INTRODUCTION
Il est unanimement admis que c'est à travers l'eau que
le changement climatique affecte les hommes, les écosystèmes, et
les économies. La baisse de niveau d'eaux observée dans le
bassin du fleuve Congo est un indicateur majeur qui vient rappeler à
notre conscience que ce bien inestimable et irremplaçable pour la survie
de l'humanité n'est malheureusement pas inépuisable.1(*)
Oui l'eau ne se fabrique et à en croire les
chercheurs, elle se renouvelle avec une lenteur incroyable ; plus d'un
millénaire pour les eaux souterraines, plus de quatre millénaires
pour les océans et une quinzaine pour les glaciers.2(*)
Aujourd'hui les 41.000 m3/s de son débit moyen
traditionnellement connu deviennent au fil des ans un lointain souvenir pour
le bassin du fleuve Congo, d'où l'accent que met la Commission
Internationale du bassin Congo Oubangui Sangha (CICOS) sur la
sécurité en eau comme adaptation visant une gestion durable et
équitable de ressources en eau par la mise en place d'un
système de gestion intégrée impliquant tous les pays du
bassin.3(*)
Ainsi, c'est dans le même esprit d'idées que
tous les projets développés par la CICOS sont
orientés ; cette dernière reste déterminer à
jouer pleinement son rôle afin d'amener les populations riveraines
à mieux exploiter les avantages économiques, sociaux et
environnementaux que peut apporter un usage rationnel de l'eau.
1. PROBLEMATIQUE DU
SUJET
Depuis toujours, l'homme s'installe à
proximité des cours d'eau et cela se résumait plus pour ses
besoins vitaux et de subsistance mais dans le fond, comme activité
majeure dans le domaine fluvial, on ne pouvait parler que de la navigation, ce
qui donnait une image limitées des activités fluviales.
Cependant depuis quelques années, ce domaine a
été touché de plein fouet par plusieurs d'autres
activités notamment industrielles qui arrivent également avec
leurs méfaits (la pollution par exemple). Cela fait du fleuve une
source de beaucoup de revenus financiers, de facto vulnérable, de facto
source des conflits entre les Etats voisins partagent les mêmes cours
d'eaux. De là, on peut comprendre que l'eau partagée
recèle toujours un certain potentiel de concurrence .Ce qui sous -entend
clairement que les pays riverains sont souvent rivaux à
l'égard de l'eau qu'ils partagent.
Compte tenu de l'importance de l'eau pour le
développement national, chaque pays peut avoir son propre programme
national sur l'utilisation d'un cours d'eau international, cependant du moment
où ce cours d'eau traverse plusieurs Etats, l'application de la loi
nationale pose problème car pouvant porter atteinte à la
souveraineté d'autres Etats traversés par ce cours d'eau de ce
fait créer des rivalités entre Etats.
Depuis la fin du siècle précédent, les
Etats s'efforçaient déjà à essayer de trouver une
certaine uniformisation du régime fluvial. En effet aux travers
différents traités et accords notamment l'Acte final du
congrès de Vienne du 9 juin 1815, la convention de Barcelone du 10 mars
1921, l'Acte de Berlin du 16 février 1885 tel que modifié par la
convention de St-Germain-en-Laye du 10 septembre 1919, nous constatons qu'il
y a effectivement évolution du droit fluvial international... Cependant
chaque bassin fluvial possède ses spécificités
liées aux différents facteurs, par exemple le climat ou milieu
naturel. Alors comment faire pour résoudre ce problème dans le
cadre spécifique du Bassin du fleuve Congo, c'est ainsi que les Etats
du bassin du fleuve se sont décidé de mettre en place un
régime uniforme devant régir le dit bassin et d'instituer une
Commission devant remplir les missions qui lui sont dévolue par
l'Accord.4(*)
De ce fait, nous nous sommes donné un postulat en
résumant notre problématique de la manière
suivante :
ï Quelles sont les raisons ayant poussé les Etats
du bassin du fleuve Congo à instituer un régime fluvial
uniforme ?
ï Quel est le champ d'action de la CICOS ?
ï Quel est l'apport de cette Commission au
développement des pays contractants, particulièrement la
République Démocratique du Congo ?
2. HYPOTHESE DU TRAVAIL
Le droit fluvial international n'a cessé d'accroitre
son évolution. Depuis déjà plusieurs années,
à travers plusieurs instruments internationaux précités,
ses principes généraux (du droit fluvial) ont été
affirmés. Devant la nécessité de substituer aux anciennes
règles régissant la navigation, des nouvelles règles plus
positives et adaptées; les Etats du bassin du fleuve Congo se sont
décidés d'instituer à cette fin un régime fluvial
uniforme du Bassin Congo-Oubangui-Sangha ce qui porte notamment
création d'une commission internationale pour exercer les missions qui
lui sont dévolues par l'accord de Brazzaville.
Le présent accord s'applique sur l'ensemble des
parties du Bassin hydrographique du fleuve situées sur les territoires
des Etats contractants mais cet aspect sera approfondi dans le corps du
travail.
Cet accord a apporté énormément
d'avantages à la législation des Etats membres et
particulièrement la RDC qui renferme la majeure partie du bassin du
fleuve Congo (62 pourcents de la superficie totale du bassin) alors pour
un bon control et usage raisonnable de son eau, un tel instrument
s'avère nécessaire.
3. CHOIX ET INTERET DU
SUJET
En instituant un travail scientifique sur la
création, le mandat ainsi que le bilan de la CICOS , nous voudrions
au fait montrer que sur les plans international, régional et sous
régional la considération environnementale
précisément celle de l'eau est vraiment prise en compte à
travers l'élaboration des textes et instruments internationaux sur
l'usage rationnel et équitable de l'eau ainsi que la protection des
écosystèmes et de l'environnement fluvial bien entendu sur le
plan international du droit de l'eau.
En Afrique l'usage fluvial n'étant pas
développé ni susceptible de développement, leur
régime juridique était jusque là peut évolutif,
cependant au niveau des Bassins fluviaux on connait une évolution
rapide. En effet les africains, estimant que la succession aux conventions
antérieures n'est pas automatique, considérèrent ces
conventions fluviales comme traités coloniales. Tous soucieux
d'organiser ce domaine chacun de Bassin s'est efforcer de se doter d'un
régime juridique adéquate et la CICOS s'inscrit dans cet ordre
d'idée.
De ce fait, il s'ensuit que l'intérêt dont
regorge notre travail ne consiste pas seulement à se fonder sur
l'élaboration des textes ou instruments internationaux de protection de
cours d'eau et de l'environnement sur le plan international mais aussi à
veiller sur le respect et sur l'application effective des mécanismes et
organes de protection. Les règles du droit seraient effectivement
meilleures du fait de concilier la théorie à la pratique, et
cela n'est possible que si les Etats membres du mécanisme marchent
ensemble pour lutter contre la mauvaise gestion en eau, cela met en exergue le
rôle important que notre pays joue dans le processus de la
réussite de la mission de la CICOS.
4. METHODES ET TECHNIQUES DE
RECHERCHE
Pour arriver à vérifier les hypothèses
du travail et donner des réponses définitives aux questions de la
problématique, nous devons utiliser des méthodes et des
techniques. Celles-ci sont des outils permettant de récolter les
donnés, celles-là par contre sont des procédés
visant, d'un coté à établir rigoureusement un objet de
science et de l'autre à mener le raisonnement portant sur cet objet, de
la suivre de la manière la plus rigoureuse que possible.
De ce fait pour mener à bon notre modeste travail,
nous estimons intéressant d'utiliser principalement deux
méthodes, juridique et sociologique.
La méthode juridique nous permet d'exposer le droit
positif en matière mais surtout de l'analyser, le confronter à la
pratiques des acteurs internationaux. Ce qui revient à dire que nous
allons préalablement préciser les normes, puis observer la
matière dont elles sont appliquées.
La méthode sociologique, quant à elle, nous
orientera tout au long de notre travail afin de revoir les
phénomènes sociaux avec toutes les implications possibles.
Ceci grâce aussi à la jurisprudence et aux
tendances doctrinales qui nous seront d'une importance capitale dans le
processus de la réalisation de notre travail.
De ce qui précède, il est à noter que la
technique documentaire nous a conduits à parcourir les ouvrages
spécifiques sur la commission internationale du bassin
Congo-Oubangui-Sangha.
5. DELIMITATION
SPATIO-TEMPORELLE
Compte tenu de l'intensité et de la complexité
qui caractérisent le sujet sous examen, il nous est important de
déterminer les contours spatio-temporels de cette modeste
réflexion.
Nous mènerons une analyse sur la CICOS depuis sa mise
en fonction en Novembre 2004 jusqu'à ces jours, ses instruments de
percussion qui sont l'accord de Brazzaville et son additif, sa mission ainsi
que dresser un bilan sur les activités réalisées par la
CICOS jusque là.
6. ANNONCE DU PLAN
Notre travail comporte deux chapitres. Le
premier abordera les aspects normatifs et institutionnels au sein des quels
nous analyserons l'historique de la naissance de la CICOS, sa nature juridique
(organisation internationale sous régionale), son organisation, le champ
d'application ainsi que ses principes fondamentaux. Le second abordera
le mandat ainsi que le bilan de la CICOS où nous aurons à
mener une analyse sur les missions octroyées à celle-ci, dresser
une évaluation critique sur toutes les activités menées
jusque là par la Commission, et enfin parler de l`accès
environnemental dans le cadre de la CICOS.
CHAPITRE I :
ASPECTS NORMATIFS ET
INSTITUTIONNELS DE LA CICOS
Dans ce premier chapitre de notre travail, nous allons
aborder successivement les aspects normatifs de la CICOS (Section 1), et les
aspects institutionnels (Section 2).
SECTION 1 : ASPECTS
NORMATIFS DE LA CICOS
Dans cette section il sera question d'analyser les textes
officiels expriment et réaffirmant, à travers les temps et les
époques la volonté des Etats à coopérer en
matière de la gestion des eaux transfrontalières ; elle
abordera également l'Acte d'uniformisation des régimes
juridiques applicables aux cours d'eau inter-réseau CICOS mis en place
bien entendu par l'Accord de Brazzaville.
Paragraphe 1 :
Historique
Il faut souligner que l'aboutissement à la mise en
place d'un régime uniforme au niveau du bassin du fleuve Congo
résulte d'un long processus débuté depuis
déjà plusieurs années.
Les experts de la Communauté Economique et
Monétaire de l'Afrique Centrale (CEMAC) et ceux de la République
Démocratique du Congo (RDC) , avec le concours technique de la CEA
et de la Commission de Rhin, se sont réunis à trois reprises
à Bangui en Avril 1998, à Kinshasa en Avril 1999 et en Novembre
de la même année à Brazzaville5(*) pour poursuivre la
coopération commencée il y a plus d'un siècle et
réaffirmée dans de nombreux textes officiels dont il
s'avère aussi nécessaire d'analyser .
En effet plusieurs instruments juridiques applicables aux
cours d'eaux internationaux avaient déjà été
consacrés au cours de l'histoire et dont l'accord de Brazzaville s'est
inspiré pour poser ses jalons.
Il s'agit notamment de :
1. L'Acte de Berlin du 26 février 1885
Dans ce texte, les nations expriment clairement leurs
volontés et leurs intentions de coopérer pour une utilisation
rationnelle des eaux partagées.
Apres avoir évoqué les identités des
personnalités présentes aux assises , les quelles étaient
dotées de plein pouvoir établi en bonne et due forme, l' Acte
stipule , en ses pages 29 et 30 qu' « au nom de Dieu tout
puissant , que ces personnalités ont successivement discuté et
adopté ,entre autres les points suivants :
ï Une déclaration relative à la
liberté de commerce dans le bassin du Congo et son embouchure par les
pays circonvoisins, et relative à certaines dispositions connexes.
ï Une déclaration relative à la
neutralité des territoires compris dans le bassin conventionnel du
Congo.
ï Un acte de navigation du Congo, qui en tenant compte
des circonstances locales, étend à ce fleuve, à ses
affluents et aux eaux qui leur sont assimilées, les principes
généraux énoncés dans les articles 108
et 116 de l'Acte final du congrès de Vienne
destinés à régler entre puissances signataires
de cet acte, la libre navigation des cours d'eau navigables(...) 6(*) ».
On peut également lire dans la partie
préambule, entre autres buts recherchés par la conférence,
que : « voulant régler, dans un esprit de bonne entente
mutuelle, les conditions les plus favorables au développement et de la
civilisation dans certaines régions d'Afrique, et assurer à tous
les peuples les avantages de la libre navigation sur deux principaux fleuves
africains qui se déversent dans l'Océan Atlantique(...).
2. La Convention de St Germain en Laye du 10 Sept
1919
Les traités de paix conclus après la
Première guerre comportent tous un article précisant en
l'occurrence l'obligation d'établir une entente entre les Etats, qui
soit de nature à sauvegarder les intérêts et les droits
acquis par chacun d'eux et la convention de Saint-Germain en Laye modifiant
l'acte final de la Conférence de Berlin de 1885 s'est également
inscrit dans le même ordre d'idée, mais en touchant elle le
domaine des eaux internationales.
3. La Convention de Barcelone du 10 Mars 1921
La Conférence de Barcelone a élaboré une
Convention qui définit les "voies d'eau d'intérêt
international" c'est-à-dire celles traversant ou séparant le
territoire de plusieurs Etats et qui sont navigables vers et depuis la
mer. La liberté de navigation s'applique en faveur de toutes
les parties à la convention.
Estimant que la liberté de transit était
essentielle pour les pays enclavés, la Convention de 1921 s'est
basée sur le principe suivant lequel le transit est un service à
rendre aux autres pays dans l'intérêt international et non un
privilège source de profits injustifiés et excessifs, voire
même d'abus de position dominante.7(*)
Dans la ligne de l'Article 23 du Traité de la
Société des Nations, la Convention, à l'époque de
sa signature, était importante, car le démantèlement de
l'Empire austro-hongrois s'était traduit par la création de
nouveaux États, dont certains étaient enclavés. Il
était nécessaire d'obtenir, à leur profit, et des
États côtiers la reconnaissance d'un droit d'accès à
la mer, que l'on trouvait du reste dans l'Acte de Vienne de 1815 sur le
régime du Rhin et dans d'autres conventions du XIXe siècle
concernant le régime de fleuves internationaux. L'un des principaux
objectifs de la Convention de 1921 était donc de permettre l'exercice du
droit d'accès à la mer sans porter atteinte à la
souveraineté des États traversés sur les routes ouvertes
au trafic en transit.8(*)
Les principales clauses de la Convention sont9(*) :
ï (Article 1) Définition du transit : Le
transit est défini comme le passage de personnes, de marchandises, de
moyens de transport, etc. à travers un territoire, ce passage ne
constituant qu'une fraction d'un trajet complet d'origine à destination
en dehors de l'État sur le territoire duquel le transit prend place.
Comme on le note dans le paragraphe 31 ci-dessous, cette définition est
en fait assez étroite.
ï (Article 3) Facilitation : La facilitation est
constituée par les mesures prises par
Les États parties à la Convention pour la
régulation et l'expédition du trafic et qui en faciliteront le
transit.
Égalité de traitement : Aucune
différence de traitement ne sera fondée sur la nationalité
des individus, le pavillon du navire, etc. ou quelque circonstance que ce soit,
ayant rapport à l'origine des marchandises ou des moyens de transport
qu'elles utilisent.
ï (Articles 4 et 5) Tarifs et redevances : Le
trafic de transit ne sera pas soumis à des tarifs particuliers. Droits
et redevances ne doivent être perçus que pour financer les
dépenses de contrôle et d'administration. Le niveau des tarifs et
leur mode de recouvrement seront raisonnables. Ils seront fixés de
façon à faciliter le trafic international.
Aucune redevance, mise à disposition d'aucun ouvrage ou
équipement et aucune restriction ne sera fonction, directement ou
indirectement, de la nationalité ou de la propriété des
moyens de transport utilisés en l'espèce.
4. La Charte de l'Organisation des Nations Unies du 26
juin 194510(*) :
La Charte des Nations Unies, en son chapitre
IX intitulé : Coopération économique et sociale
internationales, en son article 55, pose les principes de création
d'accords permettant le développement économique des Etats.
L'article susmentionné stipule : « En vue de créer
les conditions de stabilité et de bien-être nécessaires
pour assurer entre les nations des relations pacifiques et amicales
fondées sur le respect du principe de l'égalité des droits
des peuples et de leur droit à disposer d'eux-mêmes, les Nations
Unies favorisent :
a) le relèvement de niveau de vie, le plein emploi et
des conditions
de progrès et de développement dans l'ordre
économique et social ;
b) la solution des problèmes internationaux dans les
domaines économique, social, de santé publique, et autres
problèmes connexes, et la coopération internationale dans les
domaines de la culture intellectuelle et de l'éducation ;
L'article 56 de la Charte ajoute que les membres s'engagent,
en vue d'atteindre les buts énoncés à l'article 55,
à agir tant conjointement que séparément, en
coopération avec l'organisation.
5. L'Agenda 21 des Nations-Unies, de 1992 :
appuyé par La convention des Nations -Unies du 13 mars 1997 sur le
droit relatif aux utilisations des cours d'eaux internationaux à des
fins autres que la navigation.
L'accord de Brazzaville instituant un régime fluvial
uniforme et créant la CICOS, s'appui aussi juridiquement sur l'agenda 21
des Nations-Unies de 1992.
En effet, l'agenda des Nations-Unies au chapitre 18
intitulé : Protection des ressources en eau douce et de leurs
qualités : application d'approches intégrées de la
mise en valeur, de la gestion et de l'utilisation des ressources en eau, en ses
points 4 et 3 :
« La rareté
généralisée des ressources en eau douce, leur
destruction progressive et leur pollution croissante que l'on constate
dans de nombreuses régions du monde ainsi que l'intrusion graduelle
d'activités incompatibles exigent une intégration de la
planification et de la gestion des ressources en eau. Cette coopération
doit couvrir toutes les étendus d'eau de surface et les eaux
souterraines, et tenir dument compte des aspects quantitatifs et
qualitatifs.11(*)
Il est nécessaire de reconnaitre la dimension
multisectorielle des mises en valeur des ressources en eau dans le contexte de
développement socio-économique ainsi que les utilisations
multiples de l'eau : approvisionnement et assainissement, agriculture,
industrie, urbanisation, hydroélectrique, activités de loisir,
gestions des basses terres et autres.12(*)
Et en ce qui concerne la convention du 13 Mars 1997, il
convient de dire que depuis une vingtaine d'années, la C.D.I
élaborait un projet de convention pour les utilisations des cours d'eau
internationaux à des fins autres que la navigation, qui a
été examiné lors de sa quarante-troisième session
(24 avril - 19 juillet 1991) et finalement adopté par l'Assemblée
générale des Nations Unies le 21 mai 1997.13(*)
Un droit est reconnu aux Etats du cours d'eau de participer
à la négociation de tout accord de cours d'eau qui s'applique au
cours d'eau tout entier et de devenir parties à un tel accord (article
4). Mais surtout reprenant pour l'essentiel les "règles d'
Helsinki"14(*), les
Etats riverains du bassin ont droit sur leur territoire, à l'utilisation
dans des conditions optimales d'une part "raisonnable et équitable" des
eaux, compte tenu de la prise en considération de tous les "facteurs et
circonstances pertinents" en l'occurrence les facteurs naturels, les besoins
socio-économiques des Etats, les effets des utilisations du cours d'eau
sur d'autres Etats, la conservation, la protection, la mise en valeur et
l'économie dans l'utilisation des ressources en eau du cours d'eau et
les coûts des mesures prises à cet effet. (Articles 5 et 6).
