III.3.9. Limites de l'étude :
- Non dépistage du VIH chez les enfants malnutris
sévères ;
- Non prise en compte des enfants ruraux,
- Insuffisance de liaison entre les CNS, CNA et
CNT.
III.3.10. Considération éthique :
Les données ont été
collectées de façon individuelle avec l'accord des
parents.
III.3.11. Analyse des données :
L'analyse statistique des données
collectées a été effectuée grâce aux
logiciels épi info version 2003 et Excel.
Les résultats obtenus ont été
présentés sous forme de tableaux et graphiques puis
commentés, discutés et comparés aux données
actuelles de la littérature.
La saisie a été réalisée
à l'aide du Logiciel Microsoft Word et les graphiques à l'aide de
l'Excel.
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Wèrèba, DELAMOU Kolkol Léontine,
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aigue sévère sans complications médicales dans
les préfectures de N'Zérékoré, Lola, Beyla,
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aigue sévère sans complications médicales dans
les préfectures de N'Zérékoré, Lola, Beyla,
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Tableau I : Répartition des enfants malnutris
dépistés pour MAS par préfecture
Préfecture
|
|
Malnutrition sévère
|
|
Total
|
Sans Avec
complications complications
médicales médicales
|
Nombre
|
% Nombre
|
%
|
N'Nzérékoré
|
258
|
97,36
|
7
|
2,64
|
265
|
Lola
|
113
|
97,41
|
3
|
2,59
|
116
|
Beyla
|
190
|
97,94
|
4
|
2,06
|
194
|
Macenta
|
345
|
98,57
|
5
|
1,43
|
350
|
Guéckédou
|
526
|
99,25
|
4
|
0,75
|
530
|
Total
|
1432
|
98,42
|
23
|
0,02
|
1455
|
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Sexe ratio = 1,22
Figure 1 : Répartition en fonction du
sexe
6%11 12 - 23 24 - 35 36 - 59
Figure 2 : Répartition par tranche
d'âge
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Figure 3 : Répartition selon le mois Tableau II :
Répartition en fonction de la provenance
Provenance Nombre Pourcentage
Zone rurale 358 25
Total 1432 100
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aigue sévère sans complications médicales dans
les préfectures de N'Zérékoré, Lola, Beyla,
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Tableau III : Répartition selon le mode de
dépistage
Mode de dépistage Nombre Pourcentage
Actif 300 21
Total 1432 100
Tableau IV : Répartition des patients par
tranche d'âge selon qu'ils aient reçu ou non un
complément alimentaire
Age (mois)
|
|
Complément alimentaire
Oui Non
|
|
|
Nbre
|
%
|
Nbre
|
%
|
6%11
|
345
|
94,37
|
20
|
5,63
|
12%23
24 %35
|
742
240
|
100
100
|
0
0
|
0
0
|
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aigue sévère sans complications médicales dans
les préfectures de N'Zérékoré, Lola, Beyla,
Macenta et Guéckédou 2008
36 %59 105 100 0 0
Tableau V : Répartition selon le type
d'admission
Type d'admission Nombre Pourcentage
Rechute 11 0,77
Réadmission 2 0,14
Transfert de 3 0,21
Total 1432 100
Guéris 1143
Abandons 104
Décédés 9
Inconnus 11
Non répondant 5
Transfert médical 2
Transferts vers CNT 15
Total 1289
88,67 8,07 0,70 0,85 0,39 0,16 1,16 100
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aigue sévère sans complications médicales dans
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Tableau VI : Répartition selon le type de sortie
du programme
Type de sortie Nombre Pourcentage
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Tableau VII : Moyenne des gains de poids des
guéris
P/T
|
|
Gain de poids
|
|
Nombre
|
Moyenne
|
Pourcentage
|
= 60 %
|
105
|
20,0
|
2,4
|
] 60%70 [
Total
|
1038
1143
|
18,5
20,5
|
2,6
4,4
|
Tableau VIII: Répartition des guéris en
fonction de la durée de
|
séjour
|
|
|
Durée de séjour
|
Nombre
|
Pourcentage Moyenne
|
<4 semaines
|
1001
|
87,6
|
28 #177; 7 JOURS
|
=4 semaines Total
|
142
1143
|
12,4
100
|
