« Comment les nouvelles aides à la
vente et à l'achat (NAVA) peuvent contribuer à
accroître l'efficacité des stratégies de communication
du Luxe ? »
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Mémoire de recherche de Master Management de la
Communication d'Entreprise
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Promotion 2016
-
Lisa DAVID
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Tuteur du mémoire
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:
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Amira Berriche
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2
3
Remerciements
Je tiens à remercier toutes les personnes qui m'ont
soutenues pendant la rédaction de ce mémoire de fin
d'études. La première est Madame Amira Berriche, ma tutrice de
mémoire, qui m'a donné des conseils avisés, répondu
à l'intégralité de mes interrogations, et pris de son
temps pour m'aider lorsque je rencontrais des difficultés dans la
rédaction de mon mémoire. Je souhaite également remercier
Clara Nioche, pour son soutien et surtout son aide dans la mise en relation
avec les sondés de mon étude. Je n'aurais sans doute pas
réussi à obtenir un échantillon si qualifié sans sa
précieuse contribution. Je remercie aussi mes camarades du Master 2
Management de la Communication d'Entreprise, pour l'entre-aide
régulière dont ils ont fait preuve. Enfin je remercie toute ma
famille, mes amis et collègues actuels pour leur soutien et leurs
encouragements dans le but de mener à bien ce mémoire.
4
Page d'avertissement
Je certifie, DAVID Lisa, que le contenu de ce Mémoire de
Master n'a pas déjà ou ne fait pas l'objet d'une soumission dans
le cadre d'un autre diplôme.
Je certifie que toutes les sources documentaires sur lesquelles
s'appuie ce travail sont de manière explicite portées à la
connaissance du lecteur.
Je certifie que ce Mémoire de Master respecte les
conditions de fond et de forme définies par l'ESSCA.
« L'ESSCA n'entend donner ni approbation, ni improbation aux
opinions émises dans ce Mémoire de Master. Ces opinions doivent
être considérées comme propres à leurs auteurs
».
5
Résumé
Ce mémoire de recherche attire l'attention sur un
phénomène actuellement en plein essor, la digitalisation du
secteur du Luxe. Grâce au développement des outils de
communication digitaux et à l'avènement du e-commerce, les
consommateurs de produits de luxe peuvent aujourd'hui y accéder sans
limite et à leur gré. Toutefois, l'existence d'une dichotomie
entre Luxe et Internet est bien réelle, une partie de la
clientèle des marques de luxe demeurant encore réfractaire
à l'acte d'achat sur Internet, pourtant largement banalisé. Pour
rendre compte de ce phénomène, une analyse sociologique des
habitudes de consommation de produits de luxe et des usages d'Internet est tout
d'abord menée. Une conclusion signale des implications
managériales de ce phénomène en matière de
stratégies marketing, de développement digital et de commerce.
This paper focuses on a growing phenomenon: the luxury field's
digitalization. Thanks to the development of digital communication tools and
e-commerce accession, customers can nowadays have an access to luxury goods at
their mercy and with no limits.
Nevertheless, the existence of a dichotomy between Luxury and the
Internet is real, as a part of the luxury brands' customers is still resistant
to e-shopping, yet fully developed. To report this phenomenon, a sociological
analysis of consumption habits and uses of the Internet is carried out. A
conclusion indicates managerial implications of this phenomenon in the field of
marketing strategy, digital development and trade.
6
Table des matières
Remerciements 3
Page d'avertissement 4
Résumé 5
Introduction 8
Partie 1 - Cadre théorique 13
1.1 Qu'est-ce que le luxe digitalisé ? 13
1.1.1 Luxe et digital : Redéfinition du Luxe 13
1.1.2 L'image de marque du Luxe dans le marketing digital 14
1.1.3 Pour quelle typologie de clients ? 16
1.1.4 Les stratégies de communication digitale du Luxe
17
1.2 Luxe digitalisé, risque ou opportunité ? 18
1.2.1 Apports du digital au secteur du Luxe 18
1.2.2 Enjeux du digital au secteur du Luxe 19
1.3 Les nouvelles aides à la vente et à l'achat
(NAVA) sont-elles transposables au Luxe ?20
1.3.1 La réalité augmentée ou
réalité virtuelle 20
1.3.2 Les agents virtuels 21
1.4 Questions de recherche 22
Partie 2 - Méthodologie 23
2.1 Le choix de la méthodologie de recherche 23
2.2 Le guide d'entretien 24
2.3 Qualification de l'échantillon 25
2.3.1 Sélection de l'échantillon 25
2.3.2 Description de l'échantillon 25
2.4 Les modalités de l'entretien qualitatif 27
2.5 Collecte des résultats 28
Partie 3 - Résultats 29
3.1 Résultats de l'étude qualitative 29
3.1.1 Consommation sur le marché du Luxe 29
3.1.2 Achats de produits de Luxe sur Internet 35
3.1.3 Avis à l'égard des NAVA 38
3.1.4 Proposition d'amélioration des e-shops de Luxe 44
Annexes 46
1. Bibliographie 46
2. Guide d'entretien qualitatif 48
3. Retranscription des entretiens 52
7
4. Matrice des profils et des verbatim 79
4.1 Matrice des profils 79
4.2 Matrice des verbatim 80
Introduction
« Au seuil du IIIe millénaire, le luxe va trouver
un concurrent : l'industrie de la communication, à la fois celle du
savoir éternel et aussi du numérique. Au luxe de choisir sa place
entre ces deux pôles : celui du clinquant, celui de
l'authenticité. » 1 (Castarède J., 2014)
Le luxe, mot emprunté du Latin luxus, «
excès, débauche », puis « faste », se
définie comme un « raffinement qui procède du faste et du
confort dans les manières de vivre »2. Le mot luxe sera
également définit par Angy Geerts comme une « image de
rareté et de sélectivité »3, ce qui
l'oppose directement au secteur de la grande consommation.
Aussi, selon Marc Ferrière le Vayer, une industrie du
luxe se caractérise par six points que sont « une
appréhension nécessairement internationale de tous les aspects du
management ; des produits de qualité ; une image forte et
cohérente, souvent à connotation culturelle proche de l'art de
vivre ; une accessibilité en termes de prix au grand public ; une
créativité sans cesse renouvelée ; et une distribution
parfaitement choisie, contrôlée et gérée » (Les
dossiers du Comité Colbert, 1989)4.
D'après Angy Geert, au sein de l'industrie du luxe,
« la part d'immatériel est immense et l'univers créé
est primordial »5 (Bechtold, 1991). Le secteur du luxe
développe donc cette dite part d'immatériel via les
différents leviers de communication mis à sa disposition. En
d'autres termes, les maisons de Luxe doivent effectuer des choix
stratégiques en matière de marketing, car « les marques de
luxe doivent mettre en avant une image élitiste avec notamment un choix
de communication sélective (Allérès, 1991, 1997 ;
Chevalier et al., 2008), protégeant leur sélectivité et
leur permettant de rester discrètes »6 (Geerts et al.,
2014).
Ici, les auteurs mettent en lumière le fait que la
communication sur le secteur du luxe est particulière et propre à
ce marché : Par exemple, « l'expérience vécue en
boutique est
1 Castarède J., (2004), Le luxe,
«Que sais-je ?», Presses Universitaires de France, Paris.
2 Dictionnaire de l'Académie Française,
1986
3 Geerts A., Veg-Sala N., (2014), Le luxe et
Internet : évolutions d'un paradoxe, Revue Management et
Avenir, n°71, 99, pp. 111-128
4 Ferrière le Vayer, M., (2007), Des
métiers d'art à l'industrie du luxe en France ou la victoire du
marketing sur la création, Entreprises et histoire, n° 46,
pp. 157-176
5 Geerts A., Veg-Sala N., (2014), Le luxe et
Internet : évolutions d'un paradoxe, Revue Management et
Avenir, n°71, 99, pp. 111-128
6 Geerts A., Veg-Sala N., (2014), Le luxe et
Internet : évolutions d'un paradoxe, Revue Management et
Avenir, n°71, 99, pp. 111-128
9
essentielle (Atwal et Williams, 2009), tout comme
l'émotion et le sensoriel »7. Selon Veg-Sala et Geerts,
« les boutiques se situent toujours dans les avenues prestigieuses des
capitales, les prix sont rarement affichés afin de faire appel au
personnel de vente très qualifié. »8
Cette thèse de la communication propre au luxe est
bouleversée par les maisons de luxe, elles-mêmes, qui font parfois
le choix d'un marketing de masse. En effet, Mauboussin a fait le choix
d'afficher le prix de ses produits sur l'une de ses campagnes publicitaires :
« Vous connaissez la fameuse équation du marketing « faire
connaître, faire aimer, faire acheter » ? [É] L'affichage des
prix, c'est bien évidemment pour « faire acheter ». J'estime
que la femme que je cible [É] a le droit de connaître le prix d'un
objet sans avoir besoin de venir chez moi. Afficher les prix, cela
réduit sa crainte de venir et cela lui donne la possibilité de
venir essayer et de goûter ainsi à la création artistique.
» 9(Nemark, 2014). Face à ces libertés que
prennent les marques de luxe en matière de communication, on pourrait
donc légitimer d'autant plus leur présence sur le net.
Avec l'arrivée d'Internet dans les années 90 et
son déploiement très rapide, les leviers de communication
évoluent et se transforment : on ajoute désormais le digital aux
outils de communication déjà utilisés sur le secteur du
luxe, que sont la publicité classique (usage des médias,
affichage) et le CRM (nous n'emploierons pas le terme de Marketing direct, peu
approprié dans le cadre des produits hautement sélectifs).
Pourtant, lors de l'apparition d'internet en 1994, les maisons de luxe sont
réticentes face à son utilisation. En effet, « elles
redoutent une perte de contrôle, une dilution de leurs valeurs
d'exclusivité et de rareté. Cette hésitation est
renforcée par les recherches des années 1990 qui avaient
essentiellement pointé du doigt les risques de l'utilisation d'Internet
dans le luxe (Nyeck et Houde, 1996 ; Nyeck et Roux, 1997)
».10
Selon Veg-Vala et Geerts, « le marché du luxe
prône la sélectivité. L'objectif de communication des
marques de luxe est de contrôler leur image de rareté et de
choisir les supports en adéquation avec cette vision. Internet,
défini comme un média de masse, ne semble donc pas un outil
cohérent avec l'univers du luxe. Cependant, depuis quelques
années, toutes les marques de ce secteur ont leur propre site Internet
et vont même parfois jusqu'à
7 Geerts, A, & Veg-Sala, N 2014, `Le luxe et
Internet : évolutions d'un paradoxe. (French), Revue Management et
Avenir, 71, 99 111-128
8 Geerts A., Veg-Sala N., (2011), Gestion de la
cohérence des récits des marques de luxe sur internet :
étude sémiotique et analyse comparée des secteurs de la
maroquinerie et de la joaillerie, Revue Française Du Marketing,
n°233, pp. 5-26
9 Delécolle T., Parguel B., (2010), L'adoption
d'un Marketing de masse dans le secteur du Luxe, Décisions
Marketing, n°59, pp. 79-82
10 Geerts A., Veg-Sala N., (2014), Le luxe et
Internet : évolutions d'un paradoxe, Revue Management et
Avenir, n°71, 99, pp. 111-128
10
ouvrir des boutiques en ligne. » 11 Face à ce
paradoxe entre Luxe et Internet, on en déduit que doivent exister des
techniques précises, une marche à suivre pour insérer les
marques de luxe sur la toile.
Dans une situation où le discours marketing du moment
est de proposer au client une offre globale, de quelle manière les
maisons de luxe vont-elle pouvoir proposer ce « package » sur
internet ? D'après Marc Ferrière le Vayer, « il n'y a plus
désormais d'orfèvre, de porcelainier ou de cristallier : c'est le
triomphe de l'éclectisme. »12
Au moment du positionnement du projet, plusieurs travaux ont
été mis en perspective afin de dégager un manque dans la
connaissance existence. Plusieurs chercheurs ont tenté d'obtenir des
réponses quant à l'évolution du secteur du luxe, d'autres
concernant le perfectionnement des outils de communication sur Internet.
Au regard des travaux effectués sur le luxe, on
découvre un marché en pleine internationalisation : Les grandes
Maisons françaises ne produisent plus pour la population locale mais
s'intéressent davantage aux besoins/gouts de leur clientèle
internationale, à forte dominante asiatique et orientale.
Lorsqu'on s'attarde sur la communication des marques de luxe,
les avis des auteurs divergent : Selon certains, cette communication doit
être à la fois efficace et transparente de par le standing que
doivent conserver les grandes Maisons. Selon d'autres, les marques de luxe
empruntent les techniques de marketing de masse pour certaines de leurs
campagnes sans pour autant entacher leur image.
Internet, au-delà de sa fonction de distribution, est
également un outil très puissant en matière de
communication. Les grandes entreprises sont les premières à
exploiter toutes les ressources que propose le digital : à la fois
communication et distribution. Nous savons au préalable que le luxe est
rare, exclusif, et que donc ce secteur n'a « logiquement » pas sa
place sur Internet. Mais dans un monde où le Net est au coeur de toutes
nos activités, le luxe n'a surement pas d'autre choix que de s'adapter
à cet outil de masse. Notre questionnement portera donc sur la
manière dont les marques de luxe tirent leur épingle du jeu, dans
une conjoncture où Internet a une place majeure en matière de
consommation mais surtout de communication.
11 Geerts A., Veg-Sala N., (2011), Gestion de la
cohérence des récits des marques de luxe sur internet :
étude sémiotique et analyse comparée des secteurs de la
maroquinerie et de la joaillerie, Revue Française Du Marketing,
n°233, pp. 5-26
12 Ferrière le Vayer, M., (2007), Des
métiers d'art à l'industrie du luxe en France ou la victoire du
marketing sur la création, Entreprises et histoire, n° 46,
pp. 157-176
11
Nous en venons de ce fait à la problématique
d'étude suivante : Comment les nouvelles aides à la vente et
à l'achat (NAVA) peuvent contribuer à accroître
l'efficacité des stratégies de communication de Luxe ?
Afin de répondre à cette problématique,
nous nous sommes fixés des objectifs de recherche. En effet, divers
terrains et théories ont été pertinents d'explorer :
l'industrie du luxe, la révolution digitale et les outils de
e-communication utilisés dans le secteur du Luxe.
Les principales contributions de l'article viennent des
revues/articles suivants :
- Le Luxe par Jean Castarède dans Que
sais-je13 permettra une première analyse en profondeur
des spécificités de l'industrie du luxe. Plus largement, cet
ouvrage donne une vision très complète sur le luxe.
- L'ouvrage Luxe et Innovation, nouvelles perspectives
économiques dans Innovations14 serait un
premier angle de recherche, d'une part car il se consacre à l'industrie
du Luxe, d'autre part car il applique l'innovation à ce secteur.
- Gestion de la cohérence des récits des
marques de luxe sur internet : étude sémiotique et analyse
comparée des secteurs de la maroquinerie et de la joaillerie par
Angy Geerts et Nathalie Veg-Sala nous informera sur l'usage d'internet par les
marques de luxe.
- La conduite du changement pour et avec les technologies
digitales dans Question(s) de Management15 par D.
Autissier, K.J. et al. permettra l'exploration de la révolution
digitale, et donc une meilleure appréhension du terrain à
investiguer.
- Le luxe et Internet : évolutions d'un
paradoxe16 par Angy Geerts et Nathalie Veg-Sala
met en lumière l'évolution entre le luxe et l'outil
internet, initialement opposés.
- Atmosphère des sites web marchands et
réactions des internautes17 par JF Lemoine nous
éclairera sur les bonnes pratiques des marques à adopter sur le
net.
- Les métamorphoses du luxe vues
d'Europe18, de Jean-Claude Daumas et Marc de Ferrière le
Vayer, rend compte des mutations importantes qu'a subi le secteur du Luxe.
13 Castarède J., (2004), Le luxe, «Que
sais-je ?», Presses Universitaires de France, Paris.
14 Ravix J. T., (2013), Éditorial,
Innovations, n°41, pp. 5-7
15 Autissier D., Johnson K.J., Moutot JM., (2014), La
conduite du changement pour et avec les technologies digitales, Question(s)
de management, n° 7, pp. 79-89
16 Geerts A., Veg-Sala N., (2014), Le luxe et
Internet : évolutions d'un paradoxe, Revue Management et
Avenir, n°71, 99, pp. 111-128
17 Lemoine JF., (2008), Atmosphères des sites
web marchands et réactions des internautes, Revue française
du Marketing, n°217 - 2/5, pp. 43-61
18 Daumas JC., FerrieÌre le Vayer
M., (2007), Les métamorphoses du luxe vues d'Europe, Entreprises et
histoire, n° 46, pp. 6-16
12
Notre réflexion s'articule autour de trois axes, qui
nous permettront de répondre dans une première mesure à la
problématique posée, et de dégager par la suite plusieurs
questions de recherches. Nous nous intéresserons en premier lieu au
véritable sens du Luxe digitalisé, en redéfinissant le
luxe, l'image de marque du luxe au sein du Marketing digital, la typologie de
client et les stratégies de communication digitale du Luxe. Nous
présenterons par la suite les risques et opportunités du luxe
digitalisé, en mettant en avant les apports du digital au secteur du
Luxe mais également ses enjeux. Enfin, nous nous demanderons si les
nouvelles aides à la vente et à l'achat (NAVA) sont transposables
au Luxe, en nous interessant précisemment aux outils que sont la
réalité augmentée et l'agent virtuel.
13
Partie 1 Ð Cadre théorique
1.1 Qu'est-ce que le luxe digitalisé ?
1.1.1 Luxe et digital : Redéfinition du Luxe
Le Luxe, qui désignait initialement un art de vivre, a
subi depuis de grandes évolutions. Luxe, mot emprunté du Latin
luxus, « excès, débauche », puis « faste »,
se définit comme un « raffinement qui procède du faste et du
confort dans les manières de vivre » 19. Selon
Ferrière le Vayer et Daumas, « la définition du luxe
donnée par les dictionnaires n'a, pour l'essentiel, guère
varié. Cependant cette continuité dissimule une mutation
décisive : la substitution au luxe aristocratique d'un luxe que l'on
pourrait qualifier de bourgeois »20. Nous retiendrons donc
cette nuance entre luxe aristocratique de l'époque et luxe bourgeois de
nos temps, et découvrons un secteur du Luxe scindé en deux.
Ferrière le Vayer a également opposé les
métiers d'Art à l'Industrie du Luxe. En effet, il définit
le Luxe comme étant « caractère de ce qui est à la
fois coûteux, raffiné et somptueux
»21
, faisant échos aux métiers d'art. Il l'en
distinguera de la locution « de luxe », qu'il définira
comme « des objets, produits, services qui correspondent
à des goûts recherchés et coûteux, et non aux besoins
ordinaires de la vie »22, faisant cette fois allusion à
l'Industrie du Luxe que l'on connaît aujourd'hui. Ferrière le
Vayer, oppose donc le Luxe, qui répond à de véritables
besoins (sur-mesure, fait main), à un produit « de luxe », qui
n'est pas une nécessité - une fin en soi.
Pour sa part, Castarède suggère que l'industrie de
la communication a scindé le luxe en deux pôles : « Au seuil
du IIIe millénaire, le luxe va trouver un concurrent : l'industrie de la
communication, à la fois celle du savoir éternel et aussi du
numérique. Au luxe de choisir sa place entre ces deux pôles :
celui du clinquant, celui de l'authenticité »23.
Castarède sous-entend donc que les marques faisant l'usage de la
communication digitale s'opposent au caractère authentique du Luxe.
Ferrière le Vayer et Castarède font donc la distinction entre
deux catégories de Luxe : le luxe authentique, celui des artisans et du
savoir-faire, et le luxe moderne, devenu une véritable industrie.
19 Dictionnaire de l'Académie Française,
1986
20 Daumas JC., FerrieÌre le Vayer
M., (2007), Les métamorphoses du luxe vues d'Europe, Entreprises et
histoire, n° 46, pp. 6-16
21 Ferrière le Vayer, M., (2007), Des
métiers d'art à l'industrie du luxe en France ou la victoire du
marketing sur la création, Entreprises et histoire, n° 46,
pp. 157-176
22 Ferrière le Vayer, M., (2007), Des
métiers d'art à l'industrie du luxe en France ou la victoire du
marketing sur la création, Entreprises et histoire, n° 46,
pp. 157-176
23 Castarède J., (2004), Le luxe, «Que
sais-je ?», Presses Universitaires de France, Paris.
14
Geerts donnera, pour sa part, une définition plus
générale du Luxe qu'est une « image de rareté et de
sélectivité »24, ce qui l'oppose directement
à la distribution de masse. Il est important de retenir qu'aujourd'hui,
le Luxe n'est plus aussi exclusif et « niche » qu'il a pu
l'être dans le passé aux yeux des chercheurs. Compte tenu des
différents groupes de pensées et visions, le luxe peut être
divisé, selon Daumas et Ferrière le Vayer, « en trois mondes
spécifiques : le luxe exceptionnel des objets rares et précieux,
le luxe intermédiaire (aussi appelé « luxe marketing
»), et enfin le luxe accessible. »25
1.1.2 L'image de marque du Luxe dans le marketing
digital
Selon Ferrière le Vayer, « l'industrie du luxe est
bien aujourd'hui prisonnière d'une démarche marketing pour
laquelle seule l'image compte »26. On peut donc en
déduire que de nos jours, l'image des marques de luxe est au coeur des
préoccupations Marketing.
De plus, face à l'explosion de l'outil Internet, de
nouveaux moyens de véhiculer l'image d'une marque sont mis à
disposition. Via cet outil qu'est le digital, ce ne sont plus seulement les
marques qui forgent leur image, mais les communautés, qui jouent
aujourd'hui un rôle primordial en matière de communication. En
effet, Mallet et al. affirment que « face à ces nouvelles
pratiques, et notamment à l'essor des réseaux sociaux, les
marques doivent repenser leur stratégie de communication et ne peuvent
plus se contenter du schéma classique émetteur/récepteur
»27. On pourrait donc en déduire un
phénomène de « co-création » de l'image de
marque entre cette dernière et son public. Les consommateurs n'occupent
plus l'unique rôle de client, mais contribuent également à
l'image des enseignes.
Pour le cas des marques de Luxe, ces dernières ont aussi
l'occasion de faire bon usage du Marketing digital, à condition
d'utiliser les bons messages et fréquences de communication.
Néanmoins, Internet étant par définition un outil de
communication et distribution de masse, de nombreuses marques de luxe furent
d'abord réticentes à son usage. D'après Geerts et
Veg-Vala, « à l'exemple de Chanel ou de Hermès, certaines
marques de luxe ont longtemps hésité
24 Geerts A., Veg-Sala N., (2014), Le luxe et
Internet : évolutions d'un paradoxe, Revue Management et
Avenir, n°71, 99, pp. 111-128
25Daumas JC., FerrieÌre le Vayer
M., (2007), Les métamorphoses du luxe vues d'Europe, Entreprises et
histoire, n° 46, pp. 6-16
26 Ferrière le Vayer, M., (2007), Des métiers
d'art à l'industrie du luxe en France ou la victoire du marketing sur la
création, Entreprises et histoire, n° 46, pp. 157-176
27 Mallet S., Rouen-Mallet C., Ezan P., (2013/3),
Les apports du brand content à l'amélioration de l'image d'une
marque : le cas SNCF, Revue Gestion 2000, n°30, pp 49-68
15
à utiliser Internet, affichant de lourdes réserves
à son égard (Larbanet et Ligier, 2010). Cette incertitude est
liée aux risques associés à cet outil de communication en
sus des avantages certains mis en avant dans les recherches des années
1990 et du début des années 2000. »28
De plus, « les marques de luxe renvoient à des
imaginaires d'exclusivité, de désirabilité et de
rêve » (Geerts et al., 2014)29. Internet étant
à l'opposé de l'exclusivité, il semble légitime que
les marques doutent de cet outil, surtout en matière d'image. Le risque
à prendre est de perdre l'image très sélective
véhiculée par les marques au profit de davantage de clients. Les
marques doivent en effet « suggérer qu'elles sont inaccessibles,
que le fait d'acheter leurs produits est difficile et permet d'avoir un
sentiment d'appartenance à un groupe d'élite » (Geerts et
al., 2014)30. Dans cette logique, les marques de luxe ne peuvent
plus jouer sur la rareté de leurs produits dans le cas où elles
s'inséreraient sur Internet, puisque ce média est celui de la
puissance et de la distribution/information/communication de masse.
Malgré ces doutes et réticences, les marques de
luxe font toutes, à ce jour, usage du digital, de manière
intensive ou non. La raison en serait, toujours selon Geerts et Veg-Vala,
que
« Internet offre la possibilité de diffuser des
messages accessibles par tous (Chaffey et al, 2003 ; Okonkwo, 2009, 2010). Il
constitue un support quasi « illimité » où il est
possible de montrer aux consommateurs ce qu'est la marque, à travers des
photos, des vidéos, des présentations de produits (Chaffey et
al., 2003 ; Okonkwo, 2009, 2010) »31. Internet est donc devenu
un outil incontournable en matière d'image de marque, grâce
à la qualité et à la diversité de ses outils,
même pour les marques de luxe.
