REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO
UNIVERSITE PEDAGOGIQUE NATIONALE
FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE
GESTION
251661824DEPARTEMENT DE GESTION
B.P. 8815
KINSHASA/NGALIEMA
MEMOIRE DE LICENCE ENGESTION FINANCIERE
« ANALYSE PERSPECTIVE DE LA MISE EN PLACE DE
LA TITRISATION DES PRETS ET CREANCES BANCAIRES EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU
CONGO »
251662848
Présenté et soutenue publiquement par
LUABA DIBA Laurent
Directeur de mémoire :
NTITA BASHIBAYA NTUITE
Jury :
Mr Bonny KIBAMBE :Professeur à l'Université
Pédagogique
Mr NGWEY : Professeur à l'Université
Pédagogique
Mr NTITA BASHABAYA : Professeur à l'Université
Pédagogique directeur de mémoire
Année Universitaire : 2014-2015
L'Université Pédagogique Nationale n'entend
donner aucune approbation ni l'improbation aux opinions émises dans ce
mémoire. Celui-ci reste propre à leur auteur.
EPIGRAPHE
"La guerre peut être nécessaire à la
sécurité du pays. Mais elle n'est pas bonne pour
l'économie, ni à court terme ni à long terme"
Joseph
Eugene Stiglitz
DEDICACE
A nos très chers parents DIBA Léonard et NTUMBA
Mathilde BINTU KULENGELA, sans lesquels nous n'aurions pas pu
bénéficier de ce séjour à l'Université
Pédagogique Nationale. Très soucieux de l'avenir de leurs enfants
et seules à nous porter depuis cinq ans, ont eue à consentir
d'énormes sacrifices pour nous offrir une bonne éducation.
Puissent-ils trouver dans ce travail la récompense de leurs innombrables
privations.
REMERCIEMENT
La réalisation de ce travail a été rendue
possible grâce à la collaboration de notre directeur de
mémoire, Monsieur NTITA BASHIBAYA, qui nous a encouragé à
le rédiger dans les délais ; nous lui adressons nos
sincères remerciements. Ce mémoire est surtout le fruit de
l'assistance de notre co-directeur, Monsieur l'assistant Jean-Bosco TSHIMANGA
MULUMBA, L'heureux qui, par sa disponibilité et son souci constant du
travail bien fait, n'a ménagé aucun effort pour nous prodiguer
ses précieux conseils. Nous lui manifestons ici notre profonde gratitude
et voulons lui dire combien nous avons eu du plaisir à travailler avec
lui, aussi à l'Assistant FATAKI pour ses conseils les plus ultimes tant
spirituels que moraux.
À nos soeurs Cécile Kregel, Nathalie NTUMBA,
LUSAMBA DIBA, Joël KALENGA, Noëlla ODIA, Passy DIBA, Anastasie
Weaveret à nos frères Jacques TSHIANDA, Tige KALOMBO, MAX
TSHISEKEDI, et BADIBAKA Nathan nous voulons dire merci pour leurs incessants
encouragements et pour l'amour dont chacun d'eux fait preuve pour l'harmonie de
notre belle famille. Puissions-nous rester toujours unis.
Quant à Nancy, martine, Deborah, Cédrick
BASEKA..., adorable nièces et neveux, nous souhaitons qu'elle grandisse
dans la chaleur de cette famille afin de faire un jour mieux que nous.
Nos remerciements vont également à nos amis de
lutte académique, Héritier NDONGALA, MISHOMA Michel, MAVAMBU
Lionel, MUYAYA Francis, TSHIBOLA TSHIALA, KAMAL KITOKO, NDEDI KALA
véronique, Jenny NGIEDI et Giscard MVULU ;TSHIBALANGA
Cédric, MAYOR MIKA, Alain BEYA, Ass Junior NGOIE TSHIKALA, BALEKA Nella,
Alexis KAYEMBE, KABONGO MFUNI, AKIM Luca Paciolique tous ceux et celles que
nous aimions trouvent dans ce mémoire le fruit de leur permanente
assistance.
LUABA DIBA Laurent
RESUME
Lancée aux Etats-Unis dans les années 70, la
titrisation est l'opération par laquelle un initiateur cède des
actifs financiers à une entité ad hoc qui offre des titres
à des investisseurs pour financer son acquisition. Cette transaction
présente tous les avantages d'un emprunt sans ses inconvénients.
Grâce à elle, l'initiateur bénéficie d'un
financement à bas coût et transfère les risques
inhérents aux actifs financiers cédés à des
investisseurs via un véhicule de titrisation. De l'autre
côté de la chaîne, des protections juridiques sont
érigées pour susciter l'envie d'investir. Les responsabilisations
des agences de notation et de l'initiateur de la titrisation ont
été les préoccupations principales des droits
américains et européens. En effet, ils cherchent à pallier
à la négligence des banques et des agences de notation
respectivement par l'imposition d'une règle de rétention de
risques skin in the game et par un régime de responsabilité
civile.
Ces deux règles sont en apparence guidées par
l'idée de protection des investisseurs qui sous-tend la titrisation
depuis sa création. C'est ainsi que cette technique a franchi les
frontières jusqu'à arriver aux pays en développement comme
le cas de nouvelles opérations enregistrées dans les Etats de
l'UMOA, en République Sud-Africaine et en Tunisie, etc. Enfin, ce
mémoire relève d'une importance capitale de titrisations des
créances et prêts bancaires en RDC. Remarquant que le
marché de la titrisation est en pleine expansion, l'auteur ouvre des
perspectives sur une éventuelle uniformisation internationale de la
réglementation de cette nouvelle technique financière.
Mot clés : titrisation, créance,
prêts, crédit, Arrangeur, initiateur, tranche mezzanine, tranche
junior, Banque, institution financière, Fonds Commun des
Créances
ABSTRACT
Launched in the US in the 70s, securitization is the process
by which an initiator transfers of financial assets to a special purpose entity
that offers securities to investors to fund its acquisition. This transaction
has all the advantages of a loan without its drawbacks. With it, the initiator
receives funding at low cost and transfers the risks inherent in financial
assets transferred to investors via a securitization vehicle. On the other side
of the chain, legal protections are erected to elicit the desire to invest.
Accountabilities of rating agencies and securitization initiator were the main
concerns of the US and European rights. Indeed, they seek to overcome the
negligence of the banks and rating agencies respectively by the imposition of a
risk retention rule skin in the game and a civil liability regime. These two
rules are apparently guided by the idea of ??investor protection underlying
securitization since its inception.
Thus this technology has crossed borders to reach developing
countries as the case of new transactions recorded in the States of the UMOA,
Republic of South Africa and Tunisia, etc. Finally the brief notes of paramount
importance securitization of bank receivables and loans in the DRC. Noticing
that the securitization market is booming, the author opens new perspectives on
a possible international standardization of this new financial regulatory
technique.
Key words: securitization, debt, loans, credit, Arranger,
initiator mezzanine tranche, junior credit, bank, financial institution,
Special Purpose Vehicle
LISTES DES ABREVIATION,
SIGLES ET ACRONYMES
ABS : Asset Backed Security
BCC : Banque Centrale du Congo
BIAC : Banque Internationale pour l'Afrique Centrale
CDO :Collateral debt Obligation
CDS : Credit Default Swaps
CDVM : Conseil Déontologique de Valeurs Mobiliers
CLO : Collateralised Loan Obligations
CMO : Collateral Mortagage Obligation
CNECI : Caisse Nationale d'Épargne et de
Crédit Immobilier
CSO : Collateralised synthetic Obligations
FASB : Financial Accounting Standard Bord
FCC : Fonds Commun de Créance
FCT : Fonds Commun de Titrisation
FEI : Fonds Européen d'Investissement
IAS : International Accousting Standard
IFRS : International Financial Reporting standard
LBO : leveraged buy-out.
MBS : Mortagage Backed security
PME : Petites et Moyennes Entreprises
PMI : Petites et Moyennes Industries
RDC : République Démocratique du Congo
SFCDO : Structured Finance Callateral Debt Obligation
SIFMA :
Securities
Industry and Financial Markets Association
SBA : Small Business Administration
SOFIDE : Société Financière de
Développement
SONAS : Société Nationale d'Assurances
SVP : Special Vehicul Purpose
TCN : Titre de Créance Négociable
TVA : Taxe sur la Valeur Ajoutée
UEMOA : Union Economique et Monétaire Ouest
Africaine
USA : United States of America
LISTE DES TABLEAUX ET
SCHEMA
TABLEAU 1. PRÉSENTATION DES NOTATIONS DE
TITRE.
