Paragraphe II: LES IMPACTS PERSONNELS POUR LA VICTIME
La violence conjugale affecte profondément ses
victimes; souvent, les femmes victimes se sentent déprimées,
confuses et elles tentent désespérément de sortir de
l'impasse. Nous allons montrer ses conséquences sur les femmes ; il est
à faire remarquer que la violence conjugale ne produit pas les
mêmes effets sur les femmes mais ils provoquent quand bien même des
conséquences néfastes. Pour ce faire, sur la base de nos
recherches, nous allons parler sur les conséquences de la violence
conjugale sur la santé des femmes, sur son développement
personnel et sur ses revenues.
A- Les conséquences sur la santé de la
femme victime
La violence au sein du couple a une incidence majeure sur la
santé des femmes que ce soit du fait des blessures provoquées ou
des affections chroniques qu'elle peut engendrer. Les coups reçus,
l'état de tension, de peur et d'angoisse dans lequel elles sont
maintenues par leur agresseur. Elles ont de graves conséquences et sont
à l'origine de troubles très variés. La violence conjugale
est donc un authentique problème de santé publique notamment les
femmes nécessitant une approche médicale pluridisciplinaire. Nous
allons aborder d'abord les principales conséquences de la violence
conjugale sur la santé des femmes dont les effets physiques, psychiques
et sexuelles.
1- Les effets physiques
La violence conjugale a des conséquences horribles sur
la santé des femmes. Diverses études ont montré que la
violence accroit les risques pour les femmes de souffrir de problèmes
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
de santé physique et reproductive. Une femme victime de
violence physique peut avoir des blessures extérieures et
intérieures. La femme a souvent mal au ventre après avoir subi
des chocs comme des coups de pieds, coups de poings au ventre et cela peut
entrainer même la mort pour cette dernière.
1-1- Le traumatisme
Les lésions traumatiques sont une conséquence de
la violence physique. C'est ce qui est le plus visible et qui peut prendre de
nombreuses formes: Erosions (brulures), ecchymoses (bleus, blessure),
hématomes (chocs, coups), contusions (heurts), plaies, commotions,
coupures, morsures, trace de strangulation mais aussi fractures sont les
principales lésions retrouvées. Dans la majorité des cas,
les lésions sont dues à des coups donnés sa main nue, mais
toutes sortes d'objets peuvent être utilisées. Comme à
Madagascar, l'emploi d'armes est plus rare.
1-2- La pathologie chronique
Les problèmes de santé chronique qui arrivent
parce que la femme ne peut pas parler ou parce qu'elle est à bout de
force. Toutes les pathologies chroniques nécessitant un traitement
continu et un suivi régulier sont susceptibles d'être
déséquilibrées ou aggravées par les violences. Ces
derniers que ce soit des affections pulmonaires comme asthme, bronchites
chroniques, insuffisance respiratoire, des affections cardiaque dont angine de
poitrine, insuffisance cardiaque et hypertension artérielle ainsi que
des trouble métaboliques par exemple le diabète.
Il ne faut jamais sous-estimer l'impact d'une situation de
violence sur une personne victime de trouble du sommeil, de problèmes
gastro-intestinaux, de perte d'appétit, de maux de tête, de maux
de dos ... etc. Il peut être difficile pour la femme de suivre son
traitement ou de consulter, du fait de son asthénie, de son mauvais
état de santé physique, d'un état dépressif ou
parce que son mari contrôle toujours ses faits et ses gestes qui l'en
empêche.
2- Les effets psychiques
Les troubles psychologiques sont le plus difficile à
déceler pourtant ils portent atteinte aux victimes, souvent de
manière plus profonde. Tant que les coups et l'humiliation reçus
alors elles subissent la perte de l'estime de soi, de la confiance en soi, la
dépression, stress, anxiété, attaques de panique,
désespoir et la tentative de suicide. Selon, l'OMS «les femmes
des violences conjugales perdent entre une et quatre années de vie en
bonne santé et la prise
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
en charge ambulatoire d'une femme victime de violence
conjugale coûte deux fois et demie plus cher à la
société que celle des autres femmes».
2-1- L'anxiété totale de la victime
La femme qui subit la violence verbale, morale et
psychologique est totalement déprimée. Elle se sent toujours
humiliée; elle perd souvent l'estime de soi et fait souvent des
cauchemars ; ainsi, elle est toujours angoissée et certaines d'entre
elles ont tendance à se suicider. La plupart de ces victimes ont une
peur constante. Cette peur se développe le plus souvent, chez celles qui
n'ont pas des moyens économiques et qui désire de rester dans
leur foyer avec leur mari malgré les violences qu'elles subissent.