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sévère sans complications médicales
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Tableau IX : Répartition des décès
par tranche d'âge
Tranche d'âge Nombre Pourcentage
6%11 mois 2 22,22
24%35 mois 2 22,22
36%59 mois 0 0
Total 9 100
Tableau X : Répartition des décès en
fonction du P/T
P/T Nombre %
= 60 7 78
] 60%70[ 2 22
Total 9 100
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sévère sans complications médicales
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|
CHAPITRE IV :
DISCUSSION ET
COMMENTAIRES
|
|
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Prise en charge en ambulatoire de la malnutrition aigue
sévère sans complications médicales
dans les préfectures de N'Zérékoré,
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Durant notre période d'étude allant du 01 Mars au
31 Août 2008, nous avions enregistré 1455 enfants malnutris dont
23 avec complications médicales qui furent référés
aux CNT ou services de Pédiatrie pour une PEC. L'étude s'est
portée sur les cas sans complications médicales donc un total de
1432 enfants (Tableau I). Au terme de cette étude, 1282 malnutris
étaient sortis du programme et 143 y étaient restés.
Sexe (Figure 1)
Dans notre étude, nous avons enregistré 45% de
fille contre 55% de garçon avec un sexe ration égal à
1,22.
Cette prédominance a été retrouvée
dans d'autres études :
Diane N. dans son étude à l'INSE en 2008 a
trouvé 45,2% de fille contre 54,8% garçon [16].
Mohamed Kéita [26] dans sa thèse de doctorat
trouve 63,7% des enfants de sexe masculin avec un sexe ratio=1,75.
Badji M.L. et coll. [5] à l'hôpital
régional de Kaolack au Sénégal en 2000 ont fait le
même constat avec 57% de prédominance masculine.
Donnen P. et coll. [19] ont noté une
prédominance masculine (54,4%) sur les 1322 enfants admis.
Par contre, d'autres auteurs ont trouvé une
prédominance féminine. Ancel P. et coll. en 2002 au Burkina Faso
dans la province de Boulkiemde ont rapporté 52,2% de sexe féminin
[3].
Aguet V.D et coll. [2] dans leur série au Bénin
dans le département de Mono en 1998 ont noté une
prédominance féminine (51,5%).
Malgré cette prédominance masculine notée
au cours de notre étude, nous n'avons trouvé nulle part dans la
littérature où il est admis que le sexe a une influence sur la
survenue de la malnutrition.
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sévère sans complications médicales
dans les préfectures de N'Zérékoré,
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Il est utilisé simplement pour indiquer la population
des enfants du sexe masculin touchés par la malnutrition par rapport
à ceux du sexe contraire.
Âge (Figure 2)
Il ressort de notre étude que la fréquence
élevée de malnutrition a été notée dans la
tranche d'âge de 12?23 mois soit 51,82%. La moyenne d'âge
était de 23 mois.
Cette fréquence de la malnutrition à cette
tranche d'âge est courante dans la littérature.
Diane N. dans sa thèse de doctorat en médecine
à l'INSE en 2008 a trouvé que la tranche d'âge de 12?23
mois était la plus touchée [16]. Aussi, Kéita Mohamed dans
sa thèse de doctorat note que la tranche d'âge la plus
touchée était de 12 à 23 mois soit 35,61% [26].
Donnen P. et coll. [19] au CREN à Ouagadougou au
Burkina Faso en 2003 ont trouvé que la tranche d'âge la plus
touchée est celle de 12?23 mois (49,3%).
Le pic de malnutrition dans la tranche d'âge de 12
à 23 mois s'explique par un certain nombre de paramètres
notamment les mauvaises pratiques alimentaires, de l'ablactation et du sevrage
qui constituent des facteurs favorisant sa survenue.
Admission selon le mois (Figure 3)
Pour la période du 01 Mars au 31 Août 2008, nous
avons admis 1432 enfants malnutris; le maximum d'admission était
observé au mois d'Avril avec 416 malnutris soit 29,05%.
