foufou) et
le long des routes vers les grands centres (chikwangue). Les producteurs de
chikwangue sont très nombreux et se concentrent au bord du lac et des
rivières dans les localités (Minova, Kalungu, kasunyu, etc.).
On dénombre plusieurs unités individuelles de
production de foufou. Les principales contraintes liées à la
transformation en foufou sont essentiellement : la contrainte de tout vendre au
même jour pour éviter des pertes, le coût
élevé d'autres aliments complémentaires, les
difficultés d'approvisionnement en matières premières dans
certaine période de l'année rendant des coûts de
transactions énormes.
De plus il existe plusieurs unités de production
semi-industrielle (moulin) de farine. Malheureusement pour eux, l'ONG WV a
distribué des moulins pour leurs groupes des contacts et qui concurrence
les meuniers qui existaient sur le marché.
d) Distributeurs de produits dérivés
de manioc
Plus de produits dérivés de manioc sont
commercialisé sur le marché local et urbain (Goma et Bukavu). On
peut citer les maniocs frais, le manioc séché (cossette de
manioc), la farine de
6 Au dos ou sur la tête de la personne.
52
manioc, et le chikwangue. Le manioc séché est la
principale forme de vente de manioc, suivi de farine, de manioc frais, de
chikwangue et de foufou.
Les distributeurs des produits dérivés de manioc
comprennent les restaurants, les gargotes et les vendeuses ambulantes etc. La
farine de manioc est souvent vendue dans des sacs pour la vente en gros et des
sachets pour la vente en détail. Les chikwangues sont vendue le long de
routes pour attirer la clientèle.
e) Consommateurs
La consommation de manioc concerne beaucoup plus le foufou et
le chikwangue. Par ailleurs, les maniocs frais et la farine de manioc font
l'objet d'une importante commercialisation le long des voies et dans les
marchés. Il existe aussi des vendeurs ambulants de manioc frais. Une
grande partie des maniocs frais et séché est exportée vers
les villes voisines (Goma et bukavu) par des mamans qui viennent dans la plus
part de cas dans ces villes.
L'offre de manioc est étalée tout au long de
l'année bien que la grande période d'activité de
production de manioc soit située entre août et novembre. Mais, la
demande des produits de manioc est surtout forte pendant les périodes
des festivités de fin d'année.
J) Transporteurs
Pour l'évacuation des produits vers les lieux de vente,
les producteurs et/ou les commerçants sollicitent les mamans pour
acheminer leur marchandise vers les centres de vente aux consommateurs locaux.
Les commerçants des produits dérivés de manioc doivent
transporter la marchandise du champ jusqu'au lieu de transformation ou de
revente (les marchés) au dos et/ou par tête car actuellement, les
routes des dessertes agricole sont en état de délabrement total
ne permettant aucun moyen de transport de joindre les zones de production.
Cette situation engendre des coûts de transactions énormes et
réduisent la marge bénéficiaire du vendeur. Quant à
la population riveraine du lac, utilise le boat pour amener leurs marchandises
vers les marchés urbains (Goma et Bukavu).
2°) Les acteurs assurant des fonctions de
facilitation, de soutien et d'appui à la filière
Différents acteurs interviennent au niveau de la
filière à travers les fonctions de facilitation, de soutien et
d'appui à la filière manioc. Parmi ces acteurs, on distingue les
projets de développement et structures de vulgarisation de l'Etat (MAPE,
etc.), les institutions de crédit, les organisations
socioprofessionnelles et privées, les ONG etc.
53
b) Organisations professionnelles Agricoles et
associations
Le mouvement associatif est caractérisé par une
multitude d'organisations aux niveaux d'arrondissement ou village. Il y a par
exemple, GALA, le Groupement des Producteurs de la Commune Rurale de Buhamba,
etc.
Au niveau de chaque localité, il existe un groupement
représentant les producteurs des produits vivriers. Avec les
sensibilisations des ONGs en 2007, il y a eu une nouvelle dynamique autour de
l'organisation des producteurs. En effet, les premiers mois de cette
année ont été marqués par la création du
Réseau des Producteurs des Produits agricoles. Les objectifs du
réseau sont la promotion de la production quantitative et qualitative,
la défense des intérêts matériels et moraux des
producteurs adhérés, l'apport de services comme l'organisation de
la commercialisation, l'approvisionnement des semences et la distribution
d'intrants spécifiques, la recherche de sources de financement et l'aide
des indigents à travers une mutuelle.
c) Projets
Plusieurs projets et programmes, sociétés et
offices ont inscrit dans leurs plans d'action le manioc comme une
filière à développer prioritairement (MAEP, 2006). Pour le
développement des filières, le gouvernement a instauré en
2004, la Direction de la Promotion des Filières Agricoles et de la
Sécurité Alimentaire (DPFSA). Sa mission est de :
A assurer la promotion et le développement des
filières végétales (cultures annuelles et
pérennes), animales et halieutiques en tenant compte des
spécialités régionales et d'engager de concert avec les
autres directions techniques et les acteurs des autres secteurs, des actions
appropriées pour assurer la sécurité alimentaire et
nutritionnelle ;
A contribuer à la mise en oeuvre en concertation avec
tous les acteurs, des stratégies nécessaires au
développement des filières prioritaires ;
A veiller à l'élaboration et la mise en oeuvre
des paquets techniques en matière de production et de conservation ;
A assurer le suivi-évaluation des projets et
programmes (actions) liés au développement des filières
dans le ressort territorial de sa compétence.
d) Institutions de crédit
Les institutions de micro crédit sont presque
inexistantes et de plus inadaptées aux conditions des acteurs surtout
pour les producteurs. Seule la Mecrego/Minova continue à fonctionner
dans le milieu et n'offre pas de crédit agricole à cause des
risques que sont exposés les activités agricoles, son revenu
aléatoire et de sa période de récolte qui s'étend
sur une durée qui soit longue ne respectant pas de ce fait la condition
selon laquelle les rembourrements de crédit se font mensuellement. C'est
avec la caution solidaire des tontines et d'autres créditeurs
privés que les paysans arrivent eux-mêmes à
répondent à leurs besoins de financement.
54
Les relations entre ces différents acteurs ainsi que leurs
différents rôles qui animent la filière manioc sont
résumés dans le graphique ci-après :
Figure 3.1 Relations et Cartographie de la filière
manioc dans le groupement de Buzi
Transformateurs
Transporteurs
Fournisseurs
d?intrants
Producteurs
Approvisionneme
Production
Transformation
Distribution
Distributeurs Grossistes Détaillants
Conditionnement Râpeuse, Moulin
Transportation TRAITEMENT -rouissage
Cette figure fait remarquer les différents acteurs qui
animent la filière manioc dans le groupement de Buzi, leurs rôles
ainsi que la manière dont ils opèrent pour créer une
valeur au manioc. Dans cette étude, nous allons nous concentrer sur les
acteurs qui exercent les activités primaires c'est-à-dire qui
interviennent dans les fonctions de production et d'échange pour qui, le
calcul de la rentabilité est possible.
snI
Ins m c
g
Consommateurs locaux et Urbain
Source : notre confection.
III.3 Cartographie de la filière et
identification des chaînes de valeurs
Comme signalé dans le chapitre précédant,
la cartographie de la filière manioc a constitué la
première étape dans l'analyse des chaînes de valeurs. Cette
étape est importante en ce sens qu'elle permet l'identification des
chaînes de valeurs à étudier en détail. Cette
cartographie (figure 3.1) montre que plusieurs catégories animent la
filière manioc au Buzi. On y retrouve les producteurs, les
commerçants, les transformateurs, les transporteurs, les consommateurs
et autres. Divers circuits sont identifiés dont le plus long est celui
qui mène des producteurs aux consommateurs en passant par le
transporteur les collecteurs, les grossistes, les semi-grossistes et les
détaillants.
osim nanf
o f
n
c1)
55
Figure 3.2 portant la cartographie de la filière
manioc ainsi que ses chaînes de valeur.
Détaillants
Grossistes
Manioc
Frais
Cossettes
de manioc
Semi-grossistes
Farine de
Manioc
Transformateurs (producteurs
de Chikwangue
Producteurs
Collecteurs
Foufou de
Manioc
Transformateurs de foufou
(Restaurant e/ou gargotte)
Chikwangue
Transformateurs
(meuniers)
Consommateurs Locaux et Urbains
Source : Notre confection.
Cette figure 3.2 débouche sur les chaînes de
valeurs identifiées ainsi que les flux physiques
des produits et sous-produits commercialisés. Globalement,
en fonction de la destination des
produits et produits dérivés de manioc et des
marchés existants, on peut définir cinq (5) grandes
chaînes de valeurs (CV). Il s?agit de :
1 la CV « manioc frais pour le marché
local et la ville de Goma »,
1 la CV « manioc séché -cossette de
manioc- pour le marché local, la ville de Goma et de
Bukavu,
1 La CV « farine de manioc pour le marché
local, la ville de Goma et de Bukavu »,
1 La CV « chikwangue pour le marché local
» et enfin ;
1 La CV « foufou de manioc pour les
marchés local »
56
III.3 Analyse des différentes chaines de
valeurs
3.1. Description des chaînes de valeurs
Comme indiqué dans la section précédente,
cinq (5) chaines de valeurs ajoutées ont été
identifiées: le manioc frais pour le marché local et la ville de
Goma, manioc séché (cossette de manioc) pour le marché
local, la ville de Goma et de Bukavu, la farine de manioc pour le marché
local, la ville de Goma et de Bukavu, le chikwangue pour le marché
local, le foufou de manioc pour les marchés local.
3.1.1 La chaîne de valeur manioc frais pour le
marché local et la ville de Goma.
La chaîne de valeurs « manioc frais pour le
marché local et la ville de Goma » est animée par divers
acteurs que sont : les producteurs, les collecteurs, les commerçants
(grossistes, exportateurs) et enfin les consommateurs locaux et urbain de la
ville de Goma (figure 3.2). Les producteurs sont au début du maillon de
la chaîne.
En effet, la production de manioc destinée au
marché urbain de Goma est livrée aux grossistes ou par le
producteur lui-même en passant soit par le marché local en le
concédant aux détaillants qui achemine le produit jusqu'à
Goma ou moyen de camion, ou soit mis directement sur le marché de Goma
par le producteurs et/ou grossistes par voie lacustre où la marchandise
passe directement par le boat jusqu'à Goma. Lorsque la marchandise passe
par le marché local pour être revendue sur marché de Goma,
cela se fait par l'intermédiaire des automobilistes, les semi-grossistes
et ces derniers s'occupent exclusivement de l'exportation et de la vente de la
marchandise dans la ville de Goma. Il est à noter que c'est surtout la
variété « améliorée de manioc
communément appelée FAO » qui transite dans cette
chaîne de valeurs. La « variété FAO » est la
variété la plus cultivée dans les plaines de la
localité de Mulala, de Minova, Bwisha, Kishinji et une partie de Butumba
alors que l'ancienne variété plus capricieuse et victime des
nombreuses maladies est cultivée sur les collines du groupement de Buzi.
La chaîne de valeurs « manioc frais pour le marché de Goma
» bénéficie de l'appui de divers services agents que sont
les camionneurs et les ouvriers de chargement dans l'optique de faciliter le
circuit de commercialisation.
La chaîne de valeurs « manioc frais pour le
marché local » est animée respectivement par : les
producteurs, les grossistes, les semi-grossistes, les détaillants et les
consommateurs locaux de manioc frais. Comme le montre la figure 3.2, le
transport des produits vers le marché local est effectué par les
producteurs et/ou les grossistes qui reçoivent directement -selon qu'on
est producteur ou grossistes- les produits des producteurs et/ou par
l'intermédiaire des transporteurs
57
(les personnes sont considérées dans ce cas
comme moyen de transport) dont leur fonction dans cette chaîne n'est pas
à négliger.
3.1.2 La chaîne de valeur Chikwangue pour le
marché local.
La chaîne de valeurs « chikwangue pour les
marchés local» est l'une des chaînes de valeurs où
intervient la transformation du manioc cru. La transformation du manioc en
chikwangue est très développée car on y retrouve de nos
jours un grand nombre des paysans qui se livrent à cette activité
de caractère artisanal. Dans cette chaîne, on retrouve les
producteurs, les collecteurs7, les grossistes et/ou transformateurs,
enfin les consommateurs locaux de chikwangue. Les producteurs livrent les
produits aux grossistes. Ces derniers se chargent du transport vers le lieu de
décomposition physique8 du produit et les transforment en
chikwangue et à leur tour approvisionnent les marchés locaux en
chikwangue où s'approvisionnent enfin les consommateurs locaux de
chikwangue. Signalons qu'au niveau de cette chaîne intervient une
structure chargée de la garde du produit en décomposition.
3.1.3 La chaîne de valeur manioc
séché pour les marchés local et urbain (ville de Goma et
Bukavu.
