3.1.1.2- Analyse des résultats
Les apprenants ont reconnu à100% que
l'alphabétisation se fait dans leur langue maternelle. Toute chose qui
devrait normalement faciliter l'acquisition des connaissances. L'engouement que
les bénéficiaires accordent aux programmes
d'alphabétisation reste encore primitif. En effet, le tableau N°2
nous démontre que 53 apprenants sur les 67 enquêtés, soit
un taux de 79, 11% vont à l'alphabétisation pour apprendre
uniquement à lire et à écrire contre seulement 14 soit
20,89% des enquêtés qui s'intéressent aux autres domaines
qu'aborde le secteur. Cela démontre la vision réduite que les
analphabètes ont du processus d'alphabétisation dont l'objectif
principale reste et demeure la naissance de nouveaux réflexes et
approches de développement chez les bénéficiaires. Cet
aspect n'exclut pas tout de même les intérêts que les
bénéficiaires portent à d'autres domaines comme le
démontre le tableau N°3. Nous constatons donc que outre les
domaines primitifs de la lecture et de l'écriture,
l'alphabétisation s'intéresse aussi à l'économie
avec un taux de 35,82% soit 24/67 ; à l'agriculture avec un taux de
40,30% soit 27/67 ; à la santé avec un faible taux de 13,43%
soit 09/67 et 10,44% soit un nombre de 07 apprenants sur les 67. Nous voyons
là que les intérêts directs des bénéficiaires
est mis en exergue, car encore faut-il le rappeler que Za-Kpota est une commune
à forte potentialité agricole d'où l'attention
méritée du programme au domaine de l'agriculture. Face à
cet état de chose il est aisé de tirer la conclusion que les
bénéficiaires des programmes d'alphabétisation sont
satisfaits vu que le domaine de l'agriculture est pris en compte. Erreur, le
tableau N°4 montre clairement que face à la question de la
santé, les apprenants à 74,62% reconnaissent le caractère
`'urgent'' de la question et 25,62% qui la juge `'peu urgent''. Ce qui confirme
l'importance de la question même si elle n'a encore été
clairement prise en compte par les programmes. La nécessité de
l'amélioration des programme s'impose et de nouveaux besoins
prioritaires naissent vu le taux d'insatisfaction de 89,56% face au maigre taux
de satisfaction de 10,44% affichés dans le tableau N°5. Le tableau
N°6 dans l'élaboration de la perspective de l'amélioration
des programmes montre les enquêtés qui ont souhaité
clairement que plus d'attention soit accordée au domaine de la
santé afin de retrouver l'équilibre perdu. Les résultats
suivants reflètent les nouvelles exigences telles que: dans le domaine
de la santé, 23 apprenants sur les 67 soit 34,32% ; en
économie, 16 apprenants soit 23,88% ; en français, 12
apprenants soit 17,91% ; en agriculture, 11 apprenants soit un taux de
16,42%. Rappelons tout de même que cinq apprenants ont porté sur
notre travail le jugement selon lequel notre questionnaire n'aurait pas pris en
compte leur nouveau besoin. Chose normale dans le déroulement de toute
enquête scientifique.
Il est donc clair que les bénéficiaires
expriment des besoins non encore pris en compte par les programmes. Mieux et ce
qui parait intéressant c'est l'expression spécifique des besoins
qu'ils éprouvent dans le domaine de la santé qui a beaucoup
attiré notre attention. D'ailleurs le tableau N°7 l'illustre
parfaitement. En ce qui concerne la santé de la mère et de
l'enfant, 41/67 le trouvent opportun soit un taux de 61,20% ;
hygiène, 13/67 soit un taux de 19,40%. Malgré le mal que
constituent les maladies non transmissibles pour les populations rurales,
seulement 7 apprenants sur 67 soit 10,44% ont exprimé des souhaits
d'amélioration du programme en santé dans ce sens. Cinq pour
autres domaines soit un taux de 7,46% ont estimé que leurs besoins
spécifiques ne sont pas pris en compte. Il apparait clairement que les
populations analphabètes maîtrisent bien les problèmes
qu'elles vivent et souhaitent les résoudre par le biais de
l'alphabétisation. Ce fort taux d'intérêt exprimé
face à la santé de la mère et de l'enfant se trouve bien
justifié dans une zone rurale où les structures sanitaires sont
presque inexistantes et où la consultation pré et postes natales
constituent encore un luxe. L'analyse de ces différents résultats
nous permet de dire alors que les programmes d'alphabétisation souffrent
d'une carence reconnue en ce qui concerne le domaine de la santé. Le
besoin est là, bien exprimé, et exige que les programmes
à venir prennent en compte le domaine de la santé qui s'impose
désormais du moment où cela constitue un besoin fondamental
longtemps délaissé au profit d'autre.
Par ailleurs, les apprenants interviewés au niveau des
deux structures, ont abordé vaguement les notions apprises. Nous avons
constaté qu'elles ont du mal à identifier et différencier
les domaines de connaissance et ont du mal à nous donner les bonnes
pratique pour la prévention d' une maladie qu'ils ont le loisir de
choisir. Elles étaient 36, sur les 67, capables de donner des
détails sur les leçons.
|