UNIVERSITE DE DSCHANG
THE UNIVERSITY OF DSCHANG
![](valuation-du-niveau-d-application-des-mesures-d-exploitation--faible-impact-dans-l-aac-3-de-l-uf1.png)
FACULTE D'AGRONOMIE ET DES SCIENCES
AGRICOLES
FACULTY OF AGRONOMY AND AGRICULTURAL SCIENCES
DEPARTEMENT DE FORESTERIE
DEPARTMENT OF FORESTRY
Evaluation du niveau d'application des mesures
d'Exploitation à Faible Impact dans l'AAC 3 de l'UFA 10 035 (EST
Cameroun)
Mémoire rédigé en vue de l'obtention
du diplôme d'ingénieur des eaux et forêts
par :
NTEUKAM KAKEM Bonaventure
Ingénieur des Travaux Forestiers
Matricule : CM04 - 10 ASA0188
18ème Promotion
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UNIVERSITE DE DSCHANG
THE UNIVERSITY OF DSCHANG
FACULTE D'AGRONOMIE ET DES SCIENCES
AGRICOLES
FACULTY OF AGRONOMY AND AGRICULTURAL SCIENCES
DEPARTEMENT DE FORESTERIE
DEPARTMENT OF FORESTRY
Evaluation du niveau d'application des mesures
d'Exploitation à Faible Impact dans l'AAC 3 de l'UFA 10 035 (EST
Cameroun)
Mémoire rédigé en vue de l'obtention
du diplôme d'ingénieur des eaux et forêts
par :
NTEUKAM KAKEM Bonaventure
Ingénieur des Travaux Forestiers
Matricule : CM04 - 10 ASA0188
18ème Promotion
Encadreur :
ASMA FENDRI
Directrice des Forêts
FIPCAM
Superviseur :
Dr HIOL HIOL François
Chargé de cours au département de
Foresterie, FASA
2015 / 2016
DEDICACES
A la famille KAKEM à Bafoussam et NAHA à
Douala
REMERCIEMENTS
Parvenu au terme de cette étude, il est primordial
d'exprimer une profonde gratitude à tous ceux qui ont contribué
de près ou de loin à sa réalisation. Il s'agit :
· Du Doyen de la FASA le Professeur MVONDO ZE Antoine
David et du Chef de Département de Foresterie le Professeur TCHAMBA
Martin pour qui la recherche des meilleurs conforts et qualités de
formation est une préoccupation majeure ;
· Du Dr HIOL HIOL François qui, malgré ses
multiples occupations au niveau national et international a accepté de
superviser ce travail ;
· De tout le personnel enseignant de la FASA en
général et du département de foresterie en particulier
pour la qualité des enseignements qu'ils nous ont fait
bénéficier durant la formation ;
· De tous les membres du jury pour avoir accepté
examiner ce travail ;
· De Monsieur Stéphane MULLER Administrateur
Général Adjoint de la FIPCAM, pour avoir bien voulu, à mon
endroit, renouveler son accord de stage et pour tout l'appui financier et
logistique mis à ma disposition ;
· De Madame Blandine l'Or OUOGUIA
Délégué adjoint du GFBC, pour tout son appui
matériel, financier et ses précieux conseils ;
· De Madame ASMA FENDRI Directrice des Ressources
Forestières à la FIPCAM pour avoir encadré ce travail et
pour m'avoir accepté dans sa direction ;
· De Monsieur ABOUBAKAR NDASSA pour son orientation
professionnelle, sa disponibilité pendant toute la durée de ce
stage et son Co- encadrement ;
· De Monsieur MIRCO MOSCATELLI Responsable d'exploitation
à la FIPCAM pour sa disponibilité et son assistance technique en
forêt ;
· De Messieurs BOBIONGONO et TOTAP Hervé
respectivement chef d'exploitation et Chef chantier pour les multiples
remarques et conseils ;
· De Monsieur TENE KUETCHE Hubert Lebong, Cartographe
à la Cellule d'aménagement de FIPCAM pour la réalisation
des cartes, et les remarques apportées dans cette étude ;
et M. TCHATCHOUA Paul pour ses remarques ;
· A tous mes camarades de la 18ème
promotion avec qui nous avons passé des moments inoubliables durant la
formation ;
· A mes amis SIGNE, TIEMO, KAMLEKEU, TEDONGMO, ANDELA,
NCHUGOUA, NYANDA, GUEDJO et PEFOURA pour tout leur soutien moral.
SOMMAIRE
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LISTE DES TABLEAUX
Tableau I:Planification et mise en oeuvre des
opérations forestières
1
Tableau II: synthèse des mesures EFIR
32
Tableau III: Répartition des points par
activité
34
Tableau IV: Niveau de prise en compte des mesures
EFIR dans la procédure
38
Tableau V: Largeur de la plate forme et de
l'emprise de la route principale
42
Tableau VI: Largeur de l'emprise et de la plate
forme des routes secondaires
43
Tableau VII: Performance obtenue pour l'ouverture
des routes forestières
46
Tableau
VIII:Superficie des parcs et volumes de bois qui y sont stockés
48
Tableau IX: Résultat du test de
corrélation
49
Tableau X: Niveau de mise en oeuvre des mesures EFIR
pour l'ouverture des parcs
50
Tableau XI: Liste des essences
déclassées et les raisons du déclassement
51
Tableau XII: Essences exploitables suivies de leur
DME administratif
53
Tableau XIII: Liste des essences abattues lors du
suivi et leur diamètre
53
Tableau XIV: Effectifs des arbres avec
critères d'abattage contrôlé
54
Tableau XV:performances moyennes des abatteurs
56
Tableau XVI: niveau de mise en oeuvre des mesures
EFIR pour l'abattage.
57
Tableau XVII: Largeur moyenne des pistes de
débardage
59
Tableau XVIII: Liste des tiges d'avenir
répertoriées
59
Tableau XIX: Niveau de mise en oeuvre des
prescriptions pour le débardage
60
Tableau XX: Niveau de mise en oeuvre des mesures
relatives à la gestion de la Faune.
64
Tableau XXI: Niveau de mise en oeuvre des mesures
pour les opérations post exploitation
66
Tableau XXII: Récapitulatif des performances
du chantier
66
Tableau XXIII: Non conformités et Mesures
correctives
68
LISTE DES FIGURES
Figure
1: Localisation de l'UFA 10 035
18
Figure
2: Carte de localisation de l'AAC 3 de l'UFA 10 035
22
Figure 3: Matériels utilisés pour la
collecte des données
23
Figure 4: Mesurage de la route principale
28
Figure
5: Carte d'échantillonnage
30
Figure 6: Proportion des mesures EFIR par
activité
35
Figure 7: Organigramme de la Direction des
Forêts
36
Figure
8: Organigramme UFA 10 035 FIPCAM
37
Figure 9: route principale sans dispositif de
drainage des eaux et sans rigoles
45
Figure 10: Parc n'ayant aucun dispositif de drainage
des eaux
47
Figure 11:Proportion des essences
déclassées
52
Figure 12: Abattage sans prise en compte de certains
critères d'abattage
55
Figure 13: Réseau de piste de
débardage étudié
58
Figure 14: Tige d'avenir non
matérialisée et blessée lors du débardage
60
Figure 15: Evolution des quantités de
protéine animales fournies aux ouvriers
62
Figure 16 : Minution
63
Figure 17:
Pièges................................................................................64
Figure 20: Niveau de mise en oeuvre des mesures EFIR
par activités.
67
ABREVIATIONS
AAC : Assiette Annuelle de Coupe
API : Aménagement Pilote
Intégré
ATIBT: Association Technique Internationale
des Bois Tropicaux
CAB: Cabinet
CAFRAM : Cameroon Forest Resources Assessment
and Management
COMIFAC : Commission des Forêts
d'Afrique Centrale
CRESA: Centre Régional d'Enseignement
Spécialisé en Agriculture
CTFT Centre Technique Forestier Tropical
DME: Diamètre Minimum
d'Exploitation
EDF : Etat Des Forêts
EFI : Exploitation à Faible
Impact
EFIR : Exploitation Forestière
à Impact Réduit
FAO: Food and Agriculture Organisation
FASA: Faculté d'Agronomie et des
Sciences Agricoles
FIPCAM: Fabrique Camerounaise de Parquet
FSC: Forest Stewardship Council
GFBC: Groupement de la Filière Bois du
Cameroun
GPS: Global Positioning System
GTZ: Coopération Technique
Allemande
ISO: International Standard Organisation
IBC : Industrie des Bois Camerounais
MINEF: Ministère de l'Environnement
et des Forêts
MINEPDED: Ministère de
l'environnement de la Protection de la Nature et du
Développement Durable
MINFOF :
Ministère des Forêts et de la Faune
NF : Norme Française
NIMF : Norme d'Intervention en Milieu
Forestier
OAB : Organisation Africaine des Bois
OIBT: Organisation Internationale des Bois
Tropicaux
OLB : Origine et Légalité des
Bois
ONG : Organisation Non Gouvernementale
PCI: Principe Critère Indicateur
PAPPFG : Projet d'Aménagement
des Petits Permis Forestiers Gabonais
PEFC : Program for the Endorsement of Forest
Certification
PFNL: Produit Forestier Non Ligneux
PGDRN: Programme de Gestion Durable des
Ressources Naturelles
PM: Premier Ministre
PIB : Produit Intérieur Brut
RIDDAC: Réseau d'Information sur le
Développement Durable en Afrique
Centrale
SEFAC : Société
d'Exploitation Forestière et Agricole du Cameroun
SFIL: Société
Forestière et Industrielle de la Lokoundjé
SIFCO : Société
Industrielle et Forestière du Congo
SIG : Système d'Information
Géographique
STBK : Société de
Transformation de Bois de la Kadéi
UFA : Unité Forestière
d'Aménagement
UICN : Union Internationale pour la
Conservation de la Nature
WWF: World Wide Fund for Nature
RESUME
L'étude menée du 15 Juin au 30 Novembre 2015
à la FIPCAM avait pour but de contribuer à la gestion durable des
forêts à travers le suivi évaluation de la mise en oeuvre
des mesures EFIR. De façon spécifique, il s'est agi de faire
la synthèse des mesures EFI prescrites par la FAO/UICN et les
NIMF ; d'évaluer la prise en compte de ces mesures dans la
procédure interne d'exploitation forestière, de suivre et
évaluer l'application des dites mesures sur le terrain et enfin de
proposer les mesures correctives pour remédier aux écarts
constatés. Pour y parvenir, une revue documentaire au sein des
bibliothèques du département de foresterie, du CRESA Forêt
bois et de la Cellule d'aménagement de la FIPCAM a été
nécessaire pour collecter les données secondaires par contre, les
données primaires ont été collectées à
travers des entretiens auprès des personnes ressources impliquées
dans l'exploitation forestière et des observations directes sur le
terrain.
Après traitement et analyse des données,
l'étude révèle que les activités ayant fait l'objet
du suivi-évaluation regroupent 34 mesures EFI à mettre en oeuvre.
La prise en compte de ces mesures dans la procédure interne
d'exploitation de la société est estimée à 78%. Le
niveau global de mise en oeuvre de ces mesures sur le terrain est acceptable et
a été évalué à 70%. L'ouverture des parcs,
l'abattage et les opérations post exploitations sont des
activités dont le niveau d'application sur le terrain est très
satisfaisant et estimé respectivement à 80% et 75%. Par contre,
la mise en oeuvre de ces mesures pour l'ouverture des routes et le
débardage demeure juste au dessus de la moyenne et estimé
respectivement à 60% et 68%. De même, l'application de ces mesures
pour la gestion de la faune est estimée à 71%. .
Les insuffisances observées dans l'application des
mesures EFI sont liées au fait que l'UFA 10 035 est encore en convention
provisoire, la plupart des employés impliqués dans le processus
d'exploitation, ne sont pas formés ; les procédures internes
de l'entreprise ne sont pas respectées. L'étude recommande
principalement, pour améliorer les performances de l'entreprise, de
renforcer les capacités des équipes « route »
et « débardage » sur l'exploitation
forestière à faible impact, de réviser et renforcer
l'application des procédures d'exploitation et de créer le poste
de responsable faune au sein de la cellule d'aménagement et d'en
désigner un responsable
ABSTRACT
The study conducted from June 15th to November
30th 2015 at FIPCAM entitled «evaluation of the level of
application of exploitation measures at low impact at AAC of UFA 10 035»
specifically we were to synthesise EFI measures prescribed by FAO/ UICN and
NIMF. Evaluate how considered these measures are in the internal procedure of
forestry exploitation, follow and evaluate application of these measures on the
field. A literature review in the department of forestry library and FIPCAM
arrangement cell has been necessary for secondary data collection. In contrary
to primary data obtained from direct field observation and interview from
persons in charge of forestry exploitation.
After data analyses, the study reveals that follow-up/
evaluation activities regroup 34 measures. Taking into consideration these
measures in the protocol of internal exploitation was estimated at 78%. The
global level being 70% for an acceptable appreciation. Opening of parks,
slaughtering and post exploitation operations are activities with satisfactory
application on the field. They were respectively estimated at 80% and 75%. On
the contrary, measures for road opening, debardage, have acceptable level (60
and 80%) respectively. Nevertheless, their application for fauna management is
estimated at 71%.
Shortcomings observed in the application of EFI measures are
linked to several factors: UFA 10 035 is still a provisory convention, several
employees are not well trained and the company's internal protocols are not
observed. Hence training of a road and debardage team for forestry exploitation
at low impact, revision and respect of exploitation measures and appointment of
a fauna supervisor in the arrangement cell are highly recommended.
Key words: FIPCAM, UFA 10 035, FAO/UICN,
NIMF, EFI measures.
: INTRODUCTION
I.1. Contexte
Les forêts tropicales sont au coeur des enjeux
internationaux sur le changement climatique et la conservation de la
biodiversité (EDF, 2013). Le bassin du Congo qui fait partie
intégrante de ce complexe forestier joue un rôle important dans la
régulation du système climatique continental (Doetinchem &
Megevand, 2013). Il offre des moyens de subsistance à 60 millions de
personnes qui y vivent ou résident à proximité
(nourriture, pharmacopée, combustible, fibres, produits forestiers non
ligneux) (EDF, 2013). Mais ces forêts subissent une pression relativement
importante liée à l'exploitation forestière de type
minière, au braconnage, à l'agriculture itinérante sur
brûlis, à la production de bois etc.... (FAO, 2005). Dans ce sens,
des mesures coercitives s'avèrent nécessaires pour
préserver cet écosystème forestier.
Au cours des années 1990, les pays d'Afrique centrale
ont adopté des nouveaux objectifs de développement forestier
(Nasi et al.,2006). Les processus de réforme des politiques
forestières se sont déroulés dans un contexte
dominé au niveau international par l'organisation de la
Conférence des Nations Unies sur l'Environnement et le
Développement Durable (FAO &UICN, 2003). Ainsi, l'exploitation
forestière dans le bassin du Congo devrait se faire désormais en
respectant le principe de durabilité de la forêt ; l'objectif
étant de maintenir et d'améliorer l'aptitude de la forêt
à remplir au mieux l'ensemble de ses fonctions écologiques,
économiques et sociales en préservant toutes ses
potentialités pour les générations futures (FAO &
UICN, 2003).
Le Cameroun comme bon nombre de pays de la sous région
Afrique Centrale, a décidé de suivre les recommandations de la
déclaration des principes forestiers du sommet de Rio en inscrivant au
moment de la révision de son code forestier l'« aménagement
durable » parmi les objectifs de sa politique forestière
(Vandenhaute & Heuse, 2006). Les données du Ministère des
forêts et de la faune indiquent que les superficies attribuées
sous forme de concessions forestières actuellement sous
aménagement s'élèvent à 5 071 000 ha de
forêt (EDF, 2013).
Pour atteindre cet objectif environnemental, en plus de son
code forestier datant de 1994 et son décret d'application de 1995
fixant les modalités d'application du régime des forêts, le
gouvernement camerounais à travers le ministère des forêts
et de la faune a adopté plusieurs mesures pour contribuer à la
mise en oeuvre d'une politique forestière responsable parmi lesquelles
la décision N00108/D/MINEF/CAB adoptée le 09
Février 1998 qui régit les interventions de toute personne
physique ou morale en milieu forestier. Cette décision est
intitulée « Normes d'Intervention en Milieu
Forestier » (NIMF). Cette norme s'applique à tout titulaire
d'un titre d'exploitation forestière et fait partie de la
réglementation forestière tout en complétant le cahier de
charge en vue de minimiser les impacts de l'exploitation forestière sur
l'environnement (Anonyme, 1998). Dans le même contexte, la FAO a
développé en 2003 le code régional d'exploitation
forestière à faible impact dans les forêts denses et
humides en Afrique Centrale et de l'Ouest. L'application de ce code permet
également de minimiser les dégâts que cause l'exploitation
forestière sur l'écosystème (RIDDAC, 2007).
I.2. Problématique
Selon une étude de la coopération technique
allemande, (GTZ-PGDRN, 2006) portant sur la mise en oeuvre d'une vingtaine de
plans d'aménagement forestiers au Cameroun, trois quarts (3/4) de
ceux-ci ne remplissent pas la moitié des critères des
référentiels de certification de gestion durable. Il existe
dès lors un réel écart entre l'élaboration des
plans d'aménagement forestiers et leur mise en application effective.
En outre, la gouvernance actuelle du secteur forestier est un
frein majeur pour la réussite de la gestion durable des forêts car
les dispositions réglementaires ne sont pas toujours suivies
(Corbier-Barthaux ,2011). De plus, l'exigence légale de
l'aménagement a surtout progressée au niveau administratif et
documentaire mais sa mise en pratique sur le terrain reste encore très
hypothétique même dans le cas des sociétés
forestières les plus avancées au Cameroun
(Corbier-Barthaux ,2011).
Par ailleurs, sous la pression de la part des marchés
européens, certains exploitants forestiers se sont résolument
engagés dans des démarches volontaires d'encadrement de
l'aménagement forestier pour appuyer et confirmer leur respect des
exigences légales mais le dispositif de suivi est peu organisé
pour adresser ces mesures sur le terrain (GTZ, 2006).
A cet effet, soucieux de maintenir la capacité
productive de la forêt, de ses fonctions écologiques,
économiques et sociales, la Fabrique Camerounaise de Parquet (FIPCAM)
s'est résolument engagée vers le processus de gestion durable des
concessions forestières qui lui sont attribuées. Dans sa
démarche, elle a élaboré des procédures internes et
des fiches techniques pour ses activités forestières. Celles-ci
ont été développées à partir des lois et
normes nationales en vigueur au Cameroun, des prescriptions du code
régional FAO/UICN d'exploitation à faible impact et des
référentiels de certification. Cet engagement s'est traduit par
l'obtention du certificat de légalité OLB délivré
par Bureau Veritas Douala en 2013 pour ses produits bois.
Bien que l'élaboration des procédures internes
et des fiches techniques de l'entreprise aient pour base documentaire les NIMF
et le code régional FAO/UICN, on s'interroge cependant sur le niveau de
mise en oeuvre de ces mesures dans les UFA gérées par FIPCAM.
C'est dans cette perspective que se situe cette étude. Au regard de
cette situation, il est question d'évaluer le niveau de mise en oeuvre
des mesures d'exploitation à faible impact dans l'AAC N0 3 de
l'UFA 10 035. A cet effet, nous pouvons poser les questions de recherche
suivantes :
· quelles sont les mesures d'exploitation à faible
impact prises en compte pour le suivi évaluation ?
· les procédures internes de l'entreprise
relatives à l'exploitation forestière sont elles conformes aux
NIMF et aux prescriptions du code régional FAO/UICN ?
· quel est le niveau de mise en oeuvre des mesures
d'exploitation forestière à faible impact dans l'UFA
10 035 ?
· comment peut-on remédier aux écarts
constatés ?
I.3. Objectifs
I.3.1. Objectif General
Contribuer à la gestion durable des forêts
à travers le suivi - évaluation de la mise en oeuvre des mesures
EFIR.
I.3.2. Objectifs
spécifiques
§ faire la synthèse des mesures d'exploitation
à faible impact prescrites par les NIMF camerounais et le code FAO/
UICN ;
§ présenter la structure organisationnelle de
gestion de l'exploitation forestière au sein de la FIPCAM;
§ évaluer la prise en compte des mesures
d'exploitation à faible impact prescrites par les NIMF et le Code
régional FAO/UICN dans les procédures internes;
§ suivre et évaluer la mise en oeuvre des mesures
d'exploitation à faible impact dans l'AAC 3 de l'UFA 10 035;
§ proposer des mesures correctives pour remédier
aux écarts constatés.
I.4. Résultats
attendus
§ les mesures d'exploitation à faible impact
prescrites par les NIMF camerounais et le code FAO sont
synthétisées et connues ;
§ le niveau de prise en compte des mesures EFIR prescrit
par les NIMF et la FAO dans la procédure interne d'exploitation est
connu ;
§ le niveau d'application des mesures d'exploitation
à faible impacts prescrit par les NIMF et le code FAO dans l'UFA
10 035 est connu ;
§ les mesures correctives pour remédier aux
écarts constatés sont proposées.