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Prise en charge en ambulatoire de la malnutrition aigue
sévère sans complications médicales
dans les préfectures de N'Zérékoré,
Lola, Beyla, Macenta et Guéckédou. 2008
Cette affluence des malnutris à cette période
s'expliquerait par l'impact de la sensibilisation et de la mobilisation
communautaire sur ce nouveau programme car les parents ont trouvé cela
très bénéfique. Par contre, le faible taux d'admission a
été noté au mois de Juillet avec 129 cas : ce serait
dû à la forte pluviométrie et aux travaux champêtres
qui empêchaient l'accompagnant de venir au CNA.
Provenance (Tableau II)
Dans cette étude, 75% des malnutris viennent de la zone
urbaine et 25% de la zone rurale soit un enfant sur quatre.
Nos résultats sont superposables à ceux de
l'EDSG III qui décèle 38% de la zone urbaine et 18% de la zone
rurale 128].
Nos constatations sont contraires à celles de
Kéita Mohamed dans sa thèse de doctorat au service de
Pédiatrie de l'hôpital régional de Kindia qui trouve que
43,8% des enfants venaient de la zone urbaine contre 56,2% de la zone rurale
126].
Elles sont aussi contraires à celles de Badji M.L. et
coll. 15] qui trouvent 60,83% de la zone rurale contre 32,33% de la zone
périurbaine.
L'impact des événements tragiques de Janvier/
Février 2007 sur l'état nutritionnel des enfants en zone urbaine,
la proximité des CNA installés dans les CSU et le taux
d'urbanisation élevé pourraient expliquer cet état de
fait. Cependant, le faible taux de malnutris venant de la zone rurale n'est pas
négligé et nécessite une réponse en y installant
des CNA.
Mode de dépistage (Tableau III)
Il ressort de cette étude que la plupart des enfants
(79%) étaient directement dépistés dans les centres de
santé (dépistage passif). Ceci
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sévère sans complications médicales
dans les préfectures de N'Zérékoré,
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s'explique par le fait que ces enfants ont été
soit orientés par les postes de santé, soit par les ONG telles
que ACF, Mutuelles de santé ou les personnes ressources dans la zone
(chefs de quartiers, personnel de santé) soit par l'expérience
positive d'une mère ayant déjà
bénéficié du programme.
Complément alimentaire par tranche d'âge (Tableau
IV)
Dans cette étude, seulement 94,37% des enfants de 6?11
mois ont reçu un complément alimentaire introduit tardivement.
L'incidence de la malnutrition à cette tranche d'âge pourrait
expliquer cet état de fait.
Type d'admission (Tableau V)
Parmi les 1432 enfants admis, 98,88 % étaient des
nouveaux admis, 0,77% ont rechutés, 0,14% ont été
réadmis et 0,21% ont été transférés d'un
CNT/ Pédiatrie.
Les transférés dans les CNT étaient les
enfants malnutris avec complications médicales ; mais malheureusement
sur les 15 référés seulement 3 soit 0,21% sont revenus
pour continuer le programme. Ceci s'expliquerait d'une part par le refus des
parents pour la référence et d'autre part par le non respect des
contre? références des CNT.
Les rechutes seraient dues au milieu ambiant où
l'enfant est de nouveau confronté à un certain nombre de
paramètres qui ressurgissent et empêchent la poursuite d'une
croissance pondérale puisque les enfants sortis guéris
n'étaient pas suivis en CNS.
MUTOMBO T. [31] a démontré l'influence
négative d'une famille élargie: la morbidité et la
mortalité étant directement proportionnelles à la
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sévère sans complications médicales
dans les préfectures de N'Zérékoré,
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grandeur de la famille. Un niveau socio-économique
élevé permet une meilleure réhabilitation.
Type de sortie du programme (Tableau VI)
Au terme de notre étude, sur les 1289 enfants sortis du
programme, nous avons noté les résultats suivants:
· Taux de guérison =88,67 %,
· Taux d'abandon =8,07 %,
· Taux de décès =0,70 %,
· Taux d'inconnu =0,85 %,
· Taux de non répondant = 0,39 %
· Taux de transfert médical = 0,16 %
· Taux de transfert vers un CNT/Pédiatrie =1,16
%.