1
SCHEMA 1. MONTAGE D'UNE OPÉRATION DE
TITRISATION
19
SCHEMA 2. TITRISATION HORS BILAN (OFF-BALANCE
SHEET)
21
SCHEMA 3. TITRISATION SYNTHÉTIQUE OU
(ON-BALANCE SHEET)
23
TABLEAU 2 : LES ACTIFS SOUS-JACENTS
29
SCHEMA 4. SUBORDINATION DU PASSIF DANS UNE SPV
(TRANCHING)
31
TABLEAU 3 : L'ÉVOLUTION DES ENCOURS DE
TITRISATION DE 1999-2007 EN MILLIARDS DOLLARS AMÉRICAIN
56
TABLEAU 4. EVOLUTION DES DÉPÔTS DANS
LE SYSTÈME BANCAIRE CONGOLAIS
71
TABLEAU 5. STRUCTURE DES CRÉDITS DANS LE
SYSTÈME BANCAIRE CONGOLAIS
73
INTRODUCTION GENERALE
1. ETAT DE LA QUESTION
La concrétisation et la réalisation d'une oeuvre
scientifique part toujours de travaux des prédécesseurs dans le
domaine concerné. Ainsi nous n'échappons pas à cette
évidence scientifique. Bien avant nous, il y a d'autres qui ont
abordé la question relative à l'innovation de l'ingénierie
financière qu'est la titrisation. C'est le cas de PANTALEON
ANTOINE BAKPE et BKAIRI LTAIEF.
Le premier à parler de la « titrisation
des prêts et créances bancaires dans l'espace de l'Union
Monétaire Ouest Africaine ». Dans son travail, il montre
comment cette technique est capable de transformer le système financier
de l'UMOA car,les marchés monétaires et financiers ne comblent
eux aussi que partiellement les besoins de financement à moyen et long
terme, l'essentiel de l'intermédiation demeurant assuré par les
banques. Un ensemble de secteurs clés reste sans doute sans financement
aujourd'hui, malgré la venue, en complément de l'action des
banques, des marchés financiers spécialisés dans de tels
financements.
Son étude a montré que la titrisation bancaire,
notamment celle des prêts à moyen et long terme, peut combler ce
déficit qui subsiste après les réformes du secteur
bancaire et financier de l'UMOA.
Il poursuit en démontrant que la titrisation des
prêts et créances bancaires est un puissant outil de
transformation de l'épargne et de canalisation de cette épargne
vers les investissements productifs. Elle peut accroître l'épargne
affectée au financement des investissements des entreprises,
déjà par l'amélioration de la structure des
émissions maintenant dominée par le secteur public. De nombreux
auteurs ont critiqué les distorsions entre sphère
économique réelle et sphère financière1(*). Au vu des résultats, il
a conclu aisément que la titrisation des prêts bancaires
est appropriée pour assurer au sein de l'UMOA une meilleure articulation
des Banques et Marchés financiers et amplifier les synergies entre ces
deux secteurs pour l'accélération de la croissance.
La titrisation influence positivement l'investissement
productif de trois manières : en apportant de nouveaux moyens
d'allouer l'épargne, en réduisant le coût du capital et en
facilitant la diversification des risques. Ainsi elle affecte favorablement le
taux de croissance et améliore la liquidité des marchés
financiers2(*).
Le second a parlé de « l'impact de cette
nouvelle technique sur la performance financière des banques à
travers une étude sur la Banque Internationale Arabe de Tunisie
(BIAT »).Il démontre comment cette étude a permis
de cerner l'impact de la titrisation bancaire en Tunisie, pays en
développement, dont le système financier n'a fait que commencer
à s'adapter aux mutations qui touchent les marchés de capitaux
internationaux depuis qu'on a instauré la titrisation en Tunisie en
2001. Il est possible de déduire l'importance de cette technique
financière pour les banques particulièrement et pour
l'économie Tunisienne.
Il démontre que son application en Tunisie
s'avère très utile comme un facteur déterminant en
matière de dynamisme du marché financier qui assure la
prospérité de l'économie et par conséquent le
développement du pays. L'auteur nous montre que cette technique
récente d'ingénierie financière peut apporter de profondes
mutations, elle pourrait changer en profondeur tous les aspects de la gestion
bancaire qui permet aux banques de révéler les défis qui
s'imposent à la finance moderne3(*).
En ce qui nous concerne, la lecture intéressée
de nos deux prédécesseurs nous a poussés à
apprécier le degré d'opportunités de la mise en place de
cette technique en République Démocratique du Congo, car la
titrisation peut améliorer la contribution du système financier
congolais au financement des activités économiques.
2. PROBLEMATIQUE
Au cours de quarante dernières années, le
secteur financier a envahi le monde des affaires et de gestion à telle
enseigne que la sphère financière domine la sphère
réelle de l'économie.
Le présent travail est une introduction
théorique qui sous-entend le développement du secteur de la
finance. Il est loin du temps où seul l'équilibre entre l'offre
et la demande des biens et services (l'économie réelle)
était le seul déterminant de l'économie.
Le système financier international est passé par
plusieurs mutations profondes entrainant une révolution dans la
sphère financière. Ces nombreux changements ont été
principalement déclenchés par les nouvelles technologies et les
déréglementations du marché.
En effet, la financiarisation des actifs financiers, sous
l'impulsion des normes comptables (IAS/IFRS,..) ainsi que le
développement de l'ingénierie financière, ont
incité à la créativité et à la
création de nouveaux modèles multipliant ainsi les modes de
financement.
Dans cette suite d'idées, il nous est question de
parler sur la titrisation des prêts et créances bancaires en
République Démocratique du Congo. Ainsi, la question cruciale
serait d'une entrée durable des banques universelles dans le domaine des
financements à moyen et long termes se posant en termes de
capacité de « transformation » et non en termes de
recapitalisation ni en termes d'octroi de lignes extérieures. La «
transformation» est l'opération qui consiste, pour une banque,
à financer des emplois de moyen et long terme avec des ressources de
court terme.
Technique relativement récente, la titrisation est,
sans l'ombre d'un doute, l'une des plus importantes et prodigieuses innovations
financières apparues sur les marchés. Elle fait partie des
catégories de la finance structurée, c'est-à-dire une
activité qui a pour objet le regroupement d'actifs économiques
(prêts, obligations, crédits hypothécaires, etc.) dans des
pools (opération de groupage), puis l'émission subséquente
d'une structure de titres obligataires hiérarchisés en tranches
adossés aux actifs du groupage utilisé comme
collatéral4(*), qui
permet aux investisseurs d'obtenir des solutions d'investissement
taillées sur mesure.
En cédant par la titrisation les prêts et
créances qu'elles détiennent sur leur portefeuille, les banques
peuvent s'offrir ipso facto les moyens d'accorder sans difficulté de
nouveaux crédits et sauront s'engager davantage sur le moyen et long
termes. La titrisation pourrait constituer une bonne alternative au financement
à moyen et long terme et un outil d'accélération de la
croissance économique pour notre pays.
Dès lors, l'on peut se demander si l'instauration de la
technique de titrisation serait avantageuse ou non pour l'économie de la
RD Congo, laquelle est victime de la repression financièreetde
l'incapacité du système financier à mobiliser des
capitaux de maturité longue en fonction des besoins de financement des
agents économiques à qui s'offrent des opportunités
d'investissement productif.
En République Démocratique du Congo, les banques
n'ont pratiquement pas recours à la titrisation, sans doute,
principalement du fait de l'absence d'un marché financier. Cela
représente un coût d'opportunité énorme
pour nos économies qui sont ainsi privées des financements qui
auraient pu être mobilisés par le truchement de la titrisation.
« Dans les pays développés où le potentiel de
croissance est faible et l'activité bancaire très intense, avec
un taux de bancarisation d'au moins 80%, les banques intègrent pourtant
la titrisation dans leur plan de financement, renforçant ainsi leurs
capacités d'intervention »5(*). Dans les pays africains en général et
en particulier en R.D Congo, où le potentiel de développement est
immense et le taux de bancarisation très faible, l'on ne devrait plus
perdre de vue cette source de financement, mais l'inclure et y recourir
intensément, d'où sa justification comme thème de
recherche.
Ainsi, pour mieux cerner notre sujet, nous nous posons les
questions suivantes :
· Serait-il possible et avantageux d'instaurer la
titrisation des prêts et créances bancaires en RD Congo ? Si
cela est possible, que peuvent être les facteurs dont il faut prendre en
considération pour sa mise en place ?
Ces interrogations feront l'objet de notre discussion dans les
lignes qui suivront.
3. HYPOTHESE
Dans un travail scientifique, l'hypothèse est une
réponse anticipative, provisoire aux questions posées, qui sera
affirmée où infirmée après l'analyse des
données récoltées.
En réponse aux questions de la problématique,
nous pensons à titre d'hypothèse qu'il serait possible
d'instaurer la titrisation des prêts et créances bancaires en RDC,
car elle serait une technique utile et avantageuse au refinancement des
banques. Elle présenterait, pourl'économie congolaise, de
nombreux avantages en permettant de libérer les capitaux
nécessaires afin d'élargir la base de la clientèle des
banques et rendre aisé l'accès aux ressources financières
qui vont assurer la croissance économique grâce aux
investissements financiers. La titrisation permettrait également une
meilleure répartition du risque inhérent à toute
transaction financière à une large base d'investisseurs qui sont
à la recherche continue d'opportunités d'investissement
diversifiées. Cependant, pour ce faire, cela nécessiterait
l'autorisation préalable et la réforme du cadre juridique, un
système bancaire sain, rigidement régulé, la
création d'un marché financier, une fiscalité et la
diffusion d'une information financière adéquate et tendant
à accompagner cette innovation financière de la finance
structurée.
4. CHOIX ET INTERET DU
SUJET
Le sujet que nous nous sommes proposé d'étudier
revêt une importance capitale à plus d'un titre. En effet, sous
d'autres cieux, le marché de la titrisation connaît une ampleur
fulgurante en tant que mode de financement des institutions financières.
