Le MMS, qui fait son apparition sur le marché en 2002,
offre la possibilité d'envoyer des messages intégrant photos
couleurs, images, sons et texte, voire vidéo pour les
téléphones les plus récents, vers un
téléphone mobile ou une adresse courriel. Pour l'usager,
l'utilisation de cette technologie est semblable à celle du SMS, dont
elle accroît les possibilités d'expression.
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Il existe trois grandes catégories de MMS : Le MMS
Texte permet uniquement l'envoi de texte mais, à la différence du
SMS limité à seulement 160 caractères, ce dernier accepte
jusqu'à 5 Ko de données, soit 32 fois plus qu'un SMS6.
Il est possible d'envoyer un MMS directement sur une adresse courriel. Il est
plus économique que le SMS si l'on a à envoyer un texte
relativement long. Il est possible d'envoyer un MMS à partir d'Internet,
bien que cette technologie ne semble pas encore suffisamment
développée pour permettre une gestion simple d'envois importants.
Mais aussi Pour envoyer ou recevoir un MMS, le téléphone mobile
doit être compatible avec ce service.
En cas de non compatibilité il est possible
d'être averti de la réception d'un MMS. Le destinataire recevra un
SMS d'alerte et pourra consulter son MMS sur le site Web de son
opérateur téléphonique, mais ces opérations ont peu
de chance d'aboutir si les bénéficiaires sont peu motivés.
Parfois limité à seulement 5 destinataires différents. Le
tarif est actuellement élevé pour les MMS image et
vidéo.
C'est la possibilité d'accéder à des
ressources interactives, de type Web, à partir de terminaux mobiles,
tels que les téléphones portables. Ce procédé se
décline actuellement à travers deux technologies distinctes. La
technologie Wap (Wireless Application Protocol ou protocole
d'application sans fil) utilise le langage WML, sorte de HTML
allégé, adapté à des écrans de faible
résolution et à un débit réduit.
6
http://www.webjs.net/main/sms.php
et
http://www.sfr.fr/FR/utiliser/services/texto_mms
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Ces restrictions empêchent une véritable
navigation sur le Web à partir d'un téléphone mobile, car
les sites voulant être visités à partir d'un
téléphone mobile doivent être convertis en WML. C'est
pourquoi les opérateurs de téléphonie mobile ne proposent
encore l'accès qu'à un nombre restreint de sites Web. La
technologie i-mode : s'apparente au Wap, à la
différence près qu'il permet l'accès à des sites
Web en HTML. Le i-mode marche très bien au Japon et ailleurs mais n'est
pas encore développé au Congo: il faudra du temps pour que les
abonnés investissent dans d'autres téléphones portables
uniquement pour être compatible avec cette technologie7.
Le principal avantage du Wap est son interactivité,
permettant de concevoir de vrais sites fortement structurés,
intégrant photos, vidéos basse qualité et
éléments sonores. Il offre ainsi la possibilité de
créer des rubriques, mettre des informations en ligne, consultables
à l'initiative de l'utilisateur, à partir de son
téléphone mobile. L'inconvénient principal du Wap est le
coût important à la charge de l'utilisateur, frein important pour
des bénéficiaires en réinsertion ou en formation.
L'impossibilité d'envoyer des messages sollicitant directement le
bénéficiaire peut également poser problème, en
particulier si l'on a à faire à un public faiblement
motivé, car la prise de contact se fait ici toujours à
l'initiative de l'utilisateur.
7
http://www.sfr.fr/FR/outils/faq/texto/mms/http://www.orange.fr/0/visiteur/PV
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Il est important de distinguer la problématique des
antennes-relais, de celle de l'usage des téléphones mobiles. Bien
que s'inscrivant toutes les deux dans le domaine de l'impact des champs
électromagnétiques, les niveaux d'exposition sont très
différents. Par ailleurs, il est également utile de rappeler que
nous sommes entourés d'ondes électromagnétiques de
différentes fréquences (lignes électriques, écrans
TV, radiodiffusion, téléphones et internet, radars...),
principalement des ondes radio FM ; les ondes liées à la
téléphonie GSM ne représentent qu'une faible part de
l'ensemble des sources électromagnétiques. A des puissances
importantes, les radiofréquences provoquent un échauffement de la
peau, pouvant conduire à des brûlures.
