II-2. EPIDEMIOLOGIE :
II-2.1. Fréquence : La malnutrition reste et
demeure un problème de santé publique. En Guinée, un
enfant sur dix souffre de malnutrition aigue et un sur trois souffre de
malnutrition chronique [28].
Au Niger, selon EDS II 2005 :
· 16% des enfants âgés de 0
à 5 ans souffrent de malnutrition chronique (retard de croissance) dont
5% sont sévères ;
· 8% de malnutrition aigue (émaciation)
dont 1% sont sévères [44].
Au Mali en 2001 selon EDS III, le taux global de
malnutrition pour les enfants de 0 à 59 mois était de 38,2%. Dans
les régions du Nord (Tombouctou, Gao, Kidal), 40% des enfants de moins
de 5 ans
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LAMAH Véronique, NINAMOU Nèmanan Richard.
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aigue sévère sans complications médicales dans
les préfectures de N'Zérékoré, Lola, Beyla,
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accusaient un retard de croissance, 16% souffraient
d'émaciation et 38% d'insuffisance pondérale [1].
Au Burkina Faso, en 2003, 37,7% des enfants de moins
de 5 ans souffraient d'insuffisance pondérale, dont 13,7% d'insuffisance
pondérale sévère ; 18,6% des moins de 5 ans étaient
en malnutrition aigue dont 5,1% en MAS [13].
Au Madagascar, Razanamparany rapporte des taux de 50
à 60% de malnutris modérés et 4 à 5 % de grave chez
les consultants des centres de protection maternelle et infantile ; en milieu
hospitalier, 68 à 74% des enfants de 0 à 4 ans sont atteints de
MAM et 22% de MAS [6].
Au Sénégal plus
précisément à Kaolack de 1988 à 1992 les
malnutritions protéino- énergétiques représentent
20,19% des hospitalisations avec une prédominance du marasme (59,68%
contre 12,83% de Kwashiorkor) et du sexe masculin (57%). La tranche d'âge
la plus touchée est la 2ème Année de vie
(62,33%) et le taux de réhabilitation est de 79,5% après une
durée moyenne d'hospitalisation de 15 jours #177;3 [5].
En Guinée, à l'INSE, structure de
référence, les enfants malnutris sont pris en charge à
nutritionnelle a base de laits thérapeutiques F75 et F100 avec d'autres
aliments de compléments et une prise en charge médicale selon le
protocole national de PEC.
D'autre part, la lutte contre la malnutrition se fait par
l'éducation nutritionnelle des mères ou personnes accompagnants
à la préparation des recettes alimentaires par l'équipe de
CNS.
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En 2008, selon DIANE N. et coll., le nombre total
d'hospitalisation de Janvier 2003 à Décembre 2005 était de
2958 dont 750 malnutris sévères soit 25,35% et occupait le
premier rang, le sexe dominant était le sexe masculin (54,8%) contre
45,2% du sexe féminin [11].
II-2.2. Age : La tranche d'âge la plus
touchée est la deuxième année de vie (12-23 mois) [11 ; 23
; 36]
II-2.3. Sexe : Les enfants de sexe masculin sont les
plus touchés par la malnutrition [2; 5; 13 ; 22].
II-2.4. Facteurs favorisants [26; 27]: Ce sont des
perturbations nutritionnelles, socio-éducatives et culturelles. On
distingue plusieurs types de facteurs de risque de la malnutrition
:
v Facteurs liés à la santé de la
mère et de l'enfant :
- Grossesses rapprochées : les grossesses
rapprochées aggravent l'état nutritionnel de la mère,
elles entraînent l'arrêt précoce et total de l'allaitement
maternel et exposent l'enfant à la malnutrition.
- Grossesses nombreuses et
répétées : le risque est presque deux fois plus
élevé chez les enfants nés dans les familles comportant
quatre enfants ou d'avantage que celles qui comptent un à
trois.
- Prématurité : accroît les
besoins caloriques alors que l'enfant est plus difficile à nourrir. Elle
joue un rôle favorisant incontestable.
- Le faible poids s'explique essentiellement par un
retard de croissance intra-utérine dû à une sous
alimentation in utero dont les causes essentielles sont la petite taille
maternelle, les carences nutritionnelles pendant la grossesse et, peut
être l'anémie.
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- Infections : toute infection chez l'enfant
entraîne une perte d'appétit qui restreint les apports
nutritionnels et un cercle vicieux s'installe :
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a malnutrition amoindrit la capacité du corps
à résister aux infections.
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es infections provoquent la perte d'appétit,
une malabsorption des nutriments ainsi que des troubles du métabolisme
et comportement. Ces derniers à leur tour accroissent les besoins du
corps en nutriments, ce qui influence les modes d'alimentation des enfants et
les manières dont ils sont soignés.
Infection Malnutrition
- Faible couverture sanitaire et vaccinale : l'absence
de surveillance sanitaire et nutritionnelle empêche le dépistage
des malnutris débutants et traitement des pathologies parfois banales
qui vont précipiter ou aggraver ces malnutritions. A cela s'ajoute le
non respect de la vaccination contre certaines
épidémies.
v Facteurs socioculturels :
- mauvaise pratique de l'allaitement maternel : les
ruptures avec la tradition augmente la fréquence de ces passages
à l'allaitement artificiel. Cependant l'allaitement maternel a des
avantages tant chez l'enfant que chez la mère : le lait maternel est de
très loin le meilleur aliment du nourrisson, il contient des
éléments nutritifs dans les proportions appropriées et des
anticorps tels les IgG qui luttent contre les agressions microbiennes, il est
de très loin le meilleur marché, la lactation est relativement
contraceptive. L'observation stricte de toutes les mesures d'asepsie que
suppose
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l'allaitement artificiel est mal adaptée aux
moyens des familles. Un surdosage en lait entraîne une diarrhée et
peut entraîner une malnutrition, un sous dosage entraîne à
tous les coups une malnutrition.
- publicité abusive sur certains produits
diététiques : qui incite les mères à abandonner
l'allaitement maternel au profit de ces produits.
- L'analphabétisme ou la méconnaissance
des besoins de l'enfant : les mères n'ont aucune information sur les
valeurs nutritives des aliments pour leurs enfants, ce qui explique en partie
la non diversification alimentaire.
v Facteurs liés à
l'insécurité alimentaire : la cause essentielle de la
malnutrition chez l'enfant est la divergence entre les besoins et les apports
nutritionnels réels : disponibilité et accessibilité
limitée.
v Facteurs psychoaffectifs : Au niveau que l'on peut
qualifier d'intermédiaire, les soins maternels pour l'enfant, à
la fois physique et socio-affectif, ont aussi un impact nutritionnel important.
Pour nourrir, il faut du lait et une mère, du lait et des mots, du lait
et des représentations, du lait et des pensées qui nous relient
aux autres. Les enfants se nourrissent de lait, d'affects, de lien et
d'imaginaire.
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