6. Liens entre la consommation d'alcool et la violence
chez les jeunes
L'alcool touche directement les fonctions physiques et
cognitives chez l'humain.
La consommation dangereuse d'alcool risque
d'entraîner une perte de maîtrise de soi et un affaiblissement de
la capacité de traiter l'information, aiguisant l'impulsivité et
l'habilité émotionnelle et rendant certaines personnes plus
sujettes à réagir avec violence à un épisode de
confrontation En outre, la perte de contrôle physique et
l'affaiblissement de la capacité de reconnaître les signes d'une
situation potentiellement dangereuse risquent de faire des buveurs des cibles
faciles pour les auteurs de comportements violents
En raison des croyances personnelles et sociales à
propos des effets de l'alcool (qui stimulerait censément l'assurance et
l'agressivité, par exemple), certaines personnes risquent de boire pour
se préparer à participer à des actes violents.
Une personne qui a subi des actes violents ou qui en a
été témoin risque de sombrer dans la consommation nocive
d'alcool, celle-ci étant perçue comme un mécanisme
d'adaptation ou d'auto traitement
Un milieu inconfortable, bondé et mal
géré contribue à une plus grande violence chez les
consommateurs d'alcool
L'alcool et la violence sont parfois liés à
des facteurs de risque communs (p. ex., une personnalité antisociale)
qui contribuent au danger que représentent la consommation excessive
d'alcool et les comportements violents
La culture qui prévaut dans certaines bandes de
jeunes impose parfois des rites qui associent alcool et violence.
La consommation nocive et dangereuse d'alcool compte
parmi les principaux facteurs de risque de violence à l'égard du
partenaire intime laquelle se manifeste parfois dans les relations entre jeunes
L'exposition du foetus à l'alcool chez la
mère enceinte entraîne de graves problèmes, dont
l'alcoolisme foetal et le syndrome d'alcoolisation foetale, et se rattache
à des problèmes sociaux ou des troubles du comportement comme la
délinquance.
Présentés dans le monde entier, les bandes de
jeunes sont souvent associées à la violence.
Par exemple, dans la ville de POINTE NOIRE ET
BRAZZAVILLE, les bandes de jeunes commettent près de la
moitié des signalés à la police).
Bien que la plupart des bandes soient constituées de
jeunes hommes, l'adhésion à une bande est associée
à des niveaux accrus de violence et de consommation d'alcool des
études qualitatives ont démontré que l'alcool occupait une
place prépondérante dans la culture des bandes tout en
étant intimement lié à la violence.
Ainsi, dans certains cas, les affrontements entre membres
d'une bande sont précédés d'épisodes de
consommation qui visent à augmenter la confiance en soi.
De plus, après s'être battus, les protagonistes
boivent ensemble pour l'union de la bande.
Enfin, les bandes procèdent à des rites
d'initiation qui marient alcool et violences
4. « L'alcool favorise le développement du
VIH »
Quels sont Les dégâts provoqués par
l'usage abusif d'alcool ?
Premièrement, on sait que l'alcool cause beaucoup
d'accidents de la route chez les jeunes.
Deuxièmement, on a des conséquences à plus
long terme :
Des cancers, par exemple de l'estomac, des cirrhoses du
foie...
L'alcool favorise aussi le développement de maladies
infectieuses, comme la tuberculose et le VIH.
Le Congo, qui a un fort taux de maladies infectieuses,
l'alcool augmente le nombre de nouveaux cas [de VIH] - surtout parmi les jeunes
qui auront des comportements sexuels à risque. En terme de traitement
contre le VIH et la tuberculose, les gens qui boivent beaucoup ont plus de
difficultés à suivre le traitement jusqu'à la fin.
Sans compter que les médicaments sont moins efficaces car
l'alcool diminue la capacité de l'organisme à les assimiler et
à se défendre.
5. Le rôle de l'environnement dans la
société des jeunes
RÔLE DE L'ENVIRONNEMENT
Certaines variables peuvent jouer un rôle de
déclencheur ou de modérateur. Ainsi, quatre pôles ont
été identifiés :
L'environnement scolaire, le milieu familial, la
sphère personnelle et le mode de vie.
La consommation d'alcool est moindre chez les scolaires, et
parmi ceux-ci, naturellement chez les élèves du cycle primaire
par rapport à ceux du secondaire (tableau 2).
L'âge s'avère la principale explication
à cette différence. Les non-scolarisés sont habituellement
plus âgés :
En effet, au Congo, l'école étant
obligatoire jusqu'à 15 ans, la plupart des enfants sont
scolarisés jusqu'à cet âge.
Mais chez les non-scolarisés, interviennent d'autres
facteurs tels qu'un plus grand pouvoir d'achat parmi les travailleurs
(tableau 3). L'oisiveté chez les sans-revenus peut également
être considérée comme un facteur de risque.
Il faut relever que la consommation d'alcool est d'autant plus
marquée que les adolescents disposent davantage d'argent de poche.
Les enfants ayant une pratique religieuse consomment moins
d'alcool que les autres (tableau 3), la consommation
d'alcool étant un interdit présent dans certaines confessions
religieuses ; il en va ainsi de l'islam et, au Congo, du
protestantisme.
Ferréol estime que le fait de se
rendre régulièrement au culte constitue un facteur de
préservation.
L'adolescent issu de famille `'nullité'' - ou
monoparentale consomme davantage d'alcool.
Selon Bjornson et d'autres qui discriminent l'influence des
parents : ils affirment que les enfants qui habitent avec leur mère
boivent moins que ceux qui sont avec leur père ou un autre tuteur
biologique.
Enfin, pour d'autres encore, la consommation d'alcool
s'avère plus importante chez les adolescents élevés entre
0 et 6 ans dans des familles désunies, par leur père seul ou
leur mère seule et ayant connu des souffrances affectives
précoces.
Notre travail a également montré que la
consommation d'alcool chez les adolescents est influencée par celle des
personnes proches.
Il est en effet établi que l'alcoolisme de parents a
plus d'impact que celui de la fratrie ou des copains.
Selon Bailly, outre les habitudes des
parents, intervient le degré de disponibilité de l'alcool au sein
du milieu familial.
Et la précocité de l'exposition de l'enfant
à ces conduites d'alcoolisation est un facteur prédictif de
risque.
Enfin, l'importance des conduites d'alcoolisation chez les
parents et dans la fratrie est considérée aussi comme un facteur
négatif : en effet, pour de nombreux auteurs les jeunes
consommateurs d'alcool sont pour la plupart issus de milieux familiaux qui
usent et abusent de l'alcool.
Quant à certains, ils établissent une
corrélation positive entre le statut de la mère et la
consommation d'alcool, les enfants issus de milieux défavorisés
étant enclins à une forte alcoolisation.
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