Des interactions avec les stimulateurs cardiaques ont
également été observées. Certaines études
ont noté des effets, dont les mécanismes sont encore inconnus. Il
est important de retenir que l'observation d'effets biologiques n'implique pas
forcément la présence d'effets sanitaires; ainsi, la peau rougit
avec le froid, sans que cela altère la santé. Du fait de leur
propagation en "effet parapluie", les ondes électromagnétiques
émises par les antennes affectent peu les bâtiments proches et
leur puissance, forte au niveau de l'antenne, décroît rapidement
avec la distance. Malgré ces réalités, le public
s'inquiète de l'existence éventuelle de risques.
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Alertés par des riverains ayant observé divers
troubles (cas de mononucléose, de cancers) à proximité de
stations de base, les pouvoirs publics ont mené des études
épidémiologiques ciblées : elles n'ont pas prouvé
que ces pathologies étaient liées à la présence
d'antennes, mais étaient le fruit du hasard. Ce discours est d'autant
moins compréhensible par le public, qu'il est impossible de
démontrer avec une certitude absolue que ces installations ne sont pas
responsables de ces troubles. De nombreuses études
épidémiologiques ont été menées à
proximité d'antennes de radiodiffusion, dont la puissance
rayonnée est supérieure à celle des stations de base de
téléphonie mobile : leurs résultats sont non
conclusifs, voire négatifs, concernant le risque "cancer".
Les experts (OMS8, conseil de l'Union
Européenne, ministère de la santé britannique,
OPCS9,AFSSET10) s'accordent à dire, avec quelques
nuances, que les antennes-relais ne présentent pas de risques sanitaires
; toutefois, des recommandations techniques de limite
d'exposition et d'implantation sont formulées (zone de
sécurité de 2 à 3 m, règles techniques
d'installation à moins de 100m...) Les études
épidémiologiques sont également très nombreuses sur
le sujet, mais ne permettent pas de conclure sur le risque de cancers
liés à l'utilisation de ces téléphones.
8 OMS : organisation mondiale de la santé
9 OPCS : office parlementaire des choix
scientifiques
10 AFSSET : agence française de
sécurité sanitaire de l'environnement et du travail
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Une importante étude (INTERPHONE),
pilotée par le CIRC11 a été
lancée en 2000 dans13 pays12. Elle a pour but
d'étudier s'il existe une relation entre l'usage du
téléphone mobile et les tumeurs de la tête ; elle porte sur
des modèles de téléphones anciens et couvre une
période de plus de 10 ans. Les premiers résultats sont parus
très récemment : "la possibilité d'une augmentation du
risque de tumeur du cerveau est suggérée pour les gros
consommateurs". Toutefois, bien que ces résultats soient observés
dans plusieurs pays participants, ils doivent être nuancés (manque
de recul, biais de mémorisation,...). Par ailleurs, d'autres
études ont clairement mis en évidence que l'utilisation du
téléphone mobile en conduisant (avec ou sans kit main libre)
augmenterait considérablement le risque d'accident de la
route.
Enfin, chez des personnes prédisposées, l'usage
du téléphone mobile occasionnerait des maux de tête. Afin
d'éviter les confusions fréquentes dans l'opinion publique, M.
ROUFAST (Elu de Muret) insiste sur la nécessité de
sensibiliser la population et les enfants en particulier, sur les
risques qui sont liés à l'usage du téléphone et non
aux antennes-relais. Il regrette que les opérateurs ne communiquent pas
clairement sur ce sujet. M. RAYNAL rappelle que la Direction
Générale de la Santé (DGS) a récemment émis
des recommandations pour limiter l'usage des portables par les enfants. Il
soulève la difficulté de changer les habitudes individuelles,
contrairement à la facilité de contestation des choix externes
à la sphère privée.