Obligation est faite de ne pas causer de dommages
appréciables aux autres Etats du fait de l'utilisation du cours d'eau
par un Etat. (Article 7)
Enfin, les Etats ont le devoir de se consulter et
d'échanger des informations au sujet des effets éventuels de
mesures projetées sur l'état d'un cours d'eau international.
6. Traité instituant la CEMAC du 16 Mars 1994
et son protocole additif15(*) :
L'esprit du traité instituant la CEMAC, incarné
dans les articles 37 et 39 de son additif a également inspiré
l'accord de Brazzaville.
En effet, les articles précités stipulent
que :
-Article 37 : la communauté participe aux efforts
d'intégration entrepris dans le cadre de la Communauté Economique
Africaine (CEA) et, en particulier à ceux relatifs à la
création d'organisations communes dotées de compétences
propres en vue d'actions coordonnées dans de domaines spécifiques
(...)
-Article 39 : Tout Etat africain peut être
associé à un ou plusieurs politiques de la communauté
(...)
7. L'Acte constitutif de l'Union africaine16(*)
Dans son article 3 relatif aux objectifs de cette
organisation, il est stipulé que les objectifs de cette organisation
sont entre autres de :
Alinéa j : promouvoir le développement
durable au plan économique, social, et culturel ainsi que
l'intégration économique africaine.
Alinéa k : promouvoir la coopération et le
développement dans tous les domaines d'activités humaines en vue
de relever le niveau de vie des peuples.
Ainsi la CICOS rentre dans la ligne droite des objectifs de
l'Union Africaine par l'intensification de la coopération entre les
Etats africains tels que réaffirmer dans l'Acte final de Lagos du 29
Avril 1980.
Paragraphe 2. La naissance de
la CICOS
Les sources du droit international de l'eau sont celles
énoncées dans le statut de la Cour internationale de justice
(C.I.J.) à savoir les conventions internationales, les coutumes
internationales en matière de droit de l'eau, les principes
généraux du droit international en matière d'eau ainsi que
la jurisprudence internationale.17(*)
D'une manière générale, la coutume
internationale a permis de dégager certains principes
importants18(*) en
matière d'utilisation partagée de la ressource en eau, à
savoir:
- l'obligation de coopérer et de négocier avec
l'intention d'aboutir à un accord;
- l'interdiction de réaliser des aménagements
susceptibles d'avoir des conséquences dommageables appréciables
et durables au détriment d'autres Etats;
- l'obligation de consultation préalable;
- l'utilisation équitable des ressources
partagées.
Toutes les organisations de cette nature se sont
assignés à respecter ces principes.
De l'an 805 -date à laquelle l'empereur Charlemagne
octroie à un monastère la liberté de naviguer sur le
Rhin-, à nos jours pas moins de 3800 actes et déclarations
unilatérales, traités bi et multilatéraux se sont
succédés dans le domaine de l'utilisation des cours
d'eaux.19(*)
Les XIXème et XXème siècles ont connu une
véritable efflorescence d'actes de ce type compte tenu de la
multiplication des entités étatiques.
Apres l'accession à l'indépendance, les Etats
riverains du bassin du Congo ont adopté des décisions qui, sans
abroger formellement la convention de Saint Germain et autres, ne s'y
referaient plus. Ont peut citer le code de la navigation fluviale de la RDC du
14 mars 1966, les déclarations des gouvernements du Congo Brazza et de
la RDC, devant la 6ème Commission de l'assemblée
générale des Nations-Unies, le 2 Novembre 1971 sur la
caducité des traités antérieurs, ;leur pratique
conventionnelles depuis l'indépendance impliquent que ces Etats ne se
considèrent plus liés par les conventions
antérieures.20(*)
Jusqu'aux années quatre vingt, le « droit
international de l'eau » s'est limité essentiellement aux usages
spécifiques que constituent la navigation et
l'hydroélectricité.
Alors que au niveau d'autres bassins fluviaux africains, tels
que le Niger, Sénégal, etc...des structure propres ont
été mises au point afin d'assurer une bonne gestion des leurs
eaux, par contre, aucun accord spécifique pour le bassin du Congo n'a
été signé, toute initiative ayant été
longtemps empêché par les vives oppositions du Congo et de la
RDC.
Seul le retour à des relations diplomatiques normales
devrait permettre aux organisations régionales compétentes telles
que la CEA, la CEEAC, CEMAC de prendre l'initiative d'une conférence
internationale qui pourrait réaliser une oeuvre comparable à
celle entreprise pour le Niger par exemple avec la Conférence de Faranah
de 20 et 21 Décembre 1980.
L'essentiel des travaux de coordination du bassin était
effectué jusque là à l' initiative d' entreprises de
transport, et sous forme contractuelle, comme l'Agence Transcongolaise des
communications (ATC) dissoute du reste à la fin de l'année 2002,
et l'Office National de Transports (ONATRA), qui réalisent une
répartition du trafic fluvial ; et d'autre part , l'ATC et la
SOCATRAF de Centrafrique, et dont il résulte une répartition du
trafic inter-Etats Congo-Centrafrique(cfr marchés tropicaux, n°
1830, p.3286). Le trafic reparti était géré par un bureau
commun fixant des tarifs déterminés par une commission
mixte. Ainsi, les entreprises agissaient quelque peu à la place des
gouvernements, pour combler le vide juridique21(*)
Cette situation ne pouvait plus persister longtemps de
ce fait après plusieurs négociations, les chefs des quatre
Etats à savoir la République du Cameroun, la
République Centrafricaine , la République du Congo ainsi que de
la République Démocratique du Congo se décident
résolument à signer une convention mettant en place un
régime fluvial uniforme devant régir le Bassin du
Congo-Oubangui-Sangha22(*)
sur base du principe de liberté et d'égalité de
traitement ;afin d'aménager et d'exploiter les voies navigables sur
la base du droit à une participation équitable et raisonnable
aux avantages tirés de l'utilisation des eaux et de créer
notamment une Commission Internationale pour exercer les missions qui lui sont
dévolues en vertu du présent accord (art. 2).
Cet accord possède un additif, signé le 22
février 2007 qui fait partie intégrante de l'accord (art 34).
L'accord dit de BRAZZAVILLE a été
signé le 6 Novembre 1999 à Brazzaville, afin de promouvoir la
gestion intégrée des ressources en eaux et de soutenir le
développement et de lutter pour la réduction de la
pauvreté.
L'Accord est entré en vigueur le 21 Novembre 2003
après dépôt et réception des instruments de
ratification auprès du Secrétaire Exécutif de la
CEMAC23(*) afin de
créer les obligations escomptées entre Etats
parties. L'accord a été soumis pour signature aux Etats par
la procédure simple d'adhésion ouverte, c'est -à - dire
l'absence d'une réunion formelle de signature par les chefs d'Etats; ils
l'ont ratifié par lettres d'acceptation ; La République du
Cameroun, la République Centrafricaine, la République du Congo
ont signé l'Accord en vertu de l'article 2 de l'Acte additionnel n°
07CEMAC-CE-04 du 23 Janvier 2003.24(*)
Quant à la RDC, qui suite aux événements
politico-militaires du 16 janvier 2001, la ratification sur le plan national a
fait l'objet d'un décret loi présidentiel n° 010/2003 du 28
mars 2003.
Cet accord unifiant les quatre régimes juridiques
régissant les eaux partagées comprend trente cinq (35) articles
repartis dans huit (8) chapitres ainsi que son additif possédant 23
articles repartis au sein des 7 titres constituent ensemble un instrument
juridique adéquat pour une meilleure gestion de nos eaux
intérieures.
la première réunion du comite de Direction
(réunion des experts) s'est tenue du 24 au 26 novembre 2003 à
Brazzaville et la première réunion du Comite des Ministres s'est
tenue le 27 novembre 2003 à Brazzaville. Au cours de la réunion
du Comité de Direction tous les projets de texte régissant le
fonctionnement de la CICOS ont été approuvés. Le
Comité des Ministres qui a suivi, a ainsi adopté tous ces textes
partant du règlement intérieur en passant par le statut du
personnel et de l'accord de siège (jusque là projet ) que le
premier secrétaire général de la commission a eu à
négocier avec le gouvernement de la RDC, Etat siège (selon les
art 29 et 31 al 2) et a procédé (Le Comité des Ministres)
à la nomination du Secrétaire général.25(*)
Et finalement, le Secrétaire Général
n'est rentré en fonction que le premier mars 2004.
Paragraphe 3 : L'accord de
siège entre la RDC et la CICOS
C'est un accord de 42 articles, signé à
Kinshasa, le 24 Septembre 2004, entre la République Démocratique
du Congo, représentée par le professeur MBWINGA BILA, à
l'époque vice Ministre aux affaires étrangères et la
Commission Internationale du bassin Congo-Oubangui-Sangha,
représentée par monsieur Benjamin NDALA, Secrétaire
General, accord relatif au siège de l'institution et aux droits,
privilèges et immunités accordés aux locaux du
siège et aux fonctionnaires de la CICOS.
En effet, considérant les dispositions mises en vigueur
par la convention de Vienne sur les relations diplomatiques adoptée le
18 avril 1961 par la conférence des Nations Unies, la Commission et la
RDC pays du siège ont pu mettre au point un texte consacrant
immunités et privilèges non pas dans le but d'avantager les
individus, mais de leur permettre d'exercer pleinement et efficacement leurs
fonctions afin d'atteindre ses (de la CICOS) buts en RDC.26(*)
De ce fait, il serait important d'analyser quelques
dispositions de cet accord afin d'avoir une idée sur les
immunités et privilèges accordés à la CICOS par la
RDC qui est le pays du siège de l'organisation.
Apres avoir défini de termes clefs pour sa
compréhension au titre I, l'accord consacre en son titre II
l'inviolabilité des locaux du siège de la Commission. En effet,
en son article 7 l'accord stipule que : « le siège
de la CICOS est inviolable. Les agents ou les fonctionnaires congolais ne
peuvent y pénétrer pour y exercer leurs fonctions officielle
qu'avec le consentement ou sur invitation du Secrétaire General de la
CICOS »(...)
Au titre III de l'accord, il est question de l'accès au
pays siège ; précisément en son article 14, l'accord
cite certaines catégories d'individus sensés jouir des
facilités d'entrer et sortie dans le pays du siège, la RDC bien
entendu. En effet cet article cite sur son point :
-(a) les fonctionnaires appelés à servir au
siège de la CICOS et leurs familles ; et
- (b) les Conseillers, Experts en mission et
Secrétaires invités aux réunions.
Et rajoute que le gouvernement congolais doit s'engager
à autoriser l'entrée, le séjour et la sorte en RDC
pendant la durée de leurs fonctions ou missions auprès de la
CICOS .
L'article 15 in fine illustre une limitation à cette
facilité de mouvement accordé aux personnes visées
à l'article 14.
Le titre IV nous parle de l'inviolabilité et des
immunités aussi bien juridictionnelle que fiscale des bien de la
CICOS ; et le titre V de l'inviolabilité des correspondances
officielles de la CICOS ;
Et le titre VI, celui qui nous intéresse le plus nous
parle des immunités et privilèges accordés aux
fonctionnaires de la CICOS. L'article 29 nous cite les catégories
sensées jouir des immunités et privilèges pour mieux
remplir leur fonction.
En effet, il stipule que : « Le
Secrétaire Général de la CICOS et les fonctionnaires de
cadre appartenant au Secrétariat Général de la CICOS
jouiront sur le territoire de la République Démocratique du
Congo, dans l'exercice de leurs fonctions, des privilèges et
immunités prévus par le présent Accord, de même que
les Conseillers, Experts en mission ou invités aux réunions de la
CICOS ; En tout état de cause, leurs conjoints et leurs enfants
à charge pourront jouir, dans les mêmes conditions, de ces
privilèges et immunités ».
Les articles 30 et 31 parlent des probabilités de
levé des privilèges et immunités sur les personnes
citées à l'article 29 en cas de leurs utilisations à des
fins autres que du bon fonctionnement officiel de la Commission.
L'immunité juridictionnelle ainsi que l'exonération fiscale des
fonctionnaires de la Commission sont prévues à l'article 34,
respectivement sur son point (a) et (b).
Le titre VII nous parle de laissez passer ou carte
d'identité que le gouvernement de l'Etat de Siège est
sensé délivré aux personnes cités à
l'article 29 afin d'attester des immunités et privilèges qu'elles
sont sensées jouir.
Le titre VIII nous parle de voies et moyens de
règlement de les différends résultants d'un contrat dans
lequel la CICOS est partie ainsi que ceux mettant en cause le
Secrétariat Général ou tout autre fonctionnaires de la
CICOS. Dans ce cas ce le ministre des affaires étrangères et de
la coopération internationale qui en sera l'arbitre et sa
décision sera définitive pour toutes les parties.(art 38)
Au cas où ce différend ressort de la divergence
sur l'application ou sur l'interprétation de ce texte entre le
gouvernement de l'Etat du Siège et la CICOS, les deux parties trouvent
une solution à l'amiable, si non par voie de négociation, soumis,
pour décision définitive à une juridiction exceptionnelle
composée de trois arbitres, le premier désigné par le
gouvernement , le deuxième par la CICOS et troisième
coopté par les deux autres sus désignés ou à
défaut d'accord entre eux , par la commission de médiation ,
de conciliation et d'arbitrage de l'Union Africaine. (Art 39)
Mais, Il faut remarquer que l'accord établi une nuance
dans le traitement entre les fonctionnaires ayant la nationalité de
l'Etat siège ainsi que ceux de nationalité autre que celle de
l'Etat siège, nous citons la RDC27(*).
SECTION 2 : ASPECTS
INSTITUTIONNELS
Paragraphe 1 : Nature
juridique de la CICOS
Dans ce paragraphe il sera question de préciser la
valeur juridique de la CICOS par rapport à d'autres organisations
internationales.
1. La Commission Internationale du bassin
Congo-Oubangui-Sangha : une Organisation Internationale
Sous-Régionale
Le présent point nous conduit à définir
d'abord la notion des organisations internationales, et démontrer
à cet effet que la CICOS a juridiquement la valeur d'une Organisation
Internationale à caractère sous-régional.
La notion de l'organisation internationale est fort
controversée par les auteurs compte tenu de sa complexité.
Cependant, la doctrine est dans son ensemble favorable à une
définition proposée au cours des travaux de codification du
droit des traités selon laquelle est une organisation
internationale, « une association d'Etat constituée par
un traité, dotée d'une constitution et d'organes communs et
possédant une personnalité juridique distincte de celle des Etats
membres ».28(*)
Par ailleurs, le professeur MAVUNGU souligne qu'une O.I est une association
d'Etats souverains, poursuivant un but commun au moyen d'organes propres et
permanents. C'est donc une organisation créée en principe pour
agir aux profits de ses membres à l'échelle nationale et
internationale.
En effet, le droit international tend de plus en plus à
confirmer la réalité de la communauté et sa
solidarité par rapport aux Etats souverains et sont des contraintes de
la solidarité qui conduisent à reconsidérer les rapports
interétatiques traditionnels. Cependant isolés et repliés
dans leur souveraineté pour tenter de promouvoir le bien commun,
à savoir :
Le maintien de la paix, la justice, la
prospérité et le progrès. Ainsi naissent et se
développent les organisations.
La CICOS est issue d'un traité international, tel que
nous le verrons dans le point suivant, lequel traité fut adopté
par les Etats parties à la conférence intergouvernementale de
Brazzaville du 06 Novembre 1999.
Etant un traité international, il donne naissance
à une organisation internationale à caractère
régional, distincte des autres organisations internationales car ayant
une mission spécialisée dans le domaine de l'eau ; et puis
la CICOS est juridiquement autonome.
Dans la libellé de l'article 31 al. 1 de l'accord sous
examen, il ressort clairement que la CICOS a une personnalité juridique
internationale, mais aussi la capacité juridique qui lui est
nécessaire dans le processus de l'exercice de ses fonctions et
surtout dans l'accomplissement de sa mission sur les territoires de
chacun des Etats membres.
Dans le soucis de mettre en place une organisation pouvant
assuré la gestion rationnelle et équitable des ressources du
bassin du Congo, comme stipulé dans son article 37,la CEMAC avec
l'appuie des expert de la CEA et de la commission de Rhin a pu mettre en place
une commission pouvant justement assurée la bonne gestion des eaux et
biodiversités du bassin du Congo en assistant chacun des Etats membres
à garantir de la façon la plus efficace l'usage de ces ressources
naturelles et de contrôler la mise en application des dispositions du
code de la navigation intérieure CEMAC/RDC ;
2. Le régime juridique de la CICOS
Ayant son siège à Kinshasa, en République
Démocratique du Congo, la CICOS a aux termes de l'article 31 de l'Accord
de Brazzaville, la personnalité juridique internationale susceptible de
lui permettre d'agir dans le champ du droit fluvial international. Elle a
également la capacité juridique qui lui est nécessaire
pour exercer ses fonctions et accomplir sa mission. A cet effet, la CICOS jouit
sur l'ensemble des territoires des Etats parties ainsi que sur l'ensemble des
voies d'eau intérieures déclarées ouvertes à la
navigation internationale (sous réserve de art 3 al 3), des
privilèges et immunités nécessaires à
l'accomplissement de sa mission.
3 .Particularité de la CICOS par rapport
à d'autres O.I
2 points ont maintenu notre attention en ce qui concerne la
particularité de la CICOS :
· En premier lieu, nous remarquons que la CICOS ne
semble pas avoir été enregistrée au niveau du
secrétariat général des Nations-Unies et n'apparait pas
dans les séries des traités.