La chaîne de valeurs « manioc séchés
pour les marchés local et urbain (Goma et Bukavu» est animé
par divers acteurs. On y retrouve : les producteurs, les collecteurs, les
commerçants et les consommateurs locaux, de Goma et de Bukavu. Les
producteurs transforment le manioc frais en manioc séché qui est
d'une part, livré sur les marchés de Goma et de Bukavu par
l'intermédiaire des exportateurs et/ou même par les producteurs
eux-mêmes et d'autre part, acheminé directement sur le
marché local pour les consommateurs par l'intermédiaire des
grossistes.
3.1.3 La chaîne de valeur farine de manioc pour
les marchés local et urbain (ville de Goma et Bukavu.
La chaîne de valeur « farine de manioc pour le
marché local et urbain (Goma et Bukavu) » est animée par les
producteurs, les transformateurs (meuniers), les grossistes, les
semi-grossistes, les détaillants et les consommateurs locaux et urbains.
Les producteurs livrent les produits aux grossistes et ces derniers les font
transformés. Le produit ainsi obtenu est d'une part, livré
directement sur le marché local par l'intermédiaire ou non des
détaillants et d'autre part, livré sur le
7 Les personnes qui transportent des paniers au dos ou
sur la tête.
8 Généralement dans le lac ou une
rivière.
58
marché urbain par les grossistes et/ou les
semi-grossistes par l'intermédiaire des collecteurs pour les
consommateurs de Goma et de Bukavu.
3.1.3 La chaîne de valeur foufou de manioc pour
les marchés local.
La chaîne de valeur « foufou pour le marché
local » est alimenté des producteurs, des transformateurs, des
grossistes, des détaillants (transformateurs au second degré) et
des consommateurs locaux. La farine obtenue après transformation des
cossettes est mis sur le marché local par les producteurs ou les
grossistes ou les transformateurs au second degré. Ces derniers
s'approvisionnent ou non sur le marché local par l'intermédiaire
des détaillants des farine et en transforme le foufou pour les
consommateurs locaux dans les restaurants et des gargotes.
III.4. Aperçu sur la gouvernance dans les
chaînes de valeurs
Le système de gouvernance varie d'une chaîne de
valeur à une autre. En prenant d'abord la chaîne de valeurs de
manioc frais vers le milieu urbain (Goma), cette chaîne est relativement
courte comparée aux autres chaînes. Les gouverneurs-clés de
cette chaîne sont les producteurs. Ils y dépensent moins
(lorsqu'on rapporte les coûts à la surface emblavée de
manioc) et obtiennent la plus grande valeur ajoutée. Ce sont
principalement sur ces acteurs que doivent se baser les stratégies
d'amélioration de cette chaîne de valeur. Le travail à leur
niveau doit concerner le moyen de transport et des conditionnements du produit
pour vendre le manioc vers milieu urbain.
Au niveau des commerçants, les stratégies
à mettre en oeuvre doivent s'orienter vers des politiques favorisant la
vente (réduction des taxes et tracasseries le long de la route, mise en
place des structures de contrôle et de traçabilité les
taxes et services publiques légalement autorisés à
prélever sur les commerçants des produits vivriers, etc.). Dans
cette chaîne, le producteur peut jouer deux rôle à la fois;
celui de la production et la commercialisation de manioc frais.
Pour rentabiliser leurs ventes, les petits producteurs
préfèrent la variété améliorée de
manioc offert par des ONG en place (ACF, World Vision, Action d'espoir, etc.)
et qu'ils se distribuent gratuitement -dans la plupart des cas- entre
producteurs selon les affinités et les besoins ressentis par le
producteurs en besoins.
Dans les chaînes de valeur de manioc frais produit pour
le marché local, les producteurs constituent également les
gouverneurs-clés. En effet, ils obtiennent non seulement les faibles
coûts de production mais aussi les fortes valeurs ajoutés
comparativement aux autres catégories d'acteurs. La commercialisation
constitue le maillon le plus faible des chaînes de valeur. La fixation
des prix se fait généralement par marchandage des chaînes
de valeur. Il y existe également un système de crédit
informel correspondant souvent au préfinancement effectué par
certains gros
La deuxième contrainte (également commune
à toutes les chaînes de valeur) est relative aux
difficultés d'accès au foncier. En effet, certaines personnes de
la population se sont déjà accaparées
59
commerçants. Le développement de ces
chaînes de valeur passe par le renforcement de l'aspect post
récolte notamment les conditions de transport et la réduction des
faux frais (liés aux forces de l'ordre notamment). La mise en place de
technique de transport de manioc (par exemple des caisses frigorifiées
de transport, etc.) pourrait contribuer à l'amélioration
significative de ces chaînes de valeur, et ainsi participer à la
création de valeurs ajoutées additionnelles.
En ce qui concerne les chaînes de valeur chikwangue et
foufou manioc, les transformateurs constituent les gouverneurs-clés. En
effet, ce sont ces acteurs qui obtiennent la plus forte valeur ajoutée
dans ces chaînes de valeur. Ils y investissent cependant plus de capitaux
que les autres catégories d'acteurs. Le développement de ces
chaînes de valeur pourrait passer donc par les transformateurs. C'est
autour d'eux que pourra donc s'organiser l'amélioration de la valeur
économique de ces chaînes de valeur. Le producteur constitue le
maillon le plus à valeur économique faible de ces chaînes
de valeur. Ceci peut s'expliquer par le manque de connaissance des producteurs
des chikwangues et de foufou à estimer la quantité à
produire pour éviter les invendues en cas de non vente. Cet aspect
pourrait être pris en compte par la recherche. En effet, aucune
information n'existe réellement quant aux variétés et/ou
les caractéristiques de manioc destiné à la production de
chikwangue et moins encore de foufou de manioc. Les itinéraires
techniques pour l'obtention de ces produits - chikwangue - sont peu
maitrisés par les paysans.
III.5 stratégies de développement des
différentes chaînes de valeurs manioc dans le groupement de
Buzi.
5.1. Opportunités et contraintes au
développement des différentes chaînes de valeurs
5.1.1. Contraintes au développement des
chaînes de valeurs ananas au Bénin
Diverses contraintes (nous y regroupons les faiblesses et
obstacles) entravent le développement de toutes les chaînes de
valeur analysée dans la présente étude. La première
contrainte majeure (commune à toutes les chaînes de valeur) est
relative aux difficultés d'approvisionnement en semences
améliorées de manioc. La solution la moins coûteuse, selon
Le Meur (2000), est a priori de produire les maniocs sur
l'exploitation et d'étendre progressivement la surface cultivée,
ce qui nous renvoie à la question sensible de l'accès à la
terre. Les liens entre producteurs (pour l'obtention des boutures) sont souvent
symétriques (relation verticales entre acteurs), une fois la
récolte, les producteurs se distribuent entre eux les boutures
(gratuitement ou moyennant un service dans l'exploitation).
60
des grandes exploitations des terres au détriment des
autres et en font le démembrement où les conditions
d'accès sont faites au désavantages des producteurs ; (pour un
champs de 50 mètres sur 25, deux jours de travail par semaines dans la
plantation au compte du propriétaire, une boite de pile, une
chèvre à la récolte, etc. Ceci peut aussi s'expliquer par
le taux de croissance démographique alors que la terre est un facteur
fixe ; quelques soient le niveau de la population, elle reste inchangée
et sa production presque constante dans les mêmes conjonctures et
aléas climatiques. Selon le rapport de W.V (2015), la marchandisation de
la terre y a été parfois très précoce,
précoloniale et les transactions foncières sont marquées
par une forte insécurité, des fluctuations de prix brutales non
corrélées à un ajustement de l'offre à la demande
ou au niveau de fertilité.
Les autres types de contraintes identifiées concernent
:
Au niveau de la production :
> Le manque ou l'insuffisance d'encadrement technique,
> Le faible ou le non maîtrise des
variétés en fonction du marché,
> le manque de mécanisme d'approvisionnement en
intrants appropriés,
> le manque de structure de financement approprié pour
chaque chaîne de valeur,
> la faiblesse des superficies emblavée de manioc et
par conséquent de la production
réalisée ;
> l'analphabétisme des paysans, qui touche environ 80 %
des producteurs, rend difficile la
gestion financière des exploitations et ralentit le
fonctionnement des organisations de producteurs ce qui engendre la non
maîtrise des itinéraires techniques, ce qui pose également
problème pour le respect des différentes assimilations des
certaines sensibilisations sur les pratiques culturale -volet projet de W.V sur
l'accompagnement champs paysans- faits par les ONGs.
> la faible maîtrise des techniques culturales par
nombreux producteurs, notamment les petits
producteurs ;
> outillage rudimentaire, inadapté et fatiguant ;
> le manque d'emballage adapté sur place,
> l'insuffisance des nouvelles variétés de
manioc, ces boutures constituent un facteur limitant
pour tous nouveaux producteurs qui désirent produire de
manioc issu des nouvelles variétés.
Au niveau de la transformation :
> la faible capacité de transformation ;
> l'insuffisance voire manque d'équipements
appropriés ;
> faible performance des unités de transformation
(transformation artisanale) ;
Au niveau de la commercialisation :
61
> les acteurs qui ne sont pas suffisamment organisés
pour favoriser la commercialisation vers le marché urbain ;
> le manque d'emballage adapté sur place, ce qui
entraîne parfois le bradage de manioc destiné à la vente
urbaine sur le marché local ;
> difficulté de conditionnement des maniocs -farine
de manioc et cossettes de maniocs-pendant la période pluvieuse ;
> Tracasseries et multiplicités des taxes.
Pour l'ensemble de la filière et autres
:
> la mauvaise organisation des principaux
opérateurs. Ces organisations sont très peu fonctionnelles voire
non fonctionnelles car elles sont pour la plupart minées par des
conflits internes (Rapport world vision). Les transformateurs et
commerçants évoluent aussi de leur côté en rangs
dispersés, ce qui ne favorise pas le règlement de certains
problèmes cruciaux (crédit intrants, centre de conditionnement,
conquête de gros marchés...) ;
> les difficultés d'accès au crédit,
notamment pour toute activité agricole car elle présente un
risque de non remboursement le plus élevé et ne s'adapte aux
conditions de remboursement du crédit dans une institution de micro
finance ;
> la faible organisation des acteurs réduisant du coup
la synergie souhaitée,
> Faiblesse du financement de la filière manioc. La
culture de manioc étant exigeante en investissement, l'absence d'un
mécanisme de financement constitue un frein important à son
développement.
5.1.2. Atouts pour le développement des
chaînes de valeurs manioc dans le groupement de Buzi.
Les atouts (nous y mettons les forces et opportunités)
des différentes chaînes de valeur de manioc sont non
négligeables. Il s'agit de :
> l'existence de potentialités agricoles peu
exploitées et favorable à la culture du manioc.
Disponibilité de terres appartenant aux grands concessionnaires ;
> la demande de manioc est croissante et se réclame
à un prix incitatif pour certaine période - période de
soudure- de l'année ;
> existence de grands marchés potentiels urbains pour
vendre les produits de manioc;
> existence d'une volonté politique du Gouvernement
pour la promotion de la filière manioc; > existence de structures
d'appui aux filières (DPF, FAO, PAM, IMF, ACF ? etc.) ;
> existence des ports maritime pour faciliter la vente des
produits issus de la filière manioc. Le tableau 3.14 résume les
forces, faiblesses, opportunités et menaces identifiées lors de
cette étude ainsi que dans la littérature.
62
Tableau 3.14 Forces, Faiblesses, Opportunités et
Menaces dans les chaînes de valeurs manioc dans le groupement de
Buzi.
