IV.2. DISCUSSIONS
IV.2.1. Synthèse des
Mesures EFIR
Le référentiel FAO reconnu comme modèle
du point de vue de sa performance environnementale (Applegate, 2004 ; Priyadi
et al., 2006 ; Putz et al., 2008) est axé
principalement sur l'exploitation à faible impact or le paradigme de
gestion durable des forêts de nos jours intègre plusieurs autres
aspects qui ne figurent pas dans le code FAO notamment les
problématiques liées au foncier, au maintien des forêts
à haute valeur pour la conservation , la
régénération forestière, la gestion des Produits
Forestiers Non ligneux et l'agroforesterie. Cependant, une évaluation
faite à l'aide des principes critères et indicateurs du FSC
adaptés pour le Cameroun fournirait des données plus exhaustives
et permettrait de pallier à ces manquements. De plus, cette
synthèse diffère de celle effectuée par Manga (2011) du
fait qu'elle regroupe les mesures EFIR par activité (ouverture route,
abattage, Débardage...) or celle de Manga regroupe les mesures EFIR par
module (planification, exploitation...).
IV.2.2. Structure
organisationnelle de Gestion de l'exploitation forestière
La structure organisationnelle de gestion de l'exploitation
forestière trouvée dans le cadre de cette étude (ayant un
service d'exploitation, une cellule d'aménagement constituée de
cartographe, technicien sylvicole...) est semblable à celle obtenue par
Dongmo (2013) au Groupe ALPICAM et Abessolo (2014) à la SEFAC et la
STBK. Par contre, cette organisation diffère de celle obtenue par Manga
(2011) à la SIFCO. Cette différence réside au niveau de
l'absence de cellule d'aménagement au sein de la SIFCO. Cette absence
pourrait être à l'origine de la piètre performance de cette
entreprise lors de la mise en oeuvre des normes d'exploitation
forestière à faible impact. Cependant, ces entreprises au
même titre que la FIPCAM ne disposent pas d'un Responsable Faune au sein
de leur cellule d'aménagement.
IV.2.3. Niveau de mise en oeuvre
des mesures d'exploitation
IV.2.3.1. Les routes forestières
Dans le cadre de cette étude, la surface ouverte est de
13,36 ha soit 0,4% de la superficie de l'assiette. Or en admettant la largeur
prescrite par la FAO (30 à 45m) pour l'emprise de la route principale,
la surface ouverte est comprise entre 24 à 36 ha soit 0,7 à 1% de
la superficie de l'assiette. Cette différence s'explique par le fait que
l'ouverture des routes avec des largeurs réduites est liée
à la politique interne de l'entreprise à opter pour une
réduction de la surface perturbée. De ce fait, elle a
élaboré des fiches techniques dans lesquelles elle
spécifie les dimensions des routes dans ses chantiers. Ainsi, les
largeurs moyennes des routes obtenues sur le terrain ne sont pas très
loin de celles trouvées par Dongmo (2013) estimées à 12,7m
pour l'emprise, 5,36m pour la plate forme de la route principale et 12,71m puis
4,9m pour les largeurs respectives de l'emprise et de la plate forme des routes
secondaires. Ces résultats à peu près semblables aux
nôtres pourraient être liés au fait que les UFA dans
lesquelles les études ont été menées sont voisines
(même département) et parce que la méthodologie
utilisée pour la prise des dimensions des routes est la même. Il
faut également noter que les largeurs des routes trouvées dans le
cadre de cette étude sont proches de celles recommandées par le
CTFT en 1989 à savoir une largeur minimale d'au moins 15m pour l'emprise
de la route principale et une largeur de la plate forme de 3,75m et 4,75m
respectivement pour les routes secondaires et principales. De plus, la largeur
de la route principale trouvée dans le cadre de cette étude (16m)
n'est pas très différente de celle obtenue (16,7m) dans le cadre
d'une étude menée par le projet API en forêt semi
décidu passant en deuxième ou troisième exploitation.
Cependant, Manga (2011) et Abessolo (2014) ont obtenus des
résultats bien différents aux nôtres dans le cadre des
études similaires à savoir respectivement 43m et 14m d'une part
et 28m et 16,37m d'autre part. Cette différence pourrait être due
d'une part à l'habileté du personnel de l'équipe route car
selon Manga (2011), « le manque de formation des conducteurs en
matière d'ouverture de piste forestière seraient à
l'origine des écarts constatés». La nature du terrain
pourrait également expliquer cette différence car selon Durrieu
et al., (1998) et repris par Dongmo (2013), « la largeur
des routes varie en fonction du type de route et de la nature du
terrain ».
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