Section 2 : Statistiques de l'assurance en zone
CIMA
Comme nous l'avons vu, l'assurance en zone CIMA a connu une
mutation profonde. En effet, sa situation a évolué et
présente des caractéristiques que nous apprécierons
davantage en nous intéressant à :
- A la présentation du marché de l'assurance en
zone CIMA ;
- Aux principaux marchés de l'assurance en zone CIMA ;
- Aux principales sociétés d'assurance en zone
CIMA.
I. Présentation du marché de l'assurance
Plusieurs champs d'investigations nourrissent notre
réflexion, notamment travers de comparaisons, des données
quantitatives et qualitatives et des graphiques.
Graphique 1 - Répartition des primes
d'assurance Graphique 2 - Répartition des primes
d'assurance
en Afrique en 2014
dans le monde en 2014
Source : Spécial Chiffres FANAF 2014
3%
97%
Afrique
1%
Océanie
2%
Asie
28%
Amérique
33%
1
Amérique
· Europe Asie
· Afrique
· Océanie
Source :
www.fanaf.org "
Le marché de l'assurance est concentré en
Europe, en Amérique et en Asie. En 2014, les primes d'assurance en
Afrique ne représentent que 1%de la part mondiale (cf. Graph 1). La zone
FANAF23 ne représente que 3 % des primes d'assurances en
Afrique (cf. Graph 2).
Graphique 3 - Répartition du chiffre d'affaires
de Graphique 4 - Répartition du chiffre d'affaires
de la FANAF en 2014
la CIMA en 2014
|
|
· COTE-D'IVOIRE
· CAM EROUN
· GABON
· SEN EGAL
· CONGO BURKINA-FASO
· TOGO
· BENIN
· MALI
· NIGER
· TCHAD
· CENTRAFIQUE
|
Chiffres d'affaires (CA;
a FANAF/CI MA FANAF/ HORS-CIMA
|
|
|
1111111`,
eb
11% 17%
|
|
|
Source : Spécial FANAF 2014
Source : Spécial FANAF 2014
22 Spécial Chiffres FANAF 2014
23 La FANAF étudiée
comprend les pays membres de la CIMA avec le Rwanda, le Burundi et la
Guinée Conakry.
IIA - 22ème Promotion DESS-A
Mémoire de fin de formation Novembre
2016
« L'apport d'un réassureur dans le
développement de l'industrie de l'assurance en zone CIMA : cas de la
SCG-Ré » page 31
Igor MBA ONDO
Sur l'échantillon FANAF étudié, 89 % de
la production d'assurance est originaire des pays membres de la CIMA (cf. Graph
4). La zone FANAF est donc représentative du marché CIMA. Les 4
pays de la CIMA les plus productifs, selon le chiffre d'affaires sont la
Côte-d'Ivoire (27%), le Cameroun (17%), le Gabon (13%) et le
Sénégal (11%). Ils représentent plus de 65 % du chiffre
total de l'assurance en 2014 (cf. Graph 4).
900 000
700 000
u
LL
a' 500 000
v
o
300 000
100 000
|
Graphique 6 - Evolution des primes de la
|
18%
16% 0,2.6% 14%
12%o
10%
6%
4%
2007
|
Graphique 5 - Taux de croissance de prime de
|
FANAF 2006-2014
|
la FANAF 2006-2014
|
· · · · ·
Primes vie
· ·M · · Primes non
vie.; ·. ·
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· · 7~''
· · · ·*"
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2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014
|
8% ·
a 17%
. · · · · · · ·
Primes vie
· · · 4
· · ·Primes non vie
*et 14%
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· · 0 1 · ·
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8% ·` ·7
9%
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· · 7% .
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2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014
|
|
Source Spécial Chiffre FANAF 2014 Source Spécial
Chiffre FANAF 2014
Les primes d'assurances de la FANAF sont en croissance
continue. Les primes d'assurance non vie sont bien plus importantes que celles
de l'assurance vie. De 2006 à 2014, les primes d'assurance vie passent
de 100 000 à 300 000 millions de F CFA tandis que celles de la non vie
passent de 400 000 à 800 000 millions de F CFA (cf. Graph 6). Par
ailleurs, le niveau de croissance est plus soutenu en assurance vie avec des
taux de croissance annuel au-dessus de 7 %, avec un pic de 17 % en 2010.
L'assurance non vie cornait une croissance annuelle supérieure à
5% avec un pic de 13 % en 2013(cf. Graph 5).Ce constat traduit la demande
croissante de l'assurance, la prépondérance de l'assurance non
vie et le dynamisme de l'assurance vie.
Graphique 8 - Taux de croissance de la zone FANAF
2006-2014
|
Graphique 7 - Evolution des primes, sinistres
+ chargements de la zone FANAF 2006-2014
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|
18%
|
|
13%
|
MI
|
8%
|
|
|
n 1
|
3%
|
|
2%
|
2007
|
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· · · ·
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2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014
· · · · · Primes
Totales * · · · · · Sinitres +
Chargements
. · p.....
·
Millions de F CFA
1 100 1 000 900 800 700 600 500 400
|
000 000 000 000 000 000 000 000
|
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|
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|
· · Primes Totales
· · Sinitres + Chargements
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· + ·
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|
m
|
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|
|
2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013
2014
Source Spécial Chiffre FANAF 2014
Source Spécial Chiffre FANAF 2014
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Mémoire de fin de formation Novembre 2016
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« L'apport d'un réassureur dans le
développement de l'industrie de l'assurance en zone CIMA : cas de la
SCG-Ré » page 32
Igor MBA ONDO
Les sociétés d'assurances collectent des primes
en constante augmentation de 2006 à 2014, passant de 500 000 millions de
F CFA à plus de 1 000 000 millions F CFA (cf. Graph 8). Cette
évolution révèle la consommation grandissante des
solutions d'assurance dans la zone FANAF en étude, elle-même
représentative de la zone CIMA. Les sinistres et les
chargements24 croissent aussi de 2006 à 2014, passant de 450
000 à 850 000 millions de F CFA (cf. Graph 8). Pendant que les revenus
des compagnies d'assurance augmentent, les dépenses
s'élèvent aussi.