Forces Faiblesses
|
V' L'existence de potentialités agricoles peu
exploitées et favorable à la culture de manioc ;
V' Demande des produits de manioc croissante et à un
prix incitatif ;
V' Expériences des producteurs dans la production de
manioc ;
V' Expériences des transformateur/trices dans la
production de farine et de chikwangue ;
V' Les maniocs produits sont naturels sans produits chimiques
;
V' Emergence des organisations professionnelles telles
l'association Gala pour la Filière vivrier dont le manioc, capable de
contribuer au développement des différentes chaînes de
valeur ;
V' Existence des voies (maritimes et routières)
d'évacuations des produits de la filière manioc vers les centres
urbains ;
V' Cohésion sociale pour certains membres du même
maillon ;
V' Existence de l'abondance de la main d'oeuvre -familiale- et
salariale peu coûteuse ;
V' Existence des zones plus productives près des voies
d'extradition (automobilistes et navales) des produits vers le marché
;
V' Connaissances de quelques paysans des techniques pour
transformer le manioc en chikwangue.
|
V' Manque ou l'insuffisance d'encadrement technique ;
V' Faible ou non maîtrise des variétés
à cultiver en fonction du marché ;
V' Manque de mécanisme d'approvisionnement en intrants
appropriés ;
V' Faiblesse des superficies emblavées de manioc et par
conséquent de la production réalisée ;
V' L'analphabétisme de la plupart des acteurs ;
V' Faible maîtrise des techniques culturales pour
nombreux producteurs ;
V' Outillage rudimentaire et inadapté ;
V' Insuffisance des boutures des nouvelles
variétés dans le milieu, cette insuffisance des boutures des
nouvelles variétés constituent un facteur limitant pour tous
nouveaux producteurs qui désirent produire le manioc à nouvelles
variétés ;
V' Faible accès aux équipements
appropriés de transformation ;
V' Le chikwangue n'a pas encore un marché sur le plan
national ;
V' manque d'emballage adapté sur place pour la
commercialisation de farine de manioc ;
V' Manque de structure de financement approprié pour
chaque chaîne de valeur ;
V' Inadéquation d'infrastructures de conditionnement
et de stockage et d'évacuations des produits de manioc ;
V' accès difficile à des espaces culturales ;
V' Non maitrise des paramètres de fixation de prix
(prix imposé par les acheteurs) ;
V' Insuffisance de communications entre petits exploitants
agricoles ;
V' Faible rendement ;
V' Faible fonctionnalité de l'organisation paysanne
;
V' Manque des moyens de transport aux petits exploitants ;
V' Insuffisance des unités des transformations (Moulin
et Râpeuse) ;
|
|
|
63
Opportunités Menaces
|
> Existence d'un plan stratégique pour la relance du
secteur agricole en RD Congo ;
> Existence de grands marchés potentiels urbains
pour la vente des produits de manioc ;
> Forte consommation du manioc dans l'alimentation humaine
;
> Existence d'une volonté politique du Gouvernement
pour la promotion de la filière manioc ;
> Terre fertile dans certains coins du territoire,
> Présence des ressources humaines ;
> Existence des certains acteurs formés et
informés sur les techniques culturales ;
> Présence des intrants agricoles dans certains
coins du territoire ;
> Appuis des ONGs dans la relance du secteur agricole,
etc.
|
> Pluviométrie aléatoire (Alea climatique) ;
> Tracasseries et multiplicité des taxes
administratives (taxes sur les produits agricoles) lors
du transport vers les marchés locaux et urbains ;
> Tracasseries sur les produits vivriers ;
> Déficit hydrique non compensé par
l'irrigation dans certains coins du territoire ;
> Les commerçants imposent leurs lois dans le
secteur ou sont malhonnêtes ;
> Non maîtrise de la prévision de la demande
du
marché ;
> Divagation des bêtes ;
> Fluctuation des prix sur les marchés ;
> Aides alimentaires des ONGs conduisant à la
baisse du prix ;
> Pauvreté accrue en milieu rural ;
> Existence de farine de maïs importée qui
concurrence la farine de manioc.
|
Source : Notre confection.
III.6 Analyse des coûts et de la structure des
coûts dans les chaînes de valeurs
Deux (2) types de coûts sont analysés dans ce
paragraphe à savoir : les coûts de production et les coûts
totaux des différentes chaînes de valeurs.
6.1 Les coûts de production
Il s'agit ici d'analyser les coûts de production des
différents produits commercialisés que supportent les acteurs qui
animent les différentes chaînes de valeurs. Dans le tableau
ci-dessous, 3.14 sont présentés les coûts de production
dans les différentes chaînes de valeurs.
64
Tableau 3.15. Coût de production des
différents produits commercialisés dans les différentes
chaines de valeur de manioc
Rubriques chaînes de valeur/coût de
production
|
Manioc frais pour le marché local et de
Goma
|
Manioc séché pour le marché local,
de Goma et de Bukavu
|
Farine de manioc pour le marché local, la ville de
Goma et de Bukavu
|
Chikwangue pour le
marché local
|
Le foufou de manioc pour le marché
local
|
Coût de location du terrain ou
Métayage
|
79300
|
1713400
|
590000
|
0
|
0
|
Préparation du terrain (labour et
défrichage)
|
442400
|
3230570
|
887400
|
0
|
0
|
Achat et transport des boutures
|
47560
|
146350
|
36300
|
0
|
0
|
Plantation des boutures
|
64770
|
568060
|
146200
|
0
|
0
|
Achat et épandage d'engrais
|
0
|
1000
|
0
|
0
|
0
|
Sarclages (1er, 2ème et
3ème sarclage)
|
600000
|
5651880
|
1307410
|
0
|
0
|
Déterrage
|
283400
|
2386540
|
544700
|
0
|
0
|
Garde
|
15000
|
491500
|
139800
|
0
|
0
|
Amortissement
|
18450
|
169333
|
49567
|
314899
|
25300
|
Coût d'acquisition M.P (manioc
frais, farine de manioc) pour le
transformateur de Chikw. et Foufou.
|
86000
|
0
|
1290100
|
699000
|
93000
|
Coût de transformation du produit (prodtr.,
Transftr et commerç.)
|
0
|
11000
|
852150
|
112560
|
25400
|
Autres charges lié directement à la
transformation du produit
|
0
|
3500
|
5021000
|
109600
|
3200
|
TOTAL
|
1636880
|
14373133
|
10864627
|
1236059
|
146900
|
Source : Traitement de nos données de recherche sous le
logiciel SPSS.
65
En ce qui concerne les coûts de production, le tableau
3.14 indique que la CV manioc séché vendu sur le marché
local, de Goma et Bukavu est celle dont le coût de production est
relativement plus élevé avec 14 373 133 FC. Cela peut s'expliquer
par le fait que le manioc séché est le plus vendus et est produit
dans des exploitations de type moins intensif (généralement moins
de 1ha) sur lesquelles les producteurs sur utilise la main-d'oeuvre familiale
dans le sarclage (figure 3.16). On retrouve en seconde position la C.V farine
de manioc avec 10 864 627 FC dont 53,38% des charges globales sont dues
à la transformation du produit par les acteurs intervenant dans cette
chaîne ; le producteur et le commerçant en l'occurrence.
Par ailleurs la chaîne de valeur de manioc frais pour le
marché local et urbain engendre des coûts s'élevant
à 1 636 880 FC. Ces coûts sont manifestement faibles
comparativement aux deux chaînes de valeur précédentes.
Cela peut s'expliquer par le fait que la production de manioc frais pour le
marché local et urbain se pratique sur des exploitations plus ou moins
extensifs (plus de 1 ha) avec des nouvelles variétés.
La chaîne de valeur chikwangue pour le marché
local présente des coûts de production plus élevés,
soit 1 236 059 FC alors que celle de foufou 146 900 FC. Cette différence
des coûts s'explique par le fait que la production de chikwangue demande
plus des charges supplémentaires que n'implique pas la production du
foufou.
La figure 3.16 ci-dessous présente la structure des
coûts en pourcentage.
62
Figure 3.16 : Structure des coûts de production
des différents produits commercialisés dans les
différentes chaînes de valeurs manioc.
|
Manioc frais pour le marché local et de Goma
|
Manioc séché pour le marché local, de Goma
et de Bukavu
|
Farine de manioc pour le marché local,
la ville de Goma et de Bukavu
|
Chikwang ue pour le marché local
|
Le foufou de manioc pour
le marché local
|
Autres charges lié directement à la transformation
du produit
|
0
|
0,00024351
|
0,462141958
|
0,088668907
|
0,021783526
|
Coût de transformation du produit (prodtr., Transftr
et commerç.)
|
0
|
0,000765317
|
0,078433434
|
0,091063614
|
0,172906739
|
Coût d'acquisition M.P (manioc frais, farine de
manioc) pour le transformateur de Chikw. et Foufou.
|
0,052538977
|
0
|
0,118743147
|
0,565506986
|
0,63308373
|
Amortissement
|
0,011271443
|
0,011781217
|
0,004562237
|
0,254760493
|
0,172226004
|
Garde
|
0,009163775
|
0,034195746
|
0,012867446
|
0
|
0
|
Déterrage
|
0,173134255
|
0,166041739
|
0,050135177
|
0
|
0
|
Sarclages (1er, 2ème et 3ème sarclage)
|
0,366550999
|
0,393225332
|
0,120336391
|
0
|
0
|
Achat et épandage d'engrais
|
0
|
6,95743E-05
|
0
|
0
|
0
|
Plantation des boutures
|
0,03956918
|
0,03952235
|
0,013456514
|
0
|
0
|
Achat et transport des boutures
|
0,029055276
|
0,010182192
|
0,003341118
|
0
|
0
|
Préparation du terrain (labour
et défrichage)
|
0,27027027
|
0,224764496
|
0,081677908
|
0
|
0
|
Coût de location du terrain ou Métayage
|
0,048445824
|
0,119208526
|
0,054304671
|
0
|
0
|
100%
90%
80%
70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%
Sources : Traitement de nos données de recherche pour les
chaînes de valeurs obtenues.
63
L'analyse de la structure des coûts de production
(figure 3.16) montre que les chaînes de valeur de manioc frais et manioc
séché - cossettes de manioc -, le coût de sarclage (le
1er, le 2ème et le 3ème
sarclage) constitue le poste de dépenses occupant la part la plus
élevée dans les coûts totaux de production de manioc frais
et de cossettes. En effet, le sarclage représente 36,65 % des
dépenses totales dans la chaîne de valeur manioc frais et 39,32 %
pour la chaîne de valeurs des maniocs séchés. On retrouve
en seconde position les coûts de préparation du terrain -
défrichage et de labour- (27,02 %) et (22,47%) puis des
déterrages (17,13) et (16,6%) selon le cas. Le tableau 3.15 Ci-dessous
présente la répartition des coûts entre les
différents acteurs qui animent les différentes chaînes de
valeur.
Tableau 3.16 Consommations intermédiaires et
coûts totaux dans les différentes chaînes de
valeurs
Rubriques chaînes
de valeur/consommations intermédiaires et
coûts totaux
|
Manioc frais pour le marché local et la ville de Goma
|
Manioc séché pour le marché local, la ville
de Goma et de Bukavu
|
Farine de manioc pour le marché local, la ville de Goma et
de Bukavu
|
Chikwangue pour le
marché local
|
Le foufou de manioc pour le marché local
|
Consommations intermédiaires
|
Producteurs
|
1550880
|
14441133
|
9369760
|
126800
|
0
|
Transformateurs
|
0
|
0
|
14497476
|
1281779
|
121600
|
Commerçants
|
100500
1651380
2131080
|
1126800
15567933
16128026
|
1470100
25337336
9735443
|
21600
1430179
532150
|
0
121600
44260
|
Total
|
Coûts totaux
|
Producteurs
|
Transformateurs
|
0
|
0
|
14737488
|
1498996
|
153200
|
Commerçants
|
115133
|
1216350
|
1585783
|
25500
|
0
|
Total
|
2246213
|
17344376
|
26058714
|
2056646
|
197460
|
Source : traitement de nos données d'enquêtes.
L'analyse de la répartition des consommations
intermédiaires et des coûts totaux en fonction des
catégories d'acteurs participants à chaque type de chaîne
de valeurs indique que les producteurs investissent plus comparativement aux
autres catégories d'acteurs. C'est seulement dans la chaîne de
chikwangue pour le marché local que les dépenses
effectuées par les producteurs semblent être relativement moins
importantes. Cela surtout à cause des exigences qu'impose la production
de chikwangue mais aussi de l'insuffisance des connaissances des paysans
à pouvoir à
64
en fabriquer. Les producteurs de la chikwangue sont dans la
plupart de cas des commerçants de leurs propres produits. Par contre,
nous pouvons constater globalement que les producteurs, comparés aux
autres catégories d'acteurs, investissent dans les différentes
chaînes de valeurs.
L'analyse des coûts engendrés par les
différentes chaînes de valeurs (tableau 3.15) indique que la
chaîne de valeur produisant la farine de manioc est la plus
coûteuse aussi bien en consommations intermédiaires qu'en
coûts totaux. Ses coûts s'élèvent à 25 337 336
FC et 26 058 714 FC respectivement en consommations intermédiaires et en
coûts totaux pour l'ensemble d'acteurs enquêtés. Cela est
dû essentiellement aux dépenses relatives à la
transformation. Vient en seconde position la chaîne de valeurs manioc
séché pour le marché local et urbain (ville de Goma et de
Bukavu) avec des coûts respectifs de 15 567 933 FC et 17 344 376 FC en
consommations intermédiaires et en coûts totaux pour l'ensemble
d'acteurs échantillonné. Ce résultat peut s'expliquer par
le fait que les dépenses effectuées pour la production de manioc
séché pour les marchés urbains sont compensées par
les rendements que l'on n'y obtenus. En d'autres termes, bien que les
dépenses de production soient élevées (voir tableau 3.14),
les rendements obtenus sont également élevés, ce qui
implique une réduction des coûts à la quantité de
manioc.