Ces taux sont acceptables selon les références des
principaux indicateurs du projet sphère qui sont Taux de guérison
>75% ; Taux décès <10% ; Taux abandon <15%. [21]
Le taux de guérison noté
dans cette étude est comparable celui de MSF dans un programme
nutritionnel dans la région de Maradi au Niger [3k] qui a trouvé
en 2005 un taux de guérison égal à 91,13 %.
Ce taux est meilleur à celui de Mamoudou Sangaré
dans sa thèse à l'INSE en 2007 qui a trouvé un TG=69,53%
[36].
Badji M.L. et coll. en 2000 à l'Hôpital
Régional de Kaolack [5] qui ont trouvé 79,5% de guéris.
Ce taux élevé de guérison dans notre
étude par rapport aux autres s'explique par la bonne PEC, les
séances d'éducation nutritionnelle et la haute valeur
énergétique du Plumpy'nut(c).
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sévère sans complications médicales
dans les préfectures de
N'Zérékoré, Lola, Beyla, Macenta et
Guéckédou. 2008
Il faut noter que dans notre étude, cette
guérison a été marquée par une amélioration
très nette de l'état clinique des patients ayant atteints leur
poids cible à la sortie.
Le taux de mortalité trouvé
dans notre étude était de 0,7%.
Ce taux bas de mortalité est l'un des avantages
du CNA car les enfants sont dépistés à temps avant
l'apparition des complications potentiellement mortelles.
Nos constatations recoupent celles de MSF dans un CNA
[33] dans la région de Maradi au Niger qui a trouvé un taux de
mortalité égale à 3,3 % pour 34.741 admis.
Le taux d'abandon (8,07%) trouvé est
inférieur à celui trouvé par MSF en Somalie en 2006 (29,9
%) [34]. Ceci s'expliquerait par le fait que les mères aient
accordé assez d'importance à ce programme vu qu'elles pouvaient
amener leurs enfants au CNA tout en s'occupant de leurs travaux
ménagers. Aussi parce que quelques agents de santé effectuaient
des visites à domicile pour les encourager à continuer le
programme. Ces quelques cas d'abandon que nous avions noté
étaient dûs pour la plus part au fait que les parents attribuent
la malnutrition á certaines maladies.
Le taux d'inconnu (0,85%) était
dû au fait que les enfants venant des zones rurales ne pouvaient pas
bénéficier de VAD à cause de la distance et de
l'inaccessibilité.
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Prise en charge en ambulatoire de la malnutrition aigue
sévère sans complications médicales
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Le taux de non répondants (0,39%)
pourrait s'expliquer par le fait que la ration de Plumpy'nut destinée
à l'unique malnutri était partagée avec les autres membres
de la famille.
Gain de poids moyen (Tableau VII)
Le gain de poids moyen journalier obtenu était
de 20,5 #177; 4,4 g/Kg/J. Nous avons constaté que plus les enfants
avaient un P/T< 60% plus ils récupéraient
rapidement.
Ce gain de poids est supérieur aux normes
exigées par l'OMS comprises entre 10-15g/kg/j [37] et acceptable selon
le Projet Sphère (= 8g/kg/j).
Donnen P. et coll. [19] ont trouvé dans un CREN
(CNA) urbain au Burkina Faso en 2007 un gain de poids égal à 11,
73 g/kg/j pour les enfants qui avaient un P/T < 60%.
Le gain de poids élevé obtenu dans notre
programme s'expliquerait par le fait que la plupart des enfants avait un bon
appétit et que nous avions utilisé un produit
thérapeutique très énergétique et riche en
nutriments essentiels.
Durée de séjour des guéris (Tableau
VIII)
Il ressort de cette étude que la durée
moyenne de séjour est de 28 #177; 7 jours pour tous les guéris et
que 87,6% des enfants guéris ont fait moins de 4 semaines dans le
programme et 12,4 % plus de 4 semaines.
