IV. CONTEXTE SCIENTIFIQUE DE L'ÉTUDE
L'élaboration d'une revue de la littérature n'a
pas été aisée. En dépit de la diversité de
références bibliographiques traitant de la question de risques
naturels de façon générale, les ouvrages examinant la
problématique de risques naturels dans les zones périurbaines de
Yaoundé n'étaient pas faciles à trouver. Toutefois, la
diversité des documents que nous avons parcourus à l'instar
d'ouvrages généraux, des thèses, des articles, des revues,
des mémoires, nous a permis de faire le tour de la question des risques
en milieu urbain. La teneur de cette recherche documentaire tient autour de 5
principales approches :
IV.1. L'approche de la description morphologique de la
ville de Yaoundé
Kuété (1977),
dans sa thèse de doctorat, a largement décrit le massif de
Yaoundé en présentant sa morphologie, les origines de
matériaux qui le constitue, l'âge du sous-bassement du relief qui
le constitue, et la nature des différents types de roches qui le
constituent.
Cette description du site Yaoundé est également
présentée par Abah (1974) dans son
mémoire de maitrise, où le milieu physique de Yaoundé est
mis en relief, dans tous ses aspects physiques.
Franqueville (1984) Yaoundé :
construire une ville, met en relief les caractéristiques, à
la fois physiques, démographiques (croissance spatiale et urbaine de la
ville). Cet auteur décrit la ville de Yaoundé dans tous ses
aspects, en particulier les rythmes d'évolution du tissu urbain et
l'extension spatiale des quartiers, ainsi que les conséquences d'une
telle croissance démographique, dont la principale est sans doute
l'occupation des zones à risques telles que les bas-fonds
marécageux et les flancs des montagnes de la zone périurbaine de
Yaoundé.
![](Exposition-aux-risques-morpho-hydrologiques-dans-deux-secteurs-periurbains-de-la-ville-de-Yaounde3.png)
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Figure 1 : Carte de la localisation de la zone
d'étude
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![](Exposition-aux-risques-morpho-hydrologiques-dans-deux-secteurs-periurbains-de-la-ville-de-Yaounde4.png)
Figure 2 : Localisation des quartiers à
l'étude dans la commune d'arrondissement de Yaoundé
VIème
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IV.2. L'approche de la caractérisation des risques
naturels en milieu urbain
Bonvallot (1984) : Glissement de terrain
et aménagement du milieu naturel dans une montagne
méditerranéenne humide, dans son mémoire pour
l'ORSTOM, présentait les glissement de terrain en milieu
méditerranéen, en insistant sur les stratégies et les
méthodes d'aménagement des zones de montagnes. Il souligne les
difficultés liées à l'aménagement des sites de
montagnes et propose donc un guide pratique sur les types d'aménagement
à promouvoir en montagne, ainsi que les méthodes
d'aménagement de ces espaces azonaux sensibles.
Flageollet (1989) dans : Les mouvements
de terrain et leur prévention, décrit l'ensemble de
mouvements de terrain et leurs caractéristiques, les conditions de
genèse, et les méthodes de prévention avec des exemples de
cas pris sur le territoire français. Il dresse en effet une typologie
des mouvements de terrain, mais présente surtout leurs
caractéristiques respectives et les conditions de genèse, avec
une mention sur quelques méthodes de gestion et de prévention de
ces types de risques naturels.
Tchotsoua (1993) dans sa thèse de
doctorat abordait déjà la question de risques d'érosion et
des contraintes d'aménagement dans le Mfoundi. À cet effet, il
présente dans cette dernière, les causes, et les
mécanismes de l'érosion hydrique dans la ville de Yaoundé
et les conséquences probables liées à la persistance de
l'érosion.
Tchotsoua (1993) dans son article
intitulé : Risque d'éboulement de blocs rocheux sur les
versants des monts orientaux du massif de Yaoundé : cas des monts
Oyomabang et Mvog-Bétsi, publié dans la revue de
géographie du Cameroun, décrivait les risques d'éboulement
sur les versants. Il précisait alors que la pression anthropique sur ces
versants favorisait le décompactage du substrat,
accélérant le processus d'érosion et les chutes de blocs
rocheux sur les versants.
D'Ercole (1994), présentait dans un de
ses articles sur les risques3, les facteurs qui expliquent la
vulnérabilité des populations urbaines et des
sociétés urbaines aux risques. En 19964, cet
auteur décrivait les méthodes d'analyse, d'évaluation et
de représentations
3D'Ercole R., (1994) : La
vulnérabilité des sociétés et des espaces
urbanisés : concepts, typologie, mode d'analyse, Revue de
Géographie Alpine, n° 4
4D'Ercole R., (1996.) :
Représentations cartographiques des facteurs de
vulnérabilité des populations exposées à une menace
volcanique. Application à la région du volcan Cotopaxi
(Equateur). Bulletin de l'Institut Français des études
andines, 25 (3), pp. 479-507.
5Pigeon P. (1996) : La gestion
des risques urbains in Risques naturels Risques de sociétés
Paris Economica 5162
12
cartographiques des facteurs de la
vulnérabilité, en prenant exemple des risques liés
à l'activité volcanique du Cotopaxi en Équateur.
Tchotsoua (1996) dans son article : Les
mouvements de terrain dans le département du Mfoundi au Cameroun,
publié dans les annales de la FALSH de Ngaoundéré,
caractérisait les mouvements de terrain dans la ville de Yaoundé
et les conséquences inhérentes, à ces mouvements de
terrain, ainsi la part des populations exposée aux risques de mouvements
de terrain dans la ville.
Cet auteur dans une communication intitulée : «
Risques morpho-hydrologiques en milieux Urbains et ruraux tropicaux :
cas de Yaoundé, Douala et de la vallée de la Bénoué
au Cameroun » présentée à Hanoi en 2007 sur
la Gestion intégrée des eaux et des sols. Ressources,
aménagements et risques en milieux ruraux et urbains,
établissait un bilan structurel et humain des risques. Il signalait
que: « Environs 4 000 habitations sont dans cette situation dans la
ville de Yaoundé ». Aujourd'hui il convient de préciser
que ce chiffre est largement dépassé.
Pigeon (1996), soulignait déjà
que « l'urbanisation ; c'est-à-dire le principal changement
dans le peuplement, peut être à l'origine des risques, qui sont
alors endogènes »5 ; L'aléa de ce point de
vue n'est donc plus extérieur mais bien interne. De ce qui
précède, on s'aperçoit bien évidement que les
risques en milieu urbain résultent de la conjonction des facteurs
liés à la fois au lieu physique et humain tel l'urbanisation
rapide et accélérée. (Tchotsoua 1994,
2007). C'est à juste valeur que ce dernier précise que :
« L'Homme en constitue de loin, le principal facteur » de la
genèse des risques d'inondations et de glissements de terrain.
Tchindjang et al (2001) dans leur article
intitulé : Risque d'inondation dans la vallée de Nyos,
présentent les facteurs à l'origine des inondations de la
vallée de Nyos, et offre dans leur article, une approche
systémique et multidimensionnelle de l'analyse du risque
d'inondation.
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