28 Geerts A., Veg-Sala N., (2014), Le luxe et Internet :
évolutions d'un paradoxe, Revue Management et Avenir,
n°71, 99, pp. 111-128
29 Veg-Sala N., Geerts A., (2010), Luxe et e-commerce ou
comment les marques peuvent-elles gérer le paradoxe entre
sélectivité et outil de vente du marché de masse ?,
Journée de recherche sur le e-marketing
30 Veg-Sala N., Geerts A., (2010), Luxe et e-commerce ou
comment les marques peuvent-elles gérer le paradoxe entre
sélectivité et outil de vente du marché de masse ?,
Journée de recherche sur le e-marketing
31 Geerts A., Veg-Sala N., (2014), Le luxe et Internet :
évolutions d'un paradoxe, Revue Management et Avenir,
n°71, 99, pp. 111-128
16
1.1.3 Pour quelle typologie de clients ?
Selon Daumas et Ferrière le Vayer, « en se
diversifiant en termes de qualité et de prix, le luxe s'est
diffusé à des clientèles socialement
hétérogènes »32. On peut donc en
déduire que le luxe digital s'adresse à d'autres types de
clientèles que l'élite, initialement visée de
manière exclusive. Le luxe s'adresse aujourd'hui à une
clientèle plus diverse et occasionnelle. En effet, Daumas et al.
relèvent en effet que « le trait caractéristique de ces
dernières décennies serait le développement de cette
clientèle « occasionnelle » qui est venue s'ajouter à
la clientèle traditionnelle du luxe »33. Ces nouvelles
catégories de clients sont par ailleurs génératrices de
bénéfices, puisque « plus de 40 % des Français
achèteraient au moins un produit de luxe dans l'année »
(Daumas et al., 2007).34 Roux rejoint le point de vue de Daumas et
al., en induisant que cette nouvelle clientèle du luxe est de plus en
plus issue des classes moyennes, et qu'elle « correspond à un
segment moins fidèle à la marque et au comportement plus volatil
»35. Néanmoins, ces nouveaux clients appartiennent
à une cible informée (en particulier via Internet) et exigeante
vis-à-vis des marques (Roux, 2009).
A cette clientèle dite occasionnelle, nous pouvons y
inclure les jeunes qui « constituent aujourd'hui une clientèle
particulièrement avide de ces objets distinctifs aux marques
reconnaissables » (Daumas et al., 2007)36. Auparavant, les
produits de luxe étaient bien moindres et ne s'adressaient pas aux
cibles jeunes, dont l'intérêt n'était pas porté sur
ces biens. Avec l'arrivée des cosmétiques haut-de-gamme
(maquillage et parfum), le luxe s'est d'autant plus démocratisé
qu'il est devenu accessible à tous.
Le luxe digitalisé permet aussi une
internationalisation des produits de Luxe, et connaît un engouement
particulier de la part des pays asiatiques. Il est observé un «
élargissement des clientèles avec l'intégration des pays
émergents, notamment de la zone asiatique qui est en train de devenir le
principal marché pour les produits de luxe » (Daumas et al.,
2007)37.
32 Daumas JC., FerrieÌre le Vayer M.,
(2007), Les métamorphoses du luxe vues d'Europe, Entreprises et
histoire, n° 46, pp. 6-16
33 Daumas JC., FerrieÌre le Vayer M.,
(2007), Les métamorphoses du luxe vues d'Europe, Entreprises et
histoire, n° 46, pp. 6-16
34 Daumas JC., FerrieÌre le Vayer M.,
(2007), Les métamorphoses du luxe vues d'Europe, Entreprises et
histoire, n° 46, pp. 6-16
35 Elyette Roux, (2009/2), Le luxe au temps des
marques, Geìoeìconomie, n°
49, pp. 19-36
36 Daumas JC., FerrieÌre le Vayer M.,
(2007), Les métamorphoses du luxe vues d'Europe, Entreprises et
histoire, n° 46, pp. 6-16
37 Daumas JC., FerrieÌre le Vayer M.,
(2007), Les métamorphoses du luxe vues d'Europe, Entreprises et
histoire, n° 46, pp. 6-16
17
1.1.4 Les stratégies de communication digitale du
Luxe
Au sein de l'industrie du Luxe, l'image de marque est
primordiale. Les enseignes se concentrent donc sur leur discours de marque,
à travers les divers médias mis à leur disposition.
Internet devient alors un nouveau moyen de communiquer autour d'une marque, et
les maisons de luxe font usage de certains outils digitaux, efficaces et en
cohérence avec leurs univers.
En effet, l'usage des vidéos explicatives est très
courant sur les sites de marques de luxe, qui, à travers ces
vidéos, véhiculent leurs valeurs (savoir-faire, qualité,
expertise). Par exemple, sur le site
www.cartier.fr, « l'usage des
vidéos explicatives insiste sur l'expertise de la marque » (Geerts
et al., 2011)38.
Les animations sur site sont aussi un bon moyen d'attirer
l'attention de l'internaute, à condition qu'elles soient de
qualité et en accord avec la marque. Sur le site de Van Cleef &
Arpels, « vous pouvez aussi entrer plus facilement dans le monde magique
de la marque, grâce à ces animations poétiques et
ravissantes » (Geerts et al., 2011)39. Bien entendu, certaines
marques n'y ont pas recours, si l'usage n'est selon eux pas adéquat,
comme c'est le cas pour Goyard. En effet, leur site est très basique, le
fait est que « ça puisse correspondre avec l'authenticité de
la marque et le souhait de ne pas devenir trop moderne » (Geerts et al.,
2011)40.
L'usage de certaines sonorités, si cela y est propice, est
également un bon moyen d'immerger l'internaute dans l'univers de la
marque. Louis Vuitton en est l'exemple, puisque sur son site, « le
Soundwalk emmène l'internaute dans un monde de voyages » (Geerts et
al., 2011)41. Enfin, les stratégies de communication digitale
des marques de luxe doivent être dans la continuité du plan de
communication global, c'est-à-dire que la communication sur Internet ne
doit pas faire de rupture avec les autres médias, mais doit venir les
compléter. La marque Boucheron en est un bon exemple, car il existe une
« cohérence entre les valeurs
38 Geerts A., Veg-Sala N., (2011), How to Manage the Consistency
of Luxury Brands with the Internet Communication? The Importance of Luxury
Brand Values Transfer, The Global Journal of Business Research,
n°5, pp. 81-94
39 Geerts A., Veg-Sala N., (2011), How to Manage the Consistency
of Luxury Brands with the Internet Communication? The Importance of Luxury
Brand Values Transfer, The Global Journal of Business Research,
n°5, pp. 81-94
40 Geerts A., Veg-Sala N., (2011), How to Manage the Consistency
of Luxury Brands with the Internet Communication? The Importance of Luxury
Brand Values Transfer, The Global Journal of Business Research,
n°5, pp. 81-94
41 Geerts A., Veg-Sala N., (2011), How to Manage the Consistency
of Luxury Brands with the Internet Communication? The Importance of Luxury
Brand Values Transfer, The Global Journal of Business Research,
n°5, pp. 81-94
18
communiqués su les médias traditionnels et sur
Internet » (Geerts et al., 2011)42. De cette manière,
Internet renforcerait même certains messages et valeurs de marque. Cet
argument est renforcé par l'analyse faite sur six marques de luxe par
Geerts et Veg-Sala, dont il ressort que l'usage d'Internet a renforcé
les valeurs des marques de luxe. En effet, elles en concluent que « pour
cinq des six marques que nous avons analysé, leurs valeurs centrales
sont renforcées par l'utilisation d'Internet et de ses applications
interactives » (Geerts et al., 2011)43.
1.2 Luxe digitalisé, risque ou
opportunité ?
1.2.1 Apports du digital au secteur du Luxe
On ne peut occulter l'intérêt économique
qu'ont les marques de luxe à faire usage d'Internet. En effet,
d'après Geerts et al., « Internet constitue un outil
économique en termes de communication car les coûts sont moins
élevés que pour les autres canaux »44.
Le digital a un autre atout qu'est la grande capacité de
diffusion de messages, qui permet aux marques de véhiculer les
informations qu'elles souhaitent à leur public. En effet, « les
managers pensent qu'Internet est favorable car il permet de fournir un maximum
d'informations simultanément à de nombreuses personnes. Internet
offre la possibilité de diffuser des messages accessibles par tous
(Chaffey et al, 2003 ; Okonkwo, 2009, 2010) »45. Les clients
étant au coeur des préoccupations des marques de luxe, les
enseignes ont tout intérêt à faire usage de la
communication digitale.
Aussi, comme relevé précédemment, Internet
est un support de qualité et qui propose une multitude d'outils de
communication, telles que « des photos, des vidéos, des
présentations de produits » (Chaffey et al., 2003 ; Okonkwo, 2009,
2010)46.
Côté consommateurs, « Internet est perçu
comme un outil dynamique et novateur (Nyeck et Roux, 1997). Par rapport
à une brochure classique, Internet permet de construire une relation
plus personnelle et plus intime entre la marque et le consommateur lorsque
celui-ci est
42 Geerts A., Veg-Sala N., (2011), How to Manage the Consistency
of Luxury Brands with the Internet Communication? The Importance of Luxury
Brand Values Transfer, The Global Journal of Business Research,
n°5, pp. 81-94
43 Geerts A., Veg-Sala N., (2011), How to Manage the Consistency
of Luxury Brands with the Internet Communication? The Importance of Luxury
Brand Values Transfer, The Global Journal of Business Research,
n°5, pp. 81-94
44 Geerts A., Veg-Sala N., (2014), Le luxe et Internet :
évolutions d'un paradoxe, Revue Management et Avenir, n°71, 99, pp.
111-128
45 Geerts, A, & Veg-Sala, N 2014, ÔLe luxe et
Internet : évolutions d'un paradoxe. (French), Revue Management et
Avenir, 71, 99 111-128
46 Geerts, A, & Veg-Sala, N 2014, ÔLe luxe et
Internet : évolutions d'un paradoxe. (French), Revue Management et
Avenir, 71, 99 111-128
19
impliqué et intéressé par la marque (Nyeck
et Roux, 1997) »47.
Internet voit aussi naître un outil publicitaire
très puissant qu'est le ciblage ou retargeting, et qui permet via un
algorithme, de suggérer aux internautes des publicités en
adéquation avec leurs comportements de consommation. En effet, le
ciblage est, d'après Mercanti-Guérin, « fondé sur le
comportement passé de l'internaute et permet de lui proposer une offre
adaptée à son profil d'intérêts »48.
Les marques de Luxe, dont la clientèle est une priorité,
pourraient donc songer à faire usage du retargeting, afin d'encore mieux
cibler leurs campagnes digitales. Néanmoins, cette technique
étant généralement utilisée par les marques Grand
Public, le luxe pourrait risquer d'entacher son image et réputation
auprès de ses consommateurs.
Toutefois, les présages sont bons quant à la
possible compatibilité entre Luxe et Internet. En effet, « Internet
ne semble pas modifier l'image que les consommateurs ont du luxe (Nyeck et
Roux, 1997). Ils apprécient particulièrement les sites des
marques de luxe avec une esthétique irréprochable et qui
communiquent de façon claire (Dall'Olmo Riley et Lacroix, 2003)
49. On peut donc en conclure qu'Internet a de nombreux atouts en
matière de communication, et que l'industrie du Luxe aurait tout
intérêt à en faire usage.
1.2.2 Enjeux du digital au secteur du Luxe
Initialement, la communication des marques de luxe se faisait par
« le bouche à oreille et les rencontres individuelles entre ses
représentants et la presse spécialisée » (Catry,
2007)50. Le digital, aux antipodes de ces modes de communication
« privilégiés », bouleverse donc les codes de la
communication du Luxe. De plus, internet serait vu par les managers comme
« un outil de communication risqué car les consommateurs peuvent en
prendre le contrôle (Okonkwo, 2009) »51. En effet, il est
vrai que la communauté peut avoir des effets très positifs comme
parfois néfastes. Geerts et al. relèvent que « de par la
création de forums ou bien de blogs, les Internautes ne sont plus
uniquement passifs face à la communication des marques
47 Geerts, A, & Veg-Sala, N 2014, ÔLe luxe et
Internet : évolutions d'un paradoxe. (French), Revue Management et
Avenir, 71, 99 111-128
48 Mercanti-Guérin M., (2013), L'amélioration du
reciblage par les Big Data : une aide à la décision qui menace
l'image des marques ?, Revue internationale d'intelligence
économique, vol. 5, pp. 153-165
49 Geerts, A, & Veg-Sala, N 2014, ÔLe luxe et
Internet : évolutions d'un paradoxe. (French), Revue Management et
Avenir, 71, 99 111-128
50 Catry B., (2007/2), Le luxe peut être cher, mais est-il
toujours rare ?, Revue française de gestion, n°171, pp. 49-63
51 Geerts, A, & Veg-Sala, N 2014, ÔLe luxe et
Internet : évolutions d'un paradoxe. (French), Revue Management et
Avenir, 71, 99 111-128
20
mais peuvent en être les auteurs »52.
L'image et la réputation des marques de luxe ne sont donc plus
intégralement contrôlées en interne.
Par ailleurs, la clientèle peut percevoir Internet «
comme une interface qui peut être
impersonnelle et complexe (Nyeck et Roux, 1997)
»53. Le risque pour les marques de luxe de faire usage
d'Internet est de « dégrader » leur image aux yeux des
consommateurs réguliers. Aussi, la clientèle peut se sentir
lésée de ne plus être « privilégiée
», un des fondements du secteur du Luxe. En effet, d'après Geerts
et al., les clients « peuvent regretter le manque de considération
face à un outil où tout le monde semble être traité
de la même façon (Okonkwo, 2009)»54.
Le point de vue du consommateur à l'égard du luxe
digitalisé varie néanmoins en fonction de son âge. Veg-Sala
et al. affirment qu'il existe « un clivage entre la perception des plus de
45 ans, jugeant que le luxe est incompatible avec Internet, et les plus jeunes,
enclins à s'adapter à ce média de communication
»55.
1.3 Les nouvelles aides à la vente
et à l'achat (NAVA) sont-elles transposables au Luxe ?
1.3.1 La réalité augmentée ou
réalité virtuelle
D'après Filion, la réalité augmentée
est « une technologie qui enrichit le monde réel par des images en
3D ou par des vidéos qui apparaissent en surimpression sur un
téléphone intelligent, une tablette, un ordinateur ou encore des
lunettes connectées ». Aux vues de cette définition, nous
pouvons supposer que la réalité augmentée est un potentiel
outil digital à utiliser sur le secteur Luxe. En effet, toujours selon
lui, « la RA peut, par exemple, partir d'un élément statique
du monde réel et l'améliorer avec des effets sensoriels comme du
son, des images et des données GPS. En donnant vie à un objet
inanimé, la RA dynamise ce qui au départ pouvait susciter peu
d'intérêt de l'auditoire. Elle vient diminuer de manière
significative la distance entre le monde réel et le monde virtuel
». 56 Cette distance évoquée par Filion est
précisément l'une des contraintes majeures à laquelle les
marques de luxe souhaiteraient
52 Geerts, A, & Veg-Sala, N 2014, ÔLe luxe et
Internet : évolutions d'un paradoxe. (French), Revue Management et
Avenir, 71, 99 111-128
53 Geerts, A, & Veg-Sala, N 2014, ÔLe luxe et
Internet : évolutions d'un paradoxe. (French), Revue Management et
Avenir, 71, 99 111-128
54 Geerts, A, & Veg-Sala, N 2014, ÔLe luxe et
Internet : évolutions d'un paradoxe. (French), Revue Management et
Avenir, 71, 99 111-128
55 Geerts, A, & Veg-Sala, N 2014, ÔLe luxe et
Internet : évolutions d'un paradoxe. (French), Revue Management et
Avenir, 71, 99 111-128
56 Filion E., (2014), La réalité augmentée
pour augmenter l'engagement, Avantages, vol. 26, no. 5, pp. 37-38
21
palier : grâce à la réalité
augmentée, la distance entre le réel et le fictif se
réduit de manière significative. D'après Lallart et al.,
l'une des caractéristiques clefs de la réalité virtuelle
est bien « l'interaction entre l'humain et l'ordinateur dans lequel
l'utilisateur n'est plus simplement un observateur extérieur d'images
qui défilent sur un ordinateur, mais un participant actif dans un monde
virtuel en 3D. » 57 En d'autres termes, le consommateur ne se contente
plus d'être spectateur comme à son habitude, mais va interagir
avec l'interface à laquelle il est confronté. Il est ici au coeur
du processus de communication, en n'en est plus le simple récepteur. Cet
outil pourrait être un moteur pour l'industrie du luxe, réticente
à Internet de part l'absence de contact physique entre la marque et ses
clients.
Aussi, Anastassova et al. affirment que « les fondements de
la RA résident essentiellement dans l'aspiration de créer des
interfaces « intuitives » et faciles à utiliser (Billinghurst,
Kato, & Popyrev, 2001). » 58 Il nous apparaît donc
nécessaire d'en faire un usage réfléchi et bien
pensé, et non pas simplement un gadget dont l'utilité n'est pas
ressentie. De nos jours, la réalité augmentée est de plus
en plus à la pointe, et « poser le doigt sur une zone
précise de la photo permettra, par exemple, d'accéder aux
caractéristiques techniques de l'objet vanté ou à ses
principaux points de vente » (Michel, A 2007). 59
1.3.2 Les agents virtuels
Selon Lemoine et al., « la personnification des interfaces
électroniques à l'aide d'un agent virtuel se traduit par une
augmentation chez les internautes de leur sentiment de confiance »
(André et Pelachaud, 2008 ; Cowell et Stanney, 2005 ; Ruttkay et
Pelachaud, 2004)60. On pourrait donc considérer que toutes
les enseignes peuvent avoir recours à ces agents virtuels, or ces
derniers ne sont vraiment pertinents que pour certains secteurs. En effet,
« les internautes attendent d'eux qu'ils soient aussi compétents
qu'une personne au téléphone, qu'ils les orientent facilement et
qu'ils répondent à toutes les questions »61. On
peut donc en déduire que ces agents prennent la place de conseiller
téléphonique/technique, poste peu nécessaire dans
l'industrie du Luxe. Les agents virtuels sont bien plus légitimes en cas
d'activité de
57 Lallart E., Voisin C., Jouvent R., (2014), La
réalité virtuelle : un outil de réalisme, Psychologie
Clinique, n° 37, p. 82-90
58 Anastassova M., Burkhardt J.-M., Mégard C., Ehanno P.,
« L'ergonomie de la réalité augmentée pour
l'apprentissage : une revue. », Le travail humain 2/2007 (Vol.
70) , p. 97-125
59 Michel, A 2007, 'La réalité " augmentée "
bientôt sur votre téléphone portable', Le Monde, p. 16.
60 Lemoine JF., (2008), Atmosphères des sites web
marchands et réactions des internautes, Revue française du
Marketing, n°217 - 2/5, pp. 43-61
61 Lemoine JF., Emna C., (2012), Quelles
caractéristiques des agents virtuels génèrent de la
confiance chez les internautes ? Une étude exploratoire, Management et
Avenir, n°58, pp.65-85
22
services, dans des domaines où le client n'est pas
toujours autonome (Télécommunication, ameublement, hi-tech).
Lemoine confirme cette hypothèse en affirmant que « les internautes
accordent d'autant plus de crédibilité aux agents qu'ils
perçoivent très nettement leur utilité
»62. Par conséquent, si l'on applique cet outil à
l'industrie du Luxe, il n'y a nul doute que les consommateurs n'en verront pas
ou peu l'utilité, l'agent virtuel perdra donc toute sa
crédibilité.
1.4 Questions de recherche
A partir du cadre théorique que nous avons posé,
nous avons pu formuler des questions de recherche auxquelles nous apporterons
des réponses grâce à notre étude exploratoire.
Tout d'abord, nous nous sommes interrogés sur les
habitudes de consommation de produits de Luxe des sondés. Puis, nous
nous sommes intéressés à leur point de vue à
l'égard de l'achat sur Internet. Aussi, nous les avons questionné
sur la manière dont ils percevaient la présence des marques de
luxe sur Internet.
Aussi, il fut intéressant de s'interroger sur les
stratégies de communication digitales déployées par les
marques de luxe. Quels outils et quels leviers digitaux sont activés
aujourd'hui chez les marques de luxe ?
Puis, nous avons interrogés nos sondés sur leur
avis à l'égard des NAVA utilisées dans l'industrie du
luxe. En effet, ces nouvelles aides à la vente et à l'achat
sont-elles toutes pertinentes pour les marques de luxe ? Existe-il aujourd'hui
des NAVA digitales recommandées pour l'industrie du Luxe ?
Enfin, nous avons proposé à notre
échantillon de faire des suggestions d'amélioration des e-shops
de Luxe. En effet, étant consommateurs ou professionnels du Luxe, ces
sondés furent les plus à même de faire part de leurs
souhaits, de leurs conseils avisés.
62 Lemoine JF., Emna C., (2012), Quelles caractéristiques
des agents virtuels génèrent de la confiance chez les internautes
? Une étude exploratoire, Management et Avenir, n°58, pp.65-85
23
Partie 2 - Méthodologie
Dans la mesure où il n'existe pas, à notre
connaissance, de travaux concernant l'impact des NAVA sur les stratégies
de communication des maisons de luxe, il nous a paru judicieux de
privilégier, dans le cadre de notre recherche, une étude
exploratoire. Nous l'avons donc réalisé en effectuant des
entretiens qualitatifs à l'aide d'un questionnaire flexible (voir
annexe). Nos répondants ont été choisis de manière
à ce qu'il y ait, au sein de notre échantillon, une
hétérogénéité des profils en matière
de caractéristiques sociodémographiques et de fréquences
d'achat de produits de Luxe.
Les répondants ont été interrogés
sur :
- leurs habitudes de consommation sur le marché du Luxe -
l'acte d'achat de produits de Luxe sur Internet
- leur avis à l'égard des NAVA utilisées sur
le marché du Luxe - leurs suggestions d'amélioration des e-shops
de Luxe
L'enquête s'est déroulée pendant le mois
de Mars 2016. L'ensemble des entretiens a été enregistré,
sur autorisation préalable des interrogés. Après
retranscription de l'intégralité des entretiens passés,
une analyse de contenu thématique/verbatim a été
effectuée à l'aide d'une matrice de résultats.
L'objectif de cette partie sera de présenter et
décrire la technique de sondage utilisée, afin d'assurer la
validation des propos tenus dans la partie Résultats.
2.1 Le choix de la méthodologie de recherche
Nous avons fait le choix d'opter pour la méthode
qualitative, dans la mesure où notre problématique
nécessitait des retours d'experience et des discours personnels de
consommateurs. Aussi, nous souhaitions avoir une cible très
qualifiée, afin que nos sondés puissent répondre au mieux
à nos questions ouvertes. Nous avons donc mené une étude
exploratoire, à l'aide d'un guide d'entretien qualitatif qui nous a
permis d'orienter nos propos et de recentrer si besoin les réponses de
nos interrogés. Tout l'intérêt d'une telle méthode
fut de réaliser par la suite, une analyse de contenu en retenant les
verbatim les plus pertinents et fréquents, afin d'obtenir des
réponses précises et qualitatives.
24
2.2 Le guide d'entretien
Nous avons, comme évoqué
précédemment, rédigé un questionnaire qualitatif,
soit à questions ouvertes, et ajustables aux réponses de chaque
sondé. Nous avons tout d'abord établi nos quatre axes majeurs de
recherche, qui sont 1. Consommation sur le marché du Luxe, 2. Acte
d'achat de produits de luxe sur Internet, 3. Avis à l'égard des
NAVA utilisées et 4. Suggestions d'amélioration des e-shops de
luxe. Au sein de ces quatre parties, nous y avons intégré 20
questions ouvertes, qui nous ont permis d'obtenir des réponses
progressives à notre problématique posée initialement (cf
annexe).
Les questions de la 1ère partie portent sur
les motivations, lieux, fréquence et occasions d'achat de produits de
luxe. Nous nous intéressons également, au sein de cette partie,
aux types de marques choisies et à la catégorie de produits
préférée par nos sondés.
Les questions de la 2ème partie, elles,
traitent de l'acte d'achat sur Internet, de son contexte et des avantages et
inconvénients qui en découlent.
Les questions de la 3ème partie concernent
l'avis des sondés à l'égard de la communication digitale
des marques de luxe et l'impact de cette communication sur leur comportement
d'achat. La 4ème partie permet aux sondés de donner
leur avis sur les stratégies de communication des marques de luxe, et
d'apporter des suggestions d'amélioration à ce sujet. Ces
questions ouvertes étaient ponctuées par des instants de
navigation assistée sur les sites Net A Porter, Longchamp, Dior, Louis
Vuitton et Lacoste, durant lesquels les sondés devaient donner leur avis
sur les NAVA proposées par ces sites, ou plus généralement
sur leur ergonomie (cas de Dior).
Les questions, flexibles en fonction des réponses
précédentes, nous ont aidées à mettre en confiance
les répondants, à les rassurer et à les inciter à
se livrer. Au début de chaque entretien, l'interrogé devait
brièvement se présenter (âge, profession, lieu de
résidence), afin que nous puissions établir des liens entre un
profil et des réponses.
