LISTE DES ACRONYMES
SIGLE
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DESIGNATION
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AGNU
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: Assemblée Générale des Nations Unies
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APJS
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: Association pour la Promotion de la Justice dans le Sud
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CAFED
|
: Confédération des Association des Femmes et
Développement
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CDEF
|
: Collectif des Droits de l'Enfant et de la Famille
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CECJ
|
: Centre d'Ecoute et de Conseil Juridique
|
CEDAW
|
: Convention sur l'Elimination de toutes les formes de
Discrimination Against of Women
|
CEDEF
|
: Convention sur l'Elimination de toutes les formes de
Discrimination à l'Egard des Femmes
|
CJ
|
: Clinique Juridique
|
CONGOPDH
|
: Collectif des ONG pour la Promotion des Droits de l'Homme
|
DRPAS
|
: Direction Régionale de la Population et des Affaires
Sociales
|
ELVICA
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: Enquête sur La VIolence Conjugale envers les femmes
à Antananarivo
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ENVEFF
|
: Enquête Nationale sur les Violences Envers les Femmes en
France
|
FAFED
|
: Federation des Associations des Femmes et
Développement
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FLM
|
: Fiangonana Loterana Malagasy
|
LEF
|
: Lobby Européen des Femmes
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MCRAM
|
: Multi-Cluster Rapid Assessment Mechanism
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NU
|
: Nations Unies
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OMS
|
: Organisation Mondial de la Santé
|
ONG
|
: Organisation Non Gouvernemental
|
ONU
|
: Organisation des Nations Unies
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OUA
|
: Organisation de l'Unité Africaine
|
PIDCP
|
: Pacte Internationale relatif aux Droits Civils et Politiques
|
PMPM
|
: Police des Moeurs et de Protection des Mineurs
|
PV
|
: Procès-verbal
|
RSDDH
|
: Réseau Sud pour la Défense des Droits Humains
|
SIDA
|
: Syndrome d'Immuno-Déficience Acquise
|
SOFA
|
: Solidarité Fanm Ayisyen
|
TAZ
|
: Trano Aro Zo
|
UA
|
: Union Africaine
|
UE
|
: Union Européen
|
UNDP
|
: Programme des Nations Unies pour le Développement
|
UNFPA
|
: Fonds des Nations Unies pour la Population
|
UNICEF
|
: Fonds des Nations Unies pour l'Enfance
|
USA
|
: United States of America
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VIH
|
: Virus d'Immuno déficience Humaine
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VMLF
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: Vondrona Mira Lenta ho an'ny Fampandrosoana
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YMCA
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: Young Men's Christian Association
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Martino Herbert RAZAFINDRADIA
INTRODUCTION GENERALE
Dans le monde entier, depuis toujours, la violence conjugale
règne dans de nombreuses familles, pauvres ou riches, quelle que soient
leur culture et leur race. Elle ne se limite pas à un pays ni à
une région en particulier. Les études menées montrent que
de nombreux facteurs, notamment le statut économique, l'origine
ethnique, la classe sociale, l'âge, la religion et la non-scolarisation
façonnent les différentes manifestations de cette violence. La
violence conjugale a des effets sérieux dans l'immédiat comme
à long terme, sur la famille. C'est aussi un véritable
problème qui freine le développement et empêche
l'épanouissement de la société. La violence conjugale est
devenue un fléau mondial. À Madagascar selon une étude
menée en 2003 par le gouvernement malgache et les Nations Unies, 20% des
femmes seraient victimes d'abus commis par leurs conjoints. En 2007,
ELVICA1 a interrogé 400 femmes en union (de 15 à 59
ans) qui ont été victimes de la violence conjugale à
Antananarivo: 43% des femmes ont déclaré avoir subi au moins une
forme de violence physique au cours des 12 mois précédent
l'enquête, 46% avoir déjà eu des hématomes. A partir
de juillet 2010, le système des Nations Unies MCRAM2 a
résumé les résultats comparatifs des deux villes
Antananarivo et Toliara marquant la violence faite aux femmes dont 76,4% des
ménages à Antananarivo et 62,1% des ménages à
Toliara.
Notre travail se rapporte à la violence au sein des
couples hétérosexuels3, quelle que soit la nature de
l'union, légitime ou non. Mais l'objet de notre étude est la
violence exercée par les hommes à l'endroit des femmes. Car dans
la réalité, deux femmes sur un homme sont victimes d'actes de
violences conjugales graves et que les conséquences de ces gestes sont
plus sérieuses pour le sexe féminin que pour le sexe masculin. La
violence conjugale a de nombreux visages comme la violence physique,
économique, psychologique, verbale, sexuelle et l'atteinte aux
libertés. Certains hommes s'imposent aux femmes et se montrent plus
puissants et même supérieurs, alors que le principe
d'égalité des droits entre hommes et femmes est
prôné par la Constitution Malagasy, dans son article 08 qui
dispose que : « Les nationaux sont égaux en droit et jouissent
des mêmes libertés fondamentales protégées par la
loi sans discrimination fondée sur le sexe, le degré
d'instruction, la fortune, l'origine, la race, la croyance religieuse ou
opinion ». Néanmoins, nombreux sont les domaines dans lesquels
il
1ELVICA: Etude sur la violence conjugale envers
les femmes à Antananarivo
L'enquête a été menée en juillet
2007dans la ville d'Antananarivo et Les résultats de cette étude
ont été
présentés le 21 novembre 2007 à
Antananarivo.
2 (MCRAM) :UN Multi-Cluster Rapid Assessment
Mechanism
3Hétérosexuels: Qui éprouvent une
attirance sexuelle pour le sexe opposé
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
n'y a pas d'égalité, « ni de jure et ni de
facto »4 entre l'homme et la femme et ce
phénomène est même considéré comme normal.