Les chaînes valeur de manioc frais pour le marché
local et la ville de Goma ont des coûts respectivement de 1 651 380 FC et
2 246 213 FC en consommations intermédiaires et coûts totaux par
quantité de manioc produite.
Figure 3.17. Répartition des
consommations intermédiaires entre les différentes
catégories d'acteurs des chaînes de valeurs manioc
Sources : Graphique Excel de nos données de recherche
traité par le logiciel SPSS
65
Figure 3.18. Répartition des
coûts totaux de production entre les différentes catégories
d'acteurs des chaînes de valeurs maniocs
Sources : Graphique Excel de nos données de recherche
traité par le logiciel SPSS.
Il est à noter que. Balomba (2013) dans son
étude sur la filière vivrière paysanne du Bas-Congo :
acteurs, fonctionnement et performance s'est intéressé
à l'analyse des coûts de production de certaines
spéculations dont le manioc. Cette étude a
révélé que le principal obstacle au développement
de la filière manioc ne se situe pas au niveau des coûts de
production mais plutôt au niveau de l'organisation de la production, de
la commercialisation et surtout de la transformation.
6.2 Performance financière des chaînes de
valeurs
Le tableau 3.17 montre que toutes les chaînes de valeurs
sont rentables sur le plan financier. En d'autres termes, la production de
manioc est profitable pour le producteur, le transformateur et le
commerçant selon la chaîne dans laquelle ces acteurs se trouvent.
En effet, les valeurs ajoutées et les profits sont positifs pour tous
les acteurs dans toutes les chaînes de valeurs sauf la chaîne de
valeur farine de manioc où la valeur ajoutée (- 10 097 217 FC) et
le profit (- 1 410 443 FC) du producteur sont négatifs. Ce dernier
résultat peut s'expliquer au mode d'accès à la terre, aux
conditions d'accès du produit aux marchés - désenclavement
du milieu et tracasseries- mais aussi le moyen de transport utilisé -
personnes - pour transformer et commercialiser le manioc. La comparaison entre
les chaînes de valeurs indique que celle produisant le manioc
séché est la plus rentable au plan financier. Les producteurs y
obtiennent un gain de 14 097 217 FC en valeur ajouté et 12 417 684 FC en
profit, 801 840 FC et 546 890 FC pour les commerçants. Les producteurs
et les commerçants y obtiennent des valeurs ajoutées et profits
les plus élevés. Vient en seconde position la chaîne de
valeur de farine de manioc. Dans cette chaîne de valeur, ce sont les
transformateurs ainsi que les commerçants y obtiennent les valeurs
ajoutées et les profits les plus
66
élevés. On retrouve en troisième position
la chaîne de valeurs relative au manioc frais. La chaîne de valeurs
les moins rentables au plan financier sont celles de foufou puis de chikwangue
en valeur ajoutée comme en profit.
Lorsqu'on s'intéresse aux ratios de rentabilité
(le tableau 3.17) les conclusions changent. En effet, on peut remarquer qu'avec
l'analyse des ratios, la chaîne de valeur farine devient rentable pour
tous les acteurs. Les commerçants y investissent d'avantages que les
deux autres acteurs car elle leurs procure plus d'avantages financiers. En
effet, un (1) franc congolais investi dans cette chaîne
génère trois 15,928 FC de valeur ajoutée pour les
commerçants, 7,52 FC pour les transformateurs et 4,61 FC pour les
producteurs.
Par contre, les producteurs investissent plus dans les
chaînes de valeur manioc séché et manioc frais. En effet,
il est plus profitable aux producteurs d'investir dans ces deux (2)
chaînes car 1 franc investis dans l'une de deux chaînes procure
respectivement aux producteurs un gain de 85,32868 FC ou 8,479 FC en valeurs
ajoutées et 65,549 FC ou 4,289 FC de profit. Les transformateurs
trouvent plus de gain dans la chaîne de valeur produisant le foufou. En
effet, en investissant un franc congolais dans cette chaîne, les
transformateurs trouvent une valeur ajoutée de 14,491 FC en valeur
ajoutée et 10,558 FC de profit.
De manière globale, le maillon de «
commercialisation » semble être le moins rentable lorsqu'on
considère les ratios valeur ajoutée sur consommation
intermédiaire et profit sur coûts totaux. Autrement dit, ce
maillon se présente comme celui générant le moins de
valeur ajoutée dans les chaînes de valeurs de manioc. Cela peut
s'expliquer par le fait que le manioc est un produit périssable -manioc
frais- et ne permet donc pas aux commerçants de spéculer et/ou de
différer les périodes de ventes par le biais de
conservation/stockage par exemple. Ce maillon mérite donc un appui si
l'on souhaite développer la filière manioc. L'appui à la
transformation de manioc pourrait constituer une option complémentaire
compte tenu surtout du fait qu'elle contribue à rendre disponible la
farine de manioc et le foufou tout au long de l'année.
67
Tableau 3.17 Indicateurs de performances
financières des chaînes de valeur manioc dans le groupement de
Buzi.
|
Rubriques chaînes
de valeur/Valeurs ajoutées, profits et Ratios
|
Manioc frais pour le marché local et la ville de Goma
|
Manioc séché pour le marché local, la ville
de Goma et de Bukavu
|
Farine de manioc pour le marché local, la ville de Goma et
de Bukavu
|
Chikwangue pour le marché
local
|
Le foufou de manioc pour le marché local
|
Valeurs ajoutées
|
Producteurs
|
2073620
|
14097217
|
-1044760
|
96200
|
46300
|
Transformateurs
|
0
|
0
|
801840
|
1199371
|
219600
|
Commerçants
|
49500
|
801840
|
579399
|
53400
|
0
|
Total
|
2123120
|
14899057
|
336479
|
1348971
|
265900
|
Profits
|
Producteurs
|
1493420
|
12417684
|
-1410443
|
54689
|
45640
|
Transformateurs
|
0
|
0
|
9771018
|
1049474
|
189250
|
Commerçants
|
31867
|
546890
|
365316
|
51300
|
0
|
Total
|
1525287
|
12964574
|
8725891
|
1155463
|
234890
|
Ratio V.A/C .I
|
Producteurs
|
8,47906
|
85,32868
|
4,46136
|
0,94409
|
3,58896
|
Transformateurs
|
0
|
0
|
7,5233
|
24,55036
|
14,49114
|
Commerçants
|
1,88899
|
9,15705
|
15,92868
|
2,47222
|
0
|
Total
|
10,36805
|
94,48573
|
27,91334
|
27,96667
|
18,0801
|
Ratio Profit/C.T
|
Producteurs
|
4,28927
|
65,54978
|
2,56481
|
3,25386
|
2,85386
|
Transformateurs
|
0
|
0
|
4,77873
|
18,71832
|
10,5589
|
Commerçants
|
1,06152
|
6,05478
|
9,42944
|
2,01176
|
0
|
Total
|
5,35079
|
71,60456
|
16,77298
|
23,98394
|
13,41276
|
Source : traitement de nos données d'enquêtes dans
les logiciel SPSS et Excel, 2007
L'analyse de la répartition des valeurs ajoutées
entre les différentes catégories d'acteurs intervenant dans les
différentes chaînes de valeurs (figure 3.19) indique que dans les
chaînes de valeurs manioc frais et manioc séché, les
producteurs y obtiennent la plus grande partie des gains
générés par ces chaînes de valeur. La
répartition des gains générés dans ces
chaînes de valeur semble être plus ou moins égale entre les
transformateurs et les commerçants.
Par ailleurs, dans les chaînes de valeur chikwangue et
foufou, ce sont les transformateurs qui obtiennent des gains les plus
élevés que d'autres acteurs (producteurs et
commerçants).
68
Figure 3.19. Répartition des valeurs
ajoutées entre les différentes catégories d'acteurs des
chaînes de valeurs manioc.
Sources : Graphique Excel de nos données de recherche.
Figure 3.20. Répartition des profits entre les
différentes catégories d'acteurs des chaînes de valeurs
manioc
Sources : Graphique Excel de nos données de recherche.
D'une manière générale, les
résultats obtenus au plan financier sont compatible avec ceux obtenus
par plusieurs auteurs. C'est le cas par exemple, de Ouedrago (2010) montre que
le manioc vendu sur les marchés ruraux et urbains régionaux est
déjà une culture rentable au Burkina Faso. L'exportation
(essentiellement vers l'Europe) permet d'augmenter la valeur ajoutée
d'au moins 40
69
%, en dépit des commissions prélevées par
les intermédiaires de la chaîne. En revanche, les risques sont
nettement plus élevés, ainsi que les coûts -de transport,
conditionnement, etc.- et le savoir-faire exigé pour
pénétrer le marché mondial et satisfaire aux exigences de
la qualité des consommateurs européens.
Par ailleurs, Soule, Aboudou, et al. (2013) dans leur
étude appliquée au Bénin montrent que les systèmes
de production de manioc sont financièrement rentables. Cependant, ils
mentionnent cependant que la plus grande contrainte à la
rentabilité de la chaîne de valeur manioc est qu'elle mobilise une
main d'oeuvre relativement peu qualifiée. En effet, la main-d'oeuvre
familiale est dominante dans les exploitations et est utilisée pour
toutes les opérations culturales et de transformation
post-récolte. Elle est suivie de la main-d'oeuvre salariée. Les
femmes sont les principaux acteurs au niveau des maillons transformation et
commercialisation. Elles représentent plus de 70 % de l'ensemble des
chaines de valeur, avec une pointe de plus de 85 % aux niveaux des segments de
transformation et de distribution du produit.
Il en est de même d'Amoussouhoui (2009) qui a
également montré que les systèmes de culture et la
superficie emblavée de manioc peut dans une large mesure
déterminer la rentabilité financièrement de la
filière. Cette dernière étude a également permis de
conclure que la manière dans laquelle les acteurs s'organisent pour
produire, transformer et commercialiser les produits de manioc peut avoir des
effets sur la rentabilité de la filière manioc.
En ce qui concerne le manioc vendu dans les villes, Floquet et
Mongbo (1998) ont montré que la détermination du prix est
influencée par certains facteurs que sont : la distance entre le lieu de
la transaction et la route principale, la disponibilité physique du
produit dans le milieu, le besoin de liquidité du producteur. Cette
forme de commercialisation met le producteur dans une position de faiblesse qui
ne permet pas toujours de négocier à juste titre dans les
transactions. Cette forme de commercialisation met le producteur dans une
position de faiblesse qui ne l'arrange pas toujours dans les transactions. Pour
pallier cette faiblesse, les paysans de certaines localités se
regroupent en créant un marché temporel sur un site du village.
Cette pratique permet dans certains cas d'obtenir un prix un peu plus
élevé par rapport au prix bord champ. Mais comme le manioc est un
produit très périssable, il arrive que les acheteurs
(essentiellement les transformatrices) jouent sur le temps pour faire baisser
les prix. Ce qui fait que vente bord du champ prédomine parce que le
producteur a encore la possibilité de ne pas déterrer toute sa
production.
70
6.3 Stratégies pour le développement des
différentes chaînes de valeurs
Les stratégies de développement des
différentes chaînes de valeur proposées dans cette section
découlent globalement des analyses faites dans les sections
précédentes. Ces stratégies sont définies en
fonction des différentes catégories d'acteurs. Ainsi, au niveau
des producteurs, il paraît déterminant de maintenir leur
motivation en oeuvrant pour l'augmentation de la valeur ajoutée dans les
différentes chaînes de valeur. Ceci passera par la
réduction des coûts de production au champ et
l'amélioration de la qualité des produits de manioc
transformés à savoir la farine de manioc, le chikwangue et le
foufou de manioc pour que le groupement de Buzi soit plus compétitif par
rapport aux groupements producteurs de la sous-région.
Toujours au niveau de la production, il s'agira de :
? Mettre en place des stratégies de production et de
distribution équitable des semences améliorées des
boutures de manioc. L'épuration des anciennes variétés et
l'introduction de variétés plus performantes est indispensables.
A cet effet, il revient à la Recherche agricole (notamment le
Système National de Recherches Agricoles) de mettre l'accent sur les
travaux d'amélioration variétale. La création d'un
laboratoire de multiplication rapide des boutures améliorées de
manioc serait une solution recommandable. Il serait aussi important d'appuyer
les multiplicateurs de boutures améliorées, notamment en
matière de formation et autres facilitations (accès au
crédit) afin de leur permettre de mettre à la disposition des
producteurs des boutures en qualité et en quantité suffisante
;
? Promouvoir des structures de fourniture d'intrants
spécifiques ; les ONGs et Associations. Les défis à
relever à ce niveau et qui paraissent déterminants pour
l'accès des producteurs de manioc à l'engrais porteront en
premier lieu sur la mise au point par la Recherche de formules
spécifiques d'engrais et de machine agricole (tracteurs) suivant les
zones favorables à la culture de manioc (MAEP, 2011). En outre, un
mécanisme souple devra être mis en place afin de faciliter
l'approvisionnement et la distribution des engrais et autres types
d'intrants.
