II.3. CARTOGRAPHIE DU RISQUE D'INONDATION
La cartographie du risque d'inondation a également
obéit à la même procédure, c'est-à-dire en 3
étapes : réalisation de la carte de l'aléa, celle de la
vulnérabilité et enfin croisement des deux cartes pour obtenir la
carte du risque d'inondation.
Étape 1 : Réalisation de la carte de
l'aléa
À ce niveau nous avons élaboré la carte
du réseau hydrographique. Celle-ci nous a permis d'observer la
répartition du drainage dans la zone et de constater que le
réseau hydrographique était dense et constitué d'une
multitude de rivières à écoulement permanent.
Étape 2 : Détermination de la
vulnérabilité
Pour mettre en évidence la susceptibilité aux
inondations, nous avons croisé 2 variables à savoir :
? « la localisation par rapport au lit du cours
d'eau »
![](Exposition-aux-risques-morpho-hydrologiques-dans-deux-secteurs-periurbains-de-la-ville-de-Yaounde41.png)
SI= LLC×E
? « les enjeux »
La formule mise en évidence est :
Ou SI= Susceptibilité aux
inondations
LLC= Localisation par rapport au
lit du cours d'eau
E= Enjeux.
Cela nous a donc value d'établir pour ce risque 3 classes
de susceptibilité. Le tableau 12 les en
résume :
90
Tableau 12: Classes de susceptibilité aux
risques d'inondation
Susceptibilité
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Caractéristiques
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Définitions
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Conséquences probables et
prescriptions
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S0 : Susceptibilité nulle
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Espaces situés à plus de 50 m du lit majeur
du cours d'eau ou de la rivière
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Aucune possibilité de submersion par les eaux
de débordement,
|
Il n'existe aucune menace réelle à
l'échelle
humaine ou le niveau de menace est négligeable
à l'état actuel des connaissances
|
S1 :
Susceptibilité intermédiaire
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Espaces situés entre 20- 40 m du lit du
cours d'eau
|
Possibilité moyenne de submersion par les eaux
|
La menace sur les personnes est moyenne Mais de
très faibles dommages ou des perturbations mineures sont envisageables.
Le
principe est à la sensibilisation et
l'autorisation de construction
sous prescription.
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S1 : Susceptibilité forte
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Espaces situés entre 0-20 m du lit du cours d'eau
|
Possibilité élevée et
quasi- instantanée de submersion par les eaux
|
Menace sur les hommes et sur les biens importante. Le
principe à ce niveau est à la proscription des constructions. Si
oui suivant des conditions de prise en compte du risque d'inondation.
|
Source : Enquête de terrain,
Août 2013
Étape 3 : Cartes des risques
d'inondations
Les figures 28, 29, 30 présentent
l'exposition au risque d'inondation dans la zone d'étude. Force est de
constater que cette exposition varie considérablement en suivant la
prise en compte de la localisation de l'habitat humain ou de la distance
euclidienne entre le lit du cours d'eau et l'habitat.
Cela signifie théoriquement que plus la demeure est
proche du lit du cours, plus elle est et ses occupants sont susceptibles de
subir les affres de la submersion par les eaux de débordement des
inondations et inversement. Cela est encore d'autant plus vrai, dans la mesure
où dans la zone d'étude, les populations n'ont pas
réellement pris en compte le risque d'inondation durant
l'aménagement. Cela signifie que les habitations ne sont pas
adaptées aux zones d'inondations en termes de matériaux et de
qualité du bâti.