Notre thème, consacré à l'étude perspective de
l'instauration de cette technique innovante de l'ingénierie
financière en République démocratique du Congo,
éveillera sans doute l'intérêt de l'opinion
académique sous divers angles.
Sur le plan personnel, la réalisation de ce travail
nous livre à un véritable exercice intellectuel consistant
à concilier les théories acquises tout au long de notre cursus
à la pratique.
Sur le plan scientifique, ce travail servira de document de
référence aux chercheurs qui voudront oeuvrer sur ce domaine. Ils
pourront ainsi nous compléter étant donné qu'aucune oeuvre
scientifique ne dit tout.
Sur le plan pratique, par ce sujet, nous voudrions baliser la
voie pour les travaux possibles relatifs à l'étude de
faisabilité de l'instauration en RD Congo de cette technique
d'ingénierie financière qu'est la titrisation.
5. OBJECTIFS DE LA
RECHERCHE
L'objectif général est de montrer que la
titrisation de prêts et créances à moyen et long termes
constitue une alternative crédible pour le financement du
développement et de la croissance économique en RDC. L'objectif
spécifique de ce travail est de mener une analyse des contraintes et
opportunités inhérentes à l'instauration de la titrisation
des prêts et créances bancaires en RD Congo.
La titrisation est susceptible de favoriser l'avènement
de banques universelles de taille plus modeste, moins risquées mais
saines et dynamiques, gérées majoritairement par les
intérêts privés nationaux.
D'autre part, notre recherche vise à :
1. Mesurer le rôle que peut jouer la titrisation dans la
structure de financement de l'économie de la RD Congo ;
2. Apprécier l'efficacité des banques et des
marchés pour le financement adéquat des PME - PMI.
6. METHODES ET TECHNIQUES
UTILISEES
La nécessité dans la recherche scientifique,
impose aux chercheurs d'utiliser quelques méthodes et techniques,
lesquelles peuvent aider à récolter les données
nécessaires à la réalisation dudit travail.
6.1. Méthodes
PINTO R. et GRAWITZ M. définissent la méthode
comme étant un ensemble d'opérations intellectuelles par
lesquelles une discipline cherche à atteindre la vérité
qu'elle poursuit, la démontre et la vérifie6(*).
Ainsi, notre préoccupation a consisté à
bien circonscrire, d'une part, le concept de la titrisation,
ses opportunités, ses
contraintes et ses implications sous divers angles, et,
d'autre part, le concept de notation financière qu'implique
tout programme de titrisation. Ensuite, la focalisation a porté sur la
pratique de la titrisation à travers le monde et s'est terminée
par l'étude exploratoire de son instauration en RD Congo.
Pour ce faire, nous allons recourir aux méthodes
descriptive, comparative et analytique ainsi qu'à
la technique documentaire et d'entretien.
· Méthodes descriptive : nous permettra de
décrire les phénomènes observés afin de faire
sortir les traits caractéristiques permettant la vérification de
l'hypothèse ;
· Méthode comparative :
cette méthode nous permettre à faire une comparaison
stratégique sur le résultat obtenu après analyse de
chacune des stratégies afin de découvrir celle qui offre aux
entreprises de portefeuille, les profits les plus élevés
possibles.
6.2. Techniques
La technique est l'ensemble des moyens et des
procédés qui permettent au chercheur de rassembler des
données, informations sur son sujet de recherche.7(*)
Dans le cadre de notre travail nous avons utilisé les
techniques suivantes :
· Technique documentaire : elle nous a aidée
à consulter des ouvrages et d'autres documents ayant trait à
notre sujet de recherche ;
· Technique d'entretien : nous avons utilisé
cette technique dans le but de compléter les données dont nous
avions besoins.
7. DELIMITATION DU
TRAVAIL
Les circonstances scientifiques nous recommandent de situer
nos travaux dans le temps et dans l'espace. Spatialement, notre travail se
permet de faire l'analyse en perspective des opportunités et contraintes
de la mise en place de la titrisation des prêts et créances
bancaires en RDC ; temporellement, nous nous allons utiliser aucune
période car il s'agit d'une étude primaire basée sur un
questionnaire.
8. SUBDIVISION DU
TRAVAIL
En ce qui concerne notre travail, nous avons bien voulu le
subdiviser en deux grandes parties comprenant chacune des chapitres. La
première est axée sur la considération théorique de
la titrisation et la seconde est consacrée à l'aspect pratique de
la titrisation de prêts et créances bancaire en RD Congo. Il s'en
suivra une conclusion générale.
PREMIERE PARTIE : APPROCHE CONCEPTUELLE DE LA
TITRISATION
Introduction
La titrisation est une technique financière par
laquelle une institution financière initiatrice cède certaines
créances de son bilan à une structure ad-hoc qui, à son
tour, les transforme en titres négociables destinés à
être vendus sur le marché des capitaux.
Nouvel instrument financier, la titrisation a
éveillé l'attention des juristes. Il fallait, en effet, de toute
urgence créer pour cette nouvelle technique un cadre juridique dans
lequel elle sera mise en oeuvre et où elle évoluerait. La
pratique la plus ancienne de la titrisation revient aux Etats-Unis. Aussi, la
législation la plus évoluée et la plus sophistiquée
en la matière est américaine8(*). Toutefois, cette législation n'a pas pour
vocation de s'imposer à tous les pays qui voudraient expérimenter
cette technique sur leur territoire. La Grande-Bretagne, la France, la Belgique
et plusieurs autres pays européens ont pris, dans le cadre de la
titrisation, des dispositions législatives et réglementaires, en
adéquation avec leurs propres systèmes juridiques et
financiers.
Le but de la réglementation est tout d'abord
d'organiser l'opération. Pour ce faire, définir la notion et
déterminer son champ d'application, sont les premières
étapes à franchir. Malheureusement, rares sont les pays qui ont
réussi à donner une définition législative de la
titrisation. Le soin en sera donc laissé à la doctrine qui fera
de son mieux pour cerner la notion. D'où une multitude de
définitions. Ensuite, la mise sur place d'une structure propre à
l'opération s'avère nécessaire. Sur le plan juridique, les
rôles respectifs des intervenants dans l'opération, leurs
obligations et leurs droits doivent être précisés. En
outre, il faut spécifier les instruments juridiques de I
`opération, leur rôle, leur statut juridique, les conditions
d'existence, de leur fonctionnement et de leur liquidation. On distingue
plusieurs sortes d'instruments juridiques dont les modes de gestion varient
selon le statut qui leur est accordé par la Loi.
L'Afrique étant encore à ses premiers pas, son
expérience dont nous ferons état n'est pas exhaustive. Toutefois,
l'entrée de ce continent dans l'application de cette innovation
financière rend compte de l'intérêt du monde face à
un tel instrument en générale et pour la RDC en particulier.
C'est ainsi que dans le chapitre qui suit, nous allons tout d'abord faire une
littérature sur le concept de la titrisation, créances,
crédit et prêts.
CHAPITRE I :
LE FONDEMENT THEORIQUE DE
LA TITRISATION DES PRETS ET CREANCES BANCAIRES
Dans ce chapitre, nous allons développer une
théorie sur la titrisation, les créances, les crédits, les
prêts et nous passerons en revue de différents intervenants dans
l'opération de cette technique et nous analyserons ensuite les exigences
et les implications structurelles de cette technique financière.
Rose Hérold, constate que la titrisation, est un
concept qui peut être utilisé en plusieurs contextes, expression
pouvant designer9(*) :
1. « La désintermédiation
financière : qui estla levée de fonds par des Etats ou
entreprises auprès des investisseurs sans passer par un
intermédiaire financier. »
2. « la cession par un
établissement financier de tout ou partie de son portefeuille de
prêts auprès d'un autre
établissement. »
3. « la transformation
en titres de tout ou partie d'un portefeuille de
prêts ou d'autres actifs tels que les biens
immobiliers, ces titres seraient ensuite placés sur le
marché ».
À l'instar de la plupart des techniques
financières, la titrisation répond à certaines exigences
législatives et réglementaires. Née pour la
première fois aux Etats-Unis, elle a été conçue en
fonction de l'importance du marché américain des capitaux, de la
disposition géographique des banques et de la diversité des
investisseurs sur cet immense territoire. Aujourd'hui, la titrisation a franchi
les frontières américaines pour s'étendre à
d'autres pays, voire à d'autres continents. Ainsi, on la retrouve au
Canada, en Australie, et dans la plupart des pays européens, et, dans
une certaine mesure, en Afrique.
En raison de la diversité des méthodes
d'application de cette nouvelle technique financière dans les
différents pays, nous nous limiterons aux expériences
nord-américaines d'une part, et à quelques cas européens
et africains d'autre part et au finish, nous allons démontrer aussi le
moyen pour aboutir à son exécution en RDC.
C'est dans cette perspective que nous définirons
d'abord la titrisation bancaire et principes fondamentaux et autres termes
rattachés (section I), avant que nous mettions le regard sur sa
réglementation au niveau international (section II).
