Pour les recommandations nous partirons du sujet qui est
à mettre au coeur de l'économie africaine : l'entrepreneuriat
dans le domaine de l'ESS comme facteur de développement.
Nous avons, de par notre analyse compète de tous les
aspects, failles et atouts de l'économie africaine, des recommandations
très humbles à apporter. Nous allons les mettre en relief point
par point.
L'entrepreneuriat moteur économique -- La place de
l'ESS dans l'entrepreneuriat en Afrique de l'ouest 62
L'éducation
générale
Tout d'abord nous avons le problème de
l'éducation. Il faut que nos gouvernements prennent conscience que le
taux d'alphabétisation en Afrique est très faible et qu'ils
devraient s'y investir autant financièrement, matériellement que
professionnellement. Il est vrai qu'en Afrique de l'Ouest certains pays s'y
attèlent, mais il y a tout de même de gros efforts qui restent
à fournir. Avec la population africaine qui ne cesse de s'accroitre,
avec une majorité de jeunes, sans effort dans l'éducation
l'Afrique de l'ouest sombrerait dans le désarroi. Actuellement nous nous
demandons, comment le continent africain peut être aussi riche en
ressources naturelles et avoir un niveau de vie si bas? Il faut penser au
développement. Et ce développement, d'après
François Perroux, « c'est l'ensemble des changements mentaux et
sociaux d'une population qui la rende apte à faire croitre durablement
et cumulativement son produit réel et global» (croissance
économique). Cependant sans éducation de base, ce travail sur le
changement de mentalité serait difficile.
L'environnement
Vient ensuite la question de l'environnement des affaires.
Notre vocation étant l'essor de l'entrepreneuriat dans l'ESS, il faut
mettre en place un système qui permette aux personnes initiatrices
d'idées innovantes de ne pas avoir de craintes. Cela passe par une
assurance donnée par les pouvoirs publics. Seuls ces derniers pourront
permettre une atmosphère paisible; nous ne rentrerons pas dans les
détails, mais le manque de stabilité politique, la corruption, la
facilité qui est offerte aux importateurs et enfin le manque de
structures juridiques ne sont pas encourageants.
Le plan économique
Sur le plan économique nous nous sommes rendue compte
de l'incapacité à créer le nombre d'emplois
nécessaires pour absorber la main-d'oeuvre et que cela constitue l'une
des causes de l'expansion de l'économie non-formelle et de la fuite des
cerveaux. En outre l'économie informelle devient un refuge aussi bien
pour les personnes analphabètes que pour les gens instruits. Il faudrait
que les politiques se focalisent sur les secteurs primaires et secondaires des
économies nationales des pays de l'Afrique de l'Ouest et toute
entière. Pourquoi? Parce que ce sont les secteurs qui emploient la
majorité de la population africaine. Ensuite, l'importation massive de
biens et services doit être remplacée par la production et la
transformation au niveau local. Cette stratégie va permettre :
· Une contribution transparente à l'économie
ouest-africaine
· La création d'emploi (réinsertion des
jeunes, absorption du chômage)
· La création d'entreprises avec les
caractéristiques de l'ESS
· L'encouragement de l'utilisation des matières
premières locales et les conditions de leur transformation.
· La production et la consommation des produits du
terroir
· La sensibilisation à une production biologique
Agir sur la réinsertion des jeunes et des
femmes par l'entrepreneuriat
Il faut agir sur le plan de l'insertion des jeunes (filles et
garçons) et des femmes par la mise en place de :
· Formations professionnelles sanctionnées par un
diplôme d'Etat,
· Structures d'insertion par l'activité
économique comme en France par exemple.
En effet, les différentes structures dont
l'activité d'accompagnement et de formation serait financée
dans
53
le cadre d'une convention avec l'Etat sont à encourager
en Afrique pour la plupart des pays afin de
faciliter l'insertion ou la réinsertion des personnes
en difficulté sociale et professionnelle. Ceci leur permettrait de
trouver un emploi ou encore de créer leur activité dans le cadre
d'une TPE. L'idéal serait que ces structures interviennent dans les
domaines tel que l'agriculture et l'artisanat. Mais aussi dans les secteurs
très divers tels que :
· L'entretien des espaces verts: nous avons en Afrique
des personnes qui ont « appris sur le tas '> le métier de
jardinier, ou encore des femmes qui savent entretenir des espaces verts mais
qui évoluent dans l'informel et qui sont exploitées. Or si ces
personnes pouvaient intégrer des organismes de formations ou des
structures d'insertion pour en sortir avec un diplôme, elles seraient
peut-être embauchées par des entreprises et
bénéficieraient d'un salaire décent.
· La sécurité, le nettoyage, le
gardiennage: nombreuses sont les familles ou entreprises africaines qui
emploient des personnes pour effectuer ces taches sans effectuer de
déclarations. Ces personnes se retrouvent donc à être
rémunérées à un salaire dérisoire et «
chassées'> quand elles ne correspondent plus aux exigences des
soi-disant employeurs.
· Travaux manuels : on a toujours besoin d'un
maçon, d'un plombier, d'un menuisier, d'un serrurier, d'un
métallurgiste, d'un tapissier, d'un soudeur, d'un ferblantier... Ce sont
des métiers à professionnaliser et à encourager.
· Des services aux personnes: le contexte africain fait
que la population à moins recours à des aides à domicile
surtout pour les personnes âgées ou enfants en bas âges, ou
aide scolaire. Mais avec l'évolution de la société, le
besoin se fait ressentir.
· Ramassage et recyclage de déchets:
L'insalubrité est très présente dans les pays
ouest-africains et c'est l'une des causes principales de l'apparition de
maladies infectieuses et d'épidémies mortelles.
53 SIAE, Structures d'Insertion par
l'Activité Economique
EI, Entreprise d'Insertion : C'est une
structure (association, coopérative ou SARL) qui produit des biens ou
des services et embauche des personnes en difficulté professionnelle.
ETTI, Entreprise de Travail Temporaire
d'Insertion : Elle fonctionne de la même façon que l'EI, à
la différence que les salariés sont employés sur des
contrats de courte durée, en intérim.
AI, Association Intermédiaire: Elle
agit comme un intermédiaire entre les demandeurs d'emplois, qu'elle
embauche, et les employeurs (professionnels ou particuliers) qui proposent des
missions de travail.
ACI, Atelier et Chantier d'Insertion : C'est
une activité économique créée par une commune, un
établissement public, une AI ..., proposée à des personnes
en difficulté professionnelle. Il permet aux salariés de disposer
d'un accompagnement dans leur parcours d'insertion
L'entrepreneuriat moteur économique -- La place de
l'ESS dans l'entrepreneuriat en Afrique de l'ouest 63
En somme, beaucoup d'activités sont aujourd'hui
possibles à mettre en place en Afriques de l'Ouest. Des entreprises
à créer, des métiers à créer, des
activités à formaliser... Mais tout cela nécessite une
volonté et un changement de mentalité.
Cependant beaucoup de belles initiatives sont mises en place
surtout à travers les mouvements collectifs (coopératives) et
l'objectif est que le peuple africain se rende vraiment compte de son potentiel
à pouvoir construire et développer son pays de façon
éthique.