IV.3. Constructions de digues de protection
Aussi, pour répondre aux inondations incessantes, les
riverains entre autres de stratégies de protection et de
prévention, conscients du danger permanent, ont opté lors des
aménagements des habitations, à la construction dans le
même temps des digues de protection. Même si par défaut de
données précises sur la hauteur maximale des eaux dans le chenal
d'écoulement lors des épisodes orageux, ces digues sont parfois
débordées par les eaux qui envahissement les habitations.
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Photo 5: Digue de protection
(Cliché Fofack Mujia, Mai 2015)
Sur cette image, une digue de protection contre les
inondations. Cependant, il faut remarquer que cette digue qui fait plus de 2m,
est une solution efficace pour lutter contre les inondations. Mais l'absence de
données précises sur la probable hauteur des eaux dans le chenal
d'écoulement rend imprévisible et permanent la possibilité
d'inondations et d'envahissement des habitations riveraines de la digue en cas
d'épisodes orageux d'une durée importante et d'une
intensité similaire.
IV.4. Constructions des murs de soutènement
Pour faire face à la susceptibilité de
glissements de terrain et pour s'en prémunir, certains riverains dont
les conditions économiques le permettent ont érigé des
murs de soutènement (avec des pierres et du béton) afin de
retenir des grandes quantités de terrain dont la base a
été excavé pour des terrassements
pré-constructifs.
La remarque qu'il faut avancer ici est que cette
stratégie de prévention est ponctuelle, c'est-à-dire ne
concerne habituellement qu'une seule habitation ; d'autre part, il faut noter
que celle-ci n'est pas réaliser par toutes les habitations situés
sur les sites collinaires. De fait cette protection ponctuelle, si elle
empêche parfois les éboulements, ne saurait être une
solution de prévention des glissements de terrain parce que la
quantité de terrain impliqué dans un glissement de terrain est
nettement plus importante que celui d'un éboulement. Cette protection
ponctuelle ne résorberait pas le problème.
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Photo 6 : Murs de soutènement sur un
versant pentu (Cliché Fofack Mujia, Août 2012)
Sur cette photo, on a un exemple de mesure de
prévention des mouvements de terrain. Pour protéger sa demeure,
ce riverain dont l'habitation est située sur un versant pentu du mont
Akok-Ndoué a bâti un mur de soutènement en pierres.
IV.5. La résilience : une attitude partout
observée
« Capacité d'un système, une
communauté ou une société exposée aux risques, de
résister, d'absorber, d'accueillir, et de corriger les effets d'un
danger19 » la résilience est ici
caractéristique de la population étudiée dans la zone
à l'étude. Lors des entretiens menés sur le terrain avec
les riverains, d'aucuns ont laissés entrevoir dans leur propos
« savoir qu'ils sont installés sur une zone à risque
(inondations) » et affirment « vivre avec le risque
permanent ». L'acceptation et la perception du risque rappellent
constamment dans la mémoire des riverains, la nécessité de
vivre en alerte permanente quant à la susceptibilité aux
risques.
A côté des conditions socio-économiques
qui ne permettent guère à cette population de quitter ces espaces
à risques, celle-ci a décidé de vivre avec le risque et de
développer des stratégies lui permettant de continuer une
existence normale après la survenance du risque (inondations).
19 UNISDR (United Nations
International Strategy for Disaster Reduction)
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Au terme de l'analyse qui précède, dont
l'essence portait sur l'état des lieux du cadre législatif et
réglementaire, concernant la gestion et la prévention des risques
dans la zone à l'étude ainsi que les stratégies mis en
place par les populations riveraines pour s'en prémunir. Il convient de
relever qu'en dépit de la multiplicité,
l'hétérogénéité du cadre législatif
et réglementaire en matière de prévention des risques,
toutes les solutions ponctuelles et non durables mis en place par les
populations, la gestion et la prévention des risques ne sont
guère efficaces. L'exposition croissante des populations des secteurs
d'Akok-Ndoué et de Mvog-Betsi aux risques de mouvements de terrain et
aux inondations, met à nu la faiblesse de
l'opérationnalité de l'arsenal juridique qui entoure la gestion
et la prévention des risques dans la zone ainsi que des solutions
jusque-là expérimentés par les populations. Ceci se
manifeste entre autre par le laxisme dans l'application de textes
législatifs et réglementaires au niveau de l'autorité
communale ainsi qu'au niveau des populations concernées, l'absence de
cartographie efficiente des zones à risques au niveau de
l'autorité décentralisée, défaut de
disponibilité des données sur l'évolution de l'occupation
du sol dans l'arrondissement, etc. Aussi, l'absence de stratégies
opérationnelles concrètes et d'actions planifiées tant au
niveau de la communauté urbaine de Yaoundé, de la commune
d'arrondissement de Yaoundé VI que des populations, corroborent ce
constat. Cette situation contribue dans la pratique à accroitre
l'exposition des populations de ladite zone d'étude aux risques de
mouvements de terrain et d'inondations. De fait, d'autres stratégies
peuvent être expérimentées afin de garantir à court,
moyen et long terme, une réduction croissante de l'exposition des dites
populations aux risques sus-évoqués. En outre, l'approche de la
cartographie, apporte un pan de solution à la planification
préventive de l'urbanisation démesurée dans le but de
réduire l'exposition aux risques. L'ultime étape de ce travail de
recherche apporte une solution cartographique ainsi que quelques propositions
de stratégies en vue de réduire l'exposition aux risques.
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