? Renforcer le niveau technique et de gestion des producteurs.
Il s'agira ici de renforcer l'appui conseil aux producteurs afin qu'ils
produisent des maniocs à variétés
préférées des consommateurs. L'accent devra aussi
être mis sur le renforcement des capacités des producteurs et des
agents d'encadrement. A cet effet, l'élaboration de
référentiel technico-économique sur le manioc s'impose.
? Renforcer la gestion des organisations de producteurs de
manioc (Association GALA et Association des producteurs de manioc de
Buhamba);
71
> Mettre en place des automobiles pour faciliter le
transport des produits vivriers des zones de production vers le marché.
Cela permettra de réduire le coût de commercialisation et
améliorer les profits des acteurs intervenant dans les chaînes de
valeurs.
Au niveau de la transformation, il convient de :
V' Renforcer les capacités techniques des acteurs de la
transformation. Les actions à mener portent sur l'accès des
transformateurs à des formations sur (i) les techniques de
transformation, (ii) le respect des normes de qualité, et (iii) la
formation des promoteurs à l'utilisation et à la gestion des
équipements de transformation.
V' Faciliter l'accès aux équipements performants
;
V' Appuyer l'installation des infrastructures de conservation des
produits.
Ces actions appellent une collaboration étroite avec le
Ministère de l'Industrie et du Commerce du Sud-Kivu et le réseau
des transformateurs des produits agricoles.
Au niveau de la commercialisation, on devra :
V' Renforcer les capacités techniques des
commerçants ;
V' Renforcer la promotion des produits dérivés,
chikwangue en particulier ;
V' Faciliter l'accès au transport par bateau pour les
zones productrices proche du lac. Cela permettra de réduire les noyades
et d'exporter des grandes quantités ;
V' Prévoir des camions frigorifiés pour la vente
de manioc frais dans les parkings, ce qui permettra le transport des
marchandises dans de bonnes conditions.
V' Acquérir des équipements et emballages
appropriés pour le conditionnement, cela pourra se faire grâce
à l'appui de l'IITA, INERA, World Vision et ACF par leurs
différents projets et programmes intervenant sur les filières
agricoles, etc. ;
V' mettre en place une politique d'unicité ou
d'uniformisation du prix d'achat au producteur sur toute l'étendue du
territoire national ;
V' Instauration de système de vente groupée ou
de création d'une structure de commercialisation des produits
dérivés de manioc. L'objectif visé ici est de rendre le
produit disponible à une période donnée ce qui
faciliterait les achats de groupes ou consensuels c'est-à-dire des
producteurs qui mènent les opérations culturales presqu'au
même moment pour faciliter la commercialisation (Rapport World Vision sur
le compte rendu des intervenants dans les chaînes de valeurs dans le
territoire de Kalehe, 2009).
Au niveau de la filière en général, il
faut :
V' Faciliter l'accès au crédit en créant
dans le milieu rural les institutions de micro crédit aux exigences
adaptés des pauvres;
72
V' Renforcer les capacités des acteurs sur la notion de
pratiques culturales et des semences performantes pour des milieux
donnés ;
V' Renforcer la recherche action dans le secteur pour mettre
à leur disposition des producteurs des paquets technologiques sur
lesquels les appuis conseil devront se fonder ;
V' Définir et mettre en oeuvre une politique de
promotion et d'accompagnement de la filière.
V' Asseoir une bonne gouvernance dans les différentes
chaînes de valeur. Cette exigence demande que les acteurs à qui
sont dévolues les fonctions à quel que niveau que se soit le
fassent avec efficacité et diligence. En effet, la notion de
chaîne de valeur exige une certaine solidarité entre les divers
acteurs qui interviennent dans la chaîne de valeur. Il en découle
qu'au sein de la chaîne de valeur le principe de partage des gains et
pertes par tous les acteurs et ce au prorata des moyens mis en oeuvre par
chacun soit accepté de tous.
73
CONCLUSION GENERALE
Au terme de la présente étude on peut retenir
que toutes les chaînes de valeurs de manioc dans le groupement de Buzi
sont rentable aussi bien au plan financier que économique. Cependant, la
rentabilité de chaque acteur dépend de la chaîne dans
laquelle il se situe. La comparaison des différentes chaînes de
valeur nous a conduit à constater que la chaîne de valeur manioc
séché pour le marché local, la ville de Goma et de Bukavu
était la plus rentable où les producteurs étaient
recevaient plus des gains 14 899 057 FC et 12 96 4574 FC respectivement en
valeurs ajoutées et en profit que les deux autres acteurs. Le calcul des
ratios valeurs ajoutées-consommations intermédiaires et
Profit-coûts totaux de la chaîne de valeur manioc nous a permis
d'en extraire les conclusions selon lesquelles la rentabilité
économique des producteurs dans la chaîne de valeur farine de
manioc pour le marché local et urbain (Goma et Bukavu) devenait encore
positif ; 1 FC investis dans cette chaîne rapportait aux producteurs un
gain de 4,46136 FC et 2,56481 FC en valeur ajoutée et en profit mais
moins que pour d'autres acteurs. La chaîne de valeur manioc
séché semble être rentable économiquement et
financièrement mais dans cette chaîne de valeur, le gain que
procure cette chaîne de valeur aux producteurs est de zéro (0).
Les chaînes de valeurs dans lesquelles on peut consentir les
investissements afin de générer des revenus aussi bien pour les
parties prenantes que pour les acteurs de la chaîne de valeur sont celles
relatives à la vente de manioc séché sur les trois
marchés et de chikwangue pour le marché local.
74
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
1) APED (2013) Rapport sur le diagnostic participatif
villageois, territoire de Kalehe. Page 39
2) Awa Faly Ba Mbow et al. (Juin 2013).
Chaînes de valeur et nouveaux marchés agricoles émergents,
volume 29 n°2, p. 2
3) Balika, (1012). De l'exploitation agricole individuelle
vers une agriculture entrepreneuriale en milieux ruraux du Sud-Kivu.
4) Balomba, (Août, 2013). Filière
vivrière paysanne du Bas-Congo : acteurs, fonctionnement et performance
P.2-6
5) Bugandwa (2014), cours des théories et pratique de
sondage
6) Calvosa, (2008). Les potentialités de
commercialisation du manioc dans les marchés CEMAC Kaplinsky,R., Morris,
M., (2001). A Handbook for Value Chain Research. Working Paper
Prepared for the IDRC. Institute for Development Studies, Brighton, UK.
113p.
7) Chausse, Kembola et Ngonde, (2012) L'Agriculture :
Pierre Angulaire de l'Economie de la RDC, p. 3
8) Diancoumba, (2008). Le diagnostic actualisé de la
filière manioc pour une analyse de la chaîne des valeurs
ajoutée
9) FAO, (2008). Challenges of Agribusiness and Agro
Industries Development. Background paper prepared for the 20th session of the
FAO Committee on Agriculture, Rome, 25 -28 April 2007.
10) FAO, (2009). Deuxième rapport national sur
l'état des Ressources Phylogénétiques pour l'Alimentation
et l'Agriculture en République Démocratique du Congo (RDC).
11) Ibrahima Sow (Avril 2006), Etat des lieux de La
filière fruits et légumes au Sénégal.
12) Kingsbury (2010), Questions de fond relatives aux chaines
de valeur, aux opportunités et à la croissance: rôles des
projets financés conjointement par le FIDA, p 13.
13) Kingsbury, (2010) Questions de fonds relatives aux
chaines de valeur, aux opportunités et à la croissance:
rôles des projets finances conjointement par le FIDA
14) Kit, MaLi et IIRR (2006). Chain empowerment:
supporting African farmers to develop markets. Royal Tropical Institute,
Amsterdam, Faida Market Link, and International Institute of Rural
Reconstruction, Nairobi, 201p.
15) Miller et Linda (2013), Financement des chaînes de
valeur agricoles : outils et leçons
16) Mungamba (2013), Rapport de l'étude
complémentaire des chaines des valeurs et revue institutionnelle des
FBAS dans territoire de Kalehe réalisée par CARG
KALEHE/partenaire projet JENGA JAMAA II.
75
17) Rapport ADRA, World Vision/Minova, (Août, 2014).
Stratégie d'appui à la promotion de la chaine de valeur Maïs
en territoire de Kalehe, Uvire et Fizi, p. 4
18) Rapport World Vision, compte rendu de l'atelier des
intervenants des chaines de valeur organise à Minova du 25 AU 26 MARS
2015
19) RD Congo, Note de politique agricole, Avril 2009.
20) RDC, Ministère de l'Agriculture et du
Développement rural (2011). Intensification de l'agriculture
vivrière en RDC dans le contexte du programme REDD.
21) RDC, Ministère de l'agriculture et du
développement rural, Stratégie sectorielle de
l'agriculture et du développement rural, Mars, 2010.
22) RDC, Ministère de l'agriculture pêche et
élevage, (2010). Plan Stratégique de Relance du Secteur
Agricole (PSRSA). Version Finale, 108p.
23) Schall N. and Becker M., (2001) Method Finder,
Practitioner's guide: Strengths, Weaknesses, Opportunities and Threats (SWOT).
7p. GTZ-BMZ, op-cit:
http://www.methodfinder.net
24) Sincère, (2013). Filière manioc dans la
plaine de la Ruzizi : cas des localités et cités de Luberizi,
Kamanyola, Songa et Luvungi.
25) Sissinto, E. (2005). Analyse de la rentabilité
financière et économique des systèmes de production de
l'ananas au Bénin. Mémoire du Diplôme d'Etude Approfondie
(DEA), Université d'Abomey-Calavi, Bénin. 85p.
26) Soda, S. (Mars 2013). Analyse de la chaîne de
valeur du chou pommé (brassica oleracea) dans la zone des Niayes du
Sénégal, p. 11
27) Sohinto, D. (2008). Analyse de la rentabilité
économique des chaînes de valeur ajoutée de l'ananas au
Bénin. Rapport de consultation.
28) Soule, Aboudou, Gansari, et al, (2013). Analyse de la
structure et la dynamique de la chaine de valeur manioc au Bénin.
29) Tidjani-Serpos, A. (2004). Contribution de la production
de manioc à l'amélioration des conditions de vie des producteurs:
cas des Communes d'Abomey-Calavi et d'Allada dans le département de
l'Atlantique (Sud-Bénin). Thèse d'Ingénieur Agronome 116
p.
30) Tomen, Chaînes de valeur agricole et
opportunités de développement pour la promotion de la
sécurité alimentaire en Afrique de l'Ouest, 2014, p. 5
31) Tougma et al. (2008). Organisation du maillon de
transformation d'attiéké au Burkina.
32) USAID, « value chain program design: promoting
market-based solutions for MSME and industry competitiveness.» October,
2007
33) Wade, I. (2009). Systèmes d'information de
marché, coordination et gestion des risques dans les filières
agricoles : cas des produits maraîchers au Sénégal.
76
A
ANNEXES I : QUESTIONNAIRE DE RECHERCHE
a) Producteurs
I. Identité du producteur enquêté
Nom, Post-nom et prénom :
Activité professionnelle: Agriculteur: Commerçant:
Enseignant :
Fonction publique : autres à préciser :
Localité :
Type d'acteurs : II. Connaissance sur la situation
économique de l'enquêté 1. Avez-vous votre
propre champ ? Oui :
|
Non :
|
V' Si oui, comment l'utilisez-vous ?
? Vous le mettez en valeur seul :
? Vous le donner en location :
V' Si non, comment accédez-vous à la terre et sous
quelles conditions ?
1) Location : Montant de location :
2) Métayage : Condition de métayage :
3)
Non :
Superficie :
Héritage :
2. Pratiquez-vous la culture des maniocs ? Oui
:
V' Si oui, pouvez-vous en estimer la superficie emblavée ?
V' Si non, pourquoi ?