SECTION 1. DEFINITION,
ORIGINE ET PRINCIPES FONDAMENTAUX DE LA TITRISATION, CREANCE, DE PRET AINSI QUE
DU CREDIT
La titrisation est une technique financière qui
consiste à transformer des créances illiquides en titres liquides
et négociables (« marketable securities »). Cette
restructuration donne à ces titres négociables des
caractéristiques différentes de leurs sous-jacents en termes de
maturité, de montant et de structure du paiement des coupons, de risque,
etc., de façon à répondre au mieux aux besoins divers des
investisseurs et à permettre aux institutions de crédit
d'optimiser leur bilan.
Les premières opérations de titrisation sont
apparues aux Etats-Unis dans les années 1970 lorsque des institutions de
crédit ont cherché à refinancer une partie de leurs
actifs, c'est-à-dire à convertir les crédits
accordés à leurs clients en des titres négociables. Ce
mouvement a été initié pour permettre à ces
institutions de faire face à la demande croissante de prêts
hypothécaires apparue après la Seconde Guerre mondiale, sans
alourdir leur bilan.
Les principales catégories d'actifs qui sont
utilisées comme sous-jacents dans les opérations de titrisation
sont des portefeuilles de créances dont les risques sont quantifiables
et qui présentent des garanties de qualité. Par exemple, les
actifs utilisés peuvent être des prêts hypothécaires,
des portefeuilles de financement de projets ou d'actifs, des créances
diverses, des stocks, des immeubles d'exploitation, des redevances, des droits
d'auteurs, des encours de cartes bancaires, etc.
1. Notion sur la
titrisation
Les institutions financières des crédits,
procèdent de plus en plus à des transferts (complets ou partiels)
de prêts ou d'autres créances puis, plus récemment,
à des émissions de titres garantis de leurs actifs. Bien plus
complexe que les transferts, la titrisation est moins répandue et
nécessite au préalable une autorisation par le cadre juridique
des pays.
Sur le plan international, il n'existe pas une
définition uniforme de la titrisation. D'où, il revient à
tout pays qui veut mettre en place cette technique d'essayer de comprendre
cette notion pour mieux s'en servir.
Le terme titrisation est un néologisme de la langue
française qui signifie littéralement « transformation en
titre». Il s'agit du processus par lequel des actifs financiers sont
transformés en titres négociables sur un marché financier.
Ce terme tient son origine du droit américain qui a
élaboré cette technique sous le nom de « Securitization
»10(*). «
Securitization » est dérivé de « securities » qui
signifie titres ou valeurs mobilières.
François Leroux, définit la titrisation comme
étant une technique financière par laquelle, des créances
traditionnellement illiquides et gardées par leurs détenteurs
jusqu'à l'échéance sont transformées en titres
négociables et liquides 11(*)(titrisation synthétique).
Gérard Cornu affirme que la titrisation est le «
nom donné dans la pratique financière à la transformation,
en titres négociables, de créances (de prêts)
détenues par un établissement de crédit (ou la Caisse des
dépôts et consignations). L'opération
réalisée par la cession de ces créances a un fonds commun,
créé ad-hocpour les acquérir, moyennant l'émission
de parts représentatives (des créances), lesquelles sont offertes
aux investisseurs sur le marché financier comme valeurs
mobilières12(*).
La titrisation, «Securitization» selon l'expression
américaine, constitue l'une des innovations financières
internationales les plus importantes de ces vingt dernières
années. La titrisation est aussi définie comme la technique par
Iaquelle un établissement de crédit, appelé
établissement cédant, cède à une structure ad-hoc,
généralement un fonds des créances qu'il détient
dans son bilan en vue de les transformer en titres négociables sur le
marché public13(*).
K. John Thompson dit, que la titrisation est une
émission des titres des valeurs mobilières adossés
à des hypothèques et à des actifs en s'appuyant non pas
sur la capacité attendue d'une société privée ou
d'un organisme public de rembourser sa dette, mais sur la perspective des flux
de trésorerie générés par des actifs
spécifiques14(*)
Le Conseil Déontologique des Valeurs Mobilières
définit la titrisation comme étant un montage financier qui
permet à une entreprise, banque ou institution financière (le
cédant) de réorganiser son actif financier en cédant un
portefeuille d'actifs relativement illiquide et le transformer en titres
négociables sur le marché financier.15(*)
GENSSE et TOPSACALIAN suggèrent de ne pas confondre
la titrisation aux opérations bien connues comme le
« lease-back » ou la cession de
créances (effets de commerce, factoring, Bordereau Dailly).
Selon JAFFEUX (1997) et GENSSE et
TOPSACALIAN, la titrisation se définit comme
« un véritable montage financier consistant à
vendre un ensemble de créances à une entité
créée à cet effet, le fonds commun de créances
(FCC), qui finance cette acquisition par l'émission de
titres »16(*).
Pour MITCHELL, BRI et PRAET, trois principales
caractéristiques définissent la titrisation17(*) :
1. Le regroupement d'actifs, en d'autres mots, la constitution
d'un lot ou panier d'actifs financiers plus ou moins homogènes ;
2. Le découplage ou transfert effectif du panier
d'actifs au FCC, dissociant ainsi le risque de crédit du cédant
avec le risque de crédit spécifique du pool d'actifs
cédés ;
3. La structuration des droits, à savoir la
hiérarchisation des exigibilités garanties par le panier, en
tranches avec des profils distincts de risque et de rendement avec
émission par le FCC des dites
tranches. MITCHELL complète que celle-ci est la principale
caractéristique de la titrisation
Mais FENDERetMITCHELL, nuancent que
la dernière caractéristique est propre aux instruments
structurés, les deux premières étant également
mises en oeuvre dans le cadre de la titrisation
classique sans aucune transformation des flux.
Nous pouvons prendre les définitions
suivantes :
Paul Gagey et Jean-Michel, définissent la titrisation
comme un moyen d'alléger le bilan et de réaliser une
économie en fonds propres pour un établissement de
crédit.18(*)
JUSTIN HUBERT définit aussi la titrisation comme suit :
c'est la transaction par laquelle une entreprise (« initiatrice », ou
« cédant ») transfère un portefeuille d'actifs
financiers générateurs de revenus à une entité ad
hoc appelée organisme de titrisation19(*).
La titrisation est, d'une manière
générale, un moyen privilégié de financer les
prêts octroyés par les établissements de crédit. En
effet, en sortant de son actif, un portefeuille de créances pour le
remplacer par des fonds immédiatement disponibles,
l'établissement de crédit diversifie ses sources de financement
en évitant d'avoir recours aux modes de refinancement habituels
(marché interbancaire ou emprunt obligataire classique).
QuantàBertrel etJeamin, ils définissent la
titrisation comme : «La transformation des créances figurant
à l'actif des établissements de crédit ou de la Caisse des
dépôts et consignations en titres négociables ou, plus
précisément, leur cession à un fonds commun de
créances qui, pour se refinancer, émet des parts
représentatives de ces créances sur le marché
organisé et en principe ouvert à tous20(*)».
2. Notion sur les
créances
La créance est une dette, c'est-à-dire une somme
d'argent due, par un particulier ou une entreprise, à un autre
particulier ou une autre entreprise. Cette dette est normale : elle
correspond au décalage qui existe entre la réalisation d'une
prestation et son paiement.
Elle est aussi un droit en vertu duquel une personne physique
ou morale, qu'on appelle le créancier, peut exiger des droits sur un
bien ou un services d'un débiteur, qui peut être une personne
physique ou morale, qui lui doit la fourniture d'une prestation21(*).
3. Notion sur les
prêts
Traditionnellement les prêts octroyés par les
banques sont peu liquide. Ces prêts ne peuvent donc être revendus
facilement sur les marchés financiers. On parle de modèle de
prêt « orignal and hold » en anglais. Dans ce
modèle, les banques initient le processus de prêt et
détiennent ces prêts jusqu'à ce qu'ils échoient.
Elles établissent le risque de crédit de leurs clients et font le
suivi de prêt qu'elles leurs consentent. C'est là l'une de
plus-values de l'intermédiaire financier. Comme cette information et
détenue par les banques, il coule de sources que ce dernier soit peu
liquide.
C'est ainsi depuis les années 70 les marchés
financiers se sont développé dans le monde, raison pour laquelle
les entreprises au lieu d'emprunté auprès des banques, elles se
tournent plus sur l'émission de titre sur le marché
monétaire, d'obligation et d'action.
Encarta junior, définit le prêt comme : une
somme d'argent mise à disposition d'un emprunteur sous couvert de
remboursement ultérieur. En guise exemplatif un prêt remboursable
sur dix ans22(*)
Un prêt est un acte juridique qui consiste à
transmettre, sans en exiger le paiement, la possession et l'usage d'un bien
tout en conservant sa propriété.23(*)
4. Notions sur les
crédits
Dans leurs activités quotidienne, les entreprises, les
institutions financières peuvent être en mesure de faire face
à des difficultés temporaires mais répétitives de
trésorerie, soit en raison de la longueur du processus de production,
soit en raison de la lenteur des règlements des ventes, ou encore
règlement de crédit, ce qui engendre des besoins cycliques
fréquents qui ne peuvent être couverts en totalité par les
ressources propres de I' entreprise.
Pour pallier ces besoins de trésorerie, l'entreprise va
solliciter de sa banque des crédits à court terme en vue
d'équilibrer sa situation financière. Ces crédits sont
consentis aux entreprises pour remédier à des insuffisances
temporaires de capitaux ; leur durée est généralement d'un
an renouvelable. Si cela est le cas qu'en sera-t-il des cas des institutions
financières ?
