5-2-3 Les polluants organiques :
L'eau est le vecteur des microorganismes, pathogènes ou
non. Le pouvoir auto épurateur du sol est très efficace.
Pratiquement l'eau en est dépourvue dans les conditions naturelles. On
peut citer par exemple :
· Les détergents
Ce sont des substances utilisées pour les diverses
opérations de nettoyage. Un détergent est un produit complexe
contenant un ou plusieurs agents de surface et des composés
minéraux (carbonates, phosphates, polyphosphates, perborates), souvent
associés à des matières organiques améliorantes
(carboxyméthyl-cellulose, alkanolamides), à des enzymes
hydrolysants et à des séquestrant (dérives de l'acide
éthylène diamine tétracétique et de l'acide
mitriloacétique). La biodégradabilité de ces substances
est très variable. Les détergents sont rares dans les eaux
souterraines, sauf dans les zones suburbaines, en liaison avec les puisards
recevant les eaux usées et dans certaines nappes alluviales en relation
étroite avec un cours d'eau pollué. Ces détergents sont
peu toxiques mais ils facilitent par leur pouvoir mouillant la dispersion et le
transfert d'autres polluants comme les pesticides. [24]
· Les pesticides
Les produits phytosanitaires sont apportés dans
l'environnement par les grandes cultures, par le maraîchage agricole, par
le traitement des forêts, par le traitement sur plans d'eau, par les
traitements en zone urbaine (espaces verts, jardins, trottoirs, rues), par
certains rejets industriels de conditionnement ou de fabrication, par le
traitement des routes et des voies de chemin de fer. Ils comprennent:
· des substances minérales (soufre, sulfate de
cuivre, arséniates de plomb et de calcium) ;
· des composés organo-chlorés agissant comme
insecticides (lindane, aldrine, dieldrine, heptachlore...) ou herbicides
(dérivés chlorés de phénoxyacides)
· des composés organophosphorés
utilisés comme insecticides (parathion, malathion...) ;
· d'autres composés organiques ou
organométalliques à groupements fonctionnels variés
(dérivés de l'urée, triazines, carbamates...)
employées comme herbicides, insecticides ou fongicides.
Une étude sur la teneur en pesticides e été
effectuée par la DDASS entre 1992 et le 1996 sur 911 captages d'eau
souterraine de Picardie: 27 % contenaient des traces de triazines.
[24]
5-2-4 La pollution microbiologique.
De nombreux microorganismes, virus, bactéries et
protozoaires, voire des champignons et des algues sont présents dans
l'eau. Les conditions anaérobies généralement
rencontrées dans les eaux souterraines en limitent cependant la
diversité. Les bactéries, virus et autres agents
pathogènes rencontrés dans les eaux souterraines proviennent de
fosses septiques, des décharges, des épandages d'eaux
usées, de l'élevage, de matières fermentées, de
cimetières, du rejet d'eaux superficielles. Ces pollutions peuvent
être aussi dues à des fuites de canalisations et d'égouts
ou à l'infiltration d'eaux superficielles.
La grande majorité de ces microorganismes nocifs,
susceptibles d'engendrer des infections humaines redoutables, diffuse dans
l'environnement hydrique par l'intermédiaire de souillures
fécales humaines ou animales. Les pollutions microbiologiques se
rencontrent surtout dans les aquifères à
perméabilité de fissure (craie, massifs calcaires), dans lesquels
la fonction épuratrice du sous-sol ne peut s'exercer et dans lesquels la
matière organique est dégradée partiellement. Les
émergences de type karstique avec des circulations souterraines rapides
sont par conséquence très vulnérables à cette
pollution. Dans les aquifères à porosité inter granulaire,
une contamination bactérienne implique une source proche de pollution
(puisard, défaut d'étanchéité du captage, rejet de
station d'épuration, décharges,...). D'après une
étude réalisée par la D.R.A.S.S. à partir des
données des années 1994, 1995 et 1996, la situation en Picardie
(France) n'apparaît pas totalement satisfaisante. Près de 95% de
la population a reçu une eau de qualité microbiologique
acceptable et aucune eau de mauvaise qualité n'a été
distribuée. Mais pour plus de 5,5% de la population régionale,
répartis dans 169 unités de distribution, l'eau a subi des
contaminations passagères plus ou moins fréquentes.
[24]
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