La crainte s'installe chaque jour car elles craignent le pire.
Elles pensent qu'à n'importe quel moment son mari peut lui faire du mal.
Les victimes de ces types de violence peuvent prendre la fuite car elles ne
veulent plus être frappées ni résistées.
2-2- La psychiatrie
La violence psychologique peut exister
séparément ou n'être qu'un préalable à la
violence physique. C'est une violence faite d'attitudes ou de propos
humiliants, dénigrants, méprisants, de menaces ou de chantage.
Cette violence insidieuse se poursuit sur un période souvent très
longue. Par un phénomène d'emprise, la victime paralysée
subit sans rien dire les pires avanies pendant des années cherchant
parfois même des excuses à son partenaire. L'état de
tension, de peur et d'angoisse dans lequel les femmes maltraitées sont
maintenues par leur agresseur. En conséquent, ce dernier peut produire
différentes formes de troubles psychiques.
À Madagascar, la violence est l'action qui
dépasse la capacité d'adaptation de la femme comme il peut
s'agir: les troubles émotionnels dont la colère, la honte, le
sentiment de culpabilité, le sentiment d'humiliation et le sentiment
d'impuissance. Il peut aussi produire l'auto-dévalorisation,
l'état d'anxiété féminine, l'état de panique
ou la manifestation phobiques et les réponses normales à une
situation permanente de terreur. Les troubles psychosomatiques sont parmi des
effets néfastes de violence comme par exemple: les troubles digestifs,
lombalgies chronique, céphalées, asthénies, sensation
d'engourdissements et de fourmillements dans les mains, tachycardie et
palpitations, sentiment d'oppression et les difficultés à
respirer. Ainsi que les troubles cognitifs dont elles subissent une
difficulté de concentration, d'attention et la perte de
mémoire.
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
En outre, de nombreuses femmes victimes des violences
conjugales présentent tous les signes d'un syndrome post-traumatique,
syndrome commun à toutes les personnes qui ont subi un traumatisme grave
ou répétée.
3- Les conséquences de la violence sexuelles
Les conséquences sur les victimes de violence sexuelles
sont aussi graves que les autres. La femme peut devenir stérile,
dépourvue de sensations, avoir des infections génitales, avoir
des grossesses non désirées. Et si elle est enceinte cela peut
causer la mort prématurée de l'enfant à naitre. Certaines
femmes sont souvent agressés pendant leur grossesse ce qui
entraîne quelque fois une fausse couche. Pour cela nous voyons deux types
d'impacts sexuels dont la gynécologie d'une part et l'obstétrique
d'autre part.
3-1- La gynécologie
En réalité, les violences sexuelles sont la
suite des autres formes des violences envers la femme. Cette dernière a
de son propre corps entraîne divers troubles gynécologiques : les
lésions traumatiques périnéales lors de rapports
accompagnés de violence, les infections génitales et urinaires
à répétition, maladies sexuellement transmissibles
(VIH/SIDA), les douleurs pelviennes chronique inexpliquées, les troubles
de la sexualité comme la dyspareunie, vaginisme et l'anorgasmie, les
troubles des règles dont la dysovulation avec les
irrégularités menstruelles et les dysménorrhées.
En fait, la violence sexuelle a des mauvaises
conséquences sur la santé des femmes, leurs amis et leur
communauté car ils sont considérés comme
défavorisés l'honneur de la famille et aux alentours.
3-2- L'obstétrique
Certaines femmes sont souvent agressées pendant leur
grossesse, ce qui entraîne quelquefois une fausse couche. Mais la
grossesse est un cas particulier, tous les auteurs considèrent qu'elle
est un facteur déclenchant ou aggravant. Les violences sont graves car
elles retentissent à la fois sur la mère et le foetus. D'abord,
la grossesse ne pas être désirée ; elle peut être la
conséquence d'un viol conjugal. Elle a été
décidée par le couple pendant une période d'accalmie ou
c'est la conséquence de l'impossibilité pour la femme d'utiliser
une contraception. Par la suite, la grossesse abouti alors à des
interruptions volontaires ou à des
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
déclarations tardives et des grossesses mal
surveillées avec leurs conséquences : accouchements
prématurées et retards de croissance «in
utéro».93
En outre, les violences sexuelles s'associent souvent une
violence physique et psychologique. En elles-mêmes peuvent entrainer des
avortements spontanés, des ruptures prématurées des
membranes et des accouchements prématurées. Elle peut aussi
passible aux des décollements prématurés du placenta
suivis de souffrance et de mort foetale ainsi que la présence
d'hémorragies anormale de la femme victime.
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