Les crédits à court terme ou les crédits
d'exploitation peuvent être subdivisés en deux catégories
:
· Crédits par caisse :
Sont les crédits qui impliquent un décaissement
de la part du banquier en faveur de son client et qui lui permet
d'équilibrer sa trésorerie à court terme24(*)
· Crédits par signature :
Il existe une autre procédure de financement qui
évite à la banque les décaissements de fonds, celle
où l'entreprise est amenée à demander à sa banque
de lui faciliter l'étalement de certains paiements, ou de lui
éviter certains décaissements, en prêtant sa signature au
client garantissant ainsi sa solvabilité auprès de ses
créanciers et d'honorer ses engagements si celui-ci se trouvait
défaillant. Ce genre de financement est appelé crédit par
signature ou engagement par signature. Pour les institutions financières
recourir à la titrisation peut renforcer la trésorerie et
améliorer en suite la liquidité de ces dernières.
5. Conceptions de la
titrisation
Après avoir défini la titrisation, nous
passerons en revue quelques intervenants dans une initiative de securitization
en droit américain ou titrisation en droit français
6. Les acteurs dans une
opération de titrisation
Une opération de titrisation met en jeu toute une
série d'acteurs. Ce qui explique qu'à première vue, elle
apparaît comme compliquée et qu'elle entraîne des
coûts relativement élevés. On comprend que le
«coût d'entrée» ne soit pas négligeable puisque
le degré de technicité est important et qu'une telle
opération nécessite beaucoup de précision.
· L'initiateur (originator) ou le
Cédant : c'est l'établissement qui veut se départir
d'un ensemble de créances dans leur totalité ou en partie dans le
cadre d'une opération de titrisation. Généralement, les
autorités de surveillance établissent une liste des
établissements qui sont autorisés à effectuer une
opération de titrisation.
Selon HALL, STUART, COUSSERAND, KOEPPEN-MERTE et
NAKATA25(*), la performance satisfaisante d'une
transaction de titrisation nécessite au préalable que
différentes parties prenantes remplissent leurs engagements respectifs.
De toute évidence, la qualité du cédant est un important
point de départ pour toute opération de titrisation. Les
standards et les normes suivies par le cédant lors de la mise en place
des crédits déterminent la qualité de ceux-ci. Il est donc
de la responsabilité du cédant de montrer que les crédits
dont la titrisation est envisagés respectent bien les critères
fixés par les agences de notation ou par la réglementation et la
documentation appropriée desdits prêts est en place.
1. L'arrangeur
« manager »: Il joue
le rôle le plus
important dans la mise en place du FCC. Il prépare
le dossier de présentation de l'opération aux autorités de
surveillance avec le dépositaire et le gestionnaire. Typiquement
ça peut être une banque d'affaire/d'investissement, ou un
spécialiste de titrisation qui va solliciter les cédants
potentiels et s'occuper dans la plupart des cas de la syndication ou du
placement privé des titres émis.
2. Le FCC : le fond commun de créances
ou SPV (Special Purpose Vehicule) dans les places anglo-saxonnes. Il est
constitué par le gestionnaire et ne peut exercer que des
activités limitées, à savoir l'acquisition d'actifs dans
le cadre d'une opération de titrisation et l'émission de titres
représentant des parts du fonds et/ou d'obligations adossées
à ces actifs.
En outre : Le FCC pourrait emprunter
pour prévenir le retard de paiement provenant des créances, faire
face à l'impossibilité temporaire de maintenir le volume des
émissions de parts, couvrir un besoin temporaire de liquidités,
couvrir le risque de défaillance. Le recours à l'emprunt à
titre exceptionnel doit être cependant strictement
réglementé et ne doit en aucun cas entraîner une
dégradation du niveau de sécurité offert aux porteurs de
parts. L'objet exclusif du FCC est l'acquisition par émissions de titres
de créances détenues par les établissements de
crédit. Le FCC s'interpose entre l'investisseur et le
cédant. En cas de faillite de celui-ci, le FCC continue d'exister
et les investisseurs sont assurés d'avoir accès aux flux
financiers générés par le portefeuille d'actifs
acquis.
Afin de faciliter l'analyse du risque lié au
portefeuille, c'est à dire de prévoir les flux financiers, les
créances cédées sont de préférence de
même nature tel que : un portefeuille de crédits
hypothécaires résidentiels, un portefeuille de crédits
hypothécaires commerciaux ou un portefeuille de crédits
liés à des opérations de location financement sur machines
etc.
3. L'établissement gestionnaire
« Servicer »: il joue un rôle très
important en maintenant la qualité du crédit une fois que la
transaction est lancée et encours. Il est aussi toute personne morale
chargée de la gestion d'un FCC. La société gestionnaire a
un rôle de mandataire et d'administrateur. Elle gère le fonds et
représente les intérêts des investisseurs.
FENDER et MITCHELL26(*) insiste
particulièrement sur sa performance, source de risque hors
défaut. En effet, le laxisme et le manque de vigilance du recouvreur,
à l'origine d'une série de défaut, peuvent occasionner des
pertes plus substantielles que prévu.
4. L'établissement dépositaire (lender
of records) « trustee »:
généralement il traite avec la société
gestionnaire, le dépositaire est cofondateur du Fonds de titrisation.
Cet établissement serait chargé de la garde des actifs du fonds
de titrisation27(*), du
bordereau de cession et de tout document assurant la validité des
actifs. En outre, il reçoit en dépôt les actifs
transférés par le cédant au fonds, et il en assure
l'administration.
NB : Un établissement chargé de
recouvrement pourrait être désigné par l'initiateur et
serait chargé de la conservation des créances. Les bordereaux de
cession seront, néanmoins, conservé par l'établissement
dépositaire.
5. L'agence de notation (rating agencies): sa
mission principale est l'évaluation du risque lié au montage du
fonds de créances et celui des titres cédés/émis.
La notation est effectuée au moment de l'émission des parts par
le FCC. En général, en dehors de la titrisation, une notation
reflète la capacité d'une entité à honorer ses
engagements. Pour la titrisation, la notation concerne le fonds et non le
cédant. Noter un fonds revient à déterminer le niveau de
risque final des parts émises par ce fonds et à apprécier
si les méthodes de rehaussement de crédit utilisées sont
suffisantes pour respecter ses engagements de paiements en fonction de son
calendrier contractuel et de réduire son risque final. Il s'agit donc au
regard du risque de défaut, d'identifier le montant de garanties
à lui faire correspondre28(*).
Les agences les plus reconnues dans la notation des
opérations de titrisation sont : Moody's, Standard and Poor's, IBCA
et Duff & Phelps Credit Rating. Des agences locales bien établies
procèdent également à des évaluations dans
plusieurs pays (par ex. : Canadian Bond Rating Service au Canada)29(*)
6. L'investisseur : peuvent être des
institutions financières, des fonds d'investissement, des
sociétés d'assurances, des entreprises publiques, des
particuliers etc...
7. L'autorité de Marché : son
rôle diffère d'un pays à l'autre mais elle est
présente pour surveiller et autoriser ce type de transaction.
Les agences de notation les plus connues sont Standard and
poor's, et Moody's France qui peuvent accorder les notations
suivantes :
Tableau 1.
Présentation des notations de titre.
Stanadardand Poor's
|
Mood'sFrance
|
Signification
|
AAA
|
Aaa
|
Excellente qualité : risque minimum
|
AA
|
Aa
|
Très bonne qualité : risque faible.
|
A
|
A
|
Bonne qualité : caractéristique
favorable.
|
BBB
|
Baa
|
Qualité assez bonne.
|
BB
|
Ba
|
Qualité moyenne.
|
B
|
B
|
Faible qualité
|
CCC
|
Caa
|
Vulnérable.
|
CC
|
Ca
|
Spéculatif.
|
....
|
D
|
En défaut
|
Source : Mahmoud Lahiani, mémoire DEA,
2004,30(*)
Schéma 1. Montage d'une opération de
titrisation
Source : LEROUX, F. note pédagogique sur la
titrisation MIC16.7
2 Typologies et principes de la titrisation
1. Typologies de titrisation
En pratique, l'initiateur transmet à un véhicule
de titrisation un bloc relativement homogène de créances. Ce
véhicule, appelé FCC31(*), est une entité juridique ad-hoc
gérée par un établissement gestionnaire. Le FCC est
comparable à un fonds d'investissement qui finance l'achat des actifs
cédés en émettant des titres. Cependant, les titres
émis par ce véhicule de titrisation sont adossés aux
actifs cédés, et sont généralement
dénommés ABS (Asset-Backed Securities). Ces titres sont
placés par la suite auprès des investisseurs qui seront
rémunérés directement par les revenus des créances
achetées par le FCC.