11 CIRC : centre international de recherche sur le cancer
12 Etude INTERPHONE : France, Royaume-Uni, Allemagne, Italie,
Danemark, Suède, Norvège, Finlande, Canada, Japon,
Nouvelle-Zélande, Australie, Israël
90
M. FRENDO (ADEQVAAR) interpelle les participants sur la prise
en compte du principe de précaution. Ne reprenant que
les conclusions de son intervention, M. SAUTHIER estime que le réel
enjeu sanitaire se situe plus sur les téléphones portables que
sur les antennes-relais, bien qu'on ne soit pas en mesure de conclure à
l'absence totale de risque. Le principe de précaution est pris en compte
par les diverses instances : la DGS a édité un guide de
recommandations sur l'usage du portable par les enfants ; les opérateurs
optimisent les puissances émises par les stations-relais, les fabricants
diminuent les niveaux de champs électromagnétiques des
téléphones portables.
Confrontés aux inquiétudes voire à
l'opposition de riverains relatives à l'implantation d'antennes-relais,
de nombreux élus sont tentés d'interdire ces installations sur
leur territoire. M. FONTAN (APPA) mentionne que le principe de
précaution doit désormais inscrit dans les différentes
constitutions des pays. M. RAYNAL estime qu'il n'appartient pas aux citoyens
d'invoquer le principe de précaution dans le cas de la
problématique sur les antennes-relais. La difficulté est de
trouver un équilibre entre l'acceptation du risque et le blocage
total.
On sait que la voiture (pollution, accident) ou le sucre
(diabète) présentent des risques totalement avérés
; pourtant l'application du principe de précaution n'a jamais
été demandée. Comme on l'a vu précédemment,
l'utilisation du portable présenterait un risque ; pour autant, faut-il
interdire les antennes-relais ?
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Certains pays nordiques ont imposé des distances
très importantes d'implantation des antennes par rapport aux
bâtiments sensibles ; puis considérant que l'exposition du public
au champ électromagnétique était d'autant plus importante
que la distance à l'antenne est grande, ils sont revenus sur ces
décisions.
M. HAUGUEL (Elu de Cornebarrieu) s'interroge sur la nouvelle
technologie Wifi et s'inquiète de la multiplication du nombre d'antennes
Wifi. M. LANGOLFF (direction de l'informatique et des
télécommunications du Conseil Général) ajoute
qu'afin de couvrir les "zones blanches" du domaine des
télécommunications dans chaque pays devrait prendre en charge le
développement de réseaux Wifi et Wimax ; cela concernerait
communes rurales, non desservies par les opérateurs privés. Il
indique que les puissances électromagnétiques émises par
les antennes-relais de ces technologies sont de l'ordre de1000 fois
inférieures à celles reçues lors de l'utilisation
du téléphone portable. M. FABRE (ANFR) précise que le Wifi
est une technologie de réseau informatique sans fil, que chacun peut
utiliser chez soi ; le Wimax est également une technologie de connexion
à haut-débit par voie hertzienne. Ces nouvelles technologies
Wifi-Wimax sont complémentaires des technologies existantes UMTS et
répondent à un même besoin ; par conséquent, le
nombre d'antennes ne devrait pas sensiblement augmenter. Avec pragmatisme, M.
RAYNAL rappelle que pour baisser la puissance des antennes et ainsi limiter les
doses d'exposition, il faut multiplier leur nombre. Or, l'implantation de
nouvelles antennes n'est pas acceptée par la population. Ce qui est
contradictoire.
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M. FONTAN (APPA) précise que les ondes
électromagnétiques se caractérisent par plusieurs
paramètres : la fréquence, la dose d'exposition et la propagation
des ondes, qu'il convient de considérer pour juger de leurs effets sur
la santé. Les effets des faibles doses des champs
électromagnétiques sont particulièrement difficiles
à appréhender, tout comme pour les expositions radioactives ou
à la pollution atmosphérique.
M. CASSAN (Elu de Caraman) se demande si les effets
cumulatifs des ondes électromagnétiques sont
observés, de la même manière que pour les ondes ionisantes.
M. SAUTHIER répond que le niveau de connaissances est différent :
il y a présomption d'effets sanitaires pour les radiations, alors
qu'aucune étude sérieuse ne montre des effets cumulatifs pour les
ondes électromagnétiques. M. CASSAN (Elu de Caraman) propose de
communiquer sur les sources de champs électromagnétiques dans les
logements (TV, micro-ondes, ordinateur, téléphone...) et de
mettre ainsi en évidence la faible implication des niveaux émis
par les antennes-relais par rapport à ces sources domestiques.
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