3. Source de financement de l'activité
:
a) Financement propre
b) Crédit agricole
c) Fonds propre plus crédit
d) Aide humanitaire :
e) Autres à préciser :
4. Comment s'organise votre système de production
?
a) Je produis individuellement.
b) Organisé en coopératives agricole
5. Pourquoi produisez-vous le manioc ? a) Pour
la consommation du ménage ;
B
b) Pour le marché
c) Pour la consommation et le marché
d) les maniocs ont un rendement meilleur
e) Autres à préciser
6. Main d'oeuvre utilisée :
a) M.O familiale
b) M.O salariale
c) combinaison de la M.O familiale et salariale
d) Groupe d'individus ou communauté
e) Combinaison de la M.O familiale et groupe de laboureurs ou
communauté
f) Combinaison du groupe de laboureurs ou communauté et
M.O salariale
g) Tracteurs : prix d'usage équipement
y' Nombre de familier utilisé dans l'exploitation :
1) Nombre d'enfants : 2) Nombre des femmes : 3) Hommes :
y' Mains d'oeuvre salariale : et prix unitaire de la M.O
journalier :
7. Les différentes opérations de
productions
A Préparation du terrain
? défrichement :
? labour :
A Achat et transport bouture :
A plantation des boutures :
A Achat et épandage d'engrais :
A Sarclages :
? Premier sarclage (montant) :
? Deuxième sarclage (montant) :
? Troisième sarclage (montant) :
A déterrage (montant):
A Ramassage (montant) :
A garde (montant) :
A nettoyage (montant) :
8. Quelle est la quantité réalisée
après production : A Quantité :
9. Où vendez-vous votre production ? a)
Au champ
C
b) Sur le au marché local
c) A Goma
d) Bukavu
10. Comment tu gère ta production ?
a) Tu la consomme
b) tu le vends
c) tu vends une partie et tu consomme une autre partie V'
Quantité consommée :
V' Quantité vendue
11) Dans quel état vendez-vous votre production
?
a) A l?état frais
b) Après séchage
c) Après transformation
V' Si tu le transforme :
+ Quantité transformée :
+ En quoi le transformes-tu ?
En farine de manioc
En chikwangue
En foufou de manioc pour la vendre
V' Prix unitaire de transformation
V' Quantité réalisée après
transformation
V' Prix unitaire de transport lié à la
transformation du produit
V' Autres charges liées à la transformation
12) Autres charges poste récolte
A Transport des produits vers le marché (montant):
A Emballage (sacs, paniers, etc.) :
A Taxes payée
13) Quelle est la production réalisée
(pour celui qui a transformé le manioc) et vendue ainsi que le prix
unitaire de vente ?
D
Désignation produit
|
Quantité vendue
|
Prix unitaire de vente
|
Lieu de vente
|
a) Manioc frais :
|
|
|
|
b) Cosette
|
|
|
|
c) farine de manioc
|
|
|
|
d) Chikwangue
|
|
|
|
e) Foufou de manioc
|
|
|
|
|
14) Quelles sont les variétés
utilisées pour produire ? V' Semences améliorées
des boutures ?
V' Anciennes semences ?
15) Quel moyen de transport utilisez-vous pour amener les
produits vers le lieu de vente?
1) Sur le marché local : V' Autos
V' Boat
V' trottinette V' Personne
2) Sur le marché urbain :
a) A Goma : V' Autos V' Boat
V' Autres à préciser .
b) Bukavu :
V' Autos V' Boat
V' Autres à préciser .
16) Equipement de production
V' Houe (quantité : ) (prix unitaire : )
V' Aratoire :
V' Tracteurs :
V' Autres matériels :
? Autres charges: - Durée de vie de l?équipement
:
- Intérêt payé en cas de financement par le
crédit :
- Impôt payé
E
17) Quelles sont les difficultés auxquelles vous
vous heurter dans l'exercice de vos activités ?
1) Manque de moyen de transport
2) Manque de financement
3) Manque des intrants
4) Autres à préciser
18) Quelles sont les relations que vous entretenez avec
les autres acteurs ?
1) De la même branche
2) Avec les autres acteurs n'intervenant pas directement dans le
secteur production de manioc: IMF, l'Etat, ONG, etc. (A répondre au
verso de la page)
b) Transformateurs
I. Identité du transformateur
enquêté
Nom, Post-nom et prénom :
Sexe : Localité :
|
Age : ans
|
|
|
II. Connaissance sur la situation économique de
l'enquêté
11. Transformez-vous le manioc ? Oui :
|
|
Non :
|
V' Si oui, en quel produit?
a) En farine:
b) En shikwangue
c) Foufou de manioc
12. Combien vous ont couté l'acquisition et
l'installation de l'équipement utilisé ? V' Coût
d'acquisitions machine : V' Coût d'installation machine :
13. Quelle est la durée de vie probable de votre
équipement de transformation ? Durée de vie (en nombre
dannée) :
14. Quelle est la source de financement de votre activité
?
? Financement personnel
? Recours à une banque ou IMF
? Partenaire divers
? Financement partagé (Fond propre plus crédit)
? Pour les transformateurs de manioc en farine (meunier)
:
F
15. Quels sont les matières et fournitures que vous
utilisez pour la transformation ?
? Matières et fournitures utilisés ainsi que
leurs prix d'acquisitions
:
16. Combien supportez-vous en termes des frais de fonctionnement
de votre équipement :
? Nombre de personne : Salaire unitaire :
? Carburant : Nombre de litre utilisé mensuellement: Prix
unitaire : ? Autres charges de fonctionnement :
17.
Pouvez-vous estimez la quantité transformer
mensuellement ainsi que le prix unitaire de transformation ?
? Quantité transformée en kg:
18. Autres charges :
- Frais d'amortissement du capital investis (épargne pour
sur les fonds investis) :
- Charges de la dette (Montant d'intérêt
payé) :
- impôts et taxes payés :
- Intérêt payé en cas de financement de
l'activité par crédit :
? Pour les transformateurs de Shikwangue
19. Où vous approvisionnez-vous et quelle
quantité vous aviez-vous approvisionnée et à quel prix?
? Dans le champ des producteurs :
? Quantité : Prix unitaire : ? Dans les marchés
locaux
? Quantité : Prix unitaire :
20. Combien avez-vous payé en termes de frais de
transport ?
? Du lieu d'approvisionnement vers le lieu de transformation
: ? Du lieu de transformation vers les lieux de vente : ?
Autres coût liés à la transformation :
Coût de stockage et de conservation (dans l'eau) :
Main-d'oeuvre de transformation (en foufou) :
21. quelle quantité avez-vous réalisée et
à quel prix l'aviez-vous vendue ? ? Quantité transformée
:
? Prix unitaire :
G
A Autres charges :
- Pertes après transformation : Nombre de Kg :
- Taxe :
- Frais de commissions :
- Coût de stockage des produits finis :
22. Quelles sont les relations que vous entretenez avec les
autres acteurs ?
A De la même branche :
A Avec les autres acteurs n'intervenant pas directement dans le
secteur transformation
de manioc en Shikwangue : IMF, l'Etat, ONG, etc.
c) Commerçants
I. Identité du commerçant
enquêté
Nom, Post-nom et prénom :
Sexe : Localité :
|
|
Age : ans
|
|
|
|
II. Connaissance sur la situation économique de
l'enquêté
23. Vendez-vous le manioc ? Oui :
|
|
Non :
|
V' Si oui, où vous approvisionnez-vous et sur quel
marché le vendez vous ? A Sur le marché local:
A Au champ des producteurs :
24.
Source de financement de l'activité : V'
Financement propre : V' Crédit agricole : V' Aide humanitaire : V' Fond
propre plus crédit :
V' Autres à préciser :
25. Dans quel lieu vendez-vous vos produits : A
Marché local
A En ville : Goma Bukavu :
26. Quelle quantité vous approvisionnez- vous et
à combien l'aviez-vous acquise ? A Quantité achetée (en Kg
ou en nombre des paniers) : A Prix unitaire :
27. Quels types des produits de manioc vendez-vous ?
A Manioc Frais
H
A Cossettes de manioc (manioc séché et non
transformé)
A Farine de manioc A Shikwange
A Autres à préciser
28. Combien avez-vous payé en termes de frais de transport
?
V' Du lieu d'approvisionnement vers le lieu de ventre (marche)
:
V' Du lieu d'approvisionnement vers le lieu de transformation :
FC, et du lieu
de transformation vers le lieu le marché : FC
29. Combien ça vous a coûté de transformer le
manioc ? V' En farine :
2) Quantité transformée :
3) Prix unitaire :
4) Pertes après transformation :
5) Coût de stockage des produits finis V' En Shikwange
:
· Conditionnement (emballage)
· Main-d'oeuvre :
· Stockage dans l'eau des maniocs frais
· Autres frais
30. Quantité réalisée et vendue
après transformation ainsi que le prix unitaire de vente du
produit.
A Quantité réalisée et vendue :
A Prix unitaire :
31. Autres charges :
· Frais de commissions :
· Coût de stockage des produits fins :
· Pertes après transformation :
· Charge de la dette (intérêt payé)
:
· Taxe :
· Intérêt payé (en cas de financement
par crédit) :
· Emballages des produits
· Autres charges (citez-les et donner respectivement le
montant déboursé)
32. Quelles sont les problèmes que vous avez dans
l'exercice de vos activités ?
33. Quelles sont les relations que vous entretenez avec les
autres acteurs ? A De la même branche :
A Avec les autres acteurs n'intervenant pas directement dans le
secteur commercialisation de manioc: IMF, l'Etat, ONG, etc.
d) Consommateurs
I. Identité du consommateur
enquêté
Nom, Post-nom et prénom :
Niveau d'étude : primaire : secondaire : Universitaire
:
Etat civil : célibataire : Marié : veuf (Ve) :
Divorcé : Localité :
II. Connaissance sur la situation économique de
l'enquêté
34. Consommez-vous le manioc ? Oui :
|
|
Non :
|
36. En plus des ces produits, serez-vous prêt à
vous procurer ces autres produits de manioc, si une fois ils étaient
apportés à votre disposition ?
? Si oui, quelles dépenses allouez-vous à la
consommation de ces produits ?
Produits Manioc frais
|
Quantités
|
Dépenses allouées à
l'acquisition du produit
|
Cossettes de manioc
|
|
|
Farines de manioc
|
|
|
Shikwangue
|
|
|
Foufou de manioc (dans les restaurants ou
gargotes)
|
|
|
? Si non, pourquoi ?
- Tu ne le préfère pas comme produit :
- Les produits de manioc coûtent chers :
- les produits de manioc vous provoquent des maladies
- Autres à préciser :
35. Combien dépensez-vous en moyenne par jour dans
l'allocation de ces produits pour l'alimentation de la famille ?
J
A Pain fait à base de manioc : - Oui :
- Non :
A Biscuits fait à base de manioc : - Oui :
- Non :
A Gâteau fait à base de manioc : - Oui :
- Non :
A Autres à préciser :
37. Quelles sont les relations que vous entretenez avec les
autres acteurs ?
A Avec les autres consommateurs :
A Avec les autres acteurs : IMF, l'Etat, ONG, etc. e)
Transporteurs
I. Identité du transporteur enquêté
Nom, Post-nom et prénom :
Sexe :
|
Age : ans
|
Localité : II. Connaissance sur la
situation économique de l'enquêté 38.
Transportez-vous le manioc ? Oui :
|
Non :
|
V' Si oui, en quelle destination les amenez-vous?
A Goma: A Bukavu :
39. Quelle est la source de financement de votre activité
?
? Financement personnel
? Recours à une banque ou IMF
? Partenaire divers
? Financement partagé (Fond propre plus crédit)
40. Quels sont les autres produits que vous transportez en plus
des produits de manioc ?
41. Combien vous ont couté l'acquisition et l'installation
de l'équipement utilisé ? V' Coût d'acquisitions de
l'équipement de transport :
V' Autres coûts supportés dans l'acquisition de
l'équipement :
A Frais de commission :
K
A Frais de dédouanement :
A Frais d'enregistrement à l'association (ACCO ou ASALAKI)
: A Frais des documents :
A Autres frais :
42. Quelle est la durée de vie votre équipement de
transports ? Durée de vie en année :
43. Combien supportez-vous en termes des frais de fonctionnement
de votre équipement :
? Main d'oeuvre : nombre des personnes employées :
Salaire unitaire :
? Carburant : Nombre de litre utilisé : Prix unitaire
: ? Autres charges de fonctionnement :
44. Autres charges :
- Frais d'amortissement du capital investis (épargne pour
sur les fonds investis) :
- Charges de la dette (Montant d'intérêt
payé) :
- impôts et taxes payés :
- Intérêt payé en cas de financement par
crédit :
- Autres charges :
45. Pouvez-vous estimer la quantité de manioc
transportée et ceux des autres produits ainsi que le prix unitaire de
transformation ?
4 Quantité de manioc transportée
par caractéristiques et prix y afférents:
En dollar
En franc
congolais
Prix unitaire payé
Produits de manioc transportés
Quantité de manioc transportée
Manioc frais
Cossettes de manioc
Farine de manioc
Shikwangue
A Avec les autres acteurs n'intervenant pas directement dans
le secteur transport des produits vivrier (manioc) : IMF, l'Etat, ONG,
agriculteurs etc.
4 Autres produits vivriers transportés
(les citer et donner leurs prix unitaire de transport) :
Quelles sont les difficultés auxquelles vous avez dans
l'exercice de votre activité ?