Comme tout instrument de financement structuré, la
titrisation est élaborée de manière à ce que le
risque des actifs sous-jacents soit modifié ou redistribué. Il
est important de noter que le risque ne disparait pas mais il est toutefois
diffusé parmi plusieurs classes d'investisseurs selon une structure bien
spécifique. Plusieurs types de risques pourraient être liés
aux actifs sous-jacents, à titre d'exemple : risque de crédit,
risque de taux d'intérêt, risque de liquidité, risque de
défaut, etc. La titrisation est principalement concernée par la
monétisation / financiarisation des actifs financiers, de manière
à ce que le risque soit généralement lié
directement à leurs remboursements et non à la performance du
cédant. Les actifs cédés par l'initiateur pourraient
être des actifs existants ou futurs. Concernant cette dernière
catégorie d'actifs, on pourrait trouver des créances sur les
exportations de pétrole et redevances de gaz, sur les billets d'avions,
et les créances sur les recettes fiscales. On pourrait distinguer deux
types de titrisation : La titrisation classique et la titrisation
synthétique.
6.1.1. La titrisation classique
La titrisation classique consiste à vendre les actifs
au « FCC », les revenus provenant de ses actifs vendus sont
affectés au remboursement de la dette émise par le
véhicule, le cédant perd le contrôle des actifs
cédés. Dans cette forme classique il est possible
d'évoquer la méthode de Pass-through.
Cette méthode, a été créée
en 1970 par l'Agence Fédérale aux USA, pour permettre au
prêteur de disposer d'un portefeuille dans lequel il rassemble les
créances hypothécaires et d'émettre des titres qui
représentent un droit de propriété.
Ces titres ne constituent pas une dette pour l'émetteur
mais plutôt une cession d'actifs, les revenus issus de l'actif sont
passés aux détenteurs des titres au prorata de leur
participation. Ils bénéficient de l'ensemble des flux en
intérêt et capital, qu'ils résultent de
l'échéance normal de remboursement ou qu'ils proviennent de
remboursements anticipés. De point de vue du cédant, le
Pass-through réalise une véritable cession de créances,
qui de ce fait, sortent de son bilan. Le cédant reverse alors l'ensemble
des fonds provenant des débiteurs au trust, et quel que soit le rythme
de remboursement. D'où l'impossibilité de proposer une
échéance fixe de revenus (intérêt + principal) aux
investisseurs ce qui facilite grandement la gestion interne du trust.
NB : Pass-through :Dans ce contrat, le principal et
les intérêts périodiques des prêts sous-jacents sont
simplement transférés aux investisseurs qui achètent les
obligations.
La figure ci-dessous illustre un schéma de titrisation
classique.
Schéma2. Titrisation hors Bilan (off-balance sheet)32(*)
Aussi appelée hors bilan : ou
(Off-balance-sheet) ; c'est la plus commune par rapport à son
apparition, et elle fonctionne de la manière suivante :
· L'initiateur souhaitant lever des fonds regroupe un lot
ou pool d'actifs relativement homogènes et procède
à une cession de ces derniers au FCC ainsi que tous les droits qui y
sont attachés ;
· Le FCC classe les actifs cédés dans des
tranches bien définies selon le risque associé et émet des
obligations et/ou des parts, et les place auprès des investisseurs qui
seront rémunérés (intérêts et capital) par
les flux financiers des créances cédées ;
· Avec le résultat de l'émission des
titres, le FCC rembourse le portefeuille de créances acquises.
· Après appréciation du portefeuille
cédé, les investisseurs versent les produits de cession au FCC.
Dans ce cas, l'investisseur est immunisé contre le
risque attaché à l'initiateur, car juridiquement il n'y a aucun
lien entre eux. L'écart d'intérêt qui existe entre ceux dus
sur les créances titrisées et ceux qui seront payées suite
aux émissions de titres va servir à alimenter progressivement un
fonds de réserve. L'intérêt pour l'initiateur est
d'alléger son bilan en dégageant une nouvelle capacité de
financement et une amélioration de son exploitation tout en
transférant le risque lié aux créances
cédées.
6.1.2. Titrisation synthétique :
La titrisation synthétique est parmi les
dernières innovations financières ; c'est une technique de
gestion de bilan qui permet aux banques qui n'ont pas un besoin de
refinancement, de transférer le risque de leurs créances au
marché financier moyennant le paiement d'une commission.
La titrisation synthétique se base sur le
Pay-through33(*) et le
(Collateralised Mort-gage Obligation) « CMO ».
Le Pay-through : c'est un titre de dette de
l'émetteur, et non un titre de propriété dans un
portefeuille des créances34(*). Les titres émis, sont cautionnés
d'un portefeuille de créances appelé collatéral qui
demeure la propriété de l'émetteur et ne peut l'utiliser
que pour des fins de paiement des obligations. Les flux de capital et
d'intérêts provenant de ce portefeuille de créances sont
directement reversés à l'investisseur sans passer par le trust.
Ces flux sont néanmoins gérés par le fonds communs des
créances, qui propose aux investisseurs une échéance
contractuelle. Le fonds ou ad-hoc, assume ainsi lui-même le risque de
taux en gérant, la trésorerie excédentaire provenant des
flux de remboursement anticipés.
La différence fondamentale entre la titrisation
classique et la titrisation synthétique est que celle-ci ne
nécessite pas de transfert de propriété des actifs puisque
ces derniers restent dans le bilan du cédant. Les entreprises ou
établissements de crédit qui optent pour la titrisation
synthétique ont un objectif principal de gestion de risque : s'immuniser
contre le risque de crédit/contrepartie. Elle offre à son tour
plusieurs avantages surtout pour les établissements ou entreprises qui
n'ont pas besoin de financement ou dont le portefeuille sous-jacent contient
des clauses contractuelles ne permettant pas une cession réelle. De
plus, cette opération est moins coûteuse, plus simple à
structurer et pourrait être réalisée sur des montants plus
élevés. Pour l'investisseur, l'intérêt est
d'acquérir, d'une manière synthétique, une fraction du
risque lié aux créances permettant une rémunération
supérieure aux produits classiques avec une structure de risque plus
mutualisée.
Schéma 3. Titrisation synthétique ou (on-balance
sheet)35(*)
Aussi appelée titrisationdans le bilan ou
(on-balance sheet) du fait que les actifs ne quittent pas le bilan de
l'établissement initiateur. Elle consiste à transférer le
risque lié aux créances aux investisseurs sans avoir recours
à une cession physique de l'actif. Cette technique fait appel aux
dérivés de crédit qui sont des instruments de protection
(couverture). L'initiateur se couvre contre le risque de défaut
lié aux actifs financiers dans son portefeuille en achetant une
protection qui sera vendue par le véhicule de titrisation. Plusieurs
formes de complexité variantes pourraient exister pour ce type de
montages. Le schéma ci-haut illustre un exemple simplifié d'une
opération de titrisation synthétique ; d'où, en
pratique, elle s'effectue de cette manière :
· l'initiateur ou le cédant achète une
protection du FCC en payant une prime ;
· le FCC émet des titres (souvent des obligations)
de la valeur du portefeuille sous-jacent (portefeuille couvert) ;
· le produit de l'émission des titres est
utilisé pour acquérir des titres sans risque à titre
d'exemple des obligations d'Etat qui seront placées au nom du FCC pour
la durée de l'opération, et elles sont nanties au
bénéfice de l'acheteur de protection et des obligations ;
· si aucun événement de crédit ne
survient pendant la durée de l'opération, les obligations de
l'Etat seront vendues et les flux de cette vente transférés aux
investisseurs (acheteur des titres du FCC)
· cependant, si une perte survient dans le portefeuille
protégé, une partie des titres sera vendue pour rembourser
l'acheteur de protection (l'initiateur) le montant dû.
· les investisseurs dont le remboursement est
subordonné à celui de l'acheteur de protection sont donc
exposés au risque de non remboursement qui devient très tangible
dans le cas où les pertes sur le portefeuille sous-jacent sont
élevées.
3 Les Principes de titrisation36(*)
La titrisation est une opération financière
adossée à un portefeuille d'actifs homogènes
(créances, actifs générateurs de cash-flows) :
· àdes fins de financement ; et / ou
· de transfert de risques, en vue de réduire la
consumation de fonds propres.
La titrisation consiste à transférer les actifs
ainsi que les risques des crédits correspondants, sous une forme
structurée à des investisseurs tiers.
Elle donne généralement lieu à une
émission de titres sur les marchés des capitaux, adossés
au risque des actifs sous-jacents. En guise de cela qui peuvent utiliser la
titrisation et pourquoi ?
La titrisation peut être utilisée par les banques
:
· soit pour réduire le montant du capital
réglementaire exigé pour faire face aux risques qu'elles ont dans
leurs livres ;
· soit pour obtenir une ressource de financement à
un prix attractif ou avec une maturité cohérente avec celle des
actifs titrisés ;
· ou les deux à la fois.
Les banques initiatrices restent généralement en
charge de la gestion des créances titrisées.
Les investisseurs des titrisations prennent un risque sur les
actifs titrisés uniquement, et non sur la banque initiatrice de
l'opération (sa faillite par exemple).
La titrisation est une opération longue à mettre
en place et nécessite:
· de collecter des données sur les actifs
titrisées ;
· une revue des procédures internes de la banque
initiatrice ;
· la mise en place d'une documentation juridique
élaborée.
Le marché de la titrisation est aujourd'hui très
développé, et le volume des émissions est
étroitement corrélé avec l'activité
économique et la dynamique de crédit du pays concerné
(marché immobilier, ventes automobiles, ventes de biens de
consommations...)
