Communication et promotion des entités décentralisées au Burundi. Cas des communes Bisoro, Bukemba Gitanga et Rumonge.( Télécharger le fichier original )par Halidi RUYUMPU Université Lumière de Bujumbura - Licence en Sciences de la Communication; Option Communication pour le Développement 2011 |
2 Analyse quantitativeA chaque fois, nous sommes passé d'une question à une autre et nous avons dressé des tableaux explicatifs qui font ressortir les résultats ainsi dégagés. Question N°1 Est-ce que les gens viennent assister aux audiences publiques du conseil communal ? Si oui qu'est-ce qui les encourage, si non qu'est-ce qui les en empêche ? Tableau n°7 : La population assiste aux audiences publiques
Source : Auteur de l'enquête Nous avons voulu savoir par le biais des acteurs locaux dans le processus complet de décentralisation si la population à la base assiste aux audiences publiques du CC. Dans la commune de Bisoro tous les enquêtés ont confirmé, à 27 répondants sur 27 pour la commune, représentant ainsi 24,55% de l'échantillon que la population assiste aux audiences publiques de leur CC. Dans la commune de Bukemba, 16 répondants contre 14 l'ont affirmé équivalent à 14,55% contre 12,73%. En commune Gitanga, 20 répondants sont pour alors que 1 est contre ce qui fait 18,18% contre 0,91%. En commune Rumonge, 20 répondants affirment alors que 12 réfutent, correspondant à 18,18% contre 10,91%. Dans l'ensemble, 83 répondants ont donné une réponse affirmative s'élevant à 75,45% contre 27 qui ont réfuté correspondant à 24,55%. Ceci prouve que la participation de la population aux audiences publiques des CC est reconnue. Tous les membres des CC ont affirmé la présence de la population aux audiences publiques de leurs activités. Mais alors des explications qui accompagnent cette affirmation sont variées. Les uns dénoncent une communication déficiente voire inexistante à l'endroit de la population en ce qui concerne les activités des CC. Les autres ne daignent pas d'affirmer que la population n'est communiquée des audiences publiques que pendant des périodes agitées comme la destitution de l'Administrateur communal et autre. Du reste, la communication à leur endroit n'est pas susceptible de leur mettre au courent quoi que ce soit. Les religieux nous ont affirmé que bon nombre d'activités communales leurs sont communiquées, mais ce qui concerne les audiences publiques des CC, ils ne sont pas impliqués à par entière. « Dans cette commune seule l'activité de communication pour informer la population est l'affichage de la lettre d'invitation pour les conseillers communaux, et cela n'arrive qu'occasionnellement » affirme l'administrateur de la commune de Rumonge Monsieur Alexar MINANI BIRIKUNZIRA Ainsi, la communication publique s'avère obsolète pour pouvoir donner accès égal à l'information disponible à la commune, aux différentes couches de la population. Il conviendrait de reconnaître la faible utilisation des vecteurs de la communication de manière diversifiée. QUESTION : 2 La population connaît-elle les services offerts par la commune dans l'ensemble ? Si oui comment et par qui, si non pourquoi ? Tableau n°8 : Connaissance des services offerts à la commune
Source : Auteur de l'enquête Cherchant à savoir si la population serait au courent des activités, des services offerts par la commune de façon générale, le constat est la suivante : Dans la commune de Bisoro tous les enquêtés ont confirmé, à 24 répondants sur 27 pour la commune, représentant ainsi 21,81% de l'échantillon que la population est au courent des services offert par la commune, mais 3 répondants réfutent qui correspondent à 2,27%. Dans la commune de Bukemba, 22 répondants contre 8 l'ont affirmé équivalent à 20,00% contre 7,27%. En commune Gitanga, 16 répondants sont pour alors que 5 en sont contre ce qui fait 14,55% contre 4,55%. En commune Rumonge, 12 répondants affirment alors que 20 réfutent, correspondant à 10,91% contre 18,18%. Par le biais de ce tableau, nous trouvons que une grande part des répondants ont affirmé que la population est au courent de services offert par leur commune. Ils disent que ces services leurs sont connus via les officiers de l'Etat-civil, les travailleurs de la commune en général, les administratifs à la base ou encore ceux qui ont déjà fait recours aux services de la commune. Aucune sorte de communication formelle n'existe pour informer la population sur ce qui concerne les services disponibles dans leurs communes et l'importance que ceux-ci présentent pour la plupart des communes. Or quelques communes ont d'affichages (pancarte) sur les routes (nous pouvons citer entre autres la commune Rumonge, la commune Muramvya...). Mais, la disposition de la pancarte ne facilite pas la tache au lecteur du Kirundi. Car la face la mieux disposée à la lecture est en Français. Ce qui est étonnant est que les enquêtés ne se souviennent même pas de l'existence de ces pancarte. Les autres services leurs sont appris par les administratifs et les membres de CC, de CCDC comme ceux de CDC, mais il est évident d'après les réponses données que la population ne connaît que quelque des ces services. Tableau N°9 Services offerts par l'administration à la population
