3-3- Les paramètres physico-chimiques
3-3-1- pH
Le pH est un paramètre chimique caractérisant
l'acidité ou la basicité d'un milieu. Il résulte de la
composition ionique de l'eau, et essentiellement de la présence des
carbonates issus de l'échange de dioxyde de carbone à l'interface
air-eau, ainsi que de la dissolution du calcaire. [8]
Le pH dépend aussi de l'origine des eaux, de la nature
géologique du substrat et du bassin versant traversé.
Dans la plupart des eaux naturelles, le pH est compris habituellement
entre 6 et 8,5 alors que dans les eaux tièdes, celui-ci est compris
entre 5 et 9. [9]
Les eaux des puits traditionnels de la commune de Matoto
(Conakry), ont un pH compris entre 6,60 et 7,38 ; celui des eaux de puits
de la commune urbaine de coyah se situe entre 6,03 et 6,39
[10], alors que celui des puits des environs de la
décharge de Hamdanllaye ont un pH variant de 6,62 à 8,65 [11].
Le pH diminue en présence des teneurs
élevées en matière organique et augmente lorsque
l'évaporation est importante. [12]
3-3-2-La conductivité
La conductivité mesure la capacité de l'eau
à conduire le courant entre deux électrodes métalliques
(Platine) de 1 cm2 de surface et séparée l'une de
l'autre de 1 cm. Elle est l'inverse de la résistivité
électrique et a pour unité le micro siemens par centimètre
(us/cm). La conductivité donne une idée de la
minéralisation d'une eau et est à ce titre un bon marqueur de
l'origine d'une eau. En effet, la mesure de la conductivité permet
d'apprécier la quantité de sels dissous dans l'eau, donc de sa
minéralisation.
La conductivité est également fonction de la
température de l'eau, elle est plus importante lorsque la
température augmente. Les résultats doivent donc être
présentés pour une conductivité équivalente
à 20 ou 25°C. Les appareils de mesure utilisés sur le
terrain font généralement la conversion automatiquement. [13]
Les eaux souterraines ont une minéralisation et une
composition ionique variables selon la géologie des terrains en contact
avec l'eau, la minéralisation augmentant généralement avec
la profondeur. [14]
En effet, les eaux des puits traditionnels de la commune de
Matoto (Conakry) ont une conductivité comprise entre 245,95 et
253,05us/cm à 25°C alors celle des puits aux environs de la
décharge de Hamdanllaye (Conakry) est comprise entre 319,66 et 480,66
us/cm à 25°C.
En fonction de la conductivité, on peut classer les
eaux. (Voir Tableau N°3)
Tableau 3 : Conductivité des eaux des
nappes souterraines
Type d'eau
|
Conductivité en S/cm
|
Eaux très peu minéralisées (socles
granitiques, gneissiques ou schisteux)
|
< 25
|
Eaux peu minéralisées (grès)
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50 à 100
|
Eaux du jurassique et du crétacé
|
200 à 700
|
Eaux minéralisées du trias
|
1000 à 1 500
|
Eaux accompagnant les gites pétrolières
|
>10 000
|
Comme la température, des contrastes de
conductivité mesurés sur un milieu permettent de mettre en
évidence des pollutions, des zones de mélange ou
d'infiltration....
La conductivité permet d'évaluer rapidement mais
très approximativement la minéralisation globale de l'eau et d'en
suivre l'évolution. Dans le cas du contrôle de qualité,
l'intérêt de cette mesure réside en une série de
mesures ou d'enregistrements qui permettront de déceler les variations
de composition pouvant signaler des arrivées d'eau susceptibles
d'êtres polluées.
Par exemple une enquête du ministère de la
santé réalisée en France en 1981 a montré
qu'environ 2% de la population reçoit une eau dont la
conductivité électrique est supérieure à 1000 uS/cm
et que près de 90% de la population reçoit une eau dont la
conductivité est comprise entre 200 et 1000 uS/cm.
3-3-3- Les Matières en Suspension (MES) :
La teneur et la composition minérale ou organique des
matières en suspension dans les eaux sont très variables.
Cependant des teneurs élevées en MES peuvent empêcher la
pénétration de la lumière, diminuer l'oxygène
dissous et limiter alors le développement de la vie aquatique et
créer des déséquilibres entre diverses espèces.
Elles peuvent être responsables de l'asphyxie des poissons
par colmatage des branchies. Elles peuvent aussi interférer sur la
qualité d'une eau par des phénomènes d'adsorption
notamment de certains éléments toxiques, et de ce fait être
une voie de pénétration des substances toxiques plus ou moins
concentrées dans l'organisme. Ainsi les MES rentrent
systématiquement en compte dans un bilan de pollution.
Ces analyses des MES permettent donc de connaître la
quantité de matière non dissoutes, quelles soient organiques ou
minérales, présentes dans un échantillon.
Cette analyse peut être faite soit par la
spectrophotométrie (utilisation d'un spectrophotomètre), soit par
l'analyse gravimétrique.
Cette dernière consiste à faire passer sur une
membrane filtrante qui aura été préalablement pesée
P1, une quantité connue d'effluent à analyser.
Après passage à l'étuve à
110°C, la membrane est à nouveau pesée. La différence
entre les deux (2) poids représentera la quantité de
matières retenues sur la membrane filtrante, puis séchée
lors du séjour en étuve ; se sont les MES, elles s'expriment en
mg/l.
Sur une eau domestique, les teneurs de matières en
suspension sont normalement de 200 mg/l ; pour la nappe phréatique
du plateau de MEKNES (Maroc) cette teneur pour les puits en milieu rural varie
de 10 à 100 mg/l. [15]
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