CONCLUSION GENERALE
71
Notre étude sur la prolifération des paris
sportifs clandestins dans la ville d'Abidjan a été très
enrichissante à bien des égards.
En premier lieu, c'est l'actualité de notre sujet. En
effet, le développement constant d'internet et leur accès ouvre
les paris sportifs à tous. Le fait que ce sujet semble très peu
abordé de façon scientifique en côte d'ivoire nous a
forcés à nous mettre plus à la tâche dans la
recherche pour en cerner les contours.
Ce sujet nous a permis de mettre en exergue les outils
théoriques et méthodologiques usités à l'UFR
criminologie. Cela s'est fait au travers du cadre théorique et du
méthodologique.
Le terrain d'étude choisi ; la commune d'Abobo à
été en même tant un atout et aussi un obstacle car c'est un
terrain où se développe cette activité d'organisation
illicite des paris sportifs. Mais, la population d'enquête nous a
été vraiment très hostile. Certains bookmakers ont
été très peu collaboratifs surtout qu'ils se savent
traquer par la police LONACI. Ainsi, l'élargissement de cette population
a été réduit par rapport à nos prévisions.
Nous n'oublions pas de mentionner que notre étude a été
ponctuée par un stage à la LONACI, société à
la charge de l'organisation des jeux de hasard et d'argent. Stage
bénéfique à tous égards tant pour la
compréhension des paris sportifs, leur fonctionnement que notre
immersion dans le monde de l'entreprise.
Dans un second temps, les résultats de notre
enquête nous révèlent que le coût des mises à
la porter de toutes les bourses entraîne une participation importante des
jeunes et surtout des parieurs mineurs, principalement ceux dont l'âge
est compris entre 12-15ans.
Aussi, la passion pour le sport surtout la passion pour le
football pousse de nombreux jeunes à aller vers les bookmakers
clandestins pour jouer du fait de leur proximité. Tels sont donc les
facteurs explicatifs de ce phénomène dont nous avons mis en
exergue et qui ce sont avérés exactes par les données de
terrain. Mais, il faut que nous reconnaissions que les résultats
trouvés nous imposent de prendre en considération d'autres
facteurs qui sont des facteurs sociaux concourant à la
prolifération. Il s'agit de la pauvreté et du manque d'emploi.
72
En effet, il nous a semblé que ces jeunes se trouvent
presque obliger de s'orienter vers des business illégaux faute de rien
de mieux.
Enfin, les conséquences de ce phénomène
sont nombreuses. Elle touche tant la LONACI en termes de perte dans son chiffre
d'affaires que les parieurs qui sont les victimes principales puisqu'ils sont
sujet à l'addiction au jeu. Pousser, par la passion du foot
doublé d'une envie de sortir de la pauvreté ils s'adonnent avec
ardeur et démesure à la pratique des paris sportifs chez les
opérateurs illégaux qui offrent le moindre coût. Ce
phénomène porte préjudice également à
l'ensemble de la société en terme défragmentation de la
structure familiale, la déviance puis la délinquance des
jeunes.
Ce sont ces conséquences qui nous ont amené
à susciter une réaction sociale pour répondre à ces
problèmes. Cette réaction sociale doit se situer principalement
à deux niveaux : l'Etat et la LONACI.
L'ETAT, car la prolifération des paris sportifs
clandestins est un problème social, éducationnel et politique. Il
est du devoir de l'Etat de trouver un point de chute aux jeunes formés
et même aux jeunes sans formation afin que ceux-ci ne trouvent pas dans
le jeu une source de réalisation mais plutôt une source de
distraction ; ce qui est son caractère principal. Il lui appartient
aussi de protéger les parieurs en mettant en place un cadre
législatif, juridique et sanitaires de protection des parieurs.
La LONACI, car elle doit faire tout son possible pour
étendre ses produits de façon plus efficiente afin de toucher les
populations désireuses de jouer et ayant droit à le faire chez
des professionnels du jeu. En effet, qui mieux qu'elle pour respecter les
aspects du jeu responsable et asseoir une vraie politique de protection des
parieurs en côte d'ivoire?
73
|