II.2.4. Evaluation du niveau
d'application des normes d'exploitation à faible impact dans les
forêts du Bassin du Congo
Lors
des recherches bibliographiques, des études menées sur le suivi
évaluation dans certaines UFA ont attirées notre attention. Il
s'agit:
· Une étude menée par DJOMOU en 2007 sur
l'évaluation de l'application du Code FAO sur l'exploitation à
faible impact et des Directives OIBT/UICN sur la gestion durable de la
biodiversité dans les UFA 10031 de la société Pallisco.
Pour y parvenir, il procède par une analyse du manuel de
procédure de la société. Par la suite, il procède
au suivi et évaluation de la mise en oeuvre des opérations
forestières par rapport aux prescriptions des référentiels
choisis pour l'étude à l'aide des questionnaires et des
observations directes sur le terrain. Les résultats de DJOMOU (2007)
révèlent que le manuel de procédure d'activités de
la pallisco comporte quelques insuffisances. Sur le terrain, l'abattage est
mené conformément aux prescriptions de l'EFI. Cependant, les
abatteurs ont des difficultés à réaliser
l'égobelage. L'ouverture du réseau routier (route principale,
bretelle...) est préalablement planifié. La largeur moyenne des
pistes de débardage est de 4m et la superficie moyenne des parcs est de
1400m2. Les activités post exploitations menées au
sein de ces UFA comprennent le nettoyage des points de passage des cours d'eau
et des parcs ainsi que la fermeture des pistes. Les insuffisances
observée dans la mise en oeuvre adéquate des prescriptions des
référentiels choisis par Manga sont dus non seulement à
l'absence des procédures en question dans le manuel interne de
l'entreprise mais aussi de la difficulté du personnel à s'adapter
aux nouvelles exigences.
· Une étude menée par Manga en 2011 pour le
compte de la société SIFCO dans la forêt Congolaise de Tala
Tala. Dans le cadre de cette étude, Manga utilise comme
référentiel le code FAO. Dans sa démarche, il collecte les
données secondaires auprès des bibliothèques du
département de foresterie de la FASA et de l'ONG CAFRAM. Les
données primaires quant à elles sont collectées
grâce à des observations directes sur le terrain, des entretiens
auprès des responsables de l'exploitation et des employés de
l'entreprise. Les résultats de son étude révèlent
que de toutes les opérations d'exploitation forestière, seuls
l'ouverture des parcs à bois à une superficie moyenne de 629
m2 sont conformes aux normes d'EFIR ; l'abattage au sein de la
SIFCO est non contrôlé tandis que l'ouverture des pistes de
débardage n'est pas préalablement planifiée et occasionne
l'ouverture de 7,1% de piste inutile. De façon globale, il trouve que la
mise en oeuvre des mesures EFIR au sein de la SIFCO est faible mais il n'avance
pas de chiffre sur ce niveau. La principale raison évoquée par
Manga en 2011 pour justifier la pratique de l'exploitation forestière
non durable au sein de la SIFCO est l'absence de formation du personnel.
· Une étude menée par Abessolo en 2014
à travers le « projet Jengi-Tridom du WWF » dans les
UFA 10 009 et 10 018 exploitées respectivement par la SEFAC
et la STBK. Il utilise dans le cadre de son étude comme
référentiel les principes critères et indicateurs de
gestion durable des forêts au Cameroun de l'OAB/OIBT. La
méthodologie utilisée par Abessolo (2014) est identique de celle
adoptée par Manga (2011) à savoir une revue documentaire au sein
des cellules d'aménagement de la SEFAC et de la STBK, ensuite des
observations directes sur le terrain et enfin des entretiens auprès du
personnel de terrain. Ses résultats révèlent que le niveau
de mise en oeuvre des bonnes pratiques environnementales et sociales
s'élève respectivement à 74,58% et 52,54% pour la SEFAC et
la STBK. A cet effet, il fait remarquer que le déficit de
compétence au sein de la Cellule d'Aménagement et les lacunes
dans l'organisation de l'exploitation forestière seraient les causes du
niveau de performance moyen de la STBK.
Toute fois, qu'il s'agisse de l'étude menée par
Manga en 2011 ou de Abessolo en 2014, il faut remarquer qu'elles ont
été effectuées dans les UFA en convention
définitive mieux encore sous aménagement (gérées
suivant un plan d'aménagement validé par l'administration
forestière). Cependant qu'en est-il du niveau d'application des mesures
d'exploitation à faible impact des UFA en convention provisoire ?
La particularité de l'étude qui doit être menée dans
l'UFA 10 035 attribuée à IBC et exploitée par FIPCAM
est qu'elle vient répondre à cette question car l'UFA 10 035
est encore en convention provisoire.
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