Source : ABELO, Etude de base 2009 : l'état actuel de la décentralisation et la situation des communes au Burundi, Bujumbura, Octobre, 2009, p30 Essayant de comparer les services connus de la population et ceux disponibles à la commune, nous en déduisons que la population connaît les deux premiers services sus-dénommés. Les autres services sont attribués à l'autorité centrale qui à leurs yeux doit tout faire. Ce constat est malheureusement tiré des acteurs locaux dans la décentralisation. Ce qui est souhaitable, est qu'il y ait des séances d'information à la population sur les services disponibles à la commune en leur faveur. Ceci amènerait la population à demander ces services. Question N°3 Après avoir conçu les projets de développement de la commune, ces projets sont-ils expliqués à la population pour leur demander des avis sur ceux-ci ? Si oui qui le fait et comment, si non pourquoi ? Tableau n°10 : Les projets sont expliqués et les avis donnés
Source : Auteur de l'enquête En commune de Bisoro tous les enquêtés ont confirmé, à 24 répondants sur 27 pour la commune, représentant ainsi 21,81% de l'échantillon que les projets une fois conçus, avant d'entrer en exécution sont expliqués à la population où 3 répondants le réfutent faisant 2,27%. Dans la commune de Bukemba, 22 répondants contre 8 l'ont affirmé équivalent à 20,00% contre 7,27%. En commune Gitanga, 15 répondants sont pour alors que 6 sont contre ce qui fait 13,64% contre 5,45%. En commune Rumonge, 17 répondants affirment alors que 15 réfutent, correspondant à 15,46% contre 13,64%. Pour les explications données à l'endroit de la population sur les projets conçus, même si un bon nombre de répondants l'affirme, ils ne daignent pas dire que cette communication est désuète car elle reste informelle. Les membres des CCDC et CDC s'en chargent, mais ils informent ceux qui sont essentiellement dans les centres. Ceci fait que : ceux qui ne sont pas dans les centres ne savent absolument presque rien sur les projets des communes. Même ceux des centres reçoivent des informations qui ne leur permettent pas d'apporter convenablement leur contribution. Dans toutes les communes qui ont fait l'objet de recherche, les enquêtés, y compris les membres des CC, reconnaissent qu'il n'y a pas eu de rencontres avec la population comme prévu dans l'article 15 de la Loi communale. Cet article stipule que : le conseil communal organise au moins deux fois des rencontres ouvertes aux conseils de collines et aux représentants des associations oeuvrant dans la commune pour les informer de manière transparente sur la situation politique, sociale et économique prévalant dans la commune et ses perspectives d'avenir. Les participants à ses rencontres ont droit de poser des questions et de proposer des solutions au Conseil communal43(*). Ceci fait que la population ne puisse être en mesure de savoir les différents acquis leur accordé par la loi. Elle ne sait non plus de quoi s'agit-il de leurs droits et devoirs pour pouvoir contribuer à la construction de leur localité. Mais comme nous l'avons souligné dessus, il est difficile d'apporter une contribution à une activité dont l'information détenue reste informelle, quelques fois non exacte, car l'informateur est susceptible d'y apporter des modifications et/ou des ajouts comme bon lui semblent. Question N°4 Y a-t-il des initiatives pour vanter ou promouvoir votre commune ? Si oui qui s'en charge et comment, si non qu'est-ce qui manque ? Tableau n°11 : Existence des initiatives de promotion
Source : Auteur de l'enquête En commune de Bisoro tous les enquêtés ont confirmé, à 24 répondants sur 27 pour la commune, représentant ainsi 21,81% de l'échantillon que des initiatives pour venter la commune existent où 3 répondants le réfutent faisant 2,27%. Dans la commune de Bukemba, 16 répondants contre 14 l'ont affirmé équivalent à 14,55% contre 12,73%. En commune Gitanga, 11 répondants sont pour alors que 10 sont contre ce qui fait 10,00% contre 9,09%. En commune Rumonge, 19 répondants affirment alors que 13 réfutent, correspondant à 17,27% contre 11,82%. Sur 110 répondants, 70 ont reconnu que des initiatives pour venter leur commune existent, ce qui revient à 63,64% de l'échantillon où seulement 40 ne l'acceptent et qui fait 