En effet en ce qui concerne la notion de l'enregistrement il
nous convient de souligner que tout traité ou engagement international
souscrit par un État membre des Nations Unies doit être
enregistré et publié par le Secrétariat
général, en application de l'Article 102 de la Charte. Ceux qui
ne l'ont pas été demeurent valides mais ne peuvent être
invoqués auprès d'un organe des Nations Unies. Les
traités sont numérotés dans l'ordre chronologique de leur
enregistrement et sont ensuite publiés dans les volumes du Recueil des
Traités des Nations Unies qui a succédé au même
recueil de la Société des Nations. Ils sont aisément
consultables à l'adresse Internet des Nations Unies
www.un.org.29(*)
En ce qui concerne la CICOS, effectivement la
procédure a été amorcé afin qu'elle soit
répertoriée. La requête avait déjà
été reçue au niveau de l'Union Africaine qui à son
niveau traine pour parachever la procédure au niveau de l'ONU, donc
à ce niveau des choses, la CICOS doit faire pression au niveau de l'UA
afin qu'elle puisse finalement figurer dans le volume du recueil des traites
des Nations- Unies.
Du moins, dans le fond nous remarquons comme nous l'avions
signalé ci-haut que l'ONU reconnaisse totalement la validité de
cette organisation, d'ailleurs parmi les programmes et projets mis en place par
la CICOS, certains sont financés directement par les bureaux ou
Institutions spécialisées des Nations-Unies en charge de l'eau et
environnement.
· Nous remarquons également, que la CICOS qui
peut d'une certaine manière être considérée comme
institution spécialisée de la CEMAC , possède un pays
membre ( la RDC) qui n'est pas membre direct de la CEMAC, mais par rapport
à sa position géographique, il est intégré aux
programmes mis en place par la CEMAC et exécuté par la CICOS
(ex : AMSD, code de navigation intérieure CEMAC/RDC ).
Paragraphe 2 :
Organisation de la CICOS
L'organisation institutionnelle de la CICOS est de type
classique c'est-à-dire composée de trois organes, consultatif,
décisionnel et d'exécution.
A. Organes de la commission
Selon l'artice 18 de l'accord de Brazzaville, les organes de
la Commission sont :
-Le Comité des Ministres (organe
décisionnel) ;
-Le Comité de Direction (organe d'avis) ;
-Le Secrétariat General (organe d
exécution) ;
a. Le Comité des Ministres (art 19)
Composé des Ministres en charge de la gestion des
ressources en eau des Etats contractants, ceux-ci sont considérés
comme membres de droit du Comité des Ministres.30(*)
L'article 19 dispose que le Comité des Ministres a pour
mission de :
ï Définir la politique d'aménagement et
l'exploitation des cours d'eau du Bassin,
ï Fixer les grandes orientations de la
Commission ;
ï Approuver le programme du comité de
direction ;
ï Adopter le budget et approuver les comptes de la
commission ;
ï Approuver le règlement financier de la
Commission ;
ï Adopter le règlement intérieur de la
Commission ;
ï Nommer le Secrétaire General ;
ï Arbitrer les différends entre Etats
contractants ;
ï Examiner et approuver les propositions de
révision du présent Accord ;
ï Interpréter les dispositions du présent
Accord.
Le Comité des Ministres tient une session ordinaire
par an. Des sessions extraordinaires peuvent être convoquées par
le Président à la demande d'un Etat. Il institue, à titre
permanent ou temporaire, des organes de travail nécessaires à sa
mission (art 20)
Lors de la signature de l'accord instituant la CICOS, La
présidence du Comité était assurée par un Ministre
pour une période de deux ans, à tour de rôle suivant
l'ordre alphabétique français des Etats contractants, mais son
additif a amandé cet article en réduisant la période de la
présidence en une année au lieu de deux ans( art 18 al.2 de
l'additif).
Le Président dirige les débats des
sessions ; il veille à l'exécution des décisions de
Comité, et d'une manière générale, au bon
fonctionnement de la Commission. (art21)
Les décisions des Comités des Ministres sont
prises par consensus. En cas de désaccord persistant, les
décisions sont prises à la majorité simple. (art22)
Le Comité des Ministres peut réunir en
commission ad hoc toutes les compétences qu'il juge
nécessaires (art 23).
Le Comité des Ministres peut déléguer
certains de ses pouvoirs à son Président ou au Secrétaire
General de la Commission. (art 24).
b. Le Comité de Direction
L'article 25 de l'accord sous étude stipule que Le
Comité de Direction prépare les délibérations du
Comité des Ministres.
Le Comité des Directions est composé de deux
Représentants par Etats dont un responsable de l'administration et de
transports fluviaux et un représentant des exploitants fluviaux.
Le point 2 de l'article 18 de l'additif complète
l'alinéa 2 de l'article 25 de cet accord en élargissant la
composition du comité des Directions d'un représentant de plus
des administrations, et celui-ci est chargé de la gestion des ressources
en eau par pays.
Le Secrétaire General de la Commission et le
représentant du Secrétaire Exécutif de la CEMAC prennent
part aux réunions du Comité de Direction, sans voix
délibérative. Le Comité de Direction examine et donne des
avis sur les propositions inscrites à l'ordre du jour du Comité
des Ministres. Il examine le rapport d'activité du Secrétaire
General.
Le Comité de Direction examine toutes les plaintes et
règlement des procédures auxquelles donne lieu le présent
Accord. Un règlement de procédure de plainte définira les
conditions de recevabilité des plaintes.
Le Comité de Direction est présidé par le
représentant de l'Etat contractant qui assure la présidence du
Comité des Ministres.
c. Le Secrétariat Général : l'organe
exécutif
Dirigé par un Secrétaire General nommé
par le Comité des Ministres. (Art 26), le Secrétariat General
est animé par une équipe composée de treize (13) cadres
permanents et d'un personnel d'appui, tous, recrutés selon les
procédures en vigueur dans les organismes internationaux en tenant
compte des équilibres géographiques des États membres.
Le Secrétaire en exercice s'appelle monsieur Simon
SAKIBEDE, nommé depuis le 02 avril 2010, il a succédé
à monsieur Benjamin NDALA qui fut le premier Secrétaire
général de la Commission.
Et en ce qui concerne ses attributions l'article 27 stipule
que le Secrétaire General a pour rôles de:
ï Veiller à la bonne application du présent
accord ;
ï Elaborer les règlements communs destinés
à assurer la sécurité de navigations et d'assurer la
protection de l'environnement ;
ï Promouvoir, favoriser et soutenir la coopération
et la coordination des activités et projets d'intérêts
communs de développement durable, d'utilisation, de conservation des
voies navigables de ce Bassin ;
ï Etablir des programmes d'assistance financière
et technique et, si nécessaire, inviter les donateurs à
coordonner leur soutien au sein d'un groupe consultatif de donateurs;
ï Coordonner les travaux d'aménagement et
d'entretien ;
ï Assurer la mise en oeuvre de l'ouverture à la
navigation internationale des voies d'eau intérieures au fur et à
mesure des besoins d'intégration ;
ï Etablir des relations avec toute organisation
privée ou publique, de caractère national ou international en vue
de l'accomplissement de sa mission ;
ï Préparer et soumettre le projet de budget au
comité de Direction et au Comité des Ministres ;
ï Exécuter le budget de la Commission
ï Etablir un rapport annuel sur le fonctionnement de la
commission qu'il soumet, assorti de l'avis du Comité de Direction au
Comité des Ministres
ï Assurer la diffusion de toutes informations et
données relatives à la gestion et exploitation du
Bassin ;
ï Proposer à l'adoption du Comité des
Ministres l'organigramme des services du Secrétariat General ;
ï Nommer les Directeurs après avis du
Comité de Direction ;
ï Recruter et nommer aux autres emplois dans la limite
des postes budgétaires ouverts.
ï L'article de l'accord rajoute au Secrétaire
Général une attribution supplémentaire, celle de recevoir
et de transmettre aux Etats contractants (dans les 30 jours de la
réception) toutes les propositions d'amendement émises au
présent accord.
Le Secrétariat Général possède 4
directions qui se partagent les taches, il s'agit de :
- la Direction d'Exploitation, des Infrastructures et des
Voies Navigables (DEIVN) ;
- la Direction des Ressources en Eau (DRE) ;
- la Direction Juridique et de la Réglementation
(DJR) ; ainsi que
- la Direction de l'Environnement et de la Prévention
des Pollutions et des Risques (DEPPR).
B. Etat membres
Comme signalé au préambule du présent
accord, au moment de sa signature, les Etats parties étaient au nombre
de 4 à savoir bien entendu :
ï La République du Cameroun.
ï La République Centrafricaine.
ï La République du Congo ainsi que
ï La République Démocratique du Congo
Cependant, à ce jour, la CICOS ne compte plus quatre
Etats membres que l'ont venait de citer ; car nous venions d'apprendre que
le Gabon qui jusque là
était en cours d'adhésion venait de déposer sa lettre
d'acceptation au Secrétariat General de la CICOS depuis le mois
passé, ce qui ramène logiquement le nombre des Etats membres
à cinq. Du moins il y a un Etat demeurant parmi les Etats prestants au
sein de la CICOS mais n'ayant pas encore jusque là le statut juridique
d'Etat membre; il s'agit de :
ï L'Angola, qui a un statut d'observateur au sein de la
CICOS;
C. Relation entre la CICOS et quelques Organisations
Internationale sous régionale.
Nous analyserons quelques accords contractés par la
CICOS avec d'autres organisations de même nature qu'elle ainsi que la
relation qu'elle entretienne avec d'autres organisations sous régionales
d'Afrique centrale.
De même nature :
· Avec le l'Autorité du bassin du Niger31(*)
C'est un accord de jumelage signé à Mexico, le
20 mars 2006, entre messieurs Ide BANA et Benjamin NDALA, représentant
respectivement l'autorité du bassin du fleuve Niger et la Commission
Internationale du bassin Congo-Oubangui-Sangha.
Possédant 7art, cet accord a pour objet de collaborer,
d'échanger, les expériences respectives et d'organiser des
actions d'intérêts communs concernant les aspects institutionnels,
techniques et sociaux relatifs à l'utilisation, à la gestion et
à la protection des ressources en eau sous toutes les formes ; et
s'articulant essentiellement autour des trois domaines suivants :
l'échange de données et d'informations, la collaboration entre
Experts et le renforcement des capacités.
· Avec l'Organisation du Traité de
Coopération sur l'Amazonie32(*)
En 2006, messieurs Benjamin Ndala et Rosalía Arteaga
Serrano représentant respectivement la CICOS et l'OTCA ont eu à
signer un accord de jumelage entre les 2 organisations afin de coopérer,
d'échanger leurs expériences respectives et d'organiser des
actions d'intérêt commun concernant les aspects institutionnel,
technique, économique, financier et social relatifs à
l'utilisation, à la gestion et à la protection des ressources en
eau.
Considérant que la CICOS est une Institution
récemment créée pour gérer un bassin qui n'a
pratiquement pas fait l'objet d'études globales au cours des quarante
dernières années, situation qui contraste avec celle du bassin
amazonien, espace d'activité de l'OTCA, qui a fait l'objet de nombreuses
études au cours de ces dernières années ;cette
dernière a travers le présent accord s'engage à partager
son expérience dans le domaine bien entendu de la gestion rationnelle
des ressources en eau et biodiversité afin d'aider le bassin du Congo de
gérer en mieux ses ressources naturelles.
· Avec le Bassin du Lac Tchad
La Commission du Bassin du Lac Tchad et la Commission
Internationale du bassin Congo-Oubangui-Sangha entretiennent des relations de
coopération très étroites non pas seulement parce que
elles possèdent deux pays en commun parmi leurs membres, le Cameroun et
le Centrafrique, mais aussi par rapport à un grand projet
extrêmement sensible du nom de
« Transaqua » 33(*). Le Transaqua est un projet de
transfert d'eau interbassins au départ des certains affluents du fleuves
Congo vers le lac Tchad, et ce par un gigantesque canal qui utiliserait la
vallée du fleuve Chari, principal tributaire du Lac. Longtemps en
sommeil, ce projet connait depuis le début du XXI° siècle un
brusque regain d'intérêt étant donné l'urgence des
problèmes qu'il est censé régler .Ce projet revêt
d'une si grande importance pour l'avenir du fleuve Congo qu'il nous est
impératif de s'y appesantir un peu ; de ce fait, il serait
important pour nous de faire un retour dans l'histoire pour être mieux
éclairé en ce qui concerne ce projet.
En effet l'idée était déjà
soulevée par les Soviets dès les années 1970, suite
à la sécheresse qui sévit alors au Sahel africain et qui
avait fait passer la surface du Lac Tchad de quelque 22.000 km2 à
environ 8 .000 km2 en peu de temps. La crise qui fit grand bruit à
l'époque, semblait ne pas se régler et avoir des
conséquences irréversibles de désertification de larges
surfaces cultivables et cultivées jusqu'alors. Bientôt, les
craintes des scientifiques sur l'effet de serre commencèrent à se
répandre. Convaincu que les eaux excédentaires du bassin versant
du Congo pouvaient combler le déficit subi par la zone du Sahel,
l'idée fit alors son chemin d'un grand transfert d'eau.
Le but principal de ce transfert serait de restaurer et de
stabiliser la surface du Lac , selon sa superficie des années 1960, et
de permettre l'irrigation de surfaces encore plus vastes qu'alors dans la
région , ce qui se comprend aisément , la population locale
ayant au moins triplée depuis lors, ce qui nécessite des zones
cultivées bien étendues qu'autres fois .Secondairement, ce
transfert permettrait une importante production d'énergie
hydroélectrique, ainsi que la création d'important voie navigable
reliant les deux bassin en intensifiant ainsi la coopération
régionale.
En 1992, la société d'ingénierie
italienne BONIFICA Spa formalisa le projet au niveau des institutions
internationales et des pays intéressés, au départ
bien accepté, mais très vite l'intérêt par
rapport au pays d'Afrique diminua, ce qui empêchant le financement
d'études plus poussées destinées à
vérifier la faisabilité du projet, le quel tombant en
sommeil.
Techniquement ,il s'agit de barrer les cours de plusieurs
rivières importantes du nord-est de la RDC dont la principale est
l'Oubangui au moyen de barrages de régulation et soustraire une partie
de leurs débits par un canal qui conduirait ces eaux en les encheminant
vers le lit du Chari et finiraient par alimenter par simple gravité le
Lac Tchad, ainsi que diverses surfaces irriguées (à
équiper) dans les zones sahéliennes des pays riverains du Lac,
la différence de niveau entre les 600 mètres de la ligne de
partage des eaux et les 280m d'altitude du Lac permettrait d'installer des
barrages avec usines hydroélectriques. Enfin, l'ensemble constituerait
une voie navigable importante.
Le volume de prélèvement prévu serait de
l'ordre de 100 milliards de mètres cubes d'eau annuellement,
c'est-à-dire plus ou moins 3.150 mètres cubes par seconde,
débit qui selon les expert de l'FAO « ne nuirait pas
trop » au régime du fleuve Congo, puisqu'il ne s'agit que de
quelque 8% de son volume d'écoulement. Il s'agit pourtant
d'énormes quantités ; ce débit prélevé
serait en effet supérieur à la moitié d'eau produit
naturellement chaque année en France métropolitain (178,5
milliards de m3). Ou égal à celui produit annuellement en
Allemagne (107,5 milliards de m3), ou encore équivalent à deux
fois le débit annuel du Nil au Caire, et nettement supérieur
à celui de Rhin dans son cours inferieur 34(*)
Le canal serait suffisant pour irriguer six à sept
millions d'hectares, outre la stabilité du Lac Tchad, Il produirait
quelque 30 à 35 milliards de kilowattheures par an. La longueur totale
du canal serait de plus ou moins 2.400 kilomètres.
L'état actuel de ce projet au niveau de la CICOS est
qu'il est effectivement sur la table, cependant au sein même de la CICOS,
il y a deux camps parmi les membres , c'est-à-dire que il a un camp de
demandeur, nous citons le Cameroun et le Centrafrique qui dépendent
aussi du bassin hydrographique du lac Tchad ainsi que ceux qui sont
sensé être les donneurs, nous citons la République
Démocratique du Congo ainsi que la république du Congo/Brazza, de
ce fait avant même de débuter les études de
faisabilité pour une unième fois, il était indispensable
que les deux Etats donneurs donne leurs avale, le fleuve Congo
déjà pour sa part subit une baisse sur son débit et
accepter ce projet revêt une telle risque que nous risquons d'assister
à un retournement de situation, les autorités de deux Etats
donneurs ont énormément persister avant de donner l'aval, mais
sous la pression internationale finalement ils ont donné l'aval mais en
insistant de toute leur force en ce qui concerne l'étude sur l'impact
écologique et environnemental de ce sur le fleuve Congo, dont ils
subordonnent en quelque sorte leurs approbation au résultats de ces
enquêtes, ce qui est d'ailleur conforme non seulement aux principes du
droit international de l'eau, mais aussi aux articles 8 de l'acte uniforme et
10 et 19 de son additif. La CICOS quant à elle, appui le 4 Etats membres
à suivre une voie de négociation et d'ailleurs c'est grâce
à elle que les Etats donneurs ont accepté de donner leur aval
pour les études de faisabilité et s'engage à
récolter les fonds nécessaires afin de financer la
réalisation de la fameuse étude sur l'impact que ce genre
d'ouvrage peut avoir sur le fleuve et dans l'ensemble de son
écosystème.
Notre position par rapport au projet Transaqua :
C'est au niveau technique que nous pouvons proposer
autrement, en effet ,nous demeurons sceptique face à ce projet car le
fleuve Congo est une richesse irremplaçable pour le Congo, alors en cas
d'impact négatif, aussi bien la RDC que toute l'Afrique Centrale foncera
droit vers une désertification évidente, alors pour éviter
toute crainte d'impact négatif, on aurait proposé que le point
de jonction ou le point de l'extraction, au lieu de tirer à partir de
l'Oubangui la où le fleuve a encore un long parcours à effectuer,
nous proposerons que la jonction se fasse à partir de l'embouchure car
là le fleuve aurait déjà effectuer tout son parcours et en
ce moment il se perd dans l'océan, effectivement aussi bien la CICOS que
les négociateurs des pays donneurs avait penché pour cette
solution au début des négociation mais suite au cout très
élevé du projet, ils ont fini par consensus à adopter la
position des pays demandeurs qui déjà au niveau de la jonction
à partir de l'Oubangui , le financement pose problème .
Quoi qu' 'il en soit notre pays la RDC doit faire preuve
de sagesse énorme afin de s'en sortir devant cette situation.
Avec d'autres organisation sous régionales
d'Afrique Centrale
· Avec la CEMAC35(*)
La CEMAC et la CICOS s'avère étroitement
liées à la mesure où cette dernière emboite
à la CEMAC en ce qui concerne ses projets et objectifs.
