1.4.3 Technique d'annihilation des mâles (MAT)
La technique d'annihilation des mâles (Male Annihilation
Technique en anglais) est une stratégie de contrôle qui implique
le déploiement d'une densité de stations de piégeage
contenant un leurre mâle combiné avec un insecticide. L'objectif
est de réduire les populations de mouches des fruits mâles
à des niveaux bas afin d'avoir un taux d'accouplement réduit. Le
MAT est actuellement promu par l'ICIPE et l'IITA en Afrique comme une
composante de la stratégie de lutte intégrée pour les
mouches des fruits ravageuses Bactrocera, Ceratitis et Dacus.
Les leurres sont des paraphéromones tels que le
Méthyl-Eugénol (ME), le Cuelure (CU), Trimedlure (TRI),
l'Acétate de terpinol peuvent être utilisés avec un
insecticide comme le Malathion, le Fipronil, le Spinosad et
déployés dans les vergers et leurs périphéries
(Ekesi & Billah, 2010). Au Sénégal le Malatrap est
utilisé (DPV, 2014). Les abeilles, les coccinelles, les
microguêpes et tous les autres insectes ne réagissent pas à
cette odeur (Deguine, et al., 2011) ; (Manrakhan, et al.,
2009).
Photo 14: Piège en seau de fabrication
locale à plus de 1,5 m du sol (Ndiaye, 2007)
1.4.4. Les stations d'appâts : traitement par
tâche
Une station d'appât est un dispositif distinct qui combine
un leurre ou un appât avec un produit
toxique qui attire et tue les mouches des fruits avec ou sans
retentions des mouches. Les stations pourraient être un dispositif
récupérable ou biodégradable (écales de noix de
coco) qui peut rester sur le terrain. L'attractif qui peut être
utilisé dans les stations d'appâts peut être
spécifique aux mâles (Méthyl-Eugénol, Cuelure...) ou
peut être généralisé (mâle et femelle) avec
l'utilisation par exemple du Mazoferm ou le GF-120 (Ekesi & Billah, 2010) ;
(Zakari-Moussa, et al., 2012) ; (Zakari-Moussa, et al., 2014)
; (Vayssières, et al., 2010).
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1.4.5. La lutte biologique
La lutte biologique est le choix spécifique et
l'utilisation des organismes bénéfiques (parasitoïdes,
prédateurs, ou des agents pathogènes), également
dénommées « amis des agriculteurs », pour
réduire les dommages causés par un ravageur ou une espèce
liée étroitement à un ravageur. Il existe trois principaux
types d'approches de lutte biologique qui ne s'excluent pas mais se recoupent
souvent (Ekesi & Billah, 2010):
? lutte biologique classique : il s'agit de l'importation des
ennemis naturels exotiques pour contrôler un ravageur exotique ;
? lutte biologique augmentative : il s'agit de
l'élevage en masse et des lâchers supplémentaires d'ennemis
naturels sur le terrain ;
? lutte biologique de conservation : ceci implique la
manipulation de l'environnement de telle manière que l'activité
et l'efficacité des ennemis naturels autochtones naturels comme agent de
lutte biologique est améliorée.
1.4.5.1 Utilisation des parasitoïdes
Les parasitoïdes se référant à un
groupe d'insectes bénéfiques, dont les stades immatures se
développent sur ou dans un insecte-hôte unique (ravageur), pour
finalement l'éliminer. Les parasitoïdes utilisés
appartiennent à l'ordre des Hyménoptères et aux familles
des Braconidae, Figitidae, Diapiridae, Pteromalidae (Ovruski & Schliserman,
2012).
En Afrique, l'une des réussites les plus remarquables
de la lutte biologique classique contre les mouches des fruits est
attribuée à l'utilisation des parasitoïdes des oeufs,
Fopius arisanus, contre bactrocera dorsalis. (Ekesi &
Billah, 2010) (Lux, et al., 2003) (Mouhamed, et al., 2010).
Récemment, un nouveau parasitoïde a été
découvert contre Ceratitis capitata (Wiedemann) aux
Açores, il s'agit de Aphaerata ceratitivora (Hymenoptera,
Braconidae) (Achterberg, et al., 2012) (Ovruski & Schliserman,
2012) (Montoya, et al., 2012) (Garcia & Ricalde, 2013) .
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Photo 15: Lâchers de parasitoïdes
en Casamance (DPV, 2014)
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