36,36%. Ils reconnaissent que ces initiatives sont la plupart de fois l'oeuvre des membres des CCDC et CDC et quelque fois ceux des CC, mais qu'elles restent insuffisantes et mal coordonnées pour pouvoir des changements favorables aux communes et ses populations. La fâcheuse réalité est que même les membres de CDC et de CCDC comprennent mal à prime a bord en ce qui concerne la promotion des communes et la manière de l'opérer. Des activités gigantesques de communication sont confiées à des personnes la compétence en la matière croyant que n'importe qui peut s'en charger sans aucun problème. Le confirme d'ailleurs Monsieur Jean Marie MUHIRWA : « nous avons tendance à confier les responsabilités en matière de communication des collectivités locales à des personnes qui n'en sont pas capables faute de personnel. »44(*) Question N°5 Si l'on vantait votre commune, à votre avis, quelque chose changerait-il ? Les investisseurs viendraient-il y investir et les touristes viendraient-ils la visiter ? Tableau n°12 : La promotion des communes amènerait investisseurs et touristes
Source : Auteur de l'enquête En commune de Bisoro tous les enquêtés ont confirmé, à 24 répondants sur 27 pour la commune, représentant ainsi 21,81% de l'échantillon que si la commune est ventée, touriste et investisseurs viendraient où 3 répondants le réfutent faisant 2,27%. Dans la commune de Bukemba, 28 répondants contre 2 l'ont affirmé équivalent à 25,46% contre 1,82%. En commune Gitanga, 19 répondants sont pour alors qu'un 2 sont contre ce qui fait 17,27% contre 1,82%. En commune Rumonge, 27 répondants affirment alors que 5 réfutent, correspondant à 24,55% contre 4,55%. Pendant que 98 répondants revenant à 89,09%, une fois les communes ventées comme il le faut avec des approches touchant les différents intéressés, rien n'empêcherait l'afflux des investisseurs et touristes car il y a de quoi investir. Ceux qui ont réfuté sont au nombre de 12 et reviennent à 10,91% de l'échantillon, avancent la raison que tant que la mauvaise gestion de l'appareil des Etats des collectivités locales perdure personne ne viendrait jeter son argent, investir dans des milieux où la sûreté de leur fond n'est pas assurée. A fond, ils ont reconnu que leur communes ont besoin d'être ventées pour pouvoir valoriser les potentialités qu'elles renferment. Ils croient en outre que si une bonne communication était menée les touristes viendraient, mais il faudrait des infrastructures pour les accueillir. Le problème qui se pose est qu'ils ne savent pas ce qui devrait être fait pour attirer les investisseurs alors que ceux-ci (investisseurs) restent dans les localités pour une bonne durée. Tableau n°13 : Domaine d'investissement selon les communes
Source : Auteur de l'enquête Ce tableau montre en esquisse ce qui peut être objet d'attrait à l'investissement ainsi que ce qui est susceptible d'y provenir. L'on constate que les communes du Burundi présentent des atouts d'investissement, mais qu'ils ne sont pas exploités. Tableau n°14 : Ce qui peut être vanté dans les communes qui ont fait l'objet de l'enquête
Source : Auteur de l'enquête Excepté la commune de Gitanga, les autres communes ont des milieux qui feraient objet de promotion touristique. Mais alors, là où il n'y a pas de sites touristiques l'on peut en créer pour la beauté de la collectivité d'une part et pour l'attrait touristique d'autre part. L'idée qui se manifeste pour chaque commune est le besoin d'investissement dans l'immobilier. Ce besoin se laisse sentir différemment. Tableau n°15 : Le sentiment de fierté et d'appartenance
Source : Auteur de l'enquête En commune de Bisoro tous les enquêtés ont confirmé, à 24 répondants sur 27 pour la commune, représentant ainsi 21,81% de l'échantillon que la population a un sentiment de fierté, où 3 répondants le réfutent faisant 2,27%. Dans la commune de Bukemba, 22 répondants contre 8 l'ont affirmé équivalent à 15,46% contre 1,82%. En commune Gitanga, 17 répondants sont pour alors que 4 sont contre ce qui fait 15,46% contre 3,64%. En commune Rumonge, 20 répondants affirment alors que 12 réfutent, correspondant à 18,18% contre 10,91%. 89 sur 110 répondants, qui font 80,91% affirment que la population a un sentiment de fierté de leurs communes, mais que cela ne suffisait pas car elle ne trouve pas assez de lien solide avec leurs collectivités. Ainsi, ils aimeraient qu'une sorte de politique serait mise en place pour conscientiser la population de l'importance que représente se sentir appartenir à une localité. * 43Loi portant organisation communale de Janvier 2010 * 44 Interview accordé à Jean Marie MUHIRWA, Administrateur de la Commune Bwamabangwe, Kirundo, 10/9/2009 |
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