I.5. Importances de l'Etude
Le principe de l'EFI étant de minimiser les impacts
socio-environnementaux liés aux activités de l'entreprise, il
convient d'évaluer régulièrement le niveau d'application
des mesures prises, dans une logique d'amélioration continue des
performances de la gestion forestière durable (ATIBT, 2008). Ainsi,
il n'est pas concevable de mettre en place des mesures EFI sans être
capable d'en évaluer le niveau d'application (ATIBT, 2008).
De tout ce qui précède, la présente
étude revêt donc des importances théoriques et pratiques.
Sur le plan théorique, l'étude apporte sa
contribution à la littérature en ce qui concerne la connaissance
du niveau de mise en oeuvre des mesures d'exploitation à faible impact
prescrites par les NIMF Camerounais et le code régional FAO/UICN dans
l'UFA10 035.
Sur le plan pratique, l'étude doit être
bénéfique à la FIPCAM car :
§ elle fournira des informations fiables sur le niveau
réel d'application des mesures d'exploitation à faible impact
dans l'UFA10 035;
§ elle fournira aux responsables de l'entreprise et aux
autres acteurs travaillant dans l'UFA concernée, des données
fiables pouvant les aider à mieux orienter leurs interventions dans la
mise en oeuvre des opérations d'exploitation forestière afin de
répondre davantage aux exigences de la gestion durable des
forêts ;
§ elle permettra de mettre l'entreprise à l'abri
des sanctions dues au non respect des normes environnementales en vigueur en
matière d'exploitation forestière au Cameroun ;
§ les résultats de cette étude pourront
également permettre à l'entreprise de définir les pistes
d'amélioration des mesures EFI contenues dans son manuel de
procédure.
: CADRE CONCEPTUEL ET REVUE
DE LA LITTERATURE
II.1. CADRE CONCEPTUEL
Pour mieux aborder cette étude, il est judicieux de
définir certains concepts afin d'éclairer les lecteurs et
éviter toute polémique hors du contexte.
II.1.1. Gestion durable
Selon le rapport Brundtland en 1987, la gestion durable est
une gestion du territoire et de ses ressources qui vise à assurer un
développement qui répond aux besoins du présent sans
compromettre la capacité des générations futures de
répondre aux leurs. Pour le cas spécifique des forêts, la
gestion durable signifie la gestion et l'utilisation des forêts et des
terrains boisés d'une manière et à une intensité
telle qu'elles maintiennent leur diversité biologique, leur
productivité, leur capacité de régénération,
leur vitalité et leur capacité à satisfaire, actuellement
et pour le futur, les fonctions écologiques, économiques et
sociales pertinentes aux niveaux local, national et mondial, et qu'elles ne
causent pas de préjudices à d'autres écosystèmes
(MINFOF, 2011).
II.1.2. Aménagement forestier durable
Selon l'article (23) de la loi 94 portant régime des
forêts, de la faune et de la pêche , l'aménagement forestier
durable se définit comme étant la mise en oeuvre sur la base
d'objectifs et d'un plan arrêtés au préalable, d'un certain
nombre d'activités et d'investissements, en vue de la production
soutenue de produits forestiers et de services, sans porter atteinte à
la valeur intrinsèque, ni compromettre la productivité future de
ladite forêt, et sans susciter d'effets indésirables sur
l'environnement physique et social.
II.1.3.Plan d'Aménagement
Selon l'ATIBT (2006), le plan d'aménagement est
considéré comme étant le document principal qui
définit la stratégie globale d'aménagement du massif et
répond à des considérations tout à la fois de
durabilité (le renouvellement des essences exploitées...)
environnementales (le maintien de la biodiversité...), que sociales
(réduction de la pauvreté, concertation avec les populations,
...) et économiques (prise en compte des objectifs de croissance de
l'industriel). Le Plan d'Aménagement est généralement
produit pour une très longue période (entre 25 et 30 ans). Selon
l'article 34 (2) de l'arrêté 022/A/MINEF portant sur les
procédures d'élaboration, d'approbation, de suivi et de
contrôle de la mise en oeuvre des plans d'aménagement au Cameroun,
ce dernier a une durée de 30ans et est révisé tous les
5ans.
II.1.4. Assiette annuelle de coupe
La FAO (2003) considère une assiette annuelle de coupe
comme Etendue précise de forêt qu'il est prévu de
récolter pendant une année. Selon le critère sur lequel
elle doit porter (surface et volume à exploiter), on distingue
l'assiette par contenance, l'assiette de volume, et l'assiette par contenance
avec contrôle de volume.
II.1.5. Certification forestière
Selon Tadjuidje (2009), la certification forestière est
une procédure par laquelle une tierce partie donne une assurance /
label commercial écrit attestant qu'un produit, un processus ou un
service est conforme à des normes spécifiques sur la base d'un
audit conduit suivant des procédures agrées. Pour l'ATIBT (2008)
la certification forestière est un engagement volontaire de la part de
la société forestière, qui répond en
général à des exigences économiques et /ou à
des pressions des ONG environnementales. La société est alors
évaluée (audit) par un organisme privé et
indépendant (le certificateur), sur la base d'un
référentiel propre au système de certification choisi. Il
est possible de distinguer deux types de certificat à savoir :
- Le certificat de légalité (OLB, SGS,
SMARTWOOD...) atteste que les exploitants respectent les exigences
légales du pays producteur. Cependant, le certificat de
légalité représente la première étape vers
un processus de certification de gestion durable.
- Le certificat de gestion durable ou de gestion responsable
(FSC, PEFC...) qui atteste au client que le bois qu'il achète provient
d'une forêt aménagée durablement ;
II.1.6. Concession forestière
Selon l'article 47 (1) de la loi 94 portant régime des
forêts et de la faune et de la pêche, la concession
forestière est le territoire sur lequel s'exerce la convention
d'exploitation forestière. Elle peut être constituée d'une
ou plusieurs unités forestières d'aménagement. Selon le
même article à l'alinéa 3 de la loi sus citée, la
concession forestière prévue à l'alinéa (1) peut
être transférée suivant les modalités fixées
par décret. Cette étude est menée dans la concession 1102.
II.1.7. Evaluation de la conformité
Selon la norme française (NF EN 45020) qui fournit des
termes généraux et leurs définitions concernant la
normalisation et les activités connexes, l'évaluation de la
conformité est toute activité dont l'objet est de
déterminer directement ou indirectement si des exigences applicables
sont satisfaites. Pour l'ATIBT (2014), l'évaluation de la
conformité est un examen systématique du degré de
satisfaction d'un produit, d'un processus ou d'un service, aux exigences
spécifiées.
II.1.8. Exploitation à faible impact
Selon la FAO (2003) l'EFI est l'ensemble des pratiques qui
visent à optimiser l'efficience des opérations et à
minimiser leurs impacts nocifs sur l'environnement, la main d'oeuvre et les
populations locales, afin de maintenir la capacité productive de la
forêt et ses fonctions écologiques et socio-économiques.
Pour Sist et al ; (1998) la mise en oeuvre adéquate de l'EFI permet
de réduire de moitié la perturbation des sols et les dommages
sur le peuplement résiduel par rapport à l'exploitation
conventionnelle. Elle peut aussi accroître les marges
bénéficiaires en améliorant l'efficacité et en
augmentant la valeur des futures récoltes (OIBT/UICN, 2009). Selon
Abessolo (2014), l'exploitation à faible impact s'articule autour des
aspects suivants :
· Bonnes planification et exécution de
tous les aspects de l'extraction : le plan de
l'unité forestière de gestion, doit indiquer l'emplacement des
routes, les intersections de cours d'eau, les zones de chargement des grumes,
les pistes de débusquage et les camps. Son but est de réduire au
minimum les dommages et d'éviter les aires écologiquement
vulnérables et les secteurs de biodiversité mis hors
exploitation ;
· Abattage directionnel : les
arbres sont abattus dans des directions permettant de réduire la
dimension des trouées et de protéger les arbres des futures
récoltes ;
· Cartes de bonne qualité indiquant les
ressources et l'emplacement des différents
arbres : ces cartes peuvent servir d'inventaire de la
biodiversité. Leur utilisation pour la conservation de la
biodiversité au niveau du peuplement contribue de façon
significative à une exploitation écologiquement rationnelle.
Elles présentent la distribution spatiale des opérations et
indiquent les arbres et les sites à protéger ;
· Pistes de débardage/ débusquage
bien planifiées : les pistes de débardage
devraient être planifiées à l'aide des cartes indiquant les
ressources afin d'éviter d'endommager les arbres résiduels et
autre végétation. Il faudrait réduire au minimum la
longueur de ces pistes et éviter un tassement excessif.
· Variations
saisonnières : l'extraction de grumes devrait
avoir lieu pendant les saisons sèches, en particulier dans les
forêts humides.
II.1.9. Forêt
D'après l'article 2 de la loi n°94/01 du 20
janvier 1994 portant régime des forêts, de la faune et de la
pêche, une forêt est considérée comme un terrain
comportant une couverture végétale dans laquelle
prédominent les arbres, arbustes et autres espèces susceptibles
de fournir des produits autres qu'agricoles. Au vue de sa physionomie et de son
étendu, Nkongmeneck (2010) précise que « la
forêt est une formation végétale étendue et
variable, relativement dense, fermée et composée essentiellement
d'essences ligneuses ».L'article 20 (1) de la loi sus citée
classe les forêts en domaine forestier non permanent et en domaine
forestier permanent. C'est dans ce dernier type que cette étude est
effectuée et plus particulièrement dans une forêt de
production (UFA 10 035).
II.1.10. Normes
Selon le Dictionnaire Larousse de Poche (2003), la norme se
définit comme un état conforme à la moyenne et
considéré comme la règle (1). Elle se définit
également comme un critère auquel on se réfère
(2).Pour l'ATIBT (2014) la norme est un document qui définit des
exigences, des spécifications, des lignes directrices ou des
caractéristiques pour assurer l'aptitude à l'emploi des
matériaux, produits, processus et services. Dans notre contexte elle est
comme un ensemble de principes lorsqu'il(s) est ou sont mis en oeuvre
correctement visent à optimiser l'efficience et l'efficacité
d'une entreprise forestière et à maintenir la capacité
productive de la forêt.
II.1.11. Référentiel
Selon le standard de gestion forestière FSC
adapté pour le Cameroun en 2005, un référentiel est un
document de référence regroupant l'ensemble des critères
auquel un produit, un processus ou un service doit répondre pour pouvoir
bénéficier d'une certification. L'auteur du
référentiel peut être un législateur (national ou
international) ou une entité associative ou privée. Il est
possible que plusieurs référentiels s'adressent à un
même produit, processus ou service. Selon Manga (2011) dans le suivi
évaluation, le référentiel est utilisé comme
standard auquel se réfère l'auditeur pour apprécier
l'écart entre la situation de référence et la situation
réelle sur le terrain. Plusieurs référentiels sont
répertoriés dans le cadre de la gestion durable des forêts.
Il s'agit du :
§ Référentiel FSC
§ Référentiel PEFC
§ Les PCI - OAB / OIBT
§ Le code régional d'exploitation à faible
impact de la FAO
II.1.12. Unité forestière
d'aménagement
Zone forestière clairement délimitée,
aménagée sur la base d'un ensemble d'objectifs explicites et
conformément à un plan d'aménagement à long terme
(Anonyme, 2005).Cette étude est menée dans l'UFA 10 035.
II.1.13. Autres définitions
a) Abattage contrôlé
Technique de travail employée pour couper un arbre sur
pied, qui permet d'orienter la chute afin de garantir une
sécurité maximale pour l'opérateur, d'éviter des
dégâts aux arbres voisins, de récupérer un maximum
de bois d'oeuvre à la base de l'arbre, et de faciliter son extraction
(FAO, 2003).
b) Arbre d'avenir
Arbre d'une essence commerciale et de diamètre
inférieur au DME/ADM que l'on préserve lors d'une
opération de récolte, pour qu'il fasse ensuite partie du
peuplement à exploiter au prochain cycle (FAO, 2003).
c) Débardage
Opération consistant à transporter des grumes ou
billes du lieu d'abattage au dépôt transitoire, au moyen de treuil
et traînage par des tracteurs à roues ou à chenilles (FAO,
2003). On distingue un premier et un second débardage.
d) Débusquage
Opération effectuée par des tracteurs à
chenilles qui préparent le terrain et la grume pour le débardage,
ayant pour but de rendre la grume accessible pour le débardeur et de
faciliter son extraction (FAO, 2003). S'il est employé excessivement ou
par du personnel non formé, le débusquage peut causer des
dégâts considérables au peuplement résiduel. Par
conséquent, le débusquage soigneux semble la clef d'une
exploitation à faible impact dans la région.
e) Egobelage
Opération qui consiste à supprimer les
contreforts d'un arbre avant abattage. Cette pratique est fortement
recommandée afin d'effectuer l'abattage contrôlé et
maximiser la récupération de bois d'oeuvre à la base du
tronc (FAO, 2003).
g) Piste de débardage
Piste sur laquelle sont traînées les grumes ou
les billes (FAO, 2003).
II.2. REVUE DE LA
LITTERATURE
II.2.1. Présentation des
référentiels
II.2.1.1. Présentation du Code FAO
Depuis le dernier sommet mondial sur le développement
durable organisé en 2002 à Johannesburg, plusieurs initiatives
pour renforcer les institutions forestières et réadapter les
législations ont été entreprises permettant la mise en
place des systèmes normatifs pour régler l'exploitation
forestière. C'est ainsi que le document intitulé « Code
régional d'exploitation forestière à faible impact dans
les forêts denses et humides d'Afrique Centrale et de l'Ouest »
a été élaboré dans le cadre du projet
« Aménagement durable des forêts dans les pays africains
de l'ACP » effectué par le département des forêts
de la FAO en partenariat avec la communauté européenne de 2000
à 2003. Ce code se fonde sur le principe « qu'il est possible
d'exploiter les forêts tropicales selon les méthodes qui en
préservent la pérennité » et en limitant
sensiblement les impacts négatifs. Ce document de 13 chapitres aborde
entre autre les grands principes de gestion durable, l'ensemble de la
planification avant exploitation, les opérations d'exploitation
proprement dite en forêt, les opérations post exploitations, les
conditions de gestion de la faune, les mesures d'hygiène et de
sécurité, la formation du personnel, les opérations de
contrôle et de suivi-évaluation et termine par les relations avec
les populations locales. Dans ce code, l'accent a été mis sur
l'exploitation forestière proprement dite. Ceci se justifie en ces
termes « Si l'exploitation proprement dite (la récolte) a
été privilégié dans le présent ouvrage,
c'est parce qu'il s'agit de l'aspect de la foresterie industrielle qui motive
le plus souvent de griefs concernant les dommages causés à
l'environnement par les activités de foresterie, en particulier dans
les pays en développement » (DJOMOU ,2007)
II.2.1.2.Présentation des Normes d'Intervention
en Milieu Forestier
Les NIMF émanent de la décision n°
0108/D/MINEF/CAB du 09 février 1998 portant application des normes
d'intervention en milieu forestier en République du Cameroun.
Cette décision régit les interventions de toute personne
physique ou morale en milieu forestier et permet en théorie de faire
face à la dégradation de l'environnement et de minimiser les
impacts de l'exploitation forestière sur l'environnement. Il faut
également noter que cette décision intègre des mesures
coercitives permettant de réprimer les atteintes à
l'environnement, les infractions forestières et les atteintes à
la biodiversité. Les principes directeurs des normes d'intervention en
milieu forestier s'articulent autour des relations avec les populations
locales, les activités d'aménagement forestier en fonction
des unités territoriales ou sites à protéger, la
protection des rives des plans d'eau, la protection de la qualité de
l'eau, la protection de la faune, le tracé, la construction et
l'amélioration des routes forestières, les campements et
installations industrielles en forêt, l'implantation des parcs à
grumes, l'exploitation forestière et le débardage.
II.2.1.3. Gestion des ressources forestières au
Cameroun
a. Cadre Juridique
Ø Loi n°94/01 du 20 janvier 1994 portant
régime des forets, de la faune et de la pêche
La nouvelle politique forestière du Cameroun
adoptée en 1994 est le reflet des préoccupations de la
société camerounaise vis-à-vis de la conservation de la
nature ainsi que des nouveaux concepts établis à l'échelle
mondiale en matière de développement et d'environnement.
Cette politique est régie par la loi n° 94/01 du
20 janvier 1994 (en cour de révision) portant régime des
forêts, de la faune et de la pêche. Elle divise le domaine
forestier en deux:
- le domaine forestier permanent, assis sur des terres
définitivement affectées à la forêt et
composées de massifs forestiers appartenant à l'Etat
(forêts domaniales) et aux collectivités territoriales
décentralisées (forêts communales) ;
- le domaine forestier non permanent (forêt à
vocation multiple) assis sur les terres forestières du domaine national
susceptibles d'être affectées à d'autres utilisations
autres que forestière (agriculture, élevage, projets de
développement etc.), comprenant les forêts communautaires, les
forêts du domaine national et les forêts des particuliers.
Cette loi se caractérise par rapport à la
précédente (loi 81/13 du 27 novembre 1981) par l'implication des
populations rurales dans la gestion forestière à travers la
promotion des forêts communales et communautaires afin de leur garantir
un bien être et les inciter à mieux protéger la
forêt. La gestion des ressources se veut participative et engage des
actions tournées vers le long terme. L'aménagement forestier est
au centre de l'action ; il prévoit l'intégration de l'ensemble
des composantes et ressources de l'écosystème forestier et fait
appel lors de sa conception et de sa mise en oeuvre à la participation
de tous les partenaires impliqués (administration, opérateurs
privés, populations et ONG). Le zonage est également l'une des
grandes innovations de cette loi dont le rôle est de déterminer la
vocation et les limites de l'espace forestier.
Ø Loi n°96/12 du 25 août 1996portant
loi cadre relative à la gestion de l'environnement
Cette Loi fixe le cadre juridique général de la
gestion de l'environnement au Cameroun et précise en ses articles 17,
18, 19 et 20, les dispositions particulières relatives à
l'obligation de tout promoteur de réaliser une étude d'impact
environnemental et social (EIES) pour toute activité susceptible de
causer des préjudices sur l'environnement. A cet effet, l'exploitation
forestière n'en fait pas l'exception car une EIES
détaillée est effectuée lors de l'élaboration du
plan d'aménagement. La finalité de cette étude est
l'élaboration d'un plan de gestion environnemental et social dont la
mise en oeuvre permettra de réduire au plus les impacts négatifs
et de valoriser les impacts positifs de l'activité sur les composantes
environnementales et sociales du projet. Dans son titre 1, cette loi
rappelle l'importance de l'environnement et du social pour la
république du Cameroun.
Ø Décret n°95/531/PM du 23
août 1995 fixant les modalités d'application du régime des
forêts
C'est l'un des principaux textes d'application de la loi
n° 94/01 reprenant les dispositions relatives à la protection de la
nature et de la biodiversité ainsi qu'aux forêts. Il
définit et précise, les différents titres d'exploitation
de la forêt, les modalités de leur acquisition et de leur
exploitation, les modalités d'attribution et de gestion des forêts
communautaires ou des forêts des particuliers, les modalités
d'agrément et les conditions d'exercice de l'activité
forestière, les différents droits d'accès et d'usage, les
procédures et modalités de contrôle des activités
forestières, les mécanismes répressifs et les
modalités de mise en oeuvre des sanctions prévues par la loi,
etc.
D'autres textes législatifs et règlementaires
viennent appuyer le cadre juridique pour une gestion durable des ressources
forestières au Cameroun :
Ø le Décret N° 2005/0577/PM du23
Février 2005, fixant les modalités de réalisation des
études d'impact environnemental et social ;
Ø Le Décret N° 95/466/PM du 20 juillet 1995
fixant les modalités d'application du régime de la
faune ;
Ø L'Arrêté N° 0222/A/MINEF du 25 mai
2001 fixant les procédures d'élaboration, d'approbation, de suivi
et de contrôle de la mise en oeuvre des plans d'aménagement des
forêts de production du domaine forestier permanent ;
Ø L'Arrêté n° 110/A/MINEF du 21
janvier 1999 fixant les modalités de contrôle et de suivi des
activités forestières.
II.2.1.4. Evolution du Cadre institutionnel
La gestion des ressources forestières était
jusqu'en 1992 caractérisée par une dispersion des centres de
décision. La gestion de la forêt relevait du Ministère de
l'Agriculture, alors que la faune relevait de la Délégation du
Tourisme. Depuis 1992, la création d'un Ministère de
l'Environnement et des Forêts (MINEF) avait régularisé
cette situation en confirmant ce dernier comme le principal centre de
décision pour les problèmes forestiers. Vers la fin de 2004, la
gestion des aires protégées fut assignée à nouveau
au ministère de l'environnement et de la protection de la nature. Mais
cette décision fut révoquée par un décret du
président de la république en Décembre 2005. De nos jours,
les diverses institutions qui s'occupent des forêts, qu'elles soient
publiques ou privées, centrales, locales ou coutumières, sont
fédérées autour de deux ministères
résultant de la réforme de l'ancien MINEF : Un
Ministère des Forêts et de la Faune (MINFOF) et un
Ministère de l'Environnement de la Protection de la Nature et du
Développement Durable (MINEPNDED). Le MINFOF dispose des services
centraux installés à Yaoundé chargés de
l'exécution de la politique nationale forestière et faunique et
des services extérieurs déconcentrés qui assurent
à l'échelle des régions , départements, la
coordination et le suivi de l'ensemble des activités du
Ministère. Au sein du MINFOF, la Directions des Forêts, de la
Faune et des Aires Protégées et de la Promotion et
Transformation des Produits Forestiers, sont les maillons essentiels en charge
de l'élaboration des politiques et du suivi de leur mise en oeuvre.