Mais, c'est une situation injuste envers les femmes qu'il est temps de prendre
des mesures drastiques et nécessaires pour l'éradiquer.
La violence conjugale est très compliquée. Elle
tire son origine dans le patriarcat5, l'homme veut toujours dominer
la femme. L'éducation, la famille, le milieu social, les genres d'amis
fréquentés, l'école sont autant de facteurs qui peuvent
générer la violence conjugale car, lorsqu'un enfant ne
reçoit pas une éducation parfaite et grandit dans un
environnement belliqueux, se fait n'importe quel genre d'amis, ne
fréquente pas une école sérieuse où règne la
discipline et qu'il affiche un mauvais comportement depuis son enfance, il y a
lieu de dire que cet enfant va être violent.
L'analyse de la fréquence de la violence conjugale
permet de conclure qu'elle devient presque une culture. En dépit de la
notoire évolution des textes de lois concernant la violence conjugale,
de l'augmentation des peines pour les agresseurs, de la création des
institutions pour la défense ou du respect des droits humains, de la
création du département ministériel à la condition
féminine et aux droits de la femme, la violence conjugale reste toujours
en évolution. On a pu, d'ailleurs, constater qu'à Madagascar, la
violence conjugale est considérée comme une affaire familiale ou
privée. En effet, certaines victimes refusent de porter plainte contre
les agresseurs qui sont le plus souvent leur mari.
De ce qui précède, on peut établir une
nette différence entre ce qui se passe dans la pratique et ce qui se
trouve inscrite dans les textes. La question se pose de savoir:« A quoi
est due l'évolution du phénomène de la violence conjugale
à Madagascar?» Elle suscite d'autres questions à propos de
« la législation Malagasy à l'épreuve de la violence
conjugale, particulièrement pour le cas de la ville de Toliara?»
En guise de réponse, nous soutenons les
hypothèses suivantes: L'évolution du phénomène de
la violence conjugale est liée à la non application des textes de
lois nationaux et des instruments juridiques internationaux signés et
ratifiés par l'Etat Malagasy sur l'élimination de toutes formes
de violence à l'égard des femmes, ainsi que le manque de
sévérité dans la répression de l'agresseur.
4« ni de jure et ni de facto » : ni de droit et ni de
fait
5Patriarcat: Organisation familiale et sociale
fondée sur la descendance par les mâles et sur le pouvoir exclusif
ou prépondérant du père.
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
L'objectif général de notre étude
consiste à faire une analyse approfondie sur la législation
Malagasy à l'égard de la violence conjugale.
Les objectifs secondaires sont les suivants:
? Montrer le cadre conceptuel et historique de la violence
conjugale à Madagascar;
? Présenter son cadre juridique face à la violence
conjugale;
? Exprimer le phénomène d'influence sociale de la
violence conjugale, plus
particulièrement dans la ville de Toliara;
? Formuler des suggestions et envisager des perspectives de
solution.
En ce sens, elle se veut être un outil de lutte contre
la violence conjugale qui concerne tous et qui, d'ailleurs, requiert
l'engagement de tous. Elle vise aussi à prévenir la violence
conjugale par le renforcement des textes de lois et par leur mise en pratique.
Nous voulons que notre travail soit à la fois un document de
référence offert au public en général et aux
concernés, en particulier, une information sur la réalité
et la problématique de la violence conjugale, un guide de travail qui
peut aider à couvrir rapidement et efficacement les
événements de la violence conjugale. À travers ce travail,
nous voulons que le taux des victimes de violence conjugale soit réduit,
que les actes de violence ne se répètent plus dans les foyers.
Nous avons utilisé diverses sources documentaires. Pour
ce faire, nous avons visité quelques bibliothèques, quelques
sites internet. Nous avons consulté des revues, des journaux, des
articles émanant des institutions spécialisées dans le
domaine des droits de l'homme. Ensuite nous avons enquêté les
faits dans la ville de Toliara, auprès du bureau de la « Clinique
Juridique et du Centre d'Ecoute et de Conseil Juridique »6 et
surtout auprès des familles sans distinction des couches, après
consultation de quelques institutions oeuvrant dans ce domaine pour la
défense et le respect des droits humains, et des associations pour la
promotion du genre.
Durant ces dernières années, surtout dans la
ville de Toliara le phénomène de la violence conjugale croit
considérablement. La violence conjugale fait rage dans nombreuses
familles dans laquelle nous évoluons. De ce fait, il revient à
nous jeunes chercheurs, de faire
6«C.J et C.E.C.J»: Institution
semi-privé qui a pour fonction de répondre aux demandes d'appui
des personnes victimes de violences et de les soutenir dans le processus de
résolution de leurs problèmes.
C J: Clinique Juridique, en
malagasy «TRANO ARO ZO » (TAZ), Chapeauté par le
Ministère de la Justice pour assurer une prise en charge
JURIDIQUE;
CECJ: Centre d'Ecoute et de
Conseil Juridique, Chapeauté par le Ministère de la population et
des affaires sociales pour assurer une prise en charge PSYCHO-SOCIALE.
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
un tour d'horizon sur cette problématique. Pour ce
faire, il faut que nous nous évertuions à résoudre ce
phénomène qui ravage notre pays et qui déstabilise le
tissu familial, vu que ses conséquences sont néfastes non
seulement pour les victimes, mais aussi pour les enfants et pour le corps
social.
Notre travail s'articule autour de deux grandes parties,
comprenant chacune, deux chapitres. La première partie porte sur
l'évolution du phénomène de la violence conjugale à
Madagascar. Dans la deuxième partie, nous allons aborder l'analyse
critique de la violence conjugale à Madagascar en prenant l'exemple de
cas de la ville de Toliara.
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
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