En effet, parmi les missions octroyer à la CICOS
à l'article 17 de l'accord l'instituant, il y a également celle
de contrôler la mise en application des dispositions du code de la
navigation de la CEMAC/ RDC sur l'immatriculation , le jaugeage, la
signalisation et le délivrance des certificats de navigabilité
ainsi que des permis de navigation ; et celle de contrôler
l'étroite collaboration avec les institutions nationales qu' elle
assistera dans l'exécution effective des travaux de maintenance du
réseau, conformément aux normes techniques définies par la
classification du réseau telle que fixée par le Code de la
navigation intérieure CEMAC/RDC.
La coopération CEMAC-CICOS se voit davantage nourrie
à travers le programme de surveillance de l'environnement en Afrique
pour un développement durable (AMESD).
En effet, à travers ce projet (qu'on aura à
analyser en profondeur au long de notre travail) la CEMAC a retenu une
thématique ; il s'agit de « la gestion
intégrée des ressources en eau » (GIRE ) , et du fait
qu'il existe ,en Afrique Centrale une Organisation spécialisée en
matière de gestion d'eau, la CICOS en effet, la CEMAC en concomitance
bien entendu avec la RDC, a chargé la CICOS de la réalisation du
dit projet.
· Avec la CEEAC36(*)
La CEEAC et la CICOS entretiennent comme toutes les autres
organisations cité ci-haut des relations étroites dans ce sens
qu'avant tous il faut noter que tous les Etats membres de la CICOS sont
également membres de CEEAC, et s'il faut considérer les
objectifs et les programmes envisagés dans le domaine de transport par
la CEEAC , nous réalisons que la CICOS ne fait qu'emboiter à une
certaine mesure le pas à cette dernière.
En effet dans ce domaine, la CEEAC s'assigne à
promouvoir l'intégration de l'infrastructure et de développer la
coordination des transports pour accroître la productivité et
l'efficience en :
-Harmonisant et standardisant la législation et la
réglementation ;
-Promouvant la coordination des industries locales de
transport et des équipements de transport ;
-Développant les sociétés
sous-régionales, constitués en association, de transport
maritime, fluvial et aérien
-En allégeant les conditions de Transit et la
facilitation du transit
En faisant un parallélisme avec les missions et
objectifs dans les quels s'inscrit la CICOS, nous réalisons combien les
deux organisations doivent être liées afin d`atteindre des
meilleurs résultats.
Paragraphe 3 :
Présentation géographique du Bassin et Champs d'observation
A. Présentation
Le bassin hydrographique Congo38(*) est le 2ème bassin hydrologique du monde
après l'Amazonie avec une Superficie de 3.822.000 km2, et ayant une
longueur de 4.734 km, le 2ème plus long d'Afrique après le Nil;
ayant pour épine dorsale le fleuve Congo.
Sa position à cheval sur l'Equateur et la
répartition presque homogène de ses affluents dans les deux
hémisphères lui vaut de posséder le débit le plus
important du continent africain (42 000 m3/s en haute saison et
38 000 m3/s en saison sèche) et en fait le fleuve le plus
régulier du monde. Le fleuve Congo prend sa source dans le sud du
Katanga, au village de Musofi, à une altitude de 1 435 mètres et
porte le nom de Lualaba jusqu'à Kinsangani. Entre Kinshasa et Matadi,
son parcours subit de nombreux étranglements créant ainsi des
zones de rapides infranchissables avec une dénivellation de 265
mètres sur une longueur de 300 km. A 40 km de Matadi, à hauteur
d'Inga, le cours du fleuve Congo s'abaisse de 102 mètres en 15 km et,
au-delà de Matadi, il s'élargit avec 4,6 km à Boma et 10
km à Banana, son estuaire. Il se jette dans la mer par un large estuaire
et sa puissance est telle qu'on reconnaît ses eaux jusqu'à 45 km
en plein océan. Le fleuve Congo forme avec ses affluents 25.000 km de
voies navigables.39(*)
Le module du fleuve Congo à Brazzaville entre 1902 et
2006 est de 41688 m/s (Données ORE HYBAM), soit un débit
spécifique égal à 12 l/s/km. L'hydrogramme annuel du Congo
indique : 40(*)
· une grande crue d'octobre à janvier, qui
correspondant aux apports de la partie septentrionale du bassin Le débit
maximum de la crue est observé en décembre (Q= 57670 m3/s). Cette
période est celle où arrivent les apports hydriques de la partie
septentrionale du bassin, constituer des eaux venant de l'Oubangui et de la
cuvette centrale;
· un petit étiage de février à mars
qui correspond à une seconde période de basses eaux, liées
aux basses eaux de l'hémisphère nord ; moins accusée que
celle d'août, car elle est soutenue par l'arrivée des hautes eaux
du Kasaï qui est le premier affluent du fleuve Congo. Le débit le
plus faible est observé en février (36276 m3/s) ;
· une petite crue d'avril mai, qui est en fait la seconde
période de maximum de débits, elle est bien moins importante que
celle décembre suite aux hautes eaux de la partie méridionale du
bassin, celui du Kasaï et haut-Congo. Le débit maximum est
observé au mois de mai (40282 m3/s).
· un grand étiage de juin-septembre qui correspond
aux basses eaux du régime équatorial et à la décrue
du régime tropical austral qui correspond à la première
période de basses eaux. Le débit d'étiage observé
en août-septembre est de 32000 m3/s. Cette phase qui est liée aux
basses eaux du régime équatorial, correspond à la
décrue du régime tropicale austral.
La plus forte crue, de la chronique est de 75500 m/s en
décembre 1961 soit 21,57 l/s/km². L'étiage le plus
sévère est de 24700 m/s, en juillet 1990, soit 6,8 l/s/km².
Les principaux affluents du fleuve Congo sont : le Kasaï,
qui est l'affluent le plus important (2000 km de long), situé
entièrement dans la zone tropicale de l'hémisphère sud ;
l'Oubangui, l'affluent le plus long avec 2.300 km et se classe deuxième
par son débit après le Kasaï. Il est situé
entièrement dans la zone tropicale de l'hémisphère nord ;
la Sangha, avec une longueur de 790 km. la Sangha prend sa source au Cameroun,
puis traverse la République Centrafricaine, et la République du
Congo ; la Luvua, qui déverse dans le fleuve les eaux du lac Moero ; la
Lukuga, qui est l'exutoire du lac Tanganyika, la Lomami, qui prend sa source
aux Monts-Mitumba, près de Kamina.
Les pays du Bassin, l'extension de celui-ci dans chacun
des pays en km2 et en pourcentage41(*) :
Pays
|
Extension de la traversée en km2
|
En %
|
Angola
|
305 760
|
8
|
Le Burundi et le Rwanda
|
18 728
|
0,49
|
Le Cameroun
|
85 300
|
2
|
La République Centrafricaine
|
402 000
|
11
|
La République du Congo
|
248 400
|
7
|
La République Démocratique du Congo
|
2 307 800
|
62
|
La Tanzanie
|
166 800
|
4
|
La Zambie
|
176 600
|
5
|
Le Gabon
|
1 146
|
0,03
|
B. Champ d'observation
La symbiose de L'alinéa 1 de l'article 3 de l'accord
ainsi que du n° 15 de l'article 1er de son additif stipule
que le présent accord s'applique aux voies de navigation et à
l'ensemble des parties du Bassin hydrologique du fleuve situées sur les
territoires des Etats contractants.
A l'alinéa 2, de l'article 3 il rajoute que toute fois
pendant une période s'achevant à une date qui sera
déterminée par la Commission, les dispositions du présent
accord ne seront applicables qu'aux voies navigables des Etats
énumérés à l'annexe ; allusion faite aux Etats
membres.
.Cependant, départ ce tableau, nous remarquons le
Bassin COS baigne au delà même de l'Afrique centrale, si non au
delà des territoires des pays membres.
Cependant l'article 33 du présent accord limite en son
alinéa 1er l'adhésion au présent accord
qu'aux Etats membres de la Région de l'Afrique Centrale telle que
définie par la Résolution 461 du Comité des Ministres de
l'Union Africaine.
Quid des Etats, qui géographiquement ne se situent pas
en Afrique Centrale mais sont baignés par les eaux du bassin
hydrologique du fleuve Congo ?
Sur ce point, l'alinéa 3, de l'article 3 nous renseigne
qu'à l'issus de la date dont il est question à l'alinéa 2,
le présent accord s'appliquera à l'ensemble des voies d'eau
intérieures déclarées ouvertes à la navigation
internationale par la Commission au fur et à mesure des besoins
d'intégration.
Et pour s'y faire l'alinéa 3 de l'article 33
découd avec les Etats non membres de l'accord en disant qu'il peut
être conclu entre la Commission et un ou plusieurs Etats non
parties prenantes, des accords de coopération ou des accords concernant
des domaines particuliers dont les dispositions sont arrêtées par
le Comité des Ministre.
Nous comprenons qu'en ce qui concerne les Etats non
membres, pour une meilleure intégration, la Commission peut signer
des accords avec ces Etats afin de favoriser d'avantage l'extension
de la gestion intégrée des ressource en eau du Bassin
hydrologique du fleuve Congo.
Les voies navigables du bassin CICOS constituent un
paramètre important et donnent des indications très
édifiantes sur le rôle que joue ce réseau dans la vie
économique de l'Afrique centrale.
Ce bassin représente un véritable maillon de la
chaine de transport multimodal ou la complémentarité
Rail-Route-Voie d'eau met en évidence l'interdépendance des modes
de transport et le renforcement de la solidarité entre les Etats de la
sous-région42(*)
Il ressort en effet de l'examen de ce réseau que tous
les principaux terminaux du réseau de navigation intérieure de
la CICOS constituent en même temps les interfaces d'intégration du
réseau
.On peut citer43(*) :
-Le terminal de Bangui qui relie le réseau de la CICOS
à :
1. la CEDEAO par l'axe Bangui-Doula vers le Nigeria
2. la Commission du Bassin du lac Tchad par la route
Bangui-N'Djamena
-le terminal de Kinshasa qui relie le réseau de la
CICOS à l'Est du continent par le tronçon Kinshasa-Mombassa
-Le terminal de Ilebo qui relie le réseau de la CICOS
d'une part aux Pays des Grands Lacs, à l'organisation pour la mise en
valeur du bassin de la Kagera et à l'East African Cooperation Commission
« EAC » par le tronçon Kinsangani-Mombassa.
-le terminal qui relie le réseau CICOS aux pays des
Grand Lacs à la COMESA et à la SADC.
Paragraphe 4 : Les
principes fondamentaux.44(*)
Chaque Etat contractant ainsi que toutes les personnes se
trouvant sur son territoire, sont autorisés à utiliser les eaux
du fleuve ainsi que de ses affluents, en se conformant aux principes et
modalités définis par l'accord et son additif.
Il existe des principes fondamentaux dans l'accord de
Brazzaville à coté desquels nous trouvons aussi d'autres
principes particuliers à observer consacrés dans son additif.
En ce qui concerne les principes fondamentaux, nous avons :
ï La liberté de navigation (article 4)
La navigation sur les voies visées à l'article 3
est entièrement libre et ouverte aux bateaux de toutes les nations pour
le transport des marchandises et de personnes, directement ou avec
transbordement, à condition de se conformer aux dispositions contenues
dans le présent Accord, notamment les règlements communs
édictés en vue d'assurer la sécurité de la
navigation sur le Bassin COS.
ï Droits de Transport (article 5)
Les bateaux appartenant à la navigation définis
à la l'article 3 sont autorisés à effectuer des transports
de marchandises et des personnes dans l'ensemble du réseau navigable du
Bassin.
Sera considéré comme appartenant aux voies
navigables définies à l'article 3, tout bateau ayant le droit de
battre pavillon d'un des Etats contractants et pouvant justifier ce droit au
moyen d'un document délivré par l'autorité
compétente de cet Etat.
Ce document n'est délivré par l'autorité
compétente de l'Etat concerné que pour un bateau pour lequel
existe avec cet Etat un lien réel. Les conditions de ce lien seront
déterminées par la Commission.
Les bâtiments des pays tiers ne sont autorisés
à effectuer de tels transports que dans les conditions
déterminées par la Commission.
Le traitement national, sous tous rapports, sera
accordé aux bâtiments appartenant à la navigation sur le
Bassin COS et à leurs cargaisons.
ï Droits et taxes de navigation (article 6)
La navigation sur les voies du Bassin ne peut, du fait de son
exercice, être soumise à restriction, impôt ou taxe fiscale,
quelle qu'en soit la dénomination ou l'assiette.
Nonobstant les dispositions du paragraphe 1er
ci-dessus, la navigation donne lieu au paiement des frais
rémunératoires pour prestations fournies aux usagers, notamment
des droits, des taxes et redevance destinés à couvrir d'une
manière équitable et raisonnable les dépenses de
construction, de maintien et d'amélioration de la voie navigable et de
ses accès, ainsi que de la construction d'ouvrages faits dans
l'intérêt de la navigation.
Les frais relatifs aux travaux de dragage, de balisage, de
construction, d'entretien et le fonctionnement des routes, chemins de fer,
canaux latéraux, et ouvrages de jonction sont assimilés à
de telles dépenses.
Les droits, taxes et redevances visés au
précédent paragraphe seront fixés et rendus publics de
manière à ne pas entraver l'exploitation.
L'affectation des droits, des taxes et redevances
évoqués ci-dessus est commandée par le principe de
spécialité de sorte que leurs produits ne puissent être
détournés de leur destination pour alimenter les ressources
publiques, en particulier.
ï Obligation d'entretien et d'amélioration des
voies navigables (article 7)
Les Etats contractants s'engagent à entretenir et
améliorer les voies navigables situées dans les limites du Bassin
COS suivant les conditions fixées par la Commission internationale.
A cet égard, elle peut notamment se
référer aux conventions, accords et protocoles conclus entre deux
ou plusieurs Etats contractants pour autant qu'ils sont encore en vigueur et ne
sont pas abrogées par le présent Accord.
La Commission internationale définit et fixe les
conditions générales d'entretien, d'exploitation et de
contrôle des travaux des voies navigables.
ï Travaux et ouvrages (article 8)
Les Etats contractants adresseront à la Commission pour
communication aux autres Etats contractants, la description de tous ouvrages et
travaux susceptibles d'entraver la navigation qu'ils se proposent
d'exécuter ou de faire exécuter sur les voies.
Cette communication s'étendra aux questions qui
pourraient se poser à l'occasion de l'exécution desdits travaux
et du fonctionnement des ouvrages réalisés dans le respect du
présent Accord.
ï Facilitation (article 9)
Les Etats s'engagent à éliminer les
barrières physiques et non physique susceptibles d'entraver la
fluidité du trafic fluvial.
L'additif de l'accord de Brazza consacre également
certains principes particulier et détaillés qui visent à
assurer aux populations des Etats contractants la pleine jouissance de
la ressource dans la perspective d'un développement
durable, dans le respect de l'environnement et en veillent à la
sécurité des personnes et des ouvrages , ainsi que du droit
fondamental de l'homme à une eau saine en quantité suffisante.
Parmi ces principes nous pouvons en dénombrer
quelques uns à savoir45(*) :
- L'obligation de garantir la gestion équilibrée
et durable des ressources en eau ;
- L'utilisation équitable et rationnelle des eaux du
fleuve et de ses affluents, ainsi que les ressources naturelles qui en
dépendent ;
- Le traitement équitable des usagers ;
- L'obligation d'implication de toutes les parties
concernées dans la gestion des ressources en eau et la prise des
décisions.
- La nécessité de prévenir les conflits
entre Etats et l'obligation de négocier en as de conflit ;
- L'obligation de préserver l'environnement ainsi que
d'assurer la pérennité des équilibres écologique et
des processus hydrologiques naturels ;
- L'obligation pour chaque Etat contractant d'informer les
autres Etats avant d'entreprendre toute action ou tout projet qui pourrait
avoir un impact significatif sur la disponibilité de l'eau et/ ou la
possibilité de mettre en oeuvre des projets futurs ;
- Le principe pollueur- payeur ;
- Le principe utilisateur-payeur est limité aux
utilisations de l'eau à des fins économiques.
En effet l'utilisation des ressources en eau par les Etats
contractants doit tenir compte de leur disponibilité et se fonder sur
les éléments suivants :
- La coopération sous-régionale qui s'attache
entre autres :
· A la sécurité et à
l'amélioration des revenus des populations ;
· A la préservation et à l'utilisation
durable des zones humides et des ressources naturelles qui en
dépendent ;
· A la lutte contre l'exode rural ;
· A la réduction de la pauvreté et à
la sécurité alimentaire ;
· Au développement quantitatif et qualificatif de
la production énergétique ;
· Au maintien et à la l'amélioration de la
navigabilité ;
· Au développement intégré
grâce aux infrastructures réalisées en commun.
- La gestion intégrée des ressources en eau qui
consiste à prendre en considération ensemble et à
concilier entre elles les différentes utilisations et fonctions
physiologique, socioculturelles, économiques, environnementales de
l'eau, ainsi que ses éventuels effets négatifs sur les personnes,
les biens ou l'environnement, afin d'assurer une utilisation
équilibrée, une répartition équitable et une
exploitation durable de la ressource disponible.
CHAPITRE II :
MANDAT ET BILAN DE LA
CICOS
Il est certain que la coopération autour des eaux
partagées par les Etats membres de la CICOS offre des avantages
réels issus du bassin. La gestion des ses ressources en eau constitue un
processus, car elle se réalise par pallier, par étape. Dans ce
chapitre, nous analyserons la mission que l'accord de Brazza confie à la
Commission et nous dresserons un bilan sur cette dernière en relevant
quelque grands projets mis en place par la Commission.
SECTION 1 : MISSION DE
LA CICOS
Les missions dévolues à l'organisation sous
régionale de l'Afrique centrale chargée de la gestion des eaux
partagées des fleuves Congo-Oubangui-Sangha sont multiples selon que
elles s'engagent soit dans la promotion de la Navigation
intérieure , soit dans la Gestion intégrée des
ressources en eau et sont à considérer sur plusieurs plans,
notamment dans le temps, à court, moyen et à long terme et dans
l'espace, au plan national des Etats membres et au plan du réseau inter
- Etats, nous allons analyser ces missions et en suite nous relèverons
son importance au niveau de la sous-région d'Afrique centrale, ainsi que
la place de cet instrument en droit positif congolais.
Paragraphe 1 : Rôles
et mission statuaire46(*)
En vue de la réalisation des objectifs
énumérés aux articles 2 du présent Accord ainsi que
2 de son additif , les Etats contractants créent une institution
inter-Etats dénommée Commission internationale du Bassin
Congo-Oubangui-Sangha en sigle CICOS.