II.2.2.2. Contribution du secteur forestier et
faunique
Au Cameroun, la contribution du secteur forêt - faune
est de 4% du PIB (Eba'a et al., 2013). Par ailleurs, ce secteur joue
un rôle fondamental dans la création d'emploi et comme agent de
développement dans les zones rurales les plus
défavorisées. Parlant de la création d'emplois, ceux-ci
s'élèvent à 22722 emplois permanents directs dont
21 902 emplois dans la filière bois d'oeuvre industrielle et
802emplois liés à la chasse sportive (Eba'a et al.,
2013).La contribution de ce secteur dans les recettes publiques n'est pas
à négliger car elle est estimée à hauteur de 64,2
milliards de FCFA dont 27,8 au titre de la fiscalité spécifique
et 36,4 pour la fiscalité générale (Eba'a et al.,
2013).
II.2.3. Pratique de
l'exploitation telle que prescrite par les normes d'exploitation à
faible impact
Les activités nécessaires à la mise en
oeuvre de l'EFI ont fait l'objet de nombreuses publications. Les regroupements
des activités considérés comme référence
sont multiples.
Une synthèse de différentes activités a
été effectuée pour conserver la portée
générale, représentative du concept EFI et ne pas
favoriser une source plutôt qu'une autre.
II.2.3.1. Les opérations antérieures
à l'exploitation
Les opérations préalables à
l'exploitation se résument essentiellement à la planification.
Elle constitue l'élément fondamental de la mise en oeuvre de L'
EFI (FAO, 2003). Les techniques de l'EFI sont basées sur une
planification stricte des opérations d'exploitation forestière.
Elle s'effectue à l'échelle des prévisions annuelles de
récolte en fonction de la possibilité du massif, sur la ou les
superficies ouvertes à l'exploitation (Durrieu de Madron et
al., 1998).
La succession des évènements doit se faire
suivant un calendrier tel que présenté dans le tableau
ci-dessous.
Tableau I:Planification et mise en oeuvre des
opérations forestières
2 ans à l'avance :
- Délimitation de la superficie à exploiter
- Allocation annuelle de coupe
- Inventaire d'exploitation : volumes, qualité,
localisation, topographie de détail
- Délimitation des zones inexploitables
- Cartographie des zones d'exploitation
- Planification des routes secondaires
|
1 an à l'avance :
- Prospection : planification et zonage de
l'exploitation, repérage et marquage des
arbres à exploiter
4-6 mois :
- Construction des routes
1-3 mois :
- Triage
- Tracé des pistes de débardage et des parcs
- Marquage des arbres à protéger en bordure de
la piste et autour des arbres à abattre
|
Exploitation
- Ouverture des parcs et pistes de débardage
- Abattage, étêtage et éculage
- Débusquage et débardage
- Tronçonnage, cubage, marquage et traitement des
billes sur parc bord route
- Chargement
- Transport
- Contrôle, suivi et évaluation post
exploitation
|
Source : FAO, 2003
II.2.3.2. Mise en oeuvre des opérations
d'exploitation
a. Abattage contrôlé
L'abattage contrôlé est une technique de travail
employée pour couper un arbre sur pied, permettant d'orienter la chute
afin de garantir une sécurité maximale de l'opérateur,
d'éviter les dégâts aux arbres voisins, de
récupérer un maximum de bois d'oeuvre à la base de l'arbre
et de faciliter son extraction (FAO, 2003). Mekok (1995) révèle
qu'un bouteur prend 30% de son temps pour positionner la grume dans le sens de
la piste de débardage lorsque l'abattage n'est pas
contrôlé. L'abattage contrôlé est basé sur un
protocole précis permettant la maitrise de l'opération à
toutes les étapes.
b. Débardage à faible impact
Le débardage est l'opération qui consiste
à transporter des grumes ou des billes du lieu d'abattage au
dépôt transitoire, au moyen de treuil par des tracteurs à
pneus (FAO, 2003).
Plusieurs études ont révélé la
nécessité de planification du débardage, une
opération qui pratiquée sans planification, cause de grand
dommage au peuplement résiduel. En outre, le rapport de l'étude
des dégâts d'exploitation dans la zone d'action du projet A.P.I de
Dimako révèle que l'absence de planification du débardage
a conduit à l'ouverture de 12% de longueur de piste inutile. La
planification du débardage vise plusieurs objectifs :
- Minimiser les dégâts causés au
peuplement résiduel, au sol et au cours d'eau ;
- Minimiser la surface perturbée entre le réseau
de pistes de débardage et le réseau routier ;
- Réduire le tassement des sols par l'utilisation de
matériels adaptés aux charges à extraire ;
- Optimiser la productivité et la sécurité
de l'extraction.
II.2.4. Evaluation du niveau
d'application des normes d'exploitation à faible impact dans les
forêts du Bassin du Congo
Lors
des recherches bibliographiques, des études menées sur le suivi
évaluation dans certaines UFA ont attirées notre attention. Il
s'agit:
· Une étude menée par DJOMOU en 2007 sur
l'évaluation de l'application du Code FAO sur l'exploitation à
faible impact et des Directives OIBT/UICN sur la gestion durable de la
biodiversité dans les UFA 10031 de la société Pallisco.
Pour y parvenir, il procède par une analyse du manuel de
procédure de la société. Par la suite, il procède
au suivi et évaluation de la mise en oeuvre des opérations
forestières par rapport aux prescriptions des référentiels
choisis pour l'étude à l'aide des questionnaires et des
observations directes sur le terrain. Les résultats de DJOMOU (2007)
révèlent que le manuel de procédure d'activités de
la pallisco comporte quelques insuffisances. Sur le terrain, l'abattage est
mené conformément aux prescriptions de l'EFI. Cependant, les
abatteurs ont des difficultés à réaliser
l'égobelage. L'ouverture du réseau routier (route principale,
bretelle...) est préalablement planifié. La largeur moyenne des
pistes de débardage est de 4m et la superficie moyenne des parcs est de
1400m2. Les activités post exploitations menées au
sein de ces UFA comprennent le nettoyage des points de passage des cours d'eau
et des parcs ainsi que la fermeture des pistes. Les insuffisances
observée dans la mise en oeuvre adéquate des prescriptions des
référentiels choisis par Manga sont dus non seulement à
l'absence des procédures en question dans le manuel interne de
l'entreprise mais aussi de la difficulté du personnel à s'adapter
aux nouvelles exigences.
· Une étude menée par Manga en 2011 pour le
compte de la société SIFCO dans la forêt Congolaise de Tala
Tala. Dans le cadre de cette étude, Manga utilise comme
référentiel le code FAO. Dans sa démarche, il collecte les
données secondaires auprès des bibliothèques du
département de foresterie de la FASA et de l'ONG CAFRAM. Les
données primaires quant à elles sont collectées
grâce à des observations directes sur le terrain, des entretiens
auprès des responsables de l'exploitation et des employés de
l'entreprise. Les résultats de son étude révèlent
que de toutes les opérations d'exploitation forestière, seuls
l'ouverture des parcs à bois à une superficie moyenne de 629
m2 sont conformes aux normes d'EFIR ; l'abattage au sein de la
SIFCO est non contrôlé tandis que l'ouverture des pistes de
débardage n'est pas préalablement planifiée et occasionne
l'ouverture de 7,1% de piste inutile. De façon globale, il trouve que la
mise en oeuvre des mesures EFIR au sein de la SIFCO est faible mais il n'avance
pas de chiffre sur ce niveau. La principale raison évoquée par
Manga en 2011 pour justifier la pratique de l'exploitation forestière
non durable au sein de la SIFCO est l'absence de formation du personnel.
· Une étude menée par Abessolo en 2014
à travers le « projet Jengi-Tridom du WWF » dans les
UFA 10 009 et 10 018 exploitées respectivement par la SEFAC
et la STBK. Il utilise dans le cadre de son étude comme
référentiel les principes critères et indicateurs de
gestion durable des forêts au Cameroun de l'OAB/OIBT. La
méthodologie utilisée par Abessolo (2014) est identique de celle
adoptée par Manga (2011) à savoir une revue documentaire au sein
des cellules d'aménagement de la SEFAC et de la STBK, ensuite des
observations directes sur le terrain et enfin des entretiens auprès du
personnel de terrain. Ses résultats révèlent que le niveau
de mise en oeuvre des bonnes pratiques environnementales et sociales
s'élève respectivement à 74,58% et 52,54% pour la SEFAC et
la STBK. A cet effet, il fait remarquer que le déficit de
compétence au sein de la Cellule d'Aménagement et les lacunes
dans l'organisation de l'exploitation forestière seraient les causes du
niveau de performance moyen de la STBK.
Toute fois, qu'il s'agisse de l'étude menée par
Manga en 2011 ou de Abessolo en 2014, il faut remarquer qu'elles ont
été effectuées dans les UFA en convention
définitive mieux encore sous aménagement (gérées
suivant un plan d'aménagement validé par l'administration
forestière). Cependant qu'en est-il du niveau d'application des mesures
d'exploitation à faible impact des UFA en convention provisoire ?
La particularité de l'étude qui doit être menée dans
l'UFA 10 035 attribuée à IBC et exploitée par FIPCAM
est qu'elle vient répondre à cette question car l'UFA 10 035
est encore en convention provisoire.
: MATERIEL ET METHODES
III.1. Description de la zone
d'étude
III.1.1. Informations
administratives et géographiques
La concession forestière 1102, constituée de
l'UFA 10 035 est située dans la région de l'Est du Cameroun,
département du Haut Nyong dans l'arrondissement de Ngoyla. Elle couvre
en convention provisoire une superficie initiale de 101793 ha. Par
décret N0 2014/2157/PM du 21 Juillet 2014, cette superficie
a connu une modification et est passée à 77551 hectares.
L'unité forestière d'aménagement 10 035 est
située entre 02° 52' 55. 64'' et 02° 55' 24. 98'' de latitude
Nord et de 13° 54' 16. 58'' et 13° 40' 06. 37'' de longitude Est.
L'UFA 10 035 est limitée :
- Au Nord par le cours d'eau DJA et l'UFA
10 036 ;
- Au Sud par l'UFA 10 034 ;
- A l'EST par l'UFA 10 032 ;
- A l'Ouest par l'UFA 09 002.
La figure suivante nous présente le Plan de situation de l'UFA
10 035.
![](valuation-du-niveau-d-application-des-mesures-d-exploitation--faible-impact-dans-l-aac-3-de-l-uf4.png)
FIPCAMM
Figure 1: Localisation de l'UFA 10 035 (Service des
aménagements FIPCAM, 2015)
III.1.2 Facteurs
écologiques
Ø Relief
Le relief de la zone d'étude est marqué au
Sud-est par une succession de collines aux pentes raides, dont le prolongement
sur le cours de la rivière Dja forme une série de rapides et de
chutes. Dans le secteur Ouest, les pentes sont beaucoup plus
légères. L'altitude varie entre 400 et 700 m (Anonyme, 2013).
Ø Climat
Le climat rencontré dans la zone est de type
équatorial guinéen à quatre saisons. La hauteur des
précipitations est d'environ 1500mm/an. Ces dernières
s'étalent tout au long de l'année avec deux pics, dont l'un en
avril et l'autre en octobre. La grande saison des pluies s'étend de
septembre à novembre alors que la petite va de mars à juin. La
grande saison sèche va de décembre à février et la
petite de juillet à août. Les moyennes mensuelles de
température varient de 23,1à 25° C. La température
annuelle moyenne est de l'ordre de 24°C (Anonyme, 2013).
Ø Hydrographie
Tous les cours d'eau de la zone coulent vers le Nord jusqu'au
cours d'eau Dja. Ce dernier a une jonction avec la rivière Boumba et
donne naissance à la rivière Ngokounun un des affluents du fleuve
Congo. Les principales rivières sont le Dja au Nord et la Mié au
Sud. Les sources de ces différentes rivières entretiennent un
complexe de clairières marécageuses communément
appelées « baïs » en référence
à leur nom dans la langue Baka. (Anonyme, 2013).
Ø Sol
Deux principaux types de sols se rencontrent dans cette
localité à savoir les sols ferralitiques et les sols hydro
morphes. D'une manière générale, les sols ferralitiques
sont caractérisés par une texture sablo-argileuse. Ils sont
pauvres en éléments nutritifs, acides, fragiles et
caractérisés par des fortes colorations rouges ou rouge claire.
Sous le couvert forestier, ces sols sont quelque fois argileux, poreux,
très perméable et riches en humus. Ils sont également
très fertiles. Cependant, cette fertilité est assez
précaire, consécutive à l'agriculture sur brûlis.
Ces sols se prêtent surtout aux cultures pérennes (cacao,
fruitier...) et aux cultures vivrières. Les sols hydro morphes se
rencontrent essentiellement dans les zones marécageuses et aux abords
des cours d'eau. L'exploitation de ces sols est difficile en temps pluvieux
à cause de leur engorgement. En saison sèche par contre,
l'utilisation de ces sols est moins contraignante avec la baisse de la nappe
phréatique. La pratique des cultures de contre saison y est alors
possible. (Anonyme, 2013).
Ø Végétation
Dans la zone d'étude, on retrouve des forêts
sempervirentes, des forêts semi- décidues et des forêts
mixtes. Entre ces trois ensembles, sont disséminés d'autres
petits écosystèmes tels que des savanes sèches, des
savanes humides, des forêts à « Limbali » ou
Gilbertiodendron dewewrei, forêts à prairies humides, des
forêts à Raphia regalis, des prairies sèches, des
prairies humides, des forêts à Raphia spp, des forêts
à Mapania et des forêts à Baphialepto
botrys. Près de 51 espèces végétales dans
cette zone sont des essences d'une très grande valeur commerciale. Les
écorces, les graines et les fruits secs de beaucoup d'espèces
sont exploitées et commercialisés par la population locale. On
peut citer Irvingia gabonensis, Ricinodendron heudelotii, Tetrapteura
tetrapleura, Gnetum africanum, Afromomum dalzeillii, Cola spp, Baillonella
toxisperma... Notons également qu'une nouvelle
variété de Lophira alata a été
trouvée dans cette zone. (Anonyme, 2013)
Ø Faune
La faune de la zone est riche et diversifiée. On y
retrouve de nombreuses espèces animales telles que
l'éléphant de forêt (Loxodonta africana), le
buffle de forêt (Syncerus caffermanus), le potamochère
(Potamocho erusporcus), le céphalophe bleu (Cephalophus
monticola), le céphalophe roux (Cephalophus spp). On y
retrouve également d'autres espèces animales primates comme les
hocheurs (Cercopithecus nictitans), les gorilles de plaines
(Gorilla gorilla), le chimpanzé (Pan troglodytes).
Cette zone regorge également les reptiles, la faune halieutique et
l'avifaune. (Anonyme, 2013)
III.1.3. Environnement
Socio-économique
Ø Populations
Les populations vivant dans les différents villages
sont réparties en plusieurs groupes ethniques à savoir les
Nzimé, les Ndjem, les Baka et les autres. Ces populations sont
évaluées à environ13928 habitants. Deux villages sont
riverains à l'UFA 10 035. Il s'agit des villages NKONDONG 1 et
MBALAM 1. (Anonyme, 2013)
Ø Agriculture
Deux types d'agriculture sont pratiqués dans la zone
de l'étude : l'agriculture vivrière itinérante sur
brûlis, destinée surtout à l'auto subsistance et celle de
rente basée sur la culture du cacaoyer. Ces activités agricoles
s'étalent sur presque toute l'année. (Anonyme, 2013)
Ø Élevage
Cette activité est pratiquée par plusieurs
personnes et se limite au petit élevage extensif de porcins, d'ovins, de
caprins, de canards, et de poules. L'effectif par espèce et par
ménage est très réduit. On estime la moyenne du cheptel
à moins de 5 pour le porc, la chèvre, le mouton et la poule qui
sont pourtant les animaux les plus répandus. La divagation est la
méthode la plus utilisée et les animaux sont sans aucun soin, ni
complément alimentaire. Ils sont en priorité destiné
à l'autoconsommation et aux manifestations et échanges sociaux.
Ø Chasse
De manière générale, on distingue trois
modes de chasse dans cette zone. Le mode pratiqué de manière
illégal et destiné essentiellement à l'autoconsommation
est la chasse de subsistance. Cependant, une petite partie des prises peut
être vendue dans les villages. La chasse commerciale illégale est
considérée comme étant le braconnage. Ses prises sont
presque toutes destinées à la vente. Notons également que
la chasse sportive et tourisme y sont pratiqués. (Anonyme, 2013)
III.1.4. Présentation du
site
L'étude s'est déroulée dans l'assiette
annuelle de coupe (AAC) N°3 de l'UFA 10 035. Il s'agit de la
dernière AAC de la convention provisoire d'exploitation. Elle couvre une
Superficie d'environ 3274,33 ha. La figure suivante permet de localiser l'AAC
N03 parmi les autres assiettes de l'UFA.
![](valuation-du-niveau-d-application-des-mesures-d-exploitation--faible-impact-dans-l-aac-3-de-l-uf5.png)
Figure 2: Carte de localisation de l'AAC 3 de l'UFA 10
035 (Service des aménagements FIPCAM, 2015)
III.2. Matériels
utilisés pour la collecte des données
- appareil photo numérique pour la prise de vue des
preuves objectives ;
- craie industrielle pour marquer l'endroit au sol où
les mesures seront faites ;
- rubalise pour le marquage des tiges d'avenir ;
- décamètre pour mesurer les largeurs des
routes, des pistes de débardage et les dimensions des parcs;
- boussole pour avoir l'orientation des routes ;
- G.P.S pour lever les pistes de débardage ;
- machette pour couper les jalons et se frayer le passage en
forêt.
La figure ci-dessous illustre quelques uns
Boussole topochaix
Craie industrielle
Décamètre
GPS Garming
Machette
Figure 3: Matériels utilisés pour la collecte
des données
III.3. Méthodes
III.3.1.Techniques
d'évaluation
III.3.1.1 Choix du référentiel
Dans le cadre de cette étude, deux
référentiels ont été choisis : les normes
d'intervention en milieu forestier et le code régional d'exploitation
à faible impact dans les forêts denses et humides d'Afrique
Centrale et de l'Ouest.
Ø Les normes d'intervention en milieu forestier ont
été choisies car elles sont une exigence nationale que toute
entreprise forestière installée au Cameroun est tenue de se
conformer sous peine d'être sanctionnée par le Ministère
des Forêts et de la Faune.
Ø Le code régional FAO/UICN a été
choisi comme document additionnel aux normes d'intervention en milieu forestier
et parce qu'il sert de référence dans la diffusion des pratiques
d'exploitation forestière a faible impact au niveau de la scène
internationale.
A cet effet, pour une entreprise forestière
installée au Cameroun et désireuse de changer de paradigme, il
serait judicieux pour elle de mettre en oeuvre les prescriptions des normes
d'intervention en milieu forestier et du code FAO/UICN.
III.3.1.2. Système d'évaluation
adopté
A ce niveau, il s'est agit de mettre sur pied un
système pertinent, adapté et associé à un
système de pondération. La grille de notation courante
utilisée dans le cadre de cette étude est celle
recommandée par l'ATIBT en 2014 dans son volet 4 intitulé
·Gestion Durable et Préconisation en Vue de La
Certification·. Cette grille est appelée
« SAMI » et se présente comme suit :
§ S = Satisfaisant = 4points ;
§ A = Acceptable = 3points ;
§ M =Moyen = 2points ;
§ I= Insuffisant = 1point ;
§ Aucune action = 0point.
II.3.1.3. Procédure d'attribution des points
Etant donné qu'une activité regorge plusieurs
directives (mesures) à mettre en oeuvre, il s'agit ici d'affecter des
points suivant la grille de notation sur le niveau d'application de chaque
directive.
§ Lorsqu'une directive est totalement mise en oeuvre
conformément au référentiel d'étude, on dit que le
niveau est satisfaisant et on
attribue « 4points » ;
§ Lorsqu'il existe des facteurs qui empêchent la
mise en oeuvre d'une directive conformément à notre
référentiel, on dit que le niveau est acceptable et on
attribue « 3 points » (topographie,
climat,...)
§ Lorsqu'une directive est partiellement mise en oeuvre,
on dit que le niveau est moyen et on attribue
« 2points »
§ Lorsque la mise en oeuvre d'une directive n'est pas
conforme au référentiel (-50%), on dit que le niveau est
insuffisant et on attribue « 1 point »
§ Lorsqu'une directive n'est pas mise en oeuvre on
attribue « 0point »
III.3.1.4. Procédure d'appréciation des
performances
§ Une
performance est qualifiée de Faible lorsqu'elle est inférieure
à 50% ;
§ Une performance est moyenne lorsqu'elle est
supérieure ou égale à 50 % et inférieur ou
égale à 60% ;
§ Une performance est acceptable lorsqu'elle est
supérieure ou égale à 61% et inférieure ou
égale à 70% ;
§ Une performance est satisfaisante lorsqu'elle est
supérieure ou égale 71% et inférieure à
80% ;
§ Une performance est très satisfaisante
lorsqu'elle est supérieure ou égale à 81% et
inférieure à 90% ;
§ Une performance est excellente lorsqu'elle est
supérieure ou égale à 91%.