Le sondage s'est déroulé au cours du mois de
mars 2016, sur prise de rendez-vous avec les interrogés, soit par mail,
soit par téléphone.
25
2.3 Qualification de l'échantillon
2.3.1 Sélection de l'échantillon
Nous avons fait le choix d'effectuer six entretiens qualitatifs,
auprès de consommateurs de produits de luxe et/ou professionnels de ce
secteur. Afin d'obtenir des réponses exploitables, nous nous sommes
tournés vers des profils très hétérogènes :
3 hommes et 3 femmes, âgés de 22 à 60 ans, consommateurs
occasionnels ou fréquents de produits de luxe, professionnels du secteur
ou non, utilisateurs ou clients sur Internet. Toutefois, afin de s'assurer que
l'échantillon est bien qualifié, nous avons administré un
questionnaire quantitatif aux potentiels sondés afin de nous garantir
qu'ils sont en mesure de répondre à toutes les questions
posées. Ce questionnaire à choix multiples recense les habitudes
d'usage d'Internet ainsi que de consommation sur le marché du luxe, et
nous permet donc de constituer un échantillon en affinité avec le
sujet de notre recherche. Nous avons soumis ce questionnaire par mail à
nos potentiels sondés au début du mois de mars, après une
première sélection de ces derniers. Le questionnaire est
composé de deux parties, la première concernant l'usage
d'Internet et la deuxième les habitudes de consommation de produits de
Luxe. Nous avons intégré, au sein de ces deux volets, 13
questions fermées, proposant 3 ou 4 choix de réponses, mais n'en
acceptant qu'une seule. Grâce aux retours de ce QCM par nos
sondés, nous avons pu vérifier la capacité de ces derniers
à répondre à nos questions de manière
précise. Une fois nos interrogés sélectionnés, nous
avons convenu de rendez-vous pour des entretiens en face-à-face ou par
téléphone, ordinateur ou tablette à disposition. Nous
avons donc sondé 4 personnes en face-à-face, et 2 par
téléphone, faute de temps pour ces derniers.
2.3.2 Description de l'échantillon
L'échantillon est composé de six sondés
(prérequis pour prétendre à des résultats
exploitables), soit trois hommes et trois femmes pour une parité des
sexes. Les sondés sont de générations différentes,
dans le but d'obtenir des visions singulières du secteur du Luxe, ce
dernier ayant subit de profondes mutations au cours de ces 30 dernières
années. Aussi, nous avons trouvé judicieux de nous tourner vers
des français, le luxe étant ancré dans leur culture et
patrimoine. Nous avons d'une part sollicité trois professionnels du
secteur du Luxe afin de collecter des retours très précis,
souvent rationnels. Ces derniers travaillent respectivement
26
chez Chanel, Balenciaga et Christian Louboutin. D'autre part,
nous avons fait appel à trois consommateurs de produits de luxe pour des
résultats plus personnels. Toutefois, ces consommateurs ont une
expertise Luxe non négligeable de part leur passé professionnel
ou leur passion pour ce secteur. Les professions des sondés, tout comme
leurs âges, sont différentes : deux interrogés sont des
PDG, deux autres sont dans la fonction Marketing à des niveaux
différents (alternant VS chargé du Marketing), une directrice des
achats et une chargée de l'administration.
NATURE ENTRETIEN
|
DUREE(MIN)
|
PRENOM/NOM
|
SEXE
|
AGE
|
LOCALITE
|
QUALITE DU REPONDANT
|
SECTEUR
|
SOCIETE
|
CODE
|
Face-à-face
|
45
|
William DAVID
|
H
|
57
|
PARIS
|
PDG
|
E-commerce Mode
|
SARL OUMAN
|
PDG1
|
Face-à-face
|
40
|
Clara NIOCHE
|
F
|
22
|
PARIS
|
Alternante en Marketing
|
Jeux
|
FDJ
|
Alt1
|
Face-à-face
|
42
|
Laurent MILLER
|
H
|
60
|
PARIS
|
PDG
|
Maroquinerie Luxe
|
MILLER PARIS
|
PDG2
|
Face-à-face
|
30
|
Romain LAZANO
|
H
|
26
|
PARIS
|
Chargé de Marketing
|
Luxe
|
CHANEL
|
CdM1
|
Téléphone
|
45
|
Elisabeth HADIDA
|
F
|
36
|
PARIS
|
Directrice Achats Europe
|
Luxe
|
BALENCIAGA
|
DirAch1
|
Téléphone
|
42
|
Charlotte PICHON
|
F
|
22
|
PARIS
|
Chargée de l'administratif
|
Luxe
|
C. LOUBOUTIN
|
CdA1
|
Profil des interrogés
Grâce au questionnaire à choix multiples
administré en amont de l'entretien qualitatif, nous sommes certains de
la qualification de notre échantillon. En effet, 100% des
interrogés possèdent une connexion Internet chez eux, et en font
un usage quotidien. Ces derniers utilisent Internet dans le cadre de leur
travail et de leurs occupations personnelles également dans 100% des
cas.
L'usage des réseaux sociaux est, lui, plus
contrasté : 2 sondés ne sont inscrits sur aucun réseau
social, les quatre autres étant adeptes de Facebook dont deux de
Instagram. Les sondés, utilisateurs des réseaux sociaux, sont
à 100% intéressés par le secteur du Luxe sur ces dits
réseaux.
Les sondés sont tous inscrits à des Newsletters,
principalement Mode/Luxe et d'Information. Les interrogés
achètent en moyenne 8 articles de Luxe par an, avec des
disparités entre les profils : 50% des sondés achètent 6
articles de Luxe par an, contre 15 articles pour 33% des interrogés.
Enfin, un sondé ne s'offre « que » deux articles annuellement.
Quant au budget par mois alloué à ce shopping, il est
corrélé à la quantité de biens achetés : Les
33% qui achètent 15 articles de luxe par an sont les mêmes qui
dépensent 500€ ou plus par mois. Les 50% de sondés achetant
6 articles par an dépensent, eux, entre 100 et 300€ par mois. La
somme dépensée en produits de Luxe est elle aussi liée
à la nature de l'achat. En effet, les clients les plus fidèles
sont ceux qui effectuent des achats coup de coeur, contrairement à ceux
qui consomment moins de produits de luxe et qui effectuent des achats plus
réfléchis.
27
Nous nous sommes aussi intéressés au lieu
d'achat de ces produits de luxe, et 100% de la clientèle
préfère se rendre directement chez la marque. Dans une moindre
mesure, 33% des
interrogés apprécient également se rendre
en Concept Store. Enfin, nous nous sommes interrogés sur la
catégorie de produits préférée de nos
interrogés. Le Prêt-à-porter est le segment
préféré par 66% des sondés, la maroquinerie ayant,
elle, était citée à hauteur de 33%.
NOM
|
AGE
|
CONNEXION
|
FREQUENCE USAGE
|
CONTEXTES
|
RESEAUX SOCIAUX
|
INTERET LUXE
|
NEWSLETTER
|
QTITE ARTICLES LUXE/AN
|
BUDGET/ MOIS
|
LIEU D'ACHAT
|
NATURE DE L'ACHAT
|
CATEGORIE DE PDTS
|
William DAVID
|
57
|
0
|
Quot
|
Travail - Perso
|
(c)
|
|
0
|
6
|
100
|
Marque
|
Réfléchi
|
Maro
|
Clara NIOCHE
|
22
|
0
|
Quot
|
Travail - Loisirs - Perso
|
0 : FB /
Insta
|
0
|
0
|
2
|
100
|
Marque
|
Réfléchi
|
PAP
|
Laurent MILLER
|
60
|
0
|
Quot
|
Travail - Perso
|
(c)
|
|
0
|
15
|
500 et +
|
Marque + Grands Magasins
|
Coup de coeur
|
Chaussure + Horlogerie
|
Romain LAZANO
|
26
|
0
|
Quot
|
Travail - Loisirs - Perso
|
0 : FB / Insta
|
0
|
0
|
6
|
100
|
Marque + Concept Store
|
Réfléchi
|
PAP
|
Elisabeth HADIDA
|
36
|
0
|
Quot
|
Travail - Loisirs - Perso
|
0 :
Insta
|
0
|
0
|
15
|
500 et +
|
Marque + Internet
|
Coup de coeur
|
PAP
|
Charlotte PICHON
|
22
|
0
|
Quot
|
Travail - Loisirs - Perso
|
0 : FB /
Insta
|
0
|
0
|
6
|
300
|
Marque + Concept Store
|
Coup de coeur
|
PAP + Maro
|
Habitudes de consommation Internet & Luxe de nos
sondés
2.4 Les modalités de l'entretien qualitatif
Nous avons mené 6 entretiens au cours du mois de mars
2016, après prise de rendez-vous avec les intéressés.
L'intégralité de ces entretiens se sont déroulés
à Paris, 4 sondages ont eu lieu au domicile des interrogés, et 2
se sont déroulés par téléphone. Dans la mesure
où l'entretien était ponctué par des moments de
navigations sur des sites Internet, nous avions besoin d'un ordinateur ou d'une
tablette, sur lequel nous retrouvions les liens vers les différents
sites, et d'une connexion Internet. En parallèle, nous nous sommes munis
du guide d'entretien qualitatif en version papier, afin d'orienter les propos
des sondés. Les entretiens ont tous été enregistrés
via une application sur Smartphone, pour qu'ils puissent être
retranscrits par la suite. Nous avions donc besoin d'être dans un endroit
calme, d'où l'invitation toute naturelle des interrogés à
leur domicile. Concernant les deux entretiens téléphoniques,
ceux-ci se sont déroulés par écrans interposés. En
effet, un document avec l'ensemble des liens à cliquer lors de
l'entretien était envoyé aux sondés, la navigation
étant assistée par téléphone. Les deux
interrogés, aussi bien que nous, étions équipés
d'un ordinateur avec une connexion Internet. Que ce soit en face-à-face
ou par téléphone, les entretiens ont été
menés à bien grâce aux outils d'entretien
créés en amont (guide d'entretien, fiche adressée aux
sondés par téléphone, QCM).
28
Les entretiens ont duré entre 30 et 45min, soit une
durée moyenne de 41min par entretien. Les 20 questions posées
nous ont semblé d'une quantité tout à fait adéquat,
les entretiens n'étant pas trop long et donc ennuyeux pour les
sondés, ni trop court pour obtenir des résultats exploitables.
Une véritable volonté d'instaurer la confiance
émanait de notre part, et s'est rapidement faite ressentir par les
interrogés. Ces derniers ont réussi à se livrer, à
partager leurs expériences client et leurs ressentis. Nous avons
même obtenu d'eux des suggestions faisant office de recommandations, ce
qui nous est particulièrement utile pour notre analyse des
résultats.
2.5 Collecte des résultats
Suite à la réalisation de nos entretiens
enregistrés, nous avons du effectuer la retranscription de
l'intégralité des 6 sondages. Nous avons passé
approximativement 15 heures à retranscrire par écrit l'ensemble
de nos échanges avec les interrogés, réparties sur une
semaine.
Ces retranscriptions ont un rôle double, et non
négligeable : d'une part, elles permettent d'assurer la
véracité de nos résultats en faisant office de preuve, et
d'autre part, de réaliser une analyse de contenu verbatim, étape
clef dans la production de nos résultats.
A l'issue de cette étape de retranscription, nous avons
dû rassembler l'ensemble des propos des sondés dans une matrice
des verbatim. Cette matrice est divisée en fonction des
thématiques abordées et des sous-thèmes traités.
Les verbatim les plus pertinents et récurrents sont retenus et
ajoutés dans la colonne « éléments de discours »
de la matrice. La colonne « Résultats », elle, regroupe les
déductions faites de ces éléments de discours. La matrice
des verbatims nous permet une analyse croisée et rapide des propos tenus
par les sondés, et constitue l'outil clef à la rédaction
de nos résultats obtenus.
Nous avons, au préalable, réalisé la matrice
des profils, dont les données sont issues du QCM sur le profil de nos
interrogés. Cette matrice nous permet de constituer des profils type, et
de corréler certains résultats entre eux. Aussi, cette matrice a
pour fonction d'assurer la qualification de notre échantillon, ce qui
nous permet d'avancer des résultats exploitables.
29
Partie 3 - Résultats
Cette analyse se propose de recenser les différents
outils de la communication digitale adéquats à l'industrie du
Luxe. Les fréquences de citation de chacun de ces outils seront
calculées de manière à mettre en avant leur importance
chez les répondants. Evidemment, compte tenu du caractère
exploratoire de cette recherche, les fréquences et pourcentages ne
prétendront pas à une quelconque illustration statistique mais se
proposeront de synthétiser, sous forme chiffrée, les grandes
tendances observées.
Au travers de cette étude, nous allons pouvoir
définir les facteurs permettant d'expliquer l'efficacité des
NAVA, ou au contraire les outils ayant un impact néfaste sur la
communication des marques de luxe. Cette étude exploratoire vient de ce
fait compléter les premiers apports de notre recherche théorique
grâce à des réponses plus précises,
concrètes.
3.1 Résultats de l'étude qualitative
3.1.1 Consommation sur le marché du Luxe
Motivations à l'achat
Nous nous sommes tout d'abord interrogé sur les raisons
des consommateurs à se tourner vers le marché du luxe. En effet,
nous cherchons dans un premier temps à comprendre les motivations
d'achat des clients de produits de luxe.
Grâce à notre enquête qualitative, nous avons
pu lister les motivations principales des sondés à acheter des
produits de luxe, bien que celles-ci divergent légèrement d'un
interrogé à l'autre.
D'après 100% des sondés, la qualité et la
durabilité des produits de Luxe restent les motivations premières
dans la démarche d'achat luxe. En effet, les clients s'assurent la
sécurité d'un produit bien fabriqué, grâce à
la promesse des marques de luxe de proposer « des articles d'exception
» (DirAch1). La qualité va de pair avec la durabilité des
produits de luxe « qui les rendent intemporels » (Alt1), soit
indémodables. Lorsque les consommateurs effectuent des achats luxe, ces
derniers font en quelque sorte un investissement, quitte à payer
30
plus cher, pourvu que les produits soient d'une grande
qualité, résistants et intemporels. Les clients portent un
intérêt particulier aux produits « d'une certaine
longévité » (CdA1).
La qualité du service est citée dans 66% des cas
comme motivation clef à l'achat luxe. Les consommateurs
considèrent que, compte tenu du prix et de la grande qualité des
produits proposés sur le marché du luxe, le service joue
favorablement dans les leviers d'achat. Un service développé,
adapté et personnalisé est primordial selon nos
interrogés, évoquant « un service adapté et
personnalisé » (CdA1) comme motivation à l'achat de produits
de luxe. Le sentiment d'être unique, privilégié
évoqué par les sondés comme motivation à l'achat
luxe va selon nous de pair avec la qualité du service. De ce fait, selon
33% des interrogés, le fait même d'être au centre de
l'attention, d'être considéré est un levier d'achat de
produits de luxe. Les clients ont besoin d'être reconnus, de se sentir
privilégiés, afin d'effectuer des achats de produits
exceptionnels.
Aussi, 33% des sondés évoquent l'univers/l'histoire
créé(e) autour de la marque comme motivation à l' achat
luxe. L'intérêt de consommer sur le marché du luxe va au
delà du produit en lui-même, puisque l'on est plongé au
coeur de l'univers de la marque et de son histoire, ce qui a un aspect «
féérique, proche du rêve » (Alt1) d'après les
interrogés. L'un des aspects les plus différenciant entre une
marque de grande distribution et une marque de luxe est l'histoire
racontée par les maisons de luxe, dont l'effort n'est pas
retrouvé au sein des grandes enseignes. En effet, les marques de luxe
s'adressant à un public beaucoup restreint, elles doivent pour cela tout
mettre en oeuvre pour capter la clientèle visée, très
niche et privilégiée.
Lieux d'achat
Après nous être renseignés sur les
motivations à l'achat de produits de luxe, nous nous sommes
intéressés aux lieux d'achat préférés de nos
sondés. Nous leur avons donc demandé s'ils
préféraient se rendre en grand magasin, chez la marque ou en
concept store, et pourquoi.
D'après les réponses obtenues par nos
sondés, 83% d'entre eux disent se rendre directement chez la marque.
Tout l'intérêt d'y faire ses achats est d'obtenir « un
éventail complet de la collection » (PDG1). En effet, en se rendant
chez la marque, les clients obtiennent une vision globale des produits
proposés par cette dernière. Aussi, d'après les
sondés, l'avantage de se rendre chez la marque est d'obtenir « un
service plus personnalisé » (PDG1) qu'en Grand
31
Magasin. D'après notre étude, les clients se
rendent donc directement chez la marque pour découvrir une collection
dans son ensemble, et obtenir un service sur-mesure.
Toutefois, 66% des interrogés aiment se rendre en Concept
Store pour diverses raisons. Tout d'abord, ces boutiques proposent une
sélection pointue d'articles de Luxe que l'on ne retrouve pas au sein de
points de vente plus classiques. L'objectif de se rendre en Concept Store pour
effectuer ses achats luxe est de pouvoir « shopper des marques ou articles
très particuliers » (CdA1). Les Concept Stores sont prisés
par la clientèle luxe car cette dernière « y trouve des
choses exclusives » (CdM1). Cet accès à des produits en
exclusivité rendu possible par les Concept Stores est très
prisé par les plus fervents clients de produits de luxe.
Enfin, les interrogés nous précisent le type de
produits achetés en Concept Store : Ils s'y rendent « surtout pour
des baskets » (Alt1) et « les accessoires » (DirAch1). On peut
en déduire que les clients luxe se tournent vers les Concept Stores pour
des produits en particulier, repérés au préalable dans les
médias ou attendus par une marque ou design bien précis. Ils
concernent souvent des accessoires, puisque cette catégorie de produits
est plus simple à intégrer dans une tenue au quotidien qu'une
pièce de prêt-à-porter.
On peut aussi en déduire que l'originalité et
l'exclusivité sont deux qualités recherchées au sein des
commerces par la clientèle luxe. Ce désir de posséder des
articles rares et exclusifs va de pair avec le besoin de se sentir
privilégié, évoqué dans la partie Motivations
à l'achat.
Enfin, la moitié de nos sondé (50%) se rend dans
les Grands Magasins pour effectuer ses achats luxe. Bien que les Grands
Magasins ne soient pas les espaces de vente préférés des
clients luxe, ces derniers leur reconnaissent une grande praticité et
variété de produits en tout genre. Les intérêts de
s'y rendre sont multiples pour les consommateurs de produits de luxe :
Premièrement, les clients ont la possibilité de se faire
rembourser lorsqu'ils ne sont pas sûrs de leurs achats. Au remboursement
s'ajoute la praticité de ces espaces de vente - notamment «
l'immense choix de marques et de produits qui y sont proposés »
(CdM1). On y retrouve donc toutes les marques de luxe actuelles et leurs
collections en cours, classées par gammes de produits, et sous forme de
« corners » (stands).
On en déduit de ce fait que les clients de produits de
luxe se tournent davantage vers les Grands Magasins lorsqu'ils ne savent pas
à l'avance ce qu'ils vont acheter, et qu'ils ont besoin « d'avoir
une vision globale du marché » (PDG2).
32
Fréquences d'achat
Après nous être questionnés sur les lieux
d'achat de ces produits de luxe, nous nous sommes interrogés sur la
fréquence d'achat de ces dits produits. Nous avons donc demandé
à nos sondés combien de produits de luxe ils achetaient en
moyenne par an. Les résultats sont relativement
hétérogènes, à l'image des profils de nos
interrogés. Certains sondés appartiennent à des
catégories socioprofessionnelles plus élevées que
d'autres, en raison des écarts d'âge au sein de
l'échantillon et des différences de hiérarchie.
De ce fait, le seul sondé à être en cycle
d'études achète à hauteur de « 2-3 produits de luxe
par an, étant encore étudiante" (Alt1). En effet, ce dernier
n'ayant pas le même pouvoir d'achat que le reste des sondés, il ne
peut par conséquent qu'acheter une quantité « restreinte
» de produits de luxe.
Par ailleurs, 50% des interrogés achètent «
une fois tous les deux mois, soit 6 pièces de luxe par an » (CdM1).
De plus, cette proportion est cohérente avec la catégorie
socioprofessionnelle à laquelle appartient les clients de 6 articles
luxe par an. En effet, ces derniers sont respectivement PDG, Chargé du
Marketing et Chargée de l'Administration. Ils ont de fait un pouvoir
d'achat en adéquation avec la quantité de produits de luxe
achetée chaque année.
Enfin, 33% des sondés achètent « entre 10 et
15 articles » (PDG2), voire « une vingtaine de pièces par an
» (DirAch1). Nous pouvons justifier ce résultat par les postes
à hautes responsabilités qu'occupent ces répondants,
très fidèles au secteur du luxe. En effet, l'un est PDG d'une
enseigne de maroquinerie haut-de-gamme (Miller Paris), l'autre est Acheteuse
Europe chez Balenciaga. Tous deux professionnels du secteur et afficionados des
produits d'une grande qualité, ces derniers sont des consommateurs
habituels sur le marché du luxe.
Les fréquences d'achat de produits de luxe de nos
interrogés nous ont permis rendre compte que des disparités
existent au sein même de la clientèle luxe. Nous pouvons
désormais classifier notre échantillon en 3 catégories
d'acheteurs : les acheteurs occasionnels, les acheteurs réguliers et les
habitués/passionnés.
33
Occasions d'achat
Puis, après nous être intéressés
à la fréquence d'achat de produits de luxe de nos sondés,
nous avons souhaité connaître les occasions d'achat de ces
derniers. Effectivement, il est intéressant de comprendre pour quelles
raisons les clients vont effectuer tel ou tel achat luxe.
A notre grande surprise, 100% des interrogés disent ne pas
avoir besoin d'une occasion en particulier pour consommer sur le marché
du luxe. Les sondés n'ont donc « pas d'occasion particulière
» (DirAch1), ils fonctionnent davantage à l'instinct.
De ce fait, 66% des sondés fonctionnent «
plutôt au coup de coeur » (Alt1). L'expression
« coup de coeur » est citée par 66% des
interrogés, pour lesquels l'achat de produit de luxe ne se solde pas par
la réponse à un besoin, mais davantage par l'assouvissement d'un
désir.
Enfin, nos interrogés nous parlent du « plaisir
naturel d'offrir » (PDG2) dont ils sont dotés, et qui induisent
donc des achats de produits de luxe supplémentaires. 50% des
sondés considèrent que « ces achats peuvent tout aussi bien
se faire dans le cadre d'un cadeau à offrir » (CdA1), on en
déduit donc que les achats de produits de luxe ne sont pas uniquement
personnels.
Ces résultats nous permettent de déduire que les
consommateurs de produits de luxe ont des comportements d'achat luxe «
impulsifs », puisqu'il n'y a selon eux, aucune occasion
particulière d'acheter un produit haut-de-gamme. Ces achats se font en
grande partie en réponse à un coup de coeur, comportement
très fréquent au sein de l'industrie du luxe. Dans une moindre
mesure, ces achats entrent également dans le cadre de cadeaux pour
autrui. La clientèle luxe se tourne généralement vers des
produits d'une grande qualité lorsqu'il s'agit d'un cadeau à
offrir, car ce marché représente pour certains la «
sécurité » d'un cadeau réussi. Toutefois, un cadeau
luxe peut aussi être offert lors de grandes occasions, en réponse
à l'ampleur de l'événement organisé (mariage,
cérémonies religieuses, naissance).
34
Types de marques
Par la suite, nous avons trouvé enrichissant de nous
intéresser aux types de marques vers lesquels se tournent les clients de
produits de luxe. Nous leur avons donc demandé s'ils orienté
leurs achats plutôt en direction des Maisons célèbres ou
des Designers.
Sans grande surprise, 66% de notre échantillon s'oriente
« plutôt des maisons célèbres, car les Designers ont
moins de visibilité" (Alt1). Au delà de la visibilité dont
manquent les designers, ils sont aussi « réservés à
une clientèle beaucoup plus niche et spécifique » (CdA1). On
comprend donc que la clientèle de produits de luxe n'est pas
forcément la même que celle des Designers/Créateurs.
Toutefois, 33% des interrogés restent indifférents
à la griffe, « ne fantasmant pas sur des marques ou designers
» (PDG2). Selon ces sondés, c'est le produit qui prime avant la
marque qui le distribue. Pour cette partie de l'échantillon, « peu
importe la marque » (CdM1), pourvu que le produit soit exceptionnel.
Nous comprenons que les consommateurs de produits de luxe vont de
prime abord vers des marques de renom, reconnues internationalement, moins vers
les Designers. Les clients trouvent les collections des Designers beaucoup plus
pointues et excentriques que les grandes Maisons de Luxe, et donc bien moins
simples à ce procurer et à porter. Néanmoins, une partie
de cette clientèle, plus experte aussi, ne s'intéresse pas
à la marque, mais aux produits qu'elle propose. Selon certains, «
à partir du moment où je flashe sur le produit, je
l'achète » (CdM1).
Catégories de produits
préférées
Enfin, nous avons fait le choix, pour compléter les
réponses de ce premier axe de recherche, d'interroger les sondés
au sujet de la (les) catégorie(s) de produits qu'ils
préféraient consommer sur le marché du luxe. Cette
information nous permet de ce fait d'enrichir nos propos au sujet des habitudes
de consommation des sondés sur le marché du luxe.
