1.5. Metarhizium acridum
Metarhizium anisopliae var acridum (Driver et Milner)
a été élevé au rang d'espèce sous le nom de
M. acridum (Driver et Milner) J.F. Bischoff, Rehner et Humber
(Bischoff, et al., 2009). Selon Bischoff et al. 2009, la taxonomie de
M. acridum se présente comme suit :
Règne : Fungi
Division : Ascomycota
Classe : Sordariomycetes
Ordre : Hypocreales
Famille : Clavicipitacea
Genre : Metarhizium
Espèce: Metarhizium acridum
Beauveria bassiana (Bals.) et Metarhizium
anisopliae (Met.) Sorokin sont deux espèces de champignons
entomopathogènes, appartenant au groupe des Hyphomycetes, qui sont les
habitants naturels du sol, où ils se trouvent infecter un large
éventail d'espèces d'insectes qui passent au moins une
étape de leur cycle de vie dans le sol (Toledo, 2006).
Metarhizium acridum infecte une large gamme
d'insectes y inclus des insectes nuisibles et des entreprises ont
développé de biopesticides contenant les spores de ce champignon
à travers le monde. En général, il y a une souche efficace
pour chaque groupe d'insectes, par exemple les termites, les mouches des
fruits, les thrips, les moustiques etc. Il y a deux types de formulations du
Metarhizium : une formulation sèche et une formulation huileuse
(Kooyman, 2010).
1.5.1. Modes d'infection du Metarhizium acridum
La voie la plus commune d'infection par les champignons
entomopathogènes est via le tégument externe bien que l'infection
par le tube digestif et les stigmates soient possible. Le processus est
caractérisé par une série d'évènements
systématiques et intégrés. Il va de l'attachement de la
spore au corps de l'insecte, à sa germination, la
pénétration dans la cuticule, sa croissance et sa
prolifération à l'intérieur de l'hôte (AGRHYMET,
2010). Le développement de la maladie fongique se fait en plusieurs
étapes :
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1.5.2. Fixation, germination et pénétration
du champignon sur l'hôte
1.5.2.1. Fixation : interactions hydrophobes
La cuticule de l'insecte est le premier obstacle à
franchir par les spores fongiques. Les conidies
et la cuticule sont hydrophobes, ce qui provoque une
interaction passive entre elles. Plusieurs facteurs sont présumés
contribuer à cette interaction notamment la structure de la couche
cuticulaire et la couche de protéines hydrophobes de la paroi
cellulaire. Les protéines hydrophobes produisent de l'hydrophobine qui
va faciliter l'initiation de l'adsorption non spécifique des conidies
à la surface de la cuticule et la formation subséquente
d'appressoriums fongiques.
1.5.2.2. Germination et pénétration
fongique
Pour germer, la plupart des champignons entomopathogènes
ont besoin de nutriments
exogènes. La cuticule, à partir de sa couche
externe, dispose de lipides, d'alcanes, des acides aminés, des sucres
complexes (acétylglucosamines), des alcools secondaires, du glucose, de
la chitine, de l'amidon, des acides gras qui servent de sources
d'éléments nutritifs pour la germination des champignons.
Afin de pénétrer la cuticule pendant la
germination, les champignons utilisent leurs appressoriums pour s'attacher
fermement à la cuticule et utiliser la pression physique ainsi qu'une
batterie d'enzymes (protéases, chitinases et lipases) qui
dégradent et affaiblissent la cuticule. Les hyphes
pénètrent dans la cuticule pour atteindre
l'hémocèle. Une fois dans l'hémocèle, les hyphes se
divisent en parties appelées cellules fongiques qui se multiplient
à travers la formation de bougeons. Pendant la pénétration
de la cuticule, le champignon produit un pigment rouge, l'oosporéine,
qui pousse la cuticule à virer au rouge (Photos 16 et 17) (AGRHYMET,
2010).
Photo 16: Cadavres de B.dorsalis
femelle (position dorsale et ventrale) (Faye, 2014)
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Photo 17: Mouches mortes mâle et femelle
de C.capitata de coloration rose tuées par
le Metarhizium acridum (Faye, 2014)
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