Paragraphe III: LE LAXISME DE L'ETAT ET LA TRADITION
MALAGASY
À l'heure de l'indépendance, la
république malgache ne pouvait tolérer ni consacrer une telle
discrimination parce qu'elle est incompatible avec le principe
d'égalité affirme par la constitution et elle est aussi contraire
à la volonté d'unité nationale. Mais actuellement, la
passivité de l'État par rapport à ses obligations
constitue une cause profonde de la violence conjugale. Ainsi dans la culture
Malagasy, le premier réflexe des individus pour faire face aux actes
routiniers est basé sur la coutume. Or, certaines pratiques, d'une
prédominance à la tradition est également discriminatoire
à l'égard de la femme au point qu'elles sont une causes
fondamentale de la violence au niveau du couple.
A- La passivité du gouvernement
Elle est une autre cause de la violence conjugale car il ne
respecte pas les instruments internationaux qu'il a signés et
ratifiés. La république Malagasy reste inactive aujourd'hui
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
dans le cadre de l'amélioration des conditions des
femmes. Ensuite, il ne tient pas compte à la structure de la famille. La
preuve en est bien claire parce que la population en générale
ignore le code de la famille en vigueur. Certes, ses obligations envers les
femmes sont très limitées.
Il considère la femme inferieure à l'homme
lorsqu'il s'agit des cas de violence surtout de violence conjugale envers les
femmes. L'Etat se décharge de ses responsabilités sur les
organisations féminines et sur les organismes non gouvernementaux pour
le respect de droit de la femme. Selon le rapport périodique de
l'organisation de la société civile aux systèmes des
Nations unies, l'inaction de l'état revient à laisser en place
les législations et les mesures discriminatoires qui compromettent les
droits fondamentaux des femmes et les marginalisent.
B- La prédominance de la tradition Malagasy
Si l'État souligne que le poids des traditions
constitue un obstacle majeur à l'amélioration des conditions de
la femme mais il n'a pas expliqué dans son rapport les mesures prises
pour faire en sorte que les attitudes traditionnelles, historiques, religieuses
ou culturelles. Il ne serve pas à justifier les violations du droit des
femmes à l'égalité devant la loi et la jouissance sur un
pied d'égalité de tous les droits énoncés dans le
Pacte.
1- Les pratiques culturelles et traditionnelles
Dans certains groupes, par exemple chez le Bara et les
Antandroy, la femme est placée sous un régime fondamentalement
patriarcal ; l'homme peut répudier leur compagne sous réserve
d'offrir une compensation matérielle. C'est la situation des femmes
veuves et stériles y est particulièrement difficile. De plus, la
pratique du mariage forcée est courante dans certaines régions de
Madagascar y compris la région Sud-Ouest; le refus est menacé de
représailles ou de bannissement du caveau familial. Pareillement, en cas
de mariage hors clanique, le caveau familial est interdit à la belle
fille. La polygamie bien qu'interdite dans le code pénal Malagasy, est
également assez courante ; elle serait même
institutionnalisée chez les Mahafaly et les Antandroy.
Le statut inferieur de la femme et de la fille dans la famille
les rend plus sujettes aux violences par la communauté où elles
vivent. Même mariées, elle est toujours vulnérable si elle
ne s'intègre pas parfaitement dans la communauté de son mari. Les
pratiques culturelles et traditionnelles demeurent donc des obstacles à
la mise en oeuvre de toute législation ou politique en faveur de la
promotion du genre. La prédominance de la tradition Malagasy est une
cause nécessaire de la violence conjugale surtout dans le secteur du sud
de Madagascar. L'applicabilité de certaines dispositions de la loi
coutumière par les membres de la famille
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
constitue en soi des actes de violences qu'on pose à
l'endroit des personnes de sexe féminin. Le CECJ de Toliara affirmait:
sept femmes sur dix ont déclaré que les sanctions de la loi
coutumière sont plus sévères à l'endroit des femmes
qu'aux hommes.87
2- La règle coutumière camoufle la violence
conjugale
Dans la plupart des cas, par méconnaissance des textes
en vigueur ou à cause des tabous qui entourent la violence conjugale et
familiale, les victimes n'osent pas porter plainte. Lorsqu'elles le font, c'est
au niveau de l'autorité traditionnelle du clan ou bien au leader
religieux, soit au chef du quartier. Il peut trancher le litige par la
procédure informelle ou avec la règle coutumière. Ce
médiateur permet à la femme de quitter leur domicile conjugal
pour revendiquer à ce problème pendant quelques temps. Cependant,
le mari a le droit de faire revenir son épouse lorsqu'il le souhaite.
Cette règle coutumière a été consacrée dans
la loi sur le mariage stipule que «Pour des motifs graves, la femme
peut quitter temporairement le domicile conjugal dans les formes et conditions
prévues par la coutume».88 Il n'est donc pas
question d'éloigner un mari violent ou de le priver de la garde des
enfants. D'autant plus que les femmes ne demandent en aucun cas le divorce car
la femme divorcée ou la mère célibataire est souvent
rejetée par la société Malagasy, en commençant par
sa propre famille.
En tout cas, il n'existe pas de centre d'accueil d'urgence
pour les femmes battues et aucun texte n'en prévoit la création.
Presque quotidiennement, la prédominance traditionnelle montre la
violence à l'égard des femmes ; en plus, elle est un facteur
principale de la violence conjugale car il y a notamment la recrudescence dans
la zone sud de notre pays.
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