D'après nos résultats, 66% des sondés
préfèrent acheter du prêt-à-porter sur le secteur du
luxe. Parmi ces 66%, 2/3 citent la maroquinerie dans un second temps. En effet,
les « articles de maroquinerie et de prêt-à-porter »
(CdA1) sont les plus cités par nos répondants.
35
Par ailleurs, 50% des sondés privilégient le
segment maroquinerie pour leurs achats luxe, tandis que 33% disent
préférer les chaussures. Le prêt-à-porter est aussi
bien cité par les hommes que par les femmes, les profils masculins
justifiant ce choix par le fait que « les hommes ont moins d'accessoires
intéressants que les femmes » (CdM1).
Enfin, 33% des répondants évoquent la
joaillerie/horlogerie comme l'un de leurs segments
préférés sur le marché du luxe. D'après ces
derniers, cette catégorie de produits est particulière, car comme
évoqué, « il y a 2-3 marques incontournables en horlogerie,
ce qui ne serait pas le cas en Mode » (PDG2). Ces sondés sont les
deux PDG de notre échantillon, ils ont donc un pouvoir d'achat qui leur
permet d'accéder à ce segment, ce qui ne pourrait être le
cas d'autres interrogés.
Nous pouvons donc en conclure que la maroquinerie et le
prêt-à-porter sont les segments les plus prisés sur le
marché du luxe, notamment en raison du coût extrêmement
élevé de la Joaillerie/Horlogerie.
Toutefois, la maroquinerie s'adresse davantage aux femmes qu'aux
hommes, ces derniers l'achetant pour des cadeaux à leurs femmes et/ou
filles. Le prêt-à-porter lui, concerne les deux sexes, puisqu'il
reste le segment le plus cité au sein de l'échantillon.
3.1.2 Achats de produits de Luxe sur Internet
Après nous être intéressés aux
habitudes de consommation sur le marché du luxe, analysons dès
à présent les comportements d'achat de produits de luxe sur
Internet.
Acte d'achat Luxe sur Internet
Nous nous sommes tout d'abord intéressés à
l'acte d'achat luxe sur Internet, en demandant à l'ensemble de nos
interrogés s'ils avaient déjà effectué un achat de
produit de luxe sur Internet. Cette question a scindé les
interrogés en deux groupes : les non-initiés à l'achat
luxe sur Internet et les habitués à l'achat luxe sur le Net.
De ce fait, 66% des interrogés n'ont jamais acheté
de produit de luxe sur le Net. En effet, ces derniers ont avancé
plusieurs raisons à ce refus de consommer du luxe sur Internet :
Premièrement, la nécessité d'avoir un contact physique
avec le produit est selon eux indissociable de l'achat luxe. Si l'achat
s'effectue sur Internet, il est impossible pour eux « de
36
voir, toucher le produit » (PDG2), ce qui représente
un frein majeur à leurs achats. Aussi, pour certains, cette pratique
résulte d'un manque d'utilité, puisqu'ils résident
à Paris, capitale de la Mode où toutes les grandes maisons
françaises ont émergées.
Selon certains, l'obstacle à l'achat de produits de luxe
sur le Net résulte d'un « obstacle générationnel
» (PDG2). En d'autres termes, les écarts de
générations font que les déclics à l'égard
du digital sont plus ou moins rapides et simples.
Néanmoins, 33% des sondés ont déjà
acheté un produit de luxe sur Internet. Nous en avons donc
profité pour leur demander de nous raconter le contexte de leur dernier
achat luxe sur le Net, afin de mieux comprendre quels sont les leviers
d'incitation à l'achat digital.
Ces derniers nous ont d'abord signalé qu'ils «
connaissaient bien la marque » (CdA1) avant d'en acheter un article sur
Internet. Aussi, ces clients Internet ont tout de même
repéré le produit en Presse féminine («
repéré dans un magazine féminin » (CdA1)) ou dans la
rue. Ces sondés reconnaissent largement la praticité de l'outil
Internet qui leur a permis d'effectuer leur achat « depuis leur
canapé » (CdA1). Enfin, l'acquisition des produits de luxe sur
Internet était plutôt consacrée à des biens dont les
prix sont abordables dans un contexte luxe, à savoir un top et un
portefeuille (« le prix était accessible à moins de
500€ » (DirArch1)).
Avantages et inconvénients de l'achat sur
Internet
Nous avons par la suite mis en relief les avantages et les
inconvénients de l'achat sur Internet aux yeux de nos
interrogés.
D'après 33% des sondés, il n'y a aucun avantage
à acheter un produit de luxe sur Internet. En effet, selon eux, les
codes d'Internet « sont tellement opposés à ceux du Luxe
qu'il est difficile de citer des avantages à l'utiliser » (Alt1).
Ces interrogés donnent l'exemple de la rapidité de l'achat sur
Internet, argument jusque-là recevable. Toutefois, cet avantage est
totalement démonté par le fait que « lorsqu'on achète
un produit de Luxe, on prend notre temps. La rapidité va donc à
l'encontre de l'essence même du Luxe » (Alt1).
Toutefois, 66% des interrogés citent une
variété d'avantages liés à l'achat luxe sur
Internet. D'après 100% d'entre eux, l'avantage premier de l'achat luxe
sur Internet reste la rapidité/praticité. Selon 50% des
sondés non réfractaires à l'achat sur Internet, l'un des
avantages clef de l'achat sur Internet est le choix/variété des
produits en ligne. A cet avantage, s'ajoutera l'accès au shopping en
continu pour 33% de nos interrogés favorables à l'achat
virtuel.
37
Les interrogés ont également évoqué
l'ensemble des inconvénients liés à l'achat luxe sur
Internet. D'abord, les codes opposés du canal Internet et du
secteur du luxe empêchent les sondés de passer le cap de l'achat
sur le Net.
Ensuite, l'absence de service personnalisé est
désignée comme un point noir de l'achat virtuel. En effet, les
sondés ne voient pas l'avantage « d'acheter un produit de haute
qualité sur Internet si l'on peut bénéficier d'un service
personnalisé en boutique » (CdM1).
Enfin, l'achat sur Internet nécessite une faible
sollicitation des sens, qui passe principalement par une absence de contact
physique avec le produit, et une experience client très appauvrie. Via
Internet, les sondés ressentent un « manque de projection en
possession du produit » ce qui dissuade beaucoup de potentiels
acheteurs.
Afin de synthétiser les avantages et inconvénients
de l'achat luxe sur Internet, on pourrait dire que les avantages cités
par les sondés sont davantage logistiques que liés au
produit/service proposé par la marque. Le produit étant au coeur
des stratégies des maisons de luxe, il existe selon les consommateurs
une contradiction entre l'outil Internet et le secteur du luxe. En effet, nous
avons d'un côté un canal de distribution rapide, pratique, avec un
accès en continu. De l'autre, la commercialisation de produits de haute
qualité, très couteux et rares.
Avis sur la présence des marques de Luxe sur
Internet
Nous avons par la suite questionné nos sondés sur
leur avis quant à la présence des marques de luxe sur Internet.
Ces derniers nous ont répondu sur le caractère légitime ou
non des marques de luxe sur le Net.
D'après 100% des répondants, la présence des
marques de luxe sur Internet est tout à fait légitime. Selon eux,
« il y a une réelle nécessité de visibilité
sur Internet pour les marques de Luxe » (DirAch1). Les sondés ont
donc une image relativement positive de l'arrivée des e-shops de luxe
sur Internet. De plus, cette présence « permet aux marques de
toucher un plus grand nombre de personnes » (CdM1), et donc d'attirer de
nouvelles typologies de clients.
Néanmoins, Internet met à une distance avec le
consommateur selon 66% des interrogés. En effet, « Internet
éloigne le consommateur de la marque, car il n'y accède plus
physiquement » (Alt1). Les consommateurs estiment que l'arrivée des
marques de luxe sur Internet incite la clientèle à moins se
rendre en boutique physique, et peut dégrader leur image de par leur
plus large diffusion.
38
Toutefois, les sondés donnent leur chance aux marques de
luxe implantées sur Internet, en avançant que « Internet est
un canal de distribution complémentaire » (PDG2) à l'offre
physique proposée en boutique. En revanche, les interrogés
s'accordent sur le fait que « l'offre physique est indissociable de
l'offre Internet : ce dernier ne remplacera jamais l'expérience client
vécue en boutique." (CdA1).
La légitimité des marques de luxe sur Internet est
donc indiscutable, à l'heure où tout est digitalisation.
Malgré cela, les sondés mettent en garde les marques, qui ne
doivent pas éloigner les consommateurs des points de vente physiques,
là où l'experience client est la plus forte. Les
interrogés acceptent l'usage d'Internet comme canal de distribution
complémentaire pour les marques de luxe, toutefois, ces dernières
ne doivent pas considérer le Net comme le futur canal unique.
3.1.3 Avis à l'égard des NAVA
Suite à l'intérêt tout particulier
porté à l'acte d'achat luxe sur Internet, intéressons nous
dès à présent à l'avis des sondés à
l'égard des NAVA, nouvelles aides à la vente et à l'achat
permettant aux marques de faire vivre des expériences d'achat virtuelles
à leurs clients.
Avis sur la communication digitale des marques de
Luxe
Nous avons d'abord récolté les avis des
sondés au sujet de la communication digitale mise en place par les
marques de luxe.
Ce phénomène est vu positivement par 83% des
interrogés, qui considèrent que les marques de luxe ont une
réelle nécessité de « communiquer sur Internet afin
de se différencier » (DirAch1). Toutefois, 66% de
l'échantillon ne se sentent pas concernés par cette communication
digitale. Cette dernière s'adresserait selon eux davantage à
« certaines classes, ce qui n'était pas le cas auparavant »
(Alt1). En effet, 50% des sondés ont pour avis que la communication dont
usent les marques de luxe sur Internet touche plutôt une nouvelle
clientèle plus internationale et moins aisée.
Cette communication virtuelle dont font usage les marques de luxe
est donc perçue positivement, bien qu'une grande partie de la
clientèle luxe ne se sente pas concernée par ce type de prise de
parole. Les clients sont compréhensifs face au fait que les maisons de
luxe
39
aient besoin de capter une nouvelle clientèle qui
n'était pas visée auparavant, et acceptent donc leur
stratégie.
Impact de la com sur le comportement
d'achat
Par la suite, nous avons demandé à notre
échantillon si cette communication digitale impactait leur comportement
d'achat de produits de luxe.
C'est donc sans surprise que 66% des interrogés
répondent ne pas impactés par cette communication. En effet, au
regard des réponses à la question précédente, il
apparaissait comme évident que les répondants ne se sentant pas
concernés par la communication digitale des maisons de luxe ne s'en
verraient pas impactés.
En revanche, 50% des sondés y sont « réceptifs
», cela signifie qu'ils voient cette communication plutôt comme un
outil informatif que décisif dans leur acte d'achat. En effet, «
une belle campagne de com peut nous informer sur la marque, son histoire, ou un
produit en particulier » (CdA1). 50% des sondés voient donc cette
communication non pas comme un levier d'incitation achat mais plutôt
comme un bon moyen d'information sur une marque ou un produit en
particulier.
Citations des NAVA
appréciées
Après nous être renseignés sur l'impact que
pouvaient avoir les stratégies de communication des marques de luxe sur
le comportement d'achat de nos interrogés, nous avons fait le choix de
demander à ces derniers de citer les outils digitaux
déployés par les marques les plus pertinents. Pour se faire, nous
leur avons donc présenté 5 dispositifs mis en place par
différentes marques de luxe au sein de leurs e-shops respectifs. Ces
dispositifs ne sont autres que des « NAVA », nouvelles aides à
la vente et à l'achat, ayant pour but premier de rendre l'experience
client virtuelle beaucoup plus agréable, plus proche de l'experience
physique. Nous avons donc sélectionné le e-shop 360°
créé par Lacoste, l'experience immersive et 360 Dior pour Dior
Prestige, l'option de packaging cadeau proposée par Net-A-Porter,
l'option de personnalisation de la maroquinerie suggérée par
Louis Vuitton et enfin l'option « Click-to-Call » mis à
disposition sur le e-shop Longchamp.
40
Voici donc ci-dessous les captures d'écran et liens vers
les différentes fonctionnalités : 1/ Longchamp et son option
« click to call »
http://fr.longchamp.com/
2/ Lacoste China et son e-shop immersif en 360
http://lacostewinter.seeourwork.cn/en/experience
3/ Louis Vuitton et son service de personnalisation en ligne
http://fr.louisvuitton.com/fra-fr/produits/speedy-35-monogram-008783
4/ Net a Porter et ses options de packaging basique ou cadeau
https://www.net-a-porter.com/intl/content.nap?page=PackagingInfo&pgForward=popup
41
5/ Dior et son expérience immersive pour Dior Prestige
http://www.dior.com/beauty/fr
fr/parfum-et-beaute/soin/
www.dior.com/beauty/fr
fr/minisite/th/dior prestige.html#!/map
Après avoir présenté l'ensemble de ces
fonctionnalités à nos interrogés, nous leur avons
demandé laquelle fut leur préférée et laquelle fut
la moins utile à leurs yeux. Voici donc les commentaires reçus
pour chaque NAVA, ces dernières étant classées par ordre
de préférence (Dior n°1 VS Longchamp n°5).
L'experience immersive 360 Dior est la NAVA
préférée dans 83% des cas, car elle « nous permet de
nous enrichir culturellement sur le produit et l'histoire de la gamme »
(CdM1). Aussi, l'aspect immersif de l'experience est très
apprécié, et les répondants relèvent « un beau
story telling !" (DirAch1). On retiendra que dans l'industrie du luxe,
l'experience digitale et le principe d'immersion au coeur de l'histoire de la
marque sont particulièrement appréciés par les
consommateurs.
L'E-shop 360° créé par Lacoste constitue la
NAVA préférée de 66% des sondés, pour sa vision du
produit en 360. Les répondants considèrent que « la marque
met en lumière chaque produit de la collection » (Alt1) grâce
au développement de la technologie 360°, ce qui est un point clef
en matière de luxe. Aussi, la qualité du site et l'innovation
apportée aux e-shops a été reconnue par les sondés,
qui notent que via cette technologie, « on a une vision portée des
produits et sous toutes leurs coutures, ce qui est un point très positif
» (DirAch1).
Pour sa part, Net-A-Porter et son choix de packaging fait
débat. En effet, contrairement aux deux précédentes, cette
NAVA est appréciée dans 33% des cas pour son côté
« utile » (PDG1), pratique et bien pensé. En effet, cette
option permet de sélectionner si besoin un packaging cadeau pour
l'article acheté sur le site. Toutefois, cette option est
détestée par 33% des sondés car « ridicule, dans la
mesure où si on nous offre le choix d'un packaging basic ou
42
cadeau, on choisira le mieux des deux, à prix égal"
(CdM1) ». De ce point de vue, la NAVA devient inutile, voire
insensée.
L'option de personnalisation Louis Vuitton est elle, mal
reçue dans 50% des cas, car les sondés trouvent regrettables de
"banaliser" cette personnalisation, initialement historique
(dédiée aux malles de voyage). Effectivement, certains
sondés trouvent « dommage qu'ils la proposent sur Internet »
(CdM1). A contrario, un sondé sur six trouve judicieuse l'option LV car
« par manque de temps, c'est un vrai service à rendre au client
» (DirAch1).
Cette option de personnalisation reçoit des avis
tranchés et pour le moins différents, selon que l'on y voit une
banalisation de ce type de service ou au contraire une opportunité de
gagner du temps.
Enfin, l'option "Click-to-call" activable sur l'e-shop Longchamp
est la moins bien reçue dans 83% des cas car qualifiée d'«
inadaptée » (Alt1) et « assez pauvre, d'autant qu'ils rentrent
dans la vie privée du client en lui demandant son numéro de
téléphone » (DirAch1). Cette option est donc
considérée comme inutile, pauvre, et très intrusive pour
une NAVA mise à disposition sur un e-shop de Luxe.
Les NAVA les plus valorisées sont celles qui proposent
« un vrai + » au client, en l'immergeant dans l'univers de la marque
et en lui faisant vivre une experience toute aussi intéressante que
celle vécue en boutique physique. Les NAVA les moins bien reçues
sont celles qui sont superflues, qui n'apportent rien de supplémentaire
et de vraiment utile au client lors de son shopping. Nous retiendrons donc les
dispositifs mis en place par Lacoste et Dior, visiblement pionniers de la
technologie 360° et de l'immersion digitale.
Bénéfices apportés par les NAVA
aux marques
Après avoir immergés nos interrogés dans
l'univers des NAVA appliquées au secteur du luxe, nous leur avons
demandé quels étaient, selon eux, les bénéfices
apportés par ces NAVA aux marques de luxe.
D'après 66% de notre échantillon, les NAVA «
permettent une personnalisation de la vente » (PDG1), et donc de rendre
l'outil Internet un peu plus vivant qu'il ne l'est initialement. En effet, "les
NAVA apportent un peu de rêve en ligne", but recherché par les
marques de luxe. Toujours d'après la même proportion
d'interrogés, les NAVA « permettent de prolonger un
43
storytelling déjà bien ficelé » (Alt1),
ce qui aide les marques à communiquer sur leur univers de la
manière la plus optimale.
Aussi, selon 50% des sondés, les NAVA permettent «
aux marques de Luxe de proposer une alternative à l'experience client en
boutique » (CdA1), soit de faire vivre à ses clients une experience
client non négligeable. Cet argument est appuyé par le fait que
« le client n'a pas le produit en main, les NAVA doivent donc permettre de
combler cette absence, ce manque" (DirAch1).
Ces mêmes sondés s'accordent sur le fait que les
NAVA « apportent une visibilité plus importante aux marques »
(PDG2). Et qui dit visibilité dit hausse de l'intérêt pour
la marque et croissance du chiffre d'affaires.
Les NAVA apportent donc plusieurs bénéfices aux
marques de luxe dans leur commercialisation de produits sur Internet.
Effectivement, les NAVA ont pour fonction de faire vivre une experience client
et donc de rapprocher la clientèle de la marque concernée. Aussi,
ces aides contribuent à immerger le client dans l'univers de la marque,
à le confronté au storytelling de la Maison, et donc de donner
envie aux consommateurs. Enfin, les NAVA apportent une plus grande
visibilité aux marques dans la course vers le développement des
nouvelles technologies.
Avis sur la substitution de l'experience client par
les NAVA
Enfin, nous nous sommes intéressés à l'avis
de nos sondés à l'égard d'une possible substitution de
l'experience client par les NAVA dans un futur proche. Les résultats ont
été ici assez homogènes, et reprennent en partie les
arguments de la question précédente.
100% de nos sondés considèrent que les NAVA ne
peuvent pas remplacer l'experience client vécue en boutique.
D'après ces derniers, « les gens aiment être
considérés, et derrière un clavier on est un client
lambda, un anonyme » (PDG1). Cet anonymat et absence de
considération, propre à l'achat sur Internet, pointe du doigt le
fait que l'experience digitale ne serait jamais à la hauteur de
l'experience physique, vécue en boutique.
La nécessité d'un conseiller de vente, «
notamment sur le prêt-à-porter » (DirAch1) rend
également impossible la substitution de l'experience client par les
NAVA.
44
Enfin, la faible sollicitation des sens sur le digital compromet
le fait que les expériences vécues via les NAVA puissent
être aussi sensorielle que les expériences physiques. Selon
certains sondés, il est sûr que les NAVA ne remplaceront pas
l'experience en boutique, « surtout dans l'univers du Luxe, où les
sens sont très sollicités » (Alt1).
Toutefois, 50% de nos interrogés évoquent une
complémentarité possible entre boutiques physique et digitale. En
d'autres termes, certains sondés sont favorables au « phygital
» c'est-à-dire que le digital intègre les points de vente
physiques plutôt que l'inverse." (Alt1).
On peut en déduire que les NAVA ne sont sans doute pas
prêtes à remplacer l'experience vécue en boutique, compte
tenu du caractère physique primordial au sein de l'industrie du luxe.
Les consommateurs ont une approche très particulière du produit,
ils aiment être conseillés, bénéficier d'un service
sur-mesure et de solliciter leurs cinq sens lors de ces achats luxe. Ces
caractéristiques, encore absentes des e-shops de luxe, peuvent pour
certaines être difficilement transposables au digital. L'experience
client vécue en boutique est donc aujourd'hui la manière la plus
adéquate de solliciter ses sens.
3.1.4 Proposition d'amélioration des e-shops de
Luxe
Fonctions indispensables d'un e-shop
Luxe
- Une vision très claire du produit dans 100% des cas :
outil 360, zoom de qualité, porté du produit
- Un descriptif produit très détaillé pour
100% des sondés
- Le concept de cabine virtuelle est évoqué par 2/6
répondants
- Un service de livraison de qualité est reclamé
par 83% des sondés : Livraison gratuite, dans la journée, par
VTC
Avis sur l'e-shop Dior
- Design : épuré, simple, érgonomique
d'après 100% des sondés, home page peu appréciée
dans 33% des cas
- Navigation : site érgonomique, intuitif, ordonné,
facile dans 100% des cas
- Codes de la marque : Respect des codes Dior pour 83%, mais
faible immersion dans l'univers de la marque pour 50% des interrogés
- Présentation des produits : Présentation
plate, manque de relief, produit non porté, absence de projection en
possession du produit pour 100% des intérrogés, pas d'outil
360°
45
- Fonctionnalités : Livraison payante très mal
reçue par un sondé, inspiration liée au produit
très bien vue
Propositions d'amélioration
Propositions d'amélioration de l'e-shop Dior :
- Fonction 360° citée par 66% des sondés
- Une home page immersive pour 33% des interrogés
- Le porté des produits (sur mannequin ou cabine
virtuelle) dans 50% des cas
Leviers d'incitation à l'achat Luxe sur
Internet
Leviers d'incitation à l'achat Luxe sur le Net :
- 66% des sondés considèrent que tout est mis en
oeuvre pour inciter à l'achat sur le Net
- Passer le cap de l'achat Luxe sur Internet dépend des
mentalités selon 50% des sondés
- La livraison gratuite pour 33% des interrogés
- Des exclusivités online pour 33%
- 50% des interrogés sont totalement réfractaires
à l'achat Luxe sur le Net, dû au besoin de
toucher le produit
46
Annexes
1. Bibliographie
Anastassova M., Burkhardt JM., Mégard C., Ehanno P.,
(2007), L'ergonomie de la réalité augmentée pour
l'apprentissage : une revue, Le travail humain, vol. 70, pp. 97-125
Autissier D., Johnson K.J., Moutot JM., (2014), La conduite du
changement pour et avec les technologies digitales, Question(s) de
management, n° 7, pp. 79-89
Castarède J., (2004), Le luxe, «Que sais-je
?», Presses Universitaires de France, Paris.
Daumas JC., Ferrière le Vayer M., (2007), Les
métamorphoses du luxe vues d'Europe, Entreprises et histoire,
n° 46, pp. 6-16
Delécolle T., Parguel B., (2010), L'adoption d'un
Marketing de masse dans le secteur du Luxe, Decisions Marketing,
n°59, pp. 79-82
Ferrière le Vayer, M., (2007), Des métiers d'art
à l'industrie du luxe en France ou la victoire du marketing sur la
création, Entreprises et histoire, n° 46, pp. 157-176
Filion E., (2014), La réalité augmentée pour
augmenter l'engagement, Avantages, vol. 26, no. 5, pp. 37-38
Geerts A., Veg-Sala N., (2011), Gestion de la cohérence
des récits des marques de luxe sur internet : étude
sémiotique et analyse comparée des secteurs de la maroquinerie et
de la joaillerie, Revue Française Du Marketing, n°233, pp.
5-26
Geerts A., Veg-Sala N., (2011), How to Manage the Consistency of
Luxury Brands with the Internet Communication? The Importance of Luxury Brand
Values Transfer, The Global Journal of Business Research, n°5,
pp. 81-94
47
Geerts A., Veg-Sala N., (2014), Le luxe et Internet :
évolutions d'un paradoxe, Revue Management et Avenir,
n°71, 99, pp. 111-128
Lallart E., Voisin C., Jouvent R., (2014), La
réalité virtuelle : un outil de réalisme, Psychologie
Clinique, n° 37, p. 82-90
Lemoine JF., (2008), Atmosphères des sites web marchands
et réactions des internautes, Revue française du
Marketing, n°217 - 2/5, pp. 43-61
Lemoine JF., Emna C., (2012), Quelles caractéristiques des
agents virtuels génèrent de la confiance chez les internautes ?
Une étude exploratoire, Management et Avenir, n°58,
pp.65-85
Mallet S., Rouen-Mallet C., Ezan P., (2013/3), Les apports du
brand content à l'amélioration de l'image d'une marque : le cas
SNCF, Revue Gestion 2000, n°30, pp 49-68
Mercanti-Guérin M., (2013), L'amélioration du
reciblage par les Big Data : une aide à la décision qui menace
l'image des marques ?, Revue internationale d'intelligence
économique, vol. 5, pp. 153-165
Michel A., (2007), La réalité " augmentée "
bientôt sur votre téléphone portable, Le Monde, p.
16.