91
![](Exposition-aux-risques-morpho-hydrologiques-dans-deux-secteurs-periurbains-de-la-ville-de-Yaounde42.png)
Figure 28 : Espaces à risque
d'inondations élevé dans la zone d'étude Source :
Plan-guide de Yaoundé (2008), CUY et enquête de
terrain (2013)
92
![](Exposition-aux-risques-morpho-hydrologiques-dans-deux-secteurs-periurbains-de-la-ville-de-Yaounde43.png)
Figure 29 : Espaces à risque
d'inondations modéré dans la zone d'étude Source :
Plan-guide de Yaoundé (2008), CUY et enquête de
terrain (2013)
93
![](Exposition-aux-risques-morpho-hydrologiques-dans-deux-secteurs-periurbains-de-la-ville-de-Yaounde44.png)
Figure 30: Synthèse de l'exposition au
risque d'inondation
Source : Plan-guide de Yaoundé
(2008), CUY et enquête de terrain (2013)
94
![](Exposition-aux-risques-morpho-hydrologiques-dans-deux-secteurs-periurbains-de-la-ville-de-Yaounde45.png)
Figure 31: Exposition au risque d'inondation
Source : Fofack Georges (Septembre 2013)
Sur cette image de Google Earth
géoreférencée de la zone d'étude sur laquelle nous
avons appliqué des « buffers » de valeurs 50m
et 100m de part et d'autre du réseau hydrographique, on observe qu'une
quantité importante d'habitations se trouve dans les zones de forte
susceptibilité aux inondations. Cela permet également de
s'apercevoir de la densification de l'habitat dans les espaces de bas-fonds qui
par essence sont régulièrement sujette aux inondations.
L'exposition aux risques de glissements de terrain et
d'inondation se trouve être différente d'un endroit à
l'autre de la zone d'étude. On relève dans la zone
étudiée, les populations très exposées, les
populations moyennement exposées et les populations faiblement
exposées. Cela donne également lieu à des
vulnérabilités différentes : des plus vulnérables
aux moins vulnérables.
Dans ce chapitre, il était question de pouvoir se
servir de l'approche par les SIG pour mettre en évidence la
susceptibilité aux risques d'inondations et de glissements de terrain
dans
95
la zone à l'étude. La méthodologie
employée, insistait sur le croisement de l'aléa et de la
vulnérabilité pour déterminer les cartes des risques.
La carte de la vulnérabilité pour les
glissements de terrain incorporait un seul paramètre : l'inclinaison des
pentes. Quant à celle de la vulnérabilité aux inondations,
elle prenait en compte la distance euclidienne par rapport au lit du cours
d'eau comme paramètre d'expression de la vulnérabilité.
Cette approche nous a permis de dériver sur des cartes
d'exposition ou de susceptibilité aux risques de glissements de terrain
et d'inondations.
Seulement, le résultat de cette analyse aurait
été plus affiné si d'autres paramètres tels que le
coefficient d'infiltration, la nature des substrats, les accidents
géologiques, la qualité du bâti, la perception ou non du
risque, etc ; avaient été agrégés à
l'analyse et insérés dans la base de données de
l'étude. Cela aurait le mérite de rendre plus fins, nos cartes de
susceptibilité des risques analysés.
Néanmoins, les résultats auxquels nous sommes
parvenus dans cette séquence de notre travail, démontre à
suffisance que dans notre matrice spatiale, le risque est présent et
qu'en outre la susceptibilité aux risques varie considérablement
d'un point à l'autre. Cela signifie que l'exposition aux risques dans
cette zone est fonction de la position topographique sur laquelle se situent
les vulnérabilités (pour les risques de glissements de terrain)
et de la localisation des vulnérabilités en fonction du lit du
cours d'eau (pour les risques d'inondations).
Nonobstant cette exposition différente aux risques
hydro-morphologiques dans la zone à l'étude, il y a une
réelle nécessitée de mettre en place des stratégies
à même de réduire considérablement cette exposition
et par là de minimiser le risque de catastrophe à long terme.
Quel est l'état des lieux des stratégies et du cadre juridique
autour de la protection des populations face aux risques dans la zone
d'étude ? Quelles sont les stratégies qui peuvent être
expérimentées afin de surseoir une réduction
considérable de l'exposition aux risques des populations des secteurs
Akok-Ndoué et Mvog-Betsi ? Ces questions trouveront écho dans le
prochain chapitre.
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