2.11.7. EFFETS CONNUS SUR L'ORGANISME 2.11.7. 1. EFFETS
THERMIQUES
Au contraire des champs magnétiques qui
pénètrent indifféremment nos tissus, les ondes EM sont
influencées par la présence du corps humain. Ainsi, au contact de
la peau, elles sont partiellement réfléchies et partiellement
pénétrantes, et ce, jusqu'à une profondeur qui varie en
fonction inverse de la fréquence. Aux fréquences de la FM (100
MHz) par exemple, les tissus n'absorbent que moyennement l'énergie de
l'onde pénétrante, de sorte que l'on retrouve encore 10% de
celle-ci à 10cm de profondeur. Aux fréquences du GSM 1800 (1,8
GHz), par contre, les tissus absorbent beaucoup plus avidement cette
énergie, la totalité de celle-ci étant alors
absorbée endéans les 2 premiers centimètres de profondeur.
L'absorption dont il est question ici est le résultat de la
transformation de l'énergie EM de l'onde en énergie thermique.
Il y a donc production locale de chaleur, du moins
au-delà d'un certain seuil d'intensité. C'est le principe du four
à micro-ondes. C'est aussi ce qui sert de base au calcul des niveaux de
SAR recommandés par la Commission européenne pour l'exposition
des personnes : tenant compte d'un facteur de sécurité, les
niveaux à ne pas dépasser sont de 80 mW/kg pour l'exposition du
corps entier, et de 2 W/kg pour l'exposition locale de la tête ou du
tronc.
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En 2005, considérant les émetteurs publics et
l'exposition du corps entier, le Gouvernement belge a imposé la limite
légale de 20 mW/kg. Et en 2007, considérant les mêmes
critères, la Région bruxelloise a imposé la limite de 3
V/m, ce qui correspond à 0,4 mW/kg à la fréquence de 900
MHz.
2.11.7..2. EFFETS NON THERMIQUES
A côté des mécanismes dits «
thermiques » (liés à la transformation en chaleur), de
multiples mécanismes ont été proposés pour
l'interaction des RF avec les tissus vivants afin, notamment, de tenter
d'expliquer certains effets qui ont été rapportés pour des
SAR inférieurs à environ 4 W/kg (valeur en-deçà de
laquelle aucun échauffement significatif n'est observé). Parmi
ces mécanismes, deux sont toujours à l'étude. Le premier,
que l'on pourrait appeler « micro-thermique », est lié
à la nature tout-à-fait particulière de la production de
chaleur sous exposition aux RF. Il pourrait expliquer certains effets survenant
pour des valeurs de SAR légèrement inférieures au seuil
thermique. Le deuxième appartient aux hypothèses de
mécanismes dits « athermiques », c'est-à-dire non
liés à la transformation de l'énergie EM en chaleur. Il
suppose un phénomène dit de « résonance » entre
certaines basses fréquences contenues dans le « signal » de
l'onde EM et certaines fréquences biologiques. S'il était
avéré, ce mécanisme pourrait rendre compte d'effets pour
des valeurs de SAR très inférieures au seuil thermique. Mais de
nombreuses considérations théoriques rendent son existence peu
vraisemblable.
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Par contre, la possibilité existe d'effets liés
aux basses fréquences, non pas de l'émission du combiné
GSM, mais bien des décharges de la batterie de celui-ci. Celles-ci
génèrent en effet des CM qui, à leur tour, créent
des courants induits d'intensité non négligeable dans la
tête. Il ne s'agit donc pas ici d'un phénomène de
résonance. A ce jour, cependant, cet effet n'a pas encore
été suffisamment étudié.
Certaines sources peuvent exposer à des
intensités de RF qui sont en principe susceptibles de causer des
interférences avec les appareils médicaux implantables
(pacemaker, défibrillateur implantable), mais uniquement à leur
proximité immédiate. Il s'agit des combinés GSM, de
certaines stations de base de téléphone sans fil DECT ou encore
de systèmes de détection fonctionnant en RF (portiques antivol,
RFID). En ce qui concerne les combinés GSM, seuls quelques incidents
sans conséquences ont cependant été relevés.
Malgré l'absence de mécanisme évident d'interaction entre
les RF et les tissus vivants aux intensités auxquelles tout un chacun
peut être exposé, de très nombreuses études se sont
penchées sur la question d'effets sur la santé à ces
intensités.
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