Ravix J. T., (2013), Éditorial, Innovations,
n°41, pp. 5-7
Elyette Roux, (2009/2), Le luxe au temps des marques,
Géoéconomie, n° 49, pp. 19-36
Veg-Sala N., Geerts A., (2010), Luxe et e-commerce ou comment les
marques peuvent-elles gérer le paradoxe entre sélectivité
et outil de vente du marché de masse ?, Journée de recherche
sur le e-marketing
48
2. Guide d'entretien qualitatif
Problématique : Comment les nouvelles aides à
la vente et à l'achat (NAVA) peuvent contribuer à accroître
l'efficacité des stratégies de communication du Luxe
digitalisé ? Modalités de l'enquête : 21 questions /
#177;45min par entretien / 8 interrogés
Sélection des sondés : Préalablement
sélectionnés via l'administration d'un questionnaire sur leurs
habitudes d'usage d'Internet (cf ci-après).
? Les interviewés font donc un usage quotidien
d'Internet.
? Aussi, afin d'obtenir des réponses précises et
ciblées, les sondés sont tous clients sur le
marché du Luxe, qu'ils soient acheteurs occasionnels,
fidèles, ou professionnels du secteur.
I/ Consommation sur le marché du Luxe
1. Pourquoi consommez-vous sur le marché du Luxe ?
Quelles motivations personnelles ?
2. Où achetez-vous ces produits de Mode/Luxe (Grands
magasins, chez la marque, concept stores, Internet) ?
3. À quelle fréquence en achetez-vous, sur un an
par exemple?
4. Pour quelles occasions ?
5. Maisons célèbres ou Designers pointus ?
6. Quel type de produits choisissez-vous d'acheter sur le
marché du Luxe ? (Maroquinerie, joaillerie, mode, cosmétiques)
II/ Achats de produits de Luxe sur Internet
1. Avez-vous déjà acheté un produit de
Mode/Luxe sur Internet ?
2. Racontez-moi comment s'est passé votre dernier achat
sur Internet : Qu'avez-vous acheté ?
Sur quel site ?
Quelles ont été vos motivations ?
3. Quels-sont selon vous, les avantages et les
inconvénients (s'il y en a) de l'achat sur Internet par rapport à
l'achat en boutique ?
4. Qu'est-ce qui vous motive/incite à effectuer des
achats de Luxe sur Internet ?
5. Que pensez-vous de la présence des marques de Luxe sur
le Net ? Quelle image en avez-vous ?
III/ Avis à l'égard des nouvelles aides
à la vente et à l'achat (NAVA)
1. Quel est votre point de vue à l'égard de la
communication que font les marques de Luxe sur Internet ?
2. Ces dispositifs mis en place par les marques ont-ils un
impact sur votre comportement d'achat ?
- Puis, définition de ce que sont les NAVA +
navigation assistée sur les sites suivants :
A/ Longchamp et son option « click to call » -
http://fr.longchamp.com/
B/ Lacoste China et son site e-commerce immersif en 360 -
http://lacostewinter.seeourwork.cn/en/experience
C/ Louis Vuitton et son service de personnalisation -
http://fr.louisvuitton.com/fra-fr/produits/speedy-35-monogram-008783
D. Net a Porter et ses options de packaging
-
https://www.net-a-porter.com/intl/content.nap?page=PackagingInfo&pgForward=popup
49
E. Dior et son expérience immersive pour Dior Prestige
-
http://www.dior.com/beauty/fr_fr/parfum-et-
beaute/soin/
www.dior.com/beauty/fr_fr/minisite/th/dior_prestige.html#!/map
3.
50
Pouvez-vous me citer une ou plusieurs fonctionnalités qui
vous a/ont séduit sur un l'un des sites présentés ?
Pourquoi ?
4. Quels sont, selon vous, les bénéfices
apportés aux marques de Luxe par ces NAVA ?
5. D'après vous, les NAVA sont-elles un bon moyen,
à terme, de remplacer l'expérience client en boutique ?
Argumentez.
IV/ Proposition d'amélioration des e-shops de
Luxe
1. Quelles-sont selon vous les fonctions indispensables d'un
e-shop de marque de Luxe ? Navigation assistée sur l'e-shop Dior
-
http://www.dior.com/home/fr_fr
A cette issue :
2. Donnez votre avis sur l'e-shop (design, disponibilité
des produits, choix, options É)
3. Quelles fonctionnalités pourraient être
développées sur ce e-shop afin de vivre une expérience
client optimale ?
5. Que faudrait-il mettre en place pour vous convaincre
d'acheter un produit via l'E-shop plutôt qu'en boutique ?
Fiche interviewé : Usage Internet + Habitudes de
conso Luxe Cases à noircir - Choix multiples
I - Usage d'Internet
1. Disposez-vous d'une connexion Internet à votre
domicile ?
n Oui n Non
2. A quelle fréquence utilisez-vous Internet ?
n Tous les jours n 1 à 2 fois par semaine n 1 à 2
fois par mois n Jamais
3. Dans quel(s) contexte(s) utilisez-vous Internet ? n Travail n
Loisirs n Personnel
4. Utilisez-vous les réseaux sociaux ?
n Oui n Non
Si oui, lesquels?
n Facebook n Twitter n Instagram n Pinterest n Tumblr
51
Si non, pourquoi?
q Pas le temps Pas d'intérêt
Autre :
5. Etes-vous intéressé par les marques de Luxe sur
ces dits réseaux ?
q Oui Non
Si oui, suivez-vous :
q Marques Mannequins célèbres
Designers Bloggeuses Si non, pourquoi ?
q Pas le temps Pas d'intérêt
Autre :
6. Recevez-vous des Newsletters par mail ? Si oui, quelles
sont-elles ?
q Mode/Luxe Informations
Alimentaire Services bancaires
Autre : Si non, pourquoi ?
q Pas le temps Pas d'intérêt
Autre : II - Habitudes de conso Luxe
1. Combien d'articles de Luxe achetez-vous par an ?
q 10 ou + 6 2
1
2. Quel budget est consacré à ce Shopping par mois
?
q 500€ et + 300€
100€ - de 100€
3. Où effectuez-vous le plus souvent ces achats ?
q Sur Internet Grands Magasins
Directement chez la marque Concept stores
Autre :
4. Vous arrive-t-il d'effectuer des achats coup de coeur ?
q Fréquemment Occasionnellement
Jamais
5. A quelle catégorie de produits consacreriez-vous une
somme importante de votre budget Shopping ?
q Prêt-à-porter Maroquinerie
Chaussures Joaillerie
Pièces de collection
52
3. Retranscription des entretiens
Entretien n°1
William David
57 ans / Paris
PDG Prêt-à-porter - E-commerce
I/ Consommation sur le marché du Luxe
Lisa : Pourquoi consommez-vous sur le marché du Luxe ?
Quelles motivations personnelles ?
William : Pour des occasions exceptionnelles : un cadeau,
marquer le coup, faire un cadeau
qui plaise à l'intéressé en terme de
qualité, design du produit É
Lisa : Où achetez-vous ces produits de Mode/Luxe
(Grands magasins, chez la marque,
concept stores, Internet) ?
William : Cela dépend de l'achat que je vais effectuer.
En effet, je vais me diriger vers les
grands magasins lorsque je ne suis pas sûr de mon achat.
J'ai l'avantage de me faire
rembourser au cas où le cadeau est un fiasco (rires).
Il n'y a pas cette notion au sein d'une
enseigne en propre. En revanche, j'irai chez la marque pour un
éventail complet de la
collection et un service plus personnalisé.
Lisa : Ë quelle fréquence en achetez-vous, sur un
an par exemple?
W : 5 ou 6 fois par an
L : Pour quelles occasions ?
W : Plutôt pour des anniversaires, anniversaires de
mariage, de belles occasions... Mais aussi
sans raison particulière, pour le plaisir d'offrir !
L : Maisons célèbres ou Designers pointus ?
W : Plutôt des maisons célèbres
L : Quel type de produits choisissez-vous d'acheter sur le
marché du Luxe ? (Maroquinerie,
joaillerie, mode, cosmétiques)
W : Surtout maroquinerie et joaillerie, car ces achats sont le
plus souvent destinés à ma
femme ou mes filles !
II/ Achats de produits de Luxe sur Internet
L : Avez-vous déjà acheté un produit de
Mode/Luxe sur Internet ?
W : Honnêtement, non...
L : Quels-sont selon vous, les avantages et les
inconvénients (s'il y en a) de l'achat sur
Internet par rapport à l'achat en boutique ?
W : Le retour produit est bien plus simple en boutique que sur
Internet.
En revanche, si le produit que je cherche n'est pas disponible
en boutique physique et qu'il
l'est sur Internet, j'effectuerai l'achat en ligne.
L : Qu'est-ce qui vous motive/incite à effectuer des
achats de Luxe sur Internet ?
W : Le seul avantage d'acheter sur Internet serait selon moi
un prix plus intéressant en ligne
qu'en boutique ! Lorsque c'est un produit de Luxe, je
préfère le toucher, l'essayer...
L : Que pensez-vous de la présence des marques de Luxe
sur le Net ?
Quelle image en avez-vous ?
W : Cette présence est tout à fait
légitime puisqu'aujourd'hui les modes de consommation ont
changé. Les gens peuvent effectuer leurs achats 24h/24
et ce 7j/7 É Libre est à chacun de
franchir le cap de l'achat de Luxe en ligne, ou non. Selon
moi, si l'on sait ce qu'on va acheter,
pourquoi pas ! Je n'achète pas de produits de luxe sur
Internet, mais n'en ai pas une image
négative pour autant.
53
III/ Avis à l'égard des nouvelles aides
à la vente et à l'achat (NAVA)
L : Quel est votre point de vue à l'égard de la
communication que font les marques de Luxe sur Internet ?
W : Si je suis harcelé par une communication via
l'affichage dans la rue, pourquoi ne le serais-je pas sur Internet ? Il n'y a
pas de problématique à partir du moment où leur
présence est légitime. Puisqu'elles le sont, leur communication
l'est également.
L : Ces dispositifs mis en place par les marques ont-ils un
impact sur votre comportement d'achat ?
W : Je suis réceptif si la communication est bien
menée, de qualité est en adéquation avec l'image de
marque. Par exemple, le site de L'Eclaireur (concept store parisien -
www.leclaireur.com) est
très bien ficelé et donne envie d'acheter !
Lisa définit les NAVA + navigation assistée
sur les sites suivants :
A/ Longchamp et son option « click to call » -
http://fr.longchamp.com/
B/ Lacoste China et son site e-commerce immersif en 360 -
http://lacostewinter.seeourwork.cn/en/experience
C/ Louis Vuitton et son service de personnalisation -
http://fr.louisvuitton.com/fra-fr/produits/speedy-35-monogram-008783
D. Net a Porter et ses options de packaging
-
https://www.net-a-porter.com/intl/content.nap?page=PackagingInfo&pgForward=popup
54
E. Dior et son expérience immersive pour Dior Prestige -
http://www.dior.com/beauty/fr_fr/parfum-et-
beaute/soin/
www.dior.com/beauty/fr_fr/minisite/th/dior_prestige.html#!/map
L : Pouvez-vous me citer une ou plusieurs fonctionnalités
qui vous a/ont séduit sur un l'un des sites présentés ?
Pourquoi ?
W : J'ai aimé l'idée du packaging car c'est utile.
Si on doit faire un cadeau, il est très important d'avoir une belle
boîte de présentation.
L'option click and call est, elle, connue depuis la nuit des
temps, rien de très innovant... Concernant les expériences
immersives Lacoste et Dior, c'est un vrai + et non un levier, mais je pense que
cela s'adresse à une clientèle plus jeune et surtout
internationale.
En bon français sensible au luxe, je connais
déjà les univers de marque et n'ai donc pas besoin d'être
replongé dedans (rires).
Pour la personnalisation du sac LV, dommage qu'ils le fassent sur
le Net, cela dénature l'histoire de cette customisation (historiquement
le marquage sur les malles), d'autant que le service est payant É
L : Quels sont, selon vous, les bénéfices
apportés aux marques de Luxe par ces NAVA ? W : Les NAVA apportent un
peu de rêve en ligne. Je pense surtout aux expériences immersives
en disant cela. Aussi, ces aides permettent une personnalisation de l'achat, un
vrai + que l'on avait pas il y a quelques années sur le Net.
L : D'après vous, les NAVA sont-elles un bon moyen,
à terme, de remplacer l'expérience client en boutique ?
Argumentez.
W : Je pense que dans le monde du Luxe, les gens aiment
être reconnus, et derrière un clavier on est un client lambda, un
anonyme. Les NAVA ne peuvent donc pas remplacer l'expérience
vécue en boutique et les sentiments qui s'en dégagent.
IV/ Proposition d'amélioration des e-shops de
Luxe
L : Quelles-sont selon vous les fonctions indispensables d'un
e-shop de marque de Luxe ? W : Premièrement, une visibilité
optimale du produit : les photos sous différents angles, un zoom de
qualité. Le délai de livraison est aussi indispensable, surtout
sur le marché du Luxe. Aussi, j'aimerais beaucoup pouvoir avoir un
aperçu en 360° du produit sur une silhouette de ma corpulence,
surtout pour le prêt à porter.
Navigation sur l'e-shop Dior -
http://www.dior.com/home/fr
fr. A cette issue :
L : Donnez votre avis sur l'e-shop (design, disponibilité
des produits, choix, options É)
55
W : Le site a un design épuré, simple, ce dont on
attend d'une marque de Luxe. Seulement, ce site pourrait appartenir à
une autre marque, c'est-à-dire que l'identité de la marque n'est
pas suffisamment représentée ici.
On a une bonne visibilité des produits, les détails
sont nets, le zoom est convenable. Dommage, certains produits ne sont pas
visibles de dos.
J'apprécie l'effort de la carte cadeau sur laquelle nous
pouvons écrire un petit mot.
L : Quelles fonctionnalités pourraient être
développées sur ce e-shop afin de vivre une expérience
client optimale ?
W : Je trouve que les produits ne sont pas suffisamment mis en
valeur. Un produit qui tourne sur lui-même, en 360, aurait
été bien plus intéressant qu'un simple zoom. Lorsqu'il
s'agit de produits de luxe, on a envie de les voir sous toutes les coutures, de
se projeter avec.
L : Que faudrait-il mettre en place pour vous convaincre
d'acheter un produit via l'E-shop plutôt qu'en boutique ?
W : Très bonne question ! Tout est mis en oeuvre pour nous
convaincre d'acheter ces produits sur Internet. C'est une question d'adaptation
de modes de consommation, certains sont prêts à « banaliser
» leurs achats, d'autres sont encore trop attachés aux points de
vente physiques.
Fiche interviewé : Usage Internet + Habitudes de
conso Luxe Cases à noircir - Choix multiples
I - Usage d'Internet
1. Disposez-vous d'une connexion Internet à votre
domicile ?
Oui ? Non
2. A quelle fréquence utilisez-vous Internet ?
Tous les jours ? 1 à 2 fois par semaine ? 1 à 2
fois par mois ? Jamais
3. Dans quel(s) contexte(s) utilisez-vous Internet ? Travail ?
Loisirs Personnel
4. Utilisez-vous les réseaux sociaux ? ? Oui Non
5. Si non, pourquoi?
? Pas le temps Pas d'intérêt ? Autre :
6. Etes-vous intéressé par les marques de Luxe sur
ces dits réseaux ? ? Oui Non
7. Si non, pourquoi ?
Pas le temps ? Pas d'intérêt ? Autre :
8. Recevez-vous des Newsletters par mail ? Si oui, quelles
sont-elles ?
56
1Z Mode/Luxe 1Z Informations Alimentaire 1Z Services bancaires
Autre : Vacances II - Habitudes de conso Luxe
9. Combien d'articles de Luxe achetez-vous par an ?
q 10 ou + 1Z 6 2 1
10. Quel budget est consacré à ce Shopping par
mois ?
q 500€ et + 300€ 1Z 100€ - de 100€
11. Où effectuez-vous le plus souvent ces achats ?
q Sur Internet Grands Magasins 1Z Directement chez la marque
Concept stores Autre :
12. Vous arrive-t-il d'effectuer des achats coup de coeur ?
q Fréquemment 1Z Occasionnellement Jamais
13. A quelle catégorie de produits consacreriez-vous une
somme importante de votre budget Shopping ?
q Prêt-à-porter 1Z Maroquinerie Chaussures
Joaillerie Pièces de collection
Entretien n°2
Clara Nioche
22 ans / Paris
Diplômée M2 Marketing / Alternante Marketing
à la FDJ (Française des Jeux)
I/ Consommation sur le marché du Luxe
Lisa : Pourquoi consommez-vous sur le marché du Luxe ?
Quelles motivations personnelles ?
Clara : L'univers qu'il va y avoir autour : une maison de luxe
est + qu'une marque, il y a une
promesse beaucoup plus forte et tu plonges dans un univers et un
story telling profond. Il y a
quelque chose de féérique, proche du rêve. De
plus, le service y est développé, personnalisé,
ce qui fait de toi quelqu'un d'unique et privilégié
le temps d'un achat. Enfin, la durabilité des
produits de luxe qui les rendent intemporels, transmissibles et
surtout indémodables.
Lisa : Où achetez-vous ces produits de Mode/Luxe (Grands
magasins, chez la marque,
concept stores, Internet) ?
Clara : Concept Store surtout pour des baskets, je pense à
Colette.
Chez la marque pour tout le reste, car j'aime être
immergée dans l'univers de la marque vers
laquelle je m'oriente pour un achat.
J'utilise Internet surtout sur le plan informatif.
Lisa : À quelle fréquence en achetez-vous, sur un
an par exemple?
C : 2-3 produits de Luxe par an, étant encore
étudiante (rires).
L : Pour quelles occasions ?
C : Pas d'occasions particulières, je fonctionne
plutôt au besoin et au coup de coeur.
L : Maisons célèbres ou Designers pointus ?
C : plutôt des maisons célèbres, car les
designers ont moins de visibilité et l'univers y est donc + secret que
celui du Luxe qui l'est déjà.
57
L : Quel type de produits choisissez-vous d'acheter sur le
marché du Luxe ? (Maroquinerie, joaillerie, mode, cosmétiques)
C : Maroquinerie, prêt à porter et parfumerie : je
précise les parfums car pour moi un jus de qualité est
très important. J'achète le mien chez Van Cleef & Arpels, il
n'est ni célèbre ni en top des ventes, et c'est justement pour
cela que je l'aime (rires)
II/ Achats de produits de Luxe sur Internet
L : Avez-vous déjà acheté un produit de
Mode/Luxe sur Internet ?
C : Jamais. J'habite à Paris, qui plus est, au centre...
L'utilité d'acheter un produit de Luxe sur le net est donc moindre,
ayant les boutiques physiques au pied de mon immeuble. L : Quels-sont selon
vous, les avantages et les inconvénients (s'il y en a) de l'achat sur
Internet par rapport à l'achat en boutique ?
C : La rapidité, la fonctionnalité... Les codes
d'Internet sont tellement opposés à ceux du Luxe qu'il est
difficile de citer des avantages à l'utiliser. Par exemple, Internet a
pour avantage d'être rapide. Or, lorsqu'on achète un produit de
Luxe, on prend notre temps. Cela va donc à l'encontre de l'essence
même du Luxe. Il y a donc une perte complète de
l'expérience sensorielle que l'on peut vivre directement chez la marque.
Je pense que le message que veut envoyer la marque passe beaucoup moins bien
sur Internet qu'en réseaux physiques.
L : Qu'est-ce qui vous motive/incite à effectuer des
achats de Luxe sur Internet ?
C : Pas grand-chose
L : Que pensez-vous de la présence des marques de Luxe sur
le Net ?
Quelle image en avez-vous ?
C : Je ne pense pas que la présence des marques de Luxe
sur Internet leur donne une image
négative, car ces marques savent adapter leurs codes sur
le digital.
Toutefois, Internet éloigne le consommateur de la marque,
car il n'y accède plus
physiquement.
III/ Avis à l'égard des nouvelles aides
à la vente et à l'achat (NAVA)
L : Quel est votre point de vue à l'égard de la
communication que font les marques de Luxe sur Internet ?
C : Je ne pense pas qu'il y ait une véritable plus-value
pour la marque à communiquer sur Internet car les codes mis en place par
la marque sont tout simplement transposés sur le Net. A mon avis,
l'arrivée des marques de luxe sur Internet permet à certaines
classes d'y prétendre, ce qui n'était pas le cas auparavant.
L : Ces dispositifs mis en place par les marques ont-ils un
impact sur votre comportement d'achat ?
C : Ces dispositifs de communication ne vont pas m'inciter
à l'achat, mais plutôt renforcer mon capital sympathie pour une
marque en particulier.
Lisa définit les NAVA + navigation assistée
sur les sites suivants :
A/ Longchamp et son option « click to call » -
http://fr.longchamp.com/
B/ Lacoste China et son site e-commerce immersif en 360 -
http://lacostewinter.seeourwork.cn/en/experience
C/ Louis Vuitton et son service de personnalisation -
http://fr.louisvuitton.com/fra-fr/produits/speedy-35-monogram-008783
D. 58
Net a Porter et ses options de packaging -
https://www.net-a-porter.com/intl/content.nap?page=PackagingInfo&pgForward=popup
E. Dior et son expérience immersive pour Dior Prestige -
http://www.dior.com/beauty/fr_fr/parfum-et-beaute/soin/www.dior.com/beauty/fr_fr/minisite/th/dior_prestige.html#!/map
L : Pouvez-vous me citer une ou plusieurs fonctionnalités
qui vous a/ont séduit sur un l'un des sites présentés ?
Pourquoi ?
C : J'ai préféré celle de Lacoste, car la
marque met en lumière chaque produit de la collection. Le fait
d'observer les mannequins en mouvement et sous toutes leurs coutures me permet
vraiment de me projeter en possession de l'un de leurs produits.
Idem pour l'expérience immersive pour Dior Prestige,
j'aime tout ce qui nous plonge dans
59
l'univers et l'histoire de la marque. Surtout lorsque cela est
bien réalisé, ce qui est le cas ici ! La prise de contact en
ligne est selon moi inadaptée, car si j'ai besoin d'aller à la
rencontre d'un conseiller, je me rends directement en boutique.
L : Quels sont, selon vous, les bénéfices
apportés aux marques de Luxe par ces NAVA ? C : Ces NAVA permettent de
prolonger un story telling déjà bien ficelé, et de rentrer
davantage en contact avec la clientèle d'une marque. Ces aides
permettent aussi de toucher un public qui n'est historiquement pas visé,
et donc d'élargir la clientèle.
L : D'après vous, les NAVA sont-elles un bon moyen,
à terme, de remplacer l'expérience client en boutique ?
Argumentez.
C : Il est certain que non, surtout dans l'univers du Luxe,
où les sens sont très sollicités. Je suis davantage pour
le « phygital », c'est-à-dire que le digital intègre
les points de vente physiques, plutôt que l'inverse.
IV/ Proposition d'amélioration des e-shops de
Luxe
L : Quelles-sont selon vous les fonctions indispensables d'un
e-shop de marque de Luxe ? C : Des photos d'excellentes qualités, une
vision 360, un zoom efficace. Le produit doit prendre toute la place et
être au centre de l'attention de l'internaute. Les produits doivent
être décrits de manière très
détaillée, je souhaiterais limite avoir accès à des
avis et retours surtout autour de la longévité du produit.
Le concept de cabine virtuelle me plait beaucoup, les marques de
Luxe devraient en être les pionniers... Aussi, un service de VTC pour la
livraison des produits dans la journée. Navigation sur l'e-shop
Dior -
http://www.dior.com/home/fr
fr
L : Donnez votre avis sur l'e-shop (design, disponibilité
des produits, choix, options É) C : Ce site est ergonomique, intuitif,
les couleurs reprennent les codes du Luxe et de la marque. Néanmoins, le
carrousel qui figure à l'entrée du site me fait davantage penser
à un webzine type
Vogue.com plutôt que le site d'une
marque.
Les produits sont très facilement trouvables, car bien
répertoriés. De mon point de vue, le côté immersif
n'est pas assez représenté : On pourrait se croire sur Sandro ou
Maje.fr
L : Quelles fonctionnalités pourraient être
développées sur ce e-shop afin de vivre une expérience
client optimale ?
C : Une home page beaucoup plus immersive et magique. J'ai envie
de vivre une véritable expérience, même virtuelle.
L : Que faudrait-il mettre en place pour vous convaincre
d'acheter un produit via l'E-shop plutôt qu'en boutique ?
C : Sachant que le toucher est mon premier moyen de
sélectionner un produit, il me semble difficile de me convaincre
d'acheter un produit via l'E-shop plutôt qu'en boutique. Il faudrait
peut-être que l'expérience commence en magasin et finisse sur
Internet.
Fiche interviewé : Usage Internet + Habitudes de
conso Luxe
Cases à noircir - Choix multiples
I - Usage d'Internet
1. Disposez-vous d'une connexion Internet à votre
domicile ?
Oui L Non
2. A quelle fréquence utilisez-vous Internet ?
Tous les jours L 1 à 2 fois par semaine L 1 à 2
fois par mois L Jamais
3. Dans quel(s) contexte(s) utilisez-vous Internet ? Travail
Loisirs Personnel
4.