En admettant que l'activité n (An) comporte X
directives à mettre en oeuvre, que le nombre de point obtenu pour An est
notée NAn et que la note d'après la grille attribuée
à une directive de l'activité n est notée NDi alors,
![](valuation-du-niveau-d-application-des-mesures-d-exploitation--faible-impact-dans-l-aac-3-de-l-uf7.png)
§ Le nombre de point pour la réalisation de
l'activité n est trouvé en additionnant toutes les notes obtenues
pour la mise en oeuvre des directives de la dite activité
d'où :
NAn - ND1 + ND2 + ND3 + ND4 +.......... + NDx
§ Le nombre maximal de point de l'activité n
(NMAn) est obtenu en multipliant le nombre de directives (X) de cette
activité par 4 car la grille de notation a un maximum de 4points
d'où
NMAn = X × 4
§ NAAn (%) - ![](valuation-du-niveau-d-application-des-mesures-d-exploitation--faible-impact-dans-l-aac-3-de-l-uf9.png)
Le niveau d'application des mesures d'exploitation à
faible impact pour l'activité n (NAAn) est donné par la formule
suivante
III.3.2. Collecte des
Données
Deux types de données ont été
collectés: les données primaires et les données
secondaires.
II.3.2.1. Données
secondaires
Les données secondaires sont celles obtenues à
partir des recherches bibliographiques effectuées dans les
bibliothèques suivantes : Université de Dschang
(département de foresterie), GFBC-Yaoundé, CRESA Forêt-Bois
à Yaoundé, cellule d'aménagement de la FIPCAM à
MFOU. Des recherches bibliographiques ont également été
faites via Internet.
III.3.2.2.Données
primaires
Les données primaires ont été
collectées au cours des observations de terrain, des mensurations, des
entretiens auprès des personnes ressources impliquées dans
l'exploitation forestière.
Sur le terrain, ce sont principalement des témoignages
du chef de chantier, des différentes équipes sur le chantier qui
ont été recueillis. Les thèmes de l'exploitation et de la
formation ont été abordés. Les données recueillies
ont reposé sur un travail d'observation de quelques activités
d'exploitation compte tenu de la durée du stage (5 mois). A cet effet,
il n'a pas été possible d'observer toutes les activités
parce que certaines s'effectuent un an avant le début d'exploitation
forestière proprement dit.
Les guides d'entretien ont été adressés
à 4 catégories d'acteur intervenant dans le processus de gestion
de la faune, de gestion des opérations d'exploitation et post
exploitation. Ces acteurs ont été choisis sur la base des
responsabilités qu'ils peuvent avoir dans la mise en oeuvre des mesures
d'exploitation à faible impact dans l'UFA 10 035. Il s'est agit du
chef d'exploitation, du responsable aménagement et certification, du
chef chantier ainsi qu'aux 5 équipes présentes sur le chantier
d'exploitation.
- le guide d'entretien adressé au chef d'exploitation
a abordé les aspects de conduite de l'exploitation. Ce guide avait pour
but de renseigner sur les conditions de travail et le contrôle de la mise
en pratique des procédures et des fiches techniques internes etc.
- le guide d'entretien adressé au responsable
aménagement et certification a abordé les aspects de mise en
oeuvre du plan d'aménagement et des procédures internes, les
questions relatives à la planification et le
suivi-évaluation...
- le guide d'entretien adressé au chef de chantier a
abordé les aspects de coordination des différentes
activités, mise en pratiques des procédures internes,
hygiène et sécurité
- le guide d'entretien adressé à 5
équipes présentes sur le chantier (route, abattage,
débardage, ouverture des parcs) avait pour but de renseigner sur les
conditions de travail. Il a abordé également les questions
relatives à la formation, aux primes, la sécurité et la
mise en oeuvre des pratiques telles que édictées par les normes
d'intervention en milieu forestier et le code régional FA0/UICN.
Lors des observations sur le site d'exploitation, un grand
nombre d'informations ont été collectées
(appréciation de la mise en oeuvre des activités d'exploitation,
conditions de travail...). Elles ont fourni des données
complémentaires aux entretiens. Les observations ont été
réalisées à l'aide des grilles d'activités. Ces
grilles ont été élaborées sur la base des
prescriptions des NIMF et du code régional FAO/UICN. Notons
également que ces observations ont été
accompagnées des mensurations et des prises de vue afin de les comparer
aux données de référence.
A.
Evaluation de la prise en compte des mesures d'exploitation à faible
impact dans la procédure interne d'exploitation
Cette évaluation s'est faite à l'aide d'une
grille conçue qui reprend les prescriptions des mesures d'exploitation
à faible impact. Cette grille a été par la suite
confrontée avec les prescriptions des procédures internes y
afférentes afin d'identifier les écarts qui
pourraient exister entre ces procédures et le référentiel
d'étude. A cet effet,
- lorsqu'une directive prescrite par les NIMF ou le code
FAO/UICN est présente dans les procédures internes, on mentionne
oui et on attribue 10 points ;
- lorsqu'une directive prescrite par les NIMF ou le code FAO
ne figure pas dans les procédures internes, on mentionne NON et ceci
vaut 0point
B.
Evaluation du niveau de mise en oeuvre des mesures d'exploitation à
faible impact prescrites par les NIMF et le code régional FAO/UIC
a. Réseau routier
L'évaluation a porté sur la route principale,
les routes secondaires (bretelles) et les ponts.
§ Route principale
L'échantillon de la longueur de la route principale
retenu pour l'évaluation était de 8 Km représentant 44% de
la longueur totale de la route (environ 18Km longueur estimée sur SIG).
Sur ce tronçon, les largeurs de l'emprise et de la plate-forme ont
été mesurées à l'aide d'un double
décamètre à des intervalles de 200m. Des observations
complémentaires y ont également été faites sur le
dispositif de drainage des eaux de pluie, sur les sites d'emprunt de la
latérite et les dispositifs de sécurité...
§ Route secondaire
Compte tenu du temps imparti pour le stage et des pluies le
nombre de bretelles retenu pour cette évaluation est de 4 et
représente 16% du nombre de bretelles de l'AAC 3. Il faut noter que pour
cette étude, celles-ci ont été choisies de façon
aléatoire. Les mensurations et des observations ont également
été faites tous les 200m pour déterminer les largeurs de
la plate forme et de l'emprise de celles-ci et apprécier les
dispositifs d'écoulement des eaux mis en place. La figure ci-dessous
illustre la prise des dimensions des routes lors de l'étude.
![](valuation-du-niveau-d-application-des-mesures-d-exploitation--faible-impact-dans-l-aac-3-de-l-uf10.png)
Figure 4: Mesurage de la route principale
b. Implantation des parcs à grumes
forêt
Dans le cadre de cette évaluation, 19 parcs sur les 109
présents dans l'assiette de coupe 3 ont faits l'objet du suivi. Pour
faciliter le calcul des surfaces, ils ont été assimilés
à des rectangles ayant des largeurs et des longueurs différentes.
Ainsi, pour chaque parc, la valeur moyenne de la longueur et de la largeur a
été utilisée pour calculer la superficie du parc en
utilisant la
S (m2) = Lm ×
lm
formule suivante :
lm= la largeur moyenne d'un parc en m
Lm= la longueur moyenne
Avec S= la surface du parc en
m2
Des observations directes ont également
été faites afin d'apprécier la mise en oeuvre des
prescriptions des NIMF et de la FAO/UICN en matière d'ouverture des
parcs forêts dans l'AAC 3.La figure suivante permet de mieux visualiser
le tronçon de route principal, les routes secondaires et les parcs ayant
faits l'objet du suivi dans le cadre de l'étude.
Figure 5: Carte d'échantillonnage
![](valuation-du-niveau-d-application-des-mesures-d-exploitation--faible-impact-dans-l-aac-3-de-l-uf11.png)
c. Abattage
Pour évaluer le niveau de mise en oeuvre de l'abattage
contrôlé conformément aux prescriptions de la FAO, il s'est
agit de suivre et d'évaluer la qualité d'abattage de 5 arbres par
abatteur soit un total de 20 arbres pour les 04 abatteurs présents sur
le site. Les critères retenus pour cette évaluation reposaient
sur le port des EPI, la piste de fuite, la direction de chute, l'entaille de
direction, la coupe d'abattage, la charnière, la coupe d'aubier....
d. Débusquage /Débardage
Dans le cadre de cette étude, 2 pistes de
débardage ont été levées. Le choix de ces pistes
s'est fait en fonction de l'évolution de l'exploitation dans l'AAC 3.
Ainsi, il s'est agi tout d'abord d'identifier et de marquer les tiges d'avenir
tout le long de ces pistes, ensuite, à l'aide du GPS, de les lever et
enfin, de mesurer les largeurs de celles-ci à l'aide d'un
décamètre à des intervalles de 50m.
e. Opérations post- exploitation
Des observations et entretiens avec le chef chantier ont
été faits pour s'assurer du respect des prescriptions en
matière de fermeture d'une AAC. A cet effet, il s'est agi de
vérifier l'effectivité de la fermeture des routes, du nettoyage
des cours d'eau, de la réhabilitation des pistes de débardage et
des parcs.
f. Gestion de la faune
Des entretiens avec le responsable aménagement et
certification et des observations ont été faits pour s'assurer
que les dispositions prises en matière de protection de la faune sauvage
sont conformes aux référentiels d'étude.
C. proposition des mesures
d'amélioration
La proposition des mesures correctives s'est faite sur la base
des non conformités identifiées lors de l'évaluation.
III.3.2.3. Traitement des données
Les données collectées ont été
dépouillées, compilées puis traitées et
analysées. Les logiciels qui ont été requis à cet
effet sont WORD, EXCEL, SPSS, Map source et ARCGIS 10.
Chapitre IV : RESULTATS
ET DISCUSSIONS
IV.1. RESULTATS
IV.1.1. Synthèse des
mesures d'exploitation à faible impact prescrites par le code FAO et les
NIMF camerounais.
Les activités ayant fait l'objet du suivi
évaluation du niveau d'application des mesures d'exploitation à
faible impact dans le cadre de cette étude sont celles liées
à l'installation des structures dans le chantier (construction des
routes forestières et ouverture des parcs à grumes), à la
chaine de production du bois d'oeuvre (Abattage,
débardage/débusquage), aux opérations post-exploitation et
à la gestion de la faune. Pour chacune de ces activités, une
synthèse des mesures d'exploitation forestière a
été faite et consignée dans le tableau II suivant.
Tableau II: synthèse des mesures EFIR prescrites
par la FAO et les NIMF camerounais retenues pour le suivi
évaluation
Activités
|
Mesures EFIR prescrites
|
Reférences
|
PLANIFICATION ET CONSTRUCTION DES ROUTES
|
- Planifier et cartographier le réseau routier
|
Art 33NIMF
|
- Ouvrir la route principale sur une emprise de 30 à 45
m et la plate forme de 8 à 10 m.
|
FAO
|
- Aménager la plate forme de la route de façon
qu'elle soit bombée et la revêtir d'une couche de
latérite
|
FAO
|
- Ouvrir les bretelles sur une emprise de 20 à 25 m et
la plate forme de 5 à 7m
|
FAO
|
- Construire des ouvrages de franchissement lorsque la route
traverse un cours d'eau
|
Art 53 NIMF
|
- Construire des rigoles de part et d'autres de la route
|
FAO
|
- Maintenir des ponts de canopée tous les 5000
mètres pour le passage des primates
|
FAO
|
- Dévier les eaux de ruissèlement vers les zones
de végétation
|
Art 42NIMF
|
- Créer des exutoires
|
FAO
|
- Mettre des dispositifs de sécurité sur la
route.
|
FAO
|
.
Activités
|
Mesures EFIR prescrites
|
Reférences
|
OUVERTURE PARC FORET
|
- Ouvrir les parcs sur une superficie de 1000 m2
|
FAO
|
- Maintenir une distance de 250 m entre les parcs
consécutifs
|
FAO
|
- Conserver la couche superficielle du sol après
déforestage au point haut du parc
|
Art65 NIMF
|
- Equiper les parcs des dispositifs de drainage des eaux vers
les zones de végétation
|
Art 64
NIMF
|
- Eviter d'implanter les parcs dans les 30 m d'un cours
d'eau
|
Art 63
NIMF
|
ABATTAGE
|
- Former les abatteurs aux techniques d'abattage
contrôlé
|
FAO
|
- Protéger les zones sensibles lors de l'abattage
|
FAO
|
- Respecter les DME lors de l'abattage
|
FAO
|
- Pratiquer l'abattage contrôlé
|
FAO
|
- Mettre à la disposition des abatteurs des EPI
adéquats et des trousses de secours
|
FAO
|
DEBARDAGE
|
- Former les membres de l'équipe au débardage
à faible impact
|
FAO
|
- - Préserver les tiges d'avenir lors du
débardage
|
Art 81
NIMF
|
- Ouvrir les pistes de débardage sur une largeur
comprise entre 4 et 4,5 m
|
FAO
|
- Faire circuler les engins dans le sous bois pelle
levée
|
FAO
|
GESTION DE LA FAUNE
|
- Inclure la gestion de la faune dans le règlement
intérieur de l'entreprise
|
FAO
|
- Afficher le règlement intérieur et la liste
officielle des animaux protégés aux endroits suivants
(entrée UFA, base vie, économats, bureau de liaison
forêt)
|
FAO
|
- Installer des barrières gardées à
toutes les entrées de la concession forestière
|
FAO
|
- Sensibiliser les ouvriers sur l'importance de
protéger la faune en coopération avec les ONG locales et les
services déconcentrés du MINFOF
|
FAO
|
- Nommer un responsable Faune et élaborer un Plan de
gestion de la Faune
|
FAO
|
- Afficher sur les portières des véhicules de
l'entreprise des panneaux interdisant le transport des engins de chasse et des
animaux ou toute partie de ceux-ci
|
Art 29
NIMF
|
- Ouvrir un économat pour approvisionner les
travailleurs en produits de première nécessité et en
protéines animales sur le site d'exploitation.
|
Art 30
NIMF
|
POST EXPLOITATION
|
- - Réhabiliter les pistes de débardage et les
parcs de tronçonnage
|
FAO
|
- Fermer les routes qui ne seront plus utilisées avant
la deuxième rotation
|
FAO
|
- Nettoyer les cours d'eau et l'aire des parcs
|
FAO
|
Cette synthèse permet de ressortir le tableau
ci-dessous :
Tableau III: Répartition des points par
activité
ActivitésNombre de Mesure EFIR à mettre en
oeuvreNombre maximum de point
Admis par activitéOuverture des routes
1040
Ouverture des Parcs
520
Abattage
520
Débardage
416
Gestion de la Faune
728
Opérations post exploitations
TOTAL3
3412
136
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Le tableau II ci-dessus relève que le nombre de mesures
EFIR prescrit pour les six activités retenues pour le suivi
évaluation s'élève à 34 correspondant à un
nombre maximum de 136 points (car selon la grille d'évaluation retenue
pour cette étude, le nombre maximal de points admis lorsqu'une mesure
est mise en oeuvre conformément au référentiel est 4). Par
la suite, l'ouverture des routes suivies de la gestion de la Faune sont des
activités ayant un nombre de mesures EFIR élevé. Celles-ci
s'élèvent respectivement à 10 et à 7 pour des
nombres maximum de points de 40 et 28. Cependant, les opérations post
exploitations et le débardage sont des activités dont le nombre
de mesure EFIR à mettre en oeuvre est faible et estimé
respectivement à 3 et 4 pour un nombre maximal de point qui
s'élève à 12 et 16 points. Par contre le nombre de mesure
EFIR pour l'ouverture des parcs et l'abattage sont identiques et
s'élèvent à 5 pour un nombre maximum de 20 points. La
figure 6 ci-dessous permet d'illustrer la proportion des mesures EFIR par
activité.
![](valuation-du-niveau-d-application-des-mesures-d-exploitation--faible-impact-dans-l-aac-3-de-l-uf12.png)
Figure 6: Proportion des mesures EFIR par
activité
PCR : Planification et Construction des
Routes, OPA : Ouverture des Parcs,
ABA : Abattage, DEB :
Débardage, GFA : Gestion de la Faune,
OPE : Opérations Post Exploitation.
La figure ci-dessus montre que 29% des mesures EFIR sont
consacrées à l'ouverture des routes et 20% le sont pour la
gestion de la faune. Par contre, 9% de ces mesures sont destinées aux
opérations post exploitations et 12% au débardage. Cependant,
l'ouverture des parcs et l'abattage sont des activités dont les
proportions des mesures EFIR sont identiques et s'élèvent
à 15%.
IV.1.2. Organisation de
l'exploitation forestière à la FIPCAM
Lors des descentes de terrain et des entretiens menés
auprès des responsables de l'entreprise deux schémas de gestion
de l'exploitation forestière ont été décelés
(voir figure 7 et 8) et correspondent aux organigrammes officiels de la
direction des forêts et de l'UFA 10 035. L'analyse de la structure
organisationnelle de gestion de l'exploitation forestière est
nécessaire car elle permet de comprendre le choix d'une méthode
gestion forestière mise en oeuvre sur le terrain.
DRF
RAC
RE
ARE
Sylviculteur
CC
Cartographe
ACG
Figure 7: Organigramme de la Direction des
Forêts
DRF : Directrice des Ressources
Forestières ; RE : Responsable
Exploitation
RAC : Responsable des
Aménagements et de la Certification ; CC :
Chef Chantier
ARE : Adjoint Responsable
Exploitation ; ACG : Assistant contrôle de
Gestion
Mécanicien
Electricien
Soudeur
Magasinier
Pompiste
Commis bureau
Forêt
Economat
CHEF CHANTIER
Pisteurs SP
Commis Débardage
Cubeur Parc Forêt
Contrôleur traçabilité
Chef Equipe SP
Commis de planification
Commis Route
Commis LVG
Commis d'Abattage
Conducteur SKIDDE
Bulldozer
Elingueur
Figure 8: Organigramme UFA 10 035 FIPCAM
Conducteur
Grader
Tronçonneur
Chauffeur Benne personnel
Conducteur Bull
Conducteur
966
Pisteurs
Aide abatteur
Abatteur
Marqueur parc
Tronçonneurs
Conducteur 966
Prospecteurs
L'observation de l'organigramme de
la Direction des Ressources Forestières (DRF) révèle d'une
part que l'entreprise dispose d'une Cellule d'Aménagement. La
présence de ce service au sein de l'entreprise est primordiale car il a
pour but de mettre en oeuvre le document qui définit les
modalités de gestion des UFA de l'entreprise sur le long terme (plan
d'aménagement). D'autre part, le Responsable d'Exploitation (RE) et le
Chef de Chantier forestier sont chargés de la mise en oeuvre du Plan
Annuel d'Opération dans les AAC (PAO). A cet effet, la présence
d'un responsable sylvicole qui s'occupe de la régénération
forestière traduit la volonté de l'entreprise à
pérenniser les ressources forestières pour les
générations futures. Cependant, l'absence d'un responsable faune
au sein de la cellule d'aménagement pourrait être un handicap
majeur pour la mise en oeuvre de ce volet de la gestion forestière
responsable au sein de l'entreprise.