Comme stipulé dans son article 17, la Commission
internationale aura comme missions :
a. dès sa mise en place :
ï D'assister les Etats pour la tenue et la mise à
jour dans le plus bref délai des registres de recensement des
unités opérant sur les voies navigables du Bassin
Congo-Oubangui-Sangha ;
ï De contrôler la mise en application des
dispositions du code de la navigation intérieure CEMAC/RDC sur
l'immatriculation, le jaugeage, la signalisation et la délivrance des
certificats de navigabilité ainsi que des permis de navigation ;
ï De définir et faire appliquer les mesures
appropriés à prendre pour réduire si non, éliminer
les incidents qui se produisent sur cette route de convergence et de
dispatching des trafics internationaux empruntant les voies navigables de la
CICOS, entendu :
ï Décrire les de navigation (état,
capacité des voies navigables et données concernant les voies
fluviales)
ï Elaborer un album de navigation type sur le
réseau suivant les dispositions du code CEMAC/RDC ;
ï Mettre en place un réseau radiophonique pour la
publication des airs urgents aux navigateurs (AVIRNAV).
ï D'examiner la révision du protocole Tripartite
Congo-RCA-RDC relatif à l'entretien par le Service Commun d'Entretien
des Voies Navigables (SCEVN) et la Régie des Voies Fluviales (RVF) du
tronçon de bas du réseau Inter-Etats ;
ï D'exécuter l'étude demandée par la
deuxième réunion des experts en transport CEMAC/RDC tenue
à Kinshasa relative à l'harmonisation des normes et
spécifications techniques en matière de construction et
réparation navales.
b. à court, moyen et long terme :
Au plan national
La mission de la Commission sera d'assister chacun des Etats
concernés à garantir de la façon la plus efficace l'usage
de ses voies de désenclavement.
Au plan du réseau Inter-Etats
Sa mission première consistera à accorder toute
attention aux tronçons de base réseau Inter-Etats du Bassin
Congo-Oubangui-Sangha ;
Par rapport à l'existence de deux chenaux de navigation
(un suivant la rive congolaise et l'autre suivant la rive RDC) sur les Kms 0
à 45 de tronçon , la Commission internationale du Bassin COS doit
formuler le plus rapidement possibles des dispositions concertées et
adéquates pour gérer équitablement ce système
fluvial face aux déficit soutenus des débits enregistrés
ces dernières années.
La Commission internationale interviendra sur :
ï Les données hydrologiques et hydrographiques
lesquelles sont primordiales à la gestion du réseau (entretien et
préservation), au développement du réseau ;
ï La détermination de la capacité, type du
matériel flottant (modèle) en vue d'établir les relations
existantes entre le trafic d'une part et le matériel nécessaire
à effectuer ce trafic d'autre part.
ï La mise en place d'un réseau
géodésique de référence pour une meilleure
interprétation et analyse des données hydrologiques et
hydrographiques.
ï L'élaboration des études dans un contexte
géographique CICOS, pour la gestion des ressources naturelles à
savoir :les ressources en eaux, la qualité des eaux, les ressources
halieutiques, l'érosion hydrique, le cycle de l'eau.
ï Donner des avis relatifs à l'aménagement
des ouvrages hydrauliques ainsi qu'à la dérivation des eaux du
bassin en dehors de celui-ci ;
ï Déterminer la méthode
d'amélioration de la navigabilité des passages
réputées difficiles et d'entretenir des profondeurs au niveau des
ports.
ï La recherche du financement nécessaire à
la mise en oeuvre du programme commun y relatif, la coordination et
l'harmonisation des procédés de collecte, de traitement,
d'analyse, d'exploitation et de diffusion de ces données.
ï Le contrôle en étroite collaboration avec
les institutions nationales qu'elle assistera dans l'exécution effective
des travaux de maintenance du réseau, conformément aux normes
techniques définies par la classification du réseau telle que
fixée par le Code de la Navigation Intérieure CEMAC/RDC ;
ï La conception et la réalisation des programmes
concertés, de préservation de l'environnement du réseau,
notamment par des programmes de lutte contre la jacinthe d'eau et de
contrôle de la qualité des eaux ;
ï La conception et la négociation d'une politique
d'usage adéquat et équilibré des deux axes classiques de
désenclavement du réseau du Bassin et étudier les
possibilités de diversification, de désenclavement du
réseau Inter-Etats pour en assurer une meilleure viabilité.
A long terme au niveau des réseaux de desserte et
d'intégration sous-régionale :
ï Engager des négociations nécessaires
à l'élargissement du réseau Inter-Etats afin d'y inclure
les deux tronçons de la RDC devant le compléter à
savoir :
-Le tronçon allant de Kisangani au confluent du fleuve
Congo avec l'Oubangui ;
-Le tronçon de la rivière Kassaï
partant d'Ilebo jusqu'au confluent du fleuve Congo
-Le réseau lacustre de la RDC
La CICOS poursuit le processus de gestion du bassin du Congo
et les étapes suivantes ont été franchies : le diagnostic,
établi en 2005, a consisté à identifier les principaux
obstacles à la gestion du bassin, problèmes liés à
la conservation, protection et aménagement du bassin ; nous analyserons
en profondeur ses réalisations lors de l'analyse des projets mis en
place par la CICOS dans la section qui suivra.
Paragraphe 2 : Importance
de la CICOS et dynamique d'intégration en Afrique Centrale.
Dans plusieurs pays du monde, l'eau est un
élément central de l'interdépendance humaine. La
gouvernance de l'eau consiste à trouver un équilibre entre ces
utilisations concurrentes. Or, l'eau est aussi la ressource fugitive ultime.
Les pays peuvent légiférer sur l'eau en tant que ressource
nationale, mais la ressource elle-même fait fi des frontières
politiques qu'elle franchit sans passeport ni visa, sous la forme de cours
d'eau, des lacs ou d'aquifères.47(*) Les eaux transfrontalières accroissent
l'interdépendance hydrologique au-delà des frontières
nationales, associant les usagers de l'eau des pays voisins au sein d'un
système partagé. La gestion de cette interdépendance est
l'un des grands défis auxquels la communauté internationale est
confrontée dans le cadre du développement humain. La
coopération sur les eaux partagées présente plusieurs
niveaux d'avantages potentiels. L'approche coopérative autour de la
CICOS a ouvert la voie à une série d'avantages tant pour le
fleuve, qu'en raison du fleuve et au-delà du fleuve c'est-à-dire
tant sur les plans politique et économique de chaque État qu'en
matière d'intégration.
Les avantages pour le fleuve
Lorsque les fleuves sont conservés, bien
protégés et développés, il y a un impact positif
sur tous les usagers. La prévention ou l'inversion des problèmes
tels que la dégradation des bassins versant d'amont et
l'épuisement des eaux souterraines exposent les usagers en aval à
des risques d'inondations ou de pénurie d'eau.
Les investissements dans les fleuves en tant que biens publics
sous-régionaux sont assurés car ceux-ci (les fleuves) sont et
créent un lien entre les hommes et les moyens de subsistance,
par-delà les frontières nationales ; et quand ils (les fleuves)
sont propres, ils sont un bien public ; pollués, ils sont vecteurs de la
transmission transfrontalière des méfaits publics.
La Commission a installé quatre (4) stations
d'observation du cycle hydrologique du bassin du Congo qui acquiert des
données hydrologiques pour le développement du système
d'information et développé un service de suivi des hauteurs d'eau
et du cycle de l'eau à partir des stations de réception
satellitaires, un avantage certain pour le bassin. La CICOS a aussi
adopté le Code de la navigation intérieure CEMAC/RDC,
véritable outil d'uniformisation des règles juridiques des
États en matière de navigation intérieure, surtout pour
notre pays qui n'est pas un pays membre de la CEMAC.
Les avantages issus du fleuve
Si la gestion du bassin hydrographique est
développée afin d'accroître les bénéfices de
tous, l'utilisation de l'eau sera optimisée pour stimuler et
accroître la production d'énergie et assurer les avantages pour la
protection de l'environnement. Au niveau du bassin, la coopération va
promouvoir des techniques efficaces de distribution de l'eau, contribuant
à réguler le débit, à produire de l'énergie
hydro-électrique, et à construire divers ouvrages au bien de
tous.
Nous pouvons inclure dans les avantages issus de la
coopération autour du bassin, les coûts évités
grâce à la réduction des tensions et des différends
de voisinage comme ceux existant jadis entre les deux Congo réclamant la
propriété du fleuve Congo. Ce genre de tensions à propos
de la gestion des eaux transfrontalières avait perturbé
momentanément la coopération entre les deux pays ; et cet
état de chose est susceptible d'inhiber la coopération
régionale sur un large front, et notamment les domaines du commerce, des
transports, des télécommunications et même des
marchés d'emploi. Grâce à l'équilibre
créé par la CICOS dans l'espace du bassin, les avantages certains
(avantages en raison du fleuve) ont été enregistrés,
surtout en matière de rapprochement des pays riverains ; mais de part la
nature de ce genre d'avantages, ils sont difficiles à être
quantifiés.
Les avantages au-delà du
fleuve
Si les avantages issus du fleuve sont accrus et les
coûts qui en découlent sensiblement réduits, il en
résultera un vaste potentiel de développement humain, de
croissance économique et de coopération sous régionale.
Ainsi, les approches coopératives du réseau fluvial
entraîneront également des avantages politiques car lorsque les
États riverains cherchent à passer d'une coopération
minimale (comme celle relative à l'exploitation du Pool Malebo par les
deux Congo) à des stratégies optimales, on assiste
inévitablement à une interaction politique dynamique entre la
gouvernance de l'eau et la coopération politique.
Ceci explique le fait qu'à travers la
coopération autour du bassin du Congo, les relations politiques,
économiques et diplomatiques entre les pays membres de la CICOS se
trouvent raffermies et redynamisées.
L'utilisation optimale de l'eau peut permettre le
développement de l'agriculture du commerce inter-Etats, et une meilleure
production d'énergie et les avantages pour l'environnement. En ce qui
concerne la CICOS, les réalisations octroyant des avantages
coopératifs issus du fleuve sont encore embryonnaires. Cependant, des
études réalisées et les projets retenus dans le plan
d'action stratégique annoncent des avantages certains issus du fleuve
qui atteindront les populations des pays du bassin. On note : des études
de faisabilité d'un barrage à Palambo en vue d'améliorer
les conditions de navigabilité sur le fleuve Oubangui et de produire de
l'électricité ;et il convient de noter que la CICOS
réalisera encore à l'avenir de nombreux avantages pour le
bien-être du bassin, des États membres ainsi que de leurs
populations. La Commission se trouve sur le chemin de la concrétisation
de sa vision sur la durabilité des ressources en eau.
Paragraphe 3 : Place de
l'accord de Brazza en droit positif congolais.
Par le décret-loi n° 010/2003 du 28 Mars 2003 que
le Président de la RDC autorisant la ratification de l'accord instituant
un régime fluvial uniforme et créant la Commission Internationale
du bassin Congo-Oubangui-Sangha. Ce décret-loi ne comporte qu'un seul
article.
Ce point nous amène à donner une explication
théorique sur les règles d'application directe et l'accès
de cette notion par rapport a l'accord de Brazza
- Notion d'application internationale
Une norme de droit international est dite
« d'application directe lorsqu'elle fait directement naître
dans la législation interne des droits au bénéfice des
personnes physique ou morale qui peuvent en demander elles-mêmes
l'application aux organes du pouvoir public et ce sans compter sur le concours
de la législation interne.
Ces règles en effet font directement partie du droit
positif interne .A cet effet donc leur application n'exige donc pas des mesures
internes complémentaires c'est-à-dire il faut qu'elle soit
juridiquement achevée.
Notons que par ailleurs, certaines organisations
internationales prévoient que certaines de leurs normes soient
d'application directe ; c'est le cas de l'article 21 et 22 de l'acte
constitutif de l'OMS ou même certaines décisions prises en
cas d'une épidémie, lorsqu'elle décide la fermeture des
frontières.48(*)
Toutes les constitutions de la RDC ont affirmé
constamment que la publication des traités est la seule mesure qui
s'impose pour que ces derniers s'appliquent en droit congolais.
Cette publication doit s'effectuer par le biais du Journal
Officiel (J.O) ayant effet de rendre le traité opposable aux tiers.
Cette procédure permet aux personnes intéressées de se
prévaloir éventuellement des dispositions du traité devant
le juge.
Aucune autre mesure complémentaire particulière
n'est prévue pour l'application des traités dans la
législation congolaise.
En somme, en concluant un traité avec ses contractants,
la RDC à toujours l'intention de le revêtir le critère
d'application directe ou seulement de reconnaitre ce caractère à
quelques dispositions pouvant être d'application directe, à la
seule condition d'être publiée au J.O
Généralement, les modalités
d'incorporation de droit international dans l'ordre interne des Etats ont
laissé à la direction de ces derniers, qui , selon les termes de
leurs dispositions constitutionnelles, optent pour l'une ou l'autre des
conceptions, moniste ou dualiste.
La RDC est un Etat « moniste »
avec la primauté du droit international sur le droit interne. Cette
option a été plusieurs fois réaffirmée par les
diverses constitutions telles que celle du 24 Juin 1967, ainsi que ces diverses
révisions dont celle du 05 Juillet 1990, en son article 109
alinéa 5.
L'article 215 de la constitution du 18 Février 2006,
l'article 192 de la constitution de la transition du 04 Avril 2003 , l'article
34 du décret-loi constitutionnel n° 003 du 27 mai 1997 relatif
à l'organisation et exercice du pouvoir en RDC, qui reprennent tous
l'article 112 de l'acte constitutionnel de la transition du 09 Avril 1994, qui
dispose que : « les traités et accords
internationaux régulièrement conclus ont dès leur
publication au J.O , une autorité supérieure à celle
des lois, sous réserve pour chaque accord ou traité , de son
application par l'autre partie ».
Cette disposition est une transcription de l'article 55 de la
constitution française de 1958, en expriment l'option moniste avec
primauté de droit international. Mais avec condition de l'application
des traités, l'Etat congolais de son application par la clause dite de
« réciprocité »49(*), fondée sur
l'égalité souveraine des Etats. Par conséquent, la RDC
n'entendrait pas se soumettre à une obligation, alors que ces
contractants s'y refuseraient.
Cependant, il est important de souligner que ladite clause de
réciprocité ne s'applique pas aux dispositions relatives à
la protection de la personne humaine contenue dans les traités de
caractère humanitaire et ce, en conformité avec l a convention de
Vienne.50(*)
- Caractère d'application directe de l'accord de
Brazza.
D'une manière générale, les dispositions
de l'accord de Brazza sont compatibles avec le droit congolais étant
donné que jusque là, la RDC n'avait pas encore connu un
instrument juridique d'une telle teneur en matière fluviale. De ce fait
cet accord fait partie intégrante de la législation congolaise,
sous réserve de sa publication au journal officiel avec une
autorité supérieure à celle des lois sous réserve
aussi de réciprocité de son application par d'autre parties
contractantes.
SECTION 2 : BILAN DE
CICOS
Il n'est pas toujours facile d'évaluer les
activités d'une institution en processus d'installation. Bien que mise
en fonction il y a 9 ans, cette institution spécialisée de la
CEMAC est restée tributaire des conflits récurrents qui ont mis
en désarroi la région « Afrique centrale ».
Une évaluation objective ne peut se faire que par rapport à ses
missions, ses programmes, ses plans d'actions et au regard des
réalisations effectives.
Paragraphe 1 : Evaluation
critique de la CICOS
En premier lieu nous abordons les projets mis en place par la
Commission ensemble avec ses partenaires ensuite nous analyserons l'état
actuel de ces programmes, les limites et perspectives d'avenir et puis nous
aborderons la position de la CICOS face aux tensions grandissantes sur les
ressources en eau douce.
a. Partenariats et Projets mis en place par la
CICOS
Il sied d'analyser en concomitance les partenariats
contractés par la CICOS ainsi que ses projets car la plus part de
projets mis en place par la CICOS s'appuient sur des coopérations
internationales avec ses partenaires.
En effet, il faut signaler tout d'abord que la CICOS
fonctionne financièrement par la contribution des Etats membres en
appliquant un mode de contribution égalitaire ou inégalitaire
basé sur deux critères :
- Territorialités sur les biefs Inter-Etats
- Solidarité ;
Avec un taux participatif des Etats se présentant de la
manière suivante :
- Cameroun : 7 ,9 % augmenté à 10%
- Congo : 34,9 % ramené à 30 %
- Centrafrique : 19 ,26 % augmenté à
30 %
- RD Congo : 38,25 % ramené à 30 %
Cependant, outre l'insuffisance de fonds versés par les
Etats pour le fonctionnement de la Commission, il s'avère que cette
dernière à également besoin d'une expertise pour mieux
concrétiser sa mission à travers des programmes qu'elle met en
place ; d'où l'importance des Partenariats.
En effets dans le soucis de bénéficier de plus
des fonds, d'expertise ainsi que d'autres apports, pouvant faciliter la mise en
oeuvre et la réalisation de ses projets, la CICOS possède des
partenariats de coopération internationale, ainsi il sied d'analyser en
concomitance ses projets avec ses partenariats car la majorité des
projets mis au pieds par la Commission évolue dans un travail
d'équipe
En effet , à l'aide de son expertise et ses
coopérations avec La Facilité Africaine de l'Eau,
La Coopération technique Allemande GTZ,
L'Union Européenne/l'Union
Africaine, L'organisation des nations Unies pour l'alimentation et
l'agriculture, l'organisation météorologique mondiale(OMM),
réseau africain des organisations de bassin en Afrique centrale(RAOB)
ainsi que la coopération française, la CICOS développe et
met en oeuvre les projets très important dont au bout des quelques
années les résultants escomptés seront palpable par aussi
bien les populations riveraines que les Etats contractants dans leurs
totalités.
Nous remarquerons également que durant l'analyse de
tous ces grands programmes de la CICOS qu'il y a une forte synergie entre ces
derniers, il y a grande interaction entre ces projets.
Ainsi les projets mis sur pieds jusque là sont les
suivants :
1. Elaboration du Plan d'Action Stratégique
pour la Gestion Intégrée des Ressources en Eau
(PAS-GIRE)51(*)
Pour la mise en oeuvre de ce projet, la CICOS compte
établir des synergies avec les autres initiatives au niveau du bassin
telles que les projets « Développement et mise en oeuvre du
programme d'action stratégique du bassin du Congo » (PNUD/GEF),
« la Gestion transfrontalière de l'eau dans le bassin du Congo
» (GTZ), « l'initiative sur les zones humides du bassin du Congo
(Congowet) » (Secrétariat Général de la Convention de
Ramsar/ WWF), le plan d'action environnementale du NEPAD dont la mise en oeuvre
est confiée aux organisations économiques sous-régionales,
la politique de l'eau de la CEEAC en cours de développement et le plan
de convergence de la COMIFAC.
