I J
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CONFERENCE INTERAFRICAINE DES MARCHES
D'ASSURANCES
(CIMA)
INSTITUT INTERNATIONAL DES ASSURANCES
(IIA)
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BP 1575 Yaoundé -- Tél : (+237)
22 20 71 52 FAX : (+237) 22 20 71 54
E-mail:
iia@cameroun.com Site web:
http://www.iiacameroun.com Yaoundé/
Cameroun
MEMOIRE DE FIN DE FORMATION
POUR L'OBTENTION DU
DIPLOME D'ETUDES SUPERIEURES SPECIALISEES EN ASSURANCES
(DESS-A)
(Cycle III : 22ème promotion 2014 --
2016)
CO THEME:
L'APPORT D'UN REASSUREUR DANS LE DEVELOPPEMENT DE
L'INDUSTRIE DE L'ASSURANCE EN ZONE CIMA : CAS DE LA
SCG-Ré
H Il II II II II II II II II II II II II II II II II II I
I I I ~I
SCG-Ré
Présenté et soutenu par : Sous
la direction de :
Igor MBA ONDO Sir Aboubakar NGOMA TOE
Etudiant en DESS-A Chef de Département Technique
et Commercial
IIA-Yaoundé SCG-Ré
IIA - 22ème Promotion DESS-A
Mémoire de fin de formation Novembre 2016
« L'apport d'un réassureur dans le
développement de l'industrie de l'assurance en zone CIMA : cas de la
SCG-Ré » page 1
Igor MBA ONDO
DEDICACES
Je dédie ce mémoire à
- Mon défunt grand-père Simon Pierre MBA NDONG.
- Mon défunt père Jean-Rémy ONDO.
- Ma mère pour son soutien indéfectible.
- Monsieur Daniel MOUYAME pour ses encouragements et ses
conseils (paix à son âme).
- Toutes les personnes qui ont concouru et concourent à
l'éclosion de l'assurance et de la réassurance en zone CIMA.
« L'apport d'un réassureur dans le
développement de l'industrie de l'assurance en zone CIMA : cas de la
SCG-Ré » page 2
Igor MBA ONDO
REMERCIEMENTS
IIA - 22ème Promotion DESS-A
Mémoire de fin de formation Novembre 2016
Je remercie le Seigneur de m'avoir donné la
santé, la force et l'énergie nécessaire dans
la quête permanente de l'effort, du savoir et de la
compétence.
Je remercie la Société Commerciale Gabonaise de
Réassurance (SCG-Ré) notamment Monsieur le Président
Directeur Général , Monsieur Edouard-Pierre VALENTIN, Monsieur
l'Administrateur Conseiller du Président Directeur
Général, Monsieur Andrew Crépin GWODOCK, Monsieur le
Directeur Général Adjoint , Monsieur Judicaël MAWI et
l'ensemble du personnel de la SCG-Ré pour avoir
bénéficié de leur cadre de travail, de leur
hospitalité et de leur marque de confiance durant la rédaction de
ce mémoire.
J'adresse également mes remerciements à mon
Directeur de mémoire, Monsieur Sir Aboubakar NGOMA TOE, Chef de
Département Technique, pour le suivi régulier, l'aide et
l'encadrement dont j'ai pu bénéficier tout au long de
l'élaboration de mon travail.
J'exprime ma profonde reconnaissance à l'égard
de Messieurs Cyriaque AKOMOZOGO, Steeve ELLA, Edouard EYIDANGA, Georice-Berthin
MADEBE, Yannick MVONO et Désiré NGOA pour toutes les remarques,
avis, précisions et corrections qui ont notablement
amélioré ce travail.
J'exprime mes remerciements à la Direction Nationale
des Assurances (DNA) du Gabon, notamment à Madame le Directrice National
des Assurances, Madame AMAHEBA KOHO Prisca épouse NLEND, pour
l'encouragement et le soutien lors de la formation.
Je salue vivement Messieurs le Directeur
Général de l'IIA, Monsieur Roger Jean-Raoul DOSSOU-YOVO, le
Directeur des Etudes de l'IIA, Monsieur Dembo DANFAKHA et l'ensemble des
employés, tout le corps professoral de l'IIA pour leur accueil, leur
partage d'expériences et leur souci de compétence durant tout mon
séjour de formation.
Je témoigne ma reconnaissance à l'ensemble des
étudiants de la 226e promotion DESS-A et de la
12ème promotion MST-A pour l'entraide, la cohésion et
l'esprit de tolérance qui ont prévalu tout au long de nos
études.
Je ne pourrai terminer sans remercier les relecteurs anonymes
dont les commentaires, suggestions et corrections ont permis d'améliorer
le présent travail.
IIA - 22ème Promotion DESS-A
Mémoire de fin de formation Novembre 2016
« L'apport d'un réassureur dans le
développement de l'industrie de l'assurance en zone CIMA : cas de la
SCG-Ré » page 3
Igor MBA ONDO
LISTE DES SIGLES ET DES ABREVIATIONS
AFRICA Re Société Africaine de
Réassurance
ARC Assurances et Réassurance du Congo
BAD Banque Africaine de Développement
BEAC Banque des Etats de l'Afrique Centrale
CEDEAO Communauté Economique des Etats de l'Afrique de
l'Ouest
CEMAC Communauté Economique et Monétaire des
Etats de l'Afrique
Centrale
CICA Conférence Internationale des Contrôles
d'Assurances
CICA-Ré Compagnie Commune de Réassurance des
Etats Membres de la CICA
CIMA Conférence Interafricaine des Marchés
d'Assurances
CNAR Caisse Nouvelle d'Assurances et de
Réassurances
CNUCED Conférence des Nations Unies sur le Commerce et
le Développement
COMESA Marché Commun de l'Afrique orientale et
australe
CRCA Commission Régionale de Contrôle des
Assurances
DNA Direction Nationale des Assurances
DESS-A Diplôme d'Etudes Supérieures
Spécialisées en Assurance
FGIS Fonds Gabonais d'Investissements Stratégiques
FANAF Fédération des Sociétés
d'Assurances de Droit National Africaines
IIA Institut International des Assurances
NSIA Nouvelle Société Interafricaine des
Assurances
NTIC Nouvelles Technologies de l'informatique et de la
Communication
OHADA Organisation pour l'Harmonisation en Afrique du Droit
des Affaires
OAA Organisation des Assurances Africaines
OUA Organisation de l'Unité Africaine
P113 Produit Intérieur Brut
SCG-Ré Société Commerciale Gabonaise de
Réassurance
SEN-Ré Société Sénégalaise
de Réassurance
S/P Ratio Sinistre sur Prime
S&P Standard & Poor's
SCG-Ré Société Commerciale Gabonaise de
Réassurance
IIA - 22ème Promotion DESS-A
Mémoire de fin de formation Novembre 2016
« L'apport d'un réassureur dans le
développement de l'industrie de l'assurance en zone CIMA : cas de la
SCG-Ré » page 4
Igor MBA ONDO
20
22
35
Figure 1 - Les grandes dates de l'histoire de la CIMA
Figure 2-Les différents organes et institutions de la
CIMA
Figure 3 - Principaux groupes d'assurance présents en
zone CIMA en 2014
IIA - 22ème Promotion DESS-A
Mémoire de fin de formation Novembre 2016
« L'apport d'un réassureur dans le
développement de l'industrie de l'assurance en zone CIMA : cas de la
SCG-Ré » page 5
Igor MBA ONDO
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 - La répartition du marché de
l'assurance en Afrique en 2009 24
Tableau 2 - Les dix principaux marchés africains
d'assurance en 2009 24
Tableau 3 - Nombre d'acteurs de l'assurance en zone CIMA en
2014 25
Tableau 4 - Chiffres d'affaires des marchés
d'assurance de la zone CIMA en 2014 (en milliers de F
CFA) 25
Tableau 5 - Chiffres d'affaires et nombre de
sociétés d'assurance en 2014 en zone CIMA 34
Tableau 6 -- Pourcentage du chiffre d'affaires et du nombre
de sociétés vie en 2014 en zone
CIMA 34
Tableau 7 - Pourcentage chiffre d'affaires et nombre de
sociétés non vie en 2014 34
Tableau 8 - Nombre de filiales de groupes en zone CIMA en
2014 36
Tableau 9 - Répartition des filiales vie de groupes
d'assurances en 2014 en zone CIMA 36
Tableau 10 - Répartition des filiales non-vie de
groupes d'assurances en 2014 en zone CIMA 36
Tableau 11 - Primes émises et résultats
techniques des cinq groupes en zone CIMA (millions F
CFA) 37
Tableau 12 -- Proposition commission à échelle
suivant le taux sinistre sur prime (S/P) 72
Tableau 13 - Capacité de souscription globale 2016 :
acceptations facultatives 74
Tableau 14 - Capacité de souscription globale 2016 :
acceptations conventionnelles 77
« L'apport d'un réassureur dans le
développement de l'industrie de l'assurance en zone CIMA : cas de la
SCG-Ré » page 6
Igor MBA ONDO
LISTE DES GRAPHIQUES
Graphique 1 - Graphique 2 - Graphique 3 - Graphique 4 -
Graphique 5 - Graphique 6 - Graphique 7 - Graphique 8 -
Répartition des primes d'assurance dans le monde en 2014
30
Répartition des primes d'assurance en Afrique en 2014
30
Répartition du chiffre d'affaires de la CIMA en 2014
30
Répartition du chiffre d'affaires de la FANAF en 2014
30
Taux de croissance de prime de la FANAF 2006-2014 31
Evolution des primes de la FANAF 2006-2014 31
Taux de croissance de la zone FANAF 2006-2014 31
Evolution des primes, sinistres + chargements de la zone FANAF
2006-2014 31
IIA - 22ème Promotion DESS-A
Mémoire de fin de formation Novembre 2016
Graphique 9 - Chiffres d'affaires vie moyen en fonction des fonds
propres moyen (en milliers de F
CFA) 32 Graphique 10 - Chiffres d'affaires non vie moyen en
fonction des fonds propres moyen (en milliers
de F CFA) 33 Graphique 11 - Chiffres d'affaires vie par pays
en milliards de F CFA en 2014 en zone CIMA 34 Graphique 12 - Chiffres
d'affaires non vie par pays en milliards de F CFA en 2014 en zone
CIMA 34 Graphique 13 - Primes de réassurance
cédées vie et non vie en zone CIMA 2010-2014 (milliards de
F CFA) 49 Graphique 14 - Primes de réassurance
cédées en zone CIMA 2010-2014 (milliards de F CFA) 49
Graphique 16 - Prime Cédée et Conservée en
zone CIMA 2010-2014 50
Graphique 15 - Taux de croissance Prime vie cédée
et Prime non vie cédée 50
Graphique 17 - Primes vie cédées 2010-2014 par
pays en zone CIMA en milliards de F CFA 51
Graphique 18 - Répartition des primes vie
cédées 2010-2014 par pays en zone CIMA en milliards de
F CFA 51 Graphique 19 - Primes non vie cédées
2010-2014 par pays en zone CIMA en milliards de F CFA 51 Graphique 20 -
Répartition des primes non vie cédées 2010-2014 par pays
en zone CIMA en milliards
de F CFA
Graphique 22 - Prime conservée et prime
cédée 2010-2014 (milliards de F CFA) Graphique 21 -
Répartition prime conservée et prime cédée
2010-2014
|
51
52
52
|
|
Graphique 24 - Répartition du chiffre d'affaires des
réassureurs africains en 2014 (millions USD) 53
Graphique 23 - Répartition des réassureurs
africains en 2014 selon la zone géographique 53 Graphique 25 -
Représentation du Chiffre d'affaires et des Fonds Propres des
réassureurs africains
en 2014 (Millions USD) 54 Graphique 26 -
Répartition Capital Social et Part additionnelle des Fonds Propres des
Réassureurs
Africains en2014 56
Graphique 27 - Part de la SCG-Ré sur la prime de
réassurance GABON 2012-2014 61
CFA) Graphique 29 Graphique 30
Graphique 32-
Graphique 31 Graphique 33 Graphique 34 Graphique 35 Graphique 36
Graphique 38 Graphique 37 Graphique 39 Graphique 40
Graphique 41-Graphique 42-
Graphique 44 Graphique 43 Graphique 45 Graphique 46 Graphique 47
Graphique 48 Graphique 49 Graphique 50 Graphique 51 Graphique 53 Graphique
52
- Taux de croissance cession légale et facultative GABON
2013-2015
- Part de la cession légale et facultative GABON
2012-2015
Taux de variation prime d'assurance GABON
-- Taux de variation du taux de cession Réassurance
GABON
- Evolution des Actifs et de la Trésorerie 2012-2015
(Milliards de FCFA)
- Evolution de la Trésorerie Active 2012-2015 (Milliards
de F CFA)
- Production cession légale 2012-2015 (milliards de F
CFA)
- Charges de sinistres cession légale 2012-2015
(milliards de F CFA)
- Marge commerciale cession légale 2012-2015
Taux S/P comptable cession légale 2012-2015
- Taux de Marge Commerciale Cession légale 2012-2015
- Taux S/P Comptable 2012-2015 (Moyenne et Ecart-Type)
Prime réassurance facultative (millions F CFA)
Réassurance facultative en pourcentage
- Taux de croissance réassurance facultative
- Réassurance facultative par marché (millions F
CFA)
- Taux de variation acceptations conventionnelles
- Acceptations conventionnelles traités (millions de F
CFA)
- Droite de régression des fonds propres en fonction du
chiffre d'affaire
- Droite de régression du capital social en fonction des
fonds propres
- Taux de variation Actif, Trésorerie et Charge de
Sinistre Brute
- Résultat rétrocession et part résulat
rétrocession 2012-2015
- Variation résultats SCG-Ré 2012-2015
- Variation résultat de la rétrocession 2013-2014
entre réassureurs
Part rétrocession dans les Acceptations 2013-2014
61
62
62
63
63
65
65
68
68
69
69
70
70
75
75
76
76
78
78
83
84
86
92
92
93
93
IIA - 22ème Promotion DESS-A
Mémoire de fin de formation Novembre 2016
« L'apport d'un réassureur dans le
développement de l'industrie de l'assurance en zone CIMA : cas de la
SCG-Ré » page 7
Igor MBA ONDO
Graphique 28 - Prime de réassurance captée par la
SCG-Ré au GABON 2012-2015 (milliards de F
IIA - 22ème Promotion DESS-A
Mémoire de fin de formation Novembre 2016
« L'apport d'un réassureur dans le
développement de l'industrie de l'assurance en zone CIMA : cas de la
SCG-Ré » page 8
Igor MBA ONDO
r
LISTE DES ANNEXES
Annexe 1 - Circulaire portant obligation aux
sociétés d'assurance de transmettre un dossier annuel
relatif au programme de réassurance 98 Annexe 2 --
Articles 800,801 et 810 du livre VIII du code CIMA dédié à
l'activité de réassurance99
Annexe 3 - Article 308 du Code Cima portant sur les assurances
directes à l'étranger 101
IIA - 22ème Promotion DESS-A
Mémoire de fin de formation Novembre 2016
« L'apport d'un réassureur dans le
développement de l'industrie de l'assurance en zone CIMA : cas de la
SCG-Ré » page 9
Igor MBA ONDO
AVANT-PROPOS 10
RÉSUMÉ 11
ABSTRACT 11
INTRODUCTION 12
PARTIE I: L'ACTIVITE DE LA REASSURANCE EN ZONE CIMA 16
CHAPITRE I: LE MARCHE DE L'ASSURANCE EN ZONE CIMA
17
Section 1: Origine et développement de l'assurance en zone
CIMA 18
Section 2 : Statistiques de l'assurance en zone CIMA 30
CHAPITRE II:LE MARCHE DE LA REASSURANCE EN ZONE CIMA
39
Section 1 : Origine, apport et défis de la
réassurance 40
Section 2 : Statistiques de la réassurance en zone CIMA
49
PARTIE II : CAS DE LA SOCIETE COMMERCIALE GABONAISE DE
REASSURANCE
(SCG-Ré) 58
CHAPITRE I:IMPACTS DE L'ACTIVITE DE LA SCG-Ré SUR
LE PLAN
NATIONAL ET INTERNATIONAL 59
Section 1 : Impacts sur le marché local 60
Section 2 : Impacts sur le marché international 73
CHAPITRE II:FACTEURS D'OPTIMISATION DU REASSUREUR
SCG-Ré 81
Section 1 : Leviers financiers d'optimisation 82
Section 2 : Leviers techniques d'optimisation 88
CONCLUSION 94
BIBLIOGRAPHIE 96
ANNEXES 98
TABLE DES MATIERES 102
IIA - 22ème Promotion DESS-A
Mémoire de fin de formation Novembre 2016
« L'apport d'un réassureur dans le
développement de l'industrie de l'assurance en zone CIMA : cas de la
SCG-Ré » page 10
Igor MBA ONDO
AVANT-PROPOS I
Le présent mémoire est écrit dans le
cadre de l'obtention du Diplôme d'Etudes Supérieures
Spécialisées en Assurance (DESS-A) à l'Institut
International des Assurances (IIA) de Yaoundé au Cameroun, au titre de
la 22ème promotion. A l'issue de la formation, nous sommes
tenus d'exercer un stage pratique de 6 mois en vue de réaliser un
travail de recherche à vocation professionnelle. Ainsi, nous avons
effectué ledit stage à la Société Commerciale
Gabonaise de Réassurance (SCG-Ré), à Libreville (GABON),
du 02 mai au 12 Octobre 2016.
Cette étude trouve sa pertinence dans la forte
croissance d'opérateurs économiques en zone CIMA, ainsi que dans
la mise en place récente d'un cadre réglementaire propre à
cette activité. Aussi, les pouvoirs publics exprimant davantage la
volonté d'accroître la contribution des assurances au financement
de l'économie des pays de la CIMA, il nous est donc apparu opportun de
cerner la valeur ajoutée des réassureurs pour l'essor de
l'industrie assurantielle dans ce marché. Nous nous intéressons
particulièrement au cas de la Société Commerciale de
Réassurance (SCG-Ré).
Notre travail se veut donc être une contribution portant
sur les interactions entre l'assureur et le réassureur, notamment sur la
maîtrise de la réassurance et la participation du
réassureur à une offre d'assurance plus compétitive. En
choisissant comme thème : « L'apport d'un réassureur
dans le développement de l'industrie de l'assurance en zone CIMA : cas
de la SCG-Ré », nous voulons montrer l'importance de la
réassurance au sein des sociétés d'assurance et souligner
les insuffisances et les défis des réassureurs africains afin
qu'ils participent pleinement à l'épanouissement de ce
marché.
Un choix particulier a été fait dans la
recherche de statistiques afin d'analyser les faits de manière
objective. Des difficultés n'ont cependant pas manqué, notamment
la recherche et collecte de données récentes avec des sources
fiables. De plus, la diversité des acteurs sur un marché
hétérogène comme celui de la CIMA rend plus laborieuse la
tentative de généraliser un avis ou la volonté
d'élucider tous les cas de figure dans le strict cadre d'un
mémoire.
Cependant, nous osons croire que ce modeste travail pourra
permettre aux acteurs du secteur des assurances d'améliorer leur
plus-value sur l'industrie de l'assurance en zone CIMA, en particulier les
réassureurs africains. Nous espérons ainsi favoriser une
révolution assurantielle en Afrique. Par ailleurs, notre souhait
à travers ce mémoire, est de contribuer davantage à la
vulgarisation de l'assurance et de la réassurance.
« L'apport d'un réassureur dans le
développement de l'industrie de l'assurance en zone CIMA : cas de la
SCG-Ré » page 11
Igor MBA ONDO
i
RÉSUMÉ
Les sociétés d'assurance, toujours en
quête de meilleur rendement, désirent accroître leur
activité en augmentant et en sécurisant leurs portefeuilles. Pour
ce faire, elles vont notamment recourir à la réassurance qui est
l'assurance des assureurs. Aussi, un marché d'assurance se
développe en accroissant la rétention de primes et en limitant la
délocalisation des assurances des grands risques. Ce double enjeu est
donc conditionné par la présence de réassureurs puissants
et dynamiques.
Ce mémoire apprécie donc les liens qui unissent
l'assureur et le réassureur ainsi que son rôle dans
l'établissement d'une assurance forte au service du développement
économique. D'un côté nous étudierons la
réassurance en zone CIMA en étayant les fondements de la
réassurance et les singularités du marché CIMA ; de
l'autre côté nous illustrerons notre étude à partir
du modèle de la réassurance au sein de la Société
Commerciale Gabonaise de Réassurance (SCG-Ré) présente en
zone CIMA.
Mots-Clés : assurance, assureur, réassurance,
réassureur, fonds propres, développement.
LI ABSTRACT I
IIA - 22ème Promotion DESS-A
Mémoire de fin de formation Novembre 2016
Insurance companies in their constant search for better
performance need to enhance their services by increasing and securing their
portfolio. Hence they resort to reinsurance which is the insurance of insurers.
An insurance market grows by raising premium retention and curbing relocation
of large risk insurance. This double challenge therefore depends on the coming
into play of powerful and buoyant reinsurers.
Thus, this dissertation discusses the relationship between the
insurer and the reinsurer, and the role of the reinsurer in the setting up of a
strong insurance for economic development. On the one hand, we study
reinsurance in the CIMA zone by defining the foundations of reinsurance and the
peculiarities of the CIMA market. On the other hand, we study the case of a
reinsurance company in the CIMA zone: the Gabonese Commercial Company of
Reinsurance (SCG-Ré).
Keywords: insurance, insurer, reinsurance, reinsurer, equity
capital, development.
« L'apport d'un réassureur dans le
développement de l'industrie de l'assurance en zone CIMA : cas de la
SCG-Ré » page 12
Igor MBA ONDO
INTRODUCTION
IIA - 22ème Promotion DESS-A
Mémoire de fin de formation Novembre 2016
Le développement est une notion souvent
évoquée dans les médias et réseaux sociaux. Sa
définition varie en fonction du contexte. Il peut être entendu
comme le fait de croître, de progresser et de prendre de l'ampleur dans
le temps. Aussi bien endogène qu'exogène, il peut se concevoir
à l'échelle nationale, régionale, sous-régionale ou
continentale. Il est également multidimensionnel dans la mesure
où il peut être perçu sur le plan social,
économique, politique, culturel et environnemental. Il nécessite
des conditions favorables et des exigences fortes, notamment une volonté
réelle, un cadre propice et un environnement sain, la compétence
du capital humain ainsi qu'un processus de coopération.
C'est dans ce sens que le Professeur Joseph KI-ZERBO parle de
la nécessité d'une prise de conscience et d'initiative à
cet effet : « On ne développe pas, on se développe...11
n'y a pas de développement clés en mains, mais clés en
tête ».1
Aujourd'hui, les questions de développement se posent
avec acuité en Afrique. Il apparaît opportun de
s'intéresser à sa vitalité sous le prisme du secteur des
assurances. En effet, les acteurs de ce secteur ont la forte intention de faire
de l'industrie de l'assurance un puissant levier du développement
économique de l'Afrique comme l'atteste la 406e
Assemblée générale annuelle de la FANAF dont la
thématique était « l'Assurance Africaine au coeur de
l'Emergence Economique » (Abidjan, Côte-D'Ivoire, 2016). En ce sens,
l'assurance participe tangiblement au développement des pays par le
biais de la croissance économique2 : elle influence le niveau
et la qualité de vie d'une population. D'une part, elle favorise la
croissance en mutualisant les risques liés à l'activité
économique, en réduisant l'incertitude des agents
économiques, des investisseurs et en canalisant un financement long et
stable. D'autre part, la croissance alimente l'assurance en augmentant
significativement le volume de cotisations d'assurance, en créant les
conditions favorables à un tissu économique plus vaste, plus
dynamique et en quête d'opportunités, de sécurité,
de financement.
1 Joseph Ki-Zerbo, La natte des autres: pour un
développement endogène en Afrique autres, Codesria, 1992,
p3-67
2 La croissance économique
désigne la variation positive de la production de biens et de services
dans une économie sur une période donnée,
généralement une période longue.
IIA - 22ème Promotion DESS-A
Mémoire de fin de formation Novembre 2016
« L'apport d'un réassureur dans le
développement de l'industrie de l'assurance en zone CIMA : cas de la
SCG-Ré » page 13
Igor MBA ONDO
Cette relation assurance-croissance constitue, pour nous, des
signes témoignant de l'intérêt de disposer d'un inventaire
précisant les caractéristiques de l'assurance africaine et ses
vecteurs d'expansion.
Dans cette optique, plusieurs travaux ont été
déjà présentés. Dans son étude,
Jérôme YEATMAN affirme : « Pourtant ce n'est pas à
l'assurance que l'on pense spontanément quand on évoque l
Afrique...L'assurance qui est une réponse rationnelle et collective
à ces besoins ne peut donc être étrangère à
l'Afrique »3. On peut citer, dans le même registre,
les travaux de Martin ZIGUELE (2008) dans son article intitulé «
Comment renforcer les compagnies africaines de la zone CIMA »4,
d'Adolphe OUEDRAOGO (2008) dans son article « Faiblesses actuelles des
compagnies d'assurances et moyens susceptibles d'être mobilisés
pour leur consolidation pérenne »5 et d'Ahmadou KOUROUMA
(1995) concernant l'article « Le soleil des Assurances
»6.
Fort de cela, il ressort que l'assurance en Afrique n'est pas
une réalité partagée par le grand nombre et son poids dans
l'économie reste encore marginal, comparativement à d'autres
régions. Les réflexions portant sur son développement sont
aujourd'hui plus que légitimes, dans un continent marqué par une
croissance économique et un tissu industriel en pleine mutation. Et
pourtant, la Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le
Développement (CNUCED) a reconnu l'importance de l'industrie de
l'assurance dans les pays en voie de développement. En effet, à
sa 3ème session du mois de mai 1972, elle avait
recommandé de prendre des mesures qui peuvent accroître
considérablement l'importance de la réassurance.
Nos propres interrogations et l'intérêt que nous
portons à l'éclosion des assurances dans les tissus
économiques des Nations nous ont conduit à vouloir apporter
l'éclairage le plus simple et le plus complet possible sur la question.
L'importance de la réassurance en Afrique du point, de vue de son
développement et les mutations, peut permettre d'appréhender les
problématiques en cours concernant les assurances dans ce continent.
D'où la pertinence de ce travail de recherche qui a pour thème :
« l'apport d'un réassureur dans le développement de
l'industrie de l'assurance en zone CIMA : cas de la SCG-Ré ».
Entreprendre cette étude constitue pour nous l'opportunité de
revisiter l'ajustement de l'assurance et de la
3 Jerôme Yeatman, Risques les Cahiers de
l'assurance, Septembre 2007.
4 Martin Ziguélé, Analyses sectorielles,
Capafrique, Juillet 2008.
5 Adolphe Ouedraogo, FANAF, février 2008.
6 Ahmadou KOUROUMA, Points, octobre 1995 .
IIA - 22ème Promotion DESS-A
Mémoire de fin de formation Novembre 2016
« L'apport d'un réassureur dans le
développement de l'industrie de l'assurance en zone CIMA : cas de la
SCG-Ré » page 14
Igor MBA ONDO
réassurance, ainsi que leur impact sur les
sociétés d'assurance, sur les marchés d'assurance, et par
ricochet sur le développement économique des Etats de la CIMA.
A n'en point douter ,cette réflexion est pertinente
à plusieurs titres dans la mesure où elle permet de
présenter le contexte assurantiel de la CIMA, d'énoncer des
recommandations aux organes en charge du contrôle et de la
régulation des assurances de ce marché, de soumettre des
propositions aux sociétés d'assurances pour la planification de
leur réassurance et leurs stratégies de développement, de
cerner l'effet de la réassurance sur les marchés d'assurance, de
préciser les éléments cruciaux d'expansion pour les
réassureurs africains et d'apporter un regard rétrospectif sur
l'activité du réassureur SCG-Ré et ses perspectives.
Pour ce faire, nous adoptons une méthode de travail de
type hypothético-déductive. A partir de la compréhension
d'un fait de façon scientifique, à savoir la marginalité
de l'assurance africaine dans l'économie, nous fixons la
réassurance comme objet de recherche. Notre champ d'étude est
circonscrit à la zone CIMA et au réassureur SCG-Ré. En
reconsidérant les aspects théoriques et pratiques du
marché CIMA et de la réassurance, nous avons collecté et
retraité les données recueillies pour mettre en évidence
l'action de l'objet de recherche et les tendances observées. Nous
interprétons ensuite les résultats afin d'y déceler les
causes, les conséquences et les perspectives relatives à l'action
de l'objet de recherche. Nous préciserons également nos opinions
et nos recommandations pour promouvoir une dynamique nouvelle de l'industrie de
l'assurance en Afrique.
Ainsi dans la première partie de cette étude,
nous allons d'abord procéder à l'analyse de l'activité de
la réassurance en zone CIMA. Ce travail se focalise sur le marché
de la Conférence Interafricaine des Marchés d'Assurances (CIMA),
une organisation supranationale, un exemple réussi d'intégration
en Afrique subsaharienne, et qui régionalise des pays d'Afrique
francophones de la zone franc. Ensuite, Il s'agira de présenter
l'assurance dans la zone CIMA à partir du cadre réglementaire,
des acteurs présents et des sources de croissance. Ce sera
également l'occasion de préciser les aspects importants de la
planification de la réassurance, la demande en réassurance des
compagnies d'assurance et les défis des réassureurs africains. Au
terme de cette première partie, les enseignements et les recommandations
seront énoncées.
Dans la seconde partie, nous étudierons le cas du
réassureur SCG-Ré. Il s'agit d'une jeune institution de
réassurance présente en zone CIMA et bénéficiant du
soutien de l'Etat gabonais. Nous nous intéresserons à son apport
sur le plan local et international. Nous
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Mémoire de fin de formation Novembre 2016
« L'apport d'un réassureur dans le
développement de l'industrie de l'assurance en zone CIMA : cas de la
SCG-Ré » page 15
Igor MBA ONDO
dresserons des facteurs d'optimisation de son activité
afin qu'elle participe pleinement à l'émergence de l'industrie de
l'assurance en zone CIMA, un défi à relever mais aussi une
opportunité à saisir.
