3.1.3.2.2-Analyse des contenus du programme
La proposition du contenu des programmes
d'alphabétisation doit tenir grand compte des objectifs
généraux institutionnels fixés par l'Etat et les objectifs
spécifiques fonctionnels que la structure exécutante se serait
donnée. Deux étapes d'alphabétisations s'imposent alors
pour atteindre ces deux pôles d'objectifs : l'alphabétisation
initiale et la post-alphabétisation.
La première étape, l'alphabétisation
initiale comme son nom l'indique est le départ du processus. Son
principal but est l'enseignement de la lecture, de l'écriture et du
calcul dans la perspective de favoriser l'accès à la
communication écrite ou imprimée dans une langue donnée au
néo-alphabète. Intervenant dans le même domaine et surtout
dans la même zone, les programmes développés par l'ONG
ALDIPE et CBDIBA renferme l'apprentissage de l'alphabet en langue nationale, la
lecture, l'écriture, le calcul et l'initiation au français oral.
Les principes de restitutions de cette étape sensible, vue son
caractère prééminent nous semble bien respecté au
regard des réponses à nous donner à cet effet. La question
que nous nous sommes posé ici est : « Comment se
déroule l'apprentissage de l'écriture des mots face au
caractère tonique des langues ? », « On s'en
passe ». Voilà la réponse des responsables. Bien
évidemment cela n'est pas l'objectif de notre recherche. Cette
étape est exécutée sur la base des supports de livret
comme le syllabaire que la DAEA met à leur disposition, elle prend la
majeure partie du temps impartie aux séances
d'alphabétisation.
La seconde phase de l'activité de
l'alphabétisation est la post-alphabétisation. Elle permet
l'acquisition de nouveaux réflexes intellectuels chez le néo
alphabète en plus de la capacité de lecture et de la recherche de
ce dernier. Le néo alphabète met en principe en exergue les
compétences acquises qu'il renforce par le biais de cette étape.
Les réponses recueillis sur le contenu de cette étape au niveau
des deux structures semblent un peu divergentes.
Le contenu du cours que l'ONG CBDIBA propose aux apprenants
porte sur les domaines de la citoyenneté, de l'agriculture, de
l'assainissement à travers une pratique basée sur la
pré-collecte des ordures, et de la gestion dont le bras
exécutant n'est rien d'autre qu'une branche de l'ONG. Sur quelle base
ces cours sont-ils dispensés ? Nous le saurons plus tard. Une chose
est sûr ces différents domaines ne sont pas explicitement
abordés dans les documents. La plupart des documents consultés
sont des brochures de sensibilisation sur tel ou tel domaine .Aucun contenu
n'est abordé par chapitre comme on aurait bien souhaité avoir.
Quant à, l'ONG ALDIPE le contenu des séances
s'exécute autour des domaines :
Santé de la mère et de l'enfant où le
cours s'articule autour des questions de planning familial et du mode
d'allaitement des enfants, hygiène alimentaire, les vaccinations,
espacement des naissances et des consultation pré et post natales, la
prévention du paludisme, les IST et MST ; la bonne
citoyenneté qui passe par le respect des biens publics et de la
liberté d'autrui, ensuite d'une bonne tenue de la comptabilité
des femmes et des cultivateurs qui bénéficient aussi des cours
sur l'agriculture et ses nouvelles méthodes de culture à fort
tôt de rendement.
L'ouvrage « Manuel de formation de santé des
femmes », informe sur la méthodologie à suivre par les
animateurs au cours des séances tout en proposant les matériels
didactiques indispensables à l'apprentissage. Le chef programme de
l'ONG ALDIPE nous a confié que c'est bien difficile pour eux d'assurer
au mieux les cours dans les domaines sans praticiens et ce malgré les
recommandations des autorités en charge du sous-secteur.
Parmi tous les documents consultés mis à part
les syllabaires, les brochures de sensibilisation, un seul document propose
d'une manière plus ou moins claire le contenu. Comment pouvons-nous
expliquer cet état de chose et par ricochetvérifié la
véracité des notions abordées vu que plus de la
majorité des bénéficiaires les a vaguement
exprimés ?
Nul doute, c'est l'expression d'une
légèreté déconcertante de la part des
autorités en charge du sous-secteur. L'alphabétisation
aujourd'hui dans nos campagnes semble être délaissée au
profit d'autre choses que nous ne saurions énumérer ou du moins
l'alphabétisation en tout cas pour ce qui est de notre milieu
d'étude se limite à celle initiale et la suite n'est rien d'autre
que le cumule de séance de sensibilisation et non
d'alphabétisation et dont le contenu enseigné est acquise sur la
base des expériences des animateurs sans support didactique.
On ne peut concevoir une alphabétisation efficace sans
les moyens matériels, financiers et prioritairement les moyens
didactiques. La preuve, à cause de la disponibilité des
syllabaires, le taux de maitrise des notions apprises peut être
évalué à plus de 80% à l'étape initiale.
Aucun cours ne peut être efficace sans un accompagnement didactique
conséquent.
Nous parvenons à la conclusion que les programmes n'ont
pas clairement défini les champs de connaissances à couvrir au
cours des campagnes d'alphabétisation. il semble en ce qui concerne les
leçons que les animateurs ne reçoivent pas les formations
nécessaires afin de mieux faire savoir aux apprenants les
éléments à connaître dans la leçon. Dans le
détail, les contenus des programmes ne se retrouvent pas dans les
documents et n'ont été abordés qu'au cours des interviews
à nous accorder et au cours des séances.
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