Priorités sectorielles de la CICOS
Les priorités sectorielles proposées tiennent
compte des problématiques identifiées à l'atelier de
Kinshasa tenu en Janvier 2007. Les résultats attendus à long
terme sont :
· l'amélioration de la qualité des eaux ;
· l'amélioration de la navigabilité des
cours d'eau du bassin ;
· l'amélioration de la conservation de la
biodiversité et des zones humides ;
· l'amélioration des connaissances sur la
ressource en eau et du renforcement des capacités ;
· la réduction de la pauvreté des
populations vivant dans le bassin, du fait d'une meilleure valorisation des
ressources.
Objectifs du projet
L'objectif global du projet est d'assurer la gestion durable
du bassin du Congo. Les objectifs spécifiques du projet sont :
· Renforcer le cadre institutionnel de gestion durable du
bassin du Congo ;
· Renforcer les capacités d'intervention des
acteurs ;
· Doter le bassin du Congo d'un cadre approprié de
planification de la gestion durable ;
· Mettre en place un partenariat international pour la
gestion durable du bassin du Congo.
Bénéficiaires du projet
Les bénéficiaires du projet sont les populations
des pays riverains du bassin du Congo estimées à 77 millions de
personnes.
Modalités d'exécution du projet
La durée du projet est de 18 mois avec une phase
préparatoire de quelques mois. Plusieurs structures interviendront dans
l'exécution du projet : le Comité des Ministres, le Comité
Technique des Experts, le Forum des partenaires, le Forum des parties
prenantes, le Secrétariat Général de la CICOS et les
Equipes-pays et le Bureau d'études.
Une conférence nationale des donateurs sera
organisée avec le soutien de la FAE au terme des 18 mois de projet, dans
le but de fédérer les initiatives identifiées dans le PAS.
Coût estimatif et plan de financement
Le coût total du projet est de 1.988.672 Euros,
financés entièrement par la FAE.
Chronogramme des activités
Février à Novembre 2009
2. Amélioration des capacités de la
CICOS pour la gestion de l'information et des connaissances sur les ressources
en eau du bassin du Congo52(*)
Le projet d'amélioration des capacités de la
CICOS pour la gestion de l'information et des connaissances sur les ressources
en eau du bassin du Congo est étroitement lié avec le processus
d'élaboration du PAS. Il en constitue une étape
préliminaire nécessaire pour l'élaboration du PAS.
But de la subvention sollicitée
La subvention de la FAE d'un montant total de 450 000 Euros
est accordée pour la réalisation du projet d'amélioration
des connaissances sur les ressources en eau du bassin du Congo.
Objectifs du projet
L'objectif global du projet est de contribuer à la
gestion durable du bassin du Congo notamment par l'amélioration des
capacités de la CICOS pour la gestion de l'information et des
connaissances sur les ressources en eau du bassin du Congo.
Les objectifs spécifiques visés sont les
suivants :
i) Mettre en place un système d'observation
hydrologique du bassin du Congo (Congo-Hycos);
ii) Acquérir les données
socio-économiques et sur les questions de genre des populations
riveraines du bassin du Congo et ;
iii) Evaluer les données et informations sur le bassin
du Congo.
Synergies avec d'autres projets de la CICOS
Des synergies ci -après sont
développées:
· La composante CONGO HYCOS et le Projet SADC HYCOS qui
prévoit d'installer neuf stations hydrologiques sur le bassin du Fleuve
Congo et précisément dans le territoire de la RDC ;
· La composante Gestion de l'information hydrologique du
Programme d'appui de la GTZ qui développe entre autre le Système
d'Information du Bassin du Congo(SIBCO).
Durée du Projet
La mise en oeuvre de ce deuxième projet est de 12 mois.
Chronogramme des activités
Février à Novembre 2009
3. Gestion transfrontalière de l'eau dans
le bassin du Congo (GETRACO)53(*)
Dans le cadre du projet de « Gestion
transfrontalière de l'eau dans le bassin du Congo » (GETRACO),
la CICOS a reçu du Gouvernement allemand, via la GTZ, sa
coopération technique, un appui financier de 2,5 millions d'euros pour
la première phase du projet, qui devait durer 3ans au maximum c'est-
à-dire de 2006 - 2009.
Ainsi, le projet est réalisé avec l'appui
technique de la GTZ et comprend quatre composantes à savoir :
- La Promotion de la Navigation
- Le Centre Régional de Formation en personnel
navigant
- La Réorganisation institutionnelle de la CICOS
- Le Système d'information
· Composante
1 - La Promotion de la Navigation
S'agissant de la première composante, un Plan d'Action
Stratégique pour la promotion de la navigation intérieure (PAS
navigation) a été élaborée et mis en oeuvre
conjointement avec d'autres bailleurs. Ce plan vise la planification des
actions de la CICOS pour les cinq années à venir afin de
réhabiliter l'accessibilité des voies navigables et de relancer
la navigation intérieure. De neuf champs identifiés dans le PAS,
sept projets prioritaires ont été retenus. Le projet GETRACO
s'attellera entre autres, à coordonner les efforts pour le renforcement
du cadre réglementaire, le renforcement des capacités dans le
domaine de la lutte contre les tracasseries, la vulgarisation et
l'effectivité de l'application du code CEMAC/RDC.
· Composante
2 - Le Centre Régional de Formation en personnel navigant
La deuxième composante est un des champs prioritaires
du PAS navigation. En effet, les états de lieux menés dans les
quatre Etats membres par le Secrétariat Général de la
CICOS en 2005 puis, de manière approfondie, en 2007 ont souligné
la nécessité et la demande de la formation du personnel du
secteur de la navigation intérieure. C'est dans ce contexte que le
projet finance la création d'un Centre Régional de Formation du
personnel du secteur de la navigation intérieure. La vision ici est
d'organiser et d'assurer des formations de haute qualité ouvrant,
à long terme, à l'efficacité et à la
sécurité des opérations de transport par voie d'eau
intérieure.
Historique du centre régional de formation en
personnel navigant.
- Sept. 2005 : Atelier régional d'identification des
projets à soumettre au financement du gouvernement Allemand (GTZ);
- Nov. 2005 : Adoption des états des lieux de la
navigation intérieure par le Comité des Ministres;
- 10 mai - 22 juin 2007: Mission circulaire de collecte de
données dans les 4 pays membres sur les états de lieux de la
formation en navigation intérieure;
- 21-22 août 2007: Atelier du groupe de travail sur le
concept ;
- 16-17 sept 2007: Atelier régional de validation du
concept;
- 13 déc. 2007: Adoption du concept de
création du centre régional de formation en navigation
intérieure par décision n° 04/CICOS-CM.01;
- 05 mars 2008: Comité extraordinaire des Ministres de
la CICOS:
Se mis d'accord sur le choix de l'ENAVI de l'ONATRA à
Kinshasa pour abriter le Centre Régional et sur la décision des
modalités de mise en oeuvre du centre.
- De juin à nov. 2008 : Réalisation d'une
études de demande en formation et Elaboration des besoins et des
modalités de mise en oeuvre du Centre par 2 consultants international et
régional;
- 17 nov. 2008:
* Mise à disposition de l'ENAVI de L'ONATRA à
Kinshasa pour abriter le centre Régional;
* Adoption de l'Organisation Administrative et
Financière par décision n° 12/CICOS-CM.06 (nov. 08).
- 12 fév. 2009: Signature du contrat de
réhabilitation du Centre Régional avec l'Entreprise Malta
Forrest;
- 27 fév. 2009: Démarrage de la
réhabilitation du Centre Régional (mars 09);
- 30-31 mars et 01 avril 2009: Sélection des
Formateurs Vacataires (avril 09
Diverses activités menées dans le cadre du
Centre Régional de Formation
- Elaboration des listes d'équipements et autres
matériels didactiques pour la phase de démarrage.
- Elaboration d'un prospectus sur le Centre Régional de
Formation en Navigation Intérieure.
- Elaboration du besoin en bourses pour les stagiaires.
- Elaboration des TdRs et description du profil du Chef de
Centre.
- Présélection des formateurs vacataires.
· Composante
3 - La Réorganisation institutionnelle de la CICOS
Les nouvelles missions relatives à la gestion
intégrée des ressources en eaux transfrontalières
attribuées à la CICOS, en 2007, ont conduit le projet, à
travers la troisième composante, à accompagner le processus de
réorganisation du cadre institutionnel de la Commission. Il s'agit de
développer un nouvel outil institutionnel de coopération et
d'intégration régionale qui permettra le dialogue entre la CICOS
et les pays membres. C'est en renforçant les capacités tant au
sein du Secrétariat Général de la CICOS que dans les
Institutions nationales des Etats riverains que cet objectif sera atteint. De
ce fait, la CICOS serait amenée à s'établir
véritablement comme autorité du bassin.
· Composante
4 - Le Système d'information
A travers la dernière composante, le projet travaille
pour la mise en place d'un Système d'Information du Bassin du
Congo (
SIBCO) relatives
à la gestion des ressources en eau. Les principales activités
consistent au développement et à l'introduction des processus de
gestion pour la collecte et le traitement des données. L'objectif
poursuivi ici est de disponibiliser les informations organisationnelles,
techniques et juridiques de la CICOS. Les premiers produits sont
déjà effectifs notamment la carte de base du bassin, la
première version du registre de la flotte informatisé et uniforme
et l'annuaire des ports. Ici également, le projet, en fournissant
l'équipement informatique approprié, soutient la
coopération active des pays membres pour le succès des
activités y relatives.
Domaines Prioritaires
Compte tenu de la vaste tâche, il est impossible de
réaliser tout à la fois. Pour cette raison, l'implantation du
SIBCO se fera en phase des «domaines prioritaires»:
- Création de la carte de base SIG du bassin du
Congo
- Création d'un registre commun informatisé de
la flotte
- Suivi écologique du bassin du Congo
- Amélioration de l'infrastructure informatique de la
CICOS et identification des besoins futurs
- Etablissements d'une base légale qui règle
l'échange des données entre la CICOS et ses organisations
partenaires
- Etablissements des composantes SIBCO dans l'internet qui
satisferont les besoins futurs de la CICOS
- Développement du système d'information
géographique (SIG) de la CICOS
- Développement du site web de la CICOS
- Formation du personnel de la CICOS
- Elaboration des produits d'information pour le site web
CICOS
- Amélioration du système de navigation
intérieure
- Informatisation des statistiques des ports fluviaux
Réalisations futurs
· Sensibilisation des acteurs et vulgarisation du Centre;
· Acquisition des équipements et matériels
didactiques;
· Préparation de la formation des formateurs
(contrats, programme, logistique, invitations, etc..);
· Finalisation des modules et les détails du
programme de formation (1er cours de recyclage) y compris le calendrier pour
les formateurs;
· Définition de la période d'inscription
pour les cours;
· Evaluations.
Toutes les activités reprises dans ce projet
ont pour impact la réduction de la pauvreté et le
développement durable par l'amélioration du réseau fluvial
et de son exploitation à travers les activités de navigation
intérieure et de gestion intégrée des eaux
transfrontalières. Par ailleurs, avec le Système d'Information du
Bassin du Congo « SIBCO » et l'établissement de la CICOS comme
autorité de bassin, la gestion rationnelle et durable des ressources
naturelles en général et des ressources en eau en particulier
contribuera certes à la réduction des risques et des coûts
de la navigation intérieure et favorisera l'essor économique du
bassin au bénéfice des populations. A cet effet, les parties
prenantes pourront fédérer les efforts déployés
pour réaliser des projets régionaux d'infrastructures urgents
liés à l'eau, ce qui va dynamiser le développement
économique de la région.
4. Le projet Congo-HYCOS dans le bassin du fleuve
Congo 54(*)
Le 4 février 2009, une rencontre entre M. Michel
Jaraud, Secrétaire Général de l'OMM, et M. Benjamin NDALA,
Secrétaire Général de la CICOS, a eu lieu au siège
de l'OMM à Genève, Suisse, en marge de la 8ème
Réunion du Groupe Consultatif International « WIAG » du
Système Mondial d'Observation du Cycle Hydrologique « WHYCOS
».
Les deux personnalités étaient assistées
respectivement de M. Avinash Tyagi, Directeur du département Climat et
de l'Eau de l'OMM, et de M. Charles TANANIA KABOBO, Expert Principal à
la CICOS.
Au cours des entretiens, la partie OMM a assuré de la
coopération de l'OMM avec la CICOS afin de soutenir les pays riverains
du bassin du Congo dans leurs plans de développement des ressources en
eau et toutes autres initiatives dans le domaine de l'eau et du climat tant au
niveau national qu'à celui du bassin du Congo.
L'Organisation Météorologique Mondiale (OMM) a
entamé depuis 1993 la promotion d'un système mondial
d'observation du cycle hydrologique (WHYCOS), basé sur un réseau
mondial de stations de référence avec transmission des
données en temps réel ou quasi-réel, si possible par la
voie des satellites de la Veille Météorologique Mondiale. Le but
du système WHYCOS est de permettre le développement de banques de
données distribuées à l'échelle nationale,
régionale et internationale, alimentées avec des données
de haute qualité, cohérentes et constamment remises à
jour. Ces données concernent les débits des rivières,
voire la qualité de l'eau et certaines variables climatiques, ainsi que
quelques paramètres hydrogéologiques.
Selon les sous régions, WHYCOS est
décliné en projets HYCOS (ex Niger Hycos, pour le bassin du
fleuve Niger, SADC-hycos pour la Communauté des Etats de l'Afrique
Australe, et qui se mette en place progressivement Congo-Hycos pour le bassin
du fleuve Congo).
En ce qui concerne justement Le projet CONGO-
HYCOS il faut retenir que La zone d'intervention de Congo-Hycos est
le bassin du fleuve Congo. Le projet Congo Hycos devra renforcer les
capacités techniques et institutionnelles des « Services
Hydrologiques Nationaux » (SHN) des pays ou équivalents par le
renforcement des réseaux d'observations hydrologiques, en utilisant les
différentes options technologiques de télémesure,
favoriser le développement de bases de données nationales et
régionales, promouvoir la coopération régionale et
organiser des programmes pertinents de formation professionnelle. Ce projet
vise à harmoniser les différentes initiatives en cours d'une
part, à les compléter d'autre part. De nouvelles stations
hydrométriques, de type Platte formes de Collecte de Données
(PCD) ou autres, seront en particulier installées (ou
réhabilitées).
Ce projet sera exécuté par la CICOS avec
l'appui de l'Organisation Météorologique Mondiale (OMM) bien
entendu. Les principaux bénéficiaires du projet Congo-Hycos sont
les pays riverains du bassin du Congo. Les Services Hydrologiques Nationaux ou
équivalents auront la responsabilité de gérer les
stations. Suite à la réunion de travail tenue le 04
février 2009, à Genève en Suisse, entre le
Secrétariat Général de l'OMM et le Secrétariat
Général de la (CICOS) sur le développement du projet
Congo-Hycos dans le Bassin du Congo et Conformément aux directives
WHYCOS, la CICOS devra présenter une demande officielle à l'OMM
annonçant à la création de Congo-Hycos. Le projet
étant déjà dans sa phase de conception, il faille
désormais entamer la phase de la proposition, étape actuel dudit
projet.
Afin de mettre en place le projet Congo-Hycos dans le bassin,
la CICOS a bénéficié d'un financement de la
Facilité Africaine de l'Eau (FAE/BAD), qui va permettre l'acquisition de
quatre (04) stations hydrométriques automatiques (stations pilotes) qui
seront installées dans les quatre Etats membres de la CICOS. Pour
garantir l'acquérir des données homogènes et fiables, le
réseau Congo-Hycos sera connecté à celui de SADC-hycos et
d'autres programmes en cours dans le bassin du Congo tels que le Programme de
Surveillance de l'Environnement en Afrique pour un Développement Durable
(AMESD).
5. Le Programme de Surveillance de l'Environnement
en Afrique pour un Développement Durable (AMESD).55(*)
Le programme AMESD traite du besoin d'amélioration du
suivi de l'environnement en appui à une gestion durable des ressources
naturelles dans cinq régions de l'Afrique Sub-saharienne, à
savoir CEMAC, CEDEAO, IGAD, COI et SADC et avec les partenaires tels
que l'EUMETSAT et l'ACP.
Il y a 46 pays ACP dans ces Communautés Economiques
Régionales (CERs), abritant des populations les plus pauvres du monde,
où le contexte économique et les moyens de subsistance
dépendent fortement de l'environnement, des ressources naturelles
renouvelables et de la variabilité du climat.
La CEMAC, au regard du thème retenu pour la sous
région et portant sur «La gestion des ressources en eau» a
désigné la CICOS, comme centre régional de mise en oeuvre.
Un MOU a été signé le 16 Mai 2008 entre
la CEMAC (REC) et la CICOS (RIC) pour un financement de 1 231 000 euros (PIR)
dans le cadre du programme AMESD en Afrique Centrale.
En cohérence avec les Objectifs du Millénaire
pour le Développement (OMD), l'objectif global de ce projet est «
d'accompagner le développement durable de la sous région
d'Afrique centrale en permettant une gestion durable de ses ressources en eau,
notamment en ayant recours aux outils d'Observation de la Terre
».
Les objectifs spécifiques sont les suivants:
· Développer deux types de produits et services
opérationnels
o Appui aux services de navigation par un système
d'alerte des étiages et des niveaux d'eau
o Suivi du cycle de l'eau pour les différents usages
(navigation, hydroélectricité, alimentation en eau potable, etc)
et pour observer les impacts du changement climatique
· Améliorer l'accès aux données
d'Observation de la Terre
o Installation de stations de réception
thématiques (EUMETCast)
o Dissémination des produits et services
· Renforcer les capacités de la CICOS et des
partenaires régionaux
Les enjeux
· Gestion intégrée des ressources en eau
transfrontalières du bassin du Congo :
o Mandat de la CICOS
o Optimisation des usages basée sur le suivi des
ressources en eau du bassin du Congo
· Contexte de changement climatique : étiages sur
l'Oubangui
· Contexte de transferts interbassins des eaux
o Projet de transfert Oubangui-Chari (Congo/lac Tchad)
· Sensibilisation des décideurs aux actions de
développement durable liées aux ressources en eau.
Outre les enjeux cités ci-haut, il faut ajouter les
interconnexions envisagées à partir d'Inga. Ce barrage,
situé à 225 Km en aval de Kinshasa, a un potentiel
hydroélectrique le plus important du monde : 44 000 MW; tandis que,
pour comparaison, celui du barrage des Trois Gorges en Chine est
de 18 000 MW.
