INTRODUCTION
GÉNÉRALE
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INTRODUCTION
De nombreuses initiatives sont prises aujourd'hui par le
gouvernement pour rendre humain le milieu carcéral ivoirien.
Améliorer la santé des détenus est l'une de ces
initiatives avec la création ou la restructuration d'unités
sanitaires dans les centres pénitenciers du pays.
Si accéder aux structures de santé est une bonne
initiative, garantir une bonne santé par la sensibilisation et une
anticipation sur les causes des maladies est cependant idéale,
d'où le recours à l'éducation à la santé.
L'éducation à la santé est une
démarche participative de la population à la résolution de
ses problèmes de santé. Elle consiste à aider la
population à cerner les maladies, leurs causes et conséquences et
comment s'en préserver. La santé n'étant pas seulement
l'absence de maladie ou d'infirmité, est aussi un bien-être
physique, mental et social. Au-delà, elle est aujourd'hui un indice du
développement humain. C'est pourquoi, l'Organisation mondiale de la
santé (Oms), depuis la Conférence d'Ottawa en 1986, a fait de la
promotion de la santé un instrument de l'accès de tous à
la santé avec un outil indispensable : l'éducation à la
santé.
Ayant saisi l'importance de cet instrument, la Côte
d'Ivoire a redynamisé l'Institut national d'hygiène publique
(INHP) à travers le décret n°91-654 du 09 octobre 1991 (il a
été mis en place depuis les années 20 par l'administration
coloniale) pour faire face à la résurgence des problèmes
liés à l'insalubrité de l'environnement, à la
réémergence de certaines maladies infectieuses, endémiques
et endémo épidémiques. Le pays montre ainsi, comme le
préconisent les institutions internationales, que plus qu'un besoin
vital, la santé est un droit ; un droit auquel personne ne doit
être soustrait, en particulier les personnes privées de
liberté.
Pour ces institutions, il est plus qu'indispensable
d'entreprendre des actions pour leur donner des conditions de vie plus
humaines. En effet, les détenus sont confrontés à de
nombreuses maladies dont les infections cutanées.
C'est pour mieux comprendre l'ampleur et les
conséquences de cette pathologie en milieu carcéral, plus
spécifiquement au camp pénal de Bouaké, que nous avons
choisi de traiter le sujet intitulé : «Éducation
à la santé en milieu carcéral ivoirien : le cas des
infections cutanées au camp pénal de
Bouaké».
En abordant ce sujet, nous souhaitions fournir aux
détenus les moyens d'assainir leur milieu de vie et à
l'administration pénitentiaire, les outils d'une meilleure
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applicabilité de ces mesures afin de réduire la
morbidité liée aux infections cutanées en milieu
carcéral.
Pour ce faire, nous nous sommes appuyés sur la
communication engageante comme moyen de mise en oeuvre de notre projet
d'éducation à la santé. Les stratégies et
techniques de cette théorie doivent nous permettre de consolider les
acquis, renforcer les nouveaux comportements et surtout, les pérenniser
le plus longtemps possible.
Notre travail est structuré de la manière suivante
:
- une partie axée sur les considérations
théoriques et méthodologiques ; - une partie relative à la
santé en milieu carcéral ;
- une partie sur l'interprétation des données
collectées ;
- et une partie projet.
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I- LE CADRE THÉORIQUE
On doit, pour qu'une recherche soit comprise, expliquer sa
démarche, expliciter les bases et fondements théoriques du
travail. C'est à cet exercice que nous nous sommes soumis dans cette
partie.
1.1- L'objet de recherche
Régulièrement, la société punit
des individus pour avoir enfreint les règles qui la régissentdans
des lieux dits maisons d'arrêt et de correction. Dans ces maisons
d'arrêt, les agents pénitenciers sont en charge de ces personnes
(condamnées ou prévenues), mais celles-ci ne sont pas toujours
traitées comme il se devait. Les droits élémentaires sont
souvent ignorés ou bafoués : santé, loisirs,
éducation et formation. Comme le préconisent certains textes
internationaux, notamment la Déclaration universelle des droits de
l'homme de 1948, le Pacte international relatif aux droits civils et politiques
de 1966 et nationaux comme La Constitution ivoirienne du 23 juillet 2000,
toutes les personnes ont droit à la dignité et au respect. Ces
dispositifs sont renforcés dans le domaine pénitentiaire par
l'élaboration de l'Ensemble des règles minima pour le traitement
des détenus de 1955. Ces règles représentent les
conditions minimales de dignité humaine à respecter à
l'égard des détenus et les recommandations indispensables
à la bonne gestion des prisons. Pour toutes ces raisons, nous nous
sommes donc intéressés à la situation des détenus.
Pour dire en définitive que ce sont les détenus appelés
encore prisonniers qui sont l'objet de notre recherche de façon
générale et leur situation sanitaire particulièrement.
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