I.1.2.3. Les risques liés aux crédits
Le niveau de capitaux propres des institutions
financières est généralement faible si on le compare
à la valeur de l'actif. De ce fait, ces institutions sont contraintes
à la prudence afin d'éviter de trop grandes fluctuations de leur
résultat. Ainsi, il existe deux grandes classes des stratégies
dans la gestion des risques bancaires : la première consiste à
traiter le risque individuellement, et cette approche s'apparente à
une
9
décomposition du risque global ; la seconde consiste
à réduire le risque global par diversification, on parle
d'agrégation des risques7.
La notion du risque comporte plusieurs définitions qui
combinent la notion de probabilité c'est-à-dire la
possibilité ou non qu'un événement se produise.
Selon POUMADERE, la définition la plus rependue est la
suivante : les risques constituent une menace pour les êtres humains et
ce à quoi ils sont attachés ; associés à la notion
d'événement, le risque se définit comme une entité
à deux dimensions : la probabilité d'une part et la
conséquence d'autre part.8
Mathématiquement « le risque est
l'espérance mathématique d'une fonction de probabilité
d'événement ». En terme plus simple, il s'agit de la valeur
moyenne des conséquences des événements affectés de
leur probabilité.
Ainsi, l'événement a une probabilité
d'occurrence P1 avec une conséquence C1, de même un
événement aura une probabilité Pn, alors le risque vaudra
:
R p1c1+p2c2+ + pncn
Le produit p1c1 est appelé valeur de
l'aléa9, on notera avec intérêt que le risque
est la somme des aléas.
Au vu de ces deux définitions, nous pouvons dire que le
risque est un danger plus ou moins prévisible que courent les
êtres humains ou les organisations dans l'exercice de leurs
activités et fonctions.
Les IF rencontrent les mêmes types de risques que les
autres intermédiaires financiers.
I.1.2.4. Types des risques
Les risques sont classés selon plusieurs
catégories, nous allons présenter dans lignes qui suivent
certains :
a) Le risque de marché:
Ce risque se présente surtout lorsque, grâce
à la parité fixée par la banque centrale d'un pays, les
arbitragistes peuvent anticiper la hausse ou la baisse de taux de change
fixé ; à partir de l'opération d'achat et de vente de
devises, ceux-ci sont exposés à un risque. Cela peut s'observer
aussi dans une situation d'économie ouverte en régime de change
fixe.
7J.HULL, Christophe DODLEWSKI, Maxime Merli, Gestion
des risques et institutions financières, PEARSON EDUCATION, paris, 2007,
p17
8 J. PROUMADERE, Management du risque, Approche
globale, Afnor, Londres, 2002, p5
9 B. BERNARD et J.C POSSIN, l'intelligence des
risqué, Sécurité, Sureté, Environnement,
Management, IFIE, Londres, 2006, p12
10
L'explosion des institutions financières au
risque de marché est due essentiellement aux activités
d'échange des titres ou de trading. Ces Ifs et/ou les arbitragistes sont
exposées aux variations de taux d'intérêt et de change,
à la variation des prix des actifs cotés, ou autres variables de
marché l'on dit que ces IMFs s'exposent au risque de
marché.
Ce marché s'apparente au marché des
cambistes en République Démocratique du Congo mais aussi au
rôle de la Banque Centrale lorsque cette dernière procède
à l'achat des devises en situation de défense de la parité
fixée par celle-ci à travers la politique monétaire en
régime de change fixe.
b) Le risque de crédit ou risque client
:
Il s'agit d'un risque de non paiement à
l'échéance, que courent les institutions financières en
accordant un crédit à sa clientèle. Les institutions
financières spécialisées dans le crédit, sont
tenues d'ailleurs de respecter certaines règles afin de mieux faire face
au risque. Un ratio de solvabilité dit ratio de cooker est
imposée à la règlementation bancaire, s'agissant des
institutions de microfinances, on parle plutôt du ratio de
capacité de remboursement. Il correspond à une obligation de
détenir en fonds propre un pourcentage minimum de leurs encours de
crédit.
Les risques de crédit sont
généralement gérés en assurant une diversification
adéquate au portefeuille de crédits (agrégation des
risques).Si le portefeuille n'est pas diversifié et ne comprend qu'une
seule contrepartie, ce qui signifie que l'ensemble le fonds est
prêté à un seul emprunteur, le risque y associer est
très élevé.
En effet, si la contrepartie fait défaut et
n'est plus en mesure de rembourser le nominal et les intérêts du
prêt, la solvabilité de cette institution devient compromise. Une
position plus confortable pour les institutions financières consiste par
exemple à prêter un pourcentage déterminé soit 40%
de ses fonds à 10000 clients différents.
Ainsi, si la probabilité de défaillance
annuelle d'un emprunteur est de 1%, dans ce cas, on peut estimer que pour
l'ensemble du portefeuille de paire que 100clients feront défaut durant
l'année. Malgré cela, l'institution peut espérer que les
profits dégagés sur les 9900 autres clients seront largement
suffisant pour couvrir ces pertes.
11
Comme nous l'avons signalé, la diversification
diminue le risque spécifique mais laisse le risque systématique
inchangé.
Les institutions financières continuent
à être exposées à un retournement économique
ayant pour conséquence une augmentation des probabilités de
défaillances.
De ce fait, le bénéfice de la
diversification est maximal lorsque les emprunteurs sont dans des
régions géographiques différentes et des secteurs
différents. Une institution financière internationale sera dans
ce contexte mieux diversifiée qu'une institution nationale n'ayant pour
clients généralement les citoyens de ce même Pays,
néanmoins une institution financière internationale demeure
exposée à une récession économique mondiale qui ne
peut être diversifiée.
c) Le risque du taux d'intérêt
:
Le risque du taux d'intérêt est le plus
délicat à gérer que les risques liés à
d'autres variables de marché comme le prix des actions, le taux de
change. Une des difficultés est due à l'existence de nombreux
taux différents dans chacune de devise, même si ces taux varient
conjointement, leur corrélation n'est pas parfaite.
Il est nécessaire de décrire la
fonction liant le niveau de taux d'intérêt et la durée de
l'emprunt (ou maturité).Cette fonction est nommée structure par
terme des taux d'intérêt ou gamme de taux
d'intérêt.
d) Le risque inflationniste :
L'inflation ne grève pas seulement le pouvoir
d'achat des populations. Elle affecte aussi les dépôts des clients
et les avoirs des IF, cela est dû au fait que l'économie
congolaise est fortement dollarisée.
e) Le risque politique et
économique
Les politiques macro-économiques sont
inefficaces parce qu'elles ne favorisent pas la croissance et le
développement mais aussi elles entraînent la
détérioration des conditions d'existence des populations, et donc
limitent le nombre de personnes solvables, érodent la capacité
des emprunteurs à rembourser et réduisent aussi les revenus
disponibles pour les dépôts. Par ailleurs, un système micro
financier ne peut être dynamique et stable dans une situation
d'instabilité politique.
12
f) Les K covariant risks » ou risque liés
à la nature
Les catastrophes telles que la sécheresse, la
guerre, les typhons, les inondations et les éruptions volcaniques
augmentent le stress des marchés financiers en général et
des marchés micro financiers en particulier.10
|