IV.1.3. Evaluation de la prise
en compte des mesures d'exploitation forestière à faible impact
prescrites par les NIMF et le code FAO dans les procédures
Tableau IV: Niveau de prise en compte des mesures EFIR
dans la procédure
Activités
|
Mesures EFIR prescrites par la FAO et les
NIMF
|
Procédure
exploitation
|
Nombre de points
|
PLANIFICATION ET OUVERTURE DES ROUTES
|
Planifier et cartographier le réseau routier OUI
|
OUI
|
10
|
Ouvrir la route principale sur une emprise de 30 à 45 m
et la plate forme de 8 à 10 m.
|
OUI
|
10
|
Aménager la plate forme de la route de façon
qu'elle soit bombée et la revêtir la plate d'une couche de
latérite
|
OUI
|
10
|
Ouvrir les bretelles sur une emprise de 20 à 25 m et la
plate forme de 5 à 7m
|
OUI
|
10
|
Construire des ouvrages de franchissement lorsque la route
traverse un cours d'eau
|
OUI
|
10
|
Construire des rigoles de part et d'autres de la route
|
OUI
|
10
|
Maintenir des ponts de canopée tous les 5000
mètres pour le passage des primates
|
NON
|
0
|
Dévier les eaux de ruissèlement vers les zones
de végétation
|
OUI
|
10
|
Créer des exutoires
|
OUI
|
10
|
|
|
|
|
|
Mettre des dispositifs de sécurité sur la
route.
|
NON
|
0
|
NIVEAU DE PRISE EN COMPTE
|
80%
|
OUVERTURE DES
PARCS
|
Ouvrir les parcs sur une superficie de 1000 m2
|
OUI
|
10
|
Maintenir une distance de 250 m entre les parcs
consécutifs
|
OUI
|
10
|
Conserver la couche superficielle du sol après
déforestage au point haut du parc
|
OUI
|
10
|
Equiper les parcs des dispositifs de drainage des eaux vers
les zones de végétation
|
OUI
|
10
|
Eviter d'implanter les parcs dans les 30 m d'un cours d'eau
|
OUI
|
10
|
NIVEAU DE PRISE EN COMPTE
|
100%
|
ABATTAGE
|
Former les abatteurs aux techniques d'abattage
contrôlé
|
OUI
|
10
|
Protéger les zones sensibles lors de l'abattage
|
OUI
|
10
|
Respecter les DME lors de l'abattage
|
OUI
|
10
|
Pratiquer l'abattage contrôlé
|
OUI
|
10
|
Mettre à la disposition des abatteurs des EPI
adéquats et des trousses de secours
|
OUI
|
5
|
NIVEAU DE PRISE EN COMPTE
|
90%
|
DEBARDAGE
|
Former les membres de l'équipe au débardage
à faible impact
|
NON
|
0
|
Préserver les tiges d'avenir lors du
débardage
|
OUI
|
10
|
Ouvrir les pistes de débardage sur une largeur comprise
entre 4 et 4,5 m
|
OUI
|
10
|
Faire circuler les engins dans le sous bois pelle
levée
|
OUI
|
10
|
NIVEAU DE PRISE EN COMPTE
|
75%
|
POST EXPLOITATION
|
Fermer les routes qui ne seront plus utilisées avant la
deuxième rotation
|
OUI
|
10
|
Nettoyer l'aire des parcs de tous les rebuts
abandonnés
|
OUI
|
10
|
Réhabiliter les pistes de débardage et les parcs
de tronçonnage
|
OUI
|
10
|
NIVEAU DE PRISE EN COMPTE
|
100%
|
GESTION DE LA FAUNE
|
Inclure la gestion de la faune dans le règlement
intérieur de l'entreprise
|
NON
|
0
|
Afficher le règlement intérieur et la liste
officielle des animaux protégés aux endroits suivants
(entrée UFA, base vie, économats, bureau de liaison
forêt)
|
NON
|
0
|
Installer des barrières gardées à toutes
les entrées de la concession forestière
|
OUI
|
10
|
Sensibiliser les ouvriers sur l'importance de protéger
la faune en coopération avec les ONG locales et les services
déconcentrés du MINFOF
|
NON
|
0
|
Nommer un responsable Faune et élaborer un Plan de
gestion de la Faune
|
NON
|
0
|
Afficher sur les portières des véhicules de
l'entreprise des panneaux interdisant le transport des engins de chasse et des
animaux ou toute partie de ceux-ci
|
NON
|
0
|
Ouvrir un économat pour approvisionner les travailleurs
en produits de première nécessité et en protéines
animales sur le site d'exploitation.
|
OUI
|
10
|
NIVEAU DE PRISE EN COMPTE
|
28%
|
De ce tableau, il ressort que la prise en compte des mesures
EFIR prescrite par les NIMF camerounais et la FAO dans la procédure
d'exploitation forestière de la FIPCAM s'élève
respectivement à 80 % et 100% pour l'ouverture des routes et
l'implantation des parcs ;90% et 75% respectivement pour l'abattage et le
débardage ; et enfin 100% et 28% pour les opérations post
exploitation et la gestion de la faune. La prise en compte globale des mesures
EFIR dans la procédure interne d'exploitation est estimée
à 78%. Ce taux global satisfaisant, vient confirmer l'hypothèse
énoncée au début de cette étude selon laquelle les
procédures internes d'exploitation de l'entreprise sont conformes aux
prescriptions des NIMF camerounais et de la FAO. Cependant les mesures EFIR
suivantes devraient être incluses dans ces procédures pour
atteindre un seuil de conformité de 100%.Il s'agit de :
- Afficher sur les portières des véhicules de
l'entreprise des panneaux interdisant le transport des engins de chasse et des
animaux ou toute partie de ceux-ci ;
- Sensibiliser les ouvriers sur l'importance de
protéger la faune en coopération avec les ONG locales et les
services déconcentrés du MINFOF ;
- Nommer un responsable Faune et élaborer un Plan de
gestion de la Faune ;
- Afficher le règlement intérieur et la liste
officielle des animaux protégés aux endroits suivants
(entrée UFA, base vie, économats, bureau de liaison
forêt) ;
- Inclure la gestion de la faune dans le règlement
intérieur de l'entreprise ;
- Former les membres de l'équipe au débardage
à faible impact ;
- Mettre des dispositifs de sécurité sur la
route ;
- Maintenir des ponts de canopée tous les 5000
mètres pour le passage des primates.
IV.1.4. Evaluation de la mise en
oeuvre des mesures d'exploitation à faible impact
Les activités retenues pour cette étude
sont : l'implantation des routes et des parcs à grumes forêt,
l'abattage et le débardage. Ces activités sont celles qui sont
menées au quotidien dans les chantiers d'exploitation et causent plus
d'impacts négatifs sur l'environnement lors de l'exploitation
forestière. Pour chaque activité, le niveau d'application des
mesures y afférentes est évalué.
IV.1.4.1.1nstallation des structures dans les chantiers
d'exploitation
Les infrastructures forestières sont constituées
des routes (routes principales et routes secondaires ou bretelles), des parcs
à grumes forêt, la base vie et les bureaux de liaison forêt.
Seuls sont retenus la construction des routes et des parcs à grumes dans
le cadre de cette étude.
A. Installation des routes
Les routes forestières sont des ouvrages qui jouent un
rôle essentiel en matière de transport et d'accès aux
forêts. La création de ces routes est l'élément des
opérations de récolte de bois qui pose le plus de
problèmes car une bonne part de l'érosion des sols
résultant de ces opérations leur est directement imputable.
a. Mise en oeuvre des mesures pour l'implantation du
réseau routier
Le réseau routier de l'AAC 3 est constitué d'une
route principale orientée Est- Ouest et de 17 routes secondaires ou
bretelles dont la longueur totale est 53460 m. Le taux de
prélèvement est 0,6 tiges à l'hectare soit
7m3 /ha. La densité du réseau routier est de
23m/ha soit 2,3m/m3. A cet effet, 2,3m de route sont ouvertes pour
la production de 1m3 de grumes.
Ø Planification du réseau routier
L'implantation du réseau routier dans l'AAC 3 de l'UFA
10 035 est planifiée. Avant la construction des routes, l'entreprise
établit une carte dite« projet route ». Cette carte
est conçue sur la base des résultats de l'inventaire
d'exploitation (topographie, l'hydrographie, la concentration des essences
exploitables, zones marécageuses, zones sensibles, hautes valeur pour la
conservation). La conception de la carte du projet route tient également
compte des anciennes routes. L'observation de la carte du réseau routier
de l'UFA 10 035 permet de constater que la route principale de l'AAC 3 est
le prolongement d'une bretelle de l'AAC 2 exploitée l'année
précédente ce qui vient une fois de plus confirmer le fait que la
planification du réseau routier est une réalité au sein de
l'entreprise. Toute fois, certaines contraintes du terrain peuvent amener le
chef d'exploitation à modifier légèrement le projet route.
Lorsque c'est le cas, la carte du projet route est mise à jour au fur et
à mesure que les modifications sont faites. Ces observations ont
également permis de constater que les routes ont été
situées à plus de 60 m du plan du cours d'eau qui se trouve dans
la zone, conformément à la carte du projet route proposée
par le cartographe de l'entreprise.
Ø Largeur de l'emprise et de la plate forme des
différentes routes
Pour déterminer la largeur moyenne arithmétique
de l'emprise et la plate forme des différentes routes, des mesures ont
été faites sur une longueur de 8000m de la route principale
représentant 44% de la longueur totale et sur trois bretelles
représentant 16% du nombre total de bretelles. Ainsi, 40 prises ont
été relevées sur la route principale et 30 sur les
bretelles, soit en moyenne 10 prises par bretelle. Les valeurs de l'emprise et
de la plate forme de la route principale sont présentées dans le
tableau suivant.
Tableau V: Largeur de la plate forme et de l'emprise
de la route principale
|
|
Route Principale
|
N
|
Minimum
|
Maximum
|
Moyenne
|
Ecart type
|
|
|
|
|
|
|
Largeur de l'emprise (m)
|
40
|
14,5
|
22,0
|
16,668
|
1,6813
|
Largeur plate forme (m)
Surface ouverte (ha)
|
40
|
5,7
|
8,7
|
6,703
13 ,36
|
0,6241
|
Il ressort du tableau ci dessus que les largeurs minimum de
l'emprise et de la plate forme de la route principale sont respectivement 14,5m
et 5,7m. Par contre, les largeurs maximum sont respectivement 22m et 8,7m. Par
la suite, la largeur moyenne de l'emprise de la route est de 16,7m avec un
écart type de 1,68m (16,7#177;1,68) pour une superficie mesurée
de 13,36 ha. La plate forme quant à elle a une largeur moyenne de 6,7m,
avec un écart type de 0,62m (6,7#177;0,62). Lorsqu'on compare ces
valeurs avec celles prescrites par le code régional d'exploitation
à faible impact (30 à 45m pour l'emprise et 8 à 10m pour
la plate forme), on constate que la largeur moyenne de l'emprise de la route
principale de l'AAC 3 est la moitié de la largeur moyenne prescrite par
ce code. Pour ce qui est de la largeur de la plate forme, on constate que la
largeur prescrite par le code FAO est 1,3 fois supérieures à la
largeur moyenne de la plate forme de la route principale observée sur le
terrain. Les valeurs faibles de l'écart type montrent que les largeurs
de l'emprise et de la plate forme sont regroupées autour de la
moyenne ; ce qui signifie que le long de cette route, les largeurs de
l'emprise et de la plate forme de la route principale varient très peu.
Il faut noter que les valeurs observées sur le terrain sont
inférieures à celles prescrites par le code FAO/UICN.
Pour ce qui est des bretelles les largeurs moyennes et les
écarts types sont consignés dans le tableau suivant.
Tableau VI: Largeur de l'emprise et de la plate forme
des routes secondaires
|
Routes secondaires
|
N
|
Minimum
|
Maximum
|
Moyenne
|
Ecart type
|
|
|
|
|
|
|
Largeur de l'emprise (m)
|
30
|
9,5
|
15,0
|
12,433
|
1,7456
|
Largeur plate forme (m)
|
30
|
4,0
|
6,6
|
4,933
|
0,6676
|
|
|
|
|
|
|
Il ressort du tableau ci dessus que les largeurs minimum de
l'emprise et de la plate forme des routes secondaires sont respectivement de
9,5m et 4m avec un maximum de 15m et 6,6m. L'emprise de la route secondaire a
une largeur moyenne de 12,43m et un écart type de 1,74m (12,43#177;1,74)
tandis que la plate forme a une largeur moyenne de 4,93m et un écart
type de 0,66m (4,93#177;0,66).Toute fois, lorsqu'on compare ces valeurs avec
celles prescrites par le code FAO (20 à 25m pour l'emprise et 5 à
7m pour la plate forme), on se rend compte que la largeur moyenne de l'emprise
des routes secondaires prescrites est 1,8 fois supérieures à
celle observée sur le terrain ce qui traduit une conformité. Par
contre, il n'y a pas une très grande différence entre la largeur
de la plate forme de la route secondaire observée sur le terrain et
celle prescrite par le code FAO. Par ailleurs, les valeurs faibles des
écarts types traduisent le fait que les largeurs de l'emprise et de la
plate forme de la route secondaire varient très peu et sont
regroupées autour de la moyenne.
En somme qu'il s'agisse de la route principale ou des
bretelles, on constate que les largeurs observées sur le terrain sont
inférieures à celles prescrites par le code FAO/ UICN.
Ø Délai de construction des routes principales
Il ressort des entretiens effectués auprès du
responsable d'exploitation que le démarrage des travaux de construction
de la route principale dans cette AAC s'est fait au mois d'Avril 2015et s'est
achevé au mois de juillet de la même année. Tandis que
l'exploitation de la dite assiette a commencé à partir du mois
d'Août. De ce fait, l'intervalle de temps qui sépare la fin de
construction de la route principale et le début de l'exploitation est de
4 mois et non de 6 mois telle que prescrit par l'article 35 des NIMF. Pour ce
qui est des routes secondaires, l'ouverture de certaines d'entre elles
chevauchait avec l'exploitation. A cet effet, ces routes étaient peu
stables et impraticables pendant les pluies. A cet effet, le délai
prescrit pour la construction des routes principales et secondaires n'est pas
respecté.
Ø Mise en forme de la route, drainage des eaux de
ruissellement, dispositifs de sécurité et de passage des
animaux
Lors des observations directes sur le terrain, il ressort que
la plate forme de la route principale n'est généralement pas
bombée pour favoriser l'essuyage de la route après la pluie. A
cet effet, les eaux stagnent généralement sur la chaussée
et contribuent à son altération. La plate forme des
différentes routes est recouverte d'une couche de latérite ce qui
permet d'éviter les bourbiers en cas de forte pluie. Les observations
permettent également de remarquer que les rigoles de collecte des eaux
de ruissellement sont absentes de part et d'autre de la plate forme (voir
figure 9). Il faut noter également la présence des exutoires qui
permettent d'évacuer les eaux de pluie vers les zones de
végétation. A l'approche d'un cours d'eau et sur terrain plat,
les exutoires sont remplacés par les fosses de sédimentation.
Sur toute la longueur de la route ayant fait l'objet du suivi
il faut noter l'absence des banquettes de visibilité et des panneaux de
signalisation. Cependant vue les largeurs très réduites de la
plate forme et de l'emprise de la route principale et les virages très
serrés, ces dispositifs de sécurité s'avèrent
nécessaire pour prévenir les accidents et les croisements des
véhicules. L'absence des ponts de canopée pour le passage de
certains primates (chimpanzé) est également une
irrégularité observée sur le site.
![](valuation-du-niveau-d-application-des-mesures-d-exploitation--faible-impact-dans-l-aac-3-de-l-uf13.png)
Figure 9: route principale sans dispositif de drainage
des eaux et sans rigoles
Ø Construction des ouvrages de franchissement et
maintien d'une lisière boisée
Le réseau routier de l'AAC 3 de l'UFA 10 035
traverse 3 grands cours d'eau. Conformément à l'article 47
alinéa 1 des NIMF, trois ponts ont été construits. Il
ressort des observations faites sur le terrain que le tapis
végétal et les souches sont préservés dans les 30
mètres de ces cours d'eau. Ces ouvrages ont été construits
de façon à permettre une bonne circulation de l'eau. L'approche
des ponts sus citée se fait en ligne droite et il y a des collecteurs de
boue située à 30 mètres des cours d'eau.
Les résultats obtenus pour l'ouverture des routes sur
le terrain montrent de façon globale que les mesures prescrites par la
FAO/ UICN et les NIMF pour la planification, l'amélioration et la
construction des routes sont pour la plus part respectées. Cependant les
irrégularités suivantes sont à relever :
- l'équipe route n'a pas reçu de formation sur
les modalités de l'exploitation à faible impact ;
- les routes sont construites sans rigoles pour la collecte
des eaux de pluie ;
- les dispositifs de sécurité (banquette de
visibilité, panneaux de signalisation) sont absents le long de la
route ;
- les ponts de canopée pour favoriser le passage des
primates sont également absents sur toute la longueur de la route
retenue pour l'étude ;
- la plate forme de la route principale n'est pas
bombée pour faciliter l'essuyage rapide de l'eau en cas de pluie.
Le tableau ci-dessous présente la note obtenue pour
l'ouverture des routes
Tableau VII: Performance obtenue pour l'ouverture des
routes forestières
Activités
|
Mesures EFIR Prescrites
|
Points obtenus
|
Points maximum
Admis
|
PLANIFICATION ET OUVERTURE DES ROUTES
|
Planifier et cartographier le réseau routier
|
4
|
4
|
Ouvrir la route principale sur une emprise de 30 à 45 m
et la plate forme de 8 à 10 m et délai de construction.
|
2
|
4
|
Aménager la plate forme de la route de façon
qu'elle soit bombée et la revêtir la plate d'une couche de
latérite
|
2
|
4
|
Ouvrir les bretelles sur une emprise de 20 à 25 m et la
plate forme de 5 à 7m
|
4
|
4
|
Construire des ouvrages de franchissement lorsque la route
traverse un cours d'eau
|
4
|
4
|
Construire des rigoles de part et d'autres de la route
|
0
|
4
|
Maintenir des ponts de canopée tous les 5000
mètres pour le passage des primates
|
0
|
4
|
Dévier les eaux de ruissèlement vers les zones
de végétation
|
4
|
4
|
Créer des exutoires
|
4
|
4
|
Mettre des dispositifs de sécurité sur la
route
|
0
|
4
|
TOTAL DES POINTS
|
24
|
40
|
NIVEAU DE MISE EN OEUVRE DES MESURES EFIR
60%
|
Le tableau ci-dessus révèle que le niveau
d'application des mesures d'exploitation forestière à impact
réduit pour l'ouverture des routes est estimé à 60% pour
une appréciation moyenne.
IV.4.1.2. Ouverture des parcs à grumes
forêt
Les parcs à grumes forêts sont situés le
long des pistes secondaires et doivent répondre à des exigences
permettant de réduire les impacts négatifs qui leur sont
généralement imputés.
a. Mise en oeuvre des mesures pour l'ouverture des
parcs forêts
Ø Disposition des parcs par rapport au cours d'eau
De tous les 19 parcs ayant fait l'objet du suivi, aucun n'est
implanté à moins de 30 mètres d'un cours d'eau et la
distance moyenne entre les parcs consécutifs s'élèvent
à 246 mètres. Bien que cette distance soit inférieure
à celle prescrite par le code FAO (250m), il faut néanmoins noter
que la mise en oeuvre de cette disposition sur le terrain est acceptable
conformément à la grille d'évaluation.
Ø Conservation de la couche superficielle du sol et
équipement des parcs avec des dispositifs de drainage des eaux vers
une zone de végétation
Lors des observations directes sur le terrain, il ressort que
la couverture végétale du sol est toujours entassée au
point haut des parcs. Cependant, le sens de drainage des eaux vers les zones de
végétation n'est pas respecté pour tous les parcs Le plus
souvent, ces eaux stagnent sur l'air du parc favorisant ainsi l'érosion,
la présence de bourbier et un tassement plus prononcé des sols
trempés. (Figure 10).
![](valuation-du-niveau-d-application-des-mesures-d-exploitation--faible-impact-dans-l-aac-3-de-l-uf14.png)
Figure 10: Parc n'ayant
aucun dispositif de drainage des eaux
Ø Superficie des parcs forêts
Le tableau suivant présente les résultats obtenus
sur les superficies des parcs et les volumes des bois qui y sont
stockés.
Tableau VIII:Superficie des parcs et volumes de bois qui
y sont stockés
Numéro parc
|
Longueur (m)
|
Largeur (m)
|
Superficie (m2)
|
Volume bois (m3)
|
|
|
|
|
|
22
|
29,0
|
28,5
|
826,50
|
200,618
|
36
|
32,0
|
25,0
|
800,00
|
202,636
|
34
|
25,0
|
20,0
|
500,00
|
49,107
|
26
|
28,0
|
26,0
|
728,00
|
116,376
|
18
|
26,0
|
24,0
|
624,00
|
160,822
|
3
|
30,1
|
23,0
|
692,30
|
130,185
|
14
|
25,0
|
20,8
|
520,00
|
108,953
|
12
|
27,1
|
24,0
|
650,40
|
112,665
|
1
|
26,0
|
16,0
|
416,00
|
87,407
|
49
|
30,3
|
26,6
|
805,98
|
199,905
|
51
|
32,5
|
27,3
|
887,25
|
377,361
|
53
|
32,0
|
27,0
|
864,00
|
238,043
|
47
|
32,1
|
31,0
|
995,10
|
101,448
|
45
|
26,1
|
20,0
|
522,00
|
327,356
|
37
|
31,0
|
18,0
|
558,00
|
319,155
|
39
|
32,0
|
31,0
|
992,00
|
191,492
|
46
|
25,3
|
25,1
|
635,03
|
141,959
|
48
|
25,0
|
23,2
|
580,00
|
122,229
|
38
|
26,1
|
23,0
|
600,30
|
173,922
|
Moyenne
|
694,57
|
176,928
|
Ecart type
|
168,90
|
87,5m3
|
|
Densité
3,92m2/m3
Le tableau VIII montre que la surface moyenne des parcs est de
694,57m2 avec un écart type de 168,90m2
(694,57#177;168,90). Concernant le volume moyen des bois stockés dans
ces parcs, il s'élève à 176,928m3 avec un
écart type de 87,5m3 (176,928#177;87,5). Les valeurs
élevées de l'écart type dans les deux cas traduisent une
très grande variabilité des surfaces des parcs et des volumes des
bois qui y sont stockés autour de leurs moyennes respectives. Bien que
la surface moyenne des parcs obtenue sur le terrain soit inférieure
à celle prescrite par la FAO (1000m2), il faut noter que ceci
traduit une conformité au référentiel. Ce tableau
révèle également que la densité moyenne des parcs
est de 3,92m2 / m3. A cet effet, pour stocker
1mètre cube de bois au parc, il est nécessaire d'ouvrir une
superficie de 3,92m2. Une analyse plus poussée permet
d'effectuer le test de corrélation de Pearson dans l'optique de voir
s'il y a une relation statistique significative entre la surface des parcs et
le volume des bois qui y sont stockés Les résultats de ce test
sont consignés dans le tableau ci-dessous
Tableau IX: Résultat du test de corrélation
|
|
Superficie parc
|
Volume bois
|
Superficie parc
|
Corrélation de Pearson
|
1
|
0,248
|
Sig. (bilatérale)
|
|
0,306
|
N
|
19
|
19
|
Volume bois
|
Corrélation de Pearson
|
0,248
|
1
|
Sig. (bilatérale)
|
0,306
|
|
N
|
19
|
19
|
Il ressort du tableau ci-dessus qu'il existe une relation
d'intensité faible entre la surface des parcs et le volume des bois qui
y sont stockés car la valeur du coefficient de corrélation pour
ce test est de 0,248 et est très faible. Les résultats de ce test
permettent de conclure que dans l'AAC 3, la superficie des parcs n'est pas
proportionnelle au volume des bois qui y est stocké.
