1.1.2.2.5. RISQUES
1.1.2.2.5.1. Risque électromagnétique
Si, concernant l'usage du téléphone
lui-même, les risques sont aujourd'hui considérés comme
mineurs pour une utilisation normale par un adulte, il est à noter que
les manuels d'utilisation des téléphones avertissent tout de
même d'un danger possible, et affirment qu'il vaut mieux éviter de
coller son oreille sur la partie du téléphone où est
présente l'antenne intégrée. Les opérateurs de
téléphonie mobile, quant à eux, assurent prendre en compte
ce risque lors de l'installation des relais, bien que certains
événements aient alerté l'opinion publique. Afin d'avertir
les consommateurs et de limiter les rayonnements des téléphones
mobiles, les constructeurs doivent afficher le rayonnement émis par
leurs produits sous la forme d'un indice DAS (Débit d'absorption
spécifique).
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Depuis le décret français du 8 octobre 2003, cet
indice doit être inférieur à 2 W/kg (moyenne sur 10g),
alors qu'aux États-Unis, cet indice est limité à 1,6 W/kg
(moyenne sur 1g). L'état des connaissances concernant les risques
potentiels pour les enfants, notamment pour le cerveau, en plein
développement, est mal évalué car les simulations ont lieu
sur des modèles adultes. Le principe de précaution pousse
à limiter l'utilisation des portables par les enfants. Le Centre
international de recherche sur le cancer (CIRC) coordonne l'étude
internationale "Interphone" qui vise à préciser les liens
éventuels entre utilisation des portables et le cancer. Mais les
opérateurs mobiles apportent le tiers des financements à cette
recherche, ce qui fait craindre à certains des conflits
d'intérêts, alors même que l'argent est versé dans un
pot commun puis géré et redistribué par le CIRC.
À l'heure actuelle, les fréquentes
évolutions technologiques des téléphones portables ne
permettent pas d'avoir une connaissance fiable du risque. En effet, il faut
plusieurs années pour mener une étude
épidémiologique ayant assez de puissance pour s'attaquer aux
faibles doses de rayonnement émis par les portables. Ainsi, les
études dont nous disposons aujourd'hui ne concernent que les
premières générations de portables. Mais depuis, la 3G se
développe et les fréquences évoluent. Selon une
étude suédoise conduite par Kjell Mild, les utilisateurs
intensifs de téléphone mobile auraient un risque d'être
atteints d'une tumeur maligne au cerveau du côté où ils
utilisent leur téléphone 2,9 fois plus élevé, de
nombreuses études concluent à un très faible risque voir
à l'absence de risque.
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Plusieurs associations et scientifiques assurent que les
systèmes de téléphonie portable posent des
problèmes pour la santé de certains groupes d'individus (femmes
enceintes ou jeunes enfants, par exemple). A Prague en 2004 le congrès
de l'OMS concluait que la notion d'hypersensibilité aux champs
électromagnétiques ne reposait pas sur des fondements
scientifiques, il s'est trouvé que les causes de ces maux seraient
plutôt liés à l'environnement, par ailleurs la peur
liée à l'installation de nouvelles antennes relais pourraient
provoquer des pathologies d'ordre psychosomatiques. Ainsi, le tribunal
d'instance de Strasbourg devait entendre en septembre 2006 une habitante
affirmant être atteinte d'électro-hypersensibilité, une
invalidité reconnue en 2004 par l'OMS et la Suède, mais pas par
la France ni la Belgique.
La plaignante entend invoquer au procès une
jurisprudence de juin 2003 selon laquelle le tribunal de grande instance (TGI)
de Grasse (Alpes-Maritimes) avait estimé que " l'identification d'effets
potentiellement négatifs découlant d'un phénomène,
d'un produit ou d'un procédé, ainsi que l'incertitude dans
l'estimation de leur risque, doit conduire à l'application du principe
de précaution ". La maire de la Roquette-sur-Siagne (Alpes-Maritimes),
avait assigné SFR pour avoir édifié à
proximité d'une école un pylône de 12 mètres
destiné à l'installation de deux antennes de
téléphonie mobile. Les usagers de l'école
présentaient des migraines, des troubles du sommeil et une fatigue
accrue.
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