Analyse des variations de l'inflation et du taux de change en RDC, de 1983 à 2013.( Télécharger le fichier original )par Martial MULINZI LUSHUGUSHU ULPGL - Licence 2014 |
I.1.2.1.2. L'inflation par les coûtsL'inflation par les coûts est la hausse du niveau général des prix qui procède d'une augmentation des coûts de production répercutée par les entreprises sur leurs prix de vente. L'augmentation des coûts de production peut avoir plusieurs causes : Il peut s'agir d'une inflation importée découlant d'une hausse des prix mondiaux (prix du pétrole se traduisant par l'augmentation des prix moyens frontières) ou des conséquences d'une dévaluation en régime des changes fixes ou d'une dépréciation en régime des changes flottants. Cette situation peut provoquer une modification des prix du carburant à la pompe. Il peut s'agir aussi d'une hausse des revenus des facteurs de production plus rapide que les gains de productivité en cas par exemple de hausse excessive des salaires. Dans l'inflation par les coûts, la causalité peut aller des prix (taux de change, prix du carburant, tarifs urbains) à la monnaie via les augmentations des dépenses tant de rémunération que de fonctionnement aboutissant au financement monétaire. I.1.2.1.3. L'inflation StructurelleCe courant retient une série de distorsions et de goulets d'étranglement qui sont susceptibles d'enclencher le mouvement de hausse du niveau général des prix. Distorsions du commerce extérieur, difficultés liés aux voies de communication ou en matière d'évacuation des produits, la raréfaction des devises requises pour l'importation des produits de première nécessité et les pénuries qui s'ensuivent, le déséquilibre structurel sur les marchés de changes consistant à un excès permanent de la demande sur l'offre se répercutant in fine sur le marché des biens et des services. D'après le courant structuraliste : Ce sont les distorsions de l'économie qui sont à la base du processus de hausse du niveau général des prix ; L'expansion monétaire n'est qu'un élément permissif de cette hausse du niveau général des prix ; la causalité va du prix à la monnaie. La désarticulation de l'économie résultant des goulets d'étranglement et des ruptures de charge affecte la distribution équilibrée de l'offre des biens et services. Il en résulte des niveaux élevés d'invendus dans les zones de production et une insuffisance de l'offre (production vendue) et partant, un excès de la demande dans les zones de consommation. Si ces dernières se trouvent dans des villes-centres ou dans leur hinterland ou si ces zones sont en nombre plus important que celles de production, le résultat sera une augmentation du niveau général des prix. Synthèse des typologies a. i. La différence entre les trois types d'inflation c'est la non variabilité de la production pour l'inflation structurelle, ce qui induit à la représentation structurelle. ii. S'agissant de l'inflation par la demande, il se dégage une augmentation de la production résultant d'un excès de la demande agrégée par rapport à l'offre agrégée. iii. Concernant l'inflation par les coûts, l'on note une diminution de la production. b. Ressemblance pour les trois types d'inflation réside dans l'augmentation du niveau général des prix en d'autres termes, le dénominateur commun n'est rien d'autre que l'inflation. Observations finales De l'expression monétaire de l'inflation Il importe de noter que les trois types d'inflation (de la demande, par les coûts ou structurelles) ont en commun le fait que leur expression est monétaire. En d'autres termes, les coûts sont exprimés en monnaie, l'expansion de la demande globale en monnaie et les déficiences structurelles apparaissent sous forme de déséquilibre monétaire. Toutes ces explications n'emportent inflation qu'à condition d'un minimum d'expansion monétaire. Lorsque l'expansion monétaire est nulle, l'expression des coûts, de la demande ou des déficiences structurelles sous forme d'inflation est difficile voire impossible. Il y a plus transfert des coûts, des revenus ou des déséquilibres comme dans un système des vases communicants. C'est pourquoi, MILTON FRIEDMAN estime que l'inflation est partout et toujours un phénomène monétaire. Cette position extrême est à nuancer : l'inflation est partout et toujours, non pas un phénomène monétaire, mais plutôt un phénomène de l'économie monétaire16(*). En effet, en économie monétaire, il n'y a pas que l'inflation par la demande d'origine monétaire mais aussi d'origine réelle, l'inflation de la demande d'origine non monétaire, l'inflation par les coûts et l'inflation structurelle même si par ailleurs leur expression est monétaire. Des conséquences a) En cas de hausse du niveau général des prix, la valeur de la monnaie diminue et la quantité des biens et services qu'elle permet d'acquérir baisse aussi : Par ailleurs, la hausse du niveau général des prix s'accompagne d'une modification de la répartition des revenus et des patrimoines : la valeur réelle des actifs immobiliers (terre et construction), de certains actifs réels tels que les équipements, les meubles anciens, les actions se conserve. Par contre, les actifs financiers ou les actifs monétaires, lorsqu'ils ne sont pas indexés, voient leur valeur réelle se réduire. En outre, les prix ont une influence négative sur les salaires et les retraites en valeur réelle ainsi que sur les intérêts et loyers. Par contre, les débiteurs voient leurs dettes allégées en valeur réelle. Ainsi les entreprises paient des salaires et des intérêts qui augmentent moins vite que les prix et remboursent des prêts dont la charge réelle s'allège avec l'inflation. Cette dernière perturbe les relations sociales. Elle apparaît comme un phénomène d'exploitation déguisée des catégories touchant les revenus fixes : rentiers, retraités, salariés. Enfin, l'inflation provoque le détournement des activités productives vers des opérations spéculatives : Ainsi, l'inflation, surtout lorsqu'elle est accélérée, apparaît comme une cause de blocage de la croissance de l'activité économique. b) En cas de baisse du niveau général des prix, la valeur de la monnaie augmente et la quantité des biens et services qu'elle permet de procurer va aussi dans le même sens. Toutefois, la baisse des prix s'accompagne d'une réduction des recettes d'exploitation des entreprises, lesquelles seront amenées à diminuer leurs effectifs. De ce fait, la baisse du niveau général des prix s'accompagne souvent d'une baisse d'emploi ou d'une augmentation du chômage. En définitive, l'inflation et la déflation sont préjudiciables à l'activité économique. D'où l'importance de la stabilité du niveau général des prix. * 16N-G. MANKIW, Principes de l'économie, Ed. Economica, Paris, 1998, P.764 |
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