L'objectif pour l'assureur est de maximiser les primes
(actifs) et de minimiser les sinistres et les chargements (passifs). Or les
engagements de l'assureur, à travers les sinistres et les chargements,
sont difficiles à maîtriser et à prévoir. Les
années 2009, 2013 et 2014 sont marquées par des taux de
croissance des sinistres et des chargements nettement supérieurs
à ceux des primes, au-dessus de 13 % (cf. Graph 7).La volatilité
des sinistres et la maîtrise des coûts (commissions, frais
généraux) sont des difficultés auxquelles les assureurs
sont confrontées, pouvant ainsi fragiliser leurs profits.
Un des aspects importants pour l'assureur est le niveau de
fonds propres. Ceux-ci sont les capitaux dont dispose l'entreprise. Ils sont
aussi augmentés par les actionnaires ou acquis par l'activité
économique. Ils sont composés du capital social, des reports de
bénéfices et des réserves. Les fonds propres
répondent à une exigence prudentielle de sécurité,
tandis que le chiffre d'affaire traduit l'intensité de la demande et la
force de vente. Le montant des fonds propres a donc une incidence sur la
production et le fonctionnement de l'assureur. Ce dernier se doit d'estimer le
minimum requis à disposer pour prétendre obtenir un niveau de
production suffisant pour assurer son profit. Un regard sur les fonds propres
est posé par la suite.
Graphique 9 - Chiffres d'affaires vie moven en
fonction des fonds propres moven (en milliers de F CFA)
3
|
500
|
000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
C COTE-D'IVOIRE
|
3
|
000
|
000
|
|
|
|
|
2
|
500
|
000
|
|
|
|
|
c 2
|
000
|
000
|
|
C SENEGAL
|
|
|
d
|
|
|
|
|
|
|
0
|
|
|
|
CONGO
|
|
|
le 1
u
1
|
500
000
|
000
000
|
· 1,IIN
|
`,,, NIGER
MALI fir
L BURKINA-FASO
|
TOGO
|
|
|
500
|
000
|
|
|
|
|
|
1 000 000 2 000 000 3 000 000 4 000 000 5 000 000 6 000 000 7
000 000 8 000 000 9 000 000 10 000 000 11 000 000
FP Moyen
Source : Annuaire des Sociétés Membres de la FANAF
2016
24 Les chargements sont constitués des
commissions versées aux apporteurs d'affaires et les frais
généraux
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Graphique 10 - Chiffres d'affaires non vie moven en
fonction des fonds propres moven
|
19 000 000 17 000 000 15 000 000 13 000 000 11 000 000
c
9 000 000
T
0
7 000 000
TCHAD
5 000 000
v TOGO NIGER
3 000 000 MALI
1 000 000 RCA
|
(en milliers de F CFA)
|
|
GABON
COTE-D'IVOIRE CAMEROUN
|
|
1 000 000 1 500 000 2 000 000 2 500 000 3 000 000 3 500 000 4
000 000 4 500 000 5 000 000 5 500 000 6 000 000
FP Moven
Source : Annuaire des Sociétés Membres de la
FANAF 2016
D'une manière générale, on observe que
le niveau des fonds propres (FP) moyen augmente avec le chiffre d'affaire moyen
(CA) aussi bien pour l'assurance vie que l'assurance non vie. La valeur des
fonds propres est beaucoup plus importante pour les sociétés vie,
alors que le chiffre d'affaire est plus important en non vie (cf. Graph 10).
Pour le cas de la vie, la moyenne des fonds propres est supérieure
à celle du chiffre d'affaire tandis qu'en non vie c'est le contraire
(cf. Graph 9). Le Tchad et le Congo se distinguent du fait de la faiblesse des
fonds propres moyens comparativement au chiffre d'affaire moyen. (cf. Graph
10)
Ainsi pour l'assurance vie, le rendement et la
rémunération des fonds propres semblent se poser. En effet, on
constate des niveaux de fonds propres largement excédentaire par rapport
au niveau de chiffres d'affaires pour les sociétés vie. La
faiblesse des marchés financiers, le manque d'opportunités
dynamiques de placement -- sachant que l'assurance vie est
caractérisée par des placements sur le long terme -- pourrait
expliquer ce constat. Une solution consisterait à travailler à
l'élargissement des possibilités de placements, notamment la
possibilité de placement dans des marchés financiers plus
dynamiques en dehors de la CIMA, sous condition d'un niveau de fonds propres et
de chiffres d'affaire minimum et limités à un seuil maximal.
Dans le cas de l'assurance non vie, la capitalisation des
sociétés et leur sécurité financière, de
même que la politique d'affectation de bénéfices, semblent
aussi se poser. Le dispositif prudentiel en vigueur dans les pays de la CIMA
repose sur trois aspects : la provision technique suffisante, la couverture des
engagements réglementés et la marge de solvabilité. La
CIMA pourrait s'employer à convenir d'une méthode et d'un statut
réglementaire, imposant aux compagnies de suivre et de justifier la
suffisance de leur niveau de fonds propres, propice à leurs
activités, à leurs prévisions de chiffres d'affaires et
à leur exigence de profitabilité.
100
LL 80
u u-
-611 v 60 (13
40
2 20
o
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développement de l'industrie de l'assurance en zone CIMA : cas de la
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