Les
bénéficiaires du projet AMESD/Afrique Centrale
· Services de navigation ;
· Autres usagers (sociétés
d'hydroélectricité, d'alimentation en eau potable, etc) ;
· Universités et instituts de recherches;
· Autres organismes de bassins africains (RAOB, OMVS,
ABN, CBLT, NBI, ORASECOM, ...) ;
· Programme environnementaux régionaux (COMIFAC,
PEAC, GWP, NEPAD, etc) et internationaux (WHYCOS, WWAP, PHI, FEM, UICN, etc)
;
· Décideurs.
PROGRAMME AMSD
Besoin en suivi de l'environnement
Dans de bien trop nombreux cas, ces environnements sont en
dégradation, le produit des récoltes est en déclin, les
moyens d'existence sont de plus en plus précaires, la
sécurité alimentaire est tributaire d'interventions
extérieures et les capacités actuelles des gouvernements à
suivre leurs larges territoires afin d'identifier et de connecter les
changements à leurs causes et de gérer les changements
environnementaux pour un développement durable est pauvre.
Réponse d'AMESD
AMESD répond aux demandes de support des CERs pour un
suivi régional cohérent de l'environnement, afin d'aider en
informant les politiques environnementales régionales, et afin de
permettre une harmonisation et une adaptation régionale des politiques
nationales et des pratiques de surveillance, et de gestion de l'environnement
aussi bien qu'en assurant la pertinence des politiques environnementales avec
les autres politiques.
L'objectif général du
programme est d'accroître le suivi pour la préparation
et l'adaptation aux changements environnementaux incluant un
développement durable de l'environnement et dès lors de
contribuer à la diminution de la pauvreté dans les régions
les plus déshéritées du monde.
Son objectif spécifique est d'augmenter
les capacités de gestion de l'information de l'environnement des
institutions nationales et régionales africaines, en appui aux
décideurs à différents niveaux, et de faciliter
l'accès durable à l'information environnementale des
régions africaines, provenant des techniques d'observation de la
Terre.
Les résultats attendus du programme
garantiront notamment que: Les utilisateurs africains auront un meilleur
accès aux sources actuelles de données d'observation de base de
la Terre, des données de terrain et données auxiliaires Des
services d'information seront mis en place avec un support pour
améliorer la prise de décision pour la gestion de l'environnement
et pour accroître la prise en compte de la dimension environnementale
dans d'autres politiques La participation des gouvernements africains dans les
initiatives de surveillance mondiale de l'environnemental sera active,
informée et durable Suffisamment de ressources humaines formées
seront disponibles dans chacune des régions afin de maintenir le suivi
à long terme
La description du programme AMESD est qu'il est
un programme africain qui encourage l'utilisation des systèmes
appropriés d'observation de la Terre pour le suivi, en soutien des
politiques de développement, et qui assure une meilleure diffusion et
utilisation de l'information environnementale pour une amélioration des
politiques et des processus de prises de décision à travers un
large spectre de politiques et de mises en oeuvre.
Cette approche continentale est soutenue par 5 Actions
thématiques régionales identifiées par les CERs. Le
programme en entier sera mis en oeuvre sous la coordination de la Commission de
l'Union Africaine (CUA), qui a reçu mandat des CERs et du
Secrétariat des Pays ACP pour agir en son nom en tant qu'Ordonnateur
régional délégué (ORD). Un Comité de
Pilotage (CP) épaule l'ORD dans la mise en place du projet et dans la
supervision des actions menées au niveau continental et
régional.
Le coût total du programme pour le Fonds Européen
de Développement (FED) est de 21 millions d'euros ; la période de
mise en place est de 4 ans. Soutenue par une équipe d'assistance
technique composée de 9 personnes (Consortium Thales Alenia
Space/BRL/ITA/IRD), AMESD impliquera un certain nombre d'institutions
africaines et européennes actives dans les domaines du suivi de
l'environnement et de la gestion dans le secteur de l'environnement.
6. Fond Français pour l'Environnement Mondial
(FFEM)56(*)
Il existe également un plan d'action mis en place par
la CICOS avec le partenariat de la coopération française
précisément avec l'appui financier du Fond Français pour
l'Environnement Mondial ou ils élaborent un outil d'aide à la
décision pour l'aménagement durable du Bassin Congo.
En effet, le volet environnemental du Ministère
français des Affaires Etrangères et Européennes apporte
une assistance technique à la CICOS. Un expert est ainsi en poste en
tant que conseiller technique du Secrétaire Général pour :
· formuler les politiques et les stratégies ;
· renforcer le développement institutionnel,
législatif et réglementaire ;
· renforcer les capacités à travers le
développement des ressources humaines ;
· optimiser l'organisation interne ;
· identifier la formulation, la mise en oeuvre et
l'évaluation des projets ;
· de façon générale, toute autre
question relevant de ses compétences.
7. Réseau Africain des Organismes de Bassins en
Afrique Centrale (RAOB)
En sa qualité de point focal du Réseau Africain
des Organismes de Bassins en Afrique Centrale (RAOB), l'année 2008
a été marqué, pour le Secrétariat
Général de la CICOS, par des activités portant notamment
sur sa participation à la semaine africaine de l'eau à Tunis, en
mars 2008, à l'atelier de concertation des bassins Ouest africains
à Ouagadougou, en mai 2008, et enfin en août 2008, par
l'organisation à Kinshasa de l'atelier de concertation des organismes de
bassins d'Afrique centrale.
Les principaux objectifs visés par la participation
à ces forums ont été :
· la sensibilisation de l'Afrique aux impacts du
changement climatique sur les ressources en eau dans le bassin du Congo ;
· l'échange d'expériences et de
connaissances dans la gestion des organismes de bassins et la
sécurité de l'eau ;
· l'établissement du programme d'activités
2008-2009 du RAOB/Afrique Centrale qui vise :
1. le dialogue sur les infrastructures dans les bassins ;
2. les concertations entre les Segments Afrique Centrale du
RAOB ;
3. la Contribution à la sécurité
alimentaire en Afrique Centrale.
Par ailleurs, l'atelier de Kinshasa a discuté les
projets ci-après :
· Projet Sadieau (Système africain d'informations
sur l'eau) dont l'objectif est d'établir un système africain
d'information sur l'eau (
www.sadieau.org);
· Projet de développement d'indicateurs de
performance de la GIRE pour les bassins africains transfrontaliers.
Un
atelier s'est tenu au siège du Secrétariat général
de la CICOS, à Kinshasa, du 17 au 18 octobre 2008 ;
· Projet de développement des infrastructures dans
le secteur de l'eau.
Des groupes de travail et ateliers sont mis sur pieds depuis
2010 pour réfléchir sur la mise progressivement en oeuvre les
dits projets.
Au vu de tous ces programmes nous pouvons entrevoir à
l'horizon un avenir radieux pour la CICOS, à son bassin ainsi qu'aux
pays membres et particulièrement aux populations riveraines du
bassin.
Les différents projets de la CICOS en cours de
réalisation, et ceux à réaliser donnent un aperçu
clair qui laisse penser que la vision de la CICOS deviendra une
réalité, à savoir : la durabilité des
ressources en eau du bassin du Congo pour le bien-être des
populations.
b. Réalisations de la CICOS57(*)
A l'égard de tous les projets mis sur pieds, nous
réalisons combien la tache de la CICOS est énorme, du moins la
Commission s'efforce afin de réaliser graduellement tous ses
programmes.
Pour sa part, la CICOS poursuit le processus de gestion du
bassin du Congo et les étapes suivantes ont été
franchies :
Le diagnostic, établi en 2005, a consisté
à identifier les principaux obstacles à la gestion du bassin,
problèmes liés à la conservation, protection et
aménagement du bassin ;
En effet, comme nous l'avons dit plus haut, l'utilisation
optimale de l'eau peut permettre la production d'énergie et les
avantages pour l'environnement. En ce qui concerne la
CICOS, les réalisations octroyant des avantages coopératifs issus
du fleuve sont encore embryonnaires. Cependant, des études
réalisées et les projets retenus dans plan d'actions
stratégique annoncent des avantages certains issus du fleuve qui
devraient atteindre les populations des pays du bassin, déjà
depuis 2011 ; signalons, entre autres :
- Des études de faisabilité d'un barrage
à Palambo en vue d'améliorer les conditions de
navigabilité sur le fleuve Oubangui et de produire de
l'électricité ; la réalisation de ce barrage sera
sans doute avantageuse ;
- L'environnement fluvial se trouve amélioré par
la réalisation de la campagne contre les tracasseries de navigation et
par la mise en place d'un observatoire régional ;
- Le Centre de formation régional de navigation
intérieure est installé à Kinshasa, en RDC, et constitue
un avantage et rentre dans le cadre de l'intégration régionale de
l'Afrique centrale et touche à la coopération technique relative
à l'enseignement professionnel ;
- Les projets de balisage, des travaux hydrographiques et de
renflouement des épaves permettront d'améliorer l'environnement
fluvial du bassin. Cela constitue aussi un avantage à la fois pour le
fleuve et issus du fleuve ;
Il faudra également noter que la réalisation du
projet »Appuis aux populations riveraines pour le commerce
fluvial », améliorera les conditions de commerce local par
voie des eaux et constituera un avantage énorme issu du fleuve et en
raison de celui-ci.
- Réhabilitation des ports, quais et ports secondaires
et Etudes hydrosédimentologique du Pool Malebo »
améliorera les conditions de travail et de la navigation
intérieure et celle du Pool Malebo.
- Installation des 4 stations d'observation du cycle
hydrologique du bassin du Congo qui acquiert des données hydrologiques
pour le développement du système d'information ;
- Développé un service de suivi des hauteurs
d'eau et du cycle de l'eau à partir des stations de réception
satellitaires, un avantage certain pour le bassin ;
- Mis sur pied un code de la navigation intérieure,
véritable outil d'uniformisation des règles juridiques des Etats
en matière de navigation intérieure;
- La publication de l'annuaire des ports fluviaux : un
recueil de 200 ports recensés dans le but de permettre aux Etats
l'échange de la technologie ; c'est un avantage au-delà du
fleuve ;
- L'installation des locaux du siège de la CICOS en RDC
illustre l'excellence des relations politiques existant entre ce pays et les
pays - membres de la CEMAC
Le plus grand reste encore à faire car nous avons
remarqué que la plus part des projets ont accuse un certain retard pour
leurs concrétisation totale, retard dû soit à cause des
raisons techniques, financières, etc...
c. Limites et perspectives d'avenir d'une meilleure
gouvernance du bassin Congo-Oubangui-Sangha.
La nécessité du développement de normes
internationales pour la gestion des ressources hydriques permettrait de
dépasser l'approche souverainiste, au-delà d'une perspective
stato-centrée des relations internationales.58(*)
L'émergence d'un droit international de l'eau qui
cristallise les principes coutumiers de coopération et concertation sur
les eaux communes en révèle les limites, même si ces normes
restent manipulables au gré de l'intérêt des
États-riverains. Cette question est bien évidemment primordiale
dans l'appréhension des fleuves internationaux mais aussi pour
l'utilisation des nappes souterraines. L'accès à l'eau ne
pourrait-il devenir, dans le siècle à venir, l'une des
premières causes de tensions internationales (déplacement massifs
de populations ou « réfugiés écologiques »,
migrations régionales et/ou internationales, violences urbaines,
etc.).59(*)
La construction de grandes infrastructures hydrauliques et
hydroagricoles entraîne souvent une réorganisation profonde des
conditions d'accès et d'utilisation des ressources en eau, avec des
conséquences plus ou moins importantes sur les modalités
d'accès et d'usage des ressources en eau.
Il s'impose aujourd'hui la nécessité de
renforcer la fonction de régulation, de prévention et de gestion
des conflits de la CICOS en mettant en place des systèmes efficaces de
collecte et de partage des informations d'aide à la décision.
Pour atteindre cet objectif il faut d'abord améliorer les réseaux
hydrologiques (observateurs, équipes de techniciens itinérantes,
échelle et appareils enregistreurs) et assurer un niveau de financement
approprié pour leur maintenance et pour l'exploitation des
données collectées.
Il faut surtout encourager les États à ratifier
la convention des Nations Unies sur les eaux partagées de 1997, en
prenant en compte effectivement ses principes dans les codes de conduite
à l'échelle des bassins partagés et à
l'échelle régionale.
En dépit du découpage hérité de la
colonisation, les peuples du Bassin Congo-Oubangui-Sangha constituent un tout
qui n'a jamais perdu son identité. Ce point constitue un facteur non
négligeable d'intégration dans cette zone où ils sont
obligés de partager les ressources naturelles à leur
disposition.
En effet, les cours d'eau de la CICOS ne constituent pas une
donnée isolée en dehors des populations qui vivent sur leurs
parcours respectifs.
Les Etats membres de la CICOS doivent affronter les
problèmes de santé des populations riveraines dans un milieu en
proie à la fièvre « EBOLA » et autres
pandémies notamment le VIH/SIDA, le Cholera ; de scolarisation des
enfants, de protection de l'environnement, de la conservation de la
biodiversité et de transport.
La gestion concertée du fleuve Congo s'impose comme
enjeu stratégique dans le cadre du renforcement de l'intégration
sous-régionale, la redynamisation des accords bi et multilatéraux
et la redéfinition des programmes de développement
intégrés. Il convient donc de renforcer le dialogue politique
pour anticiper certains malentendus.
Un peu partout dans le monde, la perception d'un partage
inéquitable des coûts et avantages de la mise en valeur des
bassins fluviaux est toujours au centre des disputes ou tensions autour des
eaux partagés.
Les Etats membres de la CICOS ont intérêt
à harmoniser leurs politiques de coopération afin de faire du
fleuve Congo, un outil de développement et d'intégration
régionale en Afrique centrale. Il s'impose le besoin de
systématiser les études d'impact des aménagements
(physique, biologique, humain, politique, etc.), redéfinir les normes de
contrôle et/ou surveillance
par rapport à l'évolution et enfin
pérenniser les acquis en cours développés au sein de la
CICOS.
d. Face aux tensions grandissantes
Il est vrai que le bassin du fleuve Congo possède
d'énorme quantité disponible en eau douce cependant à
l'heure actuelle, les zones "hydroconflictuelles" majeures se situent au Proche
et Moyen-Orient.
La première série de contentieux porte sur
l'exploitation du Tigre et de l'Euphrate et concerne principalement la Turquie,
la Syrie et l'Irak.
Au fur et à mesure que la Turquie va avancer dans son
grand projet d'Anatolie du Sud- Est, (treize barrages-réservoirs sont
prévus) la tension risque de s'accroître corrélativement du
fait de la diminution graduelle des débits laissés pour les
riverains d'aval, avec des risques de réactions en chaîne dans une
zone où de surcroît les nationalismes sont volontiers
exacerbés. Les risques de conflits existent à cet égard
non seulement entre la Turquie et son voisin d'aval immédiat mais
également entre la Syrie et l'Irak, entre Israël, la Jordanie et la
Syrie qui, pour compenser la perte de débit, devrait augmenter ses
prélèvements dans le Yarmouk, l'un des principaux affluents du
Jourdain, et enfin entre l'Irak et l'Iran pour le partage des eaux du
Chatt-El-Arab.
L'absence de coopération alliée aux lacunes du
droit international de l'eau, ont ainsi dans une large mesure conduit l'Irak et
l'Iran aux hostilités dans les années quatre-vingts, l'une des
raisons majeures étant-faut-il le rappeler -précisément le
partage des eaux du Chatt-El-Arab.60(*)
De ce fait il s'avère nécessaire pour tous ces
Etats riverains de mettre en place des Commissions similaire à la CICOS
afin de pallier à ces genre de situation ; même si la
difficulté majeure dans ce type de conflits est que la solution ne
dépend pas toujours d'un calcul de rationalité de la part des
Etats impliqués mais presque toujours d'impératifs à
caractère politique, car en effet Il peut s'agir par exemple de la
volonté manifestée par un Etat d'asseoir son autorité en
tant que puissance dominante régionale, comme cela est le cas notamment
pour Israël, la Turquie ou la Syrie.
Du moins dans tous les cas nous sommes convaincu que une voie
de coopération au niveau régional est prônée
d'où la nécessité pour ces Etats de coopérer, en
activant ou en réactivant les commissions techniques du type de celle
constituée entre la Turquie, l'Irak et la Syrie en 1982 - 1986 mais
largement demeurée en sommeil ; et ces commission devront
s'inspirer de la convention de ONU de 1997 mettant en place de nouveau
mécanismes plus adaptés aux situations actuelle pouvant surgir
dans le cas de gestion des eaux transfrontalières.
Paragraphe 2 :
Accès en matière environnementale
a. Place du bassin du bassin fleuve Congo
Pour mieux illustrer l'importance que revêt ce bassin il
serait mieux d'analyser l'ensemble de son écosystème
c'est-à-dire le fleuve, la forêt qu'elle irrigue (ainsi que toute
la biodiversité qu'il engorge) car au fond les deux sont insociable. En
effet le fleuve Congo et la Foret équatoriale s'interdépendant et
l'absence de l'un ne permettra pas la survie de l'autre.
L'écosystème du bassin Congo constitue le plus grand bloc de
forêt tropicale après le bassin de l'Amazone. C'est une des
dernières touffues biologiques non perturbées par les
activités humaines; en effet, un Eléphant pourrait, en
théorie, aller du Rift Albertin à la côte gabonaise sans
jamais quitter la forêt.61(*)
Les forets sempervirents d'Afrique centrale, d'une superficie
d'environ 1,62 millions de km2, constituent un patrimoine naturel
d'exception.
Cet écosystème abrite une grande partie de la
biodiversité mondiale, joue un rôle prépondérant
dans la régulation du Climat et la séquestration du carbone et
fournissent à plus de 30 millions d'habitants vivant en milieu fluvial
et forestier des produits et services indispensables à leurs modes de
vie.
Depuis peu, à cause de leurs immenses ressources,
l'écosystème du Bassin du Congo est sujet à multiples
réflexions. La communauté internationale,
mais aussi scientifique, notamment les spécialistes des
questions de développement et de protection de l'environnement l'ont
proclamé « deuxième poumon mondial », et y
perçoivent une chance inestimable pour la prévention des
conflits, et la résolution des problèmes de changements
climatiques et de développement durable. Dans la même perspective,
les États membres de la CICOS, ainsi que leurs gouvernements, en
concomitance avec la COMIFAC62(*) ont inscrit l'ensemble de l'écosystème
du Bassin du Congo dans la dynamique de coopération
multilatérale.
