2 Définition des
objectifs de communication
Le Burundi a été confronté, depuis
l'indépendance, à une situation sociale instable
caractérisée par de violences interethniques récurrentes.
Cette instabilité socio politique a fait de nombreuses victimes et a
touché les couches sociales et économiques du pays. A l'issue des
Accords d'Arusha, les négociateurs ont compris que la mauvaise
gouvernance était à l'origine de conflits. En vue de corriger
cette situation, une série de mesures ont été
proposées, et parmi elles, la décentralisation.
Ce fut une des solutions convenues pour implanter,
étendre et renforcer la démocratie et créer les conditions
économiques et sociales favorables au développement humain
durable.
Après avoir pris conscience de faiblesses qu'ont les
communes du pays en matière de ressources financières, nous
voulons secourir pour améliorer la situation. Ainsi, une
stratégie de communication s'impose.
2.1 Les objectifs du processus
de décentralisation
Les objectifs majeurs du processus de
décentralisation sont :
ü l'application de l'Accord d'Arusha pour la Paix ;
ü l'application de la constitution de la
République du Burundi ;
ü la consolidation du processus de paix et la relance
économique.
En ce qui concerne les objectifs
spécifiques du processus de décentralisation, il s'agit
de :
1. la responsabilisation des collectivités locales,
l'assouplissement des services publics susceptible d'être octroyés
par la collectivité,
2. la réallocation et/ou le transfert d'une partie des
ressources au paravent destinées à l'Etat vers les
collectivités locales ou communes pour une relance économiques et
une gestion saine des biens publics.
2.2 L'objectif de
l'information et sensibilisation sur la décentralisation
L'objectif de l'information et sensibilisation est de
favoriser l'établissement de bons instruments favorables au bon
déroulement du processus de décentralisation.
2.3 Pourquoi une
stratégie de communication des collectivités locales ?
De nombreux projets et programmes impliquant des groupes
cibles importantes ont échoué au Burundi et dans beaucoup
d'autres pays du monde. La raison est que l'approche utilisée dans
l'identification des problèmes qui affectent ou hypothèquent ces
cibles et leur avenir, les causes, les solutions alternatives, les ressources
disponibles localement et celles à chercher ailleurs, ainsi que dans
l'exécution et le suivi évaluation n'a pas été
participative.
Les autres groupes influents faisant partie de leur
environnement n'ont pas été écoutés,
informés, impliqués de façon qu'ils comprennent bien tout
le processus.
On a ainsi vu des populations s'opposer à
l'introduction de nouvelles technologies pourtant rentables, refuser de
nouveaux produits et services qui pouvaient améliorer leurs conditions
de vie. Mal informées, ces populations ne se sont pas
empêchées de mal penser. Les pertes ont été
énormes. Car, des millions de dollars ont été
débloqués sans que les projets et programmes n'atteignent les
résultats escomptés. L'absence de participation des groupes
cibles et les stratégies de communication inadéquates sont donc
les principales causes des échecs des projets et programmes de tous
genres : agriculture, santé, eau et assainissement,
décentralisation, et autres.
Concrètement, il y a eu :
ü une mauvaise planification et mauvaise formulation des
projets et programmes;
ü une information incomplète et
inadaptée;
ü la croyance que le développement viendra des
gestionnaires des programmes et que les bénéficiaires n'ont aucun
rôle à jouer ni aucun mot à placer;
ü l'utilisation de canaux et outils de communication
inefficace ou inappropriés;
ü la diffusion de messages ne tenant pas compte des
problèmes réels à résoudre et du contexte
socioculturel;
ü le recours à des agents de sensibilisation
n'ayant pas l'expertise voulue;
ü les techniques d'information, de sensibilisation et de
formation inefficaces;
ü un bas niveau de connaissance de l'importance de la
communication et de la participation communautaire dans la conduite des projets
et programmes.
Il y a lieu de se réjouir que la
décentralisation ait décidé de sortir des sentiers battus
pour se doter d'une stratégie de communication qui lui permettra de
favoriser l'établissement d'un climat favorable au bon
déroulement de la gestion, de la promotion, ... des collectivités
locales.
Une mission difficile, voire périlleuse, car les
groupes cibles sont à traiter avec délicatesse, le moindre
pépin pouvant entraîner une explosion aux conséquences
incalculables.
L'avenir du pays dépend en grande partie de la bonne
conduite de décentralisation. Une bonne stratégie de
communication pour les collectivités locales pourrait donc :
ü amener les Burundais à participer au
développement de leurs localités ;
ü amener la population Burundaise à s'acquitter
des droits d'impôts et de taxes communales ;
ü faciliter l'identification des préoccupations
des cibles vis-à-vis à la décentralisation;
ü permettre de préparer les esprits de la
population ;
ü aider à dissiper les craintes des uns et des
autres quant à la décentralisation;
ü prévenir et dissiper les rumeurs qui très
souvent constituent des entraves au bon déroulement des processus de
décentralisation;
ü faire adhérer les différents groupes
cibles aux intérêts locaux;
ü favoriser la cohabitation et la résolution
pacifique des conflits, le respect des droits de l'homme et de la femme, la
démocratie locale et la bonne gouvernance locale;
ü promouvoir la santé dans les
collectivités locales en général
ü promouvoir le développement humain durable;
ü finalement, renforcer le processus de paix au Burundi.
|