60
Utilisez-vous les réseaux sociaux ? 1ZOui Non
5. Si oui, lesquels?
1Z Facebook Twitter 1Z Instagram Pinterest Tumblr
6. Etes-vous intéressé par les marques de Luxe sur
ces dits réseaux ? 1Z Oui Non
7. Si oui, suivez-vous :
1Z Marques Mannequins célèbres 1Z Designers 1Z
Bloggeuses
8. Recevez-vous des Newsletters par mail ?
Si oui, quelles sont-elles ?
1Z Mode/Luxe 1Z Informations Alimentaire 1Z Services bancaires
Autre :
II - Habitudes de conso Luxe
9. Combien d'articles de Luxe achetez-vous par an ?
q 10 ou + 6 1Z 2 1
10. Quel budget est consacré à ce Shopping par
mois ?
q 500€ et + 300€ 100€ 1Z - de 100€
11. Où effectuez-vous le plus souvent ces achats ?
q Sur Internet Grands Magasins 1Z Directement chez la marque
Concept stores Autre :
12. Vous arrive-t-il d'effectuer des achats coup de coeur ?
q Fréquemment 1Z Occasionnellement Jamais
13. A quelle catégorie de produits consacrez-vous une
somme importante de votre budget Shopping ?
1Z Prêt-à-porter Maroquinerie Chaussures
Joaillerie Pièces de collection
Entretien n°3
Laurent Miller
60 ans / Paris
PDG Miller Paris - Maroquinerie de Luxe
I/ Consommation sur le marché du Luxe
Lisa : Pourquoi consommez-vous sur le marché du Luxe ?
Quelles motivations personnelles ?
Laurent : Je consomme sur le marché du Luxe de part mon
goût immodéré pour les produits
bien fabriqués. Je vais donc aller sur des secteurs tels
que la maroquinerie, la chaussure, et
61
vers des marques qui racontent une véritable histoire.
J'essaye généralement de savoir ce que j'achète en termes
de qualité et d'histoire de marque.
Lisa : Où achetez-vous ces produits de Mode/Luxe (Grands
magasins, chez la marque, concept stores, Internet) ?
Laurent : Selon moi, les Grands Magasins sont très
pratiques car je vais avoir une vision globale du marché que
j'affectionne ou cible. Ils offrent en effet un panorama exhaustif de toutes
les catégories de produit, ce qui est très utile dans le cas
où tu ne sais pas quelle marque/modèle acheter. Ils sont
également pratiques dans le cas où certaines marques ne
commercialisent leurs collections qu'au sein de department stores.
L'intérêt du concept store est de proposer des
exclusivités qui ne se trouvent nulle part ailleurs, ce qui rend tes
achats beaucoup plus « privilégiés » et uniques. Je
pense à Colette ou L'Eclaireur à Paris, le Corso Como en Italie
É Si c'est dans le but de découvrir la collection toute
entière d'une marque, le mieux reste de s'y rendre en boutique propre.
Etant un acheteur compulsif, je ne choisis pas particulièrement
l'endroit où j'effectue mes achats, davantage les produits. Si on
s'intéresse à des cas particuliers tels que Hermès, il est
indispensable de se rendre en boutique car l'expérience y est UNIQUE
!
Lisa : Ë quelle fréquence en achetez-vous, sur un an
par exemple?
L : C'est très variable, mais je dirai entre 10 et 15
articles.
Lisa : Pour quelles occasions ?
L : Je fais en sorte qu'il n'y ait pas d'occasion
particulière, car j'ai le plaisir naturel d'offrir. Les cadeaux que je
me fais sont généralement des montres. Pour les autres, cela
s'oriente davantage autour de la maroquinerie et des chaussures.
Lisa : Maisons célèbres ou Designers pointus ?
L : Je ne fantasme pas sur des marques ou designers. Il faut
avant tout que le produit me plaise, je me moque de la griffe. Il y a
aujourd'hui une telle mise en scène de produits qui n'a aucun sens, que
je m'intéresse + au produit qu'au styliste à forte
notoriété. Je ne suis pas un aficionado d'une marque, d'un
designer ou d'un univers.
Lisa : Quel type de produits choisissez-vous d'acheter sur le
marché du Luxe ? (Maroquinerie, joaillerie, mode, cosmétiques)
L : Pas de prêt-à-porter car on trouve des choses
hyper intéressantes chez des marques qui ne sont pas forcément
connotées Luxe. Par exemple, une chemise en jean Givenchy a le
même tombé qu'une Cos.
Je suis bien plus sélectif sur l'horlogerie et la
chaussure. Il y a selon moi 2-3 marques incontournables en horlogerie, ce qui
ne serait pas le cas en Mode. Je suis un fou de chaussure, et de montres
exceptionnelles. Le Cordovan, qui est la partie arrière du cheval, est
le matériau le plus adequat pour fabriquer des chaussures, c'est le cas
de la marque américaine Alden (
http://www.aldenshoe.com/).
II/ Achats de produits de Luxe sur Internet
Lisa : Avez-vous déjà acheté un produit de
Mode/Luxe sur Internet ?
L : Jamais, car il y a un véritable besoin de voir, de
toucher le produit, qui est propre à l'univers du Luxe. C'est
peut-être aussi un obstacle générationnel É Il y a
un vrai rapport physique avec le produit qu'on ne peut pas retrouver sur
Internet.
Lisa : Quels-sont selon vous, les avantages et les
inconvénients (s'il y en a) de l'achat sur Internet par rapport à
l'achat en boutique ?
L : Les avantages de l'achat sur Internet sont l'extrême
facilité à acheter un produit, l'accès immédiat
à une collection, la possibilité d'une livraison dans la
journéeÉTous ces avantages sont logistiques et pratiques, et non
en rapport direct avec le produit.
Il y a, selon moi, une dichotomie entre luxe et internet.
Lisa : Qu'est-ce qui vous motive/incite à effectuer des
achats de Luxe sur Internet ?
62
L : Rien
Lisa : Que pensez-vous de la présence des marques de Luxe
sur le Net ?
Quelle image en avez-vous ?
L : Leur présence est légitime, puisque tous les
secteurs se sont délocalisés sur le Net. Selon moi, Internet est
un canal de distribution complémentaire, il ne dégrade pas le
reste. La présence des maisons de Luxe sur Internet n'est pas
dépréciante, mais cette présence ne remplacera pas la
présence physique des marques.
III/ Avis à l'égard des nouvelles aides
à la vente et à l'achat (NAVA)
Lisa : Quel est votre point de vue à l'égard de la
communication que font les marques de Luxe sur Internet ?
L : Je n'y suis absolument pas sensible car j'appréhende
les produits de luxe autrement. En effet, je vais connaitre le produit car je
vais à sa rencontre, je m'informe sur la marque et sur les protocoles de
fabrication... Je n'attends pas une publicité pour me pousser à
effectuer un achat.
Lisa : Ces dispositifs mis en place par les marques ont-ils un
impact sur votre comportement d'achat ?
L : Absolument pas du coup !
- Lisa définit les NAVA + navigation
assistée sur les sites suivants :
A/ Longchamp et son option « click to call » -
http://fr.longchamp.com/
B/ Lacoste China et son site e-commerce immersif en 360 -
http://lacostewinter.seeourwork.cn/en/experience
C/ Louis Vuitton et son service de personnalisation -
http://fr.louisvuitton.com/fra-fr/produits/speedy-35-monogram-008783
D. Net a Porter et ses options de packaging
-
https://www.net-a-porter.com/intl/content.nap?page=PackagingInfo&pgForward=popup
63
E. Dior et son expérience immersive pour Dior Prestige -
http://www.dior.com/beauty/fr_fr/parfum-et-
beaute/soin/
www.dior.com/beauty/fr_fr/minisite/th/dior_prestige.html#!/map
Lisa : Pouvez-vous me citer une ou plusieurs
fonctionnalités qui vous a/ont séduit sur un l'un des sites
présentés ? Pourquoi ?
L : Le principe du packaging cadeau mis à disposition par
Net a Porter.
Lisa : Quels sont, selon vous, les bénéfices
apportés aux marques de Luxe par ces NAVA ?
L : Les NAVA apportent une visibilité plus importante aux
marques, ces dernières vont forcément toucher une partie plus
importante de la population, déjà utilisatrice d'Internet.
Sachant qu'il y a un échantillon de population de + en +
digitalisée, il semble logique que les marques doivent faire appel
à ces NAVA pour capter ces clients potentiels.
Lisa : D'après vous, les NAVA sont-elles un bon moyen,
à terme, de remplacer l'expérience client en boutique ?
Argumentez.
L : Non ! On peut considérer que les choses puissent
être complémentaires, mais irremplaçables pour autant.
Certaines choses ne doivent pas être à exclure, comme c'est le cas
d'Internet. Néanmoins, ce canal ne remplacera aucun autre canal à
terme !
IV/ Proposition d'amélioration des e-shops de
Luxe
Lisa : Quelles-sont selon vous les fonctions indispensables d'un
e-shop de marque de Luxe ? L : Les marques doivent respecter sur Internet les
codes du Luxe pratiqués en boutique. Un site qui porte les valeurs de la
marque, un site de qualité, des produits sublimés et correctement
mis en scène...
Navigation sur l'e-shop Dior -
http://www.dior.com/home/fr
fr
Lisa : Donnez votre avis sur l'e-shop (design,
disponibilité des produits, choix, options É) L : Le site
respecte bien les codes des maisons de Luxe : épuré, classique,
ordonné, intuitif... Il ne se distingue pas en particulier d'un autre
site de maison de Luxe. Il est très bien fait, mais il n'est pas
singulier.
Je trouve inutile le service « contact » qui consiste
à appeler un conseiller. Pour quoi faire ? Parler de l'agneau qui a
été utilisé pour fabriquer le sac ? Toutes les infos sont
là !
Aussi, une maison comme Dior, qui fait payer 10€ de
façon mesquine une livraison express, ce n'est pas du tout
normal. Ils devraient plutôt offrir la livraison, et de surcroît
par chauffeur, comme le fait Joe Malone pour ses bougies à 50€ !
Lisa : Quelles fonctionnalités pourraient être
développées sur ce e-shop afin de vivre une expérience
client optimale ?
L : Proposer des expériences physiques via le
numérique. Par exemple, la visite de leurs ateliers. Pour un certain
nombre de clients, la maison pourrait leur proposer une immersion au coeur de
la fabrication des produits...
Lisa : Que faudrait-il mettre en place pour vous convaincre
d'acheter un produit via l'E-shop plutôt qu'en boutique ?
L : RIEN qui n'existe pas déjà sur Internet qui me
poussera d'acheter via ce canal. Le seul plaisir d'aller en boutique et de
toucher le produit ne peut être remplacé en un clic.
Fiche interviewé : Usage Internet + Habitudes de
conso Luxe Cases à noircir - Choix multiples
I - Usage d'Internet
1. Disposez-vous d'une connexion Internet à votre
domicile ?
Oui L Non
2. A quelle fréquence utilisez-vous Internet ?
Tous les jours L 1 à 2 fois par semaine L 1 à 2
fois par mois L Jamais
3. Dans quel(s) contexte(s) utilisez-vous Internet ? Travail
Loisirs Personnel
4. Utilisez-vous les réseaux sociaux ? Oui L Non
5. Si oui, lesquels?
Facebook L Twitter L Instagram L Pinterest L Tumblr
6. Etes-vous intéressé par les marques de Luxe sur
ces dits réseaux ? L Oui Non
7. Si non, pourquoi ?
L Pas le temps Pas d'intérêt L Autre :
8. Recevez-vous des Newsletters par mail ?
Si oui, quelles sont-elles ?
L Mode/Luxe Informations L Alimentaire L Services bancaires L
Autre :
64
9. II - Habitudes de conso Luxe
10.
65
Combien d'articles de Luxe achetez-vous par an ? 10 ou + LI 6 LI
2 LI 1
11. Quel budget est consacré à ce Shopping par
mois ? 500€ et + LI 300€ LI 100€ LI - de 100€
12. Où effectuez-vous le plus souvent ces achats ?
LI Sur Internet Grands Magasins Directement chez la marque LI
Concept stores LI Autre :
13. Vous arrive-t-il d'effectuer des achats coup de coeur ?
Fréquemment LI Occasionnellement LI Jamais
14. A quelle catégorie de produits consacrez-vous une
somme importante de votre budget Shopping ?
LI Prêt-à-porter LI Maroquinerie Chaussures LI
Joaillerie Horlogerie
Entretien n°4
Romain Lozano
26 Ans / Paris
Diplômé De l'IFM (Institut Français de la
Mode) / Stage de Fin d'études Chez Chanel
I/ Consommation sur le marché du Luxe
Lisa : Pourquoi consommez-vous sur le marché du Luxe ?
Quelles motivations personnelles ?
Romain : La qualité du produit est primordiale à
mes yeux, et le sentiment d'être unique aussi.
Tout le monde n'a pas accès à ces biens, je suis
donc sûr qu'en me tournant vers un produit de
luxe, je ne le retrouverai pas à tous les coins de
rues.
Lisa : Où achetez-vous ces produits de Mode/Luxe (Grands
magasins, chez la marque,
concept stores, Internet) ?
Romain : Grands magasins pour l'immense choix de marques et de
produits qui y sont
proposés. Je me rends également en Concept Store
car on y trouve des choses exclusives
qu'on ne pourrait se procurer en grand magasin justement. Je ne
vais pas directement chez la
marque car je n'ai pas accès à un éventail
de styles différents, ça a donc moins d'intérêt
pour
moi.
Lisa : À quelle fréquence en achetez-vous, sur un
an par exemple?
R : Je dirai une fois tous les deux mois, soit 6 pièces de
luxe par an.
Lisa : Pour quelles occasions ?
R : Je n'ai pas forcément d'occasions
particulières, je fonctionne surtout au coup de coeur. Si
je tombe sur un article qui me plaît, je vais l'acheter. Je
n'attends pas d'événement particulier
pour faire ou ME faire plaisir.
L : Maisons célèbres ou Designers pointus ?
R : Ca dépend vraiment. Peu importe la marque à
vrai dire... A partir du moment où je flashe
sur le produit, je l'achète.
L : Quel type de produits choisissez-vous d'acheter sur le
marché du Luxe ? (Maroquinerie,
joaillerie, mode, cosmétiques)
R : Je suis plutôt client de prêt-à-porter et
parfumerie de Luxe. J'accorde beaucoup
d'importance à ma tenue vestimentaire, les hommes ayant
moins d'accessoires intéressants
66
que les femmes... Le parfum est aussi un incontournable de ma
salle de bain, j'en porte un Dior de leur collection privée.
II/ Achats de produits de Luxe sur Internet
L : Avez-vous déjà acheté un produit de
Mode/Luxe sur Internet ?
R : Non
L : Quels-sont selon vous, les avantages et les
inconvénients (s'il y en a) de l'achat sur Internet par rapport à
l'achat en boutique ?
R : Je ne pense pas être la cible des produits de Luxe sur
Internet É Je ne vois aucun avantage à acheter un produit de
haute qualité sur Internet si l'on peut bénéficier d'un
service personnalisé en boutique. J'ai besoin de toucher le produit, de
le voir, et d'être certain que l'article me convient.
L : Que pensez-vous de la présence des marques de Luxe sur
le Net ?
Quelle image en avez-vous ?
R : C'est une bonne chose que les marques de Luxe s'installent
sur Internet car cela permet à ces dernières de toucher un plus
grand nombre de personnes et de s'adresser à différents types de
publics. Néanmoins, à part augmenter son chiffre d'affaires, la
marque n'y gagne pas grand-chose. Même si elle gagne en visibilité
via Internet, elle prend le risque de dégrader son image dans le
même temps.
III/ Avis à l'égard des nouvelles aides
à la vente et à l'achat (NAVA)
L : Quel est votre point de vue à l'égard de la
communication que font les marques de Luxe sur Internet ?
R : Je ne me sens pas du tout concerné par ce qu'on
appelle aujourd'hui les « expériences online », je n'y
prête pas attention car j'y suis réfractaire. Si je souhaite vivre
une expérience, je me rends en boutique, certainement pas sur un site !
En revanche, je suis féru de publicité, je suis donc pour qu'ils
continuent à en faire, et qu'ils la délocalisent sur le Net. Cela
permet aussi de faire connaître la marque, ce n'est pas en province que
l'on verra Louis Vuitton en affichage dans la rue É Il faut donc que
l'effort soit fait sur Internet.
L : Ces dispositifs mis en place par les marques ont-ils un
impact sur votre comportement d'achat ?
R : Absolument pas comme dit précédemment... La pub
me parle car il y a une histoire qui est racontée derrière,
surtout le format print, je pense aux affichages de rue et à la presse.
Je suis désolé mais je ne suis pas branché digital
(rires).
- Puis, Lisa définit les NAVA + navigation
assistée sur les sites suivants : A/ Longchamp et son option
« click to call » - http://fr.longchamp.com/
B/ Lacoste China et son site e-commerce immersif en 360 -
http://lacostewinter.seeourwork.cn/en/experience
67
C/ Louis Vuitton et son service de personnalisation -
http://fr.louisvuitton.com/fra-fr/produits/speedy-35-monogram-008783
D. Net a Porter et ses options de packaging -
https://www.net-a-porter.com/intl/content.nap?page=PackagingInfo&pgForward=popup
E.
Dior et son expérience immersive pour Dior Prestige -
http://www.dior.com/beauty/fr_fr/parfum-et-beaute/soin/www.dior.com/beauty/fr_fr/minisite/th/dior_prestige.html#!/map
3. Pouvez-vous me citer une ou plusieurs fonctionnalités
qui vous a/ont séduit sur un l'un des sites présentés ?
Pourquoi ?
L : A la limite je dirai celle de Dior, car cela nous permet de
nous enrichir culturellement sur le produit et l'histoire de la gamme.
Pour l'option Louis Vuitton, je trouve dommage qu'ils la
proposent sur Internet. Ils la proposent déjà en magasin, le
faire sur Internet enlève un peu de prestige à cette
68
personnalisation.
L'option Net a Porter est à mes yeux ridicule, puisque si
on nous offre le choix d'un packaging basic ou cadeau, on choisira le mieux des
deux, à prix égal. Idem pour Longchamp, si toutes les
informations relatives au produit sont correctement renseignées, je ne
vois pas ce que le client aura à demander par téléphone
à un conseiller.
L : Quels sont, selon vous, les bénéfices
apportés aux marques de Luxe par ces NAVA ? R : A partir du moment
où ces NAVA ont une fonction enrichissante pour la marque, je suis pour,
bien que je ne sois pas la cible. Sinon, je n'en vois pas
l'intérêt, enfin... si c'est pour accessoiriser le site, cela ne
sert à rien. Autant faire vivre des expériences directement en
magasin ou via des événements, plutôt que sur le Net.
Internet doit servir d'outil informatif plus que de levier d'achat.
L : D'après vous, les NAVA sont-elles un bon moyen,
à terme, de remplacer l'expérience client en boutique ?
Argumentez.
R : Selon moi, je ne vois pas comment des outils virtuels
puissent remplacer le réel. Un client en quête
d'expériences souhaitera les vivre de manière physique et non
virtuelle. Si tu vis une expérience Luxe devant ton PC É Pauvre
de toi (rires) !
IV/ Proposition d'amélioration des e-shops de
Luxe
L : Quelles-sont selon vous les fonctions indispensables d'un
e-shop de marque de Luxe ? R : L'e-shop doit présenter toutes les
caractéristiques du produit. Je pense aux origines des matières
utilisées par exemple, ou bien qui se cache derrière la
fabrication de tel ou tel sac... Ce qui fait le buzz en ce moment, ce sont les
ateliers d'abattage. Aujourd'hui, les gens achètent des choses dont ils
ne connaissent ni l'origine, ni la manière dont elles sont
fabriquées. Si les marques de Luxe ouvraient la voie de la transparence
au sujet des techniques de fabrication, mais aussi du traitement des
employés, il y aurait surement un élan de conscience collective.
Du coup j'attends vraiment de l'e-shop qu'il me donne toutes les informations
sur le produit, du croquis à sa fabrication.
Navigation sur l'e-shop Dior -
http://www.dior.com/home/fr
fr. A cette issue :
L : Donnez votre avis sur l'e-shop (design, disponibilité
des produits, choix, options É) R : Rien ne m'a vraiment déplu,
c'est un site classique, mais c'est ce qu'on en attend ! Je ne sais pas s'ils
le font déjà, mais parler des inspirations du DA, sur quoi il
s'est basé pour faire ses produits, c'est un vrai +.
4. Que faudrait-il mettre en place pour vous convaincre d'acheter
un produit via l'E-shop plutôt qu'en boutique ?
L : Rien du tout, l'achat de produits de Luxe sur Internet est
à proscrire selon moi (rires)
Fiche interviewé : Usage Internet + Habitudes de
conso Luxe Cases à noircir - Choix multiples
I - Usage d'Internet
4. Disposez-vous d'une connexion Internet à votre
domicile ?
Oui L Non
5. A quelle fréquence utilisez-vous Internet ?
Tous les jours L 1 à 2 fois par semaine L 1 à 2
fois par mois L Jamais
6. Dans quel(s) contexte(s) utilisez-vous Internet ? Travail
Loisirs Personnel
7.
69
Utilisez-vous les réseaux sociaux ? Oui L Non
8. Si oui, lesquels?
Facebook L Twitter Instagram L Pinterest L Tumblr
9. Etes-vous intéressé par les marques de Luxe sur
ces dits réseaux ? Oui L Non
10. Si oui, suivez-vous :
Marques L Mannequins célèbres Designers L
Bloggeuses
11. Recevez-vous des Newsletters par mail ? Si oui, quelles
sont-elles ?
L Mode/Luxe L Informations L Alimentaire Services bancaires L
Autre :
II - Habitudes de conso Luxe
12. Combien d'articles de Luxe achetez-vous par an ? L 10 ou +
6 L 2 L 1
13. Quel budget est consacré à ce Shopping par
mois ? L 500€ et + L 300€ 100€ L - de 100€
14. Où effectuez-vous le plus souvent ces achats ?
L Sur Internet L Grands Magasins Directement chez la marque
Concept stores L Autre :
15. Vous arrive-t-il d'effectuer des achats coup de coeur ? L
Fréquemment Occasionnellement L Jamais
16. A quelle catégorie de produits consacrez-vous une
somme importante de votre budget Shopping ?
Prêt-à-porter L Maroquinerie L Chaussures L
Joaillerie L Pièces de collection
Entretien n°5
Elisabeth Hadida
36 ans / Paris
Acheteuse Europe chez Balenciaga
70
I/ Consommation sur le marché du Luxe
Lisa : Pourquoi consommez-vous sur le marché du Luxe ?
Quelles motivations personnelles ? Elisabeth : Je consomme sur le marché
du Luxe car j'y trouve des articles d'exception, comme une coupe bien
particulière ou une matière rare, ce que je ne retrouve pas chez
une enseigne Mass Market É Bien que j'adore faire des mix de produits de
luxe et marques largement diffusées ! La semaine dernière j'ai
par exemple mixé une pièce Gucci avec une pièce H&M.
Mais si j'achète un article de Luxe, c'est parce que le produit est
original et que j'ai eu un coup de coeur de par sa coupe, sa
matière...
Lisa : Où achetez-vous ces produits de Mode/Luxe (Grands
magasins, chez la marque, concept stores, Internet) ?
Elisabeth : Pour les accessoires, ce sera plutôt en Concept
Store sur Internet, je pense à
Colette.fr, car ils ont une
sélection bien particulière et généralement
exclusive sur leur
site. Net A Porter a aussi une grande
diversité de produits de Luxe. Si, je vais directement chez la marque,
c'est que je dois essayer une pièce de prêt-à-porter et que
je vais avoir besoin d'un service de qualité et de pouvoir être
conseillée. Les vendeurs en boutique sont très professionnels et
permettent de nous orienter sur un modèle ou un autre, ce qui est assez
intéressant.
Lisa : À quelle fréquence en achetez-vous, sur un
an par exemple?
E : J'achète une vingtaine de pièces par an sur
Internet ou en boutique.
L : Pour quelles occasions ?
E : Pas d'occasion particulière, je suis mes coups de
coeur !
L : Maisons célèbres ou Designers pointus ?
E : Plutôt des marques connues telles que Gucci et YSL.
Après, j'affectionne aussi certains créateurs londoniens que je
peux retrouver sur Net A Porter. Mais mes achats sont
généralement orientés vers des maisons de renom.
L : Quel type de produits choisissez-vous d'acheter sur le
marché du Luxe ? (Maroquinerie, joaillerie, mode, cosmétiques)
E : En grande partie du prêt-à-porter et des
chaussures, rien ne m'attire vraiment depuis un an au niveau
maroquinerie/accessoires.
II/ Achats de produits de Luxe sur Internet
L : Avez-vous déjà acheté un produit de
Mode/Luxe sur Internet ?
E : Oui !
L : Racontez-moi comment s'est passé votre dernier achat
sur Internet :
Qu'avez-vous acheté ? Sur quel site ? Quelles ont
été vos motivations ?
