Dans cette partie nous avons tenté de répondre
à la question suivante qui est de savoir comment l'économie
sociale et solidaire peut contribuer à un meilleur climat
économique, social et environnemental des pays de l'Afrique de l'Ouest.
Il s'avère que nous nous posons beaucoup de questions personnelles,
à savoir: faut-il et arriverons-nous à éradiquer le cercle
vicieux du secteur informel ; et si oui, comment ? Les Etats africains sont-ils
prêts à investir pour une amélioration du
développement quand on voit qu'ils ne se focalisent que sur des projets
visant à construire des ponts, des immeubles, des hôtels?
Devons-nous nous fier à leurs déclarations lorsqu'ils s'annoncent
prêts à relever les défis cités plus haut?
Concernant la population, est-elle prête à contribuer à son
développement? A prendre conscience du contexte dans lequel elle vit?
Est-elle consciente de sa dépendance vis-à-vis des aides qui sont
ponctuelles?
Quoiqu'il en soit, il est important qu'à notre petite
échelle nous les individus, nous la jeunesse, nous les futurs
entrepreneurs africains soyons conscients des défaillances de notre
économie ouest-africaine. Et de ce fait, nous saurons proposer des
solutions adéquates pour prétendre à un avenir serein. Il
est vrai que le capitalisme a permis à l'Afrique d'avoir un minimum
d'infrastructures qui contribuent fortement au développement et à
une croissance. Mais ce n'est pas un développement de qualité car
quand on analyse les indices de développement humain (IDH), l'Afrique
subsaharienne est à 0,46554 (moyenne mondiale de 0,729). Les
pays ayant un IDH aussi faible sont caractérisés le plus souvent
par un taux de pauvreté élevé, une situation
économique alarmante et a enfin un contexte politique mouvementé.
Heureusement, nous constatons que certains pays comme le Sénégal
mettent en place des stratégies nationales de développement
économique social et solidaire visant à une amélioration
globale.
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http://www.statistiques-mondiales.com/idh_afrique.htm
L'entrepreneuriat moteur économique -- La place de
l'ESS dans l'entrepreneuriat en Afrique de l'ouest 64
L'entrepreneuriat moteur économique -- La place de
l'ESS dans l'entrepreneuriat en Afrique de l'ouest 65
L'entrepreneuriat moteur économique -- La place de
l'ESS dans l'entrepreneuriat en Afrique de l'ouest 66
Ce mémoire nous a permis d'apprendre beaucoup plus que
nous n'en savions sur le continent africain et particulièrement sur
l'Afrique de l'Ouest.
Sur le fond, nous considérons qu'en l'Afrique de
l'Ouest, les domaines de l'agriculture et de l'artisanat sont pour le moment
des domaines opportuns mais dans lesquels le secteur informel est très
présent. Les activités évoluant dans l'informel
rencontrent des difficultés à atteindre un développement
réel à travers une formalisation des modes de productions et la
mise à disposition d'une série de moyens, en particulier la
microfinance, pour le permettre. Nous sommes persuadée qu'il serait
stratégique dans un premier temps pour ces pays de la zone
ouest-africaine de prendre en compte cette réalité et de
déployer toutes les mesures pour que le domaine agricole et l'artisanat
s'émancipent car ils favoriseraient l'essor de notre économie par
de la création d'emploi et une consommation de produits locaux et
surtout un meilleur environnement des affaires au niveau national comme
international. Aussi, grâce aux recommandations faites plus haut, nous
atteindrons un meilleur climat social avec une population beaucoup plus
responsable et actrice de son développement par la création
d'entreprises sociales et solidaires.
Cependant, même si les conditions climatiques ne sont
pas favorables dans toute la zone ouest-africaine, cela doit permettre aux pays
côtiers de produire en masse afin de s'ouvrir à un marché
sous régional.
Pour mettre fin à cette situation de pauvreté
en Afrique de l'Ouest et même en Afrique, nul besoin d'être un
grand économiste ou un chercheur. Il faut qu'au niveau individuel, les
Africains dotés d'un minimum d'éducation (point faible des pays
africains) prennent des initiatives de création d'entreprises viables et
bien gérées. Il faut qu'ils osent innover et apprennent des
Européens comme le font les Chinois, pour mettre en place leurs propres
structures en commençant par les petites unités de production. Et
cela en passant par la valorisation et la formalisation de l'économie
sociale et solidaire qui existe sur le plan traditionnel (les mouvements
collectifs et solidaires) mais qui reste un concept flou pour le moment en
Afrique de l'Ouest. Combien d'Africains sont aujourd'hui conscients des
richesses de ce continent? Beaucoup ! Nombreux sont-ils aujourd'hui à
vouloir que l'on produise les produits locaux et que ces produits permettent de
nourrir la population et d'être ensuite exportés.
Il y a un autre point essentiel qui me tient à coeur:
c'est l'entrepreneuriat féminin et l'autonomisation des femmes en
Afrique. Pour permettre cette autonomisation et l'entrepreneuriat
féminin, il faut scolariser les filles africaines, il faut qu'elles le
soient jusqu'au baccalauréat et si possible qu'elles aillent jusqu'aux
études supérieures. Les filles ont besoin de peu pour avoir une
place dans la vie active. Cependant si elles sont limitées d'un point de
vu académique, la solution est de proposer une formation professionnelle
pour différents métiers. Cela leur permettrait d'avoir par la
suite un savoir-faire et, pourquoi pas, de développer une idée
d'innovation et un esprit d'entreprise. Quoiqu'il en soit, du niveau
académique le plus bas au niveau le plus élevé, l'esprit
entrepreneurial doit être encouragé chez les femmes africaines car
ce sont des battantes.
L'entrepreneuriat moteur économique -- La place de
l'ESS dans l'entrepreneuriat en Afrique de l'ouest 67
Force est de constater qu'au--delà de la
réglementation des affaires, la culture, la pression sociale et
familiale, le mariage, le marché du travail ont un impact direct sur la
prise de décision économique et l'autonomisation des femmes. Il
faut garantir la protection des droits des femmes qui est une condition
essentielle à leur autonomisation. Comme on le constate aujourd'hui de
nombreux programmes sont mis en place en Afrique de l'Ouest pour permettre aux
femmes d'avoir accès à un environnement propice afin qu'elles
puissent développer leurs activités dans le domaine artisanal ou
agricole. Et ces programmes sont à encourager car la majorité des
femmes entrepreneuses sont dans le secteur informel, or ce secteur ne permet
pas l'accès aux crédits et n'a pas d'avenir.
Cependant, la microfinance offre un soulagement, certes, mais
avec les taux d'intérêt assez élevés qu'elle
propose, il faudrait mettre à disposition des femmes des montants
beaucoup plus élevés à très faible taux
d'intérêt remboursables sur une longue échéance.
Pour assurer la gestion du risque de remboursement il faudrait au
préalable faire passer ces femmes par une structure d'accompagnement tel
que le SIAD et pour cela, l'appui des gouvernements est nécessaire.
Pour clore ce mémoire, en Afrique de l'Ouest, un vrai
problème de coordination, de conscientisation, de responsabilisation et
d'application rationnelle des stratégies de développement par
rapport aux besoins, aux atouts et aux contraintes des nations africaines se
pose. Le chemin est encore long et même très long, mais comme les
Africains eux même le disent si bien : seul on va vite mais ensemble on
va plus loin...