Les différents produits de titrisation se
définissent en fonction du type d'actifs sous-jacent (prêt
immobilier pour particulier et pour les entreprises - crédit à la
consommation et cartes de crédit... - obligations et crédits aux
entreprises)
Les principales catégories de cédants ou
d'acheteurs de protection :
· institutions financières : banques
généralistes, prêteurs spécialisés...
· compagnies d'assurance ;
· entreprises ;
· entités publiques : états, entreprises
publiques
Les objectifs pour les entités initiatrices :
· lever un financement adossé aux actifs
titrisés sur les marchés de capitaux ;
· gestion du bilan ;
· réduction des déficits ;
· transformation des créances en titres
mobilisables ;
· amélioration de la présentation du
bilan.
1. Les principes comptables sur la
titrisation37(*)
Sur le plan juridico-comptable, la titrisation s'analyse comme
une cession, par conséquent, les créances cédées
disparaissent du bilan du cédant dès la remise du bordereau de
cession. Cependant, les normes IFRS proposent une analyse en plusieurs
étapes, afin de déterminer si un actif financier doit être
décomptabilisé ou non suite à une cession. Les
étapes les plus importantes sont :
1. déterminer si la totalité de l'actif a
été transférée ;
2. examiner si les droits de recevoir la majorité des
flux financiers des actifs transférés et les avantages qui y sont
liés ont été transmis avec les actifs cédés
;
3. déterminer si la quasi-totalité des risques
qui sont liés aux actifs a également été
transférée ;
4. déterminer si le contrôle lié aux
actifs a été transféré.
Lorsque ces conditions sont réunies, l'entité
cédante pourrait décomptabiliser les actifs
transférés. Sur le plan des règles de consolidation,
l'initiateur doit tenir compte de certains critères pour
déterminer si le véhicule de titrisation doit être
intégré dans son périmètre de consolidation, auquel
cas, il verra apparaitre dans son bilan consolidé les actifs
titrisés.
C'est ainsi qu'il y eut création d'une norme
intérimaire, l'IAS 3938(*) relative aux instruments financiers et concernant
l'ensemble des entreprises. Compte tenu de la définition très
large des instruments financiers qui y est donnée, la norme concerne une
partie importante des éléments qui constituent le bilan des
établissements financiers dont elle prévoit les modalités
d'enregistrement ainsi que les règles d'évaluation
SECTION 2. LES PRINCIPALES
CARACTERISTIQUES D'UNE OPERATION DE TITRISATION
1. Le sous-jacent
Il représente la matière première du
montage. Les flux financiers que pourrait générer le sous-jacent
ainsi que ses caractéristiques de crédit détermineront la
performance des titres qui seront émis par la suite et la structure du
FCC. Actuellement, dans les grandes places financières, tout actif
pourrait être « titrisé » à condition qu'il
génère un flux de trésorerie périodique,
prévisible et que son risque soit quantifiable. Il est important aussi
que l'actif ait des données historiques qui permettent de calculer sa
performance.
En pratique, les actifs sous-jacents les plus
fréquemment trouvés sont les prêts immobiliers, les
crédits à la consommation, les prêts destinés
auxentreprises, les encours de cartes de crédit et les biens
d'équipement (financement de trains, avions, etc.).
2. Types de titres émis par le
FCC
Les types de titres émis par le FCC dépendent
généralement des actifs sous-jacents. On pourrait toutefois les
regrouper sous 4 principales catégories (voir les énoncés
ci-après):
a. ABS(Asset-Backed Securities) :
Ce sont des titres adossés à des actifs
financiers hors prêts hypothécaires. (Prêts à la
consommation, encours de carte de crédit, etc.), par exemple le compte
à recevoir, Redevances de crédit-bail, etc.
MBS(Mort-gage- Backed Securities) :
Sont des ABS avec un sous-jacent sous forme de prêt
hypothécaire. On distingue alors lesRMBS (Résidentiel
Mortgage-Backed Securities) lorsque le sous-jacent est une hypothèque
sur un bien immobilier résidentiel, des CMBS (Commercial MBS) lorsqu'il
s'agit d'un bien immobilier d'entreprise (Centre commercial, Bureaux, etc.)
b. CDO(Collateralised Debt Obligation)
:
Signifie littérairement : « Obligation
adossée à des dettes ». Un CDO est un type d'ABS dont le
sous-jacent est un portefeuille hétérogène d'instruments
financiers (titres : titrisation au second degré). Les principales
différences entre un ABS et un CDO est
l'hétérogénéité du portefeuille sous-jacent
de ce dernier, la taille du sous-jacent qui est souvent massive, ainsi que la
nature du sous-jacent : un instrument financier (Titre). On distingue alors
entre :
1. CBO : Collateralised Bond Obligations :
lorsque le sous-jacent est composé d'obligations.
2. CLO : Collateralised Loan Obligations :
lorsque le sous-jacent est composé de prêts à effet de
levier destinés aux entreprises (leveraged corporate loans)
3. CSO : Collateralised synthetic Obligations
: lorsque le sous-jacent est composé de dérivé de
crédit
4. SFCDO: Structured Finance CDO : lorsque le
sous-jacent est composé de produits structurés type ABS.
Tableau 2 : Les actifs
sous-jacents
Typologie d'actifs sous-jacents
|
Acronymes d'usage
|
définition
|
Prêts non-hypothétiques aux
particuliers :
|
ABS
|
Asset Backed Securities
|
Emprunts automobiles
|
Encours de carte de crédits
|
Redevances de crédit-bail
|
Emprunt pour travaux immobiliers
|
Encours de primes d'assurances
|
Prêts étudiants
|
Prêts à la consommation
|
Etc.
|
Créances commerciales à court termes
|
ABCP
|
Asset Backed Commercial Paper
|
Prêt hypothécaires pour l'acquisition de logement
aux particuliers
|
RMBS
|
Residential Mortgages-Backed Securities
|
Prêts hypothécaires pour l'acquisition de locaux
commerciaux aux particuliers et entreprises.
|
CMBS
|
Commercial Mortgage-Backed Securities
|
Prêt accordés pour l'acquisition de l'outil de
production, ces actifs faisant l'objet d'un nantissement. Les prêts
« Whole business » sont remboursés par les flux de
trésorerie issu de l'exploitation de ces outils de production.
|
WBS
|
Whole business securitie
|
Prêts non-hypothécaires accordés aux
entreprises ou obligations (traditionnelle), ou dérivé de
crédit (synthétique)
|
CDO
|
collateral Debt Obligation
|
Sources : Christophe L.-congrès du
réseau des IAE, 2008
3. Le rehaussement de crédit39(*)
C'est une technique qui est indispensable lors d'un montage
type de titrisation. Elle a été initialement
développée dans le cadre des opérations de restructuration
des dettes souveraines. Cette technique consiste à sécuriser ou
à protéger les titres émis par le FCC d'une possible
sous-performance du sous-jacent et vise, donc, à les couvrir contre le
risque de crédit. Plusieurs manières de rehaussement de
crédit permettent de diminuer le risque du sous-jacent :
1. Dépôts de garantie : C'est
l'initiateur qui dépose une garantie auprès du FCC ;
2. Excès Spread : Le taux
d'intérêt moyen40(*) des créances sous-jacentes est
supérieur aux taux d'intérêts des titres émis par le
FCC.
3. Garantie Monoline : Cette garantie est
fournie par un assureur monoligne (Monoline). Cette activité a
été développée aux Etats-Unis. L'assureur effectue
une analyse financière du sous-jacent et selon le risque de ce dernier,
il détermine le niveau de garantie financière à accorder.
4. Suralimentation : Il s'agit en effet d'un
surdimensionnement des fonds de créances afin d'aboutir à une
meilleure notation des titres émis. En effet, la valorisation globale
des titres émis par le FCC doit être inférieure à la
valeur initiale du sous-jacent. Cet écart doit être maintenu
à un niveau suffisant (souvent 5% - 15%) pour assurer le degré
convenu du rehaussement. Un seuil minimum devrait être
déterminé lors du montage et dans le cas où il est
franchi, le fournisseur du rehaussement (l'établissement gestionnaire)
doit apporter de nouvelles garanties
5. Dérivés de Crédit :
c'est le risque lié au sous-jacent, qui pourrait aussi être
couvert en ayant recours aux produits dérivés, notamment les
dérivés de crédit (CDS : Credit Default Swaps)
6. Subordination : Elle est la plus
importante des techniques de rehaussement de crédit et la plus
fréquemment utilisée. Elle consiste à différencier
les titres émis par le FCC et les répartir en tranches
successives et hiérarchiques selon leurs degrés de risque, ou
plus précisément leurs qualités de crédit. Les
premiers cash-flows serviront à honorer les tranches supérieures
et le risque de défaut sera assumé en premier lieu par les
tranches subordonnées selon une technique de paiement en cascade (ou
waterfall).
On distingue 3 principaux types de tranches :
1. la tranche sénior :
généralement la plus sécurisée des tranches, avec
un remboursement presque certain. Dans le cas d'un événement de
crédit, cette tranche se fait rembourser en premier.
2. la tranche Mezzanine : ou
intermédiaire, est moins sécurisée que la
précédente, et se fait remboursée en deuxième lieu.
3. la tranche junior : (Equity ou First-loss)
est conditionnée aux remboursements des deux autres tranches, et
pourrait être considérée comme étant la plus
risquée.