En générale, la mise en oeuvre des mesures
prescrites par la FAO et les NIMF concernant l'ouverture des parcs forêts
est respectée. Cependant, une seule non-conformité a
été observée concernant l'absence des dispositifs de
drainage des eaux vers les zones de végétation. Cette
non-conformité pourrait causer des préjudices sur le plan
environnemental car la stagnation des eaux de pluie sur l'aire de parc va
favoriser l'érosion et le tassement très prononcé des sols
de cet espace à la longue. Le tableau ci-dessous présente la
performance obtenue pour cette activité lors du suivi
évaluation.
Tableau X: Niveau de mise en
oeuvre des mesures EFIR pour l'ouverture des parcs
Activités
|
Mesures EFIR Prescrites
|
Points obtenus
|
Points maximum
Admis
|
OUVERTURE DES PARCS
|
Ouvrir les parcs sur une superficie de 1000 m2
|
4
|
4
|
Maintenir une distance de 250 m entre les parcs
consécutifs
|
4
|
4
|
Conserver la couche superficielle du sol après
déforestage au point haut du parc
|
4
|
4
|
Equiper les parcs des dispositifs de drainage des eaux vers
les zones de végétation
|
0
|
4
|
Eviter d'implanter les parcs dans les 30 m d'un cours d'eau
|
4
|
4
|
TOTAL DES POINTS
|
16
|
20
|
POURCENTAGE DE REALISATION : 80%
|
Le tableau ci-dessus révèle que le niveau de
mise en oeuvre des mesures EFIR pour l'ouverture des parcs forêts
s'élève à 80 % pour une appréciation
satisfaisante.
IV.1.4.3. Opérations d'abattage
L'abattage est mené dans l'UFA 10035 par quatre
abatteurs ayant pour codes respectifs 1005, 1008,1009 et1011. Ces abatteurs
sont placés sous la responsabilité d'un commis d'abattage. Le
rendement moyen d'un abatteur dans l'UFA 10 035 est de 6 arbres par jour.
Celui ci permet à l'abatteur de bien appliquer les techniques d'abattage
contrôlé pour garantir sa sécurité et une
réduction significative des dégâts. Ce rendement est
conforme à celui prescrit dans le cadre d'une exploitation responsable
(6 à 8 arbres par jour)
a. Mise en OEuvre des mesures prescrites
Ø Formation des abatteurs aux techniques d'abattage
contrôlé
Il ressort des entretiens effectués auprès des
quatre abatteurs présents sur le site que ces derniers ont
été formés aux techniques d'abattage contrôlé
en 2013 par les formateurs de l'ONFI et ont été recyclés
en 2014. A l'issue de cette formation, les abatteurs ont reçu le
certificat en abattage contrôlé.
Ø Port des EPI, trousses de premier secours,
disponibilité des guides lames et des chaînes de réserve
Tous les quatre abatteurs interrogés ne disposent pas
de trousse de premier secours pour des éventuels cas d'accident. Il faut
également noter l'absence de guide lame et de chaîne de
réserve pour remplacer les guides qui coincent et les chaînes qui
s'émoussent lors de l'abattage de certaines essences telles que l'Iroko.
Lors des observations directes faites sur le terrain, il ressort que chaque
abatteur est muni d'une scie à chaîne MS780 de marque STIHL, d'un
guide lame dont la longueur varie en fonction des essences à abattre.
Les plus utilisés sont les guides de 90, 100, 120 et souvent 130.Le
choix d'un guide lame est fonction du diamètre des essences à
abattre. Les abatteurs disposent sur le site des tenues de travail, des casques
complets avec visière et oreillettes, des gants, des jambières et
des bottes. Mais certains des EPI offerts sont inadéquats pour
l'abattage. Il s'agit du casque complet avec visière et oreillette ainsi
que les gants. Pour ce qui est du casque, « il est
très lourd et stocke la sciure et lorsqu'on soulève la
tête, la sciure recouvre la face » déclare les
abatteurs. A cet effet, les casques et les gants STIHL seraient mieux
appropriés.
Ø Protection des Zones sensibles
Tableau XI: Liste des essences
déclassées
Les zones sensibles sont constituées des zones
marécageuses, des zones de forte pente et- des zones situées
à moins de 30 mètres des cours d'eau. Ainsi, à cause de
leur localisation dans les zones sensibles, plusieurs essences exploitables
ayant atteint le DME requis fixé par l'administration ont
été exclues de l'exploitation par l'équipe d'inventaire de
sortie des bois. Le tableau suivant présente la liste des essences
déclassées dans l'AAC 3.
Essences
|
Bord
cour d'eau
|
Bord
Marécages
|
Total
Général
|
|
|
|
|
Acajou Blanc
|
0
|
1
|
1
|
Assamela
|
1
|
4
|
5
|
Ayous
|
1
|
0
|
1
|
Bilinga
|
2
|
0
|
2
|
Iroko
|
7
|
5
|
12
|
Moabi
|
2
|
0
|
2
|
Okan
|
21
|
8
|
29
|
Sapelli
|
10
|
13
|
23
|
Sipo
|
1
|
1
|
2
|
Tali
|
14
|
7
|
21
|
Total général
|
59
|
39
|
98
|
|
|
|
|
Le tableau ci-dessus montre que 98 arbres représentant
5% de l'effectif d'arbres exploitables dans l'AAC 3 ont été
exclus de l'exploitation forestière. Parmi ceux-ci, 59 arbres
représentants 60% de l'effectif des arbres exclues à
l'exploitation sont situées à moins de 30 mètres des cours
d'eau tandis que les 39 autres représentants 40% des
déclassés sont à proximité des marécages. La
figure 11 suivante permet d'illustrer ce déclassement en fonction des
essences.
![](valuation-du-niveau-d-application-des-mesures-d-exploitation--faible-impact-dans-l-aac-3-de-l-uf15.png)
Figure 11:Proportion des essences
déclassées
La figure montre que le déclassement affecte plus les
essences telles que l'Okan (30%) et le Sapelli (24%) du fait de leur
proximité au cours d'eau et au marécage. Par contre, l'Ayous et
l'Acajou blanc sont faiblement déclassés. Leur proportion au
déclassement est de 1%. Toutes ces illustrations permettent de conclure
que l'abattage ne s'effectue généralement pas dans les zones
sensibles.
Ø Respect des DME
L'administration forestière fixe pour chaque essence
commerciale un diamètre planché en dessous duquel cette essence
ne peut être exploitée. Néanmoins le diamètre
fixé par l'administration peut subir une hausse d'amplitude de 10cm lors
du calcul du taux de reconstitution de l'essence concernée. Cependant,
l'UFA 10035 étant en convention provisoire, les essences ont
été exploitées au DME administratif. Le tableau suivant
présente les essences exploitables ainsi que leur DME
Tableau XII: Essences exploitables et leur DME
administratif
ESSENCES
|
DME / ADM (cm)
|
|
|
Sapelli
|
100
|
Iroko
|
100
|
Okan
|
60
|
Moabi
|
100
|
Assamela
|
90
|
Bilinga
Tali
|
80
50
|
Le suivi évaluation de l'abattage contrôlé
s'est fait sur 20 arbres. Le tableau ci-dessous présente les arbres
abattus ainsi que leur diamètre
Tableau XIII: Essences abattues et leur diamètre
Essences
DiamètresTotal
708090100110120130
Assamela
01100002
Bilinga
00100001
Iroko
00120003
Moabi
00000101
Okan
00100001
Sapelli
000333110
Tali
11000002
Total
124534120
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Il ressort du tableau XIII que 90% des essences ont
été exploitées à un diamètre
supérieur ou égal au DME fixé par l'administration tandis
que 10% (constitué de l'Assamela et de l'Iroko) ont été
exploités en dessous du diamètre autorisé qui est de 90 cm
pour l'Assamela et 100 cm pour l'Iroko. Bien que le pourcentage d'arbre
exploité sous diamètre soit faible, il reste cependant clair que
ce chiffre est moins négligeable et constitue dans ce cas un indicateur
du non respect de la mesure par l'entreprise.
Ø Mise en oeuvre de l'abattage contrôlé
Sur la base des résultats de l'inventaire de sortie des
bois, les fiches d'abattage par unité de comptage sont
édictées et remises à chaque abatteur. Le commis
d'abattage positionne les abatteurs sur les virées en maintenant une
distance de sécurité entre eux afin d'éviter tout risque
d'accident. Ainsi, le suivi évaluation de l'abattage
contrôlé s'est fait sur 20 arbres soit5 arbres par abatteur. Il
faut noter que le délianage 6 mois à un an avant l'exploitation
tel que prescrit par la FAO n'est pas effectué. Cependant, lors de
l'abattage, l'aide abatteur procède s'il y'a lieu à cette
opération. Le tableau suivant présente le nombre d'arbre dont les
critères retenus pour l'abattage contrôlé ont
été respectés.
Tableau XIV: Effectifs des arbres avec critères
d'abattage contrôlé
|
|
|
Eléments de l'abattage contrôlé
|
Quantité
|
Pourcentage (%)
|
|
|
|
Pieds abattus avec sondage
|
7
|
35%
|
Pieds dont la Direction de chute a été
respectée
|
13
|
65%
|
Pieds abattus avec Entaille de direction
réglementaire
|
11
|
55%
|
Pieds abattus avec Charnière réglementaire
|
13
|
65%
|
Le tableau ci-dessus relève que 35% des arbres sont
préalablement sondés avant d'être abattus or 65% des
arbres abattus sont tombés dans la direction de chute choisie par
l'abatteur. 55% des arbres sont abattus avec une entaille de direction
réglementaire par contre seul 21% des arbres sont abattus avec une
charnière réglementaire.
![](valuation-du-niveau-d-application-des-mesures-d-exploitation--faible-impact-dans-l-aac-3-de-l-uf16.png) ![](valuation-du-niveau-d-application-des-mesures-d-exploitation--faible-impact-dans-l-aac-3-de-l-uf17.png)
A
B
![](valuation-du-niveau-d-application-des-mesures-d-exploitation--faible-impact-dans-l-aac-3-de-l-uf18.png)
C
Figure 12: Abattage sans prise en compte de certains
critères d'abattage
A : Arbre troué abattu sans
sondage
B : Entaille de direction peu profonde
et dans les contreforts
C : Arbre abattu sans
charnière
Pour ce qui est des performances des abatteurs, elles sont
consignées dans le tableau suivant.
Tableau XV:performances moyennes des abatteurs
CCode abatteur
|
PPort des EPI
|
Direction de chute
|
S
SSondage
|
Egobelage
|
PPiste de fuite
|
Entaille de direction
|
C
CCharnière
|
Coupe
|
Moyenne
|
AAubier
|
Abattage
|
EEnvoi
|
Pourcentage
|
11005
|
66/ 6
|
1/ 1
|
00,2/ 1
|
1/ 1
|
11/ 2
|
2,4/ 3
|
22,4/ 3
|
11/ 1
|
11/ 1
|
11/ 1
|
17/20
( 85% )
|
11008
|
55/ 6
|
0,4/ 1
|
00,8/ 1
|
1/ 1
|
10,8/ 2
|
1,6/ 3
|
11,8/ 3
|
11/ 1
|
11/ 1
|
00/ 1
|
13,4/20
( 67% )
|
11009
|
55/ 6
|
0,8/ 1
|
00,4/ 1
|
1/ 1
|
10,8/ 2
|
1,8/ 3
|
02/ 3
|
11/ 1
|
11/ 1
|
11/ 1
|
14,8/20
( 74% )
|
11011
|
55/ 6
|
0,4/ 1
|
00/ 1
|
1/ 1
|
11/ 2
|
0,8/ 3
|
11,4/ 3
|
11/ 1
|
00,8/ 1
|
00,8/ 1
|
12,2/20
( 61% )
|
Pourcentage global de réalisation de l'abattage
contrôlé
|
71 %
|
Le tableau ci-dessus relève que le pourcentage global
de réalisation de l'abattage contrôlé dans l'UFA
10 035 s'élève à 71%. A cet effet, l'abatteur 1005
est celui qui a eu la meilleure performance lors de l'évaluation. Son
pourcentage de réalisation de l'abattage contrôlé est de
85% tandis que l'abatteur 1011 a obtenu le pourcentage de réalisation le
plus bas comparé à celui des autres abatteurs (61%). Cependant,
les abatteurs 1008 et 1009 ont des performances respectives de 67% et 74%. Il
faut noter que le pourcentage global de mise en oeuvre de l'abattage
contrôlé dans l'UFA 10 035 est supérieur à la
moyenne. Ceci s'explique par le fait que l'entreprise a en amont adopté
plusieurs mesures pour inciter ces derniers à pratiquer l'abattage
contrôlé. Il s'agit de la formation et du recyclage des abatteurs,
de la mise sur pieds au sein de la cellule d'aménagement d'une
équipe de contrôle de l'abattage, de l'instauration d'une prime de
qualité et de la diminution du rendement journalier d'un abatteur.
De façon générale, la mise en oeuvre de
l'abattage contrôlé dans l'UFA 10 035 est une
réalité au cours du suivi, deux non conformités ont
été observés. Il s'est agi de l'absence de certains
équipements et outils nécessaires pour la bonne pratique de
l'abattage (casque complet approprié, trousse à pharmacie,
chaîne et guide lame de réserve). Cependant,
l'irrégularité majeure a été le non respect du DME
administratif lors de l'abattage de certaines essences (Assamela et Iroko). Le
tableau ci-dessous présente le niveau de mise en oeuvre des mesures EFIR
pour l'abattage.
Tableau XVI: niveau de mise en oeuvre des mesures EFIR
pour l'abattage.
Activités
|
Mesures EFIR Prescrites
|
Points obtenus
|
Points maximum
Admis
|
ABATTAGE
|
Former les abatteurs aux techniques d'abattage
contrôlé
|
4
|
4
|
Protéger les zones sensibles lors de l'abattage
|
4
|
4
|
Respecter les DME lors de l'abattage
|
3
|
4
|
Pratiquer l'abattage contrôlé
|
2
|
4
|
Mettre à la disposition des abatteurs des EPI
adéquats et des trousses à pharmacie
|
2
|
4
|
TOTAL DES POINTS
|
15
|
20
|
POURCENTAGE DE REALISATION : 75%
|
Le tableau ci-dessus révèle que le niveau de
mise en oeuvre des mesures EFIR pour l'abattage contrôlé
s'élève à 75%.
IV.1.4.4. Opération de Débardage
Le débardage constitue la première étape
du transport des bois en grumes de la souche jusqu'au parc à grumes
forêt. Il est caractérisé par l'utilisation des engins
lourds qui affectent l'environnement. Le code FAO et les NIMF camerounais
prescrivent des mesures pour minimiser les préjudices causés par
le débardage sur le plan environnemental.
a. Mise en oeuvre des mesures édictées
pour le débardage à faible impact
Ø Formation des membres de l'équipe aux techniques
de débardage à faible impact
Le débardage est mis en oeuvre dans l'UFA 10 035
par 9 personnes. Il s'agit d'un commis de débardage, de 3 conducteurs de
bulldozers (ayant un treuil sans arche), un conducteur de skider 528 (ayant un
treuil avec arche) et de 4 élingueurs. Les entretiens effectués
auprès de ceux-ci relèvent que ces derniers n'ont pas
été formés aux techniques de débardage à
faible impact. Ceux-ci font valoir les expériences acquises dans les
entreprises forestières où ils ont précédemment
exercé.
Ø Planification du débardage
![](valuation-du-niveau-d-application-des-mesures-d-exploitation--faible-impact-dans-l-aac-3-de-l-uf19.png)
La planification du débardage est effectuée par
un guide pendant les opérations. Celui-ci localise les arbres abattus,
trace et matérialise les voies d'accès à l'aide de la
peinture jaune. Ainsi, les conducteurs d'engin suivent le tracé au
moment du débardage afin de ne pas divaguer en forêt et d'ouvrir
les pistes inutiles. La figure ci-dessous illustre le réseau de piste de
débardage ayant été levé et projeté dans
leur unité de comptage lors de l'étude.
Figure 13: Réseau de piste de débardage
étudié
Ø Largeurs des pistes de débardage
La longueur totale des pistes suivies est de 3250m. 50m de
fausses pistes représentant 1,53% de la longueur suivie ont
été répertoriés. Par la suite, la largeur a
été mesurée à intervalle de 50m. Au total, 65
prises ont été effectuées. Le tableau ci-dessous
présente les résultats obtenus.
Tableau XVII: Largeur moyenne des pistes de
débardage
|
|
N
|
Minimum
|
Maximum
|
Moyenne
|
Ecart type
|
|
|
|
|
|
|
Largeur (m)
|
65
|
3,2
|
9,5
|
4,24
|
0,86
|
|
|
|
|
|
|
Le tableau ci-dessus relève que la largeur moyenne des
pistes de débardage est de 4,24m avec un écart type de 0,86 (4,24
#177; 0,86). Celle-ci est dans la fourchette des largeurs prescrites par le
code FAO (4 à 4,5m) ; ce qui traduit un respect des prescriptions
du code FAO par l'entreprise. La largeur minimum des pistes de débardage
est de 3,2m tandis que le maximum s'élève à 9,5m. Ce
maximum (9,5m) semble très élevé car la prise de mesure
s'est faite à l'entrée du parc. Très
généralement, à l'entrée des parcs, les largeurs
des pistes de débardage passent du simple au double. Ceci est dû
à la fréquence de passage des engins.
Ø Identification et marquage des tiges d'avenir
Le tableau ci-dessous présente la liste des tiges
d'avenir répertoriée
Tableau XVIII: Liste des tiges d'avenir répertoriées
Essences
|
Effectifs
|
Nombre d'arbres endommagé
|
Diamètre (cm)
|
Fraké
|
12
|
6
|
40
|
Assamela
|
8
|
0
|
80
|
Padouck rouge
|
1
|
0
|
50
|
Tali
|
3
|
3
|
40
|
TOTAL
|
24
|
9
|
|
Sur toute la longueur de piste de débardage retenue
pour l'évaluation, (3250 m), 24 tiges d'avenir ont été
inventoriées parmi lesquelles 12 tiges de Fraké, 8 tiges
d'Assamela, 3 tiges de Tali et 1 tige de Padouck rouge. Toutes ces tiges
d'avenir n'ont pas été matérialisées au moment de
la planification du débardage. A cet effet, 37% des tiges d'avenir ont
été endommagées (blessées et
déracinées) par les engins au cours du débardage (voir
figure 13).
![](valuation-du-niveau-d-application-des-mesures-d-exploitation--faible-impact-dans-l-aac-3-de-l-uf20.png)
Figure 14: Tige d'avenir non matérialisée et
blessée lors du débardage
Ø Circulation des engins dans le sous bois pelle
levée
La circulation des engins dans le sous bois au moment du
débardage s'est faite pelle levée conformément à la
prescription du Code FAO. Il s'agit une fois de plus d'un respect des
directives par l'entreprise.
De façon générale, le débardage
s'effectue dans l'UFA 10 035 conformément aux prescriptions du code
FAO et des NIMF camerounais. Cependant les irrégularités
observées concernent l'absence de formation des équipes de
débardage et la non matérialisation des tiges d'avenir. Le
tableau ci-dessous présente le niveau de mise en oeuvre des mesures
prescrites pour le débardage dans l'AAC 3 de l'UFA 10 035.
Tableau XIX: Niveau de mise en oeuvre des prescriptions
pour le débardage
Activités
|
Mesures EFIR Prescrites
|
Points obtenus
|
Points maximum
Admis
|
DEBARDAGE
|
Formation des membres de l'équipe aux techniques de
débardage à faible impact
|
0
|
4
|
Planification du débardage
|
3
|
4
|
Largeurs des pistes de débardage
|
4
|
4
|
Circulation des engins dans le sous bois pelle levée
|
4
|
4
|
TOTAL DES POINTS
|
11
|
16
|
POURCENTAGE DE REALISATION : 68%
|
Ce tableau montre que le niveau d'application des mesures EFIR
relatif au débardage est estimé à 68%.
IV.1.4.5. Gestion de la Faune dans l'UFA 10 035
L'exploitation forestière attire un important flux
d'ouvrier vers les sites forestiers. Ce nombre élevé de personnes
peut exercer une pression accrue sur les espèces fauniques dans les
Zones ouvertes à l'exploitation et aux environs si les ouvriers de
l'entreprise se livrent à la chasse. De plus, les routes ouvertes lors
de l'exploitation forestière favorisent la pénétration des
braconniers dans les massifs forestiers. Cependant, pour minimiser les impacts
négatifs de l'exploitation forestière sur la Faune, le code FAO
et les NIMF camerounaises prescrivent aux concessionnaires forestiers des
mesures à mettre en oeuvre sur le terrain.
a. Mise en oeuvre des mesures prescrites pour la
gestion de la faune
Le personnel du chantier est régulièrement
sensibilisé par le responsable Aménagement et Certification
tandis que les populations des villages riverains à l'UFA (NKONDONG 1 et
MBALAM 1) sont également sensibilisées par les équipes de
l'antenne du WWF de NGOYLA sur la loi forestière et sur la
nécessité de ne pas chasser les animaux protégés.