Quelles sont les relations que vous entretenez avec les autres
acteurs ? A De la même branche :
L
ANNEXE II : Graphiques des ratios de la valeur V.A-CI
et de Profit-CT
Figure 3.21. Répartition des ratios de la V.A
et C.I entre les différentes catégories d'acteurs des
chaînes de valeurs manioc.
Sources : Graphique Excel de nos données de recherche.
Figure 3.22. Répartition des ratios de profit
et Coût total entre les différentes catégories d'acteurs
des chaînes de valeurs manioc.
Sources : Graphique Excel de nos données de recherche.
M
ANNEXES III : LES DIFFERENTS PROJETS ET PROGRAMMES
POUR DEVELOPPER L'AGRICULTURE CONGOLAISE.
3.1. Plan intérimaire de relance agricole
(1966-1972)
Six ans après l'accession à la
souveraineté nationale et un an après le coup d'Etat militaire de
1965, il fut créé un Haut Commissariat chargé de la
planification nationale. Celui-ci mit au point une "étude d'orientation
pour la relance agricole" et convoqua une « Commission consultative »
pour l'Agriculture au niveau national, qui fut chargée de
réaliser le plan de développement agricole du pays.
Cette Commission constituée des
délégués de l'Administration, de la
Fédération des Entreprises du Congo et de la FAO, lança un
plan qui ne dépassa pas le stade des tiroirs. On y relève des
insuffisances majeures de conception ci-après :
y' absence de participation régionale (pas des
représentants)
y' absence de cohésion nationale
y' moyens très indirects de dialogue avec les producteurs
agricoles
y' faiblesse de l'administration
y' absence de volonté politique
3.2. Programme Agricole Minimum (1980-1981)
Après la politique désastreuse de
"nationalisation" appelée "Zaïrianisation" qui a consisté
à céder à quelques nationaux ayant une entrée dans
les allées du pouvoir, l'activité des secteurs primaire
(agriculture) et tertiaire (commerce et services), jusque là aux mains
des opérateurs économiques étrangers, le pays se trouva
confronté à une crise alimentaire profonde et à la
flambée des prix des denrées alimentaires de première
nécessité.
Le programme agricole minimum se borna à quantifier la
production de certaines spéculations retenues dans le cadre des cultures
vivrières comme priorités, par entités provinciales.
3.3. Plan de relance agricole 1982-1984
Le Plan de Relance Agricole (1982-1984), tout en s?appuyant
sur le diagnostic des problèmes propres au secteur agricole
détermina des objectifs quantifiés de production agricole par
provinces, mais négligea la vision de référence du
métier de l'agriculteur se caractérisant notamment par :
N
y' non prise en compte de l'avenir des projets, après
l'arrêt du financement extérieur ; y' non association des
communautés rurales au processus de prise de décisions dans y'
l'élaboration, et l'exécution des projets ;
y' non association des cadres nationaux à la gestion des
projets ; y' suivi insuffisant des ressources budgétaires.
y' multiplicité des projets ayant parfois les mêmes
objectifs.
Les objectifs du Plan de Relance Agricole 1982-1984 n'ont pas
été atteints. Les grandes orientations du Plan se retrouveront en
1986 dans le programme « d'Autosuffisance alimentaire ».
3.4. Programme d'Autosuffisance Alimentaire (PRAAL
1987-1990)
Le Programme d'Autosuffisance Alimentaire visait à
atteindre, dans le temps, l'objectif d'autosuffisance alimentaire en encadrant
les provinces à haute productivité vivrière, surtout en
maïs et en riz.
Les territoires PRAAL sont retenus en fonction de leur haute
productivité, des habitudes alimentaires et de la proximité des
centres de consommation.
Le Programme d'Autosuffisance Alimentaire disposera pour sa
réalisation de 3 types d'instruments :
a) les structures d'encadrement agricole ;
b) les Petites et Moyennes Entreprises Agricoles (PMEA) ayant
une capacité technique et organisationnelle requise ;
c) les services de vulgarisation agricole de l'Etat.
Ce programme n'a pu atteindre les objectifs fixés, en
raison de :
+ insuffisance de l'encadrement ;
+ absence de suivi du programme par l'autorité centrale
;
+ absence d'une structure mise en place pour recouvrer les
crédits en nature accordés aux
paysans sous forme de matériels agricoles ;
+ le fait de subventions accordées d'une manière
sélective et en fonction de la stature de
politiciens ;
+ insuffisance du financement effectif du programme ;
+ absence d'un programme de réhabilitation et d'entretien
régulier des routes d'intérêt
national et de desserte agricole ;
+ absence de la recherche agronomique
La désarticulation du couple Bailleurs - Etat
Congolais, est donc la cause de l'échec de ce programme. De plus, le
Programme PNSAR a été conçu et mis en oeuvre dans un
environnement
O
? faiblesse de la vulgarisation.
3.5. Plan directeur du Développement Agricole et
Rural (1991-2000)
Aucune action prévue dans ce plan n'a été
réalisée car son lancement a coïncidé avec le vent de
la libéralisation politique et le désordre institutionnel qui va
s'installer à partir de 1991.
3.6. Programme National de Relance du Secteur Agricole et
Rural « PNSAR » (1997-2001)
Ce programme a été conçu sur base de
l'approche-programme adoptée par l'Assemblée
Générale des Nations Unies en début de la décennie
1990.
L'objectif général poursuivi visait à :
? assurer à toutes les couches sociales la
sécurité alimentaire, ce qui implique de permettre à la
population d'accéder à une alimentation équilibrée
en quantité et en qualité et de produire et exporter les produits
compétitifs en tenant compte de leurs avantages comparatifs ;
? alléger la pauvreté des populations par
l'amélioration de leurs revenus en assurant une augmentation de la
productivité du secteur, ce qui permettra l'accès aux services
sociaux de base (éducation, santé, eau potable, énergie,
habitat adéquat) ;
? dégager un surplus de production à mettre
à la disposition de l'agro-industrie pour ainsi créer des emplois
rémunérateurs en milieu rural et arrêter l'exode rural.
L'exécution de ce programme est nationale ; outre le
PNUD comme partenaire principal, l'on avait prévu d'autres partenaires
extérieurs et Bailleurs de fonds devant s'associer dans le cadre de
l'aide bilatérale ou multilatérale intégrant le
programme.
Dans la réalité, on constata que si plusieurs
Ministères du Gouvernement Central, furent impliqués dans
l'exécution du Programme PNSAR, aucun n'a eu un rôle défini
de manière précise.
D'ailleurs, au moment où ce programme fut mis en
chantier, le Gouvernement lança pour la même période son
programme triennal avec des objectifs pour le secteur agricole ne cadrant pas
avec le PNSAR qui a été pourtant conçu comme un Plan cadre
national.
P
sociopolitique défavorable en 1997 avec la guerre qui a
aggravé la crise économique et financière de l'Etat.
3.7. Programme triennal d'appui aux producteurs du
secteur agricole 2000-2003
Le Gouvernement, en accord avec le PNUD, a mis en oeuvre une
série d'actions à court terme, dans le but d'améliorer la
sécurité alimentaire des populations.
Cependant à la fin du programme, l'évaluation ex
post des stratégies appliquées révèle l'absence
d'impact sur le développement de différents sites d'intervention.
Les actions conduites n'ont pas eu d'effets durables sur l'accroissement et la
valorisation de la production agricole et alimentaire.
Sur le plan de renforcement des capacités, rien
n'indique l'acquisition notamment de la maîtrise des techniques de
production, de conservation et de transformation, ni l'accès facile aux
intrants et outillages et à l'organisation des circuits de
commercialisation.
Tous ces efforts n'ont pas conduit à la relance du
secteur agricole. Les résultats enregistrés n'ont pas pu assurer
la sécurité alimentaire, ni contribuer à
l'éradication de la pauvreté.
3.8. Programmes et projets appuyés par la
FAO
Programmes et projets
réguliers
Les programmes et projets de la FAO sous cette rubrique visent
essentiellement à aider la DRC à atteindre les Objectifs du
millénaire pour le développement, notamment la
sécurité alimentaire et la réduction de la
pauvreté, de même qu'une gestion durable et équitable des
ressources naturelles, en particulier l'amélioration de la gouvernance
dans le secteur forestier.
1.1. Programmes récents, en cours ou envisagés :
Programme multi- donateur manioc financé principalement
par la Commission européenne, la Belgique et l'USAID,
exécuté par la FAO et d'autres partenaires dont l'Institut
International d'Agriculture Tropicale (IITA) qui a été
interrompu, pour l'essentiel en 2004. Il avait pour objectif
l'éradication de la mosaïque du manioc, qui est en grande partie
à l'origine de la baisse de plus de 20 pour cent de la production de
cette culture dans le pays. Les acquis du programme -3 532 ha de champs de
multiplication pour une production de 83 millions de mètres
linéaires de boutures saines
1.2. Le secteur forestier
Q
de manioc- ont été maintenus en 2OO5 grâce
à l'appui financier de l'USAID et de la Suède. Le programme
agricole d'urgence, traité plus bas, comporte également des
composantes pour poursuivre la réhabilitation de cette culture de
base.
· Projet horticulture urbaine et périurbaine
financé par la Belgique et exécuté par la FAO,
commencé à Kinshasa en 2000 et qui s'est étendu depuis
à Mbanza-Ngungu, Kisangani, Lubumbashi et Likasi, avec un total de 14
000 bénéficiaires.
Ses activités comportent de petits aménagements
d'hydraulique rurale et le micro crédit.
· Projet d'appui au développement communautaire
financé par le PNUD et exécuté par la FAO. Lancé au
Katanga et au Maniema dans sa phase pilote en 2005, ce projet devra
s'étendre à l'Equateur, aux deux Kasaï et à la
Province de Kinshasa pour une durée de cinq ans, si le financement
requis est garanti. Utilisant l'approche champ école
paysanne' pour la vulgarisation, ce projet a pour objectifs le renforcement des
capacités des associations rurales, la sécurité
alimentaire et la création d'activités génératrices
de revenus.
· Radio rurale à Mbanza-Ngungu dans le Congo
Central, financé à même les ressources propres de la FAO,
fonctionne depuis 2002. Des initiatives semblables sont en cours de
préparation pour d'autres provinces. Avec l'aide de la Banque africaine
de développement, la FAO est en train de réhabiliter deux autres
radios, l'une au Congo Central et l'autre au Bandundu.
· Le programme TéléFood aide les
bénéficiaires à améliorer leur
sécurité alimentaire en appuyant les activités telle que
l'élevage familial des porcs, les micro jardins à Kinshasa, le
conditionnement du manioc, et l'apiculture.
· Appui à la restructuration du Ministère
de l'Agriculture, pêche et élevage, et appui à la
définition des politiques agricoles sur financement de la Belgique avec
notamment des contributions à la préparation du DSCRP, de
l'Examen du secteur agricole piloté par la Banque mondiale, du CAF et de
la Note d'orientation de politique agricole, entre autres. Ces contributions
couvrent également le Ministère du développement rural
· Le projet de relance de la recherche agricole et
forestière sur financement de la Commission européenne, qui vient
de démarrer pour une durée de trois ans.
Les principaux programmes et projets de développement
agricole appuyés par la FAO (dont certains sont à leur phase
pilote ou de démarrage) ont encore un impact peu perceptible sur
l'ensemble du monde rural et doivent être renforcés pour atteindre
leurs objectifs.
R
Pour assurer une gestion durable et équitable de ses
vastes ressources forestières, la FAO, grâce à un
financement PNUD, a aidé la RDC à élaborer un nouveau Code
forestier promulgué par le Chef de l'Etat en août 2002. Sous
l'égide de la FAO et sur financement de la Banque mondiale, des textes
d'application de ce code forestier sont en cours de préparation. La FAO
dirige également un groupe thématique sur les forêts qui se
réunit périodiquement pour passer en revue les interventions des
différents partenaires dans le secteur. Par le biais de ce groupe
thématique, le dialogue avec le Ministère de l'environnement
à été renforcé, s'agissant notamment de la
révision des anciennes concessions forestières et la
nécessité de respecter les normes internationales en
matière de transparence et de bonne gouvernance.
De même, le code ayant institué la
catégorie des forêts pouvant être détenues par les
communautés locales en vertu de la coutume, la FAO, sur financement de
la Belgique ainsi que dans e cadre du Partenariat FAO/Pays-Bas et du
Mécanisme pour les Programmes Forestiers Nationaux, assiste la RDC dans
l'institutionnalisation de la foresterie communautaire.
Opérations d'urgence
Les projets d'urgence, dont l'unité de coordination a
été mise en place en 1998, visent non seulement à relancer
la production agricole, mais aussi à améliorer les connaissances
des agriculteurs sur la sauvegarde des écosystèmes.
Les principaux bénéficiaires de l'appui
d'urgence agricole sont répartis dans toutes les provinces, avec une
concentration dans les provinces Orientale (Ituri), les deux Kivu et le Nord
Katanga. Ce sont : les foyers sous la responsabilité de femmes ou
d'enfants, et/ou affectés par le SIDA/VIH, les victimes de violence
sexuelle, les agriculteurs pratiquant une agriculture de subsistance, les
pêcheurs artisanaux, les réfugiés/rapatriés et
populations déplacées/retournées, les enfants mal-nourris
admis dans les centres nutritionnels, les ex combattants.
Ainsi en 2007, environ 571 000 familles vulnérables
pourront bénéficier des opérations agricoles d'urgence.
Ces dernières ont été financées à hauteur de
27 millions de dollars US de 2003 à avril 2007, pour des appels de fonds
totalisant 112,7 millions de dollars US.
Les principaux bailleurs de fonds sont la Belgique, la Suisse,
le Pays Bas, les Etats-Unis, la France, la Suède, le PNUD, l'Italie,
l'Union Européenne. Depuis 2006, la plupart des financements proviennent
du Pooled Fund (fonds communs) et/ou du CERF (central emergency response
fund).
S
Dans le cadre du PNDDR, la FAO à travers le financement
de la Banque Mondiale/Conader qui s'élève à un montant de
5 400 000 $E.-U., a lancé depuis novembre 2006, le programme
d'assistance à la réinsertion économique dans le secteur
agricole de 21 000 ex combattants répartis sur le territoire
national.
Sur financement de la Belgique, un projet régional
d'urgence couvrant la RDC, le Burundi et le Rwanda a été
lancé en février 2007 pour la prévention et le
contrôle de la grippe aviaire et le renforcement des services
vétérinaires
La stratégie d'intervention des opérations
d'urgence se développe sur trois axes à savoir :
- la réponse à l'urgence par la fourniture
d'intrants de production aux ménages affectés par la crise dont
45-60 % de familles d'enfants mal nourris en vue de promouvoir leur autonomie
alimentaire. Les résultats à atteindre sont :
o l'accès aux produits d'origine animale par la
promotion du petit élevage (cobayes, volailles) et la distribution
d'intrants de pêche ;
o l'augmentation de la production agricole du ménage
en mettant à sa disposition des outils nécessaires et des
semences vivrières de qualité pour augmenter les rendements ;
o le changement des habitudes alimentaires à travers
la diversification des régimes pour améliorer l'état
nutritionnel des ménages vulnérables ;
o la formation des familles vulnérables et des ONG
partenaires en techniques de productions agricoles.
- une réhabilitation transitoire des infrastructures
indispensables à l'auto-prise en charge des moyens de production du
matériel végétal :
o la lutte contre le virus de la mosaïque du manioc: en
dépit de la première place qu'occupe le manioc dans le
régime alimentaire du congolais, la quantité de boutures produite
et distribuée jusqu'à ce jour ne représente que 2,19% des
besoins évalués à 3 milliards de mètres
linéaires au niveau national. De 2000 à 2006, seulement 2,5% des
quelques 7 millions des ménages agricoles que compte le pays avaient
reçu des boutures saines de manioc à haut rendement.
o Multiplication et distribution de matériel
végétal adapté aux conditions agro écologiques des
zones cibles (variétés résistantes à la
sécheresse, variétés adaptés aux bas-fonds,
variétés résistantes aux maladies) :
céréales/grains, patate douce ;
o La diversification des productions du ménage par
l'introduction de nouvelles spéculations vivrières et
maraîchères dont les spéculations qui ont un
intérêt particulier au regard de leurs apports en micronutriments
;
T
o l'amélioration des dessertes agricoles terrestres et
fluviales, amélioration du système de transport et de
commercialisation des productions agricoles, la petite transformation des
produits agricoles,
- la coordination des acteurs humanitaires intervenant dans le
domaine de la sécurité alimentaire et des opérations
agricoles d'urgence pour le développement des synergies ; l'ancrage
institutionnel ; la collecte/diffusion de l'information sur la
sécurité alimentaire.
Les interventions sont réalisées en partenariat
avec le PAM, l'UNICEF, et d'autres agences des Nations Unies intervenant dans
la sécurité alimentaire, les ONG nationales et internationales
ainsi que les institutions de l'Etat (Ministère de l'agriculture et
INERA).
Si les projets agricoles d'urgence sont par nature de courte
durée -généralement de 6 mois à un an- leurs acquis
(accès des ménages vulnérables aux intrants de
qualité et leur formation en techniques agricoles) devraient être
consolidés par un processus qui faciliterait le passage des urgences
caractérisées essentiellement par une assistance gratuite et
ponctuelle, à une auto-prise en charge graduelle mais durable des
populations concernées. Ceci requiert un renforcement soutenu des
capacités à plusieurs niveaux : au niveau individuel ou des
ménages, des associations locales, des infrastructures sociales, de
l'accès aux services financiers et à d'autres ressources
productives.
3.9. Autres interventions dans le secteur agricole et
rural
Après une décennie d'interruption de la
coopération internationale, des projets agricoles de
développement rural d'envergure sont en cours démarrage ou ont
été initiés par d'autres agences multilatérales
(BAD, FIDA, Banque mondiale) et bilatérales (USAID, DFID notamment),
ainsi que des ONG et du secteur privé qu'il convient de mentionner.
La Banque Mondiale (BM) a repris la coopération avec la
RDC en 2001 en appuyant le Programme Intérimaire renforcé du
Gouvernement. En 2002, elle a mis en oeuvre le Programme Multisectoriel
d'Urgence de Réhabilitation et de Reconstruction (PMURR) dont le volet
agricole avait pour objectifs d'améliorer la situation de
sécurité alimentaire des populations rurales et de
développer une stratégie en vue d'une croissance soutenue de la
production et des revenus agricoles.
Au 31 décembre 2005, le volet agricole du PMURR a
permis la production et la distribution de 29.140 tonnes de semences
améliorées et 144.000 km de boutures saines de manioc
auprès des paysans. C'est dans ce cadre que l'examen du secteur agricole
de la RDC a été conduit et finalisé. Sur base de cet
examen, La B.M. à lancer la mise en oeuvre un projet d'appui à la
relance et de
U
réhabilitation du secteur agricole qui couvre les
districts du Nord et de Sud Ubangi, le District de la Mongala et le Pool
Malebo.
La Banque Africaine de Développement (BAD) a repris sa
coopération avec la RDC en 2002 en focalisant sur l'aide d'urgence, la
réhabilitation post conflit et le renforcement des capacités
institutionnels. Trois grands projets ont pu être mis en oeuvre à
travers des financements de la BAD. Il s'agit de : le projet d'appui à
la réhabilitation du secteur agricole et rural (PARSAR) dans les
provinces du Bandundu et du Bas-Congo (41,47 millions de US $), le projet de
réhabilitation du secteur agricole et rural dans les provinces du
Katanga, du Kasaï Oriental et du Kasaï Occidental (PRESAR, 59,04
millions de US $) et le programme régional d'aménagement
intégré du lac Tanganyika (PRAIT, 81 millions de US $). En plus
de ces projets, la BAD a lancé une étude du secteur agricole
(2,05 millions de US $) en vue d'élaborer les orientations
stratégiques du secteur agricole, les plans directeurs de
développement agricole des provinces et de formuler un programme
prioritaire de développement du secteur agricole.
Le Fonds International du Développement Agricole (FIDA)
a également repris la coopération avec la RDC en 2002 avec la
signature de l'accord de règlement des arriérés dus au
FIDA. En 2003 le FIDA a préparé une stratégie
d'intervention en RDC en vue d'améliorer la sécurité
alimentaire et l'accès aux services sociaux des populations rurales
démunies, en s'appuyant sur la transition entre l'urgence et le
développement. Avec le concours des experts nationaux, le FIDA a
préparé deux projets dont l'un est actuellement mis en oeuvre et
l'autre sur le point de démarrer. Il s'agit du programme de relance du
secteur agricole dans la province de l'Equateur (PRAPE, 22,6 millions de US $)
et du programme de réhabilitation agricole dans la province Orientale
(PRAPO, 26 millions de US $). Le financement d'un troisième projet est
finalisé depuis la fin de l'année 2008. Il s'agit du Programme
Intégré de Réhabilitation de l'Agriculture dans la
Province de Maniema (PIRAM).
Après une suspension de dix ans de coopération
avec la RDC, l'Union Européenne a renoué officiellement son
programme de coopération avec la RDC en janvier 2002. Le secteur
agricole et rural a bénéficié de cette coopération
indirectement à travers le programme d'appui à la
réhabilitation des infrastructures de base et directement à
travers le financement de plusieurs projets exécutés par la FAO
ou d'autres agences d'exécution. Il s'agit du projet «
Réhabilitation et Réintégration socioéconomique
après la guerre dans les régions de l'Est de la RDC, du projet
GCP/DRC/029/EC « Appui à la sécurité alimentaire et
la génération de revenus par l'assistance aux petits producteurs
et par une appui à l'INERA pour une augmentation durable de la
production de manioc » dans les provinces de Kinshasa, du Bas-Congo, du
Kasaï occidental, du Kasaï oriental,
V
du Nord Kivu et du Sud Kivu, du programme de «
Contribution à la relance de la production agricole » dans les
province de Kinshasa, de l'Equateur, du Bandundu et du Kivu et enfin du projet
de relance de la recherche agricole et forestière en cours de
démarrage.
La Coopération Technique Belge a également
repris après une décennie de suspension par une stratégie
de retour ver la paix qui consistait en un appui structurel pour le
redémarrage de l'environnement sociopolitique de la RDC. Le secteur
agricole a été appuyé à travers d'une part les
projets exécutés par la FAO et d'autre part le fonds
d'études et d'expertise.
Les projets exécutés par la FAO sont de deux
types, à savoir les projets de développement (« Appui au
développement de l'horticulture urbaine et périurbaine »,
« Appui à la définition des politiques de
développement agricole en RDC » et « Développement et
mise en oeuvre de la foresterie communautaire en RDC ») et les projets
d'urgence (« Renforcement de la sécurité alimentaire de
116.300 ménages des zones sensibles » et « Prévention
et contrôle de la grippe aviaire dans la régions des grands lacs
en Afrique et renforcement des capacité des services
vétérinaires »).
Comme la grande majorité des partenaires au
développement de la RDC, l'Agence Américaine pour le
Développement International (USAID) reprend sa coopération au
début des années 2000. Ses axes prioritaires d'interventions
visent le développement rural par les communautés de base, la
réhabilitation des grandes infrastructures prioritaires, la
stabilité macroéconomique, l'accès au crédit pour
le secteur agricole, la recherche agronomique et la décentralisation.
Les domaines d'interventions actuelles de l'USAID sont la culture du manioc, la
micro-finance, l'amélioration des conditions de vie et la
sécurité alimentaire. Ces interventions se font à travers
des projets de développement et des projets d'urgence
exécutés par des ONG ou des organisations des Nations unies.
Le Département Britannique pour le Développement
International (DFID) n'est pas resté inactif. Il a repris sa
coopération au début de cette décennie en focalisant sur
le rétablissement de la sécurité et la réforme de
la justice, l'appui au processus de transition, y compris la tenue des
élections démocratique, l'accès aux services de transport,
de santé et d'éducation ; l'aide humanitaire et la gestion des
ressources naturelles au bénéfice des populations congolaises.
Ses interventions en RDC ont plus que décuplé en
six ans étant donné que les dépenses du DFID en RDC sont
passées de 5,56 Million de livres en 2001-2002 à 62 millions de
£ en 20062007. Cependant ses interventions dans le secteur agricole sont
très réduites ou limitées à l'urgence.
W
L'ensemble de ces interventions porte sur des sommes
importantes qui, gérées harmonieusement, peuvent se conformer
à la déclaration de Paris (voir annexe ...) et permettre à
la RDC et ses partenaires au développement de mener des actions
ambitieuses afin d'atteindre les objectifs du millénaire pour le
développement.
En vue de palier aux lacunes du passé, de mieux
canaliser et coordonner les diverses interventions dans le secteur agricole et
rural pour maximiser les impacts escomptés, il est impérieux
d'élaborer et de mettre en oeuvre une politique publique appuyée
par une volonté clairement exprimée, assortie de mesures
concrètes dont l'application soit bien suivie sur le terrain en
partenariat avec les bailleurs des fonds et les bénéficiaires.
Toutes ces considérations justifient l'élaboration de la note de
politique, document d'orientation, de cadrage des actions du Gouvernement et
d'expression de sa vision pour le développement du secteur agricole.
Vu l'ampleur du défi à relever, et son
importance pour l'avenir du pays, il est fondamental que tous ceux qui sont, ou
se sentent concernés par le développement agricole du pays
puissent allier leurs forces, organiser et faire interagir harmonieusement tous
les programmes en cours, dans une politique claire et cohérente dans
laquelle chacun trouve sa place.
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