II.2. Du point de vue réglementaire
En plus de tout l'amalgame de structures à vocation
stratégique et l'arsenal juridico-législatif entourant la
question de gestion et de prévention des risques
précisément dans la ville de Yaoundé, il convient tout de
même de préciser ici que, la CUY n'est pas en restée en
marge des tentatives infructueuses de juguler cette problématique des
risques. Plusieurs mesures émanant de la CUY sont mises en oeuvre depuis
plus de trois décennies en vue de ralentir l'anthropisation des zones
dites « non aedificandi ». Parmi ces mesures, on note :
? L'installation des plaques portant les
informations « République du Cameroun,
Communauté Urbaine de Yaoundé, zone de hauts reliefs
protégés, interdite à la construction
». Toutefois des mesures d'accompagnement de cette
initiative à l'instar du respect effectif de la prescription des
pancartes n'ont pas suivi. Cela s'est traduit par la colonisation croissante de
ces zones dites à risques par des occupants qui continuent
d'élire comme lieu de domicile, ces zones.
? la Déclaration d'Utilité
Publique18 (DUP) sur les hauts sommets et leurs terrains
attenants tels que Fédé, Mbankolo, Messa, Akok-Ndoué et
autres, demandée et obtenue par la CUY depuis janvier 2008. Ceci
justifie l'intention de la CUY de Yaoundé de mettre en place sur ces
lieux, des projets futurs. Or l'anthropisation des versants de ces sommets en
particulier ceux de d'Akok-Ndoué et Mvog-Betsi, est sensiblement
croissante. Ces terrains déclarés «
d'utilité publique » sont ici mis en
vente et des maisons y sont construites. Seuls les terrains se trouvant sur des
affleurements rocheux sont épargnés par la vente illicite et la
construction illégale. (voire planche photo 9)
? La création des forêts urbaines
(reboisements des bas-fonds avec les Eucalyptus)
particulièrement dans les zones de bas-fonds dans le but de ralentir
l'occupation de ces espaces par les populations.
18C'est un acte administratif pris par le
ministère en charge des domaines et des affaires foncières,
déclarant d'utilité publique les terrains devant accueillir des
projets (futurs) d'intérêt général. La CUY a
demandé et obtenu cet acte depuis janvier 2008 pour les hauts sommets de
la ville de Yaoundé.
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Ces mesures à elles seules ne suffisent pas à
prévenir les risques précisément le risque de mouvements
de terrain sur les versants d'Akok-Ndoué et de Mvog-Betsi. D'autant plus
que depuis l'installation des pancartes interdisant l'utilisation des terrains
situés au-delà de 800 m d'altitude et l'obtention de la
déclaration d'utilité publique par la CUY sur ces terrains,
aucune action dont la vocation fut-elle de promouvoir ces décisions, n'a
été menée. À côté de ce manque de
sensibilisation de proximité des populations sur le caractère
invendable et inaliénable des terrains déclarés
d'utilité publique, on constate une progression importante des
constructions sur ces terrains. Ce qui traduit la forte exposition de ces
populations aux risques.
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