Par ailleurs, une société (Prestige Service) a obtenu par
sous-traitance le gardiennage de l'UFA 10 035 qui se fait vingt quatre heures
sur vingt quatre. Elle a en effet installé une barrière à
l'entrée et instauré des fouilles systématiques des
véhicules et ouvriers à l'entrée et à la sortie de
l'UFA. La FIPCAM a également inclus lors de la rédaction de son
règlement intérieur un article (30) qui condamne l'implication
des ouvriers dans les activités de chasse des animaux
intégralement protégés ainsi que le braconnage et le
commerce illégal du gibier. La sanction encourue par les contrevenants
est le licenciement sans préavis. Ce règlement intérieur
est affiché au niveau du babillard de la base forêt. Il faut
également noter que des affiches interdisant le transport des
braconniers, des armes de chasse et des gibiers sont collées sur la
portière gauche des bennes transportant le personnel et des camions
grumier de l'entreprise. Toujours dans son soucis de préserver la faune,
l'entreprise a ouvert un économat à la base forêt de l'UFA
10 035 pour approvisionner ses employés en denrées
alimentaires (riz, tomates, huiles végétales, sels, sardines...)
et en protéines animales (viande de boeuf, queue de porc, poulet,
poissons). Durant la période où nous avons mené nos
observations, nous avons constaté que la protéine animale
fréquemment envoyée sur le site était le poisson
maquereau. En outre, l'entreprise proscrit la vente des armes de chasse, des
minutions et des câbles de piégeage dans ses économats. La
figure ci-dessous illustre l'évolution des quantités de
protéine animales fournies aux ouvriers de Juillet à Octobre
2015.
![](valuation-du-niveau-d-application-des-mesures-d-exploitation--faible-impact-dans-l-aac-3-de-l-uf21.png)
Figure 15: Evolution des quantités de
protéine animales fournies aux ouvriers de Juillet à Octobre
2015
La figure 15 ci-dessus montre que la quantité de
poisson destinée à approvisionner les 162 ouvriers de l'UFA
10 035 du mois de Juillet à Août est restée constante
et est estimée à 430Kg. Au mois de septembre, cette
quantité à subi une diminution considérable de plus de 50%
et est passée de 430 Kg à 200 Kg alors que l'effectif des
ouvriers est resté constant sur le site. Le chef chantier relève
lors des entretiens que cette diminution est liée à l'arrêt
de l'exploitation forestière durant le mois de Septembre. Au mois
d'octobre, la quantité de poisson destinée au chantier a
également subi une baisse de 40%. Celle-ci est passée de 200 Kg
en Septembre à 120 Kg en Octobre. Il faut également noter que
l'effectif des employés a été réduit de 71%
car il est passé de 162 à 46 ouvriers. Cette diminution du nombre
d'ouvrier s'explique par le fait que durant le mois d'octobre l'exploitation
forestière était menée par un pôle au lieu de deux
comme les mois précédents et aussi parce que plusieurs
employés ont été mis en congé durant le même
mois.
L'apport moyen journalier en protéine animale fournit
à chaque ouvrier sur le site de l'UFA 10 035 varie entre 40 g et
86g. Cet apport est insuffisant par rapport à celui recommandé
pour un homme adulte (63 à 90g).
Malgré toutes les mesures entreprises pour pallier au
braconnage dans l'UFA 10 035, des menaces pèsent encore sur la
faune de cette UFA car la chasse y est toujours pratiquée. En effet,
nous avons observé la présence des douilles de cartouche d'armes
de chasse et des pièges dans l'assiette de coupe où
l'étude était menée.
![](valuation-du-niveau-d-application-des-mesures-d-exploitation--faible-impact-dans-l-aac-3-de-l-uf22.png) ![](valuation-du-niveau-d-application-des-mesures-d-exploitation--faible-impact-dans-l-aac-3-de-l-uf23.png)
Figure 16 : Minution
Figure 17: Pièges
De façon générale, la gestion de la faune
au sein de l'UFA 10 035 par la FIPCAM est satisfaisante. Cependant, le non
affichage de la liste des animaux protégés à
l'entrée de l'UFA 10 035, l'absence d'un responsable faune au sein
de l'entreprise, l'absence d'un plan de gestion de la faune sont des non
conformités décelées lors du suivi évaluation. Lors
des entretiens, le Responsable Aménagement et Certification fait
signifier que le non affichage de la liste des animaux protégés
à l'entrée de l'UFA 10 035 est lié au fait que les
études menées sur la faune dans la dite UFA et consignées
dans le plan d'Aménagement n'ont pas encore été
validées par le Ministère des Forêts et de la Faune. Le
tableau ci-dessous présente le niveau de mise en oeuvre des mesures EFIR
relatives à la gestion de la Faune.
Tableau XX: Niveau de mise en oeuvre des mesures EFIR
relatives à la gestion de la Faune.
Activités
|
Mesures EFIR Prescrites
|
Points obtenus
|
Points maximum
Admis
|
GESTION DE LA FAUNE
|
- Inclure la gestion de la faune dans le règlement
intérieur de l'entreprise ;
|
4
|
4
|
- Afficher le règlement intérieur et la liste
officielle des animaux protégés aux endroits suivants
(entrée UFA, base vie, économats, bureau de liaison
forêt) ;
|
2
|
4
|
- Installer des barrières gardées à
toutes les entrées de la concession forestière ;
|
4
|
4
|
- Sensibiliser les ouvriers sur l'importance de
protéger la faune en coopération avec les ONG locales et les
services déconcentrés du MINFOF ;
|
3
|
4
|
- Afficher sur les portières des véhicules de
l'entreprise des panneaux interdisant le transport des engins de chasse et des
animaux ou toute partie de ceux-ci ;
|
4
|
4
|
- Ouvrir un économat pour approvisionner les
travailleurs produits de première nécessité et en
protéines animales sur le site d'exploitation ;
|
3
|
4
|
- Nommer un responsable Faune et élaborer un Plan de
gestion de la Faune.
|
0
|
4
|
TOTAL DES POINTS
|
20
|
28
|
POURCENTAGE DE REALISATION : 71%
|
Le tableau si dessus révèle que le niveau
d'application des mesures EFIR relatif à la gestion de la faune est
71%.
IV.4.1.6. Activités post exploitations
Les activités post exploitations sont celles
effectuées par le concessionnaire forestier au moment de la fermeture
d'une AAC afin de restaurer au mieux les milieux perturbés par
l'exploitation forestière.
a. Mise en OEuvre des mesures prescrites
Les observations effectuées sur le terrain
révèlent que toutes les routes secondaires qui ne seront pas
réutilisées avant la deuxième rotation sont fermées
à l'aide d'un tronc d'arbre abandonné ou d'une essence de
bourrage sur lequel une butte de terre est formée. La fermeture de ces
pistes permet de limiter l'accès des braconniers dans les zones qui ont
été ouvertes lors de l'exploitation forestière. De plus,
les cours d'eau sont nettoyés de tous les débris d'exploitation.
Ce nettoyage favorise la libre circulation du lit du cours d'eau. Par contre,
la réhabilitation des pistes de débardage et des parcs
forêts n'est pas effectuée au moment de la fermeture de l'AAC3. En
plus des mesures prescrites par la FAO et les NIMF camerounais pour les
opérations post exploitation, la FIPCAM s'est engagée depuis 2012
dans la Régénération forestière.
b. Reboisement dans l'UFA 10 035
La régénération artificielle a pris corps
à la FIPCAM depuis 2012 mais c'est en 2013 année où
l'entreprise s'engage vers le processus de certification que cette
activité commence à faire l'objet d'un suivi. L'entreprise
dispose pour cette opération d'une pépinière centrale
localisée sur son site de Mfou et des pépinières
secondaires situées dans les UFA qu'elle exploite. La
pépinière secondaire de l'UFA 10 035 regorge des plants de
Moabi et d'Ayous. Les AAC déjà exploitées dans cette UFA
n'ont pas été reboisées
Le tableau ci-dessous présente le taux de mise en
oeuvre des mesures EFIR pour les opérations post exploitations.
Tableau XXI: Niveau de mise en
oeuvre des mesures EFIR pour les opérations post
exploitation
Activité
|
Mesures EFIR Prescrites
|
Points obtenus
|
Points maximum
Admis
|
Post exploitations
|
Réhabiliter les pistes de débardage, les parcs
de chargement et les trouées d'abattage;
|
1
|
4
|
Fermer les routes ;
|
4
|
4
|
Nettoyer les cours d'eau.
|
4
|
4
|
TOTAL DES POINTS
|
9
|
12
|
POURCENTAGE DE REALISATION : 75%
|
Il ressort du tableau ci-dessus que le niveau d'application
des mesures EFIR relatif aux activités post exploitations est
estimé à 75%.
IV.4.1.6. Récapitulatif des performances du
chantier 10 035 (AAC 3)
Le nombre de points obtenus par activités ainsi que le
niveau de mise en oeuvre des mesures EFIR prescrit par le code FAO/UICN et les
NIMF camerounais sont consignés dans le tableau ci-dessous.
Tableau XXII: Récapitulatif des performances du
chantier
Activités
|
Nombre de points obtenus
|
Nombre de point maximum admis
|
Niveau de réalisation
( %)
|
Ouverture des routes
|
24
|
40
|
60
|
Ouverture des parcs
|
16
|
20
|
80
|
Abattage
|
15
|
20
|
75
|
Débardage
|
11
|
16
|
68
|
Gestion de la Faune
|
20
|
28
|
71
|
Post exploitation
|
9
|
12
|
75
|
TOTAL
|
95
|
136
|
70
|
Le tableau ci-dessus révèle qu'à l'issue
de l'évaluation du niveau de mise en oeuvre des mesures EFIR prescrites
par le code FAO/UICN et les NIMF camerounais dans l'AAC 3 de l'UFA 10 035, on a
obtenu 95 points sur un total de 136 points correspondant à un niveau de
réalisation de 70%. Le tableau ci-dessus permet d'illustrer ce niveau
par activités.
PCR : Planification et Construction des
Routes, OPA : Ouverture des Parcs,
ABA : Abattage, DEB :
Débardage, GFA : Gestion de la Faune,
OPE : Opérations Post Exploitation.
Figure 18: Niveau de mise en oeuvre des mesures EFIR par
activités.
Cette figure montre que l'ouverture des parcs, l'abattage et
les opérations post exploitations sont des activités dont le
niveau d'application des mesures EFIR est élevé et estimé
respectivement à 80% et 75%. Par contre, le niveau de mise en oeuvre des
mesures EFIR pour l'ouverture des routes et le débardage est
estimé respectivement à 60% et 68%. De même, la mise en
oeuvre des mesures EFIR pour la gestion de la faune est estimée à
71%.
IV.1.5. Proposition des Mesures
Correctives
Les mesures correctives ont été proposées
pour remédier aux non conformités relevées lors du suivi
évaluation. Ces mesures sont consignées dans le tableau
ci-dessous.
Tableau XXIII: Non conformités et Mesures
correctives
Activités
|
Non conformités
|
Mesures Correctives
|
OUVERTURE DES ROUTES
|
- Les membres de l'équipe route ne sont pas
formés
|
Former les membres de l'équipe route
|
- Les rigoles sont absentes de part et d'autre de la route
|
Aménager les rigoles de part et d'autre de la route
|
- Les dispositifs de sécurité (banquette de
visibilité et panneaux de signalisation sont absents sur la route)
|
Installer les banquettes de visibilité le long des axes
routiers
|
- La plate forme de la route n'est pas bombée
|
Aménager la plate forme de la route pour la rendre
bombée afin de favoriser l'essuyage rapide de la chaussée
|
OUVERTURE
PARCS
|
- Les dispositifs de drainage des eaux vers les zones de
végétation sont absents
|
Installer les dispositifs de drainage des eaux vers les zones
de végétation
|
ABATTAGE
|
- EPI (casque complet, gants) inapproprié
|
Doter les abatteurs des EPI adéquats (casque complet et
gants STIHL)
|
- Absence des trousses à pharmacie, des guides lames et
scie à chaîne de réserve
|
Fournir des trousses à pharmacie aux abatteurs et du
matériel de réserve (guide lame et scie à chaîne)
|
Activités
|
Non conformités
|
Mesures Correctives
|
DEBARDAGE
|
- Les membres de l'équipe ne sont pas formés au
débardage à faible impact
|
Former l'équipe du débardage aux techniques de
débardage à faible impact
|
- Les tiges d'avenir ne sont pas matérialisées lors
de la planification du débardage
|
Matérialiser les tiges d'avenir situées le long des
pistes de débardage
|
GESTION DE LA FAUNE
|
- Il n'existe pas un responsable faune au sein de l'entreprise
|
Nommer un responsable faune au sein de l'entreprise
|
- La liste des animaux protégés n'est pas
affichée à l'entrée de l'UFA 10 035
|
Afficher la liste officielle des animaux protégés
à l'entrée de l'UFA 10 035
|
- L'entreprise ne dispose pas d'un plan de gestion de la faune
|
Elaborer un plan de gestion de la faune
|
POST EXPLOITATION
|
- Les pistes de débardage et les trouées d'abattage
ne sont pas restaurées
|
Procéder à la restauration des pistes de
débardage et des trouées d'abattage
|
IV.2. DISCUSSIONS
IV.2.1. Synthèse des
Mesures EFIR
Le référentiel FAO reconnu comme modèle
du point de vue de sa performance environnementale (Applegate, 2004 ; Priyadi
et al., 2006 ; Putz et al., 2008) est axé
principalement sur l'exploitation à faible impact or le paradigme de
gestion durable des forêts de nos jours intègre plusieurs autres
aspects qui ne figurent pas dans le code FAO notamment les
problématiques liées au foncier, au maintien des forêts
à haute valeur pour la conservation , la
régénération forestière, la gestion des Produits
Forestiers Non ligneux et l'agroforesterie. Cependant, une évaluation
faite à l'aide des principes critères et indicateurs du FSC
adaptés pour le Cameroun fournirait des données plus exhaustives
et permettrait de pallier à ces manquements. De plus, cette
synthèse diffère de celle effectuée par Manga (2011) du
fait qu'elle regroupe les mesures EFIR par activité (ouverture route,
abattage, Débardage...) or celle de Manga regroupe les mesures EFIR par
module (planification, exploitation...).
IV.2.2. Structure
organisationnelle de Gestion de l'exploitation forestière
La structure organisationnelle de gestion de l'exploitation
forestière trouvée dans le cadre de cette étude (ayant un
service d'exploitation, une cellule d'aménagement constituée de
cartographe, technicien sylvicole...) est semblable à celle obtenue par
Dongmo (2013) au Groupe ALPICAM et Abessolo (2014) à la SEFAC et la
STBK. Par contre, cette organisation diffère de celle obtenue par Manga
(2011) à la SIFCO. Cette différence réside au niveau de
l'absence de cellule d'aménagement au sein de la SIFCO. Cette absence
pourrait être à l'origine de la piètre performance de cette
entreprise lors de la mise en oeuvre des normes d'exploitation
forestière à faible impact. Cependant, ces entreprises au
même titre que la FIPCAM ne disposent pas d'un Responsable Faune au sein
de leur cellule d'aménagement.
IV.2.3. Niveau de mise en oeuvre
des mesures d'exploitation
IV.2.3.1. Les routes forestières
Dans le cadre de cette étude, la surface ouverte est de
13,36 ha soit 0,4% de la superficie de l'assiette. Or en admettant la largeur
prescrite par la FAO (30 à 45m) pour l'emprise de la route principale,
la surface ouverte est comprise entre 24 à 36 ha soit 0,7 à 1% de
la superficie de l'assiette. Cette différence s'explique par le fait que
l'ouverture des routes avec des largeurs réduites est liée
à la politique interne de l'entreprise à opter pour une
réduction de la surface perturbée. De ce fait, elle a
élaboré des fiches techniques dans lesquelles elle
spécifie les dimensions des routes dans ses chantiers. Ainsi, les
largeurs moyennes des routes obtenues sur le terrain ne sont pas très
loin de celles trouvées par Dongmo (2013) estimées à 12,7m
pour l'emprise, 5,36m pour la plate forme de la route principale et 12,71m puis
4,9m pour les largeurs respectives de l'emprise et de la plate forme des routes
secondaires. Ces résultats à peu près semblables aux
nôtres pourraient être liés au fait que les UFA dans
lesquelles les études ont été menées sont voisines
(même département) et parce que la méthodologie
utilisée pour la prise des dimensions des routes est la même. Il
faut également noter que les largeurs des routes trouvées dans le
cadre de cette étude sont proches de celles recommandées par le
CTFT en 1989 à savoir une largeur minimale d'au moins 15m pour l'emprise
de la route principale et une largeur de la plate forme de 3,75m et 4,75m
respectivement pour les routes secondaires et principales. De plus, la largeur
de la route principale trouvée dans le cadre de cette étude (16m)
n'est pas très différente de celle obtenue (16,7m) dans le cadre
d'une étude menée par le projet API en forêt semi
décidu passant en deuxième ou troisième exploitation.
Cependant, Manga (2011) et Abessolo (2014) ont obtenus des
résultats bien différents aux nôtres dans le cadre des
études similaires à savoir respectivement 43m et 14m d'une part
et 28m et 16,37m d'autre part. Cette différence pourrait être due
d'une part à l'habileté du personnel de l'équipe route car
selon Manga (2011), « le manque de formation des conducteurs en
matière d'ouverture de piste forestière seraient à
l'origine des écarts constatés». La nature du terrain
pourrait également expliquer cette différence car selon Durrieu
et al., (1998) et repris par Dongmo (2013), « la largeur
des routes varie en fonction du type de route et de la nature du
terrain ».
IV.2.3.2. Les Parcs à bois forêt
La surface moyenne des parcs obtenue dans le cadre de cette
étude (694,57 m2) n'est pas très loin de celle obtenue
par Manga (629m2) en 2011 à la SIFCO. Ceci pourrait
s'expliquer par le fait que la méthodologie utilisée pour la
prise des dimensions des parcs et le calcul de la superficie soit la
même. Cependant, cette superficie est différente de celle
prescrite par le code modèle FAO (1000m2) et de celle obtenue
en 2007 par DJOMOU (1400m2) Cette différence pourrait
s'expliquer par le fait que la densité des tiges exploitable dans la
zone d'étude est très faible (0,66 arbres/ha). Par contre, Lumet
et al (1993) citent le chiffre de 2,5 à 5m2 par m3
exploitée. La densité des parcs obtenue dans le cadre de cette
étude (3,5m2 /m3) est comprise dans cette
fourchette.
IV.2.3.3. L'Abattage
Les résultats obtenus dans la pratique de l'abattage
contrôlé dans l'UFA 10 035 montrent que 65% des arbres sont
tombés dans la direction voulue par les abatteurs. Ce résultat
est supérieur à ceux obtenus par Abessolo (2014) à la
SEFAC, Zoubérou (2010) à la SFIL et ceux énoncés
par Bertault et Sist (1995) observant ainsi que 30 à 40% des arbres
tombent dans la direction prévue. Cette différence s'explique par
les sessions de formation et de recyclage des abatteurs présents dans
l'UFA 10 035 et par la prime qualité instaurée par la
direction de l'entreprise pour inciter les abatteurs à mieux analyser
les arbres avant abattage. De même, lors du contrôle de l'abattage,
la direction de chute est un paramètre pris en compte pour
l'évaluation de l'abatteur et le calcul de la prime qualité est
fonction de la note obtenue par l'abatteur lors de l'évaluation.
Cependant, le délianage 6 mois à un an avant
l'exploitation telle que prescrit par le code FAO permettant une
réduction parfois notable des dommages causés aux arbres
résiduels lors de l'exploitation forestière n'est pas
respecté. Cette opération est menée dans l'UFA
10 035au moment de l'abattage par l'aide abatteur. Ce non respect de la
prescription de la FAO s'explique par le fait que la zone d'étude est
pauvre en lianes et le peu de lianes qui s'y trouve est
récolté par les populations riveraines à l'UFA pour des
utilisations artisanales et pour les constructions. En plus, le projet API
révèle que le délianage 6 mois à un an avant
l'abattage est vrai pour une exploitation prélevant un nombre de tige
élevé. Or dans le cadre de cette étude, la densité
des tiges prélevées est faible (0,66 tige /ha).
IV.2.3.5. Débusquage et Débardage
Dans le cadre des études menées par le projet
API, l'absence de balisage a occasionné l'ouverture de 12% de longueur
de piste inutile (Durrieu de Madron et al., 1998). De même, lors
des études menées par Manga (2011), l'absence de balisage a
entraîné l'ouverture de 7,05% de longueur de piste inutile. Or
dans le cadre de cette étude, 1,57% de longueur de fausse piste a
été ouverte. Cette différence s'explique par le fait que
le débardage est effectivement planifié à la 10 035.