On pourrait trouver des tranches au sein de chacune de ces
catégories. Naturellement, plus la tranche est senior (placée en
haut de la structure) plus son remboursement est certain. En pratique, la
tranche la plus risquée, Junior, dite Equity, est souvent
conservée par l'initiateur et n'est généralement pas
placée auprès des investisseurs.
Schéma 4.Subordination du passif dans une SPV
(Tranching)41(*)
NB : La tranche junior est souvent conservée par
l'initiateur
Conclusion : Dans ce premier chapitre, nous avons
essayé de mettre en exergue différents auteurs qui nous ont
attiré par leur effort scientifique tant moral que personnel dans la
compréhension de cette nouvelle technique d'ingénierie
financière de la famille de finance structuré.
Nous avons défini la titrisation, et avons
également démontré quelques types de titres qui sont
utilisés lors de structurations des actifs à financiariser et les
principes qui peuvent permettre de mieux comprendre l'orientation de la
securitization. Nous affirmons que la titrisation n'est pas une technique
financière simple parce qu'elle implique de nombreux acteurs et fait
l'objet d'importante innovation, et elle nécessite une collaboration
accentuée des acteurs, une transparence dans le langage financier, une
préparation et surtout une extrême vigilance de la part des
autorités de contrôle.
CHAPITRE II :
AVANTAGES ET RISQUES DE LA
TITRISATION DES CREANCES ET DE PRETS BANCAIRES
SECTION 1. IMPLICATION DE
LA TITRISATION : AVANTAGE ET RISQUE
Dans cette section, nous allons présenter les avantages
et les risques que peut présenter la titrisation surtout pour les pays
qui n'ont pas encore eu recours à cette nouvelle technique de finance
structurée. Nous montrerons les avantages surtout pour les intervenants
dans une opération de titrisation.
1. Avantage de la titrisation de
prêts et créances bancaires
Signalons que la titrisation peut avoir les avantages
suivants :
c. Nouvelle source de financement:
La titrisation permet de transformer le portefeuille illiquide
en des titres liquides, ce qui permet de « vendre » le portefeuille
non plus à un investisseur, mais à une multitude d'investisseurs,
c'est-à-dire au marché des capitaux ;
d. Transfert de risques:
Le risque de perte sur le portefeuille est passé chez
les investisseurs, ce qui signifie que si le portefeuille se
révèle en définitive de mauvaise qualité et si les
flux générés sont insuffisants, c'est l'investisseur qui
subira, le cas échéant, une perte financière.
Il est cependant rare que la totalité du risque soit
transmise aux investisseurs. En général, certains
mécanismes sont mis en place de sorte que le cédant conserve ce
qu'on appelle le «premier risque» sur le portefeuille.
Pour les banques soumises à un contrôle des risques
par leur contrôleur, la titrisation, utilisée comme outil de
transfert des risques, est donc particulièrement importante ;
e. Gestion de bilan:
La titrisation permet en principe de gérer le bilan en
maîtrisant le gonflement de celui-ci, s'il est considéré
comme excessif. En effet, en refinançant le portefeuille de
crédit, un cédant libère des fonds et peut accroître
son activité ou générer de nouveaux actifs tout en
maintenant son bilan à un niveau maîtrisé, puisque les
actifs sont sortis de son bilan ;
f. Discrétion:
Une banque qui cède un portefeuille de crédit
préfère que la transaction reste discrète. Ce qu'elle veut
surtout, c'est que son client (l'emprunteur) n'en sache rien. Les
opérations de titrisation sont bien sûr faites dans le respect de
la réglementation sur la protection de la vie privée :
1. Afin de satisfaire ce besoin de discrétion :
De manière générale, les clients
(emprunteurs) ne sont pas avertis de la cession de leur crédit ;
2. La banque continuera à être l'interlocuteur des
clients, avec cette distinction que dorénavant, elle percevra les fonds
pour le compte de la SPV en tant que gestionnaire (et non plus
propriétaire) des actifs; dans le jargon de la titrisation, on dira que
la banque est devenue le « Servicer des actifs »
c'est-à-dire la société de gestion d'actifs
titrisables ;
g. Extraction de valeur:
Une opération de titrisation ne répond pas
nécessairement à d'autres besoins que l'envie d'extraire de la
valeur d'actifs. Sachant que n'importe quel actif productif de flux financiers
peut être titrisé, la titrisation peut servir d'instrument
d'arbitrage, au sens strict du terme.
Pour que la titrisation réussisse, il faut que chacun des
deuxprincipaux intervenants y trouve son compte :
1. le Cédant doit être convaincu qu'il a
trouvé le meilleur remède à ses besoins de
financement ;
2. l'Investisseur doit être convaincu d'un bon
placement.
L'opération de titrisation ne présente pas
seulement des avantages dans sa mise en place mais elle compte aussi un grand
nombre de risques dans son utilisation surtout pour une première fois
d'être mise en place dans un espace à haut risque surtout dans les
pays qui n'ont jamais eu recours à la titrisation.
1. Les avantages et risques pour le
cédant :
Comme nous l'avons souligné si haut, le cédant
est l'acteur principal dans l'opération de titrisation parce que, ce
dernier a besoin d'avoir un financement immédiat, avant ou après
une échéance sur un contrat signé avec une
société spécialisée de titrisation en rappel une
Special Purpose Véhicule ou Fonds commun de titrisation en droit
français. Ainsi le cédant peut avoir comme avantages :
1. Liquéfaction d'actifs non liquides : transformation
immédiate des actifs non liquides en liquidités ;
2. Transfert des risques : le risque de perte sur le
portefeuille est passé chez les investisseurs ;
3. Accès à une nouvelle source de financement
4. Remaniement du Bilan : le Cédant diversifie ses
sources de financement sans augmenter ses encours ni diluer ses actionnaires.
Ses besoins en fonds propres diminuent.
1. Les risques pour le cédant:
Le cédant en vendant ses actifs sur le marché
financier ou dans une société spécialisée, peut
encourir des risques suivants:
5. coût de l'opération et la lourdeur de la
procédure : vu le nombre des intervenants et la sophistication de
l'opération, les coûts de montage sont en général
plus élevés que ceux d'une opération de financement plus
classique ;
6. les frais importants lors d'une première
opération tendent à diminuer sensiblement pour les
opérations de la titrisation.
GENSSE et TOPSACALIAN42(*) soutiennent que « le
recours à la titrisation est un moyen pour la banque (cédant), de
diversifier et d'accroître ses possibilités de
refinancement ». La titrisation est une nouvelle source de
refinancement des crédits que les banques incluent dans leur
schéma pour le financement des projets. La banque qui a recours à
la titrisation a accès ipso facto à un groupe beaucoup plus vaste
de créanciers sur les marchés financiers, ce qui ne peut
être que bénéfique.
En outre, expliquent-ils, étant donné que les
investisseurs institutionnels sont tenus de limiter leurs investissements sur
un même établissement, un important émetteur sur le
marché obligataire peut aussi utiliser la titrisation comme financement
structuré ; le fonds commun de créances créé
à cet effet est un émetteur nouveau qui n'entre pas dans les
limites de risques le concernant. Ainsi pour les banques, la titrisation de
leurs créances est sans aucun doute un moyen d'accéder au
marché à des conditions favorables si la notation du fonds commun
de créances est bonne.
Contraignant les banques à s'améliorer et
à améliorer leur rating, la titrisation leur permettra par
là même de diminuer leur coût de refinancement. De plus, le
rechargement du fonds commun de créances, grâce ainsi à
l'allongement de la durée de vie moyenne du fonds, peut encore
réduire les coûts de la
titrisation. JAFFEUX complète que la titrisation
assure une meilleure transparence de la qualité des
prêts43(*). Car le rating avec ses
multiples analyses de crédit, le suivi régulier des risques de
crédit et le rehaussement contribuent sûrement à
améliorer la transparence de la qualité des prêts,
caractéristique qui fait défaut dans le système classique
de prêts.
L'auteur explique encore que la
titrisation a une capacité d'assurer une meilleure allocation des actifs
détenus par les banques de crédit (le cédant). Puisque la
déconsolidation des actifs permet à celle-ci de transférer
sur les fonds communs de créances les risques liés à une
immobilisation de créances, risques à priori supportés par
les fonds propres. La titrisation offre ici un double avantage : la
résolution du problème de l'improductivité des
créances détenues à l'actif des bilans et la disparition
du risque de défaillance des débiteurs qui sera alors
supporté par les souscripteurs de parts, ou plus exactement par les
garanties mises en place. Pour les actifs tels ceux adossés à
l'immobilier, c'est un avantage certain. D'ailleurs, l'auteur conclut que plus
les établissements de crédit sont sous capitalisés, plus
ils devront recourir à la titrisation.
Ceci concerne particulièrement, outre les banques
commerciales détenant des crédits longs, les banques de
l'habitat, les banques de développement, et dans une moindre mesure, les
institutions de micro finance de la République Démocratique du
Congo, si elles sont créées sous forme de société
de capitaux et gérées sainement. Dans cette optique les banques
retrouvent toujours de plus en plus les avantages dans une amélioration
dans le financement à court terme et aussi a long et moyen terme comme
le prouve encore une fois les auteurs, GENSSE et
TOPSACALