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Analyse de la performance de la chaàŽne de valeur manioc dans le groupement de Buzi à Kalehe.( Télécharger le fichier original )par Anelka Angélus MANENO Université Catholique de Bukavu - Licence 2015 |
Source : Etat civil de Buzi (rapport du premier trimestre, 2015) 24 La population au Buzi est constituée des groupes ethniques ci- après : y' Les pygmées (Batwa) : communément dits les premiers occupants ; ils sont aujourd'hui minoritairement représentés. y' Les Havu : Ils forment le groupe éthique majoritaire de souche bantu. Ils sont traditionnellement agriculteurs, éleveurs et pécheurs. Mais, le petit commerce occupe une place de choix actuellement dans le groupement. y' Les Hunde : ils sont rassemblés dans certaines localités. Ils s'adaptent aux habitudes des Havu mais ils conservent leur propre identité culturelle. y' Les Hutu et les Tutsi : Ils sont tous d'expression rwandaise. Leurs migrations datent de l'époque Belge (vers 1957 à 59). Ces deux ethnies vivent essentiellement des activités agro-pastorales dans les hauts plateaux. A ces groupes ethniques, s'ajoutent les groupes minoritaires suivants dans l'ordre d'importance les Bashi, les Tembo qui, historiquement, appartiennent au Buzi-Ziralo, les Nyanga, les Bembe et tant d'autres ayant fui les hostilités.
Le transport est assuré à travers les infrastructures routières en mauvais état. La voie lacustre qui ne cesse de faire des victimes par noyade entre Buzi et Goma et Buzi-Bukavu, ou Buzi-Rwanda. Les quelques habitants de Buzi disposent de véhicules (des porteurs marque FUSSO et DAIHATSU), de taxis bus et de motos. Les vélos sont ordinairement utilisés pour le transport des fardons. Les paysans les plus démunis recourent courageusement aux trottinettes (Chukudu). Sur la voie lacustre, les navettes se font par des boat (embarcations en bois) motorisées ayant remplacé les pirogues localement appelées « Enkola ou Mwalegerere». 25 Tableau 2.2 Moyen de transport des biens et des personnes dans groupement de buzi
Source : Association des chauffeurs du Congo/groupement de Buzi. N.B : En plus des vélos, trottinettes (Chukudu), motos et Daihatsu, il existe aussi le transport à dos et/ou à têtes des personnes pour amener les produits champêtres des zones de production vers le lieu d'embarcation et/ou de commercialisation. Les échanges commerciaux vont bon train au Buzi compte tenu de l'éclosion démographique, des richesses du milieu, de la situation naturelle facilitant l'accessibilité tant à l'intérieur qu'à l'extérieur. Les boutiques, les kiosques s'étalent le long des routes et sont répandus dans les quartiers. Ces maisons de vente exposent divers produits de première nécessité. Les habitants exportent du café, la banane et d'autres produits vivriers vers le Rwanda. A leur retour, ils importent les chèvres, moutons et porcs. D'autres transactions se font à l'intérieur du groupement, vers les villes de Bukavu et Goma par diverses voies. La cité de Minova est devenue distributrice des produits de la BRALIMA/ Bukavu. Tous les échanges commerciaux sont facilités par différentes monnaies, principalement le Franc congolais, le franc rwandais et surtout le dollar américain. Sur le plan communicationnel au Buzi, la majorité de l population utilise des téléphone mobile. Cela est favorisé par la couverture des réseaux des maisons Airtel, Orange et Vodacom qui arrosent le milieu. La Radio communautaire Bubandano5 émettant sur 104.5 MHZ FM joue un rôle important dans la diffusion des nouvelles locales et nationales, et surtout des communiqués divers et sketches dans le cadre de la cohabitation pacifique entre les communautés et la lutte contre le désenclavement du milieu où les radios de la ville ne sont pas captées. 5 Qui veut dire « Rencontre » 26 II.2.1.2. POTENTIALITES ECONOMIQUESLe groupement de BUZI regorge de diverses potentialités dans les domaines suivants : agriculture, élevage, pêche.
La conduite de l'élevage au Buzi est centrée sur le cheptel bovin, caprin, et ovin. L'élevage de la volaille prolifère à travers tout le groupement. Sur le plan socioculturel, la chèvre et la vache sont deux bêtes d'intérêt capital. Elles interviennent dans le règlement des affaires coutumières (dot, règlement des conflits fonciers, cérémonies et autres rites). 27 Depuis plus d'une décennie, l'élevage a été beaucoup affecté par la situation de guerre avec le pillage systématique du bétail. Maintenant que la sécurité a commencé à s'implanter, quelques fermiers ont commencé déjà à relancer cette activité, surtout vers les moyens et hauts plateaux.
L'exploitation des minerais et du bois et très pratiquée dans le groupement de BUZI. En effet, le groupement regorge de plusieurs ressources minières exploitées de manière artisanale à savoir le coltan, la cassitérite, le wolflamite, la tourmaline, etc. Le Tableau 2.4 suivant présente le cadastre minier de Buzi : Tableau 2.4 : Localités (villages) et leurs ressources minières du groupement de Buzi
Source : Rapport APED (2013) diagnostic participatif villageois, territoire de Kalehe. Page 39 28 II.2.1.3. INFRASTRUCTURES ET HABITAT
On dénombre actuellement 24 écoles primaires et 19 écoles secondaires dans le groupement non compris d'autres écoles privées. Les E.P. KITALAGA et SHANGA à Bobandana sont des écoles publiques pilotes. Le collège LWANGA de Minova sert de centre pour l'organisation des examens d'Etat. 29 D'une manière générale, les options organisées sont à équiper en mobilier et en fournitures, et à doter d'un personnel qualifié. Des institutions supérieures sont opérationnelles au Buzi comme l'ISDP, l'ISP, l'U.O, ISTC etc.
Les routes sont en délabrement total. Le groupement est traversé par la Route Nationale « Bukavu-Goma-Kisangani » jadis entretenue par l'ONG Internationale Action Agro Allemande. Aujourd'hui le tronçon Minova-Bulenga est en pleine réhabilitation sous l'initiative de la FAO et l'association des jeunes volontaires de la place. Le tronçon Kalungu-Numbi est aussi en pleine réhabilitation par l'ONG AFDEM. Le lac Kivu demeure la principale voie de communication. 30 Tableau 2.5 Situation des routes de desserte agricole dans le groupement de buzi / minova N° Axe routier Trajet/km Population utilisatrice Entretenu Par : Etat actuel
Source : Rapport APED (2013) diagnostic participatif villageois, territoire de Kalehe. Page 42 31 II.2 CADRE METHODOLOGIQUEIl est présenté dans cette section certaines méthodes utilisées dans l'analyse et traitement des données. Dans cette section, nous présentons d'abord la collecte des données, la population cible, échantillonnage et enfin les outils d'analyse. II.2.1 la population cible d'étudeLa population cible inclut l'ensemble d'acteurs intervenant dans la chaîne de valeur manioc (maillon des producteurs, des transformateurs et des commerçants des produits de manioc) dans le groupement de Buzi à qui nous souhaitons relever la rentabilité financière et économique de leurs activités. II.2.2 Collecte des donnéesLes données utilisées dans cette étude ont été collectées en deux (2) étapes complémentaires : une étape préparatoire, une étape de collecte de données primaires. L'étape préparatoire a consisté en l'état des lieux des études/travaux sur le manioc réalisés en RD Congo en particulier et dans le monde en général. Elle a permis de collecter l'ensemble des informations qui nous ont aidés à mieux cerner le contexte du sujet. Elle s'est déroulée, durant toute l'étude, au niveau de la bibliothèque centrale de l'UCB, d'autres sources d'informations (dépliants et revue sur la chaine de valeur nous attribués par le coordonnateur de l'ONG World Vision base de Minova), sur internet, etc. Cette synthèse bibliographique a porté sur : L'analyse de la documentation concernant la zone d'étude (monographie du groupement de Buzi) ; Les données statistiques sur la production du manioc en RD Congo ; les études qui se rapprochent de la thématique ont également été consultées. Elle s'est appesantie également sur la collecte de statistiques secondaires sur la filière manioc en RD Congo. Les informations collectées au cours de cette étape ont permis la confection de questionnaires pour les enquêtes quantitatives. La collecte de données primaires a constitué la seconde étape de cette étude. Elle a été faite à l'aide de questionnaires structurés. Ces derniers ont permis la collecte de données aussi bien qualitatives que quantitatives. Des enquêteurs, 4 amis qui ont au moins un niveau de gradué ont été 32 utilisés pour l'administration des questionnaires. Ils ont reçu à cet effet un briefing d'une demi-journée sur la structure du questionnaire et du genre d'enquête à mener. Cette formation a permis de passer au peigne fin tous les questionnaires et toutes les questions: chaque question a été lue et l'intention dernière celle-ci a été expliquée de long en large par le chercheur. L'administration des questionnaires a été faite en langue française et traduite en langues locales en cas de besoin par l'enquêteur. Il est à noter qu'au cours de la formation, certaines questions clés ont été traduites en langues locales, ce qui a permis la levée d'éventuelles ambiguïtés. Au total, plusieurs types de données ont été collectés en fonction des catégories d'acteurs : Ainsi, au niveau des producteurs, les données collectées portent sur : la superficie emblavée, le mode de faire valoir, les objectifs de production, les inputs (types des semences, engrais, intrants, insecticides, etc.) quantité produite, les systèmes de cultures, la main-d'oeuvre, les prix, la source de financement des activités, les différentes opérations de production, les variétés, les équipements de production (quantité, prix et durée de vie), les relations avec les autres acteurs, la période et le lieu de vente, etc. Au niveau des commerçants, nous distinguons deux types de commerçant. Il s'agit entre autre du commerçant du manioc non transformé c'est-à-dire des cossettes de manioc, manioc transformé en farine, en manioc transformé en chikwangue. A la différence des commerçants qui transforment d'abord le manioc (en farine ou en chikwangue) avant de le vendre et pour qui nous avons collecté les informations relatives au coût de transformation, les données collectées sont relatives à leurs caractéristiques sociodémographiques (sexe, âge, situation matrimoniale, etc.), aux produits commercialisés (quantité achetée, quantité vendue, prix d'achat et de vente, frais de transport), les moyens de transport, les commissions, les sources d'approvisionnement, les lieux de vente, le coût de stockage/conservation, les pertes, leurs relations avec les autres acteurs, etc. Chez les transformateurs, nous en distinguons deux : pour la farine et pour le Shikwangue. Pour le transformateur du manioc en farine (meunier), les données suivantes ont été collectées: le coût d'acquisition et d'installation de l'équipement, la durée de vie de l'équipement, l'amortissement de l'équipement, les charges de la main-d'oeuvre utilisé, types et caractéristiques des produits finals, quantité transformée, prix unitaire de transformation, etc. ; pour le transformateur de manioc en Shikwangue, les données suivantes ont été collectées : sources d'approvisionnement, le coût de transport des manioc avant transformation et autres coût liés à la transformation, les lieux de vente, les prix de vente, coût de stockage et conservation, caractéristiques socio-économiques des transformateurs et leurs relations avec les autres acteurs, aux taxes, etc. 33 Des données ont été collectées également sur les transporteurs (collecteurs) des maniocs des marchés d'approvisionnement vers les grands centres de consommation (Goma et Bukavu). Les données collectées sont relatives aux coûts d'acquisition et d'installation de l'équipement de transport, à la durée de vie de l'équipement, l'amortissement de l'équipement, la charge du personnel, aux quantités et caractéristiques des produits exportés (cossettes, farine, Shikwangue, etc.), aux prix unitaires par caractéristiques, aux destinations des produits, aux taxes, aux relations avec les autres acteurs, aux volumes des transactions, etc. Pour les consommateurs, les données concernent les dépenses allouées à la consommation des produits, les dépenses alimentaires des ménages, les revenus du ménage et le prix d'achat des produits ont été collectées. II.2.3 EchantillonnageLa population cible de cette étude est constitué de cinq (5) groupe acteurs regroupé en deux selon le type d'activités exercées par chaque catégorie dans la chaîne de valeur manioc dans le groupement de Buzi. Il s'agit des acteurs exerçant les activités primaire -les producteurs, les commerçants et les transformateurs- et les acteurs exerçant les activités de support -les transporteurs et les consommateurs. Pour chaque groupe d'acteurs, la taille de l'échantillon serait obtenue par la formule suivante (Bugandwa, 2014, p. 50) : ( ) (1) Où : n : la taille de l'échantillon ; ( )? : Intervalle de confiance ou seuil de risque (fixé à 5%) pour notre cas. ? : Niveau de précision voulu par le chercheur (10%) Vx : le coefficient de variation au carré. Ce dernier à son tour est donné par la formule (Bugandwa, Cours de sondage, 2014, p. 50) : ( ) (2) Avec N : la taille de la population cible, : La moyenne de la population cible, et S2 : la variance de la population cible. 34 a. les producteurs des maniocs : Partant des informations recueillies auprès du bureau d'état civil du groupement de Buzi, le nombre total de la population du groupement de Buzi s'élève à 106 265 habitants (Idem, Page 50). Etant donné que les informations relatives au nombre des ménages dans ce groupement sont indisponible dans ce groupement, nous nous servirons alors de l'information selon laquelle chaque ménage a en moyenne 6 personnes (Gouvernorat Sud-Kivu, cité par A. Sincère, 2013). Nous savons déjà avec la FAO que 7O% de la population rurale congolaise vit de l'agriculture ; c'est-à-dire que l'agriculture constitue leur activité principale. Ainsi, le nombre des ménages qui s'occupe de l'agriculture à Buzi est de 12398 ménages. L'univers idéal serait bien évidemment de pouvoir interroger tous les ménages du groupement de Buzi qui s'intéresse à la production des maniocs. Toutefois, cette démarche est rendu impossible en raison du temps et des moyens. C'est pourquoi nous avions extrait un échantillon plus ou moins représentatif sur cette population cible. Cependant, nous remarquons l'application de la formule précédente pose problème dans la détermination de la taille de l'échantillon vu qu'elle dépend du coefficient de variation qui à son tour détient un terme inconnu (la variance de la population cible). Comme le coefficient de variation est fonction de la variance de la population qui est inconnue, trois solutions sont envisageables pour résoudre ce problème (D. Anderson et al. 2001). Ces auteurs préconisent trois solutions suivantes : ? Possibilité d'organiser une pré-enquête ou une étude pilote sur une trentaine d'individus de la population cible et estimer l'écart-type sur cette base ; ? Si on dispose les résultats d'une étude similaire effectuée dans le passé récent, on utilise l'écart-type observé à cette époque ; ? Enfin, si les valeurs extrêmes de la variable étudiée (maximum et minimum) sont connues dans la population, et si la règle de l'approximation normale est acceptable, l'écart-type peut-être estimé à partir de la différence entre les deux valeurs extrêmes divisée par quatre. Dans le cadre de cette étude, nous avions opté pour la première option ; celle d'organiser une pré-enquête auprès de 30 ménages choisis aléatoirement dans les 13 localités du groupement de Buzi. La population cible de cette étude est constituée des tous les ménages du groupement de Buzi qui produisent les maniocs. L'objectif assigné à cette pré-enquête était de nous permettre à 35 déterminer la taille de l'échantillon des ménages qui produisent les maniocs et de tester la validité du questionnaire à utiliser pour l'enquête proprement dite. Pour cette étude, la moyenne et l'écart-type utilisés proviennent de la pré-enquête. La question de recherche consistait à savoir la quantité de manioc produite la saison dernière. Après calcul, la moyenne obtenue était de 201,5 kg avec un écart-type de 109,24857 kg. En appliquant cet écart-type et moyenne dans la formule (2) et en remplaçant chaque paramètre par sa valeur, la taille de l'échantillon pour les producteurs de manioc sera de : ( 12398-1) . En ramenant cette valeur dans la formule générale (1), nous aurons ce qui suit : Ainsi permettre une collection plus aisée des données, nous avions regroupé les treize localités dans quatre axes de recherche selon qu'elles se situent dans une même contrée et pourraient présenter les mêmes caractéristiques (contraintes physiques). Il s'agit notamment : - L'axe Minova centre : localité de Minova ; - L'axe Kalungu : localités de Numbi, Murambi, Burambi et de Kalungu ; - L'axe Bulenga : localités de Butumba, Mutshibxe, Mulala, Muhanga, Kitembo et de Chondo ; - L'axe Bwisha : localités de Kishinji et de Bwisha. La taille de l'échantillon des producteurs s'élèvera donc à 112 ménages répartis dans les treize localités chacune pondérée de son poids dans la population totale. Tableau 2.7 : portant répartition des ménages échantillonnés des producteurs de
Source : Notre confection. b. les transformateurs des maniocs Vu que la pratique de transformation de manioc en gâteau et en paix comme vulgarisé actuellement par l'IITA n'est pas encore effective par les ménages de Buzi, trois sortes de 36 transformateurs vont attirer notre attention dans le cadre de cette étude. Il s'agit entre autre des transformateurs des maniocs séchés en farine de manioc (les meuniers), les transformateurs de manioc en chikwangue et les transformateurs de farine de manioc en foufou (les restaurants et les gargotes). Les transformateurs meuniers : L'information qui nous a été fournie par le service de l'environnement de Buzi est que le nombre de moulin oeuvra dans le groupement de Buzi et qui paient régulièrement leurs taxes s'élève à 108 moulins. Pour ce groupe d'acteurs, la moyenne et l'écart-type utilisés proviennent de la pré-enquête. La question de recherche consistait à savoir la quantité de manioc transformée le mois passé. Après calcul, la moyenne obtenue était de 1515,53333 kg avec un écart-type de 622,9719 kg. Par l'équation (2) nous obtenons un coefficient de variation au carré est de 0,167404783. En ramenant cette valeur dans la formule (1) nous obtenons une taille de 40,54342967 41 meuniers. Les transformateurs des chikwangue et de foufou de manioc. Vu l'indisponibilité de la base des données pour les ménages qui transforment les maniocs en chikwangue et en foufou pour tout le groupement, nous avions opté pour un échantillonnage aléatoire de 30 ménages transformateurs de manioc en chikwangue et 10 ménages (restaurant et/ou gargote) qui transforment le manioc en foufou de manioc. c. Les transporteurs : Ici, la population cible est constitué des automobilistes et propriétaire des boat chargés de transporter les produits des maniocs vers les grands centres de consommation (Goma et Bukavu) ; le transport des zones de productions vers les marchés locaux étant assuré par les personnes et les trottinettes (dû au mauvais état des infrastructures des transport des villages) qui n'ont pas en termes relatif des frais de fonctionnement et des frais financiers. Selon ACCO/Buzi, le nombre d'auto qui transporte les produits vivriers sont à quatre autos de marque FUSO dont deux sur la route Minova-Goma et deux autres sur la route Minova Bukavu et pour le comité des armateurs de Buzi (ASALAKI/Buzi), quinze boat sont chargés de transportés les produits vivriers de la presqu'île vers les villes de Goma et de Bukavu. Dans cette étude, nous nous fixons l'objectif de nous entretenir avec au moins deux automobilistes et quatre propriétaires de boat. 37 d. Commerçants et consommateurs des produits de manioc Pour des raisons qui ont été évoqué précédemment, c'est-à-dire l'absence d'une base de donnée pouvant servir à estimer l'échantillon pour le commerçants et consommateurs de manioc et des produits dérivés de manioc, nous conduit à choisir un l'échantillon aléatoire au niveau de 38 ménages commerçants et 20 consommateurs de manioc et de ses produits dérivés. Tableau 2.8 : Distribution de l'échantillon en fonction du type d'acteurs à enquêtés
II.3 Analyse des donnéesLa méthodologie utilisée dans cette étude pour analyser les données s'inspire de celle proposé par Epiphane, Bankolé, et al., (2011) dans leur étude portant sur l'Analyse de la performance des chaînes de valeurs de l'ananas au Bénin. En effet, à la différence de ces auteurs qui ont mené une analyse sur les chaînes de valeurs de l'ananas et qui ont pu étendre leurs analyses jusqu'au niveau international, nous, nous avions adapté la même analyse sur le produits manioc en ne considérant que le milieu rural et urbain. L'analyse des données s'est déroulée en plusieurs étapes : cartographie et sélection des différentes chaînes de valeurs, la détermination des coûts -de production et coûts totaux- pour chaque chaîne de valeur, analyse de la rentabilité financière et économique de chaque chaîne de valeur, la gouvernance dans chaque chaîne de valeur et analyse de la compétitivité par la matrice SWOT (Strengths, Weaknesses, Opportunities, Threats). II.3.1 Cartographie de la filière manioc et des différentes chaînes de valeurs.La cartographie de la filière manioc et des différentes chaînes de valeurs a constitué la première étape de l'analyse. Cette cartographie consiste à dessiner tous les circuits d'approvisionnement en intrants et de distribution des produits finis (cossettes, farines et 38 chikwangue). Cela a permis de faire ressortir tous les acteurs intervenant dans la filière manioc et dans ses différentes chaînes de valeurs. La phase de cartographie a pris fin par la sélection des maillons à étudier. 2.3.2. Analyse de la gouvernance :La deuxième étape de l'analyse a concerné l'analyse de la gouvernance dans chaque chaîne de valeurs. Cette analyse a été d'abord qualitative et fondée sur les indicateurs comme la réglementation (les variétés des boutures de manioc et standard de qualité des produits), les sanctions, la taxation et subvention, le mode de paiement (par l'acheteur et par le vendeur), la fixation des prix et la relation de confiance entre les acteurs. Cette phase qualitative a été complétée par une phase quantitative utilisant les indicateurs spécifiés dans le tableau 1.1, notamment la distribution des ventes dans la chaîne, la répartition de la valeur ajoutée dans la chaîne, la répartition du profit dans la chaîne et le taux de profit. Ces indicateurs ont permis l'identification des gouverneurs-clés de chaque chaîne de valeurs et surtout les maillons faibles qui méritent d'être renforcés. II.3. 3 L'outils d'analyse SWOT (Strengths, Weaknesses, Opportunities, Threats)L'analyse SWOT est en général un point de départ qualitatif pout toute analyse de compétitivité ou pour toute autre analyse facilitant la prise de décision. C'est un outil simple et peut-être utilisé à différents niveaux (examiner une seule firme, un maillon de la chaîne ou toute la chaîne). Elle est aussi un bon moyen d'identifier les zones à étudier avec plus de détails. Même si l'analyse SWOT n'est pas un outil très précis, elle constitue néanmoins un moyen efficace pour fournir une caractérisation de l'état actuel de la chaîne de valeur, identifier des problèmes et générer des discussions. Elle est particulièrement utile comme outil de facilitation neutre pour mettre l'accent sur une discussion initiale de l'état perçue de la chaîne de valeur ou d'effectuer un brainstorming initial sur les risques et opportunités potentiels. Par contre, l'outil d'analyse SWOT présente quelques limites. En effet, elle ne permet pas de prioriser les différentes questions posées et n'explique pas ce qui a causé les faiblesses. Aussi, ne constitue-t-elle pas un outil efficace pour identifier des stratégies alternatives. Elle représente cependant un outil très pertinent lorsque soutenu par d'autres types d'analyses quantitatives. L'outil SWOT est utilisé dans la présente étude, dans le but de faire ressortir : les acquis et aspects positifs de la chaîne de valeur ; les potentialités ou ressources exploitables ;
Négative Positif - Limite du savoir-faire - Insuffisances dans les compétences techniques et dans les techniques - Pauvre source d'informations par rapport aux opportunités - Expériences limitées - Différences managériales et culturelles - Savoir-faire - Motivation - Compétence technique - Relations d'affaire Revue Passé Faiblesses Forces Aujourd'hui - Circonstance externe défavorable - Obstacles à laquelle on fait face - Mauvais endettement ou problème de liquidité/cashflow - Changements/contraintes dans les standards de qualité. Opportunités - Circonstance externe favorable - Changement dans la politique gouvernementale relative au manioc, au marché, aux partenaires sociaux, aux profils de la population, au changement de style de vie, etc. Anticipation Future Menaces Source: Adapté de Schall and Becker (2001); cité par Epiphane Sodjinou et al. juin, 2011 39 les aspects négatifs et les difficultés rencontrées et, les risques, obstacles pouvant influencer négativement l'évolution positive de la chaîne de valeur. En pratique, l'analyse SWOT est souvent représentée comme une matrice 2x2 (figure 3). Les points forts peuvent être définis comme des ressources internes ou des ressources dépendant de la capacité de l'entreprise/activité et qui sont utiles à la réalisation de son objectif, alors que les faiblesses font référence à la limitation ou à un défaut de l'entreprise/activité et qui sont nocifs pour la réalisation de ses objectifs. Les opportunités sont les conditions externes ou toute autre situation favorable dans l'environnement de l'entreprise/activité et qui sont utiles à la réalisation de ses objectifs. Les menaces sont toute situation défavorable dans l'environnement de l'entreprise/activité qui va l'empêcher de réaliser ses objectifs. Dans cette étude, étant donné que la plus des éléments trouvés chevauchent sur différentes maillons, les forces, faiblesses, opportunités et les menaces ont plutôt été regroupées ensemble, sauf spécification contraire. Figure 2.1 : Matrice d'analyse des forces, faiblesses, opportunités et menaces des chaînes de valeur 40 II.3.4 Analyse des coûts et de la rentabilitéAvant d'analyser les coûts, nous donnons d'abord une précision sur la définition de certains concepts. ? Définition des concepts utilisés Notre approche est celle de chaîne de valeur, sont définis ici, quelques concepts clés utilisés dans le document. Notre étude touchera particulièrement les maillons suivants de la filière manioc : > Le Maillon de la production qui a à la tête les producteurs de manioc et tous les autres acteurs intervenant dans le processus de production dont les fournisseurs d'intrants spécifiques, la main d'oeuvre, etc. Les constituent les premiers acteurs directs de la chaîne de valeur du manioc. Ils assurent la fonction de production en combinant divers facteurs de production et vendent leur production soit au marché, soit au bord champ. > Le Maillon de la transformation constitué des transformatrices des racines en cossettes, chikwangue, en farine, gari, tapioca. Ces transformations sont soit manuelles soit mécanisées. La présente étude prend en compte la transformation des racines, en farine et en chikwangue ; > Le Maillon de la commercialisation où on rencontre les grossistes, des détaillants simples et des importateurs des produits et produits dérivés du manioc. On en distingue deux types de commerçant : V' les commerçant de type 1 : qui se déplacent au niveau des exploitations pour acheter directement les produits chez les paysans. V' les commerçants de type 2 qui s'approvisionnent au niveau des marchés locaux pour acheminer les produits vers les grands centre de consommation (Goma et Bukavu). > La Compétitivité est définie comme la capacité (des nations, des secteurs, des entreprises) de pouvoir répondre à la demande sur les marchés (locale, nationale et internationaux) pour accroître des niveaux de revenu dans l'économie locale et globale. Elle n'est pas déterminée par la seule capacité à vendre plus, mais plutôt par le niveau de productivité (valeur de la production par unité d'intrants) dans une économie qui utilise de manière efficace ses hommes, son capital et ses ressources naturelles. > Charges fixes : Elles se limitent à la valeur de l'amortissement des matériels agricoles; les autres charges fixes n'existent pratiquement pas. Le coût d'entretien et de réparation des matériels et équipements n'est pas pris en compte parce que l'entretien n'est pas fait uniquement pour la culture du manioc. CT = CV + CF + MO (1) 41 > Charges variables : Ce sont les dépenses effectuées pour l'acquisition des intrants (semences, engrais organiques et minéraux, produits phytosanitaires), le coût de main-d'oeuvre, transport des semences et les frais de commercialisation. > L'amortissement est la détermination comptable de la perte de valeur irréversible d'un bien durable au cours d'une période de temps donnée. Il peut être aussi analysé comme l'épargne d'une entreprise pour un éventuel achat de biens d'équipement en remplacement du capital déprécié. Dans le cas de cette présente étude, l'amortissement a concerné les autos de transport, des moulins de transformations, ainsi que le petit matériel (houes, râteaux, fourches, machettes, arrosoirs, et.). Nous avons choisi un mode d'amortissement linéaire qui conduit au calcul suivant : Annuité d'amortissement = Coût d'achat du matériel / durée de vie probable > Le coût de commercialisation prend en compte tous les frais liés à la commercialisation de ce produit après la récolte. Il s'agit du coût du transport, du coût des emballages (sacs vides, paniers et autres emballages), frais de transformation, de la taxe payée au marché, du « mandat » du commissionnaire. Pour la vente bord champ, le producteur n'a pas de charges commerciales. > Le coût de production est la somme des deux charges (fixe et variable) > Le coût total est calculé en ajoutant au coût de production le coût de commercialisation ; > Le Chiffre d'affaires (ou recettes) = Quantité vendue x Prix unitaire de vente II.3.4.1 Analyse des coûtsL'analyse des coûts a été le troisième élément abordé lors de l'analyse des données. Cette analyse a été faite au sein de chaque chaîne de valeurs. Elle a consisté à calculer les coûts de production, de transformation, de commercialisation, etc. pour chaque catégorie d'acteurs participant à la chaîne. Ensuite, la structure des coûts c'est-à-dire l'analyse de la part que représente chacun des postes de dépenses dans les coûts totaux a été faite. Cela a permis l'identification des postes de dépenses sur lesquels on peut intervenir pour améliorer la performance de l'acteur concerné. La structure des coûts consolidés au niveau de chaque chaîne de valeurs a été faite, d'abord pour une comparaison des différentes chaînes de valeurs, puis pour l'identification des postes de dépenses les plus onéreux. Enfin, l'analyse de la répartition des coûts entre les principaux agents économiques participant à la chaîne a été effectuée, ce qui a permis une comparaison de ces agents. Pour une catégorie d'acteurs donnée, les coûts totaux (CT) sont définis par la formule (Epiphane, Bankolé, et al., 2011) : 42 Avec : ? CV : représente les coûts variables et sont composés des dépenses effectuées pour l'acquisition des intrants (approvisionnement des semences, engrais organiques et minéraux, produits phytosanitaires), les frais de commercialisation ; ? CF : représente les coûts fixes et sont composés des amortissements de l'équipement et le coût de location de la terre et du métayage et ; ? MO : la main-d'oeuvre. Elle est constituée de la main-d'oeuvre familiale et de la main-d'oeuvre salariée. Le coût de la main-d'oeuvre salariée correspond à l'argent effectivement dépensé par le producteur. Quant à la main-d'oeuvre familiale, son coût est obtenu en multipliant la quantité de main-d'oeuvre (en homme-jour) par le prix unitaire moyen de vente de la main-d'oeuvre salariée dans le milieu d'enquête. II.3.4.2 Analyse de la rentabilité financièreL'analyse de la rentabilité financière a consisté à calculer la valeur ajoutée et le profit générés par chaque catégorie d'acteurs au sein de chacune des chaînes de valeurs. Pour un acteur donné, la valeur ajoutée (VA) est définie comme la différence entre le revenu (R) et les consommations intermédiaires (CI) (Epiphane, Bankolé, et al., 2011) : VA = R - CI (2) Les consommations intermédiaires se composent des semences, des engrais, des produits phytosanitaires, de la location de moyens de production, des frais d'entretien et de réparation du matériel, etc. Selon la FAO (2005), la valeur ajoutée mesure la création de richesse et donc l'apport du processus de production considéré à la croissance de l'économie. A ce titre, elle est au coeur de toute étude économique s'intéressant au développement et pas seulement à l'analyse filière. Le profit, pour un acteur donné, est obtenu en faisant la différence entre le revenu (R) et les coûts totaux (CT) (Epiphane, Bankolé, et al., 2011) : P = R - CT = VA - (MO - FF - IT - Am) (3) Avec MO la rémunération du travail, FF les frais financiers, IT les impôts et taxes et Am l'amortissement. Selon Fabre (1994), le profit exprime le gain (ou la perte) économique de l'agent une fois acquittées toutes les charges d'exploitation courantes. En d'autres termes, il représente le bénéfice d'exploitation une fois déduits de la valeur de la production tous les coûts d'exploitation de l'exercice : consommations intermédiaires (CI), travail (MO), frais financiers (FF) et taxes (IT). Après le calcul des valeurs ajoutées et des profits pour chaque type d'acteurs de chaque chaîne de valeur, le profit et la valeur ajoutée consolidés ont été calculés pour tous les ménages enquêtés. Il s'agit simplement de la somme des profits et de la somme des valeurs ajoutées des 43 différents acteurs constituant la chaîne. L'analyse financière a pris fin par le calcul de la répartition des profits et des valeurs ajoutées entre les différents acteurs constituant chaque chaîne de valeurs. D'autres indicateurs ont été aussi calculés notamment : Le ratio des profits-coûts totaux ou coefficient de rentabilité (CR) mesure l'incitation globale que les producteurs ont à participer à la filière. Il est obtenu par la formule suivante (Epiphane, Bankolé, et al., 2011) :
Ce tableau montre que la plupart des producteurs de manioc enquêtés sont des jeunes et représentent 70,5% de l'échantillon et ont l'âge compris entre 18 - 45 ans. 44 Chapitre troisième : PRESENTATION, ANALYSE ET DISCUSSION DESRESULTATSL'objectif de ce chapitre est d'identifier les chaînes de valeur manioc du groupement de Buzi, d'en caractériser les différentes catégories d'acteurs, de spécifier, pour chacune d'elles les coûts de production et totaux, la valeur ajoutée ainsi que le profit. III.1 Identification des différents maillons de la chaîne de valeur manioc dans le groupement de Buzi.III.1.1 La production :a) Caractéristiques sociodémographique des producteurs
Tableau 3.2 Répartition des producteurs par classe d'âge
Source : traitement de nos données d'enquête. 45 c) l'axe ou la zone enquêtée pur les producteurs Tableau 3.3 Répartition des enquêtés selon les axes de recherche
Source : traitement de nos données d'enquête. Ce tableau montre que la majorité de nos enquêtés sont de l'axe Kalungu (localités de Kalungu, Murambi, Burambi et Numbi) et représente 42,9 % de l'effectif total des producteurs échantillonnés. En seconde position, les producteurs de l'axe Bulenga avec 28,6 % de la proportion totale. d) les variétés des boutures de manioc cultivé par les producteurs du groupement de Buzi. Tableau 3.4 de répartition des producteurs selon les variétés cultivés
Source : traitement de nos données d'enquête. Ce tableau et ce graphique montrent l'ancienne variété de manioc et représente 80,4 % de l'effectif échantillonné. Cette situation peut s'expliquer par l'insuffisance des boutures améliorées de manioc sur terrain, des préférences des producteurs et des consommateurs, etc. e) Superficie des champs des producteurs La superficie des champs des différents producteurs fait en moyenne 0,46 ha de surface emblavée de manioc avec un minimum de 0,0275 ha et un maximum de 3 ha. La faiblesse de ces superficies s'explique d'une part, par le fait que les paysans ne disposent pas assez de moyens financiers pour pouvoir se procurer des terres nécessaires afin d'emblaver de grandes surfaces de culture et d'autre part, par le fait que certaines personne de la population se sont déjà accaparés des 46 grandes superficies de terre arable qu'ils laissent une portion aux paysans à des conditions difficiles. III.1.2. La transformation :? Caractéristiques sociodémographique des transformateurs a) Sexe des enquêtés.Tableau 3.5 Répartition des transformateurs selon les sexes
Source : traitement de nos données d'enquête. Ce tableau montre que les transformateurs majoritairement enquêtés sont des hommes. Ils représentent 62,4% de la proportion totale. b) Répartition des enquêtés selon l'âge.Tableau 3.6 Répartition des transformateurs selon le groupe d'âge
Source : traitement de nos données d'enquête. Ce tableau montre que la majorité des transformateurs enquêtés sont des jeunes compris entre l'âge de 18-45 ans. Ils représentent 70,6% de proportion de tous les transformateurs enquêtés. c) Répartition des transformateurs enquêtés selon les axes de rechercheIci nous regroupons dans un tableau les transformateurs enquêtés selon les axes ou encore la zone de recherche. 47 Tableau 3. 7 Répartition des transformateurs enquêtés selon les axes
Source : traitement de nos données d'enquête. Ce tableau montre que la majorité des nos transformateurs enquêtées se situent dans l'axe Kalungu (localités de Kalungu, Murambi, Burambi et Numbi) et de Bulenga (localité de Butumba, Mutshibwe, Mulala, Muhanga, Tchondo et de Kitembo). Ils représentent 49,4 % la proportion totale des transformateurs. Tableau 3.8 Répartition des transformateurs enquêtés selon les types de produits réalisés (produits finis)
Source : traitement de nos données d'enquête. Ce tableau ainsi que ce graphique montre que la majorité des transformateurs enquêtés sont ceux qui transforment le manioc en farine ; c'est-à-dire des meuniers. Ils représentent 50623% des transformateurs enquêtés. III.1.3. La commercialisation : Les commerçants? Caractéristique démographiques des commerçants enquêtés. a) Le sexe de commerçants enquêtés : ici, nous groupons dans un tableau les commerçants enquêtés selon leur sexe.48
Tableau 3.9 Répartition des commerçants selon sexe
Source : traitement de nos données d'enquête. Ce tableau montre que la majorité des commerçants enquêtés sont des femmes. Elles représentent 84,2% de leur proportion totale. b) Répartition des commerçants enquêtés selon le groupe d'ageTableau 3.6 Répartition des transformateurs selon le groupe d'âge
Source : traitement de nos données d'enquête.
Ce tableau montre que la majorité des commerçants enquêtés sont jeunes compris entre l'âge de 18 à 45 ans. Ils représentent 97% de leur proportion totale. c) Répartition des enquêtés selon les axes de recherches. Tableau 3.11 Répartition des commerçants enquêtés selon les axes
Source : traitement de nos données d'enquête par Ce tableau montre que la majorité de nos enquêtés commerçants sont de l'axe Bulenga et Kalungu. Ils représentent 63,1% de leur proportion totale. 49 d) Répartition des commerçants enquêtés selon les types de produits approvisionnés. Tableau 3.12: Répartitions des commerçants selon les types des produits approvisionnés
Source : traitement de nos données d'enquête. Ces tableau et graphiques montrent la majorité de commerçants enquêtés s'approvisionnent les cossettes de manioc. Ils représentent 89,5% de leur proportion totale. e) Répartition des commerçants enquêtés selon le type de produits commercialisés. Tableau 3.13 Répartition des commerçants enquêtés selon le type de produits commercialisés
Source : traitement de nos données d'enquête. III.2 Acteurs et rôles.Cette section traite des acteurs (de même que leur rôle) intervenant dans la filière manioc dans le groupement de Buzi. Comme signalé dans le chapitre précèdent, il existe plusieurs catégories d'acteurs dans la filière manioc. Selon Sodjinou, et al. (2011) ces acteurs peuvent être regroupés en deux (2) groupes selon leurs fonctions : y' Les acteurs intervenant dans les fonctions de production et d'échange. Ce sont les producteurs (individuels et groupements socioprofessionnels), les transformateurs, les commerçants locaux (collecteurs, grossistes et semi-grossistes) et les distributeurs (restaurants, gargote, etc.) de produits dérivés de manioc. y' Les acteurs assurant des fonctions de facilitation, de soutien et d'appui à la filière. Ce sont les structures de l'Etat assurant les fonctions d'encadrement technique (recherche, vulgarisation, projets). Il y a également les privés (fournisseurs d'intrants, ONG et associations), les associations socioprofessionnelles. 50 1°) Acteurs intervenant dans les fonctions de production et d'échange
Les commerçants du manioc sont constitués essentiellement des femmes. Ces femmes achètent du manioc frais et/ou des cossettes de manioc dans les plantations ou les marchés de proximité des zones de production pour les revendre (spéculation) avec ou sans transformation sur les marchés locaux (marché de Minova, Kalungu, Bulenga) ou urbain (Goma ou Bukavu). Les prix sont déterminés surtout par les commerçants à cause du caractère périssable et/ou de la décomposition physique des tubercules de manioc et de l'impossibilité pour le producteur à le stocker. Le transport des zones de production vers les centres commerciaux locaux se fait 51 essentiellement par portage6; ce qui occasionne un coût de transaction énorme dans le chef des contractants. Le manioc est une denrée périssable et il n'existe pas au niveau des producteurs ou de ces commerçants, des dispositifs pouvant assurer le transport rapide de manioc frais depuis les champs de production jusqu'aux marchés primaires pour certaines zones lointaines des marchés. Aux grossistes et aux semi grossistes, s'ajoutent d'autres acteurs tels que les transporteurs, les manutentionnaires et les détaillants dont les rôles ne sont pas négligeables dans la régularité des flux.
Plus de produits dérivés de manioc sont commercialisé sur le marché local et urbain (Goma et Bukavu). On peut citer les maniocs frais, le manioc séché (cossette de manioc), la farine de 6 Au dos ou sur la tête de la personne. 52 manioc, et le chikwangue. Le manioc séché est la principale forme de vente de manioc, suivi de farine, de manioc frais, de chikwangue et de foufou. Les distributeurs des produits dérivés de manioc comprennent les restaurants, les gargotes et les vendeuses ambulantes etc. La farine de manioc est souvent vendue dans des sacs pour la vente en gros et des sachets pour la vente en détail. Les chikwangues sont vendue le long de routes pour attirer la clientèle. e) Consommateurs La consommation de manioc concerne beaucoup plus le foufou et le chikwangue. Par ailleurs, les maniocs frais et la farine de manioc font l'objet d'une importante commercialisation le long des voies et dans les marchés. Il existe aussi des vendeurs ambulants de manioc frais. Une grande partie des maniocs frais et séché est exportée vers les villes voisines (Goma et bukavu) par des mamans qui viennent dans la plus part de cas dans ces villes. L'offre de manioc est étalée tout au long de l'année bien que la grande période d'activité de production de manioc soit située entre août et novembre. Mais, la demande des produits de manioc est surtout forte pendant les périodes des festivités de fin d'année. J) Transporteurs Pour l'évacuation des produits vers les lieux de vente, les producteurs et/ou les commerçants sollicitent les mamans pour acheminer leur marchandise vers les centres de vente aux consommateurs locaux. Les commerçants des produits dérivés de manioc doivent transporter la marchandise du champ jusqu'au lieu de transformation ou de revente (les marchés) au dos et/ou par tête car actuellement, les routes des dessertes agricole sont en état de délabrement total ne permettant aucun moyen de transport de joindre les zones de production. Cette situation engendre des coûts de transactions énormes et réduisent la marge bénéficiaire du vendeur. Quant à la population riveraine du lac, utilise le boat pour amener leurs marchandises vers les marchés urbains (Goma et Bukavu). 2°) Les acteurs assurant des fonctions de facilitation, de soutien et d'appui à la filière Différents acteurs interviennent au niveau de la filière à travers les fonctions de facilitation, de soutien et d'appui à la filière manioc. Parmi ces acteurs, on distingue les projets de développement et structures de vulgarisation de l'Etat (MAPE, etc.), les institutions de crédit, les organisations socioprofessionnelles et privées, les ONG etc. 53
Les institutions de micro crédit sont presque inexistantes et de plus inadaptées aux conditions des acteurs surtout pour les producteurs. Seule la Mecrego/Minova continue à fonctionner dans le milieu et n'offre pas de crédit agricole à cause des risques que sont exposés les activités agricoles, son revenu aléatoire et de sa période de récolte qui s'étend sur une durée qui soit longue ne respectant pas de ce fait la condition selon laquelle les rembourrements de crédit se font mensuellement. C'est avec la caution solidaire des tontines et d'autres créditeurs privés que les paysans arrivent eux-mêmes à répondent à leurs besoins de financement. 54 Les relations entre ces différents acteurs ainsi que leurs différents rôles qui animent la filière manioc sont résumés dans le graphique ci-après : Figure 3.1 Relations et Cartographie de la filière manioc dans le groupement de Buzi
Transformateurs Transporteurs Fournisseurs d?intrants Producteurs Approvisionneme Production Transformation Distribution Distributeurs Grossistes Détaillants Conditionnement Râpeuse, Moulin Transportation TRAITEMENT -rouissage Cette figure fait remarquer les différents acteurs qui animent la filière manioc dans le groupement de Buzi, leurs rôles ainsi que la manière dont ils opèrent pour créer une valeur au manioc. Dans cette étude, nous allons nous concentrer sur les acteurs qui exercent les activités primaires c'est-à-dire qui interviennent dans les fonctions de production et d'échange pour qui, le calcul de la rentabilité est possible. snI Ins m c g Consommateurs locaux et Urbain Source : notre confection. III.3 Cartographie de la filière et identification des chaînes de valeursComme signalé dans le chapitre précédant, la cartographie de la filière manioc a constitué la première étape dans l'analyse des chaînes de valeurs. Cette étape est importante en ce sens qu'elle permet l'identification des chaînes de valeurs à étudier en détail. Cette cartographie (figure 3.1) montre que plusieurs catégories animent la filière manioc au Buzi. On y retrouve les producteurs, les commerçants, les transformateurs, les transporteurs, les consommateurs et autres. Divers circuits sont identifiés dont le plus long est celui qui mène des producteurs aux consommateurs en passant par le transporteur les collecteurs, les grossistes, les semi-grossistes et les détaillants. osim nanf o f n c1) 55 Figure 3.2 portant la cartographie de la filière manioc ainsi que ses chaînes de valeur.
Détaillants Grossistes Manioc Frais Cossettes de manioc Semi-grossistes Farine de Manioc Transformateurs (producteurs de Chikwangue Producteurs Collecteurs Foufou de Manioc Transformateurs de foufou (Restaurant e/ou gargotte) Chikwangue Transformateurs (meuniers) Consommateurs Locaux et Urbains Source : Notre confection. Cette figure 3.2 débouche sur les chaînes de valeurs identifiées ainsi que les flux physiques des produits et sous-produits commercialisés. Globalement, en fonction de la destination des produits et produits dérivés de manioc et des marchés existants, on peut définir cinq (5) grandes chaînes de valeurs (CV). Il s?agit de : 1 la CV « manioc frais pour le marché local et la ville de Goma », 1 la CV « manioc séché -cossette de manioc- pour le marché local, la ville de Goma et de Bukavu, 1 La CV « farine de manioc pour le marché local, la ville de Goma et de Bukavu », 1 La CV « chikwangue pour le marché local » et enfin ; 1 La CV « foufou de manioc pour les marchés local » 56 III.3 Analyse des différentes chaines de valeurs 3.1. Description des chaînes de valeursComme indiqué dans la section précédente, cinq (5) chaines de valeurs ajoutées ont été identifiées: le manioc frais pour le marché local et la ville de Goma, manioc séché (cossette de manioc) pour le marché local, la ville de Goma et de Bukavu, la farine de manioc pour le marché local, la ville de Goma et de Bukavu, le chikwangue pour le marché local, le foufou de manioc pour les marchés local. 3.1.1 La chaîne de valeur manioc frais pour le marché local et la ville de Goma.La chaîne de valeurs « manioc frais pour le marché local et la ville de Goma » est animée par divers acteurs que sont : les producteurs, les collecteurs, les commerçants (grossistes, exportateurs) et enfin les consommateurs locaux et urbain de la ville de Goma (figure 3.2). Les producteurs sont au début du maillon de la chaîne. En effet, la production de manioc destinée au marché urbain de Goma est livrée aux grossistes ou par le producteur lui-même en passant soit par le marché local en le concédant aux détaillants qui achemine le produit jusqu'à Goma ou moyen de camion, ou soit mis directement sur le marché de Goma par le producteurs et/ou grossistes par voie lacustre où la marchandise passe directement par le boat jusqu'à Goma. Lorsque la marchandise passe par le marché local pour être revendue sur marché de Goma, cela se fait par l'intermédiaire des automobilistes, les semi-grossistes et ces derniers s'occupent exclusivement de l'exportation et de la vente de la marchandise dans la ville de Goma. Il est à noter que c'est surtout la variété « améliorée de manioc communément appelée FAO » qui transite dans cette chaîne de valeurs. La « variété FAO » est la variété la plus cultivée dans les plaines de la localité de Mulala, de Minova, Bwisha, Kishinji et une partie de Butumba alors que l'ancienne variété plus capricieuse et victime des nombreuses maladies est cultivée sur les collines du groupement de Buzi. La chaîne de valeurs « manioc frais pour le marché de Goma » bénéficie de l'appui de divers services agents que sont les camionneurs et les ouvriers de chargement dans l'optique de faciliter le circuit de commercialisation. La chaîne de valeurs « manioc frais pour le marché local » est animée respectivement par : les producteurs, les grossistes, les semi-grossistes, les détaillants et les consommateurs locaux de manioc frais. Comme le montre la figure 3.2, le transport des produits vers le marché local est effectué par les producteurs et/ou les grossistes qui reçoivent directement -selon qu'on est producteur ou grossistes- les produits des producteurs et/ou par l'intermédiaire des transporteurs 57 (les personnes sont considérées dans ce cas comme moyen de transport) dont leur fonction dans cette chaîne n'est pas à négliger. 3.1.2 La chaîne de valeur Chikwangue pour le marché local.La chaîne de valeurs « chikwangue pour les marchés local» est l'une des chaînes de valeurs où intervient la transformation du manioc cru. La transformation du manioc en chikwangue est très développée car on y retrouve de nos jours un grand nombre des paysans qui se livrent à cette activité de caractère artisanal. Dans cette chaîne, on retrouve les producteurs, les collecteurs7, les grossistes et/ou transformateurs, enfin les consommateurs locaux de chikwangue. Les producteurs livrent les produits aux grossistes. Ces derniers se chargent du transport vers le lieu de décomposition physique8 du produit et les transforment en chikwangue et à leur tour approvisionnent les marchés locaux en chikwangue où s'approvisionnent enfin les consommateurs locaux de chikwangue. Signalons qu'au niveau de cette chaîne intervient une structure chargée de la garde du produit en décomposition. 3.1.3 La chaîne de valeur manioc séché pour les marchés local et urbain (ville de Goma et Bukavu. La chaîne de valeurs « manioc séchés pour les marchés local et urbain (Goma et Bukavu» est animé par divers acteurs. On y retrouve : les producteurs, les collecteurs, les commerçants et les consommateurs locaux, de Goma et de Bukavu. Les producteurs transforment le manioc frais en manioc séché qui est d'une part, livré sur les marchés de Goma et de Bukavu par l'intermédiaire des exportateurs et/ou même par les producteurs eux-mêmes et d'autre part, acheminé directement sur le marché local pour les consommateurs par l'intermédiaire des grossistes. 3.1.3 La chaîne de valeur farine de manioc pour les marchés local et urbain (ville de Goma et Bukavu.La chaîne de valeur « farine de manioc pour le marché local et urbain (Goma et Bukavu) » est animée par les producteurs, les transformateurs (meuniers), les grossistes, les semi-grossistes, les détaillants et les consommateurs locaux et urbains. Les producteurs livrent les produits aux grossistes et ces derniers les font transformés. Le produit ainsi obtenu est d'une part, livré directement sur le marché local par l'intermédiaire ou non des détaillants et d'autre part, livré sur le 7 Les personnes qui transportent des paniers au dos ou sur la tête. 8 Généralement dans le lac ou une rivière. 58 marché urbain par les grossistes et/ou les semi-grossistes par l'intermédiaire des collecteurs pour les consommateurs de Goma et de Bukavu. 3.1.3 La chaîne de valeur foufou de manioc pour les marchés local.La chaîne de valeur « foufou pour le marché local » est alimenté des producteurs, des transformateurs, des grossistes, des détaillants (transformateurs au second degré) et des consommateurs locaux. La farine obtenue après transformation des cossettes est mis sur le marché local par les producteurs ou les grossistes ou les transformateurs au second degré. Ces derniers s'approvisionnent ou non sur le marché local par l'intermédiaire des détaillants des farine et en transforme le foufou pour les consommateurs locaux dans les restaurants et des gargotes. III.4. Aperçu sur la gouvernance dans les chaînes de valeursLe système de gouvernance varie d'une chaîne de valeur à une autre. En prenant d'abord la chaîne de valeurs de manioc frais vers le milieu urbain (Goma), cette chaîne est relativement courte comparée aux autres chaînes. Les gouverneurs-clés de cette chaîne sont les producteurs. Ils y dépensent moins (lorsqu'on rapporte les coûts à la surface emblavée de manioc) et obtiennent la plus grande valeur ajoutée. Ce sont principalement sur ces acteurs que doivent se baser les stratégies d'amélioration de cette chaîne de valeur. Le travail à leur niveau doit concerner le moyen de transport et des conditionnements du produit pour vendre le manioc vers milieu urbain. Au niveau des commerçants, les stratégies à mettre en oeuvre doivent s'orienter vers des politiques favorisant la vente (réduction des taxes et tracasseries le long de la route, mise en place des structures de contrôle et de traçabilité les taxes et services publiques légalement autorisés à prélever sur les commerçants des produits vivriers, etc.). Dans cette chaîne, le producteur peut jouer deux rôle à la fois; celui de la production et la commercialisation de manioc frais. Pour rentabiliser leurs ventes, les petits producteurs préfèrent la variété améliorée de manioc offert par des ONG en place (ACF, World Vision, Action d'espoir, etc.) et qu'ils se distribuent gratuitement -dans la plupart des cas- entre producteurs selon les affinités et les besoins ressentis par le producteurs en besoins. Dans les chaînes de valeur de manioc frais produit pour le marché local, les producteurs constituent également les gouverneurs-clés. En effet, ils obtiennent non seulement les faibles coûts de production mais aussi les fortes valeurs ajoutés comparativement aux autres catégories d'acteurs. La commercialisation constitue le maillon le plus faible des chaînes de valeur. La fixation des prix se fait généralement par marchandage des chaînes de valeur. Il y existe également un système de crédit informel correspondant souvent au préfinancement effectué par certains gros La deuxième contrainte (également commune à toutes les chaînes de valeur) est relative aux difficultés d'accès au foncier. En effet, certaines personnes de la population se sont déjà accaparées 59 commerçants. Le développement de ces chaînes de valeur passe par le renforcement de l'aspect post récolte notamment les conditions de transport et la réduction des faux frais (liés aux forces de l'ordre notamment). La mise en place de technique de transport de manioc (par exemple des caisses frigorifiées de transport, etc.) pourrait contribuer à l'amélioration significative de ces chaînes de valeur, et ainsi participer à la création de valeurs ajoutées additionnelles. En ce qui concerne les chaînes de valeur chikwangue et foufou manioc, les transformateurs constituent les gouverneurs-clés. En effet, ce sont ces acteurs qui obtiennent la plus forte valeur ajoutée dans ces chaînes de valeur. Ils y investissent cependant plus de capitaux que les autres catégories d'acteurs. Le développement de ces chaînes de valeur pourrait passer donc par les transformateurs. C'est autour d'eux que pourra donc s'organiser l'amélioration de la valeur économique de ces chaînes de valeur. Le producteur constitue le maillon le plus à valeur économique faible de ces chaînes de valeur. Ceci peut s'expliquer par le manque de connaissance des producteurs des chikwangues et de foufou à estimer la quantité à produire pour éviter les invendues en cas de non vente. Cet aspect pourrait être pris en compte par la recherche. En effet, aucune information n'existe réellement quant aux variétés et/ou les caractéristiques de manioc destiné à la production de chikwangue et moins encore de foufou de manioc. Les itinéraires techniques pour l'obtention de ces produits - chikwangue - sont peu maitrisés par les paysans. III.5 stratégies de développement des différentes chaînes de valeurs manioc dans le groupement de Buzi.5.1. Opportunités et contraintes au développement des différentes chaînes de valeurs5.1.1. Contraintes au développement des chaînes de valeurs ananas au BéninDiverses contraintes (nous y regroupons les faiblesses et obstacles) entravent le développement de toutes les chaînes de valeur analysée dans la présente étude. La première contrainte majeure (commune à toutes les chaînes de valeur) est relative aux difficultés d'approvisionnement en semences améliorées de manioc. La solution la moins coûteuse, selon Le Meur (2000), est a priori de produire les maniocs sur l'exploitation et d'étendre progressivement la surface cultivée, ce qui nous renvoie à la question sensible de l'accès à la terre. Les liens entre producteurs (pour l'obtention des boutures) sont souvent symétriques (relation verticales entre acteurs), une fois la récolte, les producteurs se distribuent entre eux les boutures (gratuitement ou moyennant un service dans l'exploitation). 60 des grandes exploitations des terres au détriment des autres et en font le démembrement où les conditions d'accès sont faites au désavantages des producteurs ; (pour un champs de 50 mètres sur 25, deux jours de travail par semaines dans la plantation au compte du propriétaire, une boite de pile, une chèvre à la récolte, etc. Ceci peut aussi s'expliquer par le taux de croissance démographique alors que la terre est un facteur fixe ; quelques soient le niveau de la population, elle reste inchangée et sa production presque constante dans les mêmes conjonctures et aléas climatiques. Selon le rapport de W.V (2015), la marchandisation de la terre y a été parfois très précoce, précoloniale et les transactions foncières sont marquées par une forte insécurité, des fluctuations de prix brutales non corrélées à un ajustement de l'offre à la demande ou au niveau de fertilité. Les autres types de contraintes identifiées concernent : Au niveau de la production : > Le manque ou l'insuffisance d'encadrement technique, > Le faible ou le non maîtrise des variétés en fonction du marché, > le manque de mécanisme d'approvisionnement en intrants appropriés, > le manque de structure de financement approprié pour chaque chaîne de valeur, > la faiblesse des superficies emblavée de manioc et par conséquent de la production réalisée ; > l'analphabétisme des paysans, qui touche environ 80 % des producteurs, rend difficile la gestion financière des exploitations et ralentit le fonctionnement des organisations de producteurs ce qui engendre la non maîtrise des itinéraires techniques, ce qui pose également problème pour le respect des différentes assimilations des certaines sensibilisations sur les pratiques culturale -volet projet de W.V sur l'accompagnement champs paysans- faits par les ONGs. > la faible maîtrise des techniques culturales par nombreux producteurs, notamment les petits producteurs ; > outillage rudimentaire, inadapté et fatiguant ; > le manque d'emballage adapté sur place, > l'insuffisance des nouvelles variétés de manioc, ces boutures constituent un facteur limitant pour tous nouveaux producteurs qui désirent produire de manioc issu des nouvelles variétés. Au niveau de la transformation : > la faible capacité de transformation ; > l'insuffisance voire manque d'équipements appropriés ; > faible performance des unités de transformation (transformation artisanale) ; Au niveau de la commercialisation : 61 > les acteurs qui ne sont pas suffisamment organisés pour favoriser la commercialisation vers le marché urbain ; > le manque d'emballage adapté sur place, ce qui entraîne parfois le bradage de manioc destiné à la vente urbaine sur le marché local ; > difficulté de conditionnement des maniocs -farine de manioc et cossettes de maniocs-pendant la période pluvieuse ; > Tracasseries et multiplicités des taxes. Pour l'ensemble de la filière et autres : > la mauvaise organisation des principaux opérateurs. Ces organisations sont très peu fonctionnelles voire non fonctionnelles car elles sont pour la plupart minées par des conflits internes (Rapport world vision). Les transformateurs et commerçants évoluent aussi de leur côté en rangs dispersés, ce qui ne favorise pas le règlement de certains problèmes cruciaux (crédit intrants, centre de conditionnement, conquête de gros marchés...) ; > les difficultés d'accès au crédit, notamment pour toute activité agricole car elle présente un risque de non remboursement le plus élevé et ne s'adapte aux conditions de remboursement du crédit dans une institution de micro finance ; > la faible organisation des acteurs réduisant du coup la synergie souhaitée, > Faiblesse du financement de la filière manioc. La culture de manioc étant exigeante en investissement, l'absence d'un mécanisme de financement constitue un frein important à son développement. 5.1.2. Atouts pour le développement des chaînes de valeurs manioc dans le groupement de Buzi.Les atouts (nous y mettons les forces et opportunités) des différentes chaînes de valeur de manioc sont non négligeables. Il s'agit de : > l'existence de potentialités agricoles peu exploitées et favorable à la culture du manioc. Disponibilité de terres appartenant aux grands concessionnaires ; > la demande de manioc est croissante et se réclame à un prix incitatif pour certaine période - période de soudure- de l'année ; > existence de grands marchés potentiels urbains pour vendre les produits de manioc; > existence d'une volonté politique du Gouvernement pour la promotion de la filière manioc; > existence de structures d'appui aux filières (DPF, FAO, PAM, IMF, ACF ? etc.) ; > existence des ports maritime pour faciliter la vente des produits issus de la filière manioc. Le tableau 3.14 résume les forces, faiblesses, opportunités et menaces identifiées lors de cette étude ainsi que dans la littérature. 62 Tableau 3.14 Forces, Faiblesses, Opportunités et
Menaces dans les chaînes de valeurs manioc dans le
63
Source : Notre confection. III.6 Analyse des coûts et de la structure des coûts dans les chaînes de valeursDeux (2) types de coûts sont analysés dans ce paragraphe à savoir : les coûts de production et les coûts totaux des différentes chaînes de valeurs. 6.1 Les coûts de productionIl s'agit ici d'analyser les coûts de production des différents produits commercialisés que supportent les acteurs qui animent les différentes chaînes de valeurs. Dans le tableau ci-dessous, 3.14 sont présentés les coûts de production dans les différentes chaînes de valeurs. 64 Tableau 3.15. Coût de production des différents produits commercialisés dans les différentes chaines de valeur de manioc
Source : Traitement de nos données de recherche sous le logiciel SPSS. 65 En ce qui concerne les coûts de production, le tableau 3.14 indique que la CV manioc séché vendu sur le marché local, de Goma et Bukavu est celle dont le coût de production est relativement plus élevé avec 14 373 133 FC. Cela peut s'expliquer par le fait que le manioc séché est le plus vendus et est produit dans des exploitations de type moins intensif (généralement moins de 1ha) sur lesquelles les producteurs sur utilise la main-d'oeuvre familiale dans le sarclage (figure 3.16). On retrouve en seconde position la C.V farine de manioc avec 10 864 627 FC dont 53,38% des charges globales sont dues à la transformation du produit par les acteurs intervenant dans cette chaîne ; le producteur et le commerçant en l'occurrence. Par ailleurs la chaîne de valeur de manioc frais pour le marché local et urbain engendre des coûts s'élevant à 1 636 880 FC. Ces coûts sont manifestement faibles comparativement aux deux chaînes de valeur précédentes. Cela peut s'expliquer par le fait que la production de manioc frais pour le marché local et urbain se pratique sur des exploitations plus ou moins extensifs (plus de 1 ha) avec des nouvelles variétés. La chaîne de valeur chikwangue pour le marché local présente des coûts de production plus élevés, soit 1 236 059 FC alors que celle de foufou 146 900 FC. Cette différence des coûts s'explique par le fait que la production de chikwangue demande plus des charges supplémentaires que n'implique pas la production du foufou. La figure 3.16 ci-dessous présente la structure des coûts en pourcentage. 62
Figure 3.16 : Structure des coûts de production des différents produits commercialisés dans les différentes chaînes de valeurs manioc.
100% 90% 80% 70% 60% 50% 40% 30% 20% 10% 0% Sources : Traitement de nos données de recherche pour les chaînes de valeurs obtenues. 63 L'analyse de la structure des coûts de production (figure 3.16) montre que les chaînes de valeur de manioc frais et manioc séché - cossettes de manioc -, le coût de sarclage (le 1er, le 2ème et le 3ème sarclage) constitue le poste de dépenses occupant la part la plus élevée dans les coûts totaux de production de manioc frais et de cossettes. En effet, le sarclage représente 36,65 % des dépenses totales dans la chaîne de valeur manioc frais et 39,32 % pour la chaîne de valeurs des maniocs séchés. On retrouve en seconde position les coûts de préparation du terrain - défrichage et de labour- (27,02 %) et (22,47%) puis des déterrages (17,13) et (16,6%) selon le cas. Le tableau 3.15 Ci-dessous présente la répartition des coûts entre les différents acteurs qui animent les différentes chaînes de valeur. Tableau 3.16 Consommations intermédiaires et coûts totaux dans les différentes chaînes de valeurs
Source : traitement de nos données d'enquêtes. L'analyse de la répartition des consommations intermédiaires et des coûts totaux en fonction des catégories d'acteurs participants à chaque type de chaîne de valeurs indique que les producteurs investissent plus comparativement aux autres catégories d'acteurs. C'est seulement dans la chaîne de chikwangue pour le marché local que les dépenses effectuées par les producteurs semblent être relativement moins importantes. Cela surtout à cause des exigences qu'impose la production de chikwangue mais aussi de l'insuffisance des connaissances des paysans à pouvoir à 64 en fabriquer. Les producteurs de la chikwangue sont dans la plupart de cas des commerçants de leurs propres produits. Par contre, nous pouvons constater globalement que les producteurs, comparés aux autres catégories d'acteurs, investissent dans les différentes chaînes de valeurs. L'analyse des coûts engendrés par les différentes chaînes de valeurs (tableau 3.15) indique que la chaîne de valeur produisant la farine de manioc est la plus coûteuse aussi bien en consommations intermédiaires qu'en coûts totaux. Ses coûts s'élèvent à 25 337 336 FC et 26 058 714 FC respectivement en consommations intermédiaires et en coûts totaux pour l'ensemble d'acteurs enquêtés. Cela est dû essentiellement aux dépenses relatives à la transformation. Vient en seconde position la chaîne de valeurs manioc séché pour le marché local et urbain (ville de Goma et de Bukavu) avec des coûts respectifs de 15 567 933 FC et 17 344 376 FC en consommations intermédiaires et en coûts totaux pour l'ensemble d'acteurs échantillonné. Ce résultat peut s'expliquer par le fait que les dépenses effectuées pour la production de manioc séché pour les marchés urbains sont compensées par les rendements que l'on n'y obtenus. En d'autres termes, bien que les dépenses de production soient élevées (voir tableau 3.14), les rendements obtenus sont également élevés, ce qui implique une réduction des coûts à la quantité de manioc. Les chaînes valeur de manioc frais pour le marché local et la ville de Goma ont des coûts respectivement de 1 651 380 FC et 2 246 213 FC en consommations intermédiaires et coûts totaux par quantité de manioc produite. Figure 3.17. Répartition des consommations intermédiaires entre les différentes catégories d'acteurs des chaînes de valeurs manioc
Sources : Graphique Excel de nos données de recherche traité par le logiciel SPSS 65 Figure 3.18. Répartition des coûts totaux de production entre les différentes catégories d'acteurs des chaînes de valeurs maniocs
Sources : Graphique Excel de nos données de recherche traité par le logiciel SPSS. Il est à noter que. Balomba (2013) dans son étude sur la filière vivrière paysanne du Bas-Congo : acteurs, fonctionnement et performance s'est intéressé à l'analyse des coûts de production de certaines spéculations dont le manioc. Cette étude a révélé que le principal obstacle au développement de la filière manioc ne se situe pas au niveau des coûts de production mais plutôt au niveau de l'organisation de la production, de la commercialisation et surtout de la transformation. 6.2 Performance financière des chaînes de valeursLe tableau 3.17 montre que toutes les chaînes de valeurs sont rentables sur le plan financier. En d'autres termes, la production de manioc est profitable pour le producteur, le transformateur et le commerçant selon la chaîne dans laquelle ces acteurs se trouvent. En effet, les valeurs ajoutées et les profits sont positifs pour tous les acteurs dans toutes les chaînes de valeurs sauf la chaîne de valeur farine de manioc où la valeur ajoutée (- 10 097 217 FC) et le profit (- 1 410 443 FC) du producteur sont négatifs. Ce dernier résultat peut s'expliquer au mode d'accès à la terre, aux conditions d'accès du produit aux marchés - désenclavement du milieu et tracasseries- mais aussi le moyen de transport utilisé - personnes - pour transformer et commercialiser le manioc. La comparaison entre les chaînes de valeurs indique que celle produisant le manioc séché est la plus rentable au plan financier. Les producteurs y obtiennent un gain de 14 097 217 FC en valeur ajouté et 12 417 684 FC en profit, 801 840 FC et 546 890 FC pour les commerçants. Les producteurs et les commerçants y obtiennent des valeurs ajoutées et profits les plus élevés. Vient en seconde position la chaîne de valeur de farine de manioc. Dans cette chaîne de valeur, ce sont les transformateurs ainsi que les commerçants y obtiennent les valeurs ajoutées et les profits les plus 66 élevés. On retrouve en troisième position la chaîne de valeurs relative au manioc frais. La chaîne de valeurs les moins rentables au plan financier sont celles de foufou puis de chikwangue en valeur ajoutée comme en profit. Lorsqu'on s'intéresse aux ratios de rentabilité (le tableau 3.17) les conclusions changent. En effet, on peut remarquer qu'avec l'analyse des ratios, la chaîne de valeur farine devient rentable pour tous les acteurs. Les commerçants y investissent d'avantages que les deux autres acteurs car elle leurs procure plus d'avantages financiers. En effet, un (1) franc congolais investi dans cette chaîne génère trois 15,928 FC de valeur ajoutée pour les commerçants, 7,52 FC pour les transformateurs et 4,61 FC pour les producteurs. Par contre, les producteurs investissent plus dans les chaînes de valeur manioc séché et manioc frais. En effet, il est plus profitable aux producteurs d'investir dans ces deux (2) chaînes car 1 franc investis dans l'une de deux chaînes procure respectivement aux producteurs un gain de 85,32868 FC ou 8,479 FC en valeurs ajoutées et 65,549 FC ou 4,289 FC de profit. Les transformateurs trouvent plus de gain dans la chaîne de valeur produisant le foufou. En effet, en investissant un franc congolais dans cette chaîne, les transformateurs trouvent une valeur ajoutée de 14,491 FC en valeur ajoutée et 10,558 FC de profit. De manière globale, le maillon de « commercialisation » semble être le moins rentable lorsqu'on considère les ratios valeur ajoutée sur consommation intermédiaire et profit sur coûts totaux. Autrement dit, ce maillon se présente comme celui générant le moins de valeur ajoutée dans les chaînes de valeurs de manioc. Cela peut s'expliquer par le fait que le manioc est un produit périssable -manioc frais- et ne permet donc pas aux commerçants de spéculer et/ou de différer les périodes de ventes par le biais de conservation/stockage par exemple. Ce maillon mérite donc un appui si l'on souhaite développer la filière manioc. L'appui à la transformation de manioc pourrait constituer une option complémentaire compte tenu surtout du fait qu'elle contribue à rendre disponible la farine de manioc et le foufou tout au long de l'année. 67
Source : traitement de nos données d'enquêtes dans les logiciel SPSS et Excel, 2007 L'analyse de la répartition des valeurs ajoutées entre les différentes catégories d'acteurs intervenant dans les différentes chaînes de valeurs (figure 3.19) indique que dans les chaînes de valeurs manioc frais et manioc séché, les producteurs y obtiennent la plus grande partie des gains générés par ces chaînes de valeur. La répartition des gains générés dans ces chaînes de valeur semble être plus ou moins égale entre les transformateurs et les commerçants. Par ailleurs, dans les chaînes de valeur chikwangue et foufou, ce sont les transformateurs qui obtiennent des gains les plus élevés que d'autres acteurs (producteurs et commerçants). 68 Figure 3.19. Répartition des valeurs ajoutées entre les différentes catégories d'acteurs des chaînes de valeurs manioc.
Sources : Graphique Excel de nos données de recherche. Figure 3.20. Répartition des profits entre les différentes catégories d'acteurs des chaînes de valeurs manioc
Sources : Graphique Excel de nos données de recherche. D'une manière générale, les résultats obtenus au plan financier sont compatible avec ceux obtenus par plusieurs auteurs. C'est le cas par exemple, de Ouedrago (2010) montre que le manioc vendu sur les marchés ruraux et urbains régionaux est déjà une culture rentable au Burkina Faso. L'exportation (essentiellement vers l'Europe) permet d'augmenter la valeur ajoutée d'au moins 40 69 %, en dépit des commissions prélevées par les intermédiaires de la chaîne. En revanche, les risques sont nettement plus élevés, ainsi que les coûts -de transport, conditionnement, etc.- et le savoir-faire exigé pour pénétrer le marché mondial et satisfaire aux exigences de la qualité des consommateurs européens. Par ailleurs, Soule, Aboudou, et al. (2013) dans leur étude appliquée au Bénin montrent que les systèmes de production de manioc sont financièrement rentables. Cependant, ils mentionnent cependant que la plus grande contrainte à la rentabilité de la chaîne de valeur manioc est qu'elle mobilise une main d'oeuvre relativement peu qualifiée. En effet, la main-d'oeuvre familiale est dominante dans les exploitations et est utilisée pour toutes les opérations culturales et de transformation post-récolte. Elle est suivie de la main-d'oeuvre salariée. Les femmes sont les principaux acteurs au niveau des maillons transformation et commercialisation. Elles représentent plus de 70 % de l'ensemble des chaines de valeur, avec une pointe de plus de 85 % aux niveaux des segments de transformation et de distribution du produit. Il en est de même d'Amoussouhoui (2009) qui a également montré que les systèmes de culture et la superficie emblavée de manioc peut dans une large mesure déterminer la rentabilité financièrement de la filière. Cette dernière étude a également permis de conclure que la manière dans laquelle les acteurs s'organisent pour produire, transformer et commercialiser les produits de manioc peut avoir des effets sur la rentabilité de la filière manioc. En ce qui concerne le manioc vendu dans les villes, Floquet et Mongbo (1998) ont montré que la détermination du prix est influencée par certains facteurs que sont : la distance entre le lieu de la transaction et la route principale, la disponibilité physique du produit dans le milieu, le besoin de liquidité du producteur. Cette forme de commercialisation met le producteur dans une position de faiblesse qui ne permet pas toujours de négocier à juste titre dans les transactions. Cette forme de commercialisation met le producteur dans une position de faiblesse qui ne l'arrange pas toujours dans les transactions. Pour pallier cette faiblesse, les paysans de certaines localités se regroupent en créant un marché temporel sur un site du village. Cette pratique permet dans certains cas d'obtenir un prix un peu plus élevé par rapport au prix bord champ. Mais comme le manioc est un produit très périssable, il arrive que les acheteurs (essentiellement les transformatrices) jouent sur le temps pour faire baisser les prix. Ce qui fait que vente bord du champ prédomine parce que le producteur a encore la possibilité de ne pas déterrer toute sa production. 70 6.3 Stratégies pour le développement des différentes chaînes de valeursLes stratégies de développement des différentes chaînes de valeur proposées dans cette section découlent globalement des analyses faites dans les sections précédentes. Ces stratégies sont définies en fonction des différentes catégories d'acteurs. Ainsi, au niveau des producteurs, il paraît déterminant de maintenir leur motivation en oeuvrant pour l'augmentation de la valeur ajoutée dans les différentes chaînes de valeur. Ceci passera par la réduction des coûts de production au champ et l'amélioration de la qualité des produits de manioc transformés à savoir la farine de manioc, le chikwangue et le foufou de manioc pour que le groupement de Buzi soit plus compétitif par rapport aux groupements producteurs de la sous-région. Toujours au niveau de la production, il s'agira de : ? Mettre en place des stratégies de production et de distribution équitable des semences améliorées des boutures de manioc. L'épuration des anciennes variétés et l'introduction de variétés plus performantes est indispensables. A cet effet, il revient à la Recherche agricole (notamment le Système National de Recherches Agricoles) de mettre l'accent sur les travaux d'amélioration variétale. La création d'un laboratoire de multiplication rapide des boutures améliorées de manioc serait une solution recommandable. Il serait aussi important d'appuyer les multiplicateurs de boutures améliorées, notamment en matière de formation et autres facilitations (accès au crédit) afin de leur permettre de mettre à la disposition des producteurs des boutures en qualité et en quantité suffisante ; ? Promouvoir des structures de fourniture d'intrants spécifiques ; les ONGs et Associations. Les défis à relever à ce niveau et qui paraissent déterminants pour l'accès des producteurs de manioc à l'engrais porteront en premier lieu sur la mise au point par la Recherche de formules spécifiques d'engrais et de machine agricole (tracteurs) suivant les zones favorables à la culture de manioc (MAEP, 2011). En outre, un mécanisme souple devra être mis en place afin de faciliter l'approvisionnement et la distribution des engrais et autres types d'intrants. ? Renforcer le niveau technique et de gestion des producteurs. Il s'agira ici de renforcer l'appui conseil aux producteurs afin qu'ils produisent des maniocs à variétés préférées des consommateurs. L'accent devra aussi être mis sur le renforcement des capacités des producteurs et des agents d'encadrement. A cet effet, l'élaboration de référentiel technico-économique sur le manioc s'impose. ? Renforcer la gestion des organisations de producteurs de manioc (Association GALA et Association des producteurs de manioc de Buhamba); 71 > Mettre en place des automobiles pour faciliter le transport des produits vivriers des zones de production vers le marché. Cela permettra de réduire le coût de commercialisation et améliorer les profits des acteurs intervenant dans les chaînes de valeurs. Au niveau de la transformation, il convient de : V' Renforcer les capacités techniques des acteurs de la transformation. Les actions à mener portent sur l'accès des transformateurs à des formations sur (i) les techniques de transformation, (ii) le respect des normes de qualité, et (iii) la formation des promoteurs à l'utilisation et à la gestion des équipements de transformation. V' Faciliter l'accès aux équipements performants ; V' Appuyer l'installation des infrastructures de conservation des produits. Ces actions appellent une collaboration étroite avec le Ministère de l'Industrie et du Commerce du Sud-Kivu et le réseau des transformateurs des produits agricoles. Au niveau de la commercialisation, on devra : V' Renforcer les capacités techniques des commerçants ; V' Renforcer la promotion des produits dérivés, chikwangue en particulier ; V' Faciliter l'accès au transport par bateau pour les zones productrices proche du lac. Cela permettra de réduire les noyades et d'exporter des grandes quantités ; V' Prévoir des camions frigorifiés pour la vente de manioc frais dans les parkings, ce qui permettra le transport des marchandises dans de bonnes conditions. V' Acquérir des équipements et emballages appropriés pour le conditionnement, cela pourra se faire grâce à l'appui de l'IITA, INERA, World Vision et ACF par leurs différents projets et programmes intervenant sur les filières agricoles, etc. ; V' mettre en place une politique d'unicité ou d'uniformisation du prix d'achat au producteur sur toute l'étendue du territoire national ; V' Instauration de système de vente groupée ou de création d'une structure de commercialisation des produits dérivés de manioc. L'objectif visé ici est de rendre le produit disponible à une période donnée ce qui faciliterait les achats de groupes ou consensuels c'est-à-dire des producteurs qui mènent les opérations culturales presqu'au même moment pour faciliter la commercialisation (Rapport World Vision sur le compte rendu des intervenants dans les chaînes de valeurs dans le territoire de Kalehe, 2009). Au niveau de la filière en général, il faut : V' Faciliter l'accès au crédit en créant dans le milieu rural les institutions de micro crédit aux exigences adaptés des pauvres; 72 V' Renforcer les capacités des acteurs sur la notion de pratiques culturales et des semences performantes pour des milieux donnés ; V' Renforcer la recherche action dans le secteur pour mettre à leur disposition des producteurs des paquets technologiques sur lesquels les appuis conseil devront se fonder ; V' Définir et mettre en oeuvre une politique de promotion et d'accompagnement de la filière. V' Asseoir une bonne gouvernance dans les différentes chaînes de valeur. Cette exigence demande que les acteurs à qui sont dévolues les fonctions à quel que niveau que se soit le fassent avec efficacité et diligence. En effet, la notion de chaîne de valeur exige une certaine solidarité entre les divers acteurs qui interviennent dans la chaîne de valeur. Il en découle qu'au sein de la chaîne de valeur le principe de partage des gains et pertes par tous les acteurs et ce au prorata des moyens mis en oeuvre par chacun soit accepté de tous. 73 CONCLUSION GENERALEAu terme de la présente étude on peut retenir que toutes les chaînes de valeurs de manioc dans le groupement de Buzi sont rentable aussi bien au plan financier que économique. Cependant, la rentabilité de chaque acteur dépend de la chaîne dans laquelle il se situe. La comparaison des différentes chaînes de valeur nous a conduit à constater que la chaîne de valeur manioc séché pour le marché local, la ville de Goma et de Bukavu était la plus rentable où les producteurs étaient recevaient plus des gains 14 899 057 FC et 12 96 4574 FC respectivement en valeurs ajoutées et en profit que les deux autres acteurs. Le calcul des ratios valeurs ajoutées-consommations intermédiaires et Profit-coûts totaux de la chaîne de valeur manioc nous a permis d'en extraire les conclusions selon lesquelles la rentabilité économique des producteurs dans la chaîne de valeur farine de manioc pour le marché local et urbain (Goma et Bukavu) devenait encore positif ; 1 FC investis dans cette chaîne rapportait aux producteurs un gain de 4,46136 FC et 2,56481 FC en valeur ajoutée et en profit mais moins que pour d'autres acteurs. La chaîne de valeur manioc séché semble être rentable économiquement et financièrement mais dans cette chaîne de valeur, le gain que procure cette chaîne de valeur aux producteurs est de zéro (0). Les chaînes de valeurs dans lesquelles on peut consentir les investissements afin de générer des revenus aussi bien pour les parties prenantes que pour les acteurs de la chaîne de valeur sont celles relatives à la vente de manioc séché sur les trois marchés et de chikwangue pour le marché local. 74 REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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76 | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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Sexe : |
Age : ans |
Activité professionnelle: Agriculteur: Commerçant: Enseignant :
Fonction publique : autres à préciser :
|
Localité : Type d'acteurs : |
Non : |
V' Si oui, comment l'utilisez-vous ?
? Vous le mettez en valeur seul :
? Vous le donner en location :
V' Si non, comment accédez-vous à la terre et sous quelles conditions ?
1) Location : Montant de location :
2) Métayage : Condition de métayage :
3)
Non :
Superficie :
Héritage :
2. Pratiquez-vous la culture des maniocs ? Oui :
V' Si oui, pouvez-vous en estimer la superficie emblavée ? V' Si non, pourquoi ?
3. Source de financement de l'activité :
a) Financement propre
b) Crédit agricole
c) Fonds propre plus crédit
d) Aide humanitaire :
e) Autres à préciser :
4. Comment s'organise votre système de production ?
a) Je produis individuellement.
b) Organisé en coopératives agricole
5. Pourquoi produisez-vous le manioc ? a) Pour la consommation du ménage ;
B
b) Pour le marché
c) Pour la consommation et le marché
d) les maniocs ont un rendement meilleur
e) Autres à préciser
6. Main d'oeuvre utilisée :
a) M.O familiale
b) M.O salariale
c) combinaison de la M.O familiale et salariale
d) Groupe d'individus ou communauté
e) Combinaison de la M.O familiale et groupe de laboureurs ou communauté
f) Combinaison du groupe de laboureurs ou communauté et M.O salariale
g) Tracteurs : prix d'usage équipement
y' Nombre de familier utilisé dans l'exploitation :
1) Nombre d'enfants : 2) Nombre des femmes : 3) Hommes :
y' Mains d'oeuvre salariale : et prix unitaire de la M.O journalier :
7. Les différentes opérations de productions
A Préparation du terrain
? défrichement :
? labour :
A Achat et transport bouture :
A plantation des boutures :
A Achat et épandage d'engrais :
A Sarclages :
? Premier sarclage (montant) :
? Deuxième sarclage (montant) :
? Troisième sarclage (montant) :
A déterrage (montant):
A Ramassage (montant) :
A garde (montant) :
A nettoyage (montant) :
8. Quelle est la quantité réalisée après production : A Quantité :
9. Où vendez-vous votre production ? a) Au champ
C
b) Sur le au marché local
c) A Goma
d) Bukavu
10. Comment tu gère ta production ?
a) Tu la consomme
b) tu le vends
c) tu vends une partie et tu consomme une autre partie V' Quantité consommée :
V' Quantité vendue
11) Dans quel état vendez-vous votre production ?
a) A l?état frais
b) Après séchage
c) Après transformation
V' Si tu le transforme :
+ Quantité transformée :
+ En quoi le transformes-tu ?
En farine de manioc
En chikwangue
En foufou de manioc pour la vendre
V' Prix unitaire de transformation
V' Quantité réalisée après transformation
V' Prix unitaire de transport lié à la transformation du produit
V' Autres charges liées à la transformation
12) Autres charges poste récolte
A Transport des produits vers le marché (montant):
A Emballage (sacs, paniers, etc.) :
A Taxes payée
13) Quelle est la production réalisée (pour celui qui a transformé le manioc) et vendue ainsi que le prix unitaire de vente ?
D
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Désignation produit |
Quantité vendue |
Prix unitaire de vente |
Lieu de vente |
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|
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|||||
14) Quelles sont les variétés utilisées pour produire ? V' Semences améliorées des boutures ?
V' Anciennes semences ?
15) Quel moyen de transport utilisez-vous pour amener les produits vers le lieu de vente?
1) Sur le marché local : V' Autos
V' Boat
V' trottinette V' Personne
2) Sur le marché urbain :
a) A Goma : V' Autos V' Boat
V' Autres à préciser .
b) Bukavu :
V' Autos V' Boat
V' Autres à préciser .
16) Equipement de production
V' Houe (quantité : ) (prix unitaire : )
V' Aratoire :
V' Tracteurs :
V' Autres matériels :
? Autres charges: - Durée de vie de l?équipement :
- Intérêt payé en cas de financement par le crédit :
- Impôt payé
E
17) Quelles sont les difficultés auxquelles vous vous heurter dans l'exercice de vos activités ?
1) Manque de moyen de transport
2) Manque de financement
3) Manque des intrants
4) Autres à préciser
18) Quelles sont les relations que vous entretenez avec les autres acteurs ?
1) De la même branche
2) Avec les autres acteurs n'intervenant pas directement dans le secteur production de manioc: IMF, l'Etat, ONG, etc. (A répondre au verso de la page)
b) Transformateurs
I. Identité du transformateur enquêté
Nom, Post-nom et prénom :
|
|
||
II. Connaissance sur la situation économique de l'enquêté
|
11. Transformez-vous le manioc ? Oui : |
Non : |
V' Si oui, en quel produit?
a) En farine:
b) En shikwangue
c) Foufou de manioc
12. Combien vous ont couté l'acquisition et l'installation de l'équipement utilisé ? V' Coût d'acquisitions machine : V' Coût d'installation machine :
13. Quelle est la durée de vie probable de votre équipement de transformation ? Durée de vie (en nombre dannée) :
14. Quelle est la source de financement de votre activité ?
? Financement personnel
? Recours à une banque ou IMF
? Partenaire divers
? Financement partagé (Fond propre plus crédit)
? Pour les transformateurs de manioc en farine (meunier) :
F
15. Quels sont les matières et fournitures que vous utilisez pour la transformation ?
? Matières et fournitures utilisés ainsi que leurs prix d'acquisitions
:
16. Combien supportez-vous en termes des frais de fonctionnement de votre équipement :
? Nombre de personne : Salaire unitaire :
? Carburant : Nombre de litre utilisé mensuellement: Prix unitaire :
? Autres charges de fonctionnement :17.
|
|
||
Pouvez-vous estimez la quantité transformer mensuellement ainsi que le prix unitaire de transformation ?
? Quantité transformée en kg:
18. Autres charges :
- Frais d'amortissement du capital investis (épargne pour sur les fonds investis) :
- Charges de la dette (Montant d'intérêt payé) :
- impôts et taxes payés :
- Intérêt payé en cas de financement de l'activité par crédit :
? Pour les transformateurs de Shikwangue
19. Où vous approvisionnez-vous et quelle quantité vous aviez-vous approvisionnée et à quel prix?
? Dans le champ des producteurs :
? Quantité : Prix unitaire :
? Dans les marchés locaux? Quantité : Prix unitaire :
20. Combien avez-vous payé en termes de frais de transport ?
? Du lieu d'approvisionnement vers le lieu de transformation : ? Du lieu de transformation vers les lieux de vente : ? Autres coût liés à la transformation :
Coût de stockage et de conservation (dans l'eau) :
Main-d'oeuvre de transformation (en foufou) :
21. quelle quantité avez-vous réalisée et à quel prix l'aviez-vous vendue ? ? Quantité transformée :
? Prix unitaire :
G
A Autres charges :
- Pertes après transformation : Nombre de Kg :
- Taxe :
- Frais de commissions :
- Coût de stockage des produits finis :
22. Quelles sont les relations que vous entretenez avec les autres acteurs ?
A De la même branche :
A Avec les autres acteurs n'intervenant pas directement dans le secteur transformation
de manioc en Shikwangue : IMF, l'Etat, ONG, etc.
c) Commerçants
I. Identité du commerçant enquêté
Nom, Post-nom et prénom :
|
|
|||
II. Connaissance sur la situation économique de l'enquêté
|
23. Vendez-vous le manioc ? Oui : |
Non : |
V' Si oui, où vous approvisionnez-vous et sur quel marché le vendez vous ? A Sur le marché local:
A Au champ des producteurs :
24.
Source de financement de l'activité : V' Financement propre : V' Crédit agricole : V' Aide humanitaire : V' Fond propre plus crédit :
V' Autres à préciser :
25. Dans quel lieu vendez-vous vos produits : A Marché local
A En ville : Goma Bukavu :
26. Quelle quantité vous approvisionnez- vous et à combien l'aviez-vous acquise ? A Quantité achetée (en Kg ou en nombre des paniers) : A Prix unitaire :
27. Quels types des produits de manioc vendez-vous ? A Manioc Frais
H
A Cossettes de manioc (manioc séché et non transformé)
A Farine de manioc A Shikwange
A Autres à préciser
28. Combien avez-vous payé en termes de frais de transport ?
V' Du lieu d'approvisionnement vers le lieu de ventre (marche) :
V' Du lieu d'approvisionnement vers le lieu de transformation : FC, et du lieu
de transformation vers le lieu le marché : FC
29. Combien ça vous a coûté de transformer le manioc ? V' En farine :
2) Quantité transformée :
3) Prix unitaire :
4) Pertes après transformation :
5) Coût de stockage des produits finis V' En Shikwange :
· Conditionnement (emballage)
· Main-d'oeuvre :
· Stockage dans l'eau des maniocs frais
· Autres frais
30. Quantité réalisée et vendue après transformation ainsi que le prix unitaire de vente du produit.
A Quantité réalisée et vendue :
A Prix unitaire :
31. Autres charges :
· Frais de commissions :
· Coût de stockage des produits fins :
· Pertes après transformation :
· Charge de la dette (intérêt payé) :
· Taxe :
· Intérêt payé (en cas de financement par crédit) :
· Emballages des produits
· Autres charges (citez-les et donner respectivement le montant déboursé)
32. Quelles sont les problèmes que vous avez dans l'exercice de vos activités ?

33. Quelles sont les relations que vous entretenez avec les autres acteurs ? A De la même branche :
A Avec les autres acteurs n'intervenant pas directement dans le secteur commercialisation de manioc: IMF, l'Etat, ONG, etc.
d) Consommateurs
I. Identité du consommateur enquêté
Nom, Post-nom et prénom :
|
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||
Niveau d'étude : primaire : secondaire : Universitaire :
Etat civil : célibataire : Marié : veuf (Ve) : Divorcé :
Localité :II. Connaissance sur la situation économique de l'enquêté
|
34. Consommez-vous le manioc ? Oui : |
Non : |
36. En plus des ces produits, serez-vous prêt à vous procurer ces autres produits de manioc, si une fois ils étaient apportés à votre disposition ?
? Si oui, quelles dépenses allouez-vous à la consommation de ces produits ?
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Produits Manioc frais |
Quantités |
Dépenses allouées à l'acquisition du produit |
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Cossettes de manioc |
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Farines de manioc |
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Shikwangue |
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Foufou de manioc (dans les restaurants ou gargotes) |
? Si non, pourquoi ?
- Tu ne le préfère pas comme produit :
- Les produits de manioc coûtent chers :
- les produits de manioc vous provoquent des maladies
- Autres à préciser :
35. Combien dépensez-vous en moyenne par jour dans l'allocation de ces produits pour l'alimentation de la famille ?
J
A Pain fait à base de manioc : - Oui :
- Non :
A Biscuits fait à base de manioc : - Oui :
- Non :
A Gâteau fait à base de manioc : - Oui :
- Non :
A Autres à préciser :
37. Quelles sont les relations que vous entretenez avec les autres acteurs ?
A Avec les autres consommateurs :
A Avec les autres acteurs : IMF, l'Etat, ONG, etc. e) Transporteurs
Nom, Post-nom et prénom :
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Sexe : |
Age : ans |
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Localité : II. Connaissance sur la situation économique de l'enquêté 38. Transportez-vous le manioc ? Oui : |
Non : |
|
V' Si oui, en quelle destination les amenez-vous?
A Goma: A Bukavu :
39. Quelle est la source de financement de votre activité ?
? Financement personnel
? Recours à une banque ou IMF
? Partenaire divers
? Financement partagé (Fond propre plus crédit)
40. Quels sont les autres produits que vous transportez en plus des produits de manioc ?
41. Combien vous ont couté l'acquisition et l'installation de l'équipement utilisé ? V' Coût d'acquisitions de l'équipement de transport :
V' Autres coûts supportés dans l'acquisition de l'équipement :
A Frais de commission :
K
A Frais de dédouanement :
A Frais d'enregistrement à l'association (ACCO ou ASALAKI) : A Frais des documents :
A Autres frais :
42. Quelle est la durée de vie votre équipement de transports ? Durée de vie en année :
43. Combien supportez-vous en termes des frais de fonctionnement de votre équipement :
? Main d'oeuvre : nombre des personnes employées : Salaire unitaire :
? Carburant : Nombre de litre utilisé : Prix unitaire :
? Autres charges de fonctionnement :44. Autres charges :
- Frais d'amortissement du capital investis (épargne pour sur les fonds investis) :
- Charges de la dette (Montant d'intérêt payé) :
- impôts et taxes payés :
- Intérêt payé en cas de financement par crédit :
- Autres charges :
45. Pouvez-vous estimer la quantité de manioc transportée et ceux des autres produits ainsi que le prix unitaire de transformation ?
4 Quantité de manioc transportée par caractéristiques et prix y afférents:

En dollar
En franc
congolais
Prix unitaire payé
Produits de manioc transportés
Quantité de manioc transportée
Manioc frais
Cossettes de manioc
Farine de manioc
Shikwangue
A Avec les autres acteurs n'intervenant pas directement dans le secteur transport des produits vivrier (manioc) : IMF, l'Etat, ONG, agriculteurs etc.
4 Autres produits vivriers transportés (les citer et donner leurs prix unitaire de transport) :
Quelles sont les difficultés auxquelles vous avez dans l'exercice de votre activité ?
Quelles sont les relations que vous entretenez avec les autres acteurs ? A De la même branche :
L
Figure 3.21. Répartition des ratios de la V.A et C.I entre les différentes catégories d'acteurs des chaînes de valeurs manioc.

Sources : Graphique Excel de nos données de recherche.
Figure 3.22. Répartition des ratios de profit et Coût total entre les différentes catégories d'acteurs des chaînes de valeurs manioc.

Sources : Graphique Excel de nos données de recherche.
M
ANNEXES III : LES DIFFERENTS PROJETS ET PROGRAMMES POUR DEVELOPPER L'AGRICULTURE CONGOLAISE.
3.1. Plan intérimaire de relance agricole (1966-1972)
Six ans après l'accession à la souveraineté nationale et un an après le coup d'Etat militaire de 1965, il fut créé un Haut Commissariat chargé de la planification nationale. Celui-ci mit au point une "étude d'orientation pour la relance agricole" et convoqua une « Commission consultative » pour l'Agriculture au niveau national, qui fut chargée de réaliser le plan de développement agricole du pays.
Cette Commission constituée des délégués de l'Administration, de la Fédération des Entreprises du Congo et de la FAO, lança un plan qui ne dépassa pas le stade des tiroirs. On y relève des insuffisances majeures de conception ci-après :
y' absence de participation régionale (pas des représentants)
y' absence de cohésion nationale
y' moyens très indirects de dialogue avec les producteurs agricoles
y' faiblesse de l'administration
y' absence de volonté politique
3.2. Programme Agricole Minimum (1980-1981)
Après la politique désastreuse de "nationalisation" appelée "Zaïrianisation" qui a consisté à céder à quelques nationaux ayant une entrée dans les allées du pouvoir, l'activité des secteurs primaire (agriculture) et tertiaire (commerce et services), jusque là aux mains des opérateurs économiques étrangers, le pays se trouva confronté à une crise alimentaire profonde et à la flambée des prix des denrées alimentaires de première nécessité.
Le programme agricole minimum se borna à quantifier la production de certaines spéculations retenues dans le cadre des cultures vivrières comme priorités, par entités provinciales.
3.3. Plan de relance agricole 1982-1984
Le Plan de Relance Agricole (1982-1984), tout en s?appuyant sur le diagnostic des problèmes propres au secteur agricole détermina des objectifs quantifiés de production agricole par provinces, mais négligea la vision de référence du métier de l'agriculteur se caractérisant notamment par :
N
y' non prise en compte de l'avenir des projets, après l'arrêt du financement extérieur ; y' non association des communautés rurales au processus de prise de décisions dans y' l'élaboration, et l'exécution des projets ;
y' non association des cadres nationaux à la gestion des projets ; y' suivi insuffisant des ressources budgétaires.
y' multiplicité des projets ayant parfois les mêmes objectifs.
Les objectifs du Plan de Relance Agricole 1982-1984 n'ont pas été atteints. Les grandes orientations du Plan se retrouveront en 1986 dans le programme « d'Autosuffisance alimentaire ».
3.4. Programme d'Autosuffisance Alimentaire (PRAAL 1987-1990)
Le Programme d'Autosuffisance Alimentaire visait à atteindre, dans le temps, l'objectif d'autosuffisance alimentaire en encadrant les provinces à haute productivité vivrière, surtout en maïs et en riz.
Les territoires PRAAL sont retenus en fonction de leur haute productivité, des habitudes alimentaires et de la proximité des centres de consommation.
Le Programme d'Autosuffisance Alimentaire disposera pour sa réalisation de 3 types d'instruments :
a) les structures d'encadrement agricole ;
b) les Petites et Moyennes Entreprises Agricoles (PMEA) ayant une capacité technique et organisationnelle requise ;
c) les services de vulgarisation agricole de l'Etat.
Ce programme n'a pu atteindre les objectifs fixés, en raison de :
+ insuffisance de l'encadrement ;
+ absence de suivi du programme par l'autorité centrale ;
+ absence d'une structure mise en place pour recouvrer les crédits en nature accordés aux
paysans sous forme de matériels agricoles ;
+ le fait de subventions accordées d'une manière sélective et en fonction de la stature de
politiciens ;
+ insuffisance du financement effectif du programme ;
+ absence d'un programme de réhabilitation et d'entretien régulier des routes d'intérêt
national et de desserte agricole ;
+ absence de la recherche agronomique
La désarticulation du couple Bailleurs - Etat Congolais, est donc la cause de l'échec de ce programme. De plus, le Programme PNSAR a été conçu et mis en oeuvre dans un environnement
O
? faiblesse de la vulgarisation.
3.5. Plan directeur du Développement Agricole et Rural (1991-2000)
Aucune action prévue dans ce plan n'a été réalisée car son lancement a coïncidé avec le vent de la libéralisation politique et le désordre institutionnel qui va s'installer à partir de 1991.
3.6. Programme National de Relance du Secteur Agricole et Rural « PNSAR » (1997-2001)
Ce programme a été conçu sur base de l'approche-programme adoptée par l'Assemblée Générale des Nations Unies en début de la décennie 1990.
L'objectif général poursuivi visait à :
? assurer à toutes les couches sociales la sécurité alimentaire, ce qui implique de permettre à la population d'accéder à une alimentation équilibrée en quantité et en qualité et de produire et exporter les produits compétitifs en tenant compte de leurs avantages comparatifs ;
? alléger la pauvreté des populations par l'amélioration de leurs revenus en assurant une augmentation de la productivité du secteur, ce qui permettra l'accès aux services sociaux de base (éducation, santé, eau potable, énergie, habitat adéquat) ;
? dégager un surplus de production à mettre à la disposition de l'agro-industrie pour ainsi créer des emplois rémunérateurs en milieu rural et arrêter l'exode rural.
L'exécution de ce programme est nationale ; outre le PNUD comme partenaire principal, l'on avait prévu d'autres partenaires extérieurs et Bailleurs de fonds devant s'associer dans le cadre de l'aide bilatérale ou multilatérale intégrant le programme.
Dans la réalité, on constata que si plusieurs Ministères du Gouvernement Central, furent impliqués dans l'exécution du Programme PNSAR, aucun n'a eu un rôle défini de manière précise.
D'ailleurs, au moment où ce programme fut mis en chantier, le Gouvernement lança pour la même période son programme triennal avec des objectifs pour le secteur agricole ne cadrant pas avec le PNSAR qui a été pourtant conçu comme un Plan cadre national.
P
sociopolitique défavorable en 1997 avec la guerre qui a aggravé la crise économique et financière de l'Etat.
3.7. Programme triennal d'appui aux producteurs du secteur agricole 2000-2003
Le Gouvernement, en accord avec le PNUD, a mis en oeuvre une série d'actions à court terme, dans le but d'améliorer la sécurité alimentaire des populations.
Cependant à la fin du programme, l'évaluation ex post des stratégies appliquées révèle l'absence d'impact sur le développement de différents sites d'intervention. Les actions conduites n'ont pas eu d'effets durables sur l'accroissement et la valorisation de la production agricole et alimentaire.
Sur le plan de renforcement des capacités, rien n'indique l'acquisition notamment de la maîtrise des techniques de production, de conservation et de transformation, ni l'accès facile aux intrants et outillages et à l'organisation des circuits de commercialisation.
Tous ces efforts n'ont pas conduit à la relance du secteur agricole. Les résultats enregistrés n'ont pas pu assurer la sécurité alimentaire, ni contribuer à l'éradication de la pauvreté.
3.8. Programmes et projets appuyés par la FAO
Programmes et projets réguliers
Les programmes et projets de la FAO sous cette rubrique visent essentiellement à aider la DRC à atteindre les Objectifs du millénaire pour le développement, notamment la sécurité alimentaire et la réduction de la pauvreté, de même qu'une gestion durable et équitable des ressources naturelles, en particulier l'amélioration de la gouvernance dans le secteur forestier.
1.1. Programmes récents, en cours ou envisagés :
Programme multi- donateur manioc financé principalement par la Commission européenne, la Belgique et l'USAID, exécuté par la FAO et d'autres partenaires dont l'Institut International d'Agriculture Tropicale (IITA) qui a été interrompu, pour l'essentiel en 2004. Il avait pour objectif l'éradication de la mosaïque du manioc, qui est en grande partie à l'origine de la baisse de plus de 20 pour cent de la production de cette culture dans le pays. Les acquis du programme -3 532 ha de champs de multiplication pour une production de 83 millions de mètres linéaires de boutures saines
1.2. Le secteur forestier
Q
de manioc- ont été maintenus en 2OO5 grâce à l'appui financier de l'USAID et de la Suède. Le programme agricole d'urgence, traité plus bas, comporte également des composantes pour poursuivre la réhabilitation de cette culture de base.
· Projet horticulture urbaine et périurbaine financé par la Belgique et exécuté par la FAO, commencé à Kinshasa en 2000 et qui s'est étendu depuis à Mbanza-Ngungu, Kisangani, Lubumbashi et Likasi, avec un total de 14 000 bénéficiaires.
Ses activités comportent de petits aménagements d'hydraulique rurale et le micro crédit.
· Projet d'appui au développement communautaire financé par le PNUD et exécuté par la FAO. Lancé au Katanga et au Maniema dans sa phase pilote en 2005, ce projet devra s'étendre à l'Equateur, aux deux Kasaï et à la Province de Kinshasa pour une durée de cinq ans, si le financement requis est garanti. Utilisant l'approche champ école paysanne' pour la vulgarisation, ce projet a pour objectifs le renforcement des capacités des associations rurales, la sécurité alimentaire et la création d'activités génératrices de revenus.
· Radio rurale à Mbanza-Ngungu dans le Congo Central, financé à même les ressources propres de la FAO, fonctionne depuis 2002. Des initiatives semblables sont en cours de préparation pour d'autres provinces. Avec l'aide de la Banque africaine de développement, la FAO est en train de réhabiliter deux autres radios, l'une au Congo Central et l'autre au Bandundu.
· Le programme TéléFood aide les bénéficiaires à améliorer leur sécurité alimentaire en appuyant les activités telle que l'élevage familial des porcs, les micro jardins à Kinshasa, le conditionnement du manioc, et l'apiculture.
· Appui à la restructuration du Ministère de l'Agriculture, pêche et élevage, et appui à la définition des politiques agricoles sur financement de la Belgique avec notamment des contributions à la préparation du DSCRP, de l'Examen du secteur agricole piloté par la Banque mondiale, du CAF et de la Note d'orientation de politique agricole, entre autres. Ces contributions couvrent également le Ministère du développement rural
· Le projet de relance de la recherche agricole et forestière sur financement de la Commission européenne, qui vient de démarrer pour une durée de trois ans.
Les principaux programmes et projets de développement agricole appuyés par la FAO (dont certains sont à leur phase pilote ou de démarrage) ont encore un impact peu perceptible sur l'ensemble du monde rural et doivent être renforcés pour atteindre leurs objectifs.
R
Pour assurer une gestion durable et équitable de ses vastes ressources forestières, la FAO, grâce à un financement PNUD, a aidé la RDC à élaborer un nouveau Code forestier promulgué par le Chef de l'Etat en août 2002. Sous l'égide de la FAO et sur financement de la Banque mondiale, des textes d'application de ce code forestier sont en cours de préparation. La FAO dirige également un groupe thématique sur les forêts qui se réunit périodiquement pour passer en revue les interventions des différents partenaires dans le secteur. Par le biais de ce groupe thématique, le dialogue avec le Ministère de l'environnement à été renforcé, s'agissant notamment de la révision des anciennes concessions forestières et la nécessité de respecter les normes internationales en matière de transparence et de bonne gouvernance.
De même, le code ayant institué la catégorie des forêts pouvant être détenues par les communautés locales en vertu de la coutume, la FAO, sur financement de la Belgique ainsi que dans e cadre du Partenariat FAO/Pays-Bas et du Mécanisme pour les Programmes Forestiers Nationaux, assiste la RDC dans l'institutionnalisation de la foresterie communautaire.
Opérations d'urgence
Les projets d'urgence, dont l'unité de coordination a été mise en place en 1998, visent non seulement à relancer la production agricole, mais aussi à améliorer les connaissances des agriculteurs sur la sauvegarde des écosystèmes.
Les principaux bénéficiaires de l'appui d'urgence agricole sont répartis dans toutes les provinces, avec une concentration dans les provinces Orientale (Ituri), les deux Kivu et le Nord Katanga. Ce sont : les foyers sous la responsabilité de femmes ou d'enfants, et/ou affectés par le SIDA/VIH, les victimes de violence sexuelle, les agriculteurs pratiquant une agriculture de subsistance, les pêcheurs artisanaux, les réfugiés/rapatriés et populations déplacées/retournées, les enfants mal-nourris admis dans les centres nutritionnels, les ex combattants.
Ainsi en 2007, environ 571 000 familles vulnérables pourront bénéficier des opérations agricoles d'urgence. Ces dernières ont été financées à hauteur de 27 millions de dollars US de 2003 à avril 2007, pour des appels de fonds totalisant 112,7 millions de dollars US.
Les principaux bailleurs de fonds sont la Belgique, la Suisse, le Pays Bas, les Etats-Unis, la France, la Suède, le PNUD, l'Italie, l'Union Européenne. Depuis 2006, la plupart des financements proviennent du Pooled Fund (fonds communs) et/ou du CERF (central emergency response fund).
S
Dans le cadre du PNDDR, la FAO à travers le financement de la Banque Mondiale/Conader qui s'élève à un montant de 5 400 000 $E.-U., a lancé depuis novembre 2006, le programme d'assistance à la réinsertion économique dans le secteur agricole de 21 000 ex combattants répartis sur le territoire national.
Sur financement de la Belgique, un projet régional d'urgence couvrant la RDC, le Burundi et le Rwanda a été lancé en février 2007 pour la prévention et le contrôle de la grippe aviaire et le renforcement des services vétérinaires
La stratégie d'intervention des opérations d'urgence se développe sur trois axes à savoir :
- la réponse à l'urgence par la fourniture d'intrants de production aux ménages affectés par la crise dont 45-60 % de familles d'enfants mal nourris en vue de promouvoir leur autonomie alimentaire. Les résultats à atteindre sont :
o l'accès aux produits d'origine animale par la promotion du petit élevage (cobayes, volailles) et la distribution d'intrants de pêche ;
o l'augmentation de la production agricole du ménage en mettant à sa disposition des outils nécessaires et des semences vivrières de qualité pour augmenter les rendements ;
o le changement des habitudes alimentaires à travers la diversification des régimes pour améliorer l'état nutritionnel des ménages vulnérables ;
o la formation des familles vulnérables et des ONG partenaires en techniques de productions agricoles.
- une réhabilitation transitoire des infrastructures indispensables à l'auto-prise en charge des moyens de production du matériel végétal :
o la lutte contre le virus de la mosaïque du manioc: en dépit de la première place qu'occupe le manioc dans le régime alimentaire du congolais, la quantité de boutures produite et distribuée jusqu'à ce jour ne représente que 2,19% des besoins évalués à 3 milliards de mètres linéaires au niveau national. De 2000 à 2006, seulement 2,5% des quelques 7 millions des ménages agricoles que compte le pays avaient reçu des boutures saines de manioc à haut rendement.
o Multiplication et distribution de matériel végétal adapté aux conditions agro écologiques des zones cibles (variétés résistantes à la sécheresse, variétés adaptés aux bas-fonds, variétés résistantes aux maladies) : céréales/grains, patate douce ;
o La diversification des productions du ménage par l'introduction de nouvelles spéculations vivrières et maraîchères dont les spéculations qui ont un intérêt particulier au regard de leurs apports en micronutriments ;
T
o l'amélioration des dessertes agricoles terrestres et fluviales, amélioration du système de transport et de commercialisation des productions agricoles, la petite transformation des produits agricoles,
- la coordination des acteurs humanitaires intervenant dans le domaine de la sécurité alimentaire et des opérations agricoles d'urgence pour le développement des synergies ; l'ancrage institutionnel ; la collecte/diffusion de l'information sur la sécurité alimentaire.
Les interventions sont réalisées en partenariat avec le PAM, l'UNICEF, et d'autres agences des Nations Unies intervenant dans la sécurité alimentaire, les ONG nationales et internationales ainsi que les institutions de l'Etat (Ministère de l'agriculture et INERA).
Si les projets agricoles d'urgence sont par nature de courte durée -généralement de 6 mois à un an- leurs acquis (accès des ménages vulnérables aux intrants de qualité et leur formation en techniques agricoles) devraient être consolidés par un processus qui faciliterait le passage des urgences caractérisées essentiellement par une assistance gratuite et ponctuelle, à une auto-prise en charge graduelle mais durable des populations concernées. Ceci requiert un renforcement soutenu des capacités à plusieurs niveaux : au niveau individuel ou des ménages, des associations locales, des infrastructures sociales, de l'accès aux services financiers et à d'autres ressources productives.
3.9. Autres interventions dans le secteur agricole et rural
Après une décennie d'interruption de la coopération internationale, des projets agricoles de développement rural d'envergure sont en cours démarrage ou ont été initiés par d'autres agences multilatérales (BAD, FIDA, Banque mondiale) et bilatérales (USAID, DFID notamment), ainsi que des ONG et du secteur privé qu'il convient de mentionner.
La Banque Mondiale (BM) a repris la coopération avec la RDC en 2001 en appuyant le Programme Intérimaire renforcé du Gouvernement. En 2002, elle a mis en oeuvre le Programme Multisectoriel d'Urgence de Réhabilitation et de Reconstruction (PMURR) dont le volet agricole avait pour objectifs d'améliorer la situation de sécurité alimentaire des populations rurales et de développer une stratégie en vue d'une croissance soutenue de la production et des revenus agricoles.
Au 31 décembre 2005, le volet agricole du PMURR a permis la production et la distribution de 29.140 tonnes de semences améliorées et 144.000 km de boutures saines de manioc auprès des paysans. C'est dans ce cadre que l'examen du secteur agricole de la RDC a été conduit et finalisé. Sur base de cet examen, La B.M. à lancer la mise en oeuvre un projet d'appui à la relance et de
U
réhabilitation du secteur agricole qui couvre les districts du Nord et de Sud Ubangi, le District de la Mongala et le Pool Malebo.
La Banque Africaine de Développement (BAD) a repris sa coopération avec la RDC en 2002 en focalisant sur l'aide d'urgence, la réhabilitation post conflit et le renforcement des capacités institutionnels. Trois grands projets ont pu être mis en oeuvre à travers des financements de la BAD. Il s'agit de : le projet d'appui à la réhabilitation du secteur agricole et rural (PARSAR) dans les provinces du Bandundu et du Bas-Congo (41,47 millions de US $), le projet de réhabilitation du secteur agricole et rural dans les provinces du Katanga, du Kasaï Oriental et du Kasaï Occidental (PRESAR, 59,04 millions de US $) et le programme régional d'aménagement intégré du lac Tanganyika (PRAIT, 81 millions de US $). En plus de ces projets, la BAD a lancé une étude du secteur agricole (2,05 millions de US $) en vue d'élaborer les orientations stratégiques du secteur agricole, les plans directeurs de développement agricole des provinces et de formuler un programme prioritaire de développement du secteur agricole.
Le Fonds International du Développement Agricole (FIDA) a également repris la coopération avec la RDC en 2002 avec la signature de l'accord de règlement des arriérés dus au FIDA. En 2003 le FIDA a préparé une stratégie d'intervention en RDC en vue d'améliorer la sécurité alimentaire et l'accès aux services sociaux des populations rurales démunies, en s'appuyant sur la transition entre l'urgence et le développement. Avec le concours des experts nationaux, le FIDA a préparé deux projets dont l'un est actuellement mis en oeuvre et l'autre sur le point de démarrer. Il s'agit du programme de relance du secteur agricole dans la province de l'Equateur (PRAPE, 22,6 millions de US $) et du programme de réhabilitation agricole dans la province Orientale (PRAPO, 26 millions de US $). Le financement d'un troisième projet est finalisé depuis la fin de l'année 2008. Il s'agit du Programme Intégré de Réhabilitation de l'Agriculture dans la Province de Maniema (PIRAM).
Après une suspension de dix ans de coopération avec la RDC, l'Union Européenne a renoué officiellement son programme de coopération avec la RDC en janvier 2002. Le secteur agricole et rural a bénéficié de cette coopération indirectement à travers le programme d'appui à la réhabilitation des infrastructures de base et directement à travers le financement de plusieurs projets exécutés par la FAO ou d'autres agences d'exécution. Il s'agit du projet « Réhabilitation et Réintégration socioéconomique après la guerre dans les régions de l'Est de la RDC, du projet GCP/DRC/029/EC « Appui à la sécurité alimentaire et la génération de revenus par l'assistance aux petits producteurs et par une appui à l'INERA pour une augmentation durable de la production de manioc » dans les provinces de Kinshasa, du Bas-Congo, du Kasaï occidental, du Kasaï oriental,
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du Nord Kivu et du Sud Kivu, du programme de « Contribution à la relance de la production agricole » dans les province de Kinshasa, de l'Equateur, du Bandundu et du Kivu et enfin du projet de relance de la recherche agricole et forestière en cours de démarrage.
La Coopération Technique Belge a également repris après une décennie de suspension par une stratégie de retour ver la paix qui consistait en un appui structurel pour le redémarrage de l'environnement sociopolitique de la RDC. Le secteur agricole a été appuyé à travers d'une part les projets exécutés par la FAO et d'autre part le fonds d'études et d'expertise.
Les projets exécutés par la FAO sont de deux types, à savoir les projets de développement (« Appui au développement de l'horticulture urbaine et périurbaine », « Appui à la définition des politiques de développement agricole en RDC » et « Développement et mise en oeuvre de la foresterie communautaire en RDC ») et les projets d'urgence (« Renforcement de la sécurité alimentaire de 116.300 ménages des zones sensibles » et « Prévention et contrôle de la grippe aviaire dans la régions des grands lacs en Afrique et renforcement des capacité des services vétérinaires »).
Comme la grande majorité des partenaires au développement de la RDC, l'Agence Américaine pour le Développement International (USAID) reprend sa coopération au début des années 2000. Ses axes prioritaires d'interventions visent le développement rural par les communautés de base, la réhabilitation des grandes infrastructures prioritaires, la stabilité macroéconomique, l'accès au crédit pour le secteur agricole, la recherche agronomique et la décentralisation. Les domaines d'interventions actuelles de l'USAID sont la culture du manioc, la micro-finance, l'amélioration des conditions de vie et la sécurité alimentaire. Ces interventions se font à travers des projets de développement et des projets d'urgence exécutés par des ONG ou des organisations des Nations unies.
Le Département Britannique pour le Développement International (DFID) n'est pas resté inactif. Il a repris sa coopération au début de cette décennie en focalisant sur le rétablissement de la sécurité et la réforme de la justice, l'appui au processus de transition, y compris la tenue des élections démocratique, l'accès aux services de transport, de santé et d'éducation ; l'aide humanitaire et la gestion des ressources naturelles au bénéfice des populations congolaises.
Ses interventions en RDC ont plus que décuplé en six ans étant donné que les dépenses du DFID en RDC sont passées de 5,56 Million de livres en 2001-2002 à 62 millions de £ en 20062007. Cependant ses interventions dans le secteur agricole sont très réduites ou limitées à l'urgence.
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L'ensemble de ces interventions porte sur des sommes importantes qui, gérées harmonieusement, peuvent se conformer à la déclaration de Paris (voir annexe ...) et permettre à la RDC et ses partenaires au développement de mener des actions ambitieuses afin d'atteindre les objectifs du millénaire pour le développement.
En vue de palier aux lacunes du passé, de mieux canaliser et coordonner les diverses interventions dans le secteur agricole et rural pour maximiser les impacts escomptés, il est impérieux d'élaborer et de mettre en oeuvre une politique publique appuyée par une volonté clairement exprimée, assortie de mesures concrètes dont l'application soit bien suivie sur le terrain en partenariat avec les bailleurs des fonds et les bénéficiaires. Toutes ces considérations justifient l'élaboration de la note de politique, document d'orientation, de cadrage des actions du Gouvernement et d'expression de sa vision pour le développement du secteur agricole.
Vu l'ampleur du défi à relever, et son importance pour l'avenir du pays, il est fondamental que tous ceux qui sont, ou se sentent concernés par le développement agricole du pays puissent allier leurs forces, organiser et faire interagir harmonieusement tous les programmes en cours, dans une politique claire et cohérente dans laquelle chacun trouve sa place.