III. DISCUSSIONS AUTOUR DE LA PERTINENCE DE LA GESTION
ET DE LA PRÉVENTION DES RISQUES
Il faut le dire ici, malgré la multiplicité des
textes législatifs et réglementaires qui entourent, la gestion et
la prévention des risques de façon générale au
Cameroun et plus spécifiquement dans la zone à l'étude qui
administrativement se situe dans la commune d'arrondissement de Yaoundé
6ème, il apparait au terme de notre recherche que cette
gestion ou alors la prévention des risques de mouvements de terrain et
d'inondations est loin d'être efficace. La récurrence des
inondations dans la zone en saison des pluies, soulève en permanence, le
débat sur l'applicabilité et l'application des textes
législatifs et réglementaires.
III.1. Le laxisme dans l'application des textes
législatifs et réglementaires
L'une des tares qui contribuent à l'exposition
croissante des populations aux risques d'inondations et mouvements de terrain
la zone à l'étude, demeure le laxisme dans l'application au
niveau communal des textes législatifs et réglementaires. Dans la
mesure où plusieurs textes légiférant l'urbanisme et en
particulier la constructibilité des sites ont été mis en
place. Toutefois, il faut le préciser qu'ils ne sont guère
appliqués dans la zone. Ceci à cause du laxisme de
l'autorité communal dans bien de cas. La photo 3
illustre ce cas de figure. On aperçoit une bâtisse,
premièrement sur un site collinaire à risques, qui est
marqué de l'inscription « A démolir ».
Inscription qui a été porté le 16/12/2010 mais
malheureusement, cette décision de démolition n'a jamais
été exécuté, pour des raisons que nous ignorons
jusqu'ici. De plus, la construction sur de sites à risques, requiert
selon la loi d'urbanisme de 2004, des autorisations spéciales, et doit
être précédée des études géotechniques
spécifiques mais surtout doit respecter des règles
précises en termes de matériaux de construction. Ce qui n'est le
cas de la bâtisse sur la photo. Ce constat est légion dans la
zone. Cela traduit ainsi d'un côté la complaisance de
l'autorité communale et la difficulté d'application des textes
législatifs dans la zone, qui est un front important d'urbanisation de
la ville de Yaoundé.
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Sur la photo A, on a en arrière
plan des versants complètement humanisés au quartiers Mvog-Betsi
et Mewoulou (Versants du mont Mvog-Betsi). Ce sont uniquement les affleurements
rocheux qui sont épargnés par les constructions à cause de
l'impossibilité d'y implanter les habitations. Sur la photo
B, les constructions humaines s'étendent jusqu'à plus de
850 m d'altitude sur le mont Akok-Ndoué. On s'aperçoit
également que c'est l'affleurement rocheux situé en
arrière plan qui a stoppé la progression anarchique des
habitations sur le versnt Sud-est . En outre ces espaces, faisant partie du
domaine classé d'utilité publique par le GUY et zones à
risques par la loi d'urbanisme de 2004, sont pris d'assaut par les
installations humaines au détriment des lois et des mesures
municipales.La couverture forestière a cependant presque totalement
disparue.
A
Affleurements rocheux au mont Mvog-Betsi
B
Affleurement rocheux sur le versant Sud-est du mont
Akok-Ndoué
Planche photo 9: Forte anthropisation des
versants des monts Akok-Ndoué et Mvog-Betsi (Clichés Fofack
Mujia Georges, Août 2012 et Juillet 2013)
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Sur cette photo, on aperçoit une bâtisse au
quartier Mewoulou II, qui porte une inscription de la commune
d'arrondissement de Yaoundé 6e suivante « CAY
6e A démolir 16.12.2010 ». Le 30 juillet 2013,
date de notre passage dans cette zone au cours de nos investigations de
terrain, Cette case n'avait pas encore été détruite, pas
sûr qu'elle le sera un jour. Cette situation qui s'observe dans bien de
cas, justifie de la passivité de la collectivité territoriale
décentralisée en charge de cette zone. Selon les dires du
propriétaire, cette inscription a été mise pour «
défaut de permis de bâtir » or la bâtisse se trouve
à plus de 800m d'altitude, logiquement une zone à risques, qui
est située dans le domaine déclaré d'utilité
publique de la CUY.
Photo 3 : Illustration du non-respect des
décisions de la commune de Yaoundé 6e
(Cliché Fofack Georges, Juillet 2013)
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