Nos résultats sont conformes aux normes de
l'OMS qui accepte une durée de séjour inférieure à
4 semaines.
Les longs séjours s'expliqueraient par le fait
que les parents consommaient les Plumpy'nut(c) destinés aux seuls
malnutris et/ou ne
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respectaient pas les rendez-vous hebdomadaire, ce qui, par
conséquent, prolongeaient la durée de séjour dans le
programme. Ceci n'est pas vraiment un problème alarmant pour un
programme individuel puisque les patients sont traités à
domicile.
Décès en fonction de l'âge et du P/T
(Tableaux IX et X)
Nous avions remarqué que le risque de décès
était plus important chez les enfants dans la tranche d'âge de
12-23 mois (55,56%).
Cette mortalité à cette tranche d'âge doit
interpeller l'attention des autorités à promouvoir les meilleures
pratiques d'alimentation de complément pour tous les enfants
âgés de plus de 6 mois.
Les enfants qui avaient un indice P/T < 60% (0,55%)
présentaient un risque accru de décès.
CONCLUSION
Prise en charge en ambulatoire de la malnutrition aigue
sévère sans complications médicales
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Prise en charge en ambulatoire de la malnutrition aigue
sévère sans complications médicales
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En somme, nous pouvons affirmer que la PEC en ambulatoire des
enfants sévèrement malnutris donne de bons résultats,
notamment, l'amélioration du taux de guérison, et par
conséquent, la diminution du taux de mortalité.
Nous avons dépisté 1455 enfants malnutris du 01
Mars au 31 Août
2008 dont 1432 étaient admis dans le programme:
i La tranche d'âge la plus touchée était de
12?23 mois soit
48,32%,avec une moyenne de 23 mois;
i Le sexe masculin était prédominant avec 55 % ;
i Environ un tiers des enfants (25%) venait de la zone rurale.
i La prise en charge était médicale et
psychoaffective.
Au terme de cette étude, 1282 malnutris étaient
sortis du
programme et 143 y étaient restés. Nous avions
obtenu les résultats
suivants avec les sortants:
taux de guérison 88,67 % après une durée
moyenne de séjour de 28
jours #177; 7,
taux d'abandon 8,07 %,
taux de décès 0,70 %,
taux de transfert médical 0,16%,
taux de transfert vers un CNT/Pédiatrie 1,16 %.
Le gain pondéral moyen journalier obtenu est de 20,5 #177;
4,4 g/Kg/J.
Lorsque cette PEC en ambulatoire s'associe à une
éducation nutritionnelle et à une surveillance de l'état
nutritionnel au cours des consultations de routine, elle a l'avantage d'assurer
une meilleure
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Prise en charge en ambulatoire de la malnutrition aigue
sévère sans complications médicales
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compliance au traitement et d'induire un rattrapage progressif
de la croissance staturo-pondérale et du statut vaccinal.
La PEC en ambulatoire (CNA) était confrontée
â un certain nombre de difficultés dont la non
fonctionnalité des CNT pour la référence des cas avec
complications.
Etant donné que de nombreux enfants sont atteints
à la fois de malnutrition aigue sévère et du VIH/SIDA,
notamment dans les régions défavorisées, il est essentiel
que des liens étroits existent entre la PEC en ambulatoire de la MAS et
les programmes de lutte contre le SIDA. Par ailleurs, il est important de
mettre des CNA en zone rurale à proximité des domiciles et de
faciliter la production locale d'ATPE dans la communauté et d'entamer au
niveau national la réflexion sur l'organisation de la prévention,
dont notamment l'implication de la communauté dans les activités
de PEC précoces et de suivi de la malnutrition. Il reste important de
lier très clairement les deux approches et de les rendre
complémentaires. Les défis sont énormes, mais les
réflexions permettront d'évaluer les besoins pour une
amélioration de la PEC en ambulatoire de la MAS et de prendre des
dispositions au niveau du système de santé pour garantir la
durabilité de ce programme très capital pour atteindre le premier
Objectif du Millénaire pour le développement (OMD).
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