PREMIÈRE PARTIE:
L'ÉVOLUTION DU PHÉNOMÈNE DE LA
VIOLENCE CONJUGALE À MADAGASCAR
La violence à l'égard des femmes, sous ses
diverses formes, n'épargne aucune société, aucune classe
d'âge, aucune classe sociale. Dans le monde, la forme la plus courante de
violence envers les femmes est la violence domestique, c'est-à-dire les
sévices physiques, verbaux, psychologiques, économiques et
sexuels infligés aux femmes par leur partenaire. À Madagascar, le
pourcentage de la violence conjugale est très élevé. Et on
sait que les femmes subissent diverses violences très difficiles. Comme
dans la très large majorité des pays, il est important de les
chiffrer et de les décrire avec précision. Pourtant, les
données sur la violence à l'encontre des femmes sont
indispensables pour mieux sensibiliser l'opinion, aider les décideurs
à cerner le problème et imaginer des mesures de
prévention.
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
CHAPITRE I: LE CADRE CONCEPTUEL ET HISTORIQUE DE LA
VIOLENCE CONJUGALE
À travers ce premier chapitre, nous montrons
l'évolution du phénomène de la violence conjugale à
Madagascar, plus précisément dans la ville de Toliara. Avant
d'entrer d'emblée dans le sujet, nous définissons quelques
concepts clés comme la violence, la violence conjugale et la violence
à l'égard de la femme. Puis nous faisons ressortir les
différentes formes de manifestations de ce phénomène,
ensuite nous essayons de faire une brève historicité de la
violence conjugale et enfin nous exposons l'ampleur de cette dernière
dans le territoire Malagasy et sur le plan international.
Section I: LES DÉFINITIONS DES CONCEPTS
CLÉS ET DES CONFLITS CONJUGAUX
Bien entendu, parler de normes c'est aussi relativiser la
violence, puisque chaque groupe social a des règles qui lui sont propres
et qui évoluent dans le temps et parfois selon les circonstances.
Voilà les définitions sur les violences et les conflits
conjugaux, il n'y a aucune prétention quant à leur
exhaustivité ; Elles sont tout à fait nombreuses et
orientées différemment. Pour notre part et pour ce qui est des
définitions, nous pensons qu'elles se complètent, ainsi de
concepts de violence consiste dans son caractère multiforme et elle
apparait dans sa manifestation.
Paragraphe I: DÉFINITIONS
Dans notre travail, on peut donner certaines
définitions à chaque situation de la violence dont la violence en
général, ainsi la violence conjugale et enfin la violence
à l'égard de la femme. Bien sûr, il existe des milliers de
façons d'exercer une force en direction de quelqu'un ou de quelque chose
alors cette définition pourrait s'appliquer à pratiquement toutes
les actions humaines.
A- Définition de la violence
Les définitions de la violence varient suivant l'angle
sous lequel on se place. En d'autres termes, il y a une diversité de
définition de la violence: Selon MICHAUD, le terme «violence»
vient du latin «violentia» qui renvoie au caractère violent ou
farouche, à la force. Le verbe qui correspond à cet acte est
«violare» qui signifie «traiter avec violence». Pour
Collette CHILAND et J. Gérard YOUNG qui ne confondent pas toute force
à la violence, ils pensent que «la violence peut être
définie comme abus de force». Il s'agit là
évidemment
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
d'une force brutale dont l'intensité peut être
vécue comme destructrice. GAGNE et PETIPAS perçoivent la violence
comme un «abus de force, brutalité et de fureur».
Mais Gustave-Nicolas FISHER fait remarquer que le terme
«violence» est un terme ambigu car il renvoie au concept de force et
à son usage, mais aussi à la vie. Pourtant dit-il
désormais l'on ne retient de la violence que la forme destructrice aux
dépens de la forme vitale. D'après CHESNAIS, deux faits sont
à la base de ce qu'il convient de caractériser, de glissement
sémantique: Ce sont l'ambiance socio-culturelle et le sentiment de peur
ou sentiment d'insécurité pour reprendre le terme de DEBARBIEUX
Michaud l'aborde dans une perspective individualisée: «La violence
est un action directe ou indirecte massée ou distribuée,
destinée à porter atteinte à une personne ou à la
détruire, soit dans son intégrité physique ou psychique,
soit dans ses possessions, soit dans sa participation symbolique». Par
ailleurs, Chez MICHAUD, il y a lieu de penser à quelque chose de
préméditée.
Dans le cadre de notre travail nous allons considérer
la définition de DEBARBIEUX la conséquence peut toucher aussi
bien l'individu que la collectivité: «la violence pour nous, sera
donc une désorganisation brutale ou continue d'un système
personnel, collectif ou social, se traduisant par une perte
d'intégrité qui peut être physique, psychique ou
matérielle».
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