Précisons que ce mémoire est le premier du genre
en ce qui concerne la SCG-Ré dont la durée de vie est quatre ans.
La courte longévité de cette société nous
recommande d'analyser les tendances avec prudence sachant qu'il est
indiqué de disposer d'un minimum de cinq (5) années pour avoir
suffisamment de recul pour une analyse rétrospective. Les informations
et données de la société divulguées sont ceux
disponibles dans ses différents réseaux de communication.
« L'apport d'un réassureur dans le
développement de l'industrie de l'assurance en zone CIMA : cas de la
SCG-Ré » page 16
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Mémoire de fin de formation Novembre
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PARTIE I: L'ACTIVITE DE LA REASSURANCE EN I
ZONE CIMA
La première partie est consacrée à la
présentation de la réassurance en zone CIMA. Elle comporte deux
sous-parties, la première traite de la situation de l'assurance
(Chapitre I) et la seconde de celle de la réassurance (Chapitre II) en
zone CIMA.
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CHAPITRE I: LE MARCHE DE L'ASSURANCE EN ZONE
CIMA
Le secteur tertiaire est un secteur économique qui
regroupe les industries de service. Il comprend, entre autres, le domaine de la
banque et celui de l'assurance qui sont souvent rattachés au monde de la
finance. Un service peut se définir comme une prestation qui consiste en
la mise à disposition d'une capacité technique ou intellectuelle,
ou en la fourniture d'un travail directement utile pour l'usager sans
transformation de matière. L'augmentation des biens et services dans une
économie génère la croissance économique.
L'investissement et l'innovation technique en sont les principaux moteurs.
Pour stimuler l'investissement privé, il faut
réduire les risques supportés par les investisseurs, à
travers une politique financière et monétaire stable, une
législation commerciale claire et transparente, des institutions bien
organisées, un capital humain de qualité et un environnement
propice à des opportunités d'affaires. L'assurance peut
véritablement constituer un facteur d'attrait de l'investissement et de
la croissance en raison de sa capacité à disposer d'une collecte
d'épargne importante, susceptible de répondre aux besoins de
financement à court et à long terme. Son aptitude, à
réduire l'incertitude des agents économiques et décideurs
financiers, à mutualiser les risques liés à
l'activité économique, et à faciliter leurs prises de
décision, de risque et d'innovation reste déterminante.
L'assurance se définit de manière plus
précise comme · «une opération par laquelle une
partie, l'assuré, se fait promettre, moyennant une
rémunération (la prime), pour lui ou pour un tiers, en cas de
réalisation d'un risque, une prestation par une autre partie, l'assureur
qui, prenant en charge un ensemble de risques, les compense conformément
aux lois de la statistique ». 7
Dans cette optique, il va s'agir au cours de ce chapitre de
s'intéresser au marché de l'assurance en zone CIMA en abordant
l'origine et le développement de l'assurance dans la première
partie, et les statistiques du marché dans la seconde.
Joseph HEMARD, Théorie et pratique des assurances
terrestres, tome 1 (1876-1932), p 73.
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Section 1: Origine et développement de
l'assurance en zone CIMA
Cette section aborde l'assurance et s'articule autour de trois
axes de réflexion : l'origine, le cadre réglementaire et le
développement de l'assurance en zone CIMA.
I. Origine de l'assurance
L'activité de l'assurance en zone CIMA a connu une
évolution. Il s'agit d'un long processus caractérisé
essentiellement par trois périodes distinctes 8 :
- la période pré- et post-indépendance
jusqu'à la fin des années 1970 ;
- la période des mutations des structures : les
années 1970-1980 ;
- la période de la CIMA.
1) La période pré- et
post-indépendance jusqu'à la fin des années 1970
Dans les pays d'Afrique francophone, le commerce international
des services d'assurance est apparu avec la naissance des activités
commerciales et industrielles des métropoles européennes. Les
anciennes puissances coloniales avaient le souci d'assurer la sauvegarde de
leurs investissements. C'est d'abord les comptoirs implantés par des
maisons de commerce qui effectuaient des opérations d'assurance. Avec le
développement des activités, les compagnies d'assurance
étrangères se sont fait représenter sous forme d'agences
ou de succursales. 9
Comme l'explique Jérôme Yeatman, ancien Directeur
Général du groupe Athéna Afrique10,
après la Libération en 1946, l'Etat français ayant
procédé à la nationalisation des compagnies d'assurance,
celles--ci étaient les seules structures à présenter au
public les opérations d'assurances et les agents généraux
avaient étendu leurs réseaux dans les Territoires d'Outre-mer.
A partir de 1959, la Direction des Assurances de France va
organiser une série de rencontres (tables rondes, stages) au profit des
représentants des pays de la zone franc. Elles ont permis de mettre en
place les premiers textes relatifs au secteur de l'assurance en Afrique
francophone, à l'instar de la Convention du 17 juillet 1962
signée à Paris entre treize (13) Etats africains et Malgache,
d'une part ; et d'autre part la France. L'ancienne puissance coloniale a senti
la nécessité de mettre en place les premiers textes relatifs au
secteur de
8 Martin Zinguélé, Comment renforcer les
compagnies d'assurances africaines de la zone CIMA, juillet 2008.
9 Sekou DOUMBOUYA et François NANA,
Négociations Commerciales et l'Assurances, février
2009.
10 La revue Risques, n° 57,
mars 2004.
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« L'apport d'un réassureur dans le
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l'assurance en Afrique francophone, à l'instar de la
Convention du 17 juillet 1962 signée à Paris entre treize (13)
Etats africains et Malgache, d'une part ; et d'autre part la France. L'ancienne
puissance coloniale a exprimé le besoin d'élaborer des structures
de concertation en vue du développement du secteur des assurances.
2) La période des mutations des structures : les
années 1970-1980
C'est à partir de 1970 que la Conférence
Internationale des Contrôles d'Assurances (CICA) a fait de la
constitution et du développement des marchés nationaux
d'assurance une priorité. L'africanisation des entreprises d'assurance
s'est faite à partir de cet instant à un rythme
accéléré par le biais des mutuelles. Peu de temps
après, l'Etat et les privés nationaux vont prendre des
participations dans les sociétés anonymes créées
à partir des portefeuilles des sociétés
françaises.
Au fur et à mesure que les cadres africains sont
formés et que les Etats ont pris conscience de l'importance de ce
secteur pour l'économie de leur pays, d'autres mesures vont être
prises pour assurer le développement des marchés nationaux
d'assurances. L'idée de créer des sociétés à
capitaux totalement ou majoritairement nationaux et dirigées par des
cadres nationaux se répand avec le concours de la Conférence des
Nations Unies sur le Commerce et le Développement (CNUCED). L'autre
préoccupation consistait à limiter la fuite des capitaux par le
biais de la réassurance.
En juin 1972, se tient à Santiago du Chili
l'Assemblée Générale de la CNUCED dont l'une des
recommandations fortes enjoignait aux pays en voie de développement de
maîtriser leurs marchés nationaux d'assurance, en favorisant la
création de sociétés d'assurance de droit national et en
prenant les mesures nécessaires pour leur développement
harmonieux. L'objectif recherché était que ces entreprises
nationales d'assurances puissent pleinement jouer leur rôle
d'investisseurs institutionnels pour le financement du
développement."
S'agissant des mesures incitatives, les États de la
CICA ont presque tous rendu obligatoire la domiciliation dans le pays de
l'assurance des marchandises à l'importation, et instauré ou
renforcé l'obligation de l'assurance responsabilité civile des
véhicules terrestres à moteur, l'assurance de
responsabilité civile décennale des maîtres d'ouvrage et
l'assurance scolaire. Une deuxième Convention signée le 27
novembre 1973 remplace celle du 17 juillet 1962.Elle conduit à
l'africanisation de la CICA avec le retrait de la France et le transfert du
11 Martin Zinguélé, Comment renforcer les
compagnies d'assurances africaines de la zone CIMA, juillet 2008.
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siège de Paris à Libreville en 1976. La
Mauritanie et Madagascar sortiront de l'Organisation juste après la
signature, tandis que le Mali l'intégrera en 1975. La France n'en fera
plus partie, elle ne bénéficie plus que d'un statut
d'observateur.
3) La période de la CIMA
La volonté de perfectionnement a amené les
gouvernements des Etats membres à signer le 20 septembre 1990, à
Paris, la 36e convention de la CICA dite « Convention pour la
Promotion et le Développement de l'Industrie des Assurances (CPDIA)
». Celle-ci a très vite favorisé le Traité instituant
une Organisation Intégrée de l'Industrie des Assurances dans les
Etats africains, avec comme organisme communautaire la Conférence
Interafricaine des Marchés d'Assurances (CIMA) signé le 10
juillet 1992 à Yaoundé (Cameroun),Il est entrée en vigueur
en 1994. Les Etats membres sont les suivants : Bénin, Burkina, Cameroun,
Centrafrique, Comores, Congo Populaire, Côte d'Ivoire, Gabon,
Guinée Equatoriale, Mali, Niger, Sénégal, Tchad et Togo.
Des quatorze Etats signataires, seules les Comores n'ont pas encore
ratifié ledit Traité. La CIMA prévoit l'adhésion de
tous les autres Etats Africains qui le désirent. La Guinée Bissau
y a adhéré le 15 avril 2002.
Figure 1 - Les grandes dates de l'histoire de la
CIMA
Signature de la
convention sectorielle
de coopération dans le secteur des
Assurances
Ratification de la CICA (Conférence
Internationale de Contrôles d'Assurances
Convention de coopération en matière
de contrôle des Entreprises et opérations d'Assu
rances)
Réunion des Ministres des Etats membre de la
zone Franc ô Ouagadougou (Burkina Faso)
Signature du Traité d'intégration
sectorielle des Assurances ô Yaoundé (Républiquedu
Cameroun)
Entrée en vigueur et Création de la
Conférence Interafricainedes Marchés d'Assurances
(CIMA)
Recrutement du personnel et des Commissaires
Contrôleurs
· 1962 ·1973
|
· Avril 1991 ·10 juillet 1992
|
· 6 Février 1995 ·1996
|
|
Source :
www.cima-afrique.net
II. Cadre réglementaire de l'assurance
1) Organisation de la CIMA
a. Fonctionnement
La CIMA, créée par le Traité de 1992,
institue un contrôle unifié et une organisation
intégrée de l'industrie des assurances pour l'ensemble des Etats
membres. Actuellement, elle compte quatorze (14) membres qui sont soit de la
CEMAC soit de la CEDEAO. Ils sont francophones, à l'exception de la
Guinée-Bissau et de la Guinée Equatoriale. Le fait d'avoir retenu
le français comme la langue de travail peut cependant être
dissuasif à l'égard des pays non francophones.
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développement de l'industrie de l'assurance en zone CIMA : cas de la
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Igor MBA ONDO
Tous les pays membres ont en commun le franc CFA (F
CFA)12 sauf la Guinée Equatoriale et la Guinée Bissau.
Ce fait facilite la comparabilité et la consolidation des bilans des
sociétés d'assurances. Il écarte aussi tout risque de
perte de changes entre les activités exercées sur ce
marché. Il existe un code unique des assurances « code CIMA »
qui est annexé au Traité CIMA, lequel précise la
législation en vigueur dans le secteur des assurances des pays membres.
Ainsi, ce socle commun consacre l'uniformisation des conditions d'accès,
d'exercice et de sortie de marché de l'assurance aussi bien pour les
entreprises que pour les intermédiaires en assurance.
b. Organes et Institutions de la CIMA
La CIMA est composée des organes
suivants :
· le Conseil de Ministres des Assurances (CMA), organe
directeur ;
· le Comité des Experts de la CIMA ;
· la Commission Régionale de Contrôle des
Assurances (CRCA), organe régulateur13 ;
· le Secrétariat Général de la
Conférence, organe exécutif.
Le Conseil des Ministres assure la réalisation des
objectifs du Traité. Il est composé de l'ensemble des Ministres
de tutelle de l'industrie de l'assurance des pays membres ; il est
chargé d'adopter, de modifier et de compléter la
réglementation unique des assurances, d'examiner et de statuer les
recours des sociétés d'assurance contre les décisions de
la CRCA et nomme les responsables de la CIMA.
Le comité des experts regroupant tous les directeurs
des assurances des Etats membres, les directeurs généraux de
l'IIA et de la CICA-Ré, le président et le secrétaire
général permanent de la FANAF émettent un avis sur les
dossiers soumis par le secrétaire général au Conseil des
ministres.
La CRCA est présidée par une
personnalité indépendante, élue et assistée de
plusieurs commissaires contrôleurs constitués en brigades. Elle
organise le contrôle sur pièces et sur place des
sociétés d'assurance; elle veille à l'application du code
CIMA et à la surveillance du marché. Elle émet aussi des
avis qui conditionnent l'octroi des agréments et peut faire au Conseil
des ministres, à travers le comité des experts de la CIMA, des
propositions ou des modifications des textes.14
12 Auparavant, Franc des Colonies Françaises
d'Afrique. Maintenant le franc de la Communauté Financière
Africaine dans la CEDEAO et le franc de la Coopération financière
en Afrique dans la CEMAC
13 Article 309 du Code CIMA
14 Article 330 du Code CIMA
« L'apport d'un réassureur dans le
développement de l'industrie de l'assurance en zone CIMA : cas de la
SCG-Ré » page 22
Igor MBA ONDO
Au titre des institutions autonomes, l'Institut International
des Assurances (IIA) de Yaoundé est un établissement
supérieur. Il se veut une communauté de vision et de pratiques
professionnelles qui s'inscrivent dans le projet d'une industrie de l'assurance
dynamique. Nous pouvons également noter l'existence d'une
société commune de réassurance, la CICA-Ré, dans le
cadre d'une stratégie régionale de rétention des primes
d'assurances dans les pays membres.
Figure 2-Les différents organes et
institutions de la CIMA
CIMA
Institutions autonomes
|
|
Nouvelles institutions
|
|
Institut
International des Assurances (HA)
Compagnie ,
Commune de Réassurance des Etats Membres de
la CICA (CICA-Ré)
|
|
Conseil des ,
Ministres des Assurances (CMA)
|
e
Comité des Experts
|
r Commission
Régionale de Contrôle des Assurances (CACA)
|
r
Secrétariat Général
,
|
|
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Mémoire de fin de formation Novembre 2016
Source :
www.cima-afrique.net
2) Objectifs de la CIMA
Les objectifs assignés à la CIMA instituant
l'organisation intégrée de l'industrie des assurances des Etats
africains15 sont au nombre de huit, parmi lesquels :
· le renforcement et la consolidation d'une
coopération étroite dans le domaine de l'assurance ;
· la création des conditions pour un
développement sain et équilibré des compagnies
d'assurances ;
· l'harmonisation des législations et
réglementations nationales relatives aux opérations d'assurance
et de réassurances ;
· la coordination de la formation des cadres africains
d'assurances en assurance.
On constate aussi le souci pour la CIMA d'offrir aux
populations africaines une couverture d'assurance adaptée à leurs
réalités, et qui intègre les populations agricoles,
rurales et à faible revenu. De plus, il est fait mention d'un
encouragement à des échanges
15 Article 1 du traité CIMA
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« L'apport d'un réassureur dans le
développement de l'industrie de l'assurance en zone CIMA : cas de la
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Igor MBA ONDO
d'affaires par des techniques adéquates telles que la
souscription et la gestion des grands risques, y compris la rétention de
primes au plan national et régional.
3) Compétences de la CIMA
La CIMA est un instrument d'intégration qui
régit l'ensemble des mesures légales et réglementaires
propres au secteur des assurances. Elle jouit d'une autorité
supranationale .Sur son espace, les Etats membres lui ont
délégué l'essentiel de leurs pouvoirs de
régulation. La réglementation unique s'applique à
l'ensemble des compagnies d'assurances qui y opèrent, quel que soit le
lieu du siège social. Tous les pouvoirs, généralement
reconnus à un organe de supervision d'assurance tels que,
l'agrément des compagnies d'assurances, le contrôle permanent de
solvabilité, le pouvoir d'injonction et de sanction, jusqu'au retrait
d'agrément, lui sont dévolus. Le pouvoir de contrôle des
opérations de liquidation lui a aussi été attribué.
Elle le détient en partage avec le juge contrôleur
désigné par le Tribunal compétent.
En cas de non-respect des engagements souscrits à
l'égard des assurés, des sanctions peuvent être
infligées qui, selon les types d'infractions, et peuvent aller
jusqu'à la mise en place d'un plan de redressement, de financement ou le
retrait d'agrément.
III. Développement de l'assurance
1) Etats des lieux
Dans les pays membres de la zone CIMA, le recours aux
solutions d'assurance comme moyen de protection peine à se
généraliser. Le taux de pénétration de l'assurance,
ainsi que la contribution de cette dernière au Produit Intérieur
Brut (PIB) restent très faible, moins d'un pour cent (1%).
Comme l'atteste le tableau ci-dessous (cf. Tab 1), la
région francophone, à l'exception du Maghreb, bien que
composée d'un nombre important de pays et disposant d'une population
significative, ne représente que 7 % du marché africain en 2009.
Cette situation n'a guère évolué jusqu'à
présent.
« L'apport d'un réassureur dans le
développement de l'industrie de l'assurance en zone CIMA : cas de la
SCG-Ré » page 24
Igor MBA ONDO
Tableau 1 - La répartition du marché
de l'assurance en Afrique en 2009
Zones
|
Populations (Millions)
|
Pays (Nombre)
|
Marché Total (non vie)
|
Afrique du Sud
|
50
|
'' 1
|
48,00%
|
Maghreb
|
88
|
4
|
Q 17,00%
|
Anglophone excepté l'Afrique du Sud
|
285
|
* 15
|
15,00%
|
Autres régions (Egypte,Ethiopie,Soudan,etc.)
|
380
|
9
|
E> 10,00%
|
Francophone Hors-Maghreb
|
172
|
$ 18
|
,~ 7,00%
|
Lusophone et Hispanophone
|
35
|
6
|
n 3,00%
|
Total
|
1010
|
53
|
100,00%
|
Source : SIGMA
Les pays anglophones et ceux du Maghreb constituent la
locomotive de l'expansion de l'assurance en Afrique, après l'Afrique du
Sud. Aucun pays membre de la CIMA ne figurait parmi les dix principaux
marchés africains d'assurance en 2009 (cf. Tab 2) ; il en est de
même en 2016.
Tableau 2 - Les dix principaux marchés
africains d'assurance en 2009
PAYS
|
Chiffres d'Affaires CA (millions USD)
|
Part
|
Rang Mondial
|
Rang Africain
|
Afrique du Sud
|
36 987
|
75,04%
|
20
|
1
|
Maroc
|
2 583
|
5,24%
|
53
|
2
|
Egypte
|
1 565
|
3,18%
|
57
|
3
|
Nigeria
|
934
|
1,90%
|
66
|
4
|
Kenya
|
800
|
1,62%
|
69
|
5
|
Algérie
|
797
|
1,62%
|
70
|
6
|
Tunisie
|
758
|
1,54%
|
74
|
7
|
Namibie
|
660
|
1,34%
|
76
|
8
|
Angola
|
555
|
1,13%
|
81
|
9
|
Ile Maurice
|
451
|
0,92%
|
88
|
10
|
Autres Pays
|
3197
|
6,49%
|
|
|
Source : SIGMA
La CIMA regroupe plus de 150 compagnies d'assurance dont une
cinquantaine en vie16 et une centaine en non vie17. On
dénombre plus de 400 courtiers, plus de 600 agents
généraux et plus de 1 500 agents mandataires (cf. Tab 3).
La Côte-d'Ivoire, le Sénégal et le
Cameroun représentent le trio ayant le plus grand nombre de
sociétés d'assurance (cf. Tab 3).
16 L'assurance vie est liée à la
durée de vie humaine. Elle comprend l'assurance de personnes
(l'assurance retraite, l'assurance décès,
l'assurance-crédit) et l'assurance accident.
17 L'assurance non vie concerne l'assurance dommage
(biens matériels, immatériels), l'assurance de
responsabilité (dommages causés aux tiers), les assurances de
transports, les accidents corporels et l'assurance santé.
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Tableau 3 - Nombre d'acteurs de l'assurance en zone
CIMA en 2014
PAYS
|
SOCIETES VIE
|
SOCIETES NON-VIE
|
|
TOTAL SOCIETES
|
COURTIERS
|
AGENTS GENERAUX
|
AGENTS MANDATAIRES
|
BENIN
|
1
|
6
|
8
|
|
14
|
|
22
|
|
240
|
|
BURKINA-FASO
|
1
|
7
|
8
|
|
15
|
|
17
|
|
51
|
|
CAMEROUN
|
*
|
8
|
16
|
|
24
|
|
71
|
|
97
|
|
RCA
|
--1
|
1
|
2
|
|
3
|
|
|
|
|
|
CONGO
|
|
2
|
5
|
|
7
|
|
22
|
|
38
|
|
CÔTE-D'IVOIRE
|
|
11
|
17
|
|
28
|
i T
|
149
|
|
42
|
749
|
GABON
|
|
3
|
6
|
|
9
|
*
|
18
|
|
3
|
50
|
GUINEE EQUATORIALE
|
|
|
3
|
4
|
3
|
|
|
|
|
|
MALI
|
|
3
|
8
|
|
11
|
b
|
33
|
|
104
|
85
|
NIGER
|
|
2
|
6
|
|
831
|
|
41
|
|
32
|
24
|
SENEGAL
|
|
9
|
18
|
*
|
27
|
.
|
69
|
4
|
8
|
630
|
TCHAD
|
|
1
|
2
|
i
|
3
|
|
|
|
|
|
TOGO
|
|
5
|
7
|
E>
|
12
|
|
|
|
|
|
TOTAL
|
|
58
|
106
|
|
164
|
|
442
|
|
615
|
1538
|
Source :
www.fanaf.org 8
Concernant les primes émises nettes d'annulation,
quatre pays se distinguent à savoir : la Côte-d'Ivoire, le
Cameroun, le Gabon et le Sénégal. La Guinée Equatoriale,
le Tchad et la Centrafrique sont les marchés les moins dynamiques
actuellement (cf. Tab 4).
Tableau 4 - Chiffres d'affaires des marchés
d'assurance de la zone CIMA en 2014 (en milliers de F CFA)
PAYS
|
PRIMES VIE
|
|
RANG
|
PRIMES NON VIE
|
|
RANG
|
PRIME VIE ET NON VIE
|
|
RANG
|
BENIN
|
12 284 300
|
E)
|
7
|
29 401040
|
11>
|
7
|
41 685 340
|
4
|
8
|
BURKINA
|
17 996 530
|
*
|
6
|
33 024 538
|
11>
|
6
|
51 021 068
|
|
6
|
CAMEROUN
|
44 359 691
|
*
|
2
|
117 088 995
|
f
|
2
|
161 448 686
|
f
|
2
|
CENTRAFRIQUE
|
90948
|
-
|
12
|
2 338 110
|
;
|
13
|
2 429 058
|
-
|
13
|
CONGO
|
4 999 081
|
|
9
|
68 848 425
|
2
|
5
|
73 847 506
|
|
5
|
CÔTE D'IVOIRE
|
111 346 198
|
|
1
|
139 738 316
|
Q
|
1
|
251 084 514
|
|
1
|
GABON
|
18 117 751
|
|
5
|
103 349 613
|
Q
|
3
|
121 467 364
|
|
3
|
GUINEE EQUATORIALE
|
0
|
|
13
|
17 178 772
|
'
|
11
|
17 178 772
|
|
11
|
MALI
|
7 817100
|
*
|
8
|
25 157 800
|
j
|
9
|
32 974 900
|
'j
|
9
|
NIGER
|
4 197 572
|
`} 1
|
10
|
21 692 829
|
`
|
10
|
25 890 401
|
Si
|
10
|
SEN EGA L
|
26 652 000
|
--
|
3
|
74 510 000
|
|
4
|
101 162 000
|
|
4
|
TCHAD
|
876100
|
|
11
|
12 769187
|
3
|
12
|
13 645 287
|
|
12
|
TOGO
|
19 857 900
|
|
4
|
26 045 187
|
11>
|
8
|
45 903 087
|
|
7
|
TOTAL
|
268 595 171
|
|
|
671142 812
|
|
|
939 737 983
|
|
|
Source : www.fanaforg19
Le marché d'assurance est dominé par les groupes
d'assurance qui représentent près de 50 % du marché CIMA.
On peut citer les filiales des grands groupes internationaux : AXA, ALLIANZ,
SAHAM. Les groupes NSIA et SUNU sont également présents sur
plusieurs marchés d'Afrique francophone. Néanmoins, il existe
également des sociétés qui exercent uniquement sur le
territoire national.
L'activité de courtage est dominée par les
grands courtiers occidentaux, notamment : Gras Savoye ,Ascoma et Marsch.
18 Fanaf , Enjeux futurs du marché de
l'assurance dans la zone FANAF, Mamadou G K KONE,p 4
19 Fanaf, forum annuel des marchés fanaf 2015
2ème édition, Résumé du rapport annuel
des marchés 2014
IIA - 22ème Promotion DESS-A
Mémoire de fin de formation Novembre 2016
IIA - 22ème Promotion DESS-A
Mémoire de fin de formation Novembre 2016
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développement de l'industrie de l'assurance en zone CIMA : cas de la
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Igor MBA ONDO
L'assurance non vie est dominante par rapport à
l'assurance vie. En assurance non vie, l'automobile et l'assurance maladie
constituent les principaux moteurs de croissance en zone CIMA. En assurance
vie, les produits de type « Epargne » et « Capitalisation »
représentent les grandes sources d'émergence dans cette
spécialisation sur le marché CIMA.
2) Causes de la situation actuelle
La faiblesse des revenus moyens des individus freine le
développement de l'assurance. Avant de payer des cotisations
d'assurance, il faut pouvoir manger, se loger, payer la scolarité des
enfants, etc. Pour les personnes démunies, l'assurance concerne la
catégorie des dépenses secondaires, réservées aux
privilégiés et personnes en capacité d'y souscrire.
La matière assurable provient majoritairement des
entreprises du secteur formel, souvent à capitaux étrangers qui
appliquent des méthodes de gestion valables ailleurs, notamment les
pratiques de délocalisation. Les entreprises publiques sont aussi le
plus souvent assurées, car, en cas de sinistre, elles n'ont pas toujours
l'assurance d'obtenir à temps de l'État, la dotation
budgétaire nécessaire aux reconstructions et réparations
exigées.
Un nombre important de sociétés d'assurance se
partage des marchés exigus caractérisés par la faiblesse
du chiffre d'affaire. La grande majorité des sociétés
veulent générer le profit sur les mêmes créneaux et
sur les assurances obligatoires, notamment l'automobile. A cela s'ajoute la
pratique de la sous-tarification, la concurrence déloyale du fait de
l'exercice de la profession par des acteurs, sans autorisation ou sans
agrément, qui nuisent à la bonne vitalité des
sociétés d'assurances. Une réflexion doit être tenue
concernant l'assainissement du marché, notamment, en ce qui concerne la
politique d'octroi et de contrôle des agréments.
Une autre cause de la faiblesse de l'assurance provient des
fraudes trop fréquentes liées aux assurances obligatoires. Par
exemple, dans le cas de l'assurance automobile, de nombreux automobilistes
circulent sans assurance ou munis d'une attestation d'assurance frauduleuse,
vendue par des salariés de sociétés d'assurances ou
d'intermédiaires malhonnêtes.
Un handicap supplémentaire au développement de
l'assurance réside dans le coût élevé des taxes sur
les cotisations d'assurance, auxquelles s'ajoutent des frais de contrôle
particulièrement pénalisants pour le rendement des assurances
vie. Ces prélèvements étatiques sont évidemment
à la charge des assurés et contribuent à alourdir le
coût des garanties vendues par les assureurs.
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développement de l'industrie de l'assurance en zone CIMA : cas de la
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Igor MBA ONDO
Les produits d'assurance semblent encore rigides et non
adaptés aux réalités africaines, alors que les populations
locales qui recherchent davantage de simplicité et de
flexibilité. L'informel qui engrange pourtant d'énormes capitaux
n'est pas encore suffisamment pris en compte dans les méthodes
d'assurabilité. En effet, de nombreux prospects, pourtant liquides avec
des besoins réels, restent exclus du marketing des assurances en raison
du faible niveau de bancarisation de nombreux pays. De même, les canaux
de distributions ne prennent pas suffisamment en compte les
spécificités de la vente des produits de masse. La forte
présence des tontines et leur importance constituent un handicap majeur
pour les sociétés d'assurances.
L'offre de service et de prestation par les nouvelles
technologies est rare et peu efficiente, bien qu'il existe une classe moyenne
naissante, disponible et coutumière des NTIC. C'est ainsi que le pouvoir
de la téléphonie n'est pas suffisamment exploité,
même s'il très répandu dans toute l'Afrique.
L'usage des langues vernaculaires chez les populations
rurales, n'a pas encore été bien exploré dans la politique
de vente des produits d'assurance. Une autorisation du législateur
pourrait davantage motiver les rares compagnies d'assurances qui aspirent
à intégrer ces langues dans le marketing, la conception et la
rédaction du contrat d'assurance.
Beaucoup de sociétés n'ont pas atteint le seuil
de rentabilité optimal, c'est-à-dire le chiffre d'affaire et le
résultat net, à partir desquels l'activité de l'entreprise
et le profit tendent à être maximal. Il est donc difficile pour
ces sociétés de faire face à leurs engagements, notamment
les frais généraux et les sinistres. Dans le même temps, il
faut également investir dans la formation, l'innovation, l'étude
de marché, la qualité du service.
Le paiement de sinistres et la célérité
de la prestation constituent des gages de confiance et de professionnalisme
auxquels les compagnies d'assurance ne peuvent se dérober, au risque de
ternir leur réputation, leur image et celle de leur profession.
Cependant, on note parfois le retard, voire le refus volontaire des compagnies
d'assurance, par négligence ou en raison de difficultés de
trésorerie, de payer des sinistres, une fois l'étude du dossier
réalisée et son montant définitif fixé. Cela nuit
à la confiance accordée aux assureurs.