E : J'ai acheté un top de la marque VETEMENTS sur Net a
Porter. Je l'ai pris car il avait une coupe vraiment particulière, que
le prix était accessible à moins de 500€ et que le
service du site est parfaite. Aussi, la marque VETEMENTS est très
prisée en ce moment, j'avais donc bien envie de m'offrir une
pièce de cette marque.
L : Quels-sont selon vous, les avantages et les
inconvénients (s'il y en a) de l'achat sur Internet par rapport à
l'achat en boutique ?
E : Il n'y a pas de conseil sur Internet, ce qui est surtout
gênant pour les pièces de prêt-à-porter que l'on ne
peut pas essayer. Néanmoins, il est facile de retourner le produit et
gratuitement. A vrai dire, je n'ai pas d'inquiétude vis-à-vis de
cet outil et n'ai pas de mal à acheter sur Internet, je trouve donc ce
dernier très pratique. La vente d'accessoires et de maroquinerie de Luxe
se fait selon moi plus facilement sur Internet, n'ayant pas besoin d'essayer le
produit.
L : Qu'est-ce qui vous motive/incite à effectuer des
achats de Luxe sur Internet ?
E : C'est une facilité d'achat ! Etant à
présent maman, et ayant ma carrière en parallèle, je n'ai
pas souvent le temps de me déplacer en boutique et préfère
passer par Internet. Je trouve cela bien plus simple.
71
L : Que pensez-vous de la présence des marques de Luxe sur
le Net ?
Quelle image en avez-vous ?
E : Je pense qu'il y a une réelle nécessité
de visibilité sur Internet pour les marques de Luxe. Au-delà de
la fonction e-shop, il est aussi important pour la marque d'être
représentée sur un site pour raconter son histoire, partager son
ADN, mettre en avant ses nouvelles collections... L'aspect informatif est selon
moi très important pour les marques de Luxe, elles usent de
véritables story telling qu'elles peuvent aujourd'hui transposer sur
Internet.
III/ Avis à l'égard des nouvelles aides
à la vente et à l'achat (NAVA)
L : Quel est votre point de vue à l'égard de la
communication que font les marques de Luxe sur Internet ?
E : Les marques doivent communiquer sur Internet afin de se
différencier. Il y a aujourd'hui beaucoup de sites qui proposent des
choses très innovantes, et cela va être encore amené
à évoluer d'ici 10-15 ans. J'adore tout ce qui est
expérience immersive ou 360, et je pense que sans Internet, les marques
seraient incapables de montrer ces choses.
L : Ces dispositifs mis en place par les marques ont-ils un
impact sur votre comportement d'achat ?
E : Personnellement, non. Après, certains profils clients
peuvent être intéressés, notamment via les Newsletters.
- Puis, Lisa définit les NAVA + navigation
assistée sur les sites suivants :
A/ Longchamp et son option « click to call » -
http://fr.longchamp.com/
B/ Lacoste China et son site e-commerce immersif en 360 -
http://lacostewinter.seeourwork.cn/en/experience
C/ Louis Vuitton et son service de personnalisation -
http://fr.louisvuitton.com/fra-fr/produits/speedy-35-monogram-008783
D. 72
Net a Porter et ses options de packaging -
https://www.net-a-porter.com/intl/content.nap?page=PackagingInfo&pgForward=popup
E.
Dior et son expérience immersive pour Dior Prestige -
http://www.dior.com/beauty/fr_fr/parfum-et-beaute/soin/www.dior.com/beauty/fr_fr/minisite/th/dior_prestige.html#!/map
L : Pouvez-vous me citer une ou plusieurs fonctionnalités
qui vous a/ont séduit sur un l'un des sites présentés ?
Pourquoi ?
E : J'apprécie la personnalisation Louis Vuitton, car ce
service se fait beaucoup en boutique, mais part manque de temps, c'est un vrai
service à rendre au client de pouvoir le faire directement sur Internet.
De plus, c'est assez visuel, on peut voir rapidement ce que le produit pourra
donner une fois personnalisé. Par contre, on ne peut pas zoomer, ce qui
est un peu dommage. Néanmoins, les choix de personnalisation sont
très diversifiés ce qui est positif. Je trouve l'option Longchamp
assez pauvre, d'autant qu'ils rentrent dans la vie privée du client en
lui demandant son numéro de téléphone... Je pense que
l'option Chat serait plus appropriée ici, avec une petite fenêtre
pop-up. Je trouve assez intrusif qu'un conseiller nous rappelle.
Je trouve l'expérience Lacoste très
intéressante et innovante, on a une belle vision du produit.
Après, est-ce que cela influence l'achat ? Je n'en suis pas certaine
É Mais ça a le mérite d'être une belle
expérience client. Idem pour l'expérience Dior, c'est magnifique,
un beau story telling ! Après, il faut prendre le temps de se balader
sur le site, de cliquer sur les images... Je pense que le temps passé
sur ce site est trop long pour motiver à l'achat. Concernant l'offre Net
A Porter, pourquoi pas. C'est toujours un service supplémentaire
à l'acte d'achat, mais ça ne poussera personne à acheter
d'après moi. C'est surtout la diversité produits du site qui
pourra impacter le client.
L : Quels sont, selon vous, les bénéfices
apportés aux marques de Luxe par ces NAVA ? E : Ces NAVA permettent aux
marques de Luxe de sans cesse se renouveler, de se moderniser et d'informer le
client de la meilleure manière. Les marques de Luxe ont vraiment besoin
d'innover, et cela se fait aujourd'hui via Internet (exemple Balenciaga et son
Live Catwalk en 360 sur Internet). Le client n'a pas le produit en main, les
NAVA doivent donc permettre de combler cette absence, ce manque.
73
L : D'après vous, les NAVA sont-elles un bon moyen,
à terme, de remplacer l'expérience client en boutique ?
Argumentez.
E : Non. Je pense qu'on a toujours besoin d'un conseiller de
vente, notamment sur le prêt-à-porter comme dit tout à
l'heure. Sur l'accessoire, cela serait envisageable, mais sur le
prêt-à-porter, cela serait impossible.
IV/ Proposition d'amélioration des e-shops de
Luxe
L : Quelles-sont selon vous les fonctions indispensables d'un
e-shop de marque de Luxe ? E : Un descriptif produit très
détaillé, que ce soit sur la matière, la couleur, le prix,
la disponibilité, un lien avec les boutiques physiques. Et bien
sûr, une vision 360 du produit avec de belles photos d'une grande
qualité.
Navigation sur l'e-shop Dior -
http://www.dior.com/home/fr_fr.
A cette isssue :
L : Donnez votre avis sur l'e-shop (design, disponibilité
des produits, choix, options É) E : C'est un site assez classique, ce
qui correspond complètement à la marque. Au niveau, des photos,
je trouve que c'est un peu pauvre, on clique d'un visuel à un autre et
on ne peut pas basculer en vision 360°, ce qui le rend assez plat.
Côté descriptif produit, il y a l'inspiration liée au
produit, ce que je trouve très intéressant.
Le site est globalement assez intuitif et facile de navigation,
on a le story telling avec toute la partie Histoire de la Maison.
L : Quelles fonctionnalités pourraient être
développées sur ce e-shop afin de vivre une expérience
client optimale ?
E : On ne voit pas le porté des produits, ce qui est
très dommage puisque j'ai beaucoup plus mal à me projeter avec.
Aussi, la marque aurait pu développer une vision du produit en 360,
ainsi qu'un un zoom très poussé. Enfin, il y a un manque de
relief, le site est assez plat. L : Que faudrait-il mettre en place pour vous
convaincre d'acheter un produit via l'E-shop plutôt qu'en boutique ?
E : Rien puisque je suis déjà cliente de produits
de Luxe sur Internet ! Mais je pourrais être d'autant plus
encouragée par des exclusivités produit sur Internet ou une
livraison gratuite (rires) !
Fiche interviewé : Usage Internet + Habitudes de
conso Luxe Cases à noircir - Choix multiples
I - Usage d'Internet
1. Disposez-vous d'une connexion Internet à votre
domicile ?
Oui L Non
2. A quelle fréquence utilisez-vous Internet ?
Tous les jours L 1 à 2 fois par semaine L 1 à 2
fois par mois L Jamais
3. Dans quel(s) contexte(s) utilisez-vous Internet ? Travail
Loisirs Personnel
4. Utilisez-vous les réseaux sociaux ? Oui L Non
74
5. Si oui, lesquels?
q Facebook Twitter 1Z Instagram Pinterest Tumblr
6. Etes-vous intéressé par les marques de Luxe sur
ces dits réseaux ? 1Z Oui No
7. Si oui, suivez-vous :
1Z Marques Mannequins célèbres 1Z Designers 1Z
Bloggeuses
8. Si non, pourquoi ?
q Pas le temps Pas d'intérêt Autre :
9. Recevez-vous des Newsletters par mail ?
Si oui, quelles sont-elles ?
1Z Mode/Luxe Informations Alimentaire Services bancaires
Autre :
II - Habitudes de conso Luxe
10. Combien d'articles de Luxe achetez-vous par an ? 1Z 10 ou +
6 2 1
11. Quel budget est consacré à ce Shopping par
mois ? 1Z 500€ et + 300€ 100€ - de 100€
12. Où effectuez-vous le plus souvent ces achats ?
1Z Sur Internet Grands Magasins 1Z Directement chez la marque
Concept stores Autre :
13. Vous arrive-t-il d'effectuer des achats coup de coeur ? 1Z
Fréquemment Occasionnellement Jamais
14. A quelle catégorie de produits consacrez-vous une
somme importante de votre budget Shopping ?
1Z Prêt-à-porter Maroquinerie Chaussures
Joaillerie Pièces de collection
Entretien n°6
Charlotte Pichon
22 ans / Paris
Diplômée de l'EDC (Business School) / Stage de fin
d'études chez Christian Louboutin
I/ Consommation sur le marché du Luxe
Lisa : Pourquoi consommez-vous sur le marché du Luxe ?
Quelles motivations personnelles ?
75
Charlotte : Je consomme sur le marché du Luxe dans le
cas où j'ai besoin d'acheter des
produits d'une grande qualité, avec un service
adapté et personnalisé. Aussi, ces achats luxe
peuvent être des cadeaux pour mon entourage, ou des
plaisirs personnels.
Je me tourne vers le Luxe également dans le cas
où j'ai besoin de faire l'acquisition d'un
produit avec une certaine longévité.
Lisa : Où achetez-vous ces produits de Mode/Luxe
(Grands magasins, chez la marque,
concept stores, Internet) ?
Charlotte : Généralement, je me rends
directement chez la marque, ou en Concept Store pour
shopper des marques/articles très particuliers, pointus
et d'avant-garde.
Lisa : À quelle fréquence en achetez-vous, sur
un an par exemple?
C : J'achète entre 5 et 10 articles de Luxe par an.
L : Pour quelles occasions ?
C : Je n'ai pas d'occasion particulière. En effet, ces
achats peuvent tout aussi bien se faire
dans le cadre d'un cadeau à offrir, que d'un coup de
coeur.
L : Maisons célèbres ou Designers pointus ?
C : Je me tourne principalement vers des maisons
célèbres, les Designers étant réservés
à une
clientèle beaucoup plus niche et spécifique. Je
dis cela car dans le cadre de mes études et de
mon travail, je ne peux pas me permettre d'être trop
originale en matière de style.
L : Quel type de produits choisissez-vous d'acheter sur le
marché du Luxe ? (Maroquinerie,
joaillerie, mode, cosmétiques)
C : J'achète majoritairement des articles de
maroquinerie et de prêt-à-porter sur le marché du
Luxe. J'accorde une importance majeure aux accessoires, le sac
à main étant pour moi une
nécessité pour toutes les femmes.
Les articles de prêt-à-porter Luxe sont
particuliers, les coupes, les matières et les formes ne se
retrouvent pas dans les enseignes de grande conso, ce qui nous
permet de se sentir « unique ».
II/ Achats de produits de Luxe sur Internet
L : Avez-vous déjà acheté un produit de
Mode/Luxe sur Internet ?
C : Oui
L : Racontez-moi comment s'est passé votre dernier
achat sur Internet :
Qu'avez-vous acheté ? Sur quel site ? Quelles ont
été vos motivations ?
C : J'ai acheté un portefeuille Balenciaga sur leur
e-shop.
Je l'avais repéré dans un magazine
féminin, puis sur Internet. Connaissant bien la marque, ses
matières et le rendu des produits, j'ai trouvé
très pratique de pouvoir l'acheter depuis mon
canapé.
C'était un dimanche, j'avais envie de me faire plaisir
sans me déplacer pour autant.
L : Quels-sont selon vous, les avantages et les
inconvénients (s'il y en a) de l'achat sur
Internet par rapport à l'achat en boutique ?
C : Les avantages de l'achat sur Internet sont selon moi la
praticité, la rapidité, l'accès au
shopping en continu (24/7) et la variété de
produits/marques qu'on y trouve.
En revanche, les inconvénients sont le manque de
projection en possession du produit,
l'absence de conseil et d'expérience sensorielle
à proprement parler.
L : Qu'est-ce qui vous motive/incite à effectuer des
achats de Luxe sur Internet ?
C : Le côté immédiat de l'achat et les
exclusivités Internet qu'on peut y trouver. Aussi, on
peut se renseigner sur la marque, son histoire, ses
inspirations, avant de sauter le pas de
l'achat.
L : Que pensez-vous de la présence des marques de Luxe
sur le Net ?
Quelle image en avez-vous ?
C : La présence des marques de Luxe sur le Net est
aujourd'hui plus que légitime, à une
époque où tout n'est plus que digitalisation.
76
Malgré tout, l'offre physique est indissociable de l'offre
Internet : ce dernier ne remplacera jamais l'expérience client
vécue en boutique.
III/ Avis à l'égard des nouvelles aides
à la vente et à l'achat (NAVA)
L : Quel est votre point de vue à l'égard de la
communication que font les marques de Luxe sur Internet ?
C : Je pense que la communication que font les marques de Luxe
sur Internet s'adresse à cette nouvelle clientèle potentielle que
les marques peuvent aujourd'hui capter grâce au Net. Sans cette
communication, les marques de Luxe ne pourraient pas s'adresser à un
public aussi large et toucher d'autres cibles de la population.
L : Ces dispositifs mis en place par les marques ont-ils un
impact sur votre comportement d'achat ?
C : Ces dispositifs n'ont pas d'impact sur mon comportement
d'achat, néanmoins une belle campagne de com peut m'informer sur la
marque, son histoire, ou un produit en particulier, ce qui me donnera par la
suite envie de m'intéresser aux collections de la Maison. Je ne dirai
pas que cette com digitale a une influence sur mon comportement d'achat, mais
intervient tout de même dans la connaissance que j'aurais de la
marque.
- Puis, Lisa définit les NAVA + navigation
assistée sur les sites suivants :
A/ Longchamp et son option « click to call » -
http://fr.longchamp.com/
B/ Lacoste China et son site e-commerce immersif en 360 -
http://lacostewinter.seeourwork.cn/en/experience
C/ Louis Vuitton et son service de personnalisation -
http://fr.louisvuitton.com/fra-fr/produits/speedy-35-monogram-008783
D. Net a Porter et ses options de packaging
-
https://www.net-a-porter.com/intl/content.nap?page=PackagingInfo&pgForward=popup
77
E. Dior et son expérience immersive pour Dior Prestige -
http://www.dior.com/beauty/fr_fr/parfum-et-
beaute/soin/
www.dior.com/beauty/fr_fr/minisite/th/dior_prestige.html#!/map
L : Pouvez-vous me citer une ou plusieurs fonctionnalités
qui vous a/ont séduit sur un l'un des sites présentés ?
Pourquoi ?
C : Je trouve les options Longchamp, LV et Net a Porter faibles,
puisque ces fonctionnalités de poussent pas le client à acheter,
mais simplement à faire vivre davantage le site.
En revanche, je suis très sensible à tout ce qui
est experience immersive et 360, j'ai donc apprécié les
fonctionnalités Lacoste et Dior. Pour Lacoste, on a une vision
portée des produits et sous toutes leurs coutures, ce qui est un point
très positif. Aussi, le site est d'une grande qualité, la
navigation est fluide et simple. L'experience Dior, pour sa part, raconte une
histoire poétique, on est embarqués au coeur de la maison Dior
à Granville, et on s'imagine presque cultiver les roses (rires).
L : Quels sont, selon vous, les bénéfices
apportés aux marques de Luxe par ces NAVA ? C : Je pense que les NAVA
permettent aux marques de Luxe de proposer une alternative à
l'experience client en boutique, mais les marques ont parfois du mal à
utiliser les outils les plus pertinents pour eux. Ces NAVA peuvent être
utiles, un bonus, et rendent l'achat plus agréable et «
réél ». Reste encore à en faire bon usage.
L : D'après vous, les NAVA sont-elles un bon moyen,
à terme, de remplacer l'expérience client en boutique ?
Argumentez.
C : A mon avis, les NAVA ont pour but d'adapter l'experience
client à Internet, mais ces outils ne permettront jamais de retrouver
sur Internet ce qui est déployé en boutique. Je pense
particulièrement aux essayages des produits, au toucher, et au service
ultra personnalisé qu'on peut trouver au sein d'une boutique de Luxe.
IV/ Proposition d'amélioration des e-shops de
Luxe
L : Quelles-sont selon vous les fonctions indispensables d'un
e-shop de marque de Luxe ? C : Un site classique, épuré, aux
codes de la marque. Il faut que le site soit à l'image de ce que
véhicule la marque. Aussi, il faut qu'on ait une vision très
poussée du produit, puisqu'on ne peut pas l'avoir en mains propres. Je
pense à une option « vision 360 », un zoom de
qualité,
78
une photo du produit porté etc. Aussi, la
possibilité d'être livré par colis ou par chauffeur dans
les grandes villes : habitant à Paris, la capitale de la Mode par
excellence, je devrais pouvoir obtenir un sac que je viens de commander sur
Internet.
Navigation sur l'e-shop Dior -
http://www.dior.com/home/fr_fr
A cette issue :
L : Donnez votre avis sur l'e-shop (design, disponibilité
des produits, choix, options É) C : Le design du site colle parfaitement
avec l'identité classique de la maison Dior. Il est simple d'utilisation
soit très ergonomique, on y trouve à la fois le shop mais aussi
l'histoire de la maison, les inspirations des collections, les vidéos
des défilés... On est plongés dans l'univers de la
marque.
Toutefois, les produits ne sont pas mis à l'honneur : les
photos manquent de relief, on ne se projette pas avec. Bien qu'il y ait un
descriptif très détaillé, on a du mal à se faire
une idée du rendu du produit en réalité. Aussi, la page
d'accueil pourrait être plus qualitative, je n'aime pas le carrousel
d'images qui défilent.
L : Quelles fonctionnalités pourraient être
développées sur ce e-shop afin de vivre une expérience
client optimale ?
C : Dior devrait développer la vision 360 de ses produits,
proposer des photos des produits portés, et préciser l'entretien.
Une cabine digitale serait une grande avancée pour les marques de Luxe,
pour lesquelles nous sommes obligés d'essayer les vêtements.
L : Que faudrait-il mettre en place pour vous convaincre
d'acheter un produit via l'E-shop plutôt qu'en boutique ?
C : Des lignes de produits à retrouver exclusivement sur
Internet, une option de livraison par chauffeur, la livraison GRATUITE, qui est
le minimum à mes yeux...
Fiche interviewé : Usage Internet + Habitudes de
conso Luxe Cases à noircir - Choix multiples
I Ð Usage d'Internet
1. Disposez-vous d'une connexion Internet à votre
domicile ?
Oui L Non
2. A quelle fréquence utilisez-vous Internet ?
Tous les jours L 1 à 2 fois par semaine L 1 à 2
fois par mois L Jamais
3. Dans quel(s) contexte(s) utilisez-vous Internet ? Travail
LoisirsPersonnel
4. Utilisez-vous les réseaux sociaux ? Oui L Non
5. Si oui, lesquels?
Facebook L Twitter Instagram L Pinterest L Tumblr
6. Etes-vous intéressé par les marques de Luxe sur
ces dits réseaux ? Oui L Non
7.
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Si oui, suivez-vous :
Marques Mannequins célèbres Designers
Bloggeuses
8. Recevez-vous des Newsletters par mail ?
Si oui, quelles sont-elles ?
Mode/Luxe 1,Informations ? Alimentaire Services bancaires ?
Autre :
II - Habitudes de conso Luxe
9. Combien d'articles de Luxe achetez-vous par an ? ? 10 ou +
6 ? 2 ? 1
10. Quel budget est consacré à ce Shopping par
mois ? ? 500€ et + 300€ ? 100€ ? - de 100€
11. Où effectuez-vous le plus souvent ces achats ?
Sur Internet ? Grands Magasins Directement chez la marque 1,
Concept stores ? Autre :
12. Vous arrive-t-il d'effectuer des achats coup de coeur ?
Fréquemment ? Occasionnellement ? Jamais
13. A quelle catégorie de produits consacrez-vous une
somme importante de votre budget Shopping ?
1, Prêt-à-porter Maroquinerie ? Chaussures ?
Joaillerie ? Pièces de collection
4. Matrice des profils et des verbatim 4.1 Matrice
des profils
4.2 Matrice des verbatim
CONCEPTS
|
ELEMENTS CLES
|
ELEMENTS DE DISCOURS
|
RESULTATS
|
1. Consommation sur le marché du Luxe
|
A1 - Motivations à l'achat
|
A1xA4 "Pour des occasions exceptionnelles";
"qualité et design des produits" (PDG1)
A1 "L'univers qu'il va y avoir autour, (...)
quelque chose de féérique, proche du rêve"; "La
durabilité des produits de luxe qui les rendent intemporels"
(Alt1) A1xB3 "Le service y est
développé, personnalisé" (Alt1)
A1 "Goût immodéré pour
les produits bien fabriqués"; "qualité et histoire de marque"
(PDG2)
A1xB3 "Qualité du produit et sentiment
d'être unique" (CdM1)
A1 "Articles d'exception" ; " Si j'achète
un article de Luxe, c'est parce que le produit est original "
(DirAch1) A1xB3 "Produits d'une grande
qualité, avec un service adapté et personnalisé"
(CdA1)
A1 "Produit avec une certaine
longévité" (CdA1)
|
Motivations à l'achat :
- Pour 100% des sondés, Qualité/Durabilité
des produits de Luxe
- 33% évoquent L'univers/L'histoire créé(e)
autour de la marque
- Le service personnalisé est cité dans 66% des
cas
- Le sentiment d'être unique, privilégiés
selon 33%
|
A2 - Lieux d'achat
|
A2xB1 "Grands magasins lorsque je ne suis pas
sûr de mon achat, j'ai l'avantage de me faire rembourser"; "Chez la
marque pour un éventail complet de la collection et un service plus
personnalisé" (PDG1)
A2 "Concept Store surtout pour des baskets, chez
la marque pour tout le reste, car j'aime être immergée dans
l'univers de la marque" (Alt1)
A2xB1 "Internet surtout sur le plan informatif"
(Alt1)
A2 "Les Grands Magasins sont très
pratiques car je vais avoir une vision globale du marché que
j'affectionne. Si c'est dans le but de découvrir la collection toute
entière d'une marque, le mieux reste de s'y rendre en boutique propre. "
(PDG2)
A2 "Grands magasins pour l'immense choix de
marques et de produits qui y sont proposés. Concept Stores car on y
trouve des choses exclusives qu'on ne pourrait justement pas se procurer en
grand magasin. " (CdM1)
A2xB1 "Pour les accessoires, ce sera
plutôt en Concept Store sur Internet. Si je vais directement chez la
marque, c'est que je dois essayer une pièce de prêt-à-
porter et que je vais avoir besoin d'un service de
qualité" (DirAch1) A2
"Directement chez la marque, ou en Concept Store pour shopper des
marques/articles très particuliers" (CdA1)
|
Lieux d'achat:
1/ 83% se rend directement chez la
marque car: - Vision globale d'une collection
- Service + personnalisé qu'en Grand
Magasin 2/ 66% se rend en
Concept Store car: - Sélection pointue d'articles de
Luxe - Accès à des marques en exclusivité - Produits type
Sneakers et
Accessoires 3/ 50% se rend dans les Grands
Magasins car: - Remboursement possible
- Praticité : éventail des marques / produits
répertoriés par catégories
|
81
|
A3 - Fréquences d'achat
|
A3 "5 ou 6 fois par an"
(PDG1)
A3 "2-3 produits de Luxe par an, étant
encore
étudiante" (Alt1) A3
"entre 10 et 15 articles" (PDG2)
A3 "une fois tous les deux mois, soit 6
pièces de luxe
par an" (CdM1) A3 "une
vingtaine de pièces par an" (DirAch1)
A3 "entre 5 et 10 articles de Luxe"
(CdA1)
|
Fréquence d'achat - x<3 16% - 6<x<3 33% x > 10
50%
|
A4 - Occasions d'achat
|
A4 " Pour de belles occasions... Mais aussi
sans raison particulière, pour le plaisir d'offrir"
(PDG1)
A4 "Pas d'occasions particulières, je
fonctionne plutôt au besoin et au coup de coeur"
(Alt1)
A4 "Je fais en sorte qu'il n'y ait pas
d'occasion particulière, car j'ai le plaisir naturel d'offrir"
(PDG2)
A4 "Je n'ai pas forcément d'occasions
particulières, je fonctionne surtout au coup de coeur"
(CdM1)
A4 "Pas d'occasion particulière, je suis
mes coups de
coeur !" (DirAch1) A4 "Ces
achats peuvent tout aussi bien se faire dans le cadre d'un cadeau à
offrir, que d'un coup de coeur" (CdA1)
|
Occasions d'achat :
- Pas d'occasion particulière à 100% - Plaisir
d'offrir à 50%
- Achats coup de coeur à 66%
|
A5 - Types de marques
|
A5 "Plutôt des maisons
célèbres" (PDG1)
A5 "Plutôt des maisons
célèbres, car les Designers ont moins de visibilité"
(Alt1)
A5xA4 "Je ne fantasme pas sur des marques ou
designers. Il faut avant tout que le produit me plaise, je me moque de la
griffe" (PDG2)
A5xA4 "Peu importe la marque à vrai
dire... A partir du moment où je flashe sur le produit, je
l'achète" (CdM1)
A5 "Mes achats sont
généralement orientés vers des maisons de renom"
(DirAch1)
A5 "Je me tourne principalement vers des maisons
célèbres, les Designers étant réservés
à une clientèle beaucoup plus niche et spécifique"
(CdA1)
|
Maisons célèbres ou Designers?: - 66%
s'oriente vers des Maisons
célèbres - 33% est indifférent à
la griffe - c'est le produit qui prime
|
A6 - Catégories de produits
préférées
|
A6 "Surtout maroquinerie et joaillerie"
(PDG1)
A6 "Maroquinerie et prêt-à-porter"
(Alt1)
A6 "L'horlogerie et la chaussure. Il y a selon
moi 2-3 marques incontournables en horlogerie, ce qui ne serait pas le cas en
Mode" (PDG2)
A6 "Prêt-à-porter et parfumerie de
Luxe. J'accorde beaucoup d'importance à ma tenue vestimentaire, les
hommes ayant moins d'accessoires intéressants que les femmes"
(CdM1)
A6 "Prêt-à-porter et chaussures,
rien ne m'attire vraiment depuis un an au niveau maroquinerie/accessoires"
(DirAch1)
A6 "Articles de maroquinerie et de
prêt-à-porter" (CdA1)
|
Types de produits:
- 50% préfère la maroquinerie
- 50% se tourne aussi vers le prêt-à-
porter - 33% disent préférer les chaussures -2
répondants évoquent la joaillerie/horlogerie
|
2. Acte d'achat de produits de
Luxe sur
Internet
|
B1 - Acte d'achat Luxe sur Internet
|
B1 "Honnêtement,
non..."(PDG1)
B1xB3 "Jamais. J'habite à Paris, qui plus
est, au centre... L'utilité d'acheter un produit de Luxe sur le net est
donc moindre" (Alt1)
B1xB3 "Jamais, car j'ai un véritable
besoin de voir, toucher le produit, propre à l'univers du Luxe. C'est
peut-être aussi un obstacle générationnel ..."