Cela va de soit, puisque ces eaux forêts scellent en
quelque sorte leur destin commun, face aux enjeux climatiques,
géostratégiques et sécuritaires de l'heure. Ainsi, sans
qu'elles n'éclipsent d'autres préoccupations essentielles
d'intégration sous-régionale, les eaux et forêts de cette
partie du monde s'avèrent un enjeu majeur. L'intensité des
travaux politiques qu'elles suscitent au niveau le plus élevé des
États montrent que l'intérêt qu'ils représentent est
planétaire.
On peut aussi signaler les quelques dix pourcents de la
superficie totale de ces forêts humides qui ont été
classés en aires protégées. En tous 8 sites sont
déclarés patrimoine mondiale, dont 6 ont été
récemment déclarés en danger, d'où la raison
d'être des mécanismes mis en place par la CICOS en collaboration
avec la COMIFAC.
b. Normes environnementaux mis en place par la
CICOS
La CICOS a pu mettre en place des normes de protection et de
préservation de l'environnement dont le pays signataires sont
sensé respecter pour une meilleure gestion de l'écosystème
du Bassin.
En effet, les Etats contractants protègent les
écosystèmes riverain du fleuve et ses affluents, et gèrent
la ressource dans le respect des équilibres naturels, notamment ceux des
zones humides, en utilisant conjointement leurs législations et
réglementations naturelles et, en cas de besoin, les instruments
réglementaires à la disposition de la Commission.
Les Etats contractants s'engagent à réglementer
toute action de nature à modifier de manière sensible les
caractéristiques du régime du fleuve, de ses affluents et des
autres zones humides associées, l'état sanitaire des eaux, les
caractéristique et la diversité biologiques de sa faune et de sa
flore et, de manière générale, son environnement.
A cet effet, ils prennent les dispositions de nature à
prévenir, réduire ou maitriser les événements ou
conditions résultants de causes naturelles ou d'activité humaines
qui risquent de causer un dommage aux autres Etats contractants, à
l'environnement du fleuve, à la santé ou à la
sécurité de l'homme .
A ce titre les Etats contractants se concertent afin de
prévenir l'introduction d'espèces étrangères ou
nouvelles, de plantes ou d'animaux susceptibles de modifier les
écosystèmes, et afin de combattre les effets négatifs de
telles introductions lorsqu'elles se sont déjà produites.
Par conséquent, les Etats contractants :
§ Etablissent la listes de des substances dont la
présence dans les eaux du fleuve et de ses affluents doit être
surveillée, limitée ou interdite ;
§ Définissent conjointement des objectifs et
critères communs concernant la qualité de l'eau en fonction des
utilisations qui en sont faites ;
§ OEuvrent de concert enfin de mettre au point des
technique et d'instaurer des pratiques efficaces d'économie d'eau et de
lutte contre les pollutions diffuses ou ponctuelles ;
§ Travaillent à l'harmonisation des
législations nationales relatives à l'eau et à
l'environnement dans le territoire de compétence de la
Commission.63(*)
Les Etats appliquent le principe pollueur-payeur et
le principe utilisateur-payeur aux personnes physiques et morales,
publiques ou privées.64(*)
Ils s'engagent à mettre en place un cadre fiscal
indicatif et dissuasif visant d'une part à encourager les operateurs
économiques qui utilisent la ressource en la préservant et ,
d'autre part, à faire contribuer financièrement les operateurs
économiques qui participent à sa dégradation.
A cet effet, des taxes et redevances sont instituées
par les Etats à l'encontre des pollueurs et des utilisateurs de l'eau
à des fins économiques. Le produit de ces taxes et redevances est
affecté en priorité au financement de la gestion et de la
protection des ressources en eau.
Nonobstant l'application du principe pollueur-payeur, la
violation par un Etat de ses obligations internationales en matière de
pollution engage sa responsabilité conformément aux règles
du droit international.65(*)
CONCLUSION
Le présent travail scientifique aura eu le
mérite de présenter la CICOS, organisation internationale sous
régionale d'Afrique Centrale commise à la gestion des ressources
en eau du bassin du Congo; et d'évaluer ses actions en faveur, et du
bassin et des Etats membres
Nous avons, notamment, précisé le cadre
juridique et institutionnel de la CICOS, en tant qu'organisation internationale
dotée de la personnalité morale et juridique.
L'organisation interétatique a certes apporté un
vent favorable. Les sources de tension (crises interétatiques,
raréfaction de la ressource, pression démographique) s'y taries
davantage pour laisser place à un espace riche en coopération
(héritage coloniale de gestion de l'eau à l'échelle du
bassin, relative simplicité du contexte hydropolitique,
évolutions doctrinales favorable à la GIRE).
Cela a d'ailleurs permis un succès éclatant,
avec la mise en place d'un cadre institutionnel et juridique comptant parmi les
meilleurs en Afrique dans le domaine de la gestion de l'eau. Les principes
novateurs qui le fondent (ouvrages commun, répartition des
bénéfices de l'aménagement régional et non de la
ressource elle-même), la clarté de son mandat et de son
architecture ainsi que l'engagement politique qui le caractérise en ont
fait une référence désignée comme le modèle
à suivre bien qu'encore jeune.
Au chapitre de l'examen pratique, cependant nous remarquons
déjà dès son installation, que la Commission a connu
d'énormes difficultés suite aux situations politique qui
prévalaient en Afrique centrale cependant, en dépit de toutes
ces difficultés rencontrées et des défis nombreux à
relever, nous avons décelé la ferme détermination des
autorités de la CICOS à travailler avec diligence pour
réaliser une totale intégration physique des Etats de l'Afrique
centrale, par voie des eaux. Cette ferme volonté a été
manifestée à travers les projets et programmes en cours de
réalisation et ceux à réaliser.
Nous pouvons ainsi constater que la CICOS se trouve sur le
chemin de la concrétisation de sa vision sur la durabilité des
ressources en eau pour le bien-être des populations du bassin ; mais
pour que cette vision devienne une réalité, il est plus que
nécessaire que les Etats membres participent pleinement à sa
réalisation en pourvoyant à l'organisation des moyens financiers
conséquents, en fournissant un appui qualitatif à la recherche
des partenaires en développement diversifiés.
Et nous proposerons aussi qu'une instance juridique
adéquate (à l'instar de la Cours Internationale de Justice pour
l'Organisation des Nations-Unies ) soit mis en place au niveau de la Commission
afin que soient mieux résolus les différends qui peuvent surgir
entre les Etats membres quant bien même qu'il existe déjà
au niveau du Secrétariat General de la Commission une Direction
Juridique66(*)
sensée s'occupé de cette question et dont nous estimons peut
équipée.
En définitive, comme matière à retenir
pour les Etats membres est sans aucun doute de savoir que l'utilité
d'un cadre juridique et institutionnel solide, ne repose pas sur la seule
« volonté politique » des acteurs. Mais son enseignement le
plus capital est ailleurs. Il tient dans la démonstration de la
nécessité à concevoir mutuellement la coopération,
non pas comme un système d'action basé sur des principes communs
gravés dans le marbre, mais comme un processus de dialogue dynamique
apte à faire face à toute circonstance nouvelle dans le but
d'assurer une gestion optimale de la ressource dans un contexte donné
car rappelons le que d'autres part la limite de cette étude a consister
également à discerner combien l'eau sera l'enjeu du
XXIéme siècle comme le pétrole l'a
été au XXéme siècle, par le fait
que l'eau douce, à l'instar du pétrole, est très
inégalement répartie dans le monde.
ANNEXES
Annexe 1
|
Baisse des disponibilités en eau douce par hab/par
an(période 1950-2000)
|
Annexe 2
|
Lettre d'acceptation du gouvernement Centrafricain
ratifiant l'Accord de Brazzaville.
|
Annexe 3
|
Lettre d'acceptation du gouvernement Congolais (Brazza)
ratifiant l'Accord de Brazza.
|
Annexe 4
|
Lettre d'acceptation du gouvernement Camerounais ratifiant
l'Accord de Brazza.
|
Annexe 5
|
Décret-loi N° 010/2003 ratifiant l'Accord de
Brazza.
|
Annexe 6
|
Lettre du ministre des affaires étrangères
congolais (Kinshasa) notifiant au directeur de cabinet du Président de
la République de la ratification de l'accord de Brazza et du maintien de
la RDC comme Etat de Siège.
|
Annexe 7
|
Apposition des signatures sur l'Accord de Brazza par les
Présidents des Etats membres.
|
Annexe 8
|
Apposition des signatures sur l'additif de l'Accord de
Brazza par les Présidents des Etats membres.
|
Annexe 9
|
Lettre d'acceptation de l'Additif de l'Accord de Brazza
par le gouvernement Centrafricain.
|
Annexe 10
|
Lettre d'acceptation de l'Additif de l'Accord de Brazza
par le gouvernement Congolais(Brazzaville).
|
Annexe 11
|
Lettre d'acceptation de l'Additif de l'Accord de Brazza
par le gouvernement Camerounais.
|
Annexe 12
|
Représentation cartographique du Bassin
hydrographique du Congo
|
Annexe 13
|
Consommation totale annuelle d'eau par habitant repartie
en utilisation soit industrielle, soit domestique, soit agricole.
|
Annexe 14
|
Illustration de l'enjeu géostratégique de
l'eau douce au proche orient.
|
Annexe 15
|
Bilan pluvial selon le Climat.
|
Annexe 16
|
Texte de l'Accord sur le régime Uniforme du Bassin
CICOS
|
BIBLIOGRAPHIE
I. INSTRUMENTS JURIDIQUES
a. Internationaux
1 Accord de Brazza instituant le régime fluvial
uniforme et créant la CICOS 1999 ;
2 Accord de siège signé à Kinshasa,
le 24 SEPT 2004, entre le RDC et la CICOS
3 Acte constitutif de l'Union Africaine du 25 Mai
1963
4 Acte général de la conférence
africaine signé à Berlin le 26fev 1885
5 Additif à l'Accord instituant un régime
uniforme et créant la CICOS 2007 ;
6 Additif au traite de la CEMAC de 2003 relatif au
système institutionnel de la communauté ;
7 Charte de Nations-Unies du 26 juin 1945.
8 Convention des nations unies de relative a l
`utilisation des cours d`eau pour des fins autre que la navigation,
1997
b. National
1
Constitution de la République Démocratique du Congo du 18
février 2006
II. OUVRAGES
1 GROSDIDIER (J), Facilitation de transport et de
commerce en Afrique subsaharienne ; SSATP, mai 2004 ;
2 NDALA (B) Présentation de la
CICOS,;éd. Cicos, Kinshasa 2004 ;
3 NGUYEN(QD),DALLIER (P)et PELLET(A),Droit
international public, Paris, LDGJ 1999.
4 NTUNDA (JV), Gestion coopérative des
ressources transfrontalières en Afrique centrale ;éd
clé, Yaoundé, 2011 ;
5 RACASSI, Géomorphologie fluvial ;
Paris ; CRG, 2003.
6 SIRONNEAU (J), Droit international de l eau ;
existe-t-il ? Paris, Min de L Ecologie, Paris, Nov.
2002 ;
7 UNESCO, Patrimoine mondiale dans le bassin du fleuve
Congo ;éd. du Centre de patrimoine de l Unesco ,paris
2010 ;
III. COURS
1 ANDENDE Apindia (R), Droit inter de communication ;
Notes polycopiées, 2009-2010
2 ANDENDE Apindia (R), Droit international public,
2006-2007
3 MAVUNGU Mvubi (JP), Organisation internationale, notes
polycopiées ,2009-2010
4 MAVUNGU Mvubi (JP), Droit de l'environnement, notes de
cours, 2012
IV. SITES
1
wikipedia.org/w/index.php?title=Transaqua
2
www.amesd-project.org
3 www.cicos.info
4 www.fao.org
1 www.africanwaterfacility.org"
www.oecd.org
6
www.africanwaterfacility.org
TABLE DES MATIERES
INTRODUCTION
1
1. PROBLEMEMATIQUE DU SUJET
1
2. HYPOTHESE DU TRAVAIL
3
3. CHOIX ET INTERET DU SUJET
3
4. METHODES ET TECHNIQUES DE RECHERCHE
4
5. DELIMITATION SPATIO-TEMPORELLE
5
6. ANNONCE DU PLAN
5
CHAPITRE I :
7
ASPECTS NORMATIFS ET INSTITUTIONNELS DE LA
CICOS
7
SECTION 1 : ASPECTS NORMATIFS DE LA
CICOS
7
Paragraphe 1 : Historique
7
Paragraphe 2. La naissance de la CICOS
14
Paragraphe 3 : L'accord de siège
entre la RDC et la CICOS
17
SECTION 2 : ASPECTS
INSTITUTIONNELS
20
Paragraphe 1 : Nature juridique de la
CICOS
20
Paragraphe 2 : Organisation de la
CICOS
23
Paragraphe 3 : Présentation
géographique du Bassin et Champs d'observation
34
Paragraphe 4 : Les principes
fondamentaux
39
CHAPITRE II :
43
MANDAT ET BILAN DE LA CICOS
43
SECTION 1 : MISSION DE LA CICOS
43
Paragraphe 1 : Rôles et mission
statuaire
44
Paragraphe 2 : Importance de la CICOS et
dynamique d'intégration en Afrique Centrale.
47
Paragraphe 3 : Place de l'accord de Brazza
en droit positif congolais.
50
SECTION 2 : BILAN DE CICOS
53
Paragraphe 1 : Evaluation critique de la
CICOS
53
Domaines Prioritaires
61
Les bénéficiaires du projet
AMESD/Afrique Centrale
66
Paragraphe 2 : Accès en
matière environnementale
75
CONCLUSION
80
ANNEXES
82
BIBLIOGRAPHIE
84
TABLE DES MATIERES
86
* 1 Cfr Préambule
additif
* 2 Raccasi (G),
Géomorphologie fluviale, Paris ,CRG, 2003,p3
* 3 Rapport de la Direction des
Ressources en Eau,3ème session ordinaire/comité de min, Brazza,
Nov 2005
* 4 Cfr Accord de Brazzaville,
préambule.
* 5
Ndala(B),Présentation de la CICOS, Kinshasa, éd CICOS,
2OO4, p4.
* 6 Cfr Acte de Berlin 1885.pp
35-40.
* 7 Grosdidier de Matons[J] ,
Facilitation de transport et de commerce en Afrique subsaharienne ;
SSATP, mai 2004 ,p 14
* 8 Ibidem
* 9 Cfr Convention de Barcelone
1921
* 10 Cfr Charte de ONU ,26
Juin 1945
* 11 Cfr Agenda 21 de
ONU,1992
* 12 Ibidem
* 13 Cette convention n'est
pas encore en vigueur. cfr art 36,.
* 14 les Règles dites
d'Helsinki (1966) relatives aux usages des eaux de cours d'eau
internationaux
* 15Cfr additif convention
CEMAC
* 16Cfr traite instituant
l'U-A,11 Juillet 2000
* 17 Cfr Art 38,statut CIJ.
* 18 Sironneau
[J] p2 Droit international de l'eau, Paris, MEDD/FR, Nov.
2002,p2
* 19 Ibidem
* 20 ANDENDE (R), Droit
international de communications, notes polycopiées, L1, fac de droit
UPC, 2009-2010,p24
* 21 Ibidem
* 22 En ce qui concerne
l'appellation Congo-Oubangui-Sangha, il sied de comprendre que le bassin
possède le nom du Congo car ce dernière demeure son
l'épine dorsale, du moins ce fleuve possède plusieurs affluents
parmi les quels les plus importants sont l'Oubangui 2200km, le Kassaï
2000km et le Sangha,790km , cependant en ce qui concerne la nomination de
l'Organisation les dominateurs ont choisi le rajout de l'Oubangui-Sangha dans
la composition car estimant que grâce à ces deux affluents que
d'autres Etats membres (à l'instar du Cameroun et du Centrafrique
)communique avec le fleuve, et que le Kassaï se retrouvant situés
intégralement dans les territoires congolais.
* 23 Cfr Art 35 de l accord de
Brazza
* 24 Additif au traité
de la CEMAC
* 25 NDALA(B), op cit ;
p5-6
* 26 Cfr préambule
Accord de siège CICOS/RDC,2004
* 27 Cfr art 30,35,37 et
34,points b, c, e, h de l'acc de siège CICOS-RDC, op cit.
* 28 NGUYEN (QD) et aliis,
Droit international public, Paris, LGDJ,1999, p517
* 29 Grosdidier(J) ;op
cit ; p2
* 30 Cfr art 17 additif de
l` acc de Brazza
* 31 Cfr Accord de jumelage
CICOS/Bassin du Niger, Mexico ;2006
* 32 Cfr Accord de jumelage
OTCA/CICOS, 2006
* 33
http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Transaqua
* 34 FAO-Aquastat-Computation
of renewable water resources by country
* 35 www.amsd.org
* 3637 GROSDIDIER(J),op
cit,p85-87
* 38 Par Bassin hydrologique,
on entend le fleuve Congo, ses affluents, ses défluents ainsi que les
dépressions associées.
* 39 www.cicos.info
* 40 ibidem
* 41 Ibidem
* 42 NDALA(B), op cit,p 7.
* 43 Idem, pp 8-10
* 44 Cfr accord de Brazza op
cit
* 45 Cfr additif accord de
Brazza op cit
* 46 Cfr art 17 acc de Brazza
op cit
* 47 Ntunda(JV), Gestion
coopérative des ressources transfrontalières en Afrique
Centrale, Yaoundé, éd clé, 2011,
p56.
* 48 CARREAU (D), Droit
International Public, Paris 4e èd.Alain Pedone, 1994,
p459.
* 49 Cfr art 215 Constitution
du 18 fev 2006
* 50 Cfr l'art.60§5,
convention de Vienne sur les droits des traités 1969,
* 51 Cfr www.cicos.info
* 52 Cfr www.cicos.info
* 53 Cfr www.cicos.info
* 54 Cfr www.cicos.info
* 55 www.amesd-project.org
* 56 Cfr www.cicos.info
* 57 Propos recueilli lors d'un
entretien avec un représentant de la cicos le 2 aout 2012.
* 58 NTUNDA(JV), op cit.p58.
* 59 Ibidem
* 60 SIRONNEAU(J),op
cit.p12.
* 61 UNESCO, Patrimoine mondial
de bassin du fleuve Congo, Unesco 2010
* 62 Commission des Forets
d'Afrique Centrale,organe soeur àla CICOS s'occupant dela gestion des
forets d'afr C.
* 63 Cfr art 14,additif accord
de Brazza
* 64 Idem,art 16.
* 65 Accord de Brazzaville, op
cit
* 66 La direction juridique et
de règlement des conflits est un des départements du
Secrétariat General de la CICOS s`occupant de l'arbitrage des
différends pouvant surgir entre les Etats membres
|