En outre une attention doit être portée sur la
gouvernance d'entreprises qui se décrit comme l'ensemble des processus,
lois et institutions influant la manière dont l'entreprise est
dirigée, administrée et contrôlée. Il s'agit
d'éviter la concentration excessive des pouvoirs en matière de
contrôle et de prise de décision sur un seul organe ou une seule
personne, de disposer d'un actionnariat technique de référence.
De plus, les Conseils d'administrations,
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développement de l'industrie de l'assurance en zone CIMA : cas de la
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les directions générales et les organes de
contrôles internes et externes doivent être amenés à
travailler en toute transparence et indépendance. Ils doivent maitriser
les changements techniques et les normes prudentielles relatifs à
l'activité et la bonne marche de l'entreprise.
3) Facteurs de développement
En dépit de la situation actuelle marquée par
une faiblesse de l'industrie de l'assurance en zone CIMA, comparativement
à d'autres régions d'Afrique, le fait de disposer d'un
marché organisé bien que perfectible et d'un nombre faible de
consommateurs des produits d'assurance, peut révéler aussi une
grosse marge de progression et de croissance de ce marché.
Du fait des nombreux besoins et changements structurels
auxquels les pays membres seront confrontés pour accélérer
leur développement, notamment la réalisation d'infrastructures,
les besoins énergétiques, la transformation des matières
premières, vont nécessiter des investissements importants et leur
sécurité. Plus une société se développe,
plus ses citoyens redoutent d'être exposés aux risques que
génère ce développement. De même, plus un individu
acquiert un patrimoine important, plus il sera disposé à
considérer la sauvegarde et la pérennité de celui-ci. De
ce fait, la demande d'assurance en quantité et en qualité va
s'accroître, avec la classe moyenne et les investissements importants
dont les pays vont bénéficier.
L'avènement de la micro-assurance20 et son
arrimage à l'assurance classique constitue un vecteur de croissance de
l'assurance en zone CIMA. Les besoins alimentaires étant croissants, la
volatilité des prix des matières premières agricoles
(blé, farine, cacao,...) et l'exode rural sont des facteurs qui vont
générer une demande de plus en plus forte pour les assurances
agricoles, et les micro-assurances. L'assurance indicielle bien que
coûteuse et difficile à réaliser, répond à
cette problématique ainsi qu'à celle liée aux
problèmes environnementaux (sécheresse, pluviométrie).
L'essor de l'assurance vie avec l'allongement de la durée de vie et la
nécessité de disposer d'un niveau de vie décent pendant la
retraite, vont contribuer aussi au développement de l'assurance vie.
Le renforcement de la surface financière des
sociétés d'assurances et l'augmentation des fonds propres
permettront aux assureurs de disposer de moyens financiers et matériels
supplémentaires, susceptibles de renforcer leurs capacités
opérationnelles, par l'accroissement de la production, la qualification
du personnel, l'acquisition de solutions
20 La micro-assurance désigne l'assurance
à faible coût pour les populations démunies et rurales.
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développement de l'industrie de l'assurance en zone CIMA : cas de la
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informatiques innovantes, l'amélioration de la
qualité du service et des réseaux de distribution, la mise en
place d'une politique de communication et d'information pertinente.
Le développement des stratégies novatrices
permettant d'atteindre le secteur informel, le monde rural, les
PME21, les professions libérales aura pour conséquence
de dynamiser le secteur des assurances à travers de nouvelles niches de
croissance. A cet effet, la contribution des actuaires, statisticiens,
informaticiens, commerciaux pour concevoir et gérer des produits avec
des cotisations flexibles, qui intègrent au mieux les attentes et
besoins des clients, et qui sont adaptées au contexte
socio-économique et aux contraintes de l'entreprise s'avérera
nécessaire.
La maîtrise des risques industriels et de pointe aura
également des effets positifs sur l'émergence de l'industrie des
assurances. Les risques managers et les ingénieurs seront des
conseillers avertis dans la politique de gestion de risque à travers la
protection et la prévention.
L'industrie des assurances se portera davantage mieux que
l'éthique et la morale seront appropriées par les
opérateurs du secteur. La morale est l'ensemble des normes propres
à un groupe social ou à un peuple à un moment
précis de son histoire. L'éthique réfléchit sur la
personne humaine et sur son interaction avec la nature et les autres hommes,
avec la liberté, la responsabilité et avec la justice. En effet,
l'assureur doit inspirer et mériter la confiance. Les actes qu'il pose
ont des répercussions, sur son image, sa réputation, sur
l'assuré, le(s) bénéficiaire(s) des assurances, la
communauté d'épargnants, les employés, etc... Le respect
des engagements pris, la gestion confidentielle des renseignements personnels,
la licéité des actes posés, l'honorabilité des
acteurs, la bonne gestion des actifs, une correcte information auprès
des assurables, un traitement courtois des assurés et des
bénéficiaires, l'exactitude des comptes financiers seront les
corollaires d'une quête d'éthique et de morale
irréprochable.
Après l'origine et le développement de
l'assurance, intéressons-nous maintenant à une étude et
une analyse du marché de la CIMA dans la section suivante.
21 Petites et Moyennes Entreprises
« L'apport d'un réassureur dans le
développement de l'industrie de l'assurance en zone CIMA : cas de la
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Igor MBA ONDO
Section 2 : Statistiques de l'assurance en zone
CIMA
Comme nous l'avons vu, l'assurance en zone CIMA a connu une
mutation profonde. En effet, sa situation a évolué et
présente des caractéristiques que nous apprécierons
davantage en nous intéressant à :
- A la présentation du marché de l'assurance en
zone CIMA ;
- Aux principaux marchés de l'assurance en zone CIMA ;
- Aux principales sociétés d'assurance en zone
CIMA.
I. Présentation du marché de l'assurance
Plusieurs champs d'investigations nourrissent notre
réflexion, notamment travers de comparaisons, des données
quantitatives et qualitatives et des graphiques.
Graphique 1 - Répartition des primes
d'assurance Graphique 2 - Répartition des primes
d'assurance
en Afrique en 2014
dans le monde en 2014
Source : Spécial Chiffres FANAF 2014
3%
97%
Afrique
1%
Océanie
2%
Asie
28%
Amérique
33%
1
Amérique
· Europe Asie
· Afrique
· Océanie
Source :
www.fanaf.org "
Le marché de l'assurance est concentré en
Europe, en Amérique et en Asie. En 2014, les primes d'assurance en
Afrique ne représentent que 1%de la part mondiale (cf. Graph 1). La zone
FANAF23 ne représente que 3 % des primes d'assurances en
Afrique (cf. Graph 2).
Graphique 3 - Répartition du chiffre d'affaires
de Graphique 4 - Répartition du chiffre d'affaires
de la FANAF en 2014
la CIMA en 2014
|
|
· COTE-D'IVOIRE
· CAM EROUN
· GABON
· SEN EGAL
· CONGO BURKINA-FASO
· TOGO
· BENIN
· MALI
· NIGER
· TCHAD
· CENTRAFIQUE
|
Chiffres d'affaires (CA;
a FANAF/CI MA FANAF/ HORS-CIMA
|
|
|
1111111`,
eb
11% 17%
|
|
|
Source : Spécial FANAF 2014
Source : Spécial FANAF 2014
22 Spécial Chiffres FANAF 2014
23 La FANAF étudiée
comprend les pays membres de la CIMA avec le Rwanda, le Burundi et la
Guinée Conakry.
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développement de l'industrie de l'assurance en zone CIMA : cas de la
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Igor MBA ONDO
Sur l'échantillon FANAF étudié, 89 % de
la production d'assurance est originaire des pays membres de la CIMA (cf. Graph
4). La zone FANAF est donc représentative du marché CIMA. Les 4
pays de la CIMA les plus productifs, selon le chiffre d'affaires sont la
Côte-d'Ivoire (27%), le Cameroun (17%), le Gabon (13%) et le
Sénégal (11%). Ils représentent plus de 65 % du chiffre
total de l'assurance en 2014 (cf. Graph 4).
900 000
700 000
u
LL
a' 500 000
v
o
300 000
100 000
|
Graphique 6 - Evolution des primes de la
|
18%
16% 0,2.6% 14%
12%o
10%
6%
4%
2007
|
Graphique 5 - Taux de croissance de prime de
|
FANAF 2006-2014
|
la FANAF 2006-2014
|
· · · · ·
Primes vie
· ·M · · Primes non
vie.; ·. ·
.4. ·.#'
· · 7~''
· · · ·*"
. ·
n
...f · ·....0 · · ·. ·.0 · · ·...! · ·.1
2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014
|
8% ·
a 17%
. · · · · · · ·
Primes vie
· · · 4
· · ·Primes non vie
*et 14%
12% . ·.0 13%
: ·
....51% 10%
9%'-
· · 0 1 · ·
-- .- ·. ·
8% ·` ·7
9%
· · ·
· ·
· · 7% .
· il' 5% ·6%
2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014
|
|
Source Spécial Chiffre FANAF 2014 Source Spécial
Chiffre FANAF 2014
Les primes d'assurances de la FANAF sont en croissance
continue. Les primes d'assurance non vie sont bien plus importantes que celles
de l'assurance vie. De 2006 à 2014, les primes d'assurance vie passent
de 100 000 à 300 000 millions de F CFA tandis que celles de la non vie
passent de 400 000 à 800 000 millions de F CFA (cf. Graph 6). Par
ailleurs, le niveau de croissance est plus soutenu en assurance vie avec des
taux de croissance annuel au-dessus de 7 %, avec un pic de 17 % en 2010.
L'assurance non vie cornait une croissance annuelle supérieure à
5% avec un pic de 13 % en 2013(cf. Graph 5).Ce constat traduit la demande
croissante de l'assurance, la prépondérance de l'assurance non
vie et le dynamisme de l'assurance vie.
Graphique 8 - Taux de croissance de la zone FANAF
2006-2014
|
Graphique 7 - Evolution des primes, sinistres
+ chargements de la zone FANAF 2006-2014
|
|
18%
|
|
13%
|
MI
|
8%
|
|
|
n 1
|
3%
|
|
2%
|
2007
|
: · ·
· · ' ·
: ·
·
.
· ,
. · .
·
.â
..r'
· · · ·
·
·
2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014
· · · · · Primes
Totales * · · · · · Sinitres +
Chargements
. · p.....
·
Millions de F CFA
1 100 1 000 900 800 700 600 500 400
|
000 000 000 000 000 000 000 000
|
· ·
· ·
n '
|
·
·
.'
|
· · Primes Totales
· · Sinitres + Chargements
· ~
'.s ·
.w'
.v · · ·
.
· ...
· + ·
· · · · ·e ·
· ·
|
m
|
r
|
|
2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013
2014
Source Spécial Chiffre FANAF 2014
Source Spécial Chiffre FANAF 2014
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développement de l'industrie de l'assurance en zone CIMA : cas de la
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Igor MBA ONDO
Les sociétés d'assurances collectent des primes
en constante augmentation de 2006 à 2014, passant de 500 000 millions de
F CFA à plus de 1 000 000 millions F CFA (cf. Graph 8). Cette
évolution révèle la consommation grandissante des
solutions d'assurance dans la zone FANAF en étude, elle-même
représentative de la zone CIMA. Les sinistres et les
chargements24 croissent aussi de 2006 à 2014, passant de 450
000 à 850 000 millions de F CFA (cf. Graph 8). Pendant que les revenus
des compagnies d'assurance augmentent, les dépenses
s'élèvent aussi.
L'objectif pour l'assureur est de maximiser les primes
(actifs) et de minimiser les sinistres et les chargements (passifs). Or les
engagements de l'assureur, à travers les sinistres et les chargements,
sont difficiles à maîtriser et à prévoir. Les
années 2009, 2013 et 2014 sont marquées par des taux de
croissance des sinistres et des chargements nettement supérieurs
à ceux des primes, au-dessus de 13 % (cf. Graph 7).La volatilité
des sinistres et la maîtrise des coûts (commissions, frais
généraux) sont des difficultés auxquelles les assureurs
sont confrontées, pouvant ainsi fragiliser leurs profits.
Un des aspects importants pour l'assureur est le niveau de
fonds propres. Ceux-ci sont les capitaux dont dispose l'entreprise. Ils sont
aussi augmentés par les actionnaires ou acquis par l'activité
économique. Ils sont composés du capital social, des reports de
bénéfices et des réserves. Les fonds propres
répondent à une exigence prudentielle de sécurité,
tandis que le chiffre d'affaire traduit l'intensité de la demande et la
force de vente. Le montant des fonds propres a donc une incidence sur la
production et le fonctionnement de l'assureur. Ce dernier se doit d'estimer le
minimum requis à disposer pour prétendre obtenir un niveau de
production suffisant pour assurer son profit. Un regard sur les fonds propres
est posé par la suite.
Graphique 9 - Chiffres d'affaires vie moven en
fonction des fonds propres moven (en milliers de F CFA)
3
|
500
|
000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
C COTE-D'IVOIRE
|
3
|
000
|
000
|
|
|
|
|
2
|
500
|
000
|
|
|
|
|
c 2
|
000
|
000
|
|
C SENEGAL
|
|
|
d
|
|
|
|
|
|
|
0
|
|
|
|
CONGO
|
|
|
le 1
u
1
|
500
000
|
000
000
|
· 1,IIN
|
`,,, NIGER
MALI fir
L BURKINA-FASO
|
TOGO
|
|
|
500
|
000
|
|
|
|
|
|
1 000 000 2 000 000 3 000 000 4 000 000 5 000 000 6 000 000 7
000 000 8 000 000 9 000 000 10 000 000 11 000 000
FP Moyen
Source : Annuaire des Sociétés Membres de la FANAF
2016
24 Les chargements sont constitués des
commissions versées aux apporteurs d'affaires et les frais
généraux
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Igor MBA ONDO
Graphique 10 - Chiffres d'affaires non vie moven en
fonction des fonds propres moven
|
19 000 000 17 000 000 15 000 000 13 000 000 11 000 000
c
9 000 000
T
0
7 000 000
TCHAD
5 000 000
v TOGO NIGER
3 000 000 MALI
1 000 000 RCA
|
(en milliers de F CFA)
|
|
GABON
COTE-D'IVOIRE CAMEROUN
|
|
1 000 000 1 500 000 2 000 000 2 500 000 3 000 000 3 500 000 4
000 000 4 500 000 5 000 000 5 500 000 6 000 000
FP Moven
Source : Annuaire des Sociétés Membres de la
FANAF 2016
D'une manière générale, on observe que
le niveau des fonds propres (FP) moyen augmente avec le chiffre d'affaire moyen
(CA) aussi bien pour l'assurance vie que l'assurance non vie. La valeur des
fonds propres est beaucoup plus importante pour les sociétés vie,
alors que le chiffre d'affaire est plus important en non vie (cf. Graph 10).
Pour le cas de la vie, la moyenne des fonds propres est supérieure
à celle du chiffre d'affaire tandis qu'en non vie c'est le contraire
(cf. Graph 9). Le Tchad et le Congo se distinguent du fait de la faiblesse des
fonds propres moyens comparativement au chiffre d'affaire moyen. (cf. Graph
10)
Ainsi pour l'assurance vie, le rendement et la
rémunération des fonds propres semblent se poser. En effet, on
constate des niveaux de fonds propres largement excédentaire par rapport
au niveau de chiffres d'affaires pour les sociétés vie. La
faiblesse des marchés financiers, le manque d'opportunités
dynamiques de placement -- sachant que l'assurance vie est
caractérisée par des placements sur le long terme -- pourrait
expliquer ce constat. Une solution consisterait à travailler à
l'élargissement des possibilités de placements, notamment la
possibilité de placement dans des marchés financiers plus
dynamiques en dehors de la CIMA, sous condition d'un niveau de fonds propres et
de chiffres d'affaire minimum et limités à un seuil maximal.
Dans le cas de l'assurance non vie, la capitalisation des
sociétés et leur sécurité financière, de
même que la politique d'affectation de bénéfices, semblent
aussi se poser. Le dispositif prudentiel en vigueur dans les pays de la CIMA
repose sur trois aspects : la provision technique suffisante, la couverture des
engagements réglementés et la marge de solvabilité. La
CIMA pourrait s'employer à convenir d'une méthode et d'un statut
réglementaire, imposant aux compagnies de suivre et de justifier la
suffisance de leur niveau de fonds propres, propice à leurs
activités, à leurs prévisions de chiffres d'affaires et
à leur exigence de profitabilité.
100
LL 80
u u-
-611 v 60 (13
40
2 20
o
« L'apport d'un réassureur dans le
développement de l'industrie de l'assurance en zone CIMA : cas de la
SCG-Ré » page 34
Igor MBA ONDO
II. Principaux marchés d'assurance
Après avoir présenté le marché
d'assurance en zone CIMA, selon le niveau de production, d'engagement et de
fonds propres, il s'agit maintenant d'apprécier les marchés
leaders de la CIMA de manière globale.
Le trio de tête du marché CIMA est la
Côte-d'Ivoire, le Cameroun et le Gabon. Comme l'illustre le tableau
ci-dessous, bien que disposant de moins de 40 % des sociétés
d'assurance de l'ensemble de la sous-région, ces Etats possèdent
plus de la moitié du chiffre d'affaire qui avoisine 60 % du Chiffre
d'Affaire de l'ensemble du marché (cf. Tab 5).
Tableau 5 - Chiffres d'affaires et nombre de
sociétés d'assurance en 2014 en zone CIMA
MARCHE
|
CA (milliers de F CFA)
|
|
% CA
|
Nombre de sociétés
|
|
% Nombre
|
CIV+CMR+ GAB
|
534 000 564
|
|
57,84%
|
61
|
|
37,20%
|
AUTRES MARCHES CIMA
|
389 222 711
|
|
42,16%
|
103
|
Q
|
62,80%
|
TOTAL
|
923 223 275
|
P
|
100,00%
|
164
|
|
100,00%
|
|
Source Spécial Chiffre FANAF 2014
Ce constat dénote de la concentration du marché
CIMA dans certains pays. Il pose donc la problématique de la
présence et du nombre de sociétés d'assurance rentables et
solides, capables d'assurer un service de qualité et un respect des
engagements pris.
Graphique 11 - Chiffres d'affaires vie par pays
en milliards de F CFA en 2014 en zone CIMA
120 111
|
Tableau 6 -- Pourcentage du chiffre d'affaires et
du nombre de sociétés vie en 2014 en zone CIMA
|
|
44
18 18
12
8
5 5
MARCHE
% CA
|
% Nombre
|
CIV+CMR+ SEN+ TOG
|
75,00%
|
56,90%
|
AUTRES MARCHES CIMA
|
25,00%
|
43,10%
|
TOTAL
|
100,00%
|
100,00%
|
|
Source Spécial Chiffre FANAF 2014
Graphique 12 - Chiffres d'affaires non vie par pays
Tableau 7 - Pourcentage chiffre d'affaires et du
en milliards de F CFA en 2014 en zone CIMA nombre de
sociétés non vie en 2014
75
69
140
140
33
21
1111121
Milliards de F CFA
40
60
20
o
i
103
i
I
29
26 25
160
117
120
100
80
IIA - 22ème Promotion DESS-A
Mémoire de fin de formation Novembre 2016
MARCHE
|
% CA
|
% Nombre
|
CIV+CMR+ GAB+SEN
|
66,50%
|
55,34%
|
AUTRES MARCHES CIMA
|
33,50%
|
44,66%
|
TOTAL
|
100,00%
|
100,00%
|
|
Source Spécial Chiffre FANAF 2014
IIA - 22ème Promotion DESS-A
Mémoire de fin de formation Novembre 2016
« L'apport d'un réassureur dans le
développement de l'industrie de l'assurance en zone CIMA : cas de la
SCG-Ré » page 35
Igor MBA ONDO
Pour ce qui est de l'assurance vie, la Côte d'Ivoire
est leader avec 111 milliards de chiffre d'affaire, bien avancée par
rapport aux autres pays membres. Les 4 pays, à savoir la Côte
d'Ivoire, le Cameroun, le Sénégal et le Togo, représentent
cumulativement 75 % du chiffre d'affaire total du marché CIMA et 57 % du
nombre total de sociétés d'assurance en vie en zone CIMA. Ces
Etats sont les plus dynamiques en matière d'assurance vie. 43 % desdites
sociétés se partagent seulement 25 % du chiffre total, ce qui met
en évidence le problème de rentabilité et de dynamisme des
sociétés d'assurance vie (cf. Graph 11 et Tab 6).
Quant à l'assurance non vie, la Côte-d'Ivoire
occupe le premier rang avec 140 milliards de chiffres d'affaire. Les quatre
locomotives en zone CIMA : la Côte d'Ivoire, le Cameroun, le Gabon et le
Sénégal. Elles représentent cumulativement 67 % du chiffre
d'affaire et détiennent 45 % du nombre total de sociétés
d'assurance spécialisées en non vie. Le constat est moins
saisissant en non vie, bien qu'ayant un marché
hétérogène et concentré (cf. Graph 12 et Tab 7).
III. Principales compagnies d'assurance
Après la présentation des principaux
marchés de l'assurance en zone CIMA, il nous paraît opportun de
revisiter les principales sociétés d'assurance. L'on
dénombre quelques groupes dont les principaux sont : ALLIANZ, AXA,
SAHAM, NSIA, SUNU.
Figure 3 - Principaux groupes d'assurance
présents en zone CIMA en 2014
f SIEGE SOCIAL HORS DE LA CIMA I
SIEGE SOCIAL DANS LA CIMA I
AXA
ALLIANZ J
[SAHAM ASSURANCE J
NSIA ASSURANCE J
Certains d'entre eux ont leur siège social en zone
Cima, il s'agit de la NSIA et SUNU assurance. AXA Assurance, ALLIANZ et SAHAM
Assurance ont leur siège social hors de la CIMA (cf. Fig. 3). Tous ces
groupes ont des filiales en assurance vie comme en assurance non-vie, à
l'exception d'AXA qui ne possédait pas de filiales en vie en 2014.
Le groupe NISA est le plus important avec un total de 16
filiales en zone CIMA. Toutes les filiales assurance vie desdits groupes
réunis représentent 40 % de l'ensemble des sociétés
du marché CIMA. Les filiales non vie représentent 36 % de
l'ensemble des sociétés non vie et, l'ensemble constitue 37 % de
l'ensemble des sociétés d'assurances en zone CIMA (cf. Tab 8).
« L'apport d'un réassureur dans le
développement de l'industrie de l'assurance en zone CIMA : cas de la
SCG-Ré » page 36
Igor MBA ONDO
Tableau 8 - Nombre de filiales de groupes en zone
CIMA en 2014
GROUPE
|
SOCIETES VIE
|
SOCIETES NON-VIE
|
TOTAL
|
%TOTAL
|
ALLIANZ
|
4
|
9
|
13
|
21,67%
|
AXA
|
0
|
4 4
|
4
|
6,67%
|
NSIA
|
8
|
8
|
16
|
26,67%
|
SAHAM
|
E> 4
|
8
|
12
|
20,00%
|
SUNU
|
, 7
|
1 8
|
15
|
25,00%
|
TOTAL GROUPE
|
23
|
37
|
60
|
100,00%
|
% GROUPE SUR MARCHE
|
39,66%
|
35,92%
|
37,27%
|
|
|
Source Spécial Chiffre FANAF 2014
Ces filiales sont implantées en zone CIMA. En
assurance vie, le Cameroun et la Côte-d'Ivoire possèdent quatre
filiales, équivalent respectivement à 36 % et 50 % de l'ensemble
du nombre total de chaque pays. En assurance non vie, la Côte-d'Ivoire,
le Cameroun et le Sénégal comptent cinq filiales chacun,
respectivement 29 %, 31% et 28 % du total de chaque pays (cf. Tab 9 et Tab
10).
L'importance des groupes d'assurance, en termes de nombre,
est beaucoup plus forte en assurance vie, qui est caractérisée
par un taux de croissance plus élevé qu'en assurance non vie. On
peut noter également que ces groupes s'installent
préférentiellement dans les pays à forte demande
d'assurance (Côte-d'Ivoire, Cameroun et Sénégal en vie et
en non vie). En 2014, bien que l'assurance non vie au Gabon25 est
importante, seules trois filiales y sont représentées.
Tableau 9 - Répartition des filiales vie de
groupes d'assurances en 2014 en zone CIMA
PAYS
|
BENIN
|
BURKINA-FASO CAMEROUN
|
CONGO
|
CÔTE-D'IVOIRE
|
GABON
|
MAll
|
NIGER
|
SENEGAL
|
TOGO
|
TOTAL
|
|
NSIA VIE
|
NSIA VIE
|
NSIA VIE
|
NSIA VIE
|
NSIA VIE
|
NSIA VIE
|
|
NSIA VIE
|
NSIA VIE
|
8
|
GROUPES
|
SUNU VIE
|
SUNU VIE
|
|
SUNU VIE
|
SUNU VIE
|
|
SUNU VIE
|
SUNU VIE
|
SUNU VIE
|
7
|
VIE
|
SAHAMVIE
|
SAHAM VIE
|
|
SAHAM VIE
|
|
|
|
|
|
3
|
|
|
AWANZ VIE AWANZ VIE
|
|
AWANZ VIE
|
|
|
|
AWANZ VIE
|
|
4
|
NOMBRE
|
3
|
1 4
|
1
|
4
|
2
|
1
|
1
|
3
|
2
|
22
|
%GROUPE
|
5O, 'o
|
14,29% 5(03%
|
50,W%
|
3036%
|
Q66,67%
|
33,33%
|
50,00%
|
33,33%
|
4000%
|
3793%
|
|
Source Spécial Chiffre FANAF 2014
Tableau 10 - Répartition des filiales non-vie
de groupes d'assurances en 2014 en zone CIMA
PAYS
|
BENIN
|
BURIONA-FASO CAMEROUN
|
RCA
|
CONGO
|
CÔTE-D'IVOIRE
|
GABON
|
MALI
|
NIGER
|
SENEGAL
|
TOGO
|
TOTAL
|
|
NSIA
|
NSIA
|
|
NSIA
|
NSIA
|
NSIA
|
NSIA
|
|
NSIA
|
NSIA
|
8
|
GROUPE
|
|
SUNU
|
SUNU
|
|
|
SUNU
|
|
SUNU
|
SUNU
|
SUNU
|
SUNU
|
6
|
NON VIE
|
|
SAHAM
|
SAHAM
|
|
|
SAHAM
|
SAHAM
|
SAHAM
|
SAHAM
|
SAHAM
|
SAHAM
|
8
|
|
AWANZ
|
ALUANZ
|
ALUANZ
|
ALUANZ
|
AWANZ
|
ALUANZ
|
|
ALUANZ
|
|
AWANZ
|
AWANZ
|
9
|
|
|
|
AXA
|
|
|
AXA
|
AXA
|
|
|
AXA
|
|
4
|
NOMBRE
|
2
|
3
|
5
|
1
|
2
|
5
|
3
|
4
|
2
|
5
|
4
|
35
|
%GROUPE
|
25,00%
|
37,50%
|
31,25%
|
Q50,00%
|
40,00%
|
29,41%
|
50,00%
|
50,00%
|
33,33%
|
27,78%
|
û 57,14%
|
33,98%
|
|
Source Spécial Chiffre FANAF 2014
IIA - 22ème Promotion DESS-A
Mémoire de fin de formation Novembre 2016
25 Le marché gabonais d'assurance enregistre la
venue des filiales SUNU et SAHAM VIE en 2016.
IIA - 22ème Promotion DESS-A
Mémoire de fin de formation Novembre 2016
« L'apport d'un réassureur dans le
développement de l'industrie de l'assurance en zone CIMA : cas de la
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Igor MBA ONDO
Les groupes présents dans la zone CIMA offrent des
solutions d'assurance aux personnes physiques et aux personnes morales
(entreprises, associations). Ainsi, une appréciation sur leur chiffre
d'affaires et leur résultat technique est faite par la suite.
Tableau 11 - Primes émises et
résultats techniques des cinq groupes en zone CIMA (millions
F CFA)
GROUPE
|
PRIMES EMISES 2014
|
PRIMES EMISES 2013
|
RESULTATTECHNIQUE 2014
|
RESULTATTECHNIQUE 2013
|
NSIA
|
t
|
125275
|
t
|
112171
|
|
6263
|
|
4874
|
SUNU
|
E>
|
98 061
|
i
|
88 086
|
|
7 216
|
Q
|
7 998
|
ALLIANZ
|
|
97 612
|
E
|
90 372
|
i
|
11 155
|
|
6 825
|
SAHAM
|
.3i
|
108 984
|
c3
|
107 739
|
IL>
|
6 595
|
Q
|
7 205
|
AXA
|
'.
|
52 900
|
|
49 040
|
'5
|
4 790
|
'5
|
2 320
|
TOTAL5GROUPES
|
Q
|
482832
|
NU,
|
447408
|
Q
|
36019
|
'5
|
29222
|
TOTAL FANAF
|
Q
|
906 160
|
N5
|
856 128
|
'5
|
46 722
|
Q
|
54 671
|
% 5 GROUPES
|
Q
|
53,28%
|
|
52,26%
|
Q
|
77,09%
|
'5
|
53,45%
|
|
Source Spécial Chiffre FANAF 2014
En 2014 et 2013, NSIA est leader en termes de production et
il est suivi par SAHAM. En termes de résultat, on note un changement
d'une année à une autre ; en 2013, SUNU et SAHAM constituent le
duo de tête parmi les cinq groupes. En 2014, ALLIANZ a connu une forte
hausse au point d'être la plus compétitive en termes de
résultat technique, suivi de SUNU (cf. Tab 11).
Ce constat montre à l'évidence qu'il n'y'a pas
une corrélation directe entre le chiffre d'affaire (prime émise)
et le résultat technique.
Nous pouvons également relever une hausse du chiffre
d'affaire et des résultats techniques entre 2013 et 2014 respectivement
de 8 % et 23 % pour ces groupes d'assurances. Durant la même
période, la FANAF enregistre une hausse du chiffre d'affaire de 6 % mais
également une baisse du résultat technique de 14 %. En 2013 les
filiales des cinq groupes qui représentent 37 % de l'ensemble des
sociétés d'assurance ont réalisé 53 % du
résultat technique total et 52 % du chiffre d'affaire total. En 2014,
ces mêmes filiales ont obtenu 77 % du résultat technique total et
53 % du chiffre d'affaire total (cf. Tab 11).
Ces données mettent en évidence
l'hégémonie de ces groupes d'assurance en zone CIMA, en raison de
l'importance de leur activité et la maîtrise technique plus
efficiente, comparativement aux autres compagnies d'assurance. La constitution
en groupes d'assurance solides, financièrement et techniquement,
renforce la productivité et l'équilibre technique des compagnies
d'assurances, éléments indispensables et déterminants pour
la croissance d'une entreprise, l'accroissement de la demande d'assurance et la
bonne marche de l'industrie de l'assurance.
IIA - 22ème Promotion DESS-A
Mémoire de fin de formation Novembre 2016
« L'apport d'un réassureur dans le
développement de l'industrie de l'assurance en zone CIMA : cas de la
SCG-Ré » page 38
Igor MBA ONDO
Après avoir vu les caractéristiques et les
acteurs de l'assurance en zone CIMA, son évolution et
développement, nous nous inclinons maintenant à savoir quelle est
la place de la réassurance dans cette zone économique.
« L'apport d'un réassureur dans le
développement de l'industrie de l'assurance en zone CIMA : cas de la
SCG-Ré » page 39
Igor MBA ONDO
CHAPITRE II:LE MARCHE DE LA REASSURANCE EN I
ZONE CIMA
De par leur profession et leur service, les assureurs offrent
des garanties et gèrent des risques. Les assurés veulent se
prémunir contre les dangers et les vulnérabilités auxquels
ils sont confrontés. De même, les assureurs doivent aussi
maîtriser les risques encourus par leurs activités et faire face
aux effets et conséquences non désirés.
La réassurance est l'assurance des assureurs, et se
définit comme. « un contrat par lequel l'assureur
direct se décharge sur une autre personne, le réassureur, de tout
ou partie de ses risques qu'il a assumés ». 26 Elle
peut aussi être vue comme « un contrat spécialement
intervenu entre l'assureur et le réassureur afin de réaliser la
compensation des écarts qui peuvent frapper le premier, soit par
insuffisance du nombre de risques (ouverture d'une nouvelle branche, par
exemple), soit par dépassement anormal des sinistres
espérés » 27 .
La réassurance dispose de différentes
méthodes et techniques en vue de sécuriser l'assureur et de
rendre pérenne son activité. Le réassureur est l'assureur
des assureurs, en outre, il incarne l'expertise, la confiance et le
professionnalisme. L'assureur dispose donc, à travers le
réassureur, d'un partenaire pour la pérennité de son
activité. A cet effet, le chercheur, Mikaël HAGOPIAN (Centre des
Hautes Etudes d'Assurances) et l'agrégé Michel LAPARRA (Institut
des Actuaires français) affirment : «pour donner une
définition qui ne soit ni économique, ni technique, ni juridique,
mais seulement pratique, nous dirons que la réassurance est le moyen
grâce auquel l'assureur transfère au réassureur la plus
grande part des soucis légitimes que lui cause la technique de sa
profession »28.
Dans ce chapitre, nous nous intéressons au
marché de la réassurance en zone CIMA, en abordant dans une
première section, l'origine, le développement et les enjeux de la
réassurance africaine. Dans la seconde section, nous traiterons des
statistiques de la réassurance en zone CIMA.
26 Maurice Picard et André Besson, les
Assurances Terrestres en droit français, Revue internationale de
droit comparé, 1975.
27 Pierre Blanc, 1960 (cf. Cours réassurance
Losseni Sangaré, DESSA-A, 2016).
28 Mikaël HAGOPIAN et Michel LAPARRA,
Aspect théorique et pratique de la réassurance, l'argus
de l'assurance, 1991.
IIA - 22ème Promotion DESS-A
Mémoire de fin de formation Novembre 2016
IIA - 22ème Promotion DESS-A
Mémoire de fin de formation Novembre
2016
« L'apport d'un réassureur dans le
développement de l'industrie de l'assurance en zone CIMA : cas de la
SCG-Ré » page 40
Igor MBA ONDO
Section 1 : Origine, apport et défis de la
réassurance
I. Origine et motivations de la réassurance en zone
CIMA
Avant les indépendances des pays africains,
excepté l'Egypte, l'assurance en Afrique était le fait des
sociétés françaises et anglaises, qui toutes se
réassuraient hors du continent africain. Dès le lendemain des
indépendances, les nouveaux Etats africains ont tout de suite
cherché à contrôler ce secteur. Avec la création de
la CICA se posait alors la problématique de la réassurance au
lendemain des indépendances.
Le souci de la CICA était donc de limiter les sorties
de devises du continent africain, induites par le système de
réassurance ; devises qui, prenant le chemin des pays
développés, ne pouvaient pas participer au financement des
économies nationales. Le besoin de doter le marché africain d'une
société de réassurance continentale s'est accru dès
le début des années 70. Ainsi en 1974, l'Afrique avait
exporté plus de 200 Milliards de F CFA29 pour la
réassurance. Le projet s'annonçait d'autant plus difficile que
l'Afrique manquait cruellement de ressources humaines et matérielles, et
que les disparités politiques, économiques, culturelles et
linguistiques semblaient insurmontables.
Il faut souligner qu'il existait une méfiance quant
à la capacité des Africains à maîtriser
l'activité liée à la réassurance, et une
réticence des sociétés d'assurance et de
réassurance étrangères issues des pays économiques
matures du fait de la perte d'une part de marché. Cependant, ces
obstacles n'ont pas découragé les initiateurs du projet.
Le 24 février 1976 a été
créée à Yaoundé (Cameroun) la société
africaine de réassurance (AFRICA Re), avec un capital autorisé de
15 Millions USD sur recommandation de la Banque Africaine de
Développement (BAD), par les représentants
plénipotentiaires de 36 Etats membres de l'OUA, et ladite banque d'un
accord international. A ce jour, le réassureur AFRICA Re, dont le
siège social est à Lagos (Nigeria, hors-CIMA), compte 41 membres
et la BAD en est le principal actionnaire. Il opère dans 50 pays
africains et réassure plus de 1 000 compagnies d'assurance et de
réassurance. Il bénéficie également d'une cession
légale3° de 5% sur les traités de
réassurance conclus dans ses Etats membres. Il a pour objectif de
mobiliser les ressources financières, d'accroître les
capacités de réassurance du marché, de
29 Le soleil des Assurances.
3o La cession légale est une forme de réassurance
de type obligatoire qui s'impose à la compagnie d'assurance.
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Mémoire de fin de formation Novembre 2016
« L'apport d'un réassureur dans le
développement de l'industrie de l'assurance en zone CIMA : cas de la
SCG-Ré » page 41
Igor MBA ONDO
diminuer au maximum les sorties de devises en dehors du
continent et de soutenir le développement économique africain.
En 1981, la Compagnie Commune de Réassurance des Etats
Membres de la CICA (CICA-Ré) a été créée par
la CIMA et a commencé ses activités le 1 e janvier
1984. Son siège social est à Lomé (TOGO, pays membre de la
CIMA). Elle bénéficie d'une cession légale de 15 % sur les
traités des sociétés de droit national, et de 5 % au 1'
franc sur les souscriptions des sociétés de droit
étranger. De nombreuses compagnies de réassurances ont ensuite vu
le jour en Afrique, y compris en zone CIMA avec l'intérêt
croissant et la prospérité de l'activité de
réassurance.
II. Cadre réglementaire de la réassurance en
zone CIMA
L'objectif de la réglementation de l'assurance est de
protéger et sauvegarder les intérêts des assurés et
des bénéficiaires du contrat d'assurance, de contrôler la
conduite des acteurs du secteur, de s'assurer que les sociétés
d'assurance sont financièrement solides et d'établir un
système économique et financier sain. Dans le cadre de la
réassurance, il s'agit de protéger les compagnies d'assurance, de
contrôler l'implantation des réassureurs, de veiller à la
solidité et la solvabilité des sociétés de
réassurance et de promouvoir les bonnes pratiques de gestion.
En réalité, le législateur communautaire
a jugé nécessaire de régir le secteur en portant un regard
sur la réassurance et les sociétés de réassurance.
Il faut dire que le législateur CIMA a commencé à
s'intéresser de manière implicite à ce secteur, avec la
circulaire du 27 juillet 2012 portant sur l'obligation aux
sociétés d'assurance de transmettre un dossier annuel relatif au
programme de réassurance.
La véritable légifération n'interviendra
que par la mise en place, le 09 avril 2015, d'une réglementation qui va
s'imposer aux institutions de réassurance à travers le livre VIII
du code CIMA. Selon les dispositions des articles 804 et 810, le capital
minimum requis pour constituer une compagnie de réassurance est de dix
(10) milliards à compter de la publication de ladite
réglementation.
Il est clair, au regard de ces articles, que la CIMA cherche
à sécuriser les assurés dont les affaires sont couvertes
en majorité par les sociétés d'assurance et de
réassurance. Cela pourrait justifier l'augmentation du capital social
des compagnies d'assurance qui passe d'un (1) milliard à cinq (5)
milliards de FCFA en avril 2016.
« L'apport d'un réassureur dans le
développement de l'industrie de l'assurance en zone CIMA : cas de la
SCG-Ré » page 42
Igor MBA ONDO
En outre, le processus de réglementation vise
également à favoriser la rétention de primes aussi bien
sur le plan local que sous-régional. C'est ce qui résulte de
l'article 308 nouveau du Code CIMA selon lequel « toute cession en
réassurance, auprès d'une entreprise étrangère
portant sur plus de 50 % d'un risque... situé sur le territoire d'un
État membre ... est soumise à l'autorisation du Ministre en
charge des assurances ».En effet, selon cet article, 50 % au minimum
des primes des affaires souscrites dans la zone CIMA doivent être
conservées dans le marché.
Cette décision du législateur communautaire de
légiférer dans le domaine de la réassurance est louable.
Car, en théorie, la rétention de ces primes génère
des capitaux importants qui serviront à augmenter la surface
financière des sociétés d'assurance de la CIMA et à
financer l'économie des pays membres. Le code CIMA, à travers
l'article 335, exige que les actifs représentant les engagements de
l'assureur doivent être localisés sur le territoire du risque avec
possibilité de placer au plus 50 % dans d'autres pays de la CIMA.
En pratique, en plus de l'intervention des réassureurs
traditionnels, le marché enregistre également l'action des
captives de réassurance de certains grands groupes industriels,
bénéficiant souvent de pourcentages de cession très
important, parfois sans l'accord des autorités en charge du
contrôle de l'activité de l'assurance dans un pays.
De même, dans le cadre des programmes internationaux
d'assurance31 et des polices frontées, des groupes
internationaux ont élaboré et affiné des pratiques «
peu orthodoxes ».En effet, l'assurance d'une grande partie des
grands risques industriels et commerciaux est cédée totalement,
placée entièrement en dehors de la zone CIMA, privant les
marchés locaux d'une masse importante et conséquente de primes
d'assurance.
La raison de cette délocalisation d'une grande part de
leurs assurances réside dans le peu de confiance que les multinationales
éprouvent dans la solidité financière des acteurs locaux
et leur capacité à honorer rapidement leurs engagements en cas de
sinistres. Leurs risk managers préfèrent regrouper les garanties
qu'ils achètent auprès de la captive de leur groupe, ou d'un
petit nombre d'assureurs de premier plan, plutôt que de multiplier les
contrats locaux difficiles à suivre et à gérer.
La législateur CIMA devra donc réfléchir
sur les décisions et pratiques favorables à freiner la
frilosité des grands groupes industriels et des multinationales, de
faire bénéficier
31 La police Master est souscrite par la maison-mère
dans le pays où se situe son siège social (il existe des
exceptions) et des polices locales sont mises en place dans les pays où
la maison-mère a des filiales ou des succursales.
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Mémoire de fin de formation Novembre 2016
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développement de l'industrie de l'assurance en zone CIMA : cas de la
SCG-Ré » page 43
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des solutions d'assurance à des assureurs locaux
présents, quand bien même l'activité de ces groupes
génère des risques importants sur ce marché et
nécessite parfois des assurances obligatoires.
III. Rôle , apport et défis de la
réassurance
Après l'origine et le cadre réglementaire
relatif à l'activité de réassurance sur le marché
CIMA, nous mettrons en évidence maintenant les liens entre l'assurance
et la réassurance.
D Rôle et planification de la réassurance
a. Rôle de la
réassurance
L'activité de l'assureur, à travers sa
recherche permanente de rendement, ne doit pas toutefois accroître un
niveau de risque, au point de condamner son futur. Pour ce faire, l'assureur
cherche à réduire le risque de sa ruine qui est la
probabilité qu'il réalise au cours d'un exercice, une perte
supérieure au montant de ses fonds propres. Il devra décider
suivant les différents choix :
· augmenter les fonds propres, bien que les actionnaires
ne peuvent pas ou ne veulent pas indéfiniment injecter des capitaux dans
la société ;
· augmenter la tarification, bien qu'il ne puisse le
faire dans des proportions importantes au risque de voir les assurés
faire jouer la concurrence ;
· augmenter la production à travers le nombre de
contrat, malgré le fait que la présence de la concurrence et la
non extensibilité à l'infini du marché ne laissent pas une
grande marge de manoeuvre ;
· diminuer la sinistralité, ce qui
nécessite une bonne maîtrise du portefeuille et la
sélection de risques, au moment où les actionnaires demandent
constamment plus de profits.
Une autre solution s'offre à l'assureur, c'est la
réassurance. Elle permet de réduire le risque de ruine
porté par l'assureur. En général, ses fonds propres se
révèlent insuffisants pour faire face à ses engagements.
L'unique moyen de baisser sa probabilité de ruine à travers
l'ajustement de son coefficient de sécurité, à court terme
et à fonds propres constant sans modifier son portefeuille, est d'agir
sur la structure de risque par le biais de la réassurance. La
réassurance implique donc un transfert de risque mais aussi de
bénéfice (ou de perte).
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« L'apport d'un réassureur dans le
développement de l'industrie de l'assurance en zone CIMA : cas de la
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D'un point de vue théorique, l'assureur procède
à un arbitrage, entre l'espérance de bénéfice et la
probabilité d'une perte (ou d'un bénéficie
inférieur à un seuil) qui permet d'établir un programme de
réassurance (choix des traités et de leurs
caractéristiques). L'assureur se réassure théoriquement
d'autant moins que le chargement de sécurité du réassureur
est élevé et d'autant plus que ses actionnaires exigent un
rendement des fonds propres plus élevés.
Le réassureur qui utilise à la fois la
mutualisation et la dispersion de risque permet essentiellement de :
· limiter le risque de l'assureur en apportant une
protection supplémentaire ;
· réaliser l'équilibre du portefeuille de
l'assureur conservé par l'assureur ;
· augmenter ses capacités de souscription ;
· stabiliser le résultat de l'assureur et faciliter
la croissance de l'assureur.
Avec l'apparition de nouveaux risques et le besoin croissant
de sécurité, la réassurance met en oeuvre des techniques
de plus en plus complexes. Elle peut se définir comme «
l'assurance des assureurs » mais aussi comme «
l'ingénierie du risque », tant les mécanismes et
les méthodes se sont perfectionnés en convergeant avec la finance
de marché par le biais des Transferts Alternatif des Risques (ART), les
méthodes de pricing et de hedging, la titrisation des risques.
b. Planification de la
réassurance
L'objectif que doit viser toute entreprise d'assurance est
l'expansion de ses affaires, pour laquelle l'accroissement de sa
capacité de souscription brute est absolument indispensable.
L'entreprise peut réaliser cet accroissement au moyen de son plan de
réassurance, c'est-à-dire en souscrivant une quantité de
nouvelles affaires et en cédant une partie de ces affaires aux
réassureurs, contre l'encaissement de frais sous forme de commissions,
afin que son expansion rapide ne pèse pas trop lourd sur ses comptes
annuels. C'est notamment le cas pour les assurances dans le cadre d'un forage
d'exploration pétrolière, le transport aérien de passagers
et de marchandises ou encore pour la construction de gros oeuvres.
De fait, la compagnie d'assurance doit au moment où
elle planifie sa politique de réassurance, viser deux objectifs
essentiels : la protection adéquate et l'économie. De plus, la
réglementation doit aussi entrer en ligne de compte lors de la
planification de la réassurance.
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Les besoins réels de réassurance de chaque
compagnie, du point de vue quantitatif et qualitatif, peuvent être
déterminés grâce à une analyse approfondie du
portefeuille. En effet, l'évaluation de la capacité de
conservation globale de la compagnie, la fixation du plein de conservation pour
chaque risque, le choix de la forme de réassurance la plus
appropriée, les clauses de contrôle de la tarification et du
règlement des sinistres, les conditions d'annulation et de
renouvellement ainsi que les clauses d'arbitrages sont autant de questions
importantes qui s'immiscent dans la stratégie décisionnelle et
opérationnelle de la réassurance.
L'un des problèmes techniques que pose la
planification de la réassurance est la fixation à un juste niveau
de plein de conservation pour chacun des risques. En effet, si ces pleins sont
fixés à des niveaux trop bas, une partie de la capacité de
conservation de la compagnie restera inutilisée et la compagnie aura
recours sans nécessité à la réassurance ; s'ils
sont trop élevés, il se produira forcément des
fluctuations dépassant les marges de tolérance admise.
Or, beaucoup de compagnies ne fixent pas leurs plein de
conservation à un niveau optimal. Elles évaluent le
problème à l'excès en évaluant le plafond que
pourrait atteindre leur plein de conservation à un certain pourcentage
de leur capital et de leur réserve libre. A mesure que ces compagnies
s'agrandissent, elles élèvent ce plafond en appliquant le
même pourcentage au montant accru de leur actif net.
Pourtant il s'agit bien d'un problème d'optimisation
à plusieurs variables, consistant à déterminer la
couverture de risque la mieux adaptée au profil de portefeuille et
à moindre coût (couverture optimale, rétention maximale,
coût minimal). L'assureur doit chercher à minimiser le coût
de la réassurance tout en maîtrisant au mieux la volatilité
de la charge des sinistres (fréquence, coût). Une planification
judicieuse de la réassurance exige donc une grande quantité de
renseignements et de statistiques ainsi qu'une grande compétence
technique.
Malgré les avantages dont bénéficie un
assureur en ayant recours à la réassurance, celle-ci peut
l'exposer, à divers degrés, à différents risques
inhérents à son utilisation. La gestion inadéquate de la
réassurance peut menacer la solidité financière de
l'assureur. L'interrelation de ces risques peut la rendre complexe. La mise en
vigueur ou le maintien d'une entente de réassurance pourrait engendrer
plusieurs risques, notamment :
· Le risque d'assurance résiduel : il peut
provenir d'écarts entre les besoins de réassurance et la
couverture véritable prévue à l'entente, pouvant se solder
par un montant de risque retenu plus élevé ;
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· Le risque de cumul : il s'agit de l'ensemble
des risques pouvant être touchés par un même
événement dommageable ou l'ensemble des participations souscrites
sur un même risque ;
· Le risque de contrepartie : il peut
résulter de l'incapacité ou du refus potentiel du
réassureur, ou d'une partie prenante dans le cadre d'un transfert de
risque alternatif, de respecter ses obligations envers l'assureur cédant
;
· Le risque opérationnel : il peut
être la conséquence d'arrangements contractuels inadéquats,
d'une capacité insuffisante au niveau technologique ou administratif
pour la prise en charge et le recouvrement des sommes dues de la part des
réassureurs;
· Le risque juridique : il peut se manifester
lorsque les conditions de l'entente ne représentent pas
précisément l'intention de l'assureur ou lorsque l'entente ne
peut pas être légalement exécutée ;
21 Apport des institutions de réassurance
Les institutions de réassurance, privées ou
publiques, sont créées en vue d'augmenter le plein de
conservation national ou sous-régional et de réduire les sorties
de devises occasionnées par la réassurance. Ce service local ou
sous-régional permet de limiter la nécessité de rechercher
des couvertures à l'étranger : le but visé est que la
recherche de couverture à l'étranger ne se fasse qu'une fois le
plein de conservation national ou sous régional atteint.
De plus, les réassureurs peuvent jouer un rôle
centralisateur pour le rassemblement de données et
l'établissement de statistiques concernant un marché ou une
sous-région. Il s'agit de mettre à la disposition des compagnies
locales des renseignements importants concernant les risques, les tarifs, les
sinistres, le marché national d'assurance, l'international, des
données que les compagnies d'assurance directe agissant
isolément, n'ont pas la possibilité d'acquérir.
De cette manière, la compagnie de réassurance
peut agir comme intermédiaire, conseillère et partenaire pour les
compagnies d'assurances désirant développer de nouvelles niches
d'assurance ou qui se développent à l'international.
Le fait qu'une institution de réassurance locale
dispose d'un portefeuille important de risques d'un marché permet
à cette dernière de se prévaloir d'une compétence
technique et d'un pouvoir de négociation bien supérieur à
ceux des compagnies locales prises isolément.
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Les institutions de réassurance, par essence, sont des
organismes d'investissements et de financement. Du fait de l'importance des
capitaux à leur disposition, elles réalisent des investissements
dans les produits et titres financiers, ainsi que dans des participations
attrayantes, au bénéfice de l'économie locale et
sous-régionale.
Nous pouvons relever également que la présence
d'institutions de réassurance génèrent une
coopération régionale et sous-régionale plus dynamique qui
se manifeste par des emplois, des formations, des séminaires, des
études réalisées, un regard différent sur les
potentialités assurantielles et économiques d'un pays, d'une
région ou une sous-région.
D Défis de la réassurance africaine
Le défi majeur auquel fait face le marché de
réassurance africain est la concurrence des filiales des
réassureurs internationaux provenant des marchés matures,
désireux de diversifier leur portefeuille d'affaires et
d'accroître leur rentabilité. Les réassureurs africains se
retrouvent confrontés à la concurrence des majors de la
réassurance mondiale qui ouvrent des filiales ou des bureaux en Afrique
et y développent des affaires à partir de leur siège
social.
Du fait des nombreux besoins en réassurance, les
capacités offertes par les réassureurs africains se
révèlent insuffisantes. Certains d'entre eux de taille modeste
interviennent principalement sur le plan national, n'arrivant donc pas à
se positionner pour les besoins en réassurance au plan
sous-régional ou continental. Les fonds propres des
sociétés existantes sont peu élevés pour faire face
aux engagements des risques miniers, énergétiques. Les
réassureurs africains doivent désormais miser sur de nouvelles
stratégies d'expansion au-delà du marché local et
régional. Le but est de renforcer les fonds propres et d'atteindre la
taille critique nécessaire à la souscription des grands risques
et des risques de pointe sur son territoire national ainsi que sur tout le
continent africain.
Outre les faibles capacités des acteurs de la
réassurance, les divers besoins à travers la demande d'assistance
technique et la gestion de risques ne trouvent pas toujours d'échos
favorables auprès des solutions locales. Rare sont les
sociétés africaines qui apéritent les programmes de
cessions des grands assureurs ou tarifient convenablement des risques de
pointe. Toutes ces carences constituent un obstacle à l'essor de la
réassurance continentale et à l'arrêt des
délocalisations des assurances des grands risques, des risques de pointe
des grands groupes internationaux.
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Les sociétés de réassurance ne doivent
pas seulement se contenter de récolter des primes et honorer leurs
engagements. Elles doivent être des relais de l'innovation assurantielle
de manière à élargir les possibilités
d'assurabilité des compagnies d'assurance, de manière à
couvrir ceux que le champ traditionnel de l'assurance laisse de
côté. Il importe de développer une expertise et un
management qui soient reconnus comme appartenant à des standards
internationaux et utiles aux porteurs de risque au premier plan, à
savoir les entreprises d'assurance locales.
Les réassureurs africains souffrent du problème
de la discrimination dans leurs rapports avec les entreprises dans les
économies avancées. Très peu de réassureurs
africains sont évalués favorablement par les agences
internationales de notation en raison des profils de risque
élevés du pays. Les compagnies africaines de réassurance
se voient ainsi refuser la possibilité de participer à certains
risques. Les réassureurs internationaux sélectionnent les bonnes
sociétés d'assurance pour traiter et ne souscrivent que de bons
risques et bien notés, généralement en devises
étrangères, au détriment des réassureurs
africains.
Il appartient donc aux réassureurs africains de
coopérer davantage et d'exploiter les synergies qui existent. Un travail
d'équipe entre les sociétés de réassurance est
essentiel. Si la coopération entre les pays africains s'intensifie, cela
va apporter plus de possibilités d'investissement pour les industries
d'assurance locales. Le partage du savoir-faire et des compétences ainsi
que le partage des meilleures pratiques sont essentiels pour la croissance des
réassureurs africains.
De fait, les sociétés qui exercent dans les
pays africains plus développés doivent investir dans d'autres
marchés africains en commençant par les pays voisins qui ont des
profils de risque similaires. Les entreprises de réassurance africaine
doivent convaincre les investisseurs internationaux et garantir une performance
continue, un rendement meilleur. Car, en réalité, tant qu'il n'y
aura pas un système de réassurance assez fort avec des
réassureurs africains compétitifs sur la scène
internationale, l'assurance africaine ne pourra réellement pas
émerger et opérer sa mue, enjeu essentiel de la révolution
économique continentale et renfort de l'afro-optimiste.
Après ces considérations
générales, nous allons nous appesantir sur la réassurance
en zone CIMA et sur les réassureurs africains.
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Section 2 : Statistiques de la réassurance en
zone CIMA
Les réassureurs à capitaux publics ou
privés de divers horizons sont bien présents en zone CIMA. Bien
que le cadre réglementaire de la réassurance soit récent,
la floraison de ses acteurs atteste bien l'intéressement et la
prospérité de l'activité. C'est fort de ce constat que
nous allons étayer ces faits à travers des statistiques portant
sur le marché de la réassurance et ses principaux acteurs en zone
CIMA.
I. Evolution de la réassurance
Nous nous intéressons dans cette première partie
à l'importance et l'évolution de la réassurance en zone
CIMA. Notre analyse se situe sur la période 2010-2014.
Graphique 13 - Primes de réassurance
cédées vie et non vie
|
L50 !40 L30 L20 L10
L00 L90
~S0
L70 L60 L50
iwi 1713%
|
Graphique 14 - Primes de réassurance
cédées en
|
230 220 210 200 190 180 170 160 150 140
|
en zone CIMA 2010-2014 (milliards de F CFA)
|
|
|
|
236 ,
.* · ·*,
2013
|
42 , . 4
2%
2014
|
18% 16% 14% 12% 10% 8% 6% 4% 2% 0%
|
|
Source Spécial Chiffre FANAF 2014 Source Spécial
Chiffre FANAF 2014
Les primes de réassurance cédées sont en
croissance continue, passant de 160 milliards à 242 milliards de F CFA
(cf. Graph 14). Les taux de croissance annuels sont supérieurs à
2 % avec des pics de croissance sur les années 2011,2012 et 2013
respectivement de 14 %,15% et 13 % (cf. Graph 14). La réassurance non
vie est la locomotive, avec des primes passant de 149 milliards à 222
milliards de F CFA de 2010 à 2014. La réassurance vie, moins
importante, passe de 11 milliards à 19 milliards de F CFA (cf. Graph
13). Ce constant dénote de l'importance des montants absorbés par
la réassurance et cette tendance s'accroît avec le temps.
« L'apport d'un réassureur dans le
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Graphique 16 - Taux de croissance Prime vie
cédée et Prime Graphique 15 - Prime cédée et
conservée
non vie cédée en zone CIMA 2010-2014
50% 40% 30% 20%
·
10%
0% -3%
-10%
2011
|
· · · · · Prime non
vie Cédée
· · · · · Prime vie
Cédée
24.26
· ·.......12%
-5%
2012 2013
|
53%
2014
|
0% 0% 0% 0% 0% 0% 0% 0% 0% 0% 0%
|
|
|
|
|
|
Prime
|
|
Conservée
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Source Spécial Chiffre FANAF 2014 Source Spécial
Chiffre FANAF 2014
Les primes cédées en réassurance
constituent plus de 20 % de l'ensemble des primes émises, variant entre
23 % et 27 %. En zone CIMA, sur la période 2010-2014, plus de 20 % de la
production sert à la protection de l'entreprise à travers la
réassurance. Au titre de l'année 2013, 236 milliards de primes
sont dépensés pour la réassurance et 650 milliards de
prime sont conservés par les assureurs (cf. Graph 15). Cumulativement
sur la période 2010-2014, l'assurance a généré 3
964 Milliards de primes dont 1 028 milliards ont été
utilisés pour la réassurance. Ce qui engendre donc
réellement à l'actif des assureurs 2 936 Milliards de primes (cf.
Graph 15).
Les primes non-vies de réassurance sont croissantes,
avec des taux de variation qui oscillent entre 0 et 20 % (cf. Graph 16). Ce
taux est décroissant de 2012 à 2014. Par contre, les primes
cédées en vie sont moins régulières car nous
assistons à des baisses et des hausses. Ainsi, le taux de croissance
varie entre -- 6% et 54 %, donc une incertitude plus grande qu'en non vie. Le
taux de croissance des primes cédées en vie est de -- 5 % en 2012
et de 53 % en 2014(cf. Graph 16).
Cette analyse de faits atteste l'importance de la
réassurance et l'intérêt que les sociétés
d'assurance en zone CIMA lui accorde. Cependant, la maîtrise et
l'optimisation de la politique de réassurance peuvent poser certaines
difficultés. D'une part les assureurs doivent être solvables pour
assurer sainement leur activité, et d'autre part, ils doivent
également maîtriser leurs couts. Il est bon d'apprécier la
pertinence de la réassurance dans la mesure où un coût de
la réassurance plus élevé n'engendre pas
nécessairement une sécurité plus appropriée.
II. Principaux marchés de réassurance
Après avoir cerné le marché de la
réassurance et constaté son importance en zone CIMA, nous allons
passer en revue les pays membres qui sont les plus concernés par
l'activité de réassurance.
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Graphique 18 - Répartition des primes vie
cédées 2010-2014 Graphique 17 - Primes vie cédées
2010-2014 par
par pays en zone CIMA en milliards de F CFA pays en
zone CIMA en milliards de F CFA
14
14
12
10
8
6
4
2
0
2
NIGER MAU TCHAD 16
3% 2% 2%
TOGO
7%
SENEGAL
19%
GABON
13%
CAMEROUN
16%
cP°\°\p~ s~~°P
~~Q°Ja o · °o °a0°
JQe
Source Spécial Chiffre FANAF 2014 Source Spécial
Chiffre FANAF 2014
Les primes de réassurance vie cédées en
zone CIMA proviennent essentiellement de 4 pays membres : la
Côte-d'Ivoire, le Sénégal, le Cameroun et le Gabon. Sur la
période 2010-2014, la Côte-d'Ivoire représente 22 % des
primes de réassurance vie cédée cumulativement, ce qui
représente 14 milliards de F CFA (cf. Graph 18). Le
Sénégal regroupe 19 % des primes vies cédées en
réassurance sur la même période, ce qui fait cumulativement
12 milliards. Le Cameroun et le Gabon pèsent respectivement 16% et 13 %
de l'ensemble des primes vies cédées cumulativement, à
savoir 10 et 9 milliards de F CFA (cf. Graph 17 et Graph 18).
Graphique 20 - Répartition des primes non vie
cédées 2010-2014 Graphique 19 - Primes non vie
cédées 2010-2014
par pays en zone CIMA en milliards de F CFA par pays
en zone CIMA en milliards de F CFA
200
TOGO
200 150 100 50
TCHAD CENTRAFRIQUE
1% 0%
3%
175
i
BON
21%
113
43
i
37
31
27
3
CAMEROUN
18%
20 12
. _
BENIN NIGER
3% 2%
MAU
163
Ii
0
CONGO
15%
COTE D'IVOIRE
17%
Source Spécial Chiffre FANAF 2014 Source Spécial
Chiffre FANAF 2014
Les primes de réassurance non-vie cédées
en zone CIMA sont issues essentiellement de 5 pays, à savoir : le Gabon,
le Cameroun, la Côte-d'Ivoire, le Congo et le Sénégal. Sur
la période 2010-2014, le Gabon a généré 21 % des
primes de réassurance non vie cumulativement de 2010 à 2014, ce
qui représente 200 milliards de F CFA (cf. Graph 19 et Graph 20). Le
Cameroun, avec 175 milliards de prime de réassurance, représente
18 % de l'ensemble des primes vies cédées en réassurance
sur la même période.
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Mémoire de fin de formation Novembre 2016
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« L'apport d'un réassureur dans le
développement de l'industrie de l'assurance en zone CIMA : cas de la
SCG-Ré » page 52
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La Côte d'Ivoire, le Congo et le Sénégal
constituent respectivement 17%, 15% et 12% du total des primes ce qui
correspond respectivement à 163, 140 et 113 milliards de F CFA (cf.
Graph 19 et Graph 20).
Ce constat dénote de
l'hétérogénéité du marché de la
réassurance et de l'importance des capitaux en jeu pour le secteur
d'assurance d'une part, mais aussi pour les pays à travers
l'économie.
Graphique 22 - Prime conservée et prime
cédée 2010 Graphique 21 - Répartition prime
conservée
2014 (milliards de F CFA) et prime
cédée 2010-2014
1 000 PRIME CONSERVEE 2010-2014 · PRIME CEDEE
2010-2014
100% 90% 80% 70% 60% 50% 40% 30% 20% 10%
0%
COTE D'IVOIRE
900
Prime Conservée 2010-2014 ( Milliards de F
CFA)
800
700
600 CAMEROUN
500
400 SENEGAL
· GABON
300
· CONGO
200 TOGO
BENIN BURKINA NIGER · · '
100 · · MALI TCHAD
·
0 ·
CENTRAFRIQUE
0 50 100 150 200
Prime Cédée 2010-2014 (Milliards de F
CFA
Source Spécial Chiffre FANAF 2014
J
· ;
. I
s ..,,,, ,cfo 4s, s // ,cife coo
C,
Source Spécial Chiffre FANAF 2014
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D'une manière générale, en zone CIMA, les
pays membres ont autant de primes conservées que de primes
cédées en réassurance. Cela signifie que le portefeuille
de l'assureur augmente (prix des affaires, nombre d'affaires) avec le
coût de la réassurance.
Néanmoins on peut révéler des
irrégularités de cette tendance. C'est le cas du Gabon, le pays
de la CIMA où le montant de primes cédées entre 2010 et
2014 excède les 200 milliards. Il devient de fait le premier
marché de réassurance, alors que dans le même temps, le
montant de primes conservées sur la même période est
légèrement en dessous des 300 milliards. Il est donc le
quatrième pays de la CIMA en termes de primes conservées.
Le Congo est un autre exemple où l'on dénote
l'importance des primes cédées par rapport aux primes
conservées, comparativement aux autres pays membres de la CIMA (cf.
Graph 21 et Graph 22).
En comparant le niveau de primes conservées et de
primes cédées, on constate que c'est le CONGO qui est le pays
où le niveau de cession est le plus élevé dépassant
50 %, suivi du GABON dont le taux de cession de prime de réassurance est
autour de 40 %. Le Bénin, la Côte-d'Ivoire et la Centrafrique sont
le trio de pays membres de la CIMA dont le taux de cession fut le plus bas,
cumulativement entre 2010-2014 (cf. Graph 21 et Graph 22).
« L'apport d'un réassureur dans le
développement de l'industrie de l'assurance en zone CIMA : cas de la
SCG-Ré » page 53
Igor MBA ONDO
Ce constat met en évidence la problématique des
choix pertinents sur la réassurance afin d'assurer le
développement des compagnies d'assurance, d'une part, et d'autre part
les économies des pays membres de la CIMA. Un coût
élevé de la réassurance ne garantit pas une
sécurité suffisante pour la compagnie d'assurance car elle peut
être mal adaptée ou les hypothèses mal définies
selon le profil de portefeuille. Dans le même temps, une
réassurance trop chère nuit au rendement de la compagnie
d'assurance. Car ce sont des capitaux importants cédés aux
réassureurs et dont pourrait bénéficier la
société d'assurance à travers des placements financiers.
Une utilisation faible ou restreinte de la réassurance nuit
également au développement commercial, à la souscription
de risques importants.
III. Principales compagnies africaines de
réassurance
Les compagnies de réassurance sont les
bénéficiaires des primes de réassurance. Elles doivent
honorer les engagements pris envers les sociétés d'assurance ou
les courtiers de réassurance ainsi que disposer d'assises suffisantes
sur le plan technique, financier. Nous nous intéressons ici aux
compagnies africaines de réassurance.
Graphique 24 - Répartition des
réassureurs Graphique 23 - Répartition du chiffre d'affaires
africains en 2014 selon la zone géographique
des réassureurs africains en 2014 (millions USD)
CIMA CEDEAO
· HORS-CIMA AFRIQUE DU SUD HORS-CIMA COMESA
· CIMA CEMAC HORS-CIMA CEDEAO HORS-CIMA MENA
CIMA CEDEAO
6
20%
CIMA
li 3%
HORS-CIMA AFRIQUE
DU SUD 9 30%
45% 40% 35% 30% 25% 20% 15% 10% 5% 0%
1 600
1470 429_
/ \ 1400
/ Chiffres d'AffairesiCA)
/ \ Moyenne de Chiffres d'Affaires (CA)
/ \ .tep.. ·%CA 1200
867` 25%
378 1 li
1000
0
7
217
/
145 4% / 163
L23
Pis 1% / laib-- 47
CEDEAO CEMAC AFRIQUE DU CEDEAO COMESA MENA
SUD
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CIMA HORS-CIMA
Source : ATLAS Magazine Source : ATLAS Magazine
Classement 2014 des réassureurs en Afrique Classement 2014
des réassureurs en Afrique
Le nombre de réassureurs est comptabilisé
uniquement selon le lieu du siège social et non des filiales ou des
bureaux de représentation. La période d'étude est
l'année 2014.
Les réassureurs africains sont principalement en zone
hors-CIMA. Nous en dénombrons 23 soit 77 % de l'ensemble des
réassureurs africains contre 7 dans la zone CIMA, représentant 23
% des assureurs africains. L'Afrique du Sud possède 9 réassureurs
soit 30
« L'apport d'un réassureur dans le
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% des réassureurs africains (cf. Graph 24). Hors-CIMA,
la COMESA32 détient le plus grand nombre de
réassureurs, au nombre de 8 soit 27 % du nombre total; ensuite la CEDEAO
et la MENA33 totalisent 3 réassureurs, soit 10 % du nombre
total. Dans la zone CIMA, la CEDEAO compte 6 réassureurs et la CEMAC un,
soit respectivement 20 % et 3 % du total des réassureurs africains (cf.
Graph 24).
En ce qui concerne le chiffre d'affaire, les
réassureurs hors-CIMA constituent 95 % du chiffre d'affaire total des
réassureurs africains contre à peine 5 % pour ceux de la CIMA
(cf. Graph 23). Les réassureurs sud-africains comptabilisent 1 470
millions USD de chiffre d'affaires soit 42 % du chiffre d'affaire global, dont
une moyenne chiffre d'affaires de 163 millions USD. Toujours hors de la CIMA,
le chiffre d'affaires provenant des réassureurs originaires
respectivement de la CEDEAO, de la MENA et de la COMESA s'établit
respectivement à 867 millions USD avec une moyenne de 217 millions USD,
605 millions USD avec une moyenne de 202 millions USD et 378 millions USD avec
une moyenne de 47 millions USD. Ce qui fait une part de 25 % ,17 % et 1% pour
ces trois régions (cf. Graph 23). Dans la zone CIMA, les
réassureurs de la CEDEAO possèdent 145 millions USD soit 4 % du
chiffre d'affaire global avec une moyenne de 29 millions USD. Le
réassureur originaire de la CEMAC dispose de 23 millions USD comme
Chiffres d'affaires (cf. Graph 23).
La localisation des réassureurs en Afrique est
majoritairement hors-CIMA, dans les pays anglophones. Cette fracture est
d'autant plus importante en termes de chiffre d'affaire. Les réassureurs
hors-CIMA sont plus nombreux et plus productifs que ceux de la zone CIMA.
Graphique 25 - Représentation du chiffre
d'affaires et des fonds propres des réassureurs africains en 2014
(millions USD)
Chiffre d'Affaires (CA)
800 700 600 500 400 300
Africa Re ; ·
AfiAunich Reinsurance of Afrie4 ·
**.. Sodété
CentraledeRéassurance'%,
(, Hannover Reinsurance Africa
Compagnie%entrale de
` Ré
...............~r~ ___
20Q · · ·'AA
IdIhlthh~GfrahtEMrl 5
· General Reinsurance Africa
· Swiss Re Life & Health Afrielp Re
(PTA Re) Kenya Re 100A
· RGA Reinsu rance Co. Of South
Africa MAipdtrikfl ledrItIrfehILBAé y
· ·CICA-Re
· · 0
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0 100 200 300 400 500 600 700 800
Fonds Propres (FP)
Source : ATLAS Magazine Classement 2014 des réassureurs
en Afrique
32 Le COMESA désigne le marché commun
de l'Afrique orientale et australe.
33 La Middle East and North Africa (MENA)
désigne les pays du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord. (Dans note
cas, on se limite à l'Afrique).
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S'il est vrai que les réassureurs sont
dépendants du niveau d'activité du marché local
d'assurance, la réassurance étant une activité
internationale, cette disparité ne peut pas se justifier uniquement par
la taille du marché d'assurance local.
Comme le montre le graphique 25, le leader de la
réassurance africaine AFRICA Re a un chiffre d'affaire et des fonds
propres supérieurs à 700 millions USD (cf. Graph 25).
Ensuite, le chiffre d'affaire du réassureur Munich
Reinsurance of Africa, présent en Afrique du Sud et filiale du
Réassureur Allemand Munich Reinsurance qui avoisine 500 millions USD
avec près de 250 millions USD de fonds propres (cf. Graph 25). Le
dynamisme du marché financier et de l'assurance de l'Afrique du sud
ainsi que l'appartenance à un groupe international de
référence peuvent en partie justifier cette forte
productivité.
Une autre catégorie de réassureur est celle qui
dispose de fonds propres et de chiffre d'affaire avoisinant les 300 millions
d'USD. Il s'agit des réassureurs d'Afrique du Nord et d'Afrique du Sud :
la Société Centrale de Réassurance (Maroc), la Compagnie
Centrale de Réassurance (Algérie) et le réassureur
Hannover Reinsurance Africa (Afrique du Sud) filiale du réassureur
Hannover Reinsurance (cf. Graph 25).
Un autre groupe est constitué des réassureurs
ayant des chiffres d'affaires compris entre 100 et 200 millions USD, avec des
fonds propres compris entre 0 et 300 millions USD. Ce groupe est
constitué de réassureurs sud-africains et d'Afrique de l'est (Zep
Re et Kenya Re).
La dernière catégorie constituant la
majorité des réassureurs est celle dont le Chiffre d'Affaire et
les fonds propres sont compris entre 0 et 100 millions USD (cf. Graph 25).
Les fonds propres représentent la richesse
intrinsèque de l'entreprise. Ils comprennent le capital détenu
par les actionnaires et la valeur actuelle des profits futurs. Les
réassureurs doivent posséder suffisamment de fonds propres pour
espérer avoir une taille critique, pour faire croître leur chiffre
d'affaire.
Il s'agit d'une condition nécessaire mais pas
suffisante, néanmoins indispensable à un développement
sain sur le long terme.
« L'apport d'un réassureur dans le
développement de l'industrie de l'assurance en zone CIMA : cas de la
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Graphique 26 - Répartition Capital Social et
Part additionnelle des Fonds Propres des Réassureurs Africains en
2014
100% 80% 60% 40% 20% 0% -20% -40% -60%
L Capital social Part Additionnelle des Fonds
Propres
UWIH . I !!Il i i llI'll l f l h
(a~O3 ~a`3 P,centses 2'
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F,a ~o P centsacentsP
J~ e e e K4a
deo ~e ~acco
coI c~~ 4~cg
S ~ao PQz` i
Source : ATLAS Magazine Spécial réassurance
africaine
Les fonds propres peuvent augmenter à travers des
reports de bénéfice. Un autre moyen peut être
réalisé à l'initiative des actionnaires par l'apport
personnel de capitaux supplémentaires. Cette décision peut se
faire si la prospérité de la société est
réelle, marquée par une continuité de
bénéfices dans le temps, ou dans le cas d'une croissance de
résultats d'exercice annuel.
Les actionnaires sont les propriétaires du capital de
la société. Ils participent à la vie de la
société, établissent la stratégie de
développement de l'entreprise, notamment lors des assemblées
générales et des conseils d'administrations. Ils reçoivent
aussi une rémunération sous forme de dividende proportionnelle
aux résultats de l'entreprise ou aux rachats d'actions34. De
fait, leur action dans la suffisance des fonds propres et la continuité
des résultats positifs des exercices annuels est cruciale.
Comme le démontre le graphique 26, les
sociétés de réassurance africaines ont adopté des
choix décisionnels différents pour le renforcement des fonds
propres. Ainsi, des sociétés de réassurances disposent
d'un capital social supérieur à 60 % des fonds propres quand,
dans le même temps, d'autres sociétés
bénéficient d'un apport des actionnaires équivalent
à plus de 60 % des fonds propres (cf. Graph 26). Cette disparité
dénote des différents choix de politique actionnariale, de
rémunération et de gestion mis en place au sein des compagnies de
réassurance.
34 L'action est un titre de propriété qui
correspond à une part de capital de société. Son
détenteur, l'actionnaire, a plusieurs droits en contrepartie du capital
investit dans la société.
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L'augmentation des fonds propres démontre la
stabilité l'entreprise et augmente son indépendance
vis-à-vis des tiers (fournisseurs, banque, ...). De plus, le
renforcement des fonds propres rassure les partenaires de l'entreprise
(investisseurs, fournisseurs, organisme de contrôle, futurs actionnaires)
et par conséquent, améliore la capacité d'endettement. La
politique d'affectation des bénéfices par les actionnaires est
donc une variable importante dans la performance d'une société.
Des fonds propres solides signifient que l'entreprise a la possibilité
de financer, elle-même, une partie significative de son
développement ou de maintenir son exploitation, sans avoir recours
à des financements extérieurs.
Les actionnaires doivent donc arbitrer entre la
rémunération du capital de l'entreprise sous forme de dividendes
et l'investissement du capital à travers l'allocation de capitaux
additionnels pour l'augmentation des fonds propres. Il incombe donc, pour
l'actionnariat, de jouer un rôle capital dans les choix
stratégiques de gouvernance d'entreprise, qui influencent fortement la
performance de l'entreprise et sa vitesse de développement.
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PARTIE II : CAS DE LA SOCIETE COMMERCIALE I
GABONAISE DE REASSURANCE (SCG-Ré)
Cette seconde partie est consacrée au
réassureur SCG-Ré. Elle comporte deux chapitres qui abordent les
impacts de l'activité du réassureur SCG-Ré sur le plan
national et international au chapitre I et, les facteurs d'optimisation de
l'institution de réassurance au chapitre II.
« L'apport d'un réassureur dans le
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SCG-Ré » page 59
Igor MBA ONDO
CHAPITRE I:IMPACTS DE L'ACTIVITE DE LA
SCG-Ré SUR LE PLAN NATIONAL ET INTERNATIONAL
Le Gabon, situé en Afrique centrale, est le
4ème producteur de pétrole d'Afrique subsaharienne.
Avec une population de moins de deux millions d'habitants pour une superficie
de 267 667 Km2, l'économie repose essentiellement sur les
matières premières (pétrole, gaz, manganèse, fer,
or) et l'industrie forestière.
La majeure partie de ses revenus provient de l'exploitation
du pétrole qui représente près de 45% du PIB, 80% des
exportations et 50% du budget de l'État .35
Dans le but de diversifier les chances de création des
sociétés, le Fonds Gabonais d'Investissements Stratégiques
(FGIS) a été mis en place en 2012 afin d'aider le Gabon à
développer de nouvelles filières capables de
générer suffisamment de revenus pour se substituer à ceux
tirés de la production de pétrole.36
A l'initiative de l'Etat Gabonais par le biais du FGIS et des
sociétés d'assurances du Gabon, la Société
Commerciale Gabonaise de Réassurance (SCG-Ré),
société de réassurances de droit gabonais et régie
par les dispositions de l'Acte Uniforme OHADA, est créée le 22
février 2012.
Filiale du FGIS, elle avait à sa création en
2012 un capital social de deux milliards F CFA porté en 2014 à
cinq milliards F CFA. Ce capital est détenu à 61 % par le FGIS,
à 8 % par la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC) du
Gabon et à 31 % par les compagnies d'assurances gabonaises. Son objet
principal est de gérer, au nom et pour le compte de l'Etat, la cession
légale de primes ou cotisations des sociétés d'assurances
exerçant au GABON.
Depuis 2015, La SCG-Ré est le représentant
légal de l'Etat Gabonais à AFRICA Re et
CICA-Ré37.
En 2016, elle comprend 21 employés dont 11 personnes
dédiées au coeur du métier.
35 African Markets
http://www.african-markets.com/pdf/fr/Guide_des
Fonds_Souverains Africains FR.pdf
,p8.-- -- --
36 African Markets
http://www.africanmarkets.com/pdf/fr/Guide_des
Fonds_ Souverains_ Africains FR.pdf, p8.
37 Site Internet SCG-Ré (LES AFRIQUES
N°320)
http://www.scg-reass.com/scgre-cicare-africare.html.
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La SCG-Ré a en autres missions38 de :
· recevoir les acceptations en réassurances
conventionnelles ;
· réduire la fuite de capitaux liée aux
exportations de primes vers les réassureurs étrangers ;
· augmenter les capacités de rétention du
marché des assurances au Gabon, en zone CIMA et en Afrique ;
· renforcer la protection des assurés et
bénéficiaires de contrats d'assurances, par une couverture
certaine et complète des risques ;
· contribuer au financement de projets et de
création de sociétés à caractère commercial
et industriel ;
· réduire l'exposition aux risques financiers
internationaux en cas de récession internationale ou de crises
systémiques.
La SCG-Ré se positionne comme un réassureur,
assureur des compagnies d'assurances. Son activité peut s'étendre
en zone CIMA comme en dehors de cette zone.
La réassurance qui est au coeur de son action se
développe dans un univers incertain, aléatoire avec des cycles et
des régularités. Ces faits peuvent influencer son rendement sur
les différents marchés dans lesquels il intervient.
C'est pourquoi notre travail va se pencher sur le bilan et
l'impact de la SCG-Ré dans le cadre de la réassurance depuis sa
création jusqu'à ce jour. En vue de cerner son
développement, nous allons apprécier les effets de la
SCG-Ré sur le marché local et le marché international.
Section 1 : Impacts sur le marché local
Cette partie aborde l'activité du réassureur
SCG-Ré au niveau local et s'articule autour de trois parties. Il est
fait mention de son apport en solutions de réassurance, de son
rôle d'investisseur institutionnel et de la présentation du
marché gabonais par le biais du traité de cession
légale.
38 Site internet SCG-Ré
http://www.scg-reass.com/nos-services.html
.
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I. Apport de solutions de réassurance
L'activité de réassurance, qui consiste
à des prises de participation et des cessions de risque, dans le cadre
d'accord de la réassurance, permet au réassureur d'engranger
d'importants capitaux et de faire face à des engagements
conséquents dans le temps, de durée variable pouvant aller
au-delà de 5 ans. Généralement, la production de prime
augmente avec les engagements, améliorant la capacité de se
développer mais en générant aussi un niveau de risque plus
accru, une surveillance du portefeuille d'affaires plus rigoureuse et de
manière continue.
La SCG-Ré a pu engranger des capitaux importants. Une
forte masse de primes est retenue au Gabon dans le cadre de la
réassurance limitant l'évasion de primes à
l'extérieur et renchérissant les opportunités de
réassurance offerte aux sociétés assurances
présentes sur le territoire gabonais.
Graphique 28 - Prime de réassurance
captée par la Graphique 27 - Part de la SCG-Ré sur la prime
de
SCG-Ré au GABON 2012-2015 (milliards de F CFA)
réassurance GABON 2012-2014
14
12
10
U$ LL a) v
v 6
m
0
|
PRIME ACCEPTE
· · ·« · · ·TAUX
DE VARIATION
6,48
2012
· ZICLL
|
28,9Q%
|
GABON
·
· ·
· ·
·
|
*
·
|
·
·
·
|
|
|
7,18%
|
45% 40% 35% 30% 25% 20% 15% 10%
5%
|
b
w o
5
|
60
50
40
30
20
10
0
|
· · ·
6,48
2012
|
4 · · ·
40,37
|
PRIME ACCEPTE GABON PRIME REASSURANCE PART DE MARCHE
· · · ·
8,35
2013
|
47,30
|
GABON
11,91
2014
|
22% 21% 20% 19% 18% 17% 16% 15% 14% 13% 12%
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Source : Comptabilité SCG-Ré 2012-2015 Source :
Comptabilité SCG-Ré 2012-2014
De 2012 à 2015, les primes de réassurance
captées par la SCG-Ré sur le marché gabonais passent de 6
à 13 milliards avec des taux de croissance de 29 % en 2013, 43 % en 2014
et 7 % en 2015 (cf. Graph 28). Cette baisse de croissance en 2015 pourrait
être imputable à la situation économique du Gabon,
notamment les variations des investissements et des cours du baril de
pétrole.
La part de marché de la SCG-Ré sur le plan
local est ascendante passant de 16 % à 21 % de 2012 à 2014 (cf.
Graph 27). Cette croissance illustre l'effet catalyseur de la SCG-Ré
dans une politique protectionniste du marché de la réassurance
gabonais en limitant l'évasion ou la sorties de devises hors du
Gabon.
« L'apport d'un réassureur dans le
développement de l'industrie de l'assurance en zone CIMA : cas de la
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Graphique 30 - Part de la cession légale et
facultative Graphique 29 - Taux de croissance cession légale
et
GABON 2012-2015 facultative GABON 2013-2015
=CESSION LEGALE FACULTATIVE GABON
2012 2013 2014 2015
40% 35% 30% 25% 20% 15% 10% 5% 0%
|
37% 88
S.
i. 26%
. 4 · · · CESSION LEGALE
M · · · FACULTATIVE
GABON
|
282%
i.
|
· ·
· ·
|
57%
i 4%
|
300% 250% 200% 150% 100% 50% 0%
|
|
2013 2014 2015
100% 98% 96% 94% 92% 90% 88% 86% 84% 82% 80%
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Source : Comptabilité SCG-Ré 2012-2015 Source :
Comptabilité SCG-Ré 2012-2015
L'essentiel de la production du réassureur
SCG-Ré au Gabon se réalise par le traité de la cession
légale, plus de 90 % depuis 2012 (cf. Graph 29). Son portefeuille Gabon
en est donc fortement tributaire depuis sa création et cette tendance
n'a guère évolué pour le moment.
On peut néanmoins relever que la part des acceptations
facultatives augmente à chaque exercice annuel, ce qui montre bien le
besoin en réassurance, l'utilité d'une offre
supplémentaire en dehors de la cession légale et la progression
de la force commerciale.
La production de cession légale est en croissance
continue avec un pic de croissance de 37 % en 2014 et un taux de croissance de
4 % en 2015 (cf. Graph 30).En ce qui concerne les acceptations facultatives, on
peut remarquer un pic de croissance en 2014 de 282 % et un taux de croissance
de 57 % en 2015 (cf. Graph 30). Il existe donc a priori une forte
corrélation entre la production cession légale et celle relative
aux acceptations facultatives Gabon.
La SCG-Ré participe à l'assurance des
compagnies locales à travers la cession légale qui limite
l'évasion de capitaux à l'extérieur et offre d'autres
opportunités de réassurance avec les acceptations facultatives.
Elle doit cependant réduire continuellement sa dépendance
à la cession légale pour son portefeuille Gabon. Sachant la forte
corrélation entre la cession légale et les acceptations
facultatives, elle a tout intérêt également à
diversifier son portefeuille par la conquête du marché de
l'international (CIMA, hors-CIMA).
Bien que ne disposant que de quatre exercices annuels et d'un
manque de recul évident sur le long terne, il nous paraît
néanmoins fort intéressant de nous intéresser aux effets
de la SCG-Ré sur le marché local, avant et après sa
création.
« L'apport d'un réassureur dans le
développement de l'industrie de l'assurance en zone CIMA : cas de la
SCG-Ré » page 63
Igor MBA ONDO
Graphique 32 -- Taux de variation du taux de
Graphique 31- Taux de variation prime
cession réassurance GABON d'assurance GABON
15%14% 670% 700%
--* · · PRIME VIE
* 25%
13% PRIME NON-VIE ·\ ·
600% · 24%
/1 A17%
PRIME VIE: / 1 11% \
· \ / 500% 20% / 1 / 17%\
9%
13% / 1
\
/ 2% `
2014
18% 16% 14% 12% 10% 8% 6% 4% 2% 0%
`
7% · ·`/
340% 400% 15%
5% · · 3% 300%
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3% : / ` 200% 10%
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-579t · Z,% 0% 5%
-11% -.4. ...... 1-
-5% -4% 67%
-100% 0%
2010 2011 2012 2013 2014
/ 100% ·
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2010
|
2011
|
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|
2013
|
2`~I/
IIA - 22ème Promotion DESS-A
Mémoire de fin de formation Novembre 2016
Source Spécial Chiffre FANAF 2014 Source Spécial
Chiffre FANAF 2014
Il nous est difficile de dire si la présence de la
SCG-Ré a permis aux sociétés d'assurances présentes
au Gabon d'améliorer leur production. En effet, avant 2012 qui est
l'année de démarrage de l'activité de la SCG-Ré,
aussi bien en vie comme en non vie, la variation de la production du
marché gabonais était certes positive mais
irrégulière, en dents de scie, allant de 0 % à 24 % (cf.
Graph 31); de 2012 à 2014, la production a connu une hausse et une
baisse similaire en vie et non vie. Cette irrégularité pourrait
donc ne pas être due nécessairement au traité de cession
légale mais plutôt aux résultats différents des
assureurs sur le marché gabonais, selon les années. Les
cédantes n'auraient pas encore pleinement profité des
capacités supplémentaires offertes par la cession légale
en général.
Il faudrait bien évidemment étendre la
réflexion sur une plus grande durée, sur toutes les branches et
toutes les cédantes pour donner un avis plus précis.
Le taux de cession de prime correspond à la part de
prime au profit du réassureur au titre de la couverture en
réassurance. En non vie, le taux de cession de primes alterne croissance
et décroissance aussi bien avant qu'après 2012 ; les variations
se situent entre -2 % et 14 % avant 2012 et entre -2 % et 3% après 2012
(cf. Graph 32). L'arrivée de la SCG-Ré sur le marché
national n'aurait donc pas influencé significativement le taux de
cession de prime des cédantes.
Dans le cas de l'assurance en vie, la situation semblerait
tout autre. De 2010 à 2012, le taux de cession de primes est
négatif et décroissant passant de -11 % à -67 %, par
contre à partir de 2012, ce taux est supérieur à 300 %
(cf. Graph 32). Cette hausse massive du taux de cession en vie pourrait
être imputable à la croissance de l'assurance en vie, aux
changements structurels des programmes de réassurance des
cédantes et aux apports de solutions de réassurance par la
SCG-Ré.
IIA - 22ème Promotion DESS-A
Mémoire de fin de formation Novembre 2016
« L'apport d'un réassureur dans le
développement de l'industrie de l'assurance en zone CIMA : cas de la
SCG-Ré » page 64
Igor MBA ONDO
II. Investisseur institutionnel
Le terme d' « investisseur institutionnel »
désigne l'ensemble des intermédiaires financiers qui collectent
les fonds pour les placer soit auprès des entreprises qui
désirent investir, soit en achetant des titres sur les marchés
secondaires des bourses. Il s'agit d'organismes qui disposent de capitaux, soit
du fait de leur métier (provisions), soit parce qu'ils s'engagent
à les gérer contre le paiement d'une prestation ou d'un
service.
Il regroupe les banques, les compagnies d'assurances, les
sociétés d'investissements, les OPCVM39. Leur fonction
consiste à assurer la liaison entre l'épargne et l'investissement
avec pour objectif la maximisation de la rentabilité de leurs
investissements.
Du fait de l'inversion du cycle de production, le
réassureur a la latitude de placer sur les marchés financiers les
primes perçues avant de payer les sinistres. Cet apport massif de
capitaux génère de la trésorerie et des
intérêts conséquents, ce qui concourt au bon fonctionnement
de l'entreprise.
Les grands critères de gestion de placement sont :
· La sécurité (choix d'actifs avec prudence,
visibilité court et long terme) ;
· La liquidité (faire face aux engagements des
assurés à tout moment) ;
· La rentabilité (rendements des actifs).
La SCG-Ré, dans son rôle d'investisseur
institutionnel, a pu engranger d'importants capitaux et en injecter dans
l'économie gabonaise à travers des placements dans des
institutions financières. Ainsi des institutions financières sur
le territoire gabonais ont pu jouir d'apports financiers de la SCG-Ré.
Il s'agit notamment de BGFI Bank Gabon, la Caisse de Dépôts et de
Consignation (CDC), la banque gabonaise de développement (BGD) et
d'Ecobank Gabon. La SCG-Ré collabore avec les banques, y compris les
banques d'Etat, préférentiellement celles dont le taux de
rémunération (taux d'intérêt) est le plus
élevé et dont la structure inspire confiance.
Cette abondance numéraire engendre une
trésorerie active. La trésorerie-actif (ou trésorerie
active) désigne l'ensemble des liquidités détenues par
l'entreprise. Elle regroupe ainsi les comptes courants créditeurs, ou
encore les valeurs mobilières de placement qui sont mobilisés
pour financer les besoins de l'entreprise. Son organisation et sa gestion sont
fonction de la taille de l'entreprise et des objectifs du haut management.
39 Organismes de Placement Collectif en Valeurs
Mobilières
« L'apport d'un réassureur dans le
développement de l'industrie de l'assurance en zone CIMA : cas de la
SCG-Ré » page 65
Igor MBA ONDO
Graphique 34 - Evolution de la trésorerie
active Graphique 33 - Evolution des actifs et de la
2012-2015 (milliards de F CFA) trésorerie
2012-2015 (milliards de FCFA)
|
|
|
Titres de Placement Banques,chèques postaux,caisse
|
|
|
|
4,60
|
|
|
|
1,80
|
40%
|
|
|
|
4A5
|
|
|
|
4,40
|
|
|
|
|
1,60
|
30%
|
|
|
|
1,54
|
|
1,40
|
|
4,20
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
~ ·y 1,20
|
1,20
|
20%
|
4,00
|
|
sfS
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1,00
|
10%
|
3,80
|
|
|
|
3,80
|
|
|
|
|
|
|
|
0,80
|
0%
|
3,60
|
3,50
|
....~ 3,55
|
|
|
0,60
|
|
3,40
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
0,40
|
-10%
|
|
|
|
|
|
|
|
3,20
|
|
|
|
|
0,20
|
|
|
0,05
|
|
|
|
|
-20%
|
3,00
|
aP
|
|
|
|
0,00
|
Total Trésorerie-Actif
r Taux de variation Trésorerie-Actif
7,00 6,00 5,00 4,00 3,00 2,00 1,00 0,00
|
|
· · · ·
|
·
|
|
36%
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
5,00
|
|
|
|
|
|
|
2012 2013 2014 2015
Source : Comptabilité SCG-Ré 2012-2015
2012 2013 2014 2015
Source : Comptabilité SCG-Ré 2012-2015
IIA - 22ème Promotion DESS-A
Mémoire de fin de formation Novembre 2016
De 2012 à 2014, la trésorerie - actif passe de
3,5 milliards de F CFA à 6 milliards de F CFA, avec un taux de
croissance de l'ordre de 36 % en 2014 (cf. Graph 33).En 2015, elle cornait une
baisse de 17 % pour revenir à une valeur de 5 milliards de F CFA (cf.
Graph
33). De 2012 à 2015, les titres de placement passent
de 3,50 à 4,45 milliards de F CFA pour revenir à 3,80 milliards
de F CFA (cf. Graph 34). En ce qui concerne la trésorerie, elle passe de
0,5 à 1,54 milliards de F CFA puis baisse jusqu'à 1,20 milliards
de F CFA (cf. Graph
34).
Cet afflux important de capitaux et la politique de
diversification de placement ont permis de réaliser des investissements
à court et long termes. Cette hausse de la trésorerie active de
2012 à 2015 traduit l'importance grandissante de l'activité de la
SCG-Ré.
C'est ainsi qu'en 2014, la SCG-Ré a souscrit à
l'emprunt obligataire d'Alios Finance Gabon au taux d'intérêt
nominal 6,25 % net par an avec une durée de maturité de 7 ans
dont le montant global de l'émission de 10 milliards F CFA. En 2015,
elle souscrit également à l'emprunt obligataire de l'Etat
gabonais au taux d'intérêt nominal net de 6,00 % par an avec une
durée de maturité de 5 ans dont le montant global de
l'émission est de 80 milliards F CFA.
Hormis les emprunts obligataires, les dépôts
à termes (DAT) sont également d'autres véhicules
financiers choisis par la SCG-Ré et offerts par les banques commerciales
sur le territoire gabonais. Le marché local ne donne pas d'autres
opportunités de véhicules de placements en dehors des obligations
et des DAT. En injectant des capitaux importants dans l'économie pour le
financement des projets privés et publics par l'entremise de placements
financiers, la SCG-Ré participe à l'essor économique
local. La politique de placement
IIA - 22ème Promotion DESS-A
Mémoire de fin de formation Novembre 2016
« L'apport d'un réassureur dans le
développement de l'industrie de l'assurance en zone CIMA : cas de la
SCG-Ré » page 66
Igor MBA ONDO
s'effectue en tenant compte de l'évolution et de la
prévision des engagements, notamment la sinistralité.
Nous verrons maintenant le traité de cession
légale qui génère des engagements importants. C'est
l'occasion aussi de présenter un registre d'action du réassureur
SCG-Ré qui, par le biais du traité de cession légale,
collecte des données et établit des statistiques à cet
effet.
III. Présentation du traité de cession
légale et du marché gabonais
D Présentation du traité de cession
légale
Au titre de la cession légale, les opérations de
réassurance confiées par l'Etat gabonais à la
SCG-Ré sont instituées depuis décembre 2011 et ont
démarré en 2012.
La cession légale, au premier franc, porte sur toutes
les opérations d'assurances directes, acceptations facultatives et
fronting réalisés par les compagnies d'assurances opérant
en République gabonaise. Elle émane de la loi gabonaise. Elle est
obligatoire et s'impose donc à toutes les compagnies d'assurances
présentes au Gabon. La compagnie d'assurance est tenue de céder
des risques et le réassureur d'assumer la part de risques reçue
de la cédante. Tous les risques sont concernés, qu'importe la
durée du contrat ou le niveau d'engagement.
Il s'agit d'un traité proportionnel de type Quote-Part
(QP) dans lequel l'assureur cède une fraction uniforme et constante de
ses primes et de ses sinistres : la SCG-Ré et les assureurs
présents au Gabon ont un pourcentage identique des primes et des
sinistres. Un pourcentage des risques (et des primes correspondantes)
gérés par l'assureur est cédé à un
réassureur qui s'engage en contrepartie à lui rembourser le
même pourcentage pour les sinistres enregistrés.
Les avantages de ce mode de fonctionnement sont divers, on peut
citer :
· la simplicité de la mise en oeuvre ;
· le partage du sort et la solidarité des
contractants ;
· l'économie des fonds propres pour les
cédantes ;
· la couverture illimitée pour la cédante.
IIA - 22ème Promotion DESS-A
Mémoire de fin de formation Novembre 2016
« L'apport d'un réassureur dans le
développement de l'industrie de l'assurance en zone CIMA : cas de la
SCG-Ré » page 67
Igor MBA ONDO
Nous pouvons également relever des
inconvénients à ce mode de fonctionnement du traité
notamment l'absence de protection véritable des grands sinistres,
l'absence de protection de l'exercice comptable et la surenchère de
protection pour les petits risques.
Les branches concernées sont toutes les branches de
l'assurance non vie, à l'exception des branches maladie et santé.
Depuis 2013, les branches aviation, off-shore et on-shore (pétrole et
gaz) intègrent dorénavant le champ d'application de la cession
légale. Pour ce qui est de l'assurance vie, seules les branches Epargnes
et Capitalisation sont exclues de la cession légale.
La société de réassurance, le
cessionnaire SCG-Ré, est tenue de garantir les risques et les sinistres
afférents au traité jusqu'à concurrence de son engagement
au titre de ladite cession :
· branches non vie concernées : 15 % des primes
nettes émises et sinistres ;
· Branches vie concernées : 10 % des primes nettes
émises et sinistres.
Elle est en outre redevable de commissions dues aux
sociétés assujetties aux taux suivants :
· aviation : 5 % des primes cédées ;
· off-shore et on-shore (pétrole et gaz) : 2,5 % des
primes cédées ;
· autres branches non vie : 20 % des primes
cédées.
Les cédantes, compagnies d'assurances sur le territoire
gabonais, doivent verser un acompte provisionnel des primes sur le compte du 1
e semestre à la société de réassurance.
Le montant de cet acompte déterminé par la société
de réassurance ne peut être inférieur à 50 % du
solde du compte du 1 e semestre de l'année n-1 et payable au
plus tard en fin mars.
21 Présentation du marché Gabonais
Le portefeuille cession légale de la SCG-Ré bien
que récent à cause de sa naissance en 2012, est
représentatif du portefeuille de l'assurance au Gabon, principe de
proportionnalité. A travers le traité de cession légale,
la SCG-Ré est en mesure d'établir les statistiques du
marché gabonais et de conseiller les cédantes sur la situation de
leurs portefeuilles en termes de production, de sinistralité et de
rendement.
C'est ainsi que la suite de notre travail va consister
à établir une analyse succincte du marché gabonais
à travers l'analyse de la cession légale ; les tendances, les
variations et les rangs sont similaires.
« L'apport d'un réassureur dans le
développement de l'industrie de l'assurance en zone CIMA : cas de la
SCG-Ré » page 68
Igor MBA ONDO
4,50 4,31
4,00 3,50 3,00 2,50 2,00 1,50 1,00 0,50
0,00
Os
P o
|
,85
2
0 a0. pQe~S
|
Graphique 36 - Production cession
légale
|
2,50 2,39
2,00
1,50
1,00
0,50
0,00
go, ~o4,0
P
|
Graphique 35 - Charges de sinistres cession
|
0,0
4P
|
3,86
28 1,77
404
|
2012-2015 (milliards de F CFA)
|
0,03
|
légale 2012-2015 (milliards de F CFA)
|
0,01
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|
0,79
0,57
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0,42 0,34 0,30 0,29
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4,4'PL
|
0,02
|
Source : Compte cession légale SCG-Ré 2012-2015
Source : Compte cession légale SCG-Ré 2012-2015
La production de la cession légale est essentiellement
tirée de l'automobile et de l'offshore et l'on-shore (pétrole et
gaz) (cf. Graph 36).Dans une moindre mesure, nous avons l'incendie, l'aviation
et la responsabilité civile (cf. Graph 36). L'assurance automobile
composée principalement de la responsabilité civile automobile
obligatoire, n'a pas d'engagements importants. Elle diffère de
l'assurance liée aux pétroles et gaz, laquelle représente
des engagements très importants et donc un niveau de risque
élevé.
L'automobile oscille entre 3 milliards et 4,5 milliards de
FCFA avec un pic atteint de 4, 31 milliards. La production du gaz et
pétrole oscille entre 2,5 et 4 milliards avec un pic de 3,86 milliards
(cf. Graph 36). La branche Incendie oscille entre 1 et 2 milliards F CFA avec
un pic de 1,77 milliards F CFA. On peut relever aussi que les branches
Prévoyance et Crédit banque qui concernant la vie sont de l'ordre
de 0,29 milliards (cf. Graph 36).
Certaines branches ont une forte volatilité, car d'une
année à l'autre, la production peut changer fortement. C'est le
cas de la branche pétrole et gaz, de l'automobile, et dans une moindre
mesure, de l'incendie et de l'aviation. Cela peut se mesurer par la
différence entre la production maximale et la production minimale
pendant la période d'analyse 2012-2015, ou se démontrer suivant
la longueur (hauteur) du rectangle.
Les branches les plus dynamiques sont aussi les plus
volatiles, ce qui constitue une difficulté en termes de prévision
(future) de la production, ou même un risque de fragilité de la
production de la cession légale, sachant que les branches les plus
dynamiques sont les plus instables et potentiellement très
dépendantes de l'activité socio-économique du pays.
IIA - 22ème Promotion DESS-A
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Mémoire de fin de formation Novembre 2016
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IIA - 22ème Promotion DESS-A
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« L'apport d'un réassureur dans le
développement de l'industrie de l'assurance en zone CIMA : cas de la
SCG-Ré » page 69
Igor MBA ONDO
Les trois branches les plus sinistrées sont
l'automobile, l'incendie et la responsabilité civile (cf. Graph 35). La
sinistralité relative à la branche automobile oscille entre 1,50
et 2,50 milliards de FCFA avec un minimum de 1,49 milliards et un maximum de
2,39 milliards (cf. Graph 36). La sinistralité relative à
l'incendie oscille entre 0,02 et 1,10 milliards de F CFA. Pour ce qui est de la
responsabilité civile, elle se situe entre 0,14 et 0,28 milliards de F
CFA. Les branches automobiles et incendie sont très volatiles en ce qui
concerne la sinistralité (cf. Graph 36).
120% 108%
100%
|
|
2012-2015
|
|
|
|
79%
|
80%
|
|
75% 73%
|
|
|
|
61%
|
|
|
|
|
56%
|
60%
|
|
|
|
|
47%
|
|
|
|
|
|
|
|
46-
%
37% 36%
|
40%
|
|
|
|
|
|
|
|
|
43%
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
37%
|
|
|
|
|
20%
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
T
|
|
0% 1%
|
15% 9% 9% 6%
|
8%
|
|
S · O O o fk
|
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|
zo%~ c ~ ~o~~Q°~oc
|
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|
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|
|
P
-40%
40%
|
-
|
32% 28%
T d
Graphique 38 - Marge commerciale cession
légale Graphique 37 - Taux S/P comptable cession légale
2012-2015
3,94
3,44
|
3,83
|
|
|
|
|
|
|
2,94
|
2,62
|
|
|
|
|
|
|
2,44
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1,94 2,28
|
1,69
|
|
|
|
|
|
|
1,44
|
-
|
|
|
|
|
|
|
|
1,36
0,94
|
0,57
|
|
|
|
|
|
|
-
o,4a
|
0,34 0,30
|
0,28 0,27
|
0,25 0,20
|
0,20
|
0,14
|
0,07
|
0,02
|
-0,06 -0 06
|
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|
|
|
|
Source : Compte cession légale SCG-Ré 2012-2015
Source : Compte cession légale SCG-Ré 2012-2015
La marge commerciale mesure la marge dégagée
par l'entreprise sur le coût d'achat des marchandises vendues. Il s'agit
du profit généré par les activités commerciales de
l'entreprise avant prise en compte des frais de structure. Dans notre cas, elle
correspond à la différence entre la production (chiffres
d'affaires) et la charge de sinistre suivant l'exercice comptable.
Ce sont les branches pétroles et gaz, automobile,
incendie et aviation qui ont les marges commerciales les plus importantes. Le
pétrole et le gaz réalisent une marge comprise entre 2,28 et 3,83
milliards de F CFA, l'automobile entre 1,36 et 2,62 milliards F CFA (cf. Graph
38). La marge de l'incendie a connu un pic de 1,69 milliards bien qu'elle soit
négative sur l'exercice 2012 (cf. Graph 38).
Le taux Sinistre sur Prime (S/P) mesure la part de prime
utilisée pour le règlement de sinistre. Il s'agit du rapport
entre le montant de la charge des sinistres et celui des cotisations ou des
primes encaissées sur un même exercice comptable. Ce ratio peut
s'assimiler pour l'assureur au taux de rendement commercial de la branche
d'assurance. Dans notre cas, cette analyse se fait suivant l'exercice comptable
à travers le taux S/P par branche.
« L'apport d'un réassureur dans le
développement de l'industrie de l'assurance en zone CIMA : cas de la
SCG-Ré » page 70
Igor MBA ONDO
Les branches ayant des taux S/P les plus bas sont les moins
rentables. L'appréciation pour chaque exercice comptable (annuel), de
2012 à 2015, a l'avantage de juger de la stabilité ou de
vérifier l'homogénéité durant la période
étudiée.
Il n'est pas fait mention ici de la liquidation de l'exercice
annuel, ni du S/P technique en raison du nombre d'exercice annuel faible, pour
raison de simplicité aussi. Il existe des branches d'assurances à
déroulement longue ou durée longue (exemple : la
responsabilité civile) et des branches à déroulement court
(exemple l'automobile), ce qui peut modifier l'analyse. De plus, certains
branches sont progressivement entrées en compte dans le traité de
cession légale, ce qui « biaise un peu » notre analyse.
Les branches construction, corps, crédit banque,
mixte, on-offshore et aviation sont les branches dont le taux S/P croît
durant cette période (cf. Graph 37). A titre d'exemple, l'incendie a un
S/P comptable compris entre 1 % et 108 % ; celui de la responsabilité
civile entre 43 % et 75%, les accidents corporels entre -- 40 % et 46 %, le
pétrole et gaz entre 0% et 1 % (cf. Graph 37). Ces écarts
pourraient s'expliquer par une forte sinistralité sur un exercice
annuel, une non-maîtrise de la sélection du risque, de la
tarification dans certaines branches, ou également de fortes
disparités de résultats techniques entre les
sociétés d'assurances installées au Gabon.
Cette analyse qui s'inscrit dans la surveillance de
portefeuille peut également relever les besoins spécifiques pour
chaque branche d'assurance et des éléments de base pour recourir
à une réassurance adaptée au portefeuille.
40%
35%
30%
25%
20%
15%
10%
5%
0%
Graphique 39 - Taux S/P comptable 2012-2015 (moyenne
et écart-Type)
60% 56%
50%
40%
MOYENNE
- ECART-TYPE
44%
30%
20%
3'%
2696
s. ras
·
10%
6%
10%
0% 0%
0%
`~~ Q~~O~JF`! `Ot~t ~ n~.h .J ~y. ~S
06'
QSPs43a
eE `O'O
*a p.04r
e
Graphique 40 - Taux de marge
commerciale cession légale 2012-2015
40%
35%
30%
25%
20% 15% 10% 5% 0%
|
r ·-------~,- · Q
INCENDIE RISQUES
SPEIr
7
· RC GENERALE AUTOMOBILE
|
l ·
|
TEMPORAIRE · DECES
CONSTRUCTION
· CORPS
MIXTE
· CREDITBAN UE
· CI CORPOREACDENTS
LS
· PREVOYANCE
· FACULTIES
AVIATION
|
ON-OFFSHORE
|
|
40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%
Moyenne
LIA - 22ème Promotion DESS-A Mémoire de fin de
formation Novembre 2016
Source : Compte cession légale SCG-Ré 2012-2015
Source : Compte cession légale SCG-Ré 2012-2015
IIA - 22ème Promotion DESS-A
Mémoire de fin de formation Novembre 2016
« L'apport d'un réassureur dans le
développement de l'industrie de l'assurance en zone CIMA : cas de la
SCG-Ré » page 71
Igor MBA ONDO
Le taux de marge est le rapport entre la marge commerciale et la
production.
Sur le plan du rendement, en moyenne toutes les branches ont
un taux de marge commerciale supérieur à 40 % (cf. Graph 40). On
peut néanmoins relever que les branches incendie, temporaire
décès, risques spéciaux et construction ont des taux de
marge commerciale dont l'écart-type est supérieure à 25 %,
ce qui pourrait traduire une forte incertitude dans la profitabilité de
ces branches (cf. Graph 40).
Les branches responsabilité civile, incendie,
automobile et risques spéciaux dont la moyenne du taux de marge
commerciale est inférieure à 60 % pourrait traduire la faiblesse
de rendement de ces branches en raison de la forte sinistralité, des
pratiques de sous-tarification, d'une absence de sélection de risques
observée dans certains cas (cf. Graph 40). Il n'est donc pas
étonnant que ce soit les branches responsabilité civile,
incendie, automobile et risque spéciaux qui ont des taux S/P moyens les
plus élevés, tous supérieures à 40 % sachant que
l'incendie a également l'écart-type S/P le plus
élevé (cf. Graph 39).
La cession légale au ler franc est un matelas de
sécurité dont jouissent les compagnies d'assurances gabonaises.
Elle permet de prémunir les cédantes d'exercice annuel difficile
ou d'une forte sinistralité sur un exercice. A travers la cession
légale, les cédantes peuvent donc bénéficier d'un
conseil et d'une assistance technique du réassureur, en l'occurrence le
réassureur SCG-Ré, par la mise à disposition
d'études et d'analyses technique concernant le marché gabonais ou
la situation de leur portefeuille.
La cession légale ne dispense pas les cédantes
locales d'une réassurance complémentaire. Bien au contraire,
comme on a pu le voir, malgré la cession légale, certains
branches d'assurances sembleraient pas assez rentables ou toujours très
incertaines, et nécessitent donc d'autres types et formes de
réassurance que le réassureur SCG-Ré propose, comme
d'autres réassureurs en Afrique.
En termes de modification du traité de cession
légale, vu que la cession légale concerne tous les risques, afin
de motiver davantage les cédantes dans les pratiques de sélection
de risques et de récompenser les cédantes disposant de «
bons » portefeuilles, nous pourrions avoir un taux de commission à
échelle à l'opposé d'un taux de commission fixe.
Le taux de commission serait fonction de la valeur du taux
Sinistre sur Prime (S/P). Le taux S/P pourrait être
déterminé suivant l'année comptable ou l'année de
souscription ou
IIA - 22ème Promotion DESS-A
Mémoire de fin de formation Novembre 2016
« L'apport d'un réassureur dans le
développement de l'industrie de l'assurance en zone CIMA : cas de la
SCG-Ré » page 72
Igor MBA ONDO
encore l'année de survenance. Cela pourrait être
perçu comme une forme de participation aux bénéfices.
Tableau 12 -- Proposition commission à
échelle suivant le taux sinistre sur prime
Majoration ou Minoration (Taux
de commission)
|
Taux (S/P)
|
+1,50%
|
|
Entre 0%et15%
|
+ 1,00 %
|
|
Supérieur à 15 % et inférieur à 30
%
|
+ 0,50 %
|
|
Supérieur à 30 % et inférieur à 45
%
|
+ 0,00 %
|
|
Supérieur à 45 % et inférieur à 60
%
|
- 0,25
|
%
|
Supérieur à 60 % et inférieur à 75
%
|
- 0,50
|
%
|
Supérieur à 75 %
|
|
Une autre éventualité de modification porterait
sur la fixation du taux de cession différent par branche ou encore sur
la participation à propos des traités de réassurance.
Tous ces choix auront nécessairement des
répercussions sur la planification de la réassurance des
cédantes, le mode opérationnel de gestion du traité et sur
le programme de rétrocession de la SCG-Ré.
« L'apport d'un réassureur dans le
développement de l'industrie de l'assurance en zone CIMA : cas de la
SCG-Ré » page 73
Igor MBA ONDO
Section 2 : Impacts sur le marché
international
La SCG-Ré entend répondre aux besoins en
réassurance des cédantes du marché local et appuyer le
développement économique du Gabon en limitant l'évasion de
capitaux sous forme de prime de réassurance.
Dans le même temps, en raison du caractère
international de l'activité de réassurance, afin de diversifier
son portefeuille en termes de type et de localisation de risques, la
SCG-Ré est disposée à offrir ses services à
l'international, hors territoire gabonais. Il s'agit pour l'institution de
réassurance de conquérir d'autres parts de marché afin
d'accélérer sa croissance.
C'est ainsi que nous allons maintenant nous intéresser
à l'activité du réassureur SCG-Ré sur le
marché international à travers trois axes :
- l'apport de capacité supplémentaire de
souscription ; - la participation aux traités de réassurance ;
- la mise en place d'une politique de marketing .
I. Apport de capacité supplémentaire de
souscription
Par la réassurance facultative, l'institution de
réassurance propose aussi des solutions de réassurance pour les
cédantes à l'international, dans la zone CIMA et en dehors. Il
s'agit d'un contrat pour lequel la société d'assurance est libre
de proposer le risque au réassureur tandis que ce dernier se
réserve la faculté de l'accepter ou de refuser. La
négociation se fait affaire par affaire, risque par risque. La
cédante donne tout ou une partie du risque et le réassureur
accepte la partie du risque couvert par une police d'assurance unique.
La réassurance peut être de type proportionnel ou
de type non proportionnel.
La réassurance proportionnelle est
déterminée en fonction des capitaux assurés sur chaque
contrat. La participation du réassureur aux sinistres assumés par
l'assureur est dans la même proportion que celle des primes qu'il a
perçues. Elle est déterminée à la souscription des
contrats, avant tout sinistre.
Quant à la réassurance non proportionnelle,
l'assureur détermine le montant limite qu'il est prêt à
assumer, soit par rapport à sa charge de sinistres, soit par rapport
à sa perte, la part excédentaire étant prise en charge par
le réassureur. Dans ce cas, l'engagement du réassureur à
participer aux sinistres pour un montant maximum est préalablement
arrêté
IIA - 22ème Promotion DESS-A
Mémoire de fin de formation Novembre 2016
IIA - 22ème Promotion DESS-A
Mémoire de fin de formation Novembre 2016
« L'apport d'un réassureur dans le
développement de l'industrie de l'assurance en zone CIMA : cas de la
SCG-Ré » page 74
Igor MBA ONDO
avant tout sinistre, au-delà de la somme conservée
par l'assureur (la priorité) et moyennant une prime calculée par
le réassureur pour le risque couvert.
Durant l'exercice annuel 2016, les capacités
proposées par la SCG-Ré sont déterminées suivant le
tableau ci-dessous:
Tableau 13 - Capacité de souscription
globale 2016 : acceptations
facultatives
REASSURANCE FACULTATIVE
|
|
CAPACITE GLOBALE DE SOUSCRIPTION 2016
|
|
MARCHE INTERNATIONAL
|
|
|
CIMA
|
|
HORS CIMA
|
BRANCHES
|
|
|
MONTANT
|
|
ONSHORE -DOMMAGES AUX BIENS
|
8
|
000
|
000 000 F CFA
|
5
|
000
|
000 000 F CFA
|
INCENDIE
|
5
|
000
|
000 000 F CFA
|
5
|
000
|
000 000 F CFA
|
ONSHORE-RESPONSABILITE CIVILE
|
5
|
000
|
000 000 F CFA
|
5
|
000
|
000 000 F CFA
|
RISQUES TECHNIQUES
|
5
|
000
|
000 000 F CFA
|
5
|
000
|
000 000 F CFA
|
OFFSHORE MARITIME
|
4
|
500
|
000 000 F CFA
|
1
|
500
|
000 000 F CFA
|
FACULTES
|
1
|
500
|
000 000 F CFA
|
1
|
500
|
000 000 F CFA
|
RESPONSABILITE CIVILE
|
1
|
000
|
000 000 F CFA
|
1
|
000
|
000 000 F CFA
|
CORPS
|
|
500
|
000 000 F CFA
|
|
500
|
000 000 F CFA
|
RISQUES DIVERS
|
|
500
|
000 000 F CFA
|
|
500
|
000 000 F CFA
|
INDIVIDUELLE ACCIDENT
|
|
400
|
000 000 F CFA
|
|
400
|
000 000 F CFA
|
VIE (Individuelle)
|
|
100
|
000 000 F CFA
|
|
100
|
000 000 F CFA
|
VIE (Collective)
|
|
100
|
000 000 F CFA
|
|
100
|
000 000 F CFA
|
|
Source : Capacité de souscription SCG-Ré
2015-2016
La zone hors-CIMA est constituée des pays suivants :
Guinée Conakry, Guinée Bissau, Rwanda, Angola, République
Démocratique du Congo, Liberia, Gambie, Ouganda, Zambie, Sierra Leone,
Erythrée, Botswana, Burundi, Cap-Vert, Djibouti, Sao Tome, Madagascar,
Ghana, Malawi, Swaziland et Tanzanie.
Les assureurs hors du Gabon, présents en zone CIMA
peuvent recourir à un apport supplémentaire de capitaux pour les
risques ONSORE -- DOMMAGES à hauteur de 8 Milliards de F CFA pour
bénéficier de davantage de risques (cf. Tab 13) ; de même,
pour les cédantes situées hors-CIMA, elles peuvent
bénéficier d'un soutien en réassurance pour un montant
maximal de 1,5 Milliards de F CFA pour les risques techniques.
Ces capacités supplémentaires sont au service
des cédantes, du marché international et concourent à
satisfaire la demande en réassurance des cédantes
présentes en zone CIMA. Nous pouvons toutefois relever que certaines
branches, bien que la demande en réassurance existe en zone CIMA, ne
sont pas pour l'instant couvertes par le réassureur SCG-Ré
à
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Mémoire de fin de formation Novembre 2016
« L'apport d'un réassureur dans le
développement de l'industrie de l'assurance en zone CIMA : cas de la
SCG-Ré » page 75
Igor MBA ONDO
l'international, notamment l'assurance caution, l'assurance
Responsabilité Civile Décennale (RCD) et la garantie
Grèves Emeutes Mouvements Populaires (GEMP).
En tenant compte de la croissance de son portefeuille, du
coût des capacités des différentes garanties et de
l'évolution de la demande, l'institution de réassurance devra
juger utile ou pas de commercialiser dans l'avenir ces autres garanties, et
à quelle hauteur de capacité en fonction des marchés.
Nous allons par la suite nous intéresser à
l'évolution des acceptations facultatives à l'international afin
de mesurer la force commerciale du réassureur SCG-Ré.
Graphique 42- Prime réassurance
facultative (millions F CFA)
|
Graphique 41- Réassurance facultative en
pourcentage
|
|
1 600 1497
REASSURANCE FACULTATIVE MARCHE INTERNATIONAL
1400 REASSURANCE FACULTATIVE MARCHE LOCAL
100%
1 P00 REASSURANCE FACULTATIVE MARCHE LOCAL 1
102 90%
REASSURANCE FACULTATIVE MARCHE INTERNATIONAL
80%
LL 1000 70%
800 702 60%
50%
600 409 40%
400 297 30%
184 20%
200 10%
63
0 0%
2012 2013 2014 2015
Source : Compte SCG-Ré 2012-2015
|
2012 2013 2014 2015
Source : Compte SCG-Ré 2012-2015
|
|
C'est dès le premier exercice que la SCG-Ré a
débuté la réassurance facultative. Le marché local
international a toujours constitué plus de la majorité de la
clientèle de la SCG-Ré au titre des acceptations facultatives,
à l'exception de l'exercice 2014.
Ainsi en 2013, le marché international
représente 60 % des acceptations facultatives, en 2014, soit près
de 40 % et en 2015 près de 60 % (cf. Graph 41). La SCG-Ré a pu
donc intégrer le marché international et permettre à des
cédantes de souscrire des risques.
La production des acceptations facultatives à
l'international passe de 2012 à 2015 de 0,063 à 1,497 Milliards
de F CFA, alors que parallèlement, celle du marché local passe de
0,184 à 1,102 Milliards de F CFA (cf. Graph 42).
Cette conquête de part de marché permet le
développement à l'international et confirme la croissance de la
demande de réassurance.
« L'apport d'un réassureur dans le
développement de l'industrie de l'assurance en zone CIMA : cas de la
SCG-Ré » page 76
Igor MBA ONDO
Millions F CFA
Graphique 44 - Taux de croissance réassurance
facultative
800% 700% 600% 500% 400% 300% 200% 100%
0%
|
~t · FACULTATIVE GABON
~t · FACULTATIVE INTERNATIONAL CIMA
~t · FACULTATIVE INTERNATIONAL HORS-CIMA
ot 282% 0 760%
/ \
~ \ ~/~
/ /
/ 6,04%
/ g 494%\
I \ /
j / \
4 353%~ ; / \
· ·
% \\
/ \ / ·
·
// · %..2v 57%
· .' 153%
// ·` ~~-
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4 0% · w 1r~
2013 2014 2015
|
300%
250%
200%
150%
100%
50%
0%
|
|
Source : Comnte SCG-Ré 2012-2015
Graphique 43 - Réassurance facultative par
marché (millions F CFA
1 200 FACULTATIVE GABON
- -F - · FACULTATIVE INTERNATIONAL CIMA
1000
800
|
|
· FACULTATIVE INTERNATIONAL
HORS-CIMA /o
|
/
|
/ · 843
|
|
|
|
|
|
/
|
702
|
|
+ 654
|
600
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
/
|
|
/
|
/
|
|
400
|
|
|
|
%
|
|
/
|
/ %
|
|
|
|
|
284 ·
|
/
|
~ ·
|
3,3,,3,1/33
|
|
|
200
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
76
|
|
|
|
|
|
|
13
|
|
|
|
|
|
0
|
|
0
|
f
|
|
|
|
|
|
|
2012
|
|
2013
|
|
2014
|
|
|
2015
|
Source : Compte SCG-Ré 2012-2015
IIA - 22ème Promotion DESS-A
Mémoire de fin de formation Novembre 2016
De manière générale, la
réassurance facultative de 2012 à 2015 a augmenté sur tous
les marchés, sur le plan local tout comme sur le plan international,
dans la zone CIMA et en dehors. Ainsi sur le marché international, dans
la zone CIMA, la production acceptation facultative passe de 63 à 843
Millions F CFA. Hors-CIMA, elle croit aussi passant de 13 à 654 Millions
F CFA (cf. Graph 44).
La SCG-Ré, bien que jeune institution de
réassurance, a pu modestement, malgré la forte concurrence, se
positionner à l'international, aussi bien en zone CIMA qu'en dehors.
D'ailleurs, la plus forte croissance s'effectue en dehors de la zone CIMA dans
le cas des acceptations facultatives, bien que ce marché soit pour
l'instant le moins important.
Nous pouvons relever l'évolution inversée du
taux de croissance de la production sur le marché local et en zone CIMA
(cf. Graph 43). En effet, quand la production locale baisse, la production de
la zone CIMA augmente et inversement, d'où la nécessité de
diversifier son portefeuille, de se positionner sur les deux marchés
sans délaisser un marché .I1 s'agit de toujours garder le
même niveau de rendement et la même vitesse de
développement.
II. Participation aux traités de
réassurance
Afin de se positionner sur le marché international et
de satisfaire les cédantes, la SCG-Ré collabore avec d'autres
réassurances sur le base de réassurances conventionnelles ou
traités de réassurance. Il s'agit d'une collaboration entre
réassureurs afin de mutualiser davantage les ressources
financières de manière à proposer aux cédantes une
offre de réassurance plus large, avec plusieurs types de risques et
niveaux d'engagements ou de capitaux réassurés.
IIA - 22ème Promotion DESS-A
Mémoire de fin de formation Novembre 2016
« L'apport d'un réassureur dans le
développement de l'industrie de l'assurance en zone CIMA : cas de la
SCG-Ré » page 77
Igor MBA ONDO
De même que pour les acceptations facultatives, les
traités peuvent être de type proportionnels ou de types non
proportionnels. On distingue le traité qui est obligatoire pour les deux
parties et celui qui est facultatif pour la cédante.
Dans le cas du traité obligatoire, la
réassurance couvre automatiquement tous les risques d'un portefeuille
déterminé La cédante s'oblige à verser au
traité tous risques répondant aux normes et conditions
définies dans le traité. Le Réassureur est, quant à
lui, obligé de les accepter et d'honorer ses engagements. Nous avons
également le traité « FACOB » appelé aussi
«Open Cover ». Il s'agit là d'une réassurance de type
facultative pour l'assureur ou la cédante et obligatoire pour le
réassureur ou le cessionnaire.
Les traités de réassurance peuvent être
limités à un seul pays ou au contraire englober un territoire
composé de plusieurs pays pour la territorialité du risque. De
plus, le traité peut garantir une seule branche d'assurance ou plusieurs
branches d'assurance. Dans les deux cas, nous sommes dans le domaine
contractuel. La compréhension et la connaissance des clauses du contrat
sont indispensables pour la bonne gestion en termes de tarification,
comptabilité, primes, participation bénéficiaire et de
renouvellement.
Pour les réassurances conventionnelles, la
SCG-Ré dispose également de capacités de souscription qui
précise le niveau d'engagement maximal auquel elle peut recourir, selon
les branches et la territorialité.
Tableau 14 - Capacité de souscription globale
2016 : acceptations conventionnelles
REASSURANCE CONVENTIONNELLE (TRAITE)
|
CAPACITE GLOBALE DE SOUSCRIPTION 2016
|
MARCHE INTERNATIONAL
|
CIMA
|
HORS CIMA
|
BRANCHES
|
MONTANT
|
AUTOMOBILE
|
500 000 000 F CFA
|
500 000 000 F CFA
|
INCENDIE
|
1 500 000 000 F CFA
|
1 500 000 000 F CFA
|
RISQUES TECHNIQUES
|
1 500 000 000 F CFA
|
1 500 000 000 F CFA
|
RESPONSABILITE CIVILE
|
500 000 000 F CFA
|
500 000 000 F CFA
|
RISQUES DIVERS
|
1 500 000 000 F CFA
|
1 500 000 000 F CFA
|
INDIVIDUELLE ACCIDENT
|
200 000 000 F CFA
|
200 000 000 F CFA
|
VIE (Individuelle)
|
100 000 000 F CFA
|
100 000 000 F CFA
|
VIE (Collective)
|
100 000 000 F CFA
|
100 000 000 F CFA
|
Source : Capacité de souscription SCG-Ré
2015-2016
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développement de l'industrie de l'assurance en zone CIMA : cas de la
SCG-Ré » page 78
Igor MBA ONDO
Graphique 46 - Acceptations conventionnelles
traités (millions de F CFA
Millions F CFA
100
|
|
|
|
|
80
|
|
|
|
|
60
|
|
|
|
|
40
|
|
|
|
|
20
|
|
|
|
|
|
|
2
|
|
|
0
|
|
·
|
|
|
|
2012
|
2013
|
2014
|
201
|
Graphique 45 - Taux de variation acceptations
conventionnelles
2661%
|
|
3000% 2500% 2000% 1500% 1000% 500%
|
|
|
66%
|
|
|
|
0%
|
2014 2015
Source : Compte SCG-Ré 2012-2015 Source : Compte
SCG-Ré 2012-2015
La part des acceptations conventionnelles passe de 2 à
100 Millions F CFA de 2013 à 2015 (cf. Graph 45). L'année 2014
est caractérisée par une hausse de variation des acceptations
conventionnelles de 2661 %.Celle de 2015 a un taux de croissance de 66 % (cf.
Graph 46).
La volonté de la SCG-Ré de vouloir
conquérir le marché international s'effectue également
à travers la participation à des acceptations conventionnelles ou
traités avec d'autres réassureurs, ce qui permet également
d'apporter davantage de sécurité et d'opportunités de
réassurances aux cédantes africaines de tout horizon.
III. Opérations de marketing
Le marketing a principalement deux fonctions essentielles : la
satisfaction du client et la performance de l'entreprise. Sa mission est «
de bâtir une clientèle et de s'assurer, à long terme,
de sa fidélité soutenue, en posant au jour le jour et donc
à très court terme, les gestes nécessaires au renforcement
de sa satisfaction »40
La SCG-Ré, dans son rôle d'expert en risque,
consent des initiatives dans la compréhension et la vulgarisation des
notions d'assurance et de réassurance à travers l'organisation de
séminaires et de partenariats, en vue de tisser des stratégies de
coopération et de développement.
C'est ainsi qu'en 2014, en collaboration avec la Nouvelle
Compagnie Africaine de Réassurance (NCA-Ré), un séminaire
est réalisé à Brazzaville (Congo Populaire) sur
«L'assurance incendie des risques d'entreprise ». De même en
2015, un séminaire est réalisé
40 Christian Dussart et Michel Cloutier,
Positionnement et 4 P : une partition plus que parfaite, Recherche et
Applications en Marketing (RAM), 1992.
IIA - 22ème Promotion DESS-A
Mémoire de fin de formation Novembre 2016
IIA - 22ème Promotion DESS-A
Mémoire de fin de formation Novembre 2016
« L'apport d'un réassureur dans le
développement de l'industrie de l'assurance en zone CIMA : cas de la
SCG-Ré » page 79
Igor MBA ONDO
avec le concours du réassureur Continental Reinsurance
(CONTINENTAL Re) sur « Les risques pétroliers et gaziers: police
package Energy ».
Ces séminaires qui sont à l'intention des
professionnels des assurances et de la réassurance visent
essentiellement le renforcement et le perfectionnement des acteurs du secteur.
Ces actions permettent entre autre aux cadres de se familiariser avec les
nouvelles techniques de tarification, de gestion, de prévention de
risques. Ainsi, une offre d'assurance et de réassurance
compétitive, en termes de qualité et du coût, permet aux
commerçants et aux industriels qui ont à coeur de protéger
leur patrimoine et sécuriser leur exploitation économique,
d'être davantage disposés à recourir aux offres d'assureurs
présents en Afrique.
Dans le registre de partenariats, nous pouvons citer par
exemple la convention signée avec la Société Commerciale
de Réassurance (SCR) en 2014 et celle signée avec Ghana
Reinsurance Company (GHANA Re) en 2015.
Ces échanges permettent de fidéliser les
partenaires (courtage et cédantes), de s'enquérir des nouvelles
dispositions réglementaires, des nouveautés en termes
d'innovation et de collecter les enseignements nécessaires à
l'élaboration de nouvelles solutions d'assurance et de
réassurance. Par ailleurs, l'existence d'un fort relationnel et la
coopération avec des partenaires sont des gages de réussite de
l'expansion à l'international.
Des études comparatives concernant l'environnement
concurrentiel et l'établissement d'un business plan sont des instruments
à la solde du marketing. A cet égard, l'établissement de
statistiques, les procédés de benchmarking permettent d'accentuer
l'adéquation de l'offre et la demande, éléments
indispensables pour rehausser la performance économique. La
réalisation de stages et des mémoires au sein des compagnies
constitue également un vivier de renseignements et d'informations
permettant de juger de l'efficacité de la communication,
d'améliorer l'organisation interne de la société ainsi que
de réajuster les campagnes de prospection.
Dans une démarche de leadership et
d'amélioration de la performance, l'usage de multiples
procédés peut être envisagé en tenant compte de la
capacité d'adaptation, de la spécificité du secteur, de la
portée de l'action et du coût à engager. Ces outils de
marketing qui touchent également les services de l'information et de la
communication sont susceptibles d'apporter une forte valeur ajoutée dans
la conquête de nouvelles parts de marché, dans l'accomplissement
d'une réputation irréprochable, notamment à travers :
- la publicité ;
- le marketing digital ;
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Mémoire de fin de formation Novembre 2016
« L'apport d'un réassureur dans le
développement de l'industrie de l'assurance en zone CIMA : cas de la
SCG-Ré » page 80
Igor MBA ONDO
- le webanalytics ;
- la collecte et l'analyse renouvellements ;
- le datamining.
|
des réclamations, des résiliations, des refus
de
|
|
En tant que jeune institution de réassurance, la
SCG-Ré entend élargir son champ d'action à
l'international. La réassurance, un secteur d'activité
marquée par une forte concurrence et une mutation constante,
nécessite de la visibilité et de la coopération pour la
conquête de nouvelles parts de marché. Bien que la politique de
marketing de la SCG-Ré soit remarquable, elle devra s'intensifier en
s'arrimant à son processus de développement, en tenant compte des
objectifs et des stratégies du haut management dans des élans
d'innovation et d'adaptation.
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« L'apport d'un réassureur dans le
développement de l'industrie de l'assurance en zone CIMA : cas de la
SCG-Ré » page 81
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CHAPITRE II:FACTEURS D'OPTIMISATION DU REASSUREUR
SCG-Ré
Fort de son expérience accumulée durant ses 4
premiers exercices annuels et de son développement à
l'international, la SCG-Ré améliore de manière continue
son leadership et son expertise. Il s'agit d'un processus sur le court et le
long terme, en tenant compte des impératifs du régulateur CIMA,
de la forte concurrence entre les réassureurs et de l'exigence de plus
en plus forte des assureurs. Dans la perspective de répondre aux
défis et aux objectifs futurs auxquels la jeune institution de
réassurance sera confrontée, un bilan d'activité est
nécessaire autant que l'optimisation des processus qui concourent
à la performance de cette société.
L'optimisation des processus consiste à
améliorer les façons de faire de chacun des processus de
l'organisation ou de l'entreprise. Cette optimisation peut se faire par
étalonnage concurrentiel, c'est-à-dire une analyse comparative
des processus entre organisations, ou par une analyse diagnostique de la
performance des processus de l'organisation. Les méthodes d'optimisation
des processus ne peuvent se réaliser avec succès sans une
approche qui tient compte de la dimension humaine, qui assure la
continuité de la démarche et qui facilite l'innovation.
L'optimisation est un terme générique qui peut
être associée à plusieurs domaines notamment la
fiscalité, la finance, l'informatique, les mathématiques,
l'économie. La préoccupation est d'agir de la meilleure
façon possible qu'il soit, de donner aux objectifs suivis les meilleures
conditions d'utilisation, de fonctionnement et de rendement.
Dans le cas précis de la SCG-Ré, notre ambition
sera de dresser les éléments par lesquels l'activité de la
jeune institution de réassurance peut être « optimale
» sur le plan national comme international, et par conséquent
son apport en zone CIMA et hors-CIMA. Dans cet ultime chapitre, notre
démarche sera d'établir également une «
heuristique » sachant que dans le cas d'une solution optimale, il
est nécessaire de réaliser une démonstration
théorique, d'éprouver la méthode à l'aide de
plusieurs cas pratiques, ce qui n'est point l'objet ici.
Au sens général, une heuristique est une
méthode de calcul qui fournit rapidement une solution réelle, pas
nécessairement optimale ou exacte, pour un problème
d'optimisation. Cette méthode a pour but de trouver une solution
réalisable, tenant compte de la fonction économique mais sans
garantie d'optimalité On oppose les méthodes approchées
aux méthodes exactes qui trouvent toujours l'optimum à des
échelles de temps différents.
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« L'apport d'un réassureur dans le
développement de l'industrie de l'assurance en zone CIMA : cas de la
SCG-Ré » page 82
Igor MBA ONDO
Dans la section à venir, il va s'agir de
s'intéresser aux leviers financiers et techniques par lesquels
l'activité du réassureur peut tendre à être
optimale.
Section 1 : Leviers financiers d'optimisation
Cette partie traite des fonds propres, de la solvabilité
et de la politique d'investissement.
I. Mesure du niveau de fonds propres suffisants
Au vu de l'importance des fonds propres pour l'assureur tout
comme le réassureur, il importe donc qu'il puisse mesurer ou
déterminer le niveau de fonds propres suffisants pour l'exercice et la
pérennité de leurs activités. Une littérature
abondante ainsi qu'une floraison de méthodes existent, qui
différent selon le types d'outils mathématiques et informatiques
utilisées, la réglementation en cours et les orientations du top
management.
D Méthode liée au chiffre d'affaire
prévisionnels
Dans cette méthode, nous prenons un échantillon
de sociétés de réassurance africaine qui se compose soit
de réassureurs ayant leur siège social en zone CIMA, soit de
réassureurs africains dont la date de création est
inférieure à 10 ans en 2014, à l'exception des
réassureurs sud-africains. L'idée étant que des
sociétés similaires présentent des caractéristiques
voisines et sont donc comparables.
A l'issue d'une régression linéaire, en tenant
compte du chiffre d'affaire, nous déterminons le niveau de fonds propres
suffisant et nécessaire.
Un modèle de régression linéaire est un
modèle d'une variable expliquée sur une ou plusieurs variables
explicatives dans lequel on fait l'hypothèse que la fonction qui relie
la variables explicative, le chiffre d'affaire, à la variable
expliquée, les fonds propres, est linéaire dans ses
paramètres.
Nous étudierons deux cas :
- Premier cas : hypothèse _taux de croissance
annuel du chiffre d'affaire : 4 %
- Deuxième cas : hypothèse_taux de
croissance annuel du chiffre d'affaire : 10 %
« L'apport d'un réassureur dans le
développement de l'industrie de l'assurance en zone CIMA : cas de la
SCG-Ré » page 83
Igor MBA ONDO
Graphique 47 - Droite de régression des fonds
propres en fonction du chiffre d'affaire
y = 1,0983x - 6E+06
Ri = 0,8171
.5...0'
I I'.
I I
I I
I I
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I I
I I
0.0
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I
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10
0
IIA - 22ème Promotion DESS-A
Mémoire de fin de formation Novembre 2016
0 10 20 30 40 50 60
Millions USD
Chiffres d'Affaires (CA
Cas 1 (en millions F CFA)
|
année
|
chiffre d'affaires (CA)
|
fonds propres
|
2018
|
16 158
|
17 477
|
2020
|
17 741
|
19 189
|
Cas 2 (en millions F CFA)
|
année
|
chiffre d'affaires (CA)
|
fonds propres (FP)
|
2018
|
19 120
|
23 135
|
2020
|
20 993
|
25 403
|
Avec une croissance annuelle à 4 %, le chiffre
d'affaire avoisinant les 17,741 milliards F CFA en 2020 recommande de
détenir des fonds propres de 19,189 milliards FCFA. Pour une croissance
annuelle de 10 %, en 2020 le chiffre d'affaire atteint 20,993 milliards F CFA
et préconise de posséder des fonds propres de 25,403 milliards F
CFA.
La difficulté et l'incertitude de ce
procédé résident dans le choix de l'échantillon et
des hypothèses (variation annuelle du chiffre d'affaire) qui vont
influencer la valeur des fonds propres. Néanmoins, bien qu'imparfaite,
il s'agit d'une méthode rationnelle, numérique et actualisable
chaque année. Elle privilégie davantage le contexte actuel et les
réalités d'un marché que des concepts théoriques
forts et des modèles robustes éprouvés.
21 Méthode liée au capital social
Pour cette méthode, l'échantillon est restreint
aux réassureurs présents et originaires sur le marché
CIMA. Ce choix se justifie par la circulaire du régulateur CIMA imposant
aux sociétés de réassurance de disposer d'un capital
social minimum de 10 Milliards de F CFA dans un délai de 5 ans, à
compter de 2014.
Nous réalisons toujours une régression
linéaire, mais cette fois avec le capital social en lieu et place du
chiffre d'affaire dans le but de déterminer la valeur des fonds
propres.
70
60
50
a C
LL 40 tri
éû ~
ô 30
a
20
LL
10
« L'apport d'un réassureur dans le
développement de l'industrie de l'assurance en zone CIMA : cas de la
SCG-Ré » page 84
Igor MBA ONDO
Graphique 48 - Droite de régression du
capital social en fonction des fonds propres
I171
I
,4e' ·
|
II
I
I I
|
y = 1,8649x - 8E+06
Ri = 0,9844 I I
I I
/ I
I I
/ I
/ I
I I
I /
I I
/ I
I I
/ I
I I
I I
|
5 10 15 20 25 30 35 40
Millions USD Capital Social (CS)
Modèle
|
Capital Social (CS)
|
Fonds Propres (FP)
|
Linéaire
|
10 000 000 000 F CFA
|
18 641 000 000 F CFA
|
Avec un capital social de 10 milliards F CFA, les fonds
propres estimés sont de 18,641 milliards F CFA. Un apport
conséquent des actionnaires de même qu'un report de
bénéfices sont nécessaires et indispensables à
hauteur de 9 milliards F CFA pour obtenir un niveau de fonds propres suffisant
équivalent à 19 milliards. Cette action est propice à un
développement sain et une sécurité avérée de
l'entreprise.
D Méthode liée au coefficient de
sécurité
FP=f3Vi6(X)-npE(X)
Dans la troisième méthode, nous
déterminons les fonds propres à partir du coefficient de
sécurité suivant la formule suivante :
· FP
· n . P
· R
· a(X)
n E (X)
désigne les fonds propres
désigne le nombre de contrats
désigne le chargement de sécurité
désigne le coefficient de sécurité de
l'assureur
désigne l'écart-type de la charge annuelle
aléatoire des prestations
désigne l'espérance de la charge annuelle
aléatoire des prestations
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Mémoire de fin de formation
Novembre 2016
Hypothèses
|
CAS 1
|
CAS 2
|
CAS 3
|
n
|
500
|
500
|
350
|
p
|
1,50 %
|
1,50 %
|
1,50 %
|
f3
|
3,7
|
3,7
|
3,7
|
6(X)
|
500 000 000
|
625 000 000
|
500 000 000
|
E(X)
|
4 000 000 000
|
4 000 000 000
|
4 000 000 000
|
Résultat
|
FP
|
11 367 257 584
|
21 709 071 980
|
13 610 330 828
|
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« L'apport d'un réassureur dans le
développement de l'industrie de l'assurance en zone CIMA : cas de la
SCG-Ré » page 85
Igor MBA ONDO
Les fonds propres sont autant dépendants de la
variation annuelle des prestations (sinistres) ainsi que selon la taille du
portefeuille (nombre de contrats). Ainsi, dans notre exemple au cas 2, les
fonds propres sont évalués à 21,709 milliards au cas en
raison de la forte valeur de l'écart-type de la charge annuelle
aléatoire de prestations. Dans le cas 3, la taille du portefeuille moins
importante réduit le besoin en fonds propres qui est estimé
à 13,610 milliards.
Les fonds propres sont importants dans l'activité du
réassureur (tout comme l'assureur) et donc sa gestion se
révèle délicat car dépendant de plusieurs facteurs
et acteurs (employés, dirigeants, actionnaires). D'autres
méthodes beaucoup plus complexes et faisant intervenir d'autres
paramètres existent. Hormis les fonds propres, la gestion de la
solvabilité est un élément crucial pour l'entreprise et
participe pleinement à l'optimisation de son activité.
II. Mesure du niveau de solvabilité optimal
La solvabilité désigne la capacité du
réassureur (l'assureur) à respecter les engagements auprès
de ses clients à court et long terme, Elle dépend de l'importance
des engagements et des ressources dont dispose le réassureur
(l'assureur). Les sociétés d'assurance ainsi que les
sociétés de réassurance doivent justifier d'une marge de
solvabilité41 suffisante sur le plan réglementaire.
Bénéficiant d'un portefeuille profitable et bien
réassuré, un réassureur peut optimiser son financement. Il
est donc nécessaire de passer d'une approche statique à une
approche dynamique en se projetant dans l'avenir et en intégrant une
gestion des risques prospective. Le suivi budgétaire et le suivi de la
trésorerie sont des instruments de cette planification. Le suivi
budgétaire consiste à surveiller l'évolution des
dépenses et des recettes, et vérifier périodiquement que
les recettes permettront de couvrir les dépenses. Le suivi de la
trésorerie consiste à s'assurer de la capacité à
faire face aux évolutions de la trésorerie dans le temps et
d'anticiper les prises de décisions nécessaires à la bonne
gestion des flux financiers.
Le réassureur SCG-Ré possède plusieurs
engagements fixes et variables, notamment la charge de sinistre, le coût
de la rétrocession, le paiement des frais généraux, la
masse salariale, l'imposition. Il est opportun de concilier besoin de
trésorerie et besoin de placement en tenant compte des engagements et de
leurs évolutions dans le temps.
41 Article 816 et 337 du Code CIMA.
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« L'apport d'un réassureur dans le
développement de l'industrie de l'assurance en zone CIMA : cas de la
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Graphique 49 - Taux de variation actif,
trésorerie et charge de sinistre brute
60%
50%
40%
|
`
48% ~.~
· ·
|
4 ·
1687%
`, ~.
|
---«--- Variation Actif
· ·. . · ·
· Variation Sinistre
---t --- Variation Trésorerie rt 39%
|
1800%
1600%
1400%
|
30%
|
|
' · ~
|
|
|
|
|
1200%
|
|
|
· ·
|
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|
|
25%
|
|
|
20%
|
|
|
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|
|
|
|
1000%
|
|
|
|
|
|
ss
|
|
|
|
|
|
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|
|
|
|
|
10%
|
|
|
|
|
|
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|
|
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|
|
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|
|
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|
|
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|
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|
|
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|
|
|
|
600%
600%
|
|
|
2013
|
2013
|
|
2014
|
2015
|
|
-10%
|
|
|
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|
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|
|
|
400%
|
|
|
|
|
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|
|
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-15%
|
|
-20%
|
|
|
|
|
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83%:
|
|
200%
|
30%
|
|
|
|
|
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|
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|
0%
|
-40%
|
|
|
|
|
|
|
-200%
|
|
Source : Compte SCG-Ré 2012-2015
En 2013, la trésorerie a nettement augmenté de
1 687 % du fait de la hausse de l'activité de la SCG-Ré ; c'est
moins important pour le cas des actifs avec une hausse de 1 % (cf. Graph 49).
En 2014, la sinistralité a baissé de 31 % quand dans le
même temps les actifs et la trésorerie augmentent respectivement
de 25 % et 83 %. En 2015, en raison en autre de la forte hausse de
sinistralité de 39 %, les actifs et la trésorerie baissent
simultanément de 15 % et 22 % (cf. Graph 49).
Ces variations irrégulières, successions de
hausses et de baisses, se justifient du fait de la volatilité des
engagements et des opportunités du marché financier.
L'optimisation de la solvabilité est périlleuse dans la mesure
où elle prend en compte plusieurs variables, pour certaines
interdépendantes entre elles, dans une démarche prospective.
Néanmoins la recherche de l'optimisation détermine des seuils
(minimum et maximum) de manière dynamique sur la base de critères
qualitatifs et quantitatifs, révisables périodiquement, pour la
gestion efficiente et conjointe de la trésorerie et des actifs.
III. Mesure de cohérence de l'investissement
Dans l'optique d'améliorer leur performance, les
investisseurs institutionnels, notamment les assureurs et réassureurs,
développent des stratégies pour optimiser leurs placements.
L'objectif est d'estimer et de piloter l'équilibre entre les ressources
(actif) et les emplois (passif) au regard des risques pris sous contrainte d'un
niveau de rentabilité et d'un cadre réglementaire
précis.
« L'apport d'un réassureur dans le
développement de l'industrie de l'assurance en zone CIMA : cas de la
SCG-Ré » page 87
Igor MBA ONDO
Ainsi, par l'entremise de l'ALM42, il s'agit de
déterminer les perspectives de rendement des actifs financiers
disponibles sur les marchés et d'établir une allocation
stratégique en examinant l'adossement entre les actifs et les passifs.
Les actifs détenus par le réassureur ont deux origines distinctes
: la représentation des engagements souscrits auprès des clients
et les fonds propres qu'il détient.
Le réassureur doit intégrer dans sa politique
de placements des caractéristiques particulières : la
probabilité de liquider des actifs pour faire face aux sinistres,
l'amplitude et la variation de la charge de sinistre, l'horizon du temps des
placements, le risque du taux de change du fait de la large
variété des devises et le risque d'inflation.
Ce mode opératoire améliore la gestion
financière du réassureur à partir d'agrégats et
d'indicateurs mis en place en interne, pour mesurer la cohérence de
l'investissement. Son portefeuille d'investissement se divise en trois grandes
catégories : les dépôts en espèces, les actifs
nantis et les actifs libres. De fait, le réassureur qui investit
exclusivement dans des actifs sans risque réalise une politique ALM non
optimale. Dans le même temps, un portefeuille d'actif plus risqué
recommande une exigence de fonds propres minimum plus élevée et
une gestion plus vigilante.
Pour assurer un développement sain, il importe donc
pour l'institution de réassurance d'évaluer et d'ajuster les
leviers financiers d'optimisation. Il en est de même des fonctions
business qui sont constituées des professions techniques et
commerciales. La suite de notre travail va consister à évoquer
les leviers techniques d'optimisation de la SCG-Ré.
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42 Asset Liability Management
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Section 2 : Leviers techniques d'optimisation
I. Souscription des risques de pointe et des nouveaux
risques La notion de risque de pointe peut être
appréciée sous deux angles :
· La taille : les valeurs assurées sont
très importantes, bien au-delà des capacités en
réassurance offertes par le marché
· La nature : activités à haut risque,
garanties spécifiques
La majorité de ces risques dispose de polices
d'assurance sur mesure avec des clauses bien spécifiques au secteur
d'activité ainsi que des dispositions relatives au financement des
projets, habituellement en langue anglaise. En général, que ce
soit pour les projets faisant l'objet de financements internationaux ou en
raison de la devise utilisée dans certains marchés financiers, le
contrat est libellé en une monnaie « forte », souvent le
dollar américain.
Ce type de risque fait très souvent appel à de
la capacité « étrangère ». Cette
délocalisation est bien souvent le résultat de
l'incapacité du marché à fournir une solution
appropriée, conforme aux besoins des clients. Pour assurer ce type de
risques, en plus de la nécessité de forte capacité de
réassurance, il convient de disposer également de
compétences techniques. Des aptitudes en souscription de risque ainsi
qu'en gestion de sinistres sont indispensables. Des experts compétents
en visite de risque et des avocats spécialisés sont aussi
essentiels.
L'expertise d'un ingénieur-souscripteur
confirmé permet de réaliser la visite et l'évaluation des
risques ; cet expert participe aussi à la politique de prévention
et protection de l'assuré à travers des recommandations et des
conseils. La maîtrise de ces éléments permet à
l'assureur d'améliorer la qualité de ses prestations envers les
assurés, son portefeuille et ses résultats. Pour le
réassureur, il s'agit de rehausser son label qualité et sa force
commerciale.
Les risques liés à la garantie violences
politiques & terrorisme (terrorisme & sabotage, GEMP43,
risque de guerre, autres violences politiques) ne sont pas garantis dans les
polices dommages habituelles et constituent des niches de croissance à
explorer. Les navires de commerce, qui appartiennent en général
à des armateurs étrangers, sont assurés en dehors
43 Grèves Emeutes Mouvements Populaires
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des pays de la CIMA. La micro-assurance, l'assurance
agricole, l'assurance financière et la garantie perte emplois
constituent également des gisements d'opportunités
conséquents .11 s'agit souvent de risques « extrêmes
», caractérisés par une faible fréquence et une
forte sévérité. Le manque de statistiques fiables et la
méconnaissance de ses risques attisent la frilosité des assureurs
CIMA pour développer ses produits, pourtant une demande croissante
existe.
Des solutions à travers la coopération entre
Etats tout comme entre réassureurs permettra de densifier les
capacités offertes sur le continent, de développer le
portefeuille des assureurs, des réassureurs locaux et d'accentuer
progressivement la « relocalisation » des assurances des
grands risques. Les pools africains d'aviation et risques pétroliers,
à l'instar de celui de la société de réassurance
AFRICA Re ainsi que celui de l'ARC44,
spécialisé dans la gestion efficace des risques climatiques sur
le continent africain, peuvent constituer des partenaires crédibles dans
la diversification du portefeuille de la SCG-Ré.
II. Apport actuariel : outil d'aide à la
décision et assistance technique
Les compagnies d'assurances élaborent des techniques
de marketing pour vendre davantage de contrats d'assurance. Ces contrats
génèrent des engagements de différents types, un passif
croissant qui s'étalent dans la durée. Pour réussir sa
gestion, l'assureur est aussi tenu de respecter des considérations
techniques et financières, notamment la constitution de provisions, la
détermination d'une tarification, le respect de la réglementation
du secteur d'activité. La nécessité d'un meilleur suivi du
respect des engagements vis-à-vis des clients est donc primordiale pour
l'assureur tout comme le réassureur.
L'actuariat est le lien qui transmet les avancées des
mathématiques et de l'informatique au service des besoins pratiques des
assureurs, des institutions financières et des investisseurs
institutionnels. Il permet au réassureur (ou l'assureur) d'optimiser sa
capacité à honorer ses engagements. Il aide également dans
ce cas à appréhender les évènements auxquels lui et
ses assurés sont confrontés, du fait de la mutation de
l'environnement socioéconomique, des changements de comportements des
populations, de l'évolution de la structure tarifaire, de la
modification de la politique de souscription. Il intervient aussi dans la
conception et l'adaptation des nouveaux produits d'assurance, la
détermination du «réel »
44 African Risk Capacity
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besoin en réassurance, le processus
d'évaluation des risques, la surveillance du portefeuille (primes,
sinistres), l'établissement d'études et de reportings. Cette aide
à la décision définit les conditions de rentabilité
et de pérennité des produits et de l'entreprise.
Il apparaît donc évident que l'actuariat va
permettre de faire émerger l'africanisation des produits d'assurance et
l'acquisition des standards internationaux, éléments cruciaux
dans le développement de l'industrie des assurances. Cet apport va
impulser un plus grand attrait des cédantes auprès du
réassureur SCG-Ré.
La compagnie de réassurance va ainsi tisser son
leadership technique. En interne, cette initiative est un puissant outil d'aide
à la décision et en externe, il profite aux
sociétés d'assurance dans le conseil et l'assistance technique.
Cette initiative louable rattachée à l'activité
opérationnelle et décisionnelle nécessite un pilotage
conséquent en moyens techniques et humains. Ce processus de leadership
et de développement n'affranchit pas le réassureur de la bonne
gestion et du suivi de son programme de rétrocession.
III. Gestion du programme de rétrocession
D Adéquation du profil de portefeuille et programme de
rétrocession
Le réassureur qui gère une mutualité de
risques à caractère international, se trouve confronté
à la même problématique que l'assureur, à savoir que
son portefeuille est constitué d'un ensemble de risques plus ou moins
homogènes. Pour pallier ce problème, de nombreux
réassureurs font appel à la technique de réassurance
appelée rétrocession. Le réassureur établit un
programme de rétrocession tout comme l'assureur établit un
programme de réassurance. Il rétrocède tout ou une partie
de son risque auprès d'un ou plusieurs réassureurs appelés
rétrocessionnaires, en échange d'une rémunération
sous forme de commission.
Ce qui distingue la rétrocession de la
réassurance est le fait que, dans le cas de la rétrocession, le
réassureur achète une protection auprès d'une
société concurrente ; dans le cas de la réassurance,
l'assureur achète une couverture de réassurance auprès
d'un réassureur professionnel et non d'un autre assureur.
La rétrocession permet à des réassureurs
de taille modeste d'entrer en compétition avec les plus gros
réassureurs en ce qui concerne la souscription de très grands
risques. De plus,
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elle permet d'élargir son portefeuille. Cependant,
elle demande un contrôle continu et une rigueur en termes de gestion du
fait de l'acquisition de risques supplémentaires en nombre et en
engagement, au-dessus de ses capacités propres. De plus, un
réassureur qui rétrocède de manière abondante
n'acquiert aucune technicité en termes de souscription et gestion de
risque.
En transférant une partie de son risque par la
rétrocession, le réassureur transfert également une partie
de son profit. Un choix cornélien se pose: soit céder une portion
importante des primes permettant de réduire la volatilité des
sinistres mais entraînant une baisse des profits, soit céder une
portion plus faible des primes en conservant davantage de volatilité de
sinistres et de profits. La gestion de la rétrocession à travers
sa négociation, son analyse et la détermination des
critères quantitatifs et qualitatifs est un outil primordial pour
s'enquérir de la vitalité du réassureur. Les primes
rétrocédées à l'extérieur d'un pays ne
profitent ni au réassureur ni au marché d'assurance local et
encore moins à l'économie locale.
Dans le cadre de l'optimisation du couple risque/rendement,
l'analyse du programme de rétrocession est donc indispensable. Les
principales caractéristiques du portefeuille du réassureur sont
la fréquence des sinistres, la sévérité des
sinistres, le nombre de contrats, le montant cumulatif de primes par tranche de
capitaux, la vitesse de paiement des sinistres. Elles sont
représentatives du profil de portefeuille du réassureur et
rentrent en compte dans l'établissement du programme de
rétrocession.
21 Analyse du programme de rétrocession
Le réassureur est tenu d'analyser son programme de
rétrocession dans la mesure où d'une part, dans sa planification
la rétrocession prend en compte l'activité du réassureur
(production, sinistre) et d'autre part, elle conditionne ses activités
futures. En tant que couverture et charge, elle comporte un coût et
répond à des exigences techniques, prudentielles et
réglementaires.
Du fait de son profil de portefeuille, notamment la cession
légale avec la présence de gros risques, le réassureur
SCG-Ré pratique la rétrocession. Elle est nécessaire pour
les jeunes institutions car elle permet de se développer, de souscrire
à des grosses affaires en dépit de la faiblesse des fonds
propres. Elle doit donc être un moyen d'accroître sa vitesse de
développement, d'assurer une pérennité sur le long terme
et de consolider des fonds propres.
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Graphique 51 - Variation résultats
SCG-Ré Graphique 50 - Résultat rétrocession et
part
2012-2015 résulat rétrocession
2012-2015
2900%
|
2400% ·
- 2976%
·
|
· Résultat Brut
· · · · · ·
· · Résultat
Rétrocession ·
· · · · · ·
· · · Résultat Net
|
6
5
|
|
|
· Résultat
Rétrocession Résultat Rétrocession
|
87%
|
· ~
100%
90%
5,05
80%
70%
|
|
· · · Part
|
·
|
|
|
|
4
|
|
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+3,79
|
|
|
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· U
|
|
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60%
|
1400%
|
· 1426% .
|
|
|
- 3
|
|
r'
|
|
|
|
50%
|
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|
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·
|
|
|
|
·
|
|
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40%
|
900%
|
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f 2
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30%
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i 309%
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0,93
|
|
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20%
|
400%
|
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/f, 208%
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1
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10%
|
|
|
104%1.........~ ·.. ·
|
...3%
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
-100%
|
|
|
o
|
0,00
|
|
|
|
|
|
0%
|
|
2013
|
2014
|
2015_ _58%
|
|
2012
|
2013
|
2014
|
2015
|
Source : Compte SCG-Ré 2012-2015 Source : Compte
SCG-Ré 2012-2015
Le résultat de la rétrocession désigne le
solde à l'actif des rétrocessionnaires. Il s'agit de capitaux
cédés par le réassureur dans le cadre de la
rétrocession pour disposer d'une couverture de sécurité de
la part des rétrocessionnaires, en cas d'exercice difficile mais aussi
en cas de sinistres élevés. Le résultat brut est le
résultat à l'actif du réassureur, auquel il faut
soustraire le résultat de la rétrocession pour obtenir le
résultat net, qui est le solde réel à l'actif du
réas sureur.
De 2013 à 2015, le résultat de
rétrocession de la SCG-Ré passe de 0,93 milliards F CFA à
5,05 milliards F CFA (cf. Graph 50). On constate que la part du résultat
de la rétrocession sur le résultat brut est en constante
croissance ; en 2013 elle est de 50 %, en 2014 elle est de 67 % et en 2015 87 %
(cf. Graph 50).Ce fait traduit donc l'importance de l'activité de la
rétrocession qui est nécessaire comme outil de gouvernance mais
qui doit être maitrisée et minimisée sans compromettre la
sécurité de la société. Il importe pour le
réassureur SCG-Ré de planifier au mieux sa rétrocession
(commission de rétrocession, participation bénéficiaire,
niveau de la priorité, niveau de la portée, taux de cession,
coût de la rétrocession).Un réajustement des fonds propres
et une modification de la politique de souscription pourraient induire une
baisse progressive du niveau de rétrocession.
La variation du résultat de rétrocession est
supérieure à celle du résultat brut et du résultat
net. En effet, en 2014 le résultat de la rétrocession croit de
309 % quand dans le même temps le résultat brut croît de 208
% et le résultat net de 104 % (cf. Graph 51). En 2015, le
résultat de la rétrocession augmente de 33 %, le résultat
brut augmente de 3 % et le résultat net décroît de 58 %
(cf. Graph 51).Ces faits confirment le poids élevé et la forte
croissance de la rétrocession au sein du réassureur
SCG-Ré.
« L'apport d'un réassureur dans le
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Graphique 53 -- Part rétrocession dans les
Acceptations 2013-2014
|
Graphique 52 - Variation résultat de la
rétrocession 2013-2014 entre réassureurs
|
50%
|
34%
|
0%
|
22%
D
|
n 11%
0
|
-50%
|
|
|
-100%
|
|
02013 02014
|
-150%
|
|
|
-200% -188%
|
|
|
SEN-Ré AVENI-Ré
|
NCA-Ré CICA-Ré
|
|
71%
|
582%
|
57%
|
600%
|
|
|
|
500%
|
|
|
|
400%
|
|
|
|
|
|
309%
|
|
300%
|
|
|
|
|
200%
|
|
|
|
|
100%
|
|
|
|
|
0%
|
|
|
|
|
-100%
|
|
|
|
CICA-Ré SCG-Ré
|
SCG-Ré
|
|
62%
51%
0
AFICA-Ré
15%
11
65%
n
U
-54%
NCA-Ré AFICA-Ré SEN-Ré
U
-70%
AVENI-Ré
Source : Annuaire des Sociétés Membres de la FANAF
2016
Source : Annuaire des Sociétés Membres de la FANAF
2016
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Dans le cadre du programme de rétrocession, nous
pouvons apprécier la part de la rétrocession dans les
acceptations. Cette analyse peut s'étendre à des partenaires
similaires, en tenant compte de la durée de création, du profil
de portefeuille et de la localisation .Dans notre cas, nous avons choisi les
réassureurs ayant leur siège social en zone CIMA ainsi que le
leader africain AFRICA Re.
En 2013, la part de la rétrocession dans les
acceptations pour la SCG-Ré est de 57 %. Pour le même exercice
annuel, à l'exception du réassureur AFRICA Re, tous les
réassureurs ont un niveau de rétrocession inférieur
à celui du réassureur SCG-Ré, inférieur à 50
% (cf. Graph 52). En 2014, la part de rétrocession sur les acceptations
de la SCG-Ré est de 71 %, au-dessus de tous les réassureurs
étudiés (cf. Graph 52). En 2014, le résultat de la
rétrocession de la SCG-Ré croit de 309 % au-dessus de tous les
réassureurs étudiés, à l'exception du
résultat de rétrocession de la CICA-Ré qui croit de 582 %
(cf. Graph 53).
Ce fait révèle l'importance de la
rétrocession pour le réassureur SCG-Ré, comparativement
à d'autres réassureurs. Bien que portefeuille de la SCG-Ré
soit spécifique par rapport à ceux de ses consoeurs, il n'en
demeure pas moins qu'une rétrocession excessive ou inefficience, mal
maîtrisée ou exécutée, pourrait ralentir sa vitesse
de développement. Une planification de son programme de
rétrocession en cohérence avec ses ambitions et les
stratégies du haut management est donc déterminante pour l'essor
de son activité. Il importe donc pour la SCG-Ré de minimiser la
rétrocession tout en se développant et en pérennisant son
activité dans le temps. Il s'agit d'un élément crucial
touchant la sécurité du réassureur et son impact dans le
développement de l'industrie de l'assurance en zone CIMA.
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développement de l'industrie de l'assurance en zone CIMA : cas de la
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CONCLUSION
L'assureur, du fait de son métier lié à
la gestion du risque, est préoccupé par sa solvabilité en
raison d'importants engagements qu'il contracte dans le temps. Il doit aussi
garantir son développement et se prémunir contre les
dérives de la sinistralité, le risque de ruine et de faillite. En
vue du financement optimal de sa solvabilité, la suffisance du niveau
des fonds propres et la pratique de la réassurance sont deux solutions
complémentaires offertes. Il est donc essentiel que l'assureur puisse
déterminer le niveau de fonds propres minimum pour son bon
fonctionnement. De même, il est primordial qu'il puisse disposer d'une
réassurance optimale, appropriée à son profil de
portefeuille et dans la limite de ses moyens.
Au vu des taux de cession des pays membres de la CIMA, les
sociétés d'assurance qui y exercent ont des besoins importants en
réassurance, en raison notamment de la faiblesse de leurs fonds propres.
La délocalisation des assurances de grands risques et la pratique de
fronting nuisent à leur vitalité. Une assurance qui se
délocalise hors d'un pays, une prime cédée hors d'un pays,
c'est un « gagne-pain » en moins pour les
sociétés d'assurance. Ce sont des capitaux en moins pour les
institutions financières nationales. C'est de l'argent en moins pour
l'Etat où se situe le risque à travers l'imposition. En
résumé, c'est un affaiblissement du développement
économique du pays. Cela peut justifier le relèvement du capital
social des compagnies d'assurance et de réassurance en zone CIMA ainsi
que l'avènement récent du cadre réglementaire de la
réassurance incitant davantage à la rétention de primes
d'assurance.
Par le biais d'une réassurance africaine à fort
niveau de technicité et avec une solidité financière
avérée, le type de risques et le niveau de risques
s'étendront au bénéfice des sociétés
d'assurances africaines, investisseurs institutionnels par excellence. La
délocalisation des assurances des grands risques et les pratiques de
fronting seront en conséquence bien moins importantes, ce qui peut
concourir au dynamisme de l'industrie des assurances en Afrique.
Le réassureur SCG-Ré est une institution de
réassurance de la zone CIMA et bénéficiant du soutien de
l'état gabonais. Elle a démarré son activité depuis
2012. Sur le plan local, elle participe au processus de rétention de
primes et au financement de projets multisectoriels. Dans le cadre de son
processus de développement, elle contribue à la vulgarisation de
l'assurance lors de séminaires et propose des capacités
supplémentaires d'assurances sous
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formes d'acceptations facultatives et conventionnelles. En
outre, des partenariats sont noués afin de constituer une synergie entre
réassureurs africains et élargir les capacités locales de
manière à retenir les primes d'assurance et relocaliser les
assurances des grands risques en Afrique en général, et en
particulier en zone CIMA
De nombreuses sources d'optimisation pour l'apport de la
SCG-Ré dans l'industrie de l'assurance sont à relever, notamment
l'augmentation des fonds propres, l'optimisation de la trésorerie et de
l'investissement par le biais de l'ALM. Sur le plan technique, une expertise en
souscription des risques de pointe, un apport actuariel en interne et
auprès des cédantes ainsi qu'une planification du programme de
rétrocession à moindre coût, adapté au profil de
portefeuille et aux opportunités d'affaires sont à envisager.
Phénomène transparent, ignoré du grand
public, la réassurance constitue néanmoins un enjeu
économique et financier non négligeable pour le
développement de l'Afrique. Près de cinquante ans après
les indépendances, en dépit d'une volonté d'agir
très tôt exprimée, les activités de
réassurance ne sont ni à un niveau embryonnaire ni à un
niveau de pleine maturation. Le développement de l'assurance en Afrique
passe donc nécessairement par l'essor de la réassurance dans le
Continent, en raison des caractéristiques de l'assurance africaine,
à savoir : une assurance, dommage principalement, élitiste,
focalisée sur les grandes entreprises privées et publics. Les
perspectives d'avenir de l'assurance en Afrique, apparaissent donc très
liées à l'évolution politico-économique dudit
continent et du reste du monde, à l'organisation structurelle des
marchés d'assurance africains et à la capacité
d'innovation des professionnels de ce secteur.
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développement de l'industrie de l'assurance en zone CIMA : cas de la
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Igor MBA ONDO
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WEBOGRAPHIE
http://www.atlas-mag.net
http://www.cima-afrique.net
http://www.fanaf.org
http://www.financialafrik.com
http://www.politique-africaine.com
http://www.scg-reass.com
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Annexe 1 - Circulaire portant obligation aux
sociétés d'assurance de transmettre un dossier annuel relatif au
programme de réassurance
COMMISSION REGIONALH: DE CONTROI.E DES ASSURANCES
CIRCULAIRE N° L-- O u
O L/CIM~A/CRCA/PDT/2012
Portant obligation aux sociétés d'assurance de
transmettre un dossier annuel relatif au programme de réassurance
En application des dispositions du Règlement N'
005/CIMA/PCMA/CE/SG/2009 du 28 septembre 2009 modifiant et complétant le
code des assurances relatif à la politique de réassurance, la
Commission Régionale de Contrôle des Assurances réunie en
sa 68'""" session ordinaire à Malabo (République de Guinée
Equatoriale), informe les sociétés d'assurance des pays membres
de la Conférence Interafricaine des Marchés d'Assurances (CIMA),
qu'elles ont l'obligation de transmettre au Secrétariat
Général de la CIMA et à la Direction Nationale des
Assurances de l'Etat concerné, au plus tard le 31 janvier de chaque
année, un dossier de réassurance comprenant :
1) le plan de réassurance de l'année en cours ;
2) les traités de réassurance dûment
signés par l'apériteur et les autres réassureurs
intervenant dans le programme de réassurance de la cédante.
S'agissant des autres réassureurs participant au traité, le
simple accord, dans les conditions définies par l'apériteur,
pourra suffire ;
3) l'analyse des principaux changements intervenus dans le
programme de réassurance.
Cette obligation ne dispense pas les sociétés
d'assurance de transmettre le rapport sur la politique de réassurance
mentionné à l'article 426 l) du règlement
précité.
La Commission rappelle aux sociétés d'assurance
que la non exécution des dispositions de cette circulaire est passible
des sanctions prévues à l'article 312 du code des assurances.
I,
à Malabo, 2 7 JUIL 2012
oyale de
t de ta CRCA,
Source : CIMA
« L'apport d'un réassureur dans le
développement de l'industrie de l'assurance en zone CIMA : cas de la
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Annexe 2 -- Articles 800,801 et 810 du livre VIII du code CIMA
dédié à l'activité de réassurance
LNRE Vi
REASSURANCES
TITRE I
LES ENTREPRISES DE REASSURANCE
CHAPITRE I
DISPOSITIONS GENERALES
Article 800 : Définition
Au titre du présent livre, on entend par
a) « Réassurance » : l'activité d'un
organisme qui consiste à accepter des risques d'assurance
cédés, soit par une entreprise d'assurance, soit par une autre
entreprise de réassurance.
b) « Entreprise de Réassurance
» : une entreprise, autre qu'une entreprise d'assurance, qui exerce
l'activité de réassurance.
c) « Succursale » : établissement qui ne
bénéficie pas de la personnalité juridique, mais qui
dispose d'une certaine autonomie de gestion et de direction par rapport
à l'entreprise de réassurance à laquelle elle
appartient.
d) « Autorités compétentes »: les
autorités habilitées, en vertu d'une loi ou d'une
réglementation, à contrôler les entreprises de
réassurance;
e) Bureau de souscription, de représentation ou de
liaison » : toute représentation d'une entreprise de
réassurance qui souscrit ou qui facilite la souscription des risques
pour le compte de celle-ci.
f) «Entreprise captive de réassurance»: une
entreprise de réassurance détenue par une entreprise
financière autre qu'une entreprise d'assurances ou de réassurance
ou un groupe d'entreprises d'assurances ou de réassurance, ou par une
entreprise non financière, et qui a pour objet la fourniture de produits
de réassurance couvrant exclusivement les risques de l'entreprise ou des
entreprises auxquelles elle appartient ou d'une ou de plusieurs entreprises du
groupe dont elle fait partie.
Par extension, on entend également par captive, toute
entreprise de réassurance appartenant à un groupe ou à un
réseau d'entreprises d'assurance qui réassure uniquement les
filiales du groupe ou les membres de ce réseau.
Article 801
Contrôle Principe et étendue
Sont soumises au contrôle, les entreprises de
réassurance dont le siège social se situe sur le territoire d'un
Etat membre de la CIMA, les succursales de réassurance, les bureaux de
souscription, de représentation ou de liaison exerçant sur le
territoire d'un Etat membre de la CIMA.
Les modalités de mise en oeuvre du contrôle des
entreprises de réassurance multilatérales ou panafricaines
auxquelles appartiennent un ou plusieurs Etats membres font l'objet d'un texte
complémentaire.
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Mémoire de fin de formation Novembre 2016
Source : CIMA
« L'apport d'un réassureur dans le
développement de l'industrie de l'assurance en zone CIMA : cas de la
SCG-Ré » page100
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Article 8i0 : Capital social-Garantie
financière
L'') Les entreprises soumises au contrôle en application
de l'article 801 et dont le siège social se trouve sur le territoire
d'un Etat membre doivent avoir un capital social au moins égal à
clix milliards (to 000 000 000) de francs CFA, non compris les apports en
nature. Chaque actionnaire doit verser avant la constitution définitive,
la moitié au moins du montant des actions en numéraire souscrites
par lui.
La libération du reliquat doit intervenir dans un
délai qui ne peut excéder trois (3) ans à compter de
l'immatriculation au registre du commerce et du crédit mobilier, selon
les modalités définies par les statuts ou par une décision
du conseil d'administration.
z`) Les succursales de réassurance soumises au
contrôle en application de l'article 801 et les bureaux de souscription,
de représentation ou de liaison d'entreprises de réassurance
n'ayant pas leur siège
dans l'espace CIMA, doivent, en garantie de leurs
opérations dans les Etats membres de la CIMA, justifier d'une garantie
financière d'un montant minimum égal à un milliard (1 000
000 000) de francs CFA. Le montant de la garantie financière ne peut
être inférieur au dernier montant annuel des primes
acceptées sur les risques localisés dans l'espace
CIMA.
Cette garantie doit être constituée par un
dépôt d'égal montant auprès d'un
établissement de crédit habilité dans un Etat membre.
3 )Les entreprises de réassurance appartenant à
un groupe ou à un réseau d'entreprises d'assurance qui
réassurent uniquement les filiales du groupe ou les membres de ce
réseau, les captives de réassurance, les pools de
réassurance doivent avoir un capital au moins égal au tiers (1/3)
du capital social prévu à l'alinéa I du présent
article. Lorsqu'elles ne conservent pas de risques, Il n'y a pas d'exigence de
capital pour ces entités.
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TABLE DES MATIERES
DEDICACES 1
REMERCIEMENTS 2
LISTE DES SIGLES ET DES ABREVIATIONS 3
LISTE DES FIGURES 4
LISTE DES TABLEAUX 5
LISTE DES GRAPHIQUES 6
LISTE DES ANNEXES 8
SOMMAIRE 9
AVANT-PROPOS 10
RÉSUMÉ 11
ABSTRACT 11
INTRODUCTION 12
PARTIE I: L'ACTIVITE DE LA REASSURANCE EN ZONE CIMA 16
CHAPITRE I: LE MARCHE DE L'ASSURANCE EN ZONE CIMA 17
Section 1: Origine et développement de l'assurance en zone
CIMA 18
I.Origine de l'assurance 18
1)La période pré- et post-indépendance
jusqu'à la fin des années 1970 18
2)La période des mutations des structures : les
années 1970-1980 19
3)La période de la CIMA 20
II.Cadre réglementaire de l'assurance 20
1)Organisation de la CIMA 20
2)Objectifs de la CIMA 22
3)Compétences de la CIMA 23
III.Développement de l'assurance 23
1)Etats des lieux 23
2)Causes de la situation actuelle 26
3)Facteurs de développement 28
Section 2 : Statistiques de l'assurance en zone CIMA 30
I.Présentation du marché de l'assurance 30
II.Principaux marchés d'assurance 34
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III.Principales compagnies d'assurance 35
CHAPITRE II:LE MARCHE DE LA REASSURANCE EN ZONE CIMA 39
Section 1 : Origine, apport et défis de la
réassurance 40
I.Origine et motivations de la réassurance en zone CIMA
40
II.Cadre réglementaire de la réassurance en zone
CIMA 41
III.Rôle , apport et défis de la réassurance
43
1)Rôle et planification de la réassurance 43
2)Apport des institutions de réassurance 46
3)Défis de la réassurance africaine 47
Section 2 : Statistiques de la réassurance en zone CIMA
49
I.Evolution de la réassurance 49
II.Principaux marchés de réassurance 50
III.Principales compagnies africaines de réassurance 53
PARTIE II : CAS DE LA SOCIETE COMMERCIALE GABONAISE DE
REASSURANCE
(SCG-Ré) 58
CHAPITRE I:IMPACTS DE L'ACTIVITE DE LA SCG-Ré
SUR LE PLAN NATIONAL ET
INTERNATIONAL 59
Section 1 : Impacts sur le marché local 60
I.Apport de solutions de réassurance 61
II.Investisseur institutionnel 64
III.Présentation du traité de cession légale
et du marché gabonais 66
1)Présentation du traité de cession légale
66
2)Présentation du marché Gabonais 67
Section 2 : Impacts sur le marché international 73
I.Apport de capacité supplémentaire de souscription
73
II.Participation aux traités de réassurance 76
III.Opérations de marketing 78
CHAPITRE II:FACTEURS D'OPTIMISATION DU REASSUREUR SCG-Ré
81
Section 1 : Leviers financiers d'optimisation 82
I.Mesure du niveau de fonds propres suffisants 82
1)Méthode liée au chiffre d'affaire
prévisionnels 82
2)Méthode liée au capital social 83
3)Méthode liée au coefficient de
sécurité 84
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II.Mesure du niveau de solvabilité optimal 85
III.Mesure de cohérence de l'investissement 86
Section 2 : Leviers techniques d'optimisation 88
I.Souscription des risques de pointe et des nouveaux risques
88
II.Apport actuariel : outil d'aide à la décision et
assistance technique 89
III.Gestion du programme de rétrocession 90
1)Adéquation du profil de portefeuille et programme de
rétrocession 90
2)Analyse du programme de rétrocession 91
CONCLUSION 94
BIBLIOGRAPHIE 96
ANNEXES 98
TABLE DES MATIERES 102
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