(PDG2) B1 "Non" (CdM1)
B1 "Oui !" (DirAch1)
B1 "Oui" (CdA1)
|
Achat Luxe sur le Net:
1/ 66% n'a jamais acheté de produit de luxe sur le Net
car
- Manque d'utilité (résidence à Paris) -
Besoin de contact physique avec le
produit - Ecart générationnel 2/ 33% a
déjà acheté un pdt de luxe sur Internet
|
|
|
B2xB3 "J'ai acheté un top de la marque
VETEMENTS
|
|
|
|
sur Net a Porter. Il avait une coupe vraiment
|
Contexte d'achat sur Internet:
|
|
|
particulière, le prix était accessible à
moins de 500€ et
|
- Connaissance préalable de la
|
|
|
le service du site est parfait." (DirAch1)
|
marque -
|
|
|
B2xB3 "J'ai acheté un porte feuille
Balenciaga sur leur
|
Renseignements préalables sur le
|
|
|
E-shop, repéré dans un magazine féminin,
puis sur
|
produit souhaité
|
|
|
Internet. Connaissant bien la marque, j'ai trouvé
très
|
- Prix abordable (dans un contexte
|
|
|
pratique de pouvoir l'acheter depuis mon canapé."
|
luxe) - Praticité de
|
|
B2 - Contexte de cet achat
|
(CdA1)
|
l'outil Internet
|
|
|
B3xB4 "Le retour produit est bien plus simple en
boutique que sur Internet.
|
|
|
|
En revanche, si le produit que je cherche n'est pas disponible en
boutique physique et qu'il l'est sur
|
|
|
|
Internet, j'effectuerai l'achat en ligne"
(PDG1)
|
|
|
|
B3xB4 "Les codes d'Internet sont tellement
opposés à ceux du Luxe qu'il est difficile de citer des avantages
à l'utiliser. Par exemple, Internet a pour avantage d'être rapide.
Or, lorsqu'on achète un produit de Luxe, on prend notre temps. Cela va
donc à l'encontre de
l'essence même du Luxe" (Alt1) B3
"Les avantages de l'achat sur Internet sont l'extrême
facilité à acheter un produit, l'accès immédiat
à une collection, la possibilité d'une livraison dans la
journée... Tous ces avantages sont logistiques et
|
|
|
|
pratiques, et non en rapport direct avec le produit"
|
1/ Avantages de l'achat sur Internet:
|
|
|
(PDG2)
|
- Disponibilité des produits pour 50%
|
|
|
B3xC5 "Je ne vois aucun avantage à
acheter un produit
|
des sondés - L'accès au
|
|
|
de haute qualité sur Internet si l'on peut
bénéficier
|
shopping en continu pour 33%
|
|
|
d'un service personnalisé en boutique. J'ai besoin de
|
- Grande variété/choix de
|
|
|
toucher le produit, de le voir." (CdM1)
|
produits/marques pour 50%
|
|
|
B3 "Il n'y a pas de conseil sur Internet, ce qui
est
|
- La rapidité/praticité pour 66%
|
|
|
surtout gênant pour les pièces de
prêt-à-porter que
|
2/ Inconvénients de l'achat sur
|
|
|
l'on ne peut pas essayer. Néanmoins, il est facile de
|
Internet: - Codes
|
|
|
retourner le produit et gratuitement. Je n'ai pas de
|
opposés (rapidité va à l'encontre de
|
|
|
mal à acheter sur Internet, je trouve donc Internet
très
|
l'achat luxe, large diffusion ? marché
|
|
|
pratique. " (DirAch1)
|
de niche) - Avantages +
|
|
|
B3xC5 "Les avantages sont selon moi la
praticité, la
|
logistiques que liés au
|
|
|
rapidité, l'accès au shopping en continu (24/7) et
la
|
produit/service
|
|
|
variété de produits/marques qu'on y trouve. Les
|
- Absence de service personnalisé
|
|
B3 - Avantages et
|
inconvénients sont le manque de projection en
|
- Pas de contact physique avec le
|
|
inconvénients de l'achat
|
possession du produit, l'absence de conseil et
|
produit -
|
|
sur Internet
|
d'expérience sensorielle " (CdA1)
|
Sollicitation faible des sens
|
|
|
B4 "Cette présence est tout à
fait légitime"; "Selon moi, si l'on sait ce qu'on va acheter, pourquoi
pas !"
|
|
|
|
(PDG1)
|
|
|
|
B4 "Je ne pense pas que la présence des
marques de
|
|
|
|
Luxe sur Internet leur donne une image négative" ;
|
|
|
|
"Toutefois, Internet éloigne le consommateur de la marque,
car il n'y accède plus physiquement." (Alt1)
|
|
|
|
B4 " Internet est un canal de distribution
complémentaire"; "La présence des maisons de Luxe sur Internet
n'est pas dépréciante, mais cette présence ne remplacera
pas la présence physique des marques."
|
|
|
|
(PDG2)
|
|
|
|
B4 "C'est une bonne chose car cela permet aux
marques de toucher un plus grand nombre de
|
|
|
|
personnes"; "Néanmoins, même si la marque gagne
|
Présence légitime ou illégitime
des
|
|
|
en visibilité via Internet, elle prend le risque de
|
marques de luxe sur le Net:
|
|
|
dégrader son image dans le même temps."
(CdM1)
|
- Légitimité des marques de luxe à
|
|
|
B4 "Il y a une réelle
nécessité de visibilité sur Internet
|
être sur Internet selon 100% des
|
|
|
pour les marques de Luxe" ; "Les marques de Luxe
|
répondants -
|
|
|
usent de véritables story telling qu'elles peuvent
|
Internet met à une distance avec le
|
|
|
aujourd'hui transposer sur Internet"
(DirAch1)
|
consommateur selon 66%
|
|
|
B4 "Plus que légitime, à une
époque où tout n'est plus
|
- Internet comme canal de
|
|
|
que digitalisation" (CdA1)
|
distribution complémentaire d'après
|
|
|
B4xC5 "L'offre physique est indissociable de
l'offre
|
50% des sondés - Cette
|
|
B4 - Avis sur la présence
|
Internet : ce dernier ne remplacera jamais l'expérience
|
implantation permet aux marques de
|
|
des marques de Luxe sur
|
client vécue en boutique." (CdA1)
|
luxe de toucher un plus large public
|
|
Internet
|
|
pour 50%
|
3. Avis à l'égard des NAVA
utilisés sur le marché du Luxe
|
C1 - Avis sur la communication digitale des marques de Luxe
|
C1xB4 "Il n'y a pas de problématique
à partir du moment où leur présence est légitime"
(PDG1)
C1 "L'arrivée des marques de luxe sur
Internet permet à certaines classes d'y prétendre, ce qui
n'était pas le cas auparavant" (Alt1)
C1x "Je n'y suis absolument pas sensible car
j'appréhende les produits de luxe autrement" (PDG2)
C1xC5 "Je ne me sens pas du tout concerné par ce qu'on
appelle aujourd'hui les « expériences online »" ; "Je suis
féru de publicité, je suis donc pour qu'ils continuent à
en faire, et qu'ils la délocalisent sur le Net." ; "Cela permet aussi de
faire connaître la marque, ce n'est pas en province que l'on verra Louis
Vuitton en affichage dans la rue ... Il faut donc que l'effort soit fait sur
Internet" (CdM1)
C1xC4 "Les marques doivent communiquer sur
Internet afin de se différencier"; "J'adore tout ce qui est
expérience immersive ou 360, et je pense que sans Internet, les marques
seraient incapables de montrer ces choses" (DirAch1)
C1x "Cette communication s'adresse à la nouvelle
clientèle potentielle que les marques peuvent aujourd'hui capter
grâce au Net" (CdA1)
|
Avis sur la com digitale des marques
deluxe: - Point de vue positif
dans 83% des cas - 66%
ne se sentent pas concernés par
cette com - Nécessité de se différentier
pour 83% des sondés - S'adresse à une nouvelle clientèle +
internationale et - aisée pour 50% des sondés
|
- Impact de la com sur le comportement d'achat
|
"Je suis réceptif si la communication
est bien menée, de qualité est en adéquation avec l'image
de marque" (PDG1)
"Ces dispositifs ne vont pas m'inciter à
l'achat, mais plutôt renforcer mon capital sympathie pour une marque en
particulier" (Alt1)
xC4 "Ces dispositifs n'ont pas d'impact sur mon
comportement d'achat, néanmoins une belle campagne de com peut
m'informer sur la marque, son histoire, ou un produit en particulier"
(CdA1)
|
Impact de la com sur le
comportement d'achat: - 66% ne sont pas impactés par
cette com - 50% y sont réceptifs, à titre informatif au minimum,
même si cela ne les poussera pas obligatoirement
à l'achat - 50% des sondés voient cette com non
pas comme un levier d'incitation achat mais plutôt comme un bon moyen
d'information
|
C3 - Citations des NAVA appréciées
|
C3xC4 "J'ai aimé l'idée du
packaging Net a Porter car c'est utile" ; "L'option click and call Longchamp,
rien de très innovant..."; "Concernant les expériences immersives
Lacoste et Dior, c'est un vrai + et non un levier d'achat" ; "Pour la
personnalisation du sac LV, dommage qu'ils le fassent sur le Net"
(PDG1) C3xC4 "J'ai
préféré celle de Lacoste, car la marque met en
lumière chaque produit de la collection" ; "Idem pour
l'expérience immersive pour Dior Prestige"; "La prise de contact en
ligne Longchamp est inadaptée" (Alt1)
C3 "J'aime le packaging cadeau mis à
disposition par
Net a Porter "(PDG2) C3xC4
"Celle de Dior nous permet de nous enrichir culturellement sur le
produit et l'histoire de la gamme"; "Pour l'option Louis Vuitton, je trouve
dommage qu'ils la proposent sur Internet" ; "L'option Net a Porter est à
mes yeux ridicule, si on nous offre le choix d'un packaging basic ou cadeau, on
choisira le mieux des deux, à prix égal"
(CdM1) C3
"J'apprécie la personnalisation Louis Vuitton, car par
manque de temps, c'est un vrai service à rendre au client" ; "Je trouve
l'option Longchamp assez pauvre, d'autant qu'ils rentrent dans la vie
privée du client en lui demandant son numéro de
téléphone"; "Je trouve l'expérience Lacoste très
intéressante et innovante, on a une belle vision du produit" ; "Idem
pour
l'expérience Dior, c'est magnifique, un beau story telling
!" (DirAch1)
C3 "Je trouve les options Longchamp, LV et Net a
Porter faibles" ; "Pour Lacoste, on a une vision portée des produits et
sous toutes leurs coutures, ce qui est un point très positif" ;
"L'experience Dior raconte une histoire poétique, on est
embarqués au coeur de la
|
Avis sur les 5 NAVA présentées - E-shop
360° Lacoste : NAVA préférée dans 66% des cas, pour
sa vision du produit en 360, la qualité du site, l'innovation
apportée aux E-
shop - Experience immersive 360 Dior : NAVA
préférée dans 83% des cas, pour l'enrichissement culturel
qu'elle apporte, l'aspect immersif de l'experience, le story-telling de la
marque
- Pour sa part, Net-A-Porter et son choix de packaging fait
débat : elle est appréciée dans 33% des cas pour son
côté pratique et bien pensé, et détestée dans
33% des cas car
inutile, et insensée - L'option de personnalisation LV
est mal reçue dans 50% des cas, car les sondés trouvent dommage
de "banaliser" cette personnalisation, initialement historique
(dédiée aux malles de voyage). A contrario, un sondé
trouve que l'option LV rend un vrai service au client qui ne peut se rendre en
boutique pour le faire - L'option "Click-to-call" Longchamp est la moins bien
reçue, à 83% car considérée comme inutile, pauvre,
et très intrusive
|
84
maison Dior à Granville" (CdA1)
C4 -- Bénéfices apportés par les NAVA aux
marques
|
C4 "Les NAVA apportent un peu de rêve en
ligne"; "ces aides permettent une personnalisation de la vente, un vrai + que
l'on avait pas il y a quelques années" (PDG1)
C4 "Ces NAVA permettent de prolonger un story
telling déjà bien ficelé, et de rentrer davantage en
contact
avec la clientèle d'une marque" (Alt1)
C4 "Les NAVA apportent une visibilité plus
importante aux marques" (PDG2) C4 "A partir
du moment où ces NAVA ont une fonction enrichissante pour la marque, je
suis pour, bien que je ne sois pas la cible" ; "si c'est pour accessoiriser le
site, cela ne sert à rien" (CdM1) C4
"Ces NAVA permettent aux marques de Luxe de sans cesse se renouveler,
de se moderniser et d'informer le client de la meilleure manière" ; "Le
client n'a pas le produit en main, les NAVA doivent donc permettre de combler
cette absence, ce manque" (DirAch1)
C4xC5 "Je pense que les NAVA permettent aux
marques de Luxe de proposer une alternative à l'experience client en
boutique"; "Ces NAVA peuvent être utiles, un bonus, et rendent l'achat
plus agréable et « réel ». Reste encore à en
faire bon usage." (CdA1)
|
Bénéfices apportés par les NAVA
aux
marques: -- Personnalisation de
l'achat dans 66% des cas -- Prolongation du storytelling pour
66% des sondés -- Permet de faire vivre une experience client selon 50%
des interrogés
-- Visibilité pour la marque d'après 50% des
sondés
|
|
|
C5 "Je pense que dans le monde du Luxe, les gens
aiment être considérés, et derrière un clavier on
est un client lambda, un anonyme" (PDG1)
|
|
|
|
C5 "Il est certain que non, surtout dans
l'univers du
|
|
|
|
Luxe, où les sens sont très sollicités" ;
"Je suis davantage pour le « phygital », c'est-à-dire que le
digital intègre les points de vente physiques, plutôt
que l'inverse." (Alt1) C5 "Non
! On peut considérer que les choses puissent être
complémentaires, mais irremplaçables pour autant"
|
|
|
|
(PDG2) C5
|
|
|
|
"Je ne vois pas comment des outils virtuels puissent remplacer le
réel"; "Un client en quête d'expériences souhaitera les
vivre de manière physique et non virtuelle" (CdM1)
|
Avis sur la substitution Experience
client/NAVA : 1/ Les NAVA ne peuvent remplacer
l'experience client dans 100% des cas car:
|
|
|
C5 "Non. Je pense qu'on a toujours besoin d'un
conseiller de vente, notamment sur le prêt-à-porter comme dit tout
à l'heure" ; "Sur l'accessoire, cela serait envisageable, mais sur le
prêt-à-porter, cela
|
- Absence de considération
- Anonymat des achats
- Besoin d'un conseiller de vente pour le
prêt-à-porter notamment
|
|
C5 - Avis sur la
|
serait impossible" (DirAch1)
|
- Manque de sollicitation des sens
|
|
substitution de
|
C5 "Ces outils ne permettront jamais de
retrouver sur
|
2/ La complémentarité entre
|
|
l'experience client par les NAVA
|
Internet ce qui est déployé en boutique"
(CdA1)
|
boutiques physique et digitale est toutefois relevée par
50% des sondés
|
|
|
D1xD4 "Une visibilité optimale du produit
: les photos sous différents angles, un zoom de qualité" ; "Le
délai de livraison est aussi indispensable"; "Un aperçu en
360° du produit sur une silhouette de ma corpulence"
|
|
|
|
(PDG1) D1xD4 "Des photos
d'excellentes
qualités, une vision 360, un zoom efficace"; "Les produits
doivent être décrits de manière très
détaillée" ; ", Avoir accès à des avis et retours"
; "Le concept de cabine virtuelle me plait beaucoup, les marques de Luxe
devraient en être les pionniers"; "Un service de VTC pour la livraison
des produits dans la journée" (Alt1)
|
|
4. Suggestions d'amélioration des e-shops de
|
|
D1 "Un site qui porte les valeurs de la marque" ; "un site de
qualité, des produits sublimés et correctement
mis en scène" (PDG2)
D1 "Présenter toutes les caractéristiques du
produit :
|
|
Luxe
|
|
origines des matières utilisées, qui se cache
derrière la
fabrication de tel ou tel sac" (CdM1)
D1
|
Fonctions clef d'un e-shop Luxe :
|
|
|
"Un
descriptif produit très détaillé, que ce
soit sur la matière, la couleur, le prix, la disponibilité, un
lien avec les boutiques physiques"; "Une vision 360 du produit avec de belles
photos d'une grande qualité" (DirAch1)
|
- Une vision très claire du produit dans 100% des cas :
outil 360, zoom
de qualité, porté du produit - Un descriptif
produit très détaillé pour
|
|
|
"Un
D1 site classique, épuré, aux
codes de la marque";
|
100% des sondés
|
|
D1 - Fonctions
|
"Une "Une
vision très poussée du produit"; option
« vision 360 », un zoom de qualité, une photo du produit
porté etc." ; "la possibilité d'être livré par colis
ou par chauffeur dans les grandes villes" (CdA1)
|
- Le concept de cabine virtuelle est évoqué par
2/6 répondants
- Un service de livraison de qualité est
réclamé par 83% des sondés:
|
|
indispensables d'un E- shop Luxe
|
|
Livraison gratuite, dans la journée, par VTC
|
D3 - Propositions d'amélioration
D2 - Avis sur l'e-shop Dior
86
D2 "Un design épuré, simple, ce
dont on attend d'une marque de Luxe"; "l'identité de la marque n'est pas
suffisamment représentée ici" ; "certains produits ne sont pas
visibles de dos" ; "J'apprécie l'effort de la carte cadeau sur laquelle
nous pouvons écrire un petit
mot" (PDG1) D2 "Ergonomique,
intuitif, les couleurs reprennent les codes du Luxe et de la marque" ; "Le
carrousel qui figure à l'entrée du site me fait davantage penser
à un webzine type
Vogue.com" ; "Le côté
immersif n'est pas assez représenté : On pourrait se croire sur
Sandro ou
Avis sur l'e-shop Dior
- Design : épuré, simple, ergonomique
d'après 100% des sondés, home page peu appréciée
dans 33% des cas
- Navigation : site ergonomique, intuitif, ordonné, facile
dans 100% des cas
- Codes de la marque : Respect des codes Dior pour 83%, mais
faible immersion dans l'univers de la marque pour 50% des interrogés -
Présentation des produits: Présentation plate, manque de relief,
produit non porté, absence de projection en possession du produit pour
100% des interrogés, pas d'outil 360°
- Fonctionnalités : Livraison payante très mal
reçue par un sondé, inspiration liée au produit
très bien vue
Propositions d'amélioration de l'E-
shop Dior: - Fonction 360° citée par 66%
des sondés
- Une home page immersive pour 33% des interrogés
- Le porté des produits (sur mannequin ou cabine
virtuelle) dans 50% des cas
Maje.fr" (Alt1) D2 "Le
site respecte bien les codes des maisons de Luxe : épuré,
classique, ordonné, intuitif" ; "Il est très bien fait, mais il
n'est pas singulier"; "Une maison comme Dior, qui fait payer 10€ de
façon mesquine une livraison express, ce n'est pas du tout normal"
(PDG2) D2 "C'est un site classique, mais
c'est ce qu'on en attend !" ; "Je ne sais pas s'ils le font déjà,
mais parler des inspirations du DA, c'est un vrai +" (CdM1)
D2 "C'est un site assez classique, ce qui correspond
complètement à la marque"; "Au niveau, des photos, je trouve que
c'est un peu pauvre, on clique d'un visuel à un autre et on ne peut pas
basculer en vision 360°" ; "Côté descriptif produit, il y a
l'inspiration liée au produit, ce que je trouve très
intéressant" ; "Le site est globalement assez intuitif"
(DirAch1)
D2 "Le design du site colle parfaitement avec
l'identité classique de la maison Dior" ; "Il est simple d'utilisation
soit très ergonomique" ; "On est plongés dans l'univers de la
marque"; "Les photos manquent de relief, on ne se projette pas avec" ; "La page
d'accueil pourrait être plus qualitative, je n'aime pas le carrousel
d'images" (CdA1)
D3xD4 "Un produit qui tourne sur lui-même,
en 360, aurait été bien plus intéressant"
(PDG1)
D3 "Une home page beaucoup plus immersive et
magique" (Alt1) D3 "Proposer
des expériences physiques via le numérique, par exemple, la
visite de leurs ateliers" (PDG2)
D3 "On ne voit pas le porté des produits,
ce qui est très dommage"; "La marque aurait pu développer une
vision du produit en 360" ; "Il y a un manque de relief, le site est assez
plat" (DirAch1)
D3xD4 "Dior devrait développer la vision
360 de ses produits"; "proposer des photos des produits portés"; "Une
cabine digitale serait une grande avancée pour les marques de Luxe"
(CdA1)
|
87
D4 - Leviers d'incitation à l'achat Luxe sur Internet
|
D4 "Tout est mis en oeuvre pour nous convaincre
d'acheter ces produits sur Internet"; "Certains sont prêts à
« banaliser » leurs achats, d'autres sont encore trop attachés
aux points de vente physiques" (PDG1) D4
"Sachant que le toucher est mon premier moyen de sélectionner
un produit, il me semble difficile de me convaincre d'acheter un produit via
l'E-shop" ; "Il faudrait peut-être que l'expérience commence en
magasin et finisse sur Internet" (Alt1)
D4 "RIEN qui n'existe pas déjà sur
Internet"; "Le seul plaisir d'aller en boutique et de toucher le produit ne
peut être remplacé en un clic" (PDG2)
D4 "Rien du tout, l'achat de produits de Luxe
sur Internet est à proscrire selon moi" (CdM1)
D4 "Rien puisque je suis déjà
cliente de produits de Luxe sur Internet !" ; "Je pourrais être d'autant
plus encouragée par des exclusivités produit" ; "une livraison
gratuite !" (DirAch1)
D4 "Des lignes de produits à retrouver
exclusivement sur Internet" ; "Une option de livraison par chauffeur" ; "La
livraison standard GRATUITE, qui est le minimum à mes
yeux..."(CdA1)
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Leviers d'incitation à l'achat Luxe sur
le Net: - 66% des sondés considèrent que tout
est mis en oeuvre pour inciter à l'achat sur le
Net - Passer le cap de l'achat Luxe sur Internet dépend
des mentalités selon 50% des sondés - La livraison gratuite pour
33% des
interrogés - Des exclusivités online pour 33%
- 50% des interrogés sont totalement réfractaires
à l'achat Luxe sur le Net, dû au besoin de toucher le produit
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