Avant l'entrée des machines en forêt, les pistes de
débardage sont marquées à la peinture pour guider le
conducteur afin qu'il évite de divaguer en forêt et créer
les pistes inutiles. Pour ce qui est des largeurs des pistes de
débardage, DJOMOU (2007) a obtenu une largeur de 4m ; Manga (2011)
obtient une largeur de 4,5m tandis que Dongmo (2013) et Abessolo (2014)
obtiennent 4,1m. Bien que ces résultats diffèrent
légèrement avec ceux obtenus lors de l'étude (4,2m), il
faut admettre que ces chiffres sont dans la marge prescrite par la FAO pour les
largeurs des pistes de débardage (4 à 4,5m).
Le PAPPFG (2013) indique que les engins utilisés pour
le débardage doivent avoir des treuils avec arche afin que les billes
soient soulevées lors du traînage limitant ainsi la perturbation
du sol. Or cela n'a pas été le cas dans l'UFA 10 035 seul le
skider 528 dispose un treuil avec arche. Pour ce qui est des Bulldozers (3),
les treuils ne sont pas munis d'arche. Ceci s'explique par le fait que les
bulldozers (SCHANTUI) utilisés dans cette UFA étaient encore en
expérimentation pour le débardage.
IV.2.3.6. Gestion de la Faune
Lors du suivi-évaluation, les mesures prescrites par la
FAO et les NIMF pour la protection de la faune sont pour la plus part
respectées (71%). Ceci s'explique par le fait que l'UFA 10 035
étant dans la zone d'intervention du projet de gestion durable du massif
forestier de Ngoyla Mintom, bénéficie de l'appui technique des
services déconcentrés du MINFOF et du WWF pour la gestion de la
Faune. Cependant, le non affichage de la liste officielle des animaux
protégés à l'entrée de l'UFA 10 035 telle que
prescrit par la FAO s'explique par le fait que le plan d'aménagement
dans lequel figurent les résultats des inventaires fauniques
réalisés dans ladite UFA n'a pas encore été
validé par le MINFOF . A cet effet, l'UFA 10 035 est en
convention provisoire.
IV.2.3.7. Opérations Post Exploitation
Lors de la fermeture de l'AAC 3, les zones
réhabilitées comprennent les parcs forêts, les cours d'eau
et les zones d'emprunt de latérite. Or ces zones sont incomplètes
car la FAO (2003) recommande également la restauration des pistes de
débardage et des trouées d'abattage. Selon le technicien
sylvicole, le non respect d'enrichissement de toutes les zones prescrites par
la FAO est dû au fait que le suivi dans ces zones est difficile et
l'équipe du reboisement est en sous effectif.
IV.2.3.7.Performance globale de l'entreprise
Le niveau global de mise en oeuvre des mesures EFIR prescrit
par les NIMF camerounais et le code FAO/ UICN trouvé dans l'AAC 3 de
l'UFA 10 035 est estimé à 70%. Cette performance globale est
différente de celle obtenue par Abessolo en 2014 dans le cadre d'une
étude similaire dans l'AAC 3-5 de l'UFA 10 009 gérée
par la SEFAC et l'AAC 3-4 de l'UFA 10 018 gérée par la STBK.
Les performances obtenues dans le cadre de son étude sont
estimées respectivement à 52,54% et 74,58% pour la STBK et la
SEFAC. Cette différence s'explique d'une part par le fait que le
référentiel utilisé dans le cadre de notre étude
(NIMF, Code régional FAO/UICN) est différent de celui
utilisé par Abessolo (PCI OAB-OIBT) ;et d'autre part, la grille
d'évaluation utilisée dans le cadre de notre étude
pourrait également expliquer cette différence .Il faut
également noter que cette performance (70%) satisfaisante est en
contradiction avec les résultats de l'étude menée par la
GTZ en 2006 qui débouchent sur le fait qu'il existe un réel
écart entre l'élaboration des plans d'aménagement et leur
mise en oeuvre .
Chapitre V
CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS
V.1. CONCLUSION
L'étude menée dans l'AAC 3 de l'UFA 10 035
attribuée à IBC et exploitée par FIPCAM avait pour but de
contribuer à la gestion durable des forêts à travers
l'évaluation du niveau d'application des mesures EFIR prescrites par la
FAO /UICN et les NIMF camerounais. A la suite des analyses, il se dégage
de l'étude que :
v L'entreprise a une volonté réelle de mettre en
oeuvre une exploitation forestière respectueuse de l'environnement .Ceci
se traduit de façon opérationnelle par une bonne organisation du
chantier, l'élaboration des procédures et des fiches techniques
en cohérence avec les prescriptions des NIMF et du code FAO pour chaque
activité forestière. L'une des démarches très
futuristes adoptées par l'entreprise est son engagement vers le
processus de certification forestière.
v Le niveau de prise en compte des prescriptions des mesures
EFI dans la procédure interne d'exploitation est estimé à
78%
v Les mesures EFIR liées à l'ouverture des parcs
et la gestion de la faune sont mises en oeuvre à des niveaux respectifs
de 80% et 78%.
v L'ouverture des routes et le débardage sont des
activités dont le niveau d'application des mesures EFIR est acceptable
et s'élève respectivement à 60 et 68%.
v La performance remarquable des abatteurs dans la mise en
oeuvre de l'abattage contrôlé (75%) est imputable à la
formation qu'ils ont reçus en abattage contrôlé et des
incitations financières (primes, salaires) prenant en compte la
qualité des bois abattue et non plus seulement leur volume mises
à leur disposition par l'entreprise.
v Le niveau global d'application des mesures d'exploitation
forestière à faible impact prescrit par la FAO et les NIMF est de
71%. Ce taux satisfaisant, traduit le fait que la plupart des mesures dont la
mise en oeuvre a été suivie sur le terrain sont effectivement
respectées par la FIPCAM. Ce résultat vient infirmer
l'hypothèse émise au départ de l'étude selon
laquelle « Le niveau d'application des mesures EFIR dans les UFA en
convention provisoire est faible ». Cependant, malgré que ce
taux soit satisfaisant, des non conformités ont été
relevés durant l'étude et la prise en compte des mesures
correctives proposées permettrait de faire passer ce niveau global de
71% à 100%.
V.2. RECOMMANDATIONS
V.2.1. A La FIPCAM
§ Sensibiliser tout le personnel de chantier sur
l'exploitation forestière à faible impact ;
§ Organiser des séances de formations et de
recyclage périodique à l'attention du personnel (prospecteur,
conducteur, commis planification et commis débardage) afin de renforcer
leur capacité en matière d'exploitation forestière
à faible impact ;
§ Respecter les délais alloués pour
l'ouverture des routes afin qu'il soit stable lors de l'exploitation
forestière ;
§ Aménager la plate forme de la route pour qu'elle
soit légèrement bombée afin de favoriser l'essuyage
rapide de celle-ci en cas de pluie ;
§ Recruter un responsable Faune qui sera chargé
d'élaborer un plan de gestion de la Faune et de mener des études
pour connaitre les populations animales et identifier l'importance des menaces
pesant sur elles ;
§ Afficher la liste des animaux protégés
à l'entrée de l'UFA 10 035 ;
§ Diversifier l'offre d'approvisionnement en
protéine animale dans les économats ; fournir
également les viandes de boeuf, les queues de porc ;
§ Initier un programme de reboisement pour les AAC
déjà exploitées de l'UFA 10 035 ;
§ Fournir aux abatteurs des guides lames et des
chaînes de réserve et les doter des EPI adéquats (casque
complet et gants STILH) ;
§ Mettre à jour la procédure interne
d'exploitation forestière ;
V.2.2. Au Gouvernement
Camerounais (Ministère des Forêts et de la Faune)
§ Mettre un accent sur la célérité
dans le traitement des dossiers d'autorisation d'ouverture des routes dans les
concessions forestières car le non respect des délais (6mois)
entre la fin de l'ouverture des routes et le début de l'exploitation
forestière prescrit par les NIMF est généralement
imputable aux lourdeurs administratives ;
§ Renforcer les capacités des agents du
Ministère des Forêts et de la Faune dans le domaine du suivi et du
contrôle des activités forestières. Les actions de
formation seront orientées d'une part, vers les questions
d'éthiques et d'autre part sur les thèmes suivants :
études d'impact environnemental, techniques de l'audit forestier, suivi
et contrôle des normes et des règles de gestion des concessions
forestières, suivi de la biodiversité, etc.
§ Réviser les NIMF afin de les adapter au contexte
de gestion durable de l'heure et en incluant les aspects liés au
maintien des forêts à haute valeur pour la conservation, à
la régénération forestière, à la gestion des
PFNL et à l'agroforesterie ;
§ L'administration forestière à travers
l'ANAFOR doit organiser périodiquement des séances de formation
pour les pépiniéristes des entreprises forestières afin de
renforcer leur capacité aux techniques de multiplication
végétative (greffage, bouturage...) ;
§ Elaborer un guide technique des opérations de
construction des routes forestières dans laquelle seront
spécifiées les dimensions des infrastructures routières au
niveau du Cameroun (largeur de la plate forme et de l'emprise des routes
principales et secondaires).
V.2.3. Aux organisations
intergouvernementales (FAO)
§ Réviser le Code modèle FAO d'exploitation
forestière à faible impact dans les forêts denses et
humides d'Afrique Centrale et de l'Ouest en intégrant les lignes
directrices liées à la protection des forêts à haute
valeur pour la conservation, à la conduite du reboisement dans les UFA,
à la gestion des PFNL et à l'agroforesterie ;
V.2.4. Aux ONG locales et
Internationales
§ L'antenne WWF de Ngoyla doit continuer à
renforcer les capacités et appuyer les concessionnaires du massif
forestier de Ngoyla Mintom à la gestion de la Faune et à la
mutualisation des actions pour réduire le braconnage.
§ Les ONG locales doivent appuyer les populations
riveraines dans la pratique de l'élevage et des activités
rémunératrices de revenus afin de limiter leur pression sur la
faune sauvage et les ressources ligneuses.
BIBLIOGRAPHIE
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l'application des bonnes pratiques environnementales et sociales par les
societes d'exploitation forestiere : cas de la SEFAC et la STBK (Sud-Est
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Anonyme, 1994. Loi n°94/01 du 20 janvier
1994 portant régime des forets, de la faune et de
la pêche. Présidence de la République.
Yaoundé. 27 p
Anonyme, 1996. Loi
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République. Yaoundé. 18 p
Anonyme, 1995. Décret
n° 95/531/pm du 23 aout 1995 fixant les modalités d'application du
régime des forets. Premier Ministère.
Yaoundé.
Anonyme, 1995. Décret
N° 95/466/PM du 20 juillet 1995 fixant les modalités d'application
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Anonyme, 2001. Arrêté N°
0222/A/MINEF du 25 Mai 2001 fixant les procédures
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Mémoire de fin d'étude présenté en vue de
l'obtention du Diplôme d'Etude Supérieures
Spécialisées (DESS) en Science forestière,
Université de Yaoundé I. 83p
ANNEXES
Annexe 1 : Fiche de
collecte des données sur la route principale et secondaire
Fabrique Camerounaise de Parquet (FIPCAM)
|
UFA10 035
|
Fiche de mesure de la largeur des routes
|
AACNO 3
|
NO
|
Largeur
|
Observations
|
Emprise
|
Chaussée
|
1
|
|
|
|
2
|
|
|
|
3
|
|
|
|
4
|
|
|
|
5
|
|
|
|
6
|
|
|
|
7
|
|
|
|
8
|
|
|
|
9
|
|
|
|
10
|
|
|
|
11
|
|
|
|
12
|
|
|
|
13
|
|
|
|
14
|
|
|
|
15
|
|
|
|
16
|
|
|
|
17
|
|
|
|
18
|
|
|
|
19
|
|
|
|
20
|
|
|
|
Annexe 2 : Fiche de
collecte des données du débardage
Fabrique Camerounaise de Parquet (FIPCAM)
|
UFA10 035
|
Fiche de collecte des données du
débardage
|
AACNO 3
|
N0 piste
|
Type de piste
|
largeur
|
Longueur
|
Tiges d'avenir
|
Observations
|
Essences
|
Diamètres
|
1
|
|
|
|
|
|
|
2
|
|
|
|
|
|
|
3
|
|
|
|
|
|
|
3
|
|
|
|
|
|
|
4
|
|
|
|
|
|
|
5
|
|
|
|
|
|
|
6
|
|
|
|
|
|
|
7
|
|
|
|
|
|
|
8
|
|
|
|
|
|
|
9
|
|
|
|
|
|
|
10
|
|
|
|
|
|
|
11
|
|
|
|
|
|
|
12
|
|
|
|
|
|
|
13
|
|
|
|
|
|
|
14
|
|
|
|
|
|
|
15
|
|
|
|
|
|
|
16
|
|
|
|
|
|
|
17
|
|
|
|
|
|
|
18
|
|
|
|
|
|
|
19
|
|
|
|
|
|
|
20
|
|
|
|
|
|
|
21
|
|
|
|
|
|
|
UFA10 035
|
Fabrique Camerounaise de Parquet (FIPCAM)
|
|
|
Fiche mesure des parcs forêts
|
AAC N0 3
|
NO Parc
|
|
Coord X
|
Coord Y
|
Longueur (L) en mètre
|
Largeur (l) en mètre
|
Surface (m2)
|
Observations
|
|
L1
|
L2
|
Lm
|
l1
|
l2
|
lm
|
S
|
1
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
2
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
3
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
4
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
5
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
6
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
7
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
8
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
9
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
10
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Annexe 3 : Fiche de
mesure des parcs forêt
Annexe 4 : Fiche
d'évaluation des abatteurs
|
UFA 10 035
|
Fabrique Camerounaise de Parquet (FIPCAM)
|
AAC 3
|
|
|
Critères retenus pour l'évaluation des
abatteurs
|
|
Port des EPI ..... /6
|
Préparation....... / 3
|
Piste de fuite... / 2
|
Entaille de direction..../ 3
|
Charnière......... / 3
|
Coupe ........ / 3
|
Code Abatteur
|
Essence + Code pieds
|
Casque,
|
|
|
|
|
|
|
Degré
|
|
|
|
|
|
|
Parallélisme
|
|
Abattage
|
Envoi
|
Visière
|
Jambière
|
Bottes
|
Tenue
|
Sondage
|
Egobelage
|
Direction
de chute
|
Longueur
|
Profondeur
|
Rencontre
|
Angle
|
Epaisseur
|
Hauteur
|
Aubier
|
Oreillette
|
|
|
|
|
|
de chute
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
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|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
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|
|
|
|
|
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|
|
|
|
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|
|
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|
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|
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|
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|
|
|
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|
|
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|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Annexes 5 : Guide
d'entretien adressé au Responsable aménagement et
certification
1. La prise en compte de l'aspect faune au sein de
l'entreprise est-elle effective ?
Oui Non
2. Ya t-il une réglementation intérieure en
matière de gestion de la faune dûment rédigée au
sein de l'entreprise ? Oui Non
3. Le personnel de chantier est-il sensibilisé par
rapport à cette réglementation ?
Oui
Non
4. Cette réglementation est-elle affichée aux
endroits importants et visibles de l'UFA ? Oui
Non
5. Si oui quels sont ces
endroits ?........................................................................................
6. La liste des animaux protégés est elle
affichée à l'entrée de l'UFA ? Oui Non
7. Existe-t-il une barrière gardée 24h/24
à l'entrée de l'UFA 10 035 ? Oui Non
8. Existe-t-il au sein de l'entreprise une personne qui veille
au contrôle des activités illégales (braconnage, sciage
dans les UFA qui vous sont attribuées...) ? Oui Non
9. Des contrôles sont-ils effectués dans le souci
de s'assurer du respect de cette réglementation ? Oui
Non
10. Si oui, quels types de contrôle ?
Ø Fouille systématique des sacs aux
barrières
Ø Contrôle inopiné
Ø Autres
--------------------------------------------------------------------------------------------------------
11. Quels sont les sanctions encourues par les
contrevenants ?
-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
12. La société propose-t-elle actuellement aux
ouvriers des alternatives à la consommation de la viande de
brousse ? Oui Non
13. Si non, a-t-elle eu à initier des projets de la
sorte ? Oui Non
14. Si oui, quelles ont été les raisons de leur
échec ?
-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
15. L'entreprise a-t-elle signé des partenariats avec
les ONG et autres organismes d'appui à la conservation de la
faune ? Oui Non
16. Si oui, quels sont-ils ?
---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
17. L'appui de ces partenaires est-il effectif sur le
terrain ? Oui Non
18. Si non, quelles en sont les raisons ?
-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
19. L'entreprise veille-t-elle à l'interdiction de
l'établissement des campements des braconniers dans ces concessions
forestières ? Oui Non
20. Si oui, par quel(s) moyen(s)
----------------------------------------------------------------------
-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
21. Si non, quelles sont les difficultés ?
-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Annexe 6: Guide d'entretien
adressé au Responsable d'exploitation
1. L'implantation du réseau routier dans l'UFA
10 035 a-t-elle été au préalable
planifiée ? Oui Non
2. Si oui quels sont les éléments pris en compte
lors de cette
planification?...............................................................................................
3. Quelle est la durée qui sépare la fin de la
construction de la route principale avec le début de l'exploitation
forestière ? 2mois 6mois 4mois
Autres
4. Lors de la construction des routes, des ponts de
canopée sont ils maintenus pour le passage des animaux ?
Oui Non
5. Est-ce que des lisières boisées sont
conservées en bordure des cours d'eau qui traversent L'AAC 3 ?
Oui Non
6. Si oui - des arbres sont ils abattus dans ces
milieux ? Oui Non
- des engins circulent-ils dans ces milieux ?
Oui Non
7. Lors de la construction des routes et de l'abattage est ce
que les arbres ou parties d'arbres qui tombent dans les plans d'eau sont
enlevés ? Oui Non
8. Les pistes de débardage sont elles planifiées
au moyen d'un logiciel de SIG ?
Oui Non
9. Les pistes de débardage sont elles marquées
avant l'entrée en forêt de la machinerie ?
Oui Non
10. Les ornières des pistes de débardage sont
elles fermées ? Oui Non
11. Les tiges d'avenir sont elles identifiées et
marquées le long des pistes de débardage ?
Oui Non
12. Les pistes villageoises sont elles utilisées pour
le débardage ? Oui Non
13. Le personnel de l'UFA 10 035 est il réellement
imprégné des mesures d'exploitation à faible impact ?
Oui Non
14. Des séances de formation sur l'exploitation à
faible impact sont elles organisées au sein de l'entreprise ? Oui
Non
15. Si oui quelles sont les opérations faisant l'objet
d'une formation ?......................
.............................................................................................
Quelles sont les difficultés que vous rencontrés
lors de la mise en oeuvre de ces
mesures ?..........................................................................................................................
Annexe 7 : Guide
d'entretien destiné au Chef chantier
1. Les obstacles freinant le libre passage des eaux sous des
ponts sont ils éliminés ?
Oui Non
2. Les points de passage des cours d'eau sont-ils
nettoyés ? Oui Non
3. Les bois placés pour faciliter le franchissement des
cours d'eau et protéger les berges sont-ils retirés ?
Oui Non
4. Les parcs sont-ils débarrassés de tous les
débris (culées, chutes de tronçonnage, écorces
...)? Oui Non
5. Le ripage se fait-il perpendiculairement à la
direction de la pente du parc ?
6. Tous les emplacements où l'eau est susceptible de
s'accumuler sur le parc sont-ils aplanis ou drainés ? Oui
Non
7. Les routes qui, après exploitation ne seront plus
réutilisées sont-elles fermées ?
Oui Non
8. Si oui au moyen de
quoi ?...................................................................................
9. Les parties détériorées lors du
débardage sont elles remises en état ? Oui
Non
10. Le sol des pistes principales de débardage est-il
ameubli au ripper ? Oui Non
Annexe 8 : Guide
d'entretien destiné au personnel de chantier
Guide d'entretien
destiné au personnel de chantier de l'UFA 10 035
1. Quel poste de travail
occupez-vous ?--------------------------------------------------------------
2. Avez-vous reçu cette formation en entreprise ?
Oui Non
3. Quel est votre rendement
journalier ?...............................................................................
4. Avez-vous déjà été
sensibilisé sur l'exploitation à faible impact ? Oui
Non
5. Avez-vous reçu une formation sur
(...............................) à faible impact en
entreprise ? Oui
Non
6. Si oui quelle est la séquence de formation et les
modules sur lesquels vous avez été formés ?
...................................................................................................................................................................................................................
7. Existe-t-il des primes pour ceux qui pratiquent une
exploitation durable et qui ont le souci de se sécuriser ? Oui
Non
8. Si oui quelles sont les primes dont vous
bénéficiez ?...........................................................................................................................
9. Disposez-vous dans le chantier du matériel de
premier soin en cas d'accident ? Oui
Non
10. si oui,
lesquels ?-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
11. Disposez-vous de tout le matériel nécessaire
pour assurer une bonne qualité de travail ?
Oui Non
12. Si oui lesquels
......................................................................................................
13. Si non quels matériels
manquent-ils ?.................................................................................
Observations
Le personnel de chantier
(---------------------------------------------) dispose-t-il de :
ü Casque de sécurité : Oui
Non
ü Chaussure de sécurité : Oui
Non
ü Tenue de travail : Oui Non
ü Visière : Oui
Non
ü Protège oreilles : Oui
Non
ü Jambière : Oui
Non
Sifflet : Oui Non
|