6. Analyse générale des
résultats
Le secteur forestier d'Atchérigbé,
énormément dégradé, mais déjà en
pleine reconstitution était un réserve de la petite faune et de
la flore. Il a connu une défragmentation longitudinale par la RNIE
Bohicon-Parakou. Ainsi, l'accès à cette forêt n'est plus
qu'un exercice de promenade. L'absence d'actions concrètes de la DGFRN
pour la conservation de cette forêt a abouti à un envahissement
abusif de ladite forêt par l'Homme, toujours à la recherche de
Terres cultivables. Des champs et plantations privées y sont
installés. Ceci pose un problème capital pour la gestion durable
de ces forêts classées, comme l'a évoqué Koty
(2013).
Dans le souci de restaurer les ressources
forestières du Bénin vue l'importance des services que nous
rendent les écosystèmes forestiers, notamment la
séquestration de carbone, la réduction des effets du changement
climatique dont les intérêts dépassent le cadre
régional, la survie de l'humanité en dépendant (Kakpo,
2013 ; Dossa, 2013), la DGFRN a décidé de signer avec l'ONAB un
accord sur la mise à disposition de certaines forêts
classées du pays, dont celle d'Atchérigbé. Cette structure
a entrepris des activités de reboisement et de délimitation d'une
zone tampon pour protéger la ressource restante.
Dans la mise en oeuvre de ses activités de
reboisement, l'ONAB a envisagé la destruction des plantations
privées et l'évacuation des habitants installés au sein de
la forêt. Mécontente et révoltée, la population se
serait officieusement résolue d'empêcher l'évolution des
opérations. Le meilleur moyen qu'elle a trouvé pour atteindre son
objectif est de mettre feu aux plantations. L'ONAB a déployé
beaucoup d'efforts pour pérenniser ces plantations. Dans une optique de
gestion participative des forêts, la destruction des plantations
privées constituent un handicap sérieux à
l'adhésion des populations aux activités. Nous avons alors
proposé des solutions à l'ONAB pour mieux maîtriser cette
situation.
34
L'inventaire des plantations de Teck de 3 ans du
secteur a abouti aux résultats qui suivent. La densité d'arbre de
ces plantations est de 3 ans est en moyenne de 1462 pieds/ha. Cette valeur
inférieure à 2500 pieds/ha (ONAB, 2007 ; Gbaguidi, 2011) pourrait
s'expliquer par les mortalités enregistrées pour diverses
raisons, surtout les feux de végétations et la structure du sol
qui n'est pas trop favorable pour le Teck. Néanmoins, cette valeur est
comprise entre les valeurs des densités observées par Trainer et
Ganglo (1992) dans les secteurs forestiers de Massi et de Koto qui sont de 71
à 1600 pieds/ha pour des plantations de 1 à 7 ans. En Tanzanie,
bien qu'établie à une densité de 2500 arbres/ha, les
plantations de teck sont réduites à 1250 arbres/ ha à 3
ans puis à 625 arbres/ha au bout de 6 ans par des éclaircies
(Bekker et al., 2004). Ainsi, avec cette densité que nous avons
à 3 ans d'âge, les éclaircies pourraient être faites
à 14,5% de la densité actuelle.
Le diamètre quadratique moyen que nous avons
calculé pour ces plantations de 3 ans d'âge est de 4,9 cm et la
surface terrière de 2,78 m2/ha. La grandeur de cette
dernière est explicable par la non réalisation de la
première éclaircie avant notre inventaire. Il serait
préférable que cette éclaircie soit faite avant
l'âge de 4 ans.
La hauteur moyenne que nous avons obtenue est de 4,9 m
avec un accroissement moyen annuel de 1,60m. Avec ces valeurs, à 4 ans
d'âge, la plantation aurait 6,4 m comme hauteur moyenne. Ces
résultats suivent approximativement le modèle de croissance du
Teck en fonction de l'âge réalisé par Gbaguidi
(2011).
La structure en diamètre de notre plantation
est très différente de celle obtenue par plusieurs auteurs dont
Toundoh (2012) pour des plantations de plus de 15 ans. Ceci est tout à
fait normal et pourrait être expliqué par une priorité de
croissance en hauteur des plants pendant les premières années et
une faible expression du potentiel individuel de croissance en diamètre
durant cette période.
Quant à la structure en hauteur, l'utilisation
des paramètres p1 et p2 tels que le premier soit le nombre de pieds
ayant une hauteur inférieure à la moyenne et le deuxième
celui ayant une hauteur supérieure à la moyenne (Toundoh, 2012)
révèle qu'il y a autant d'arbres de petites hauteurs que d'arbres
de grandes hauteurs car p1/p2 vaut 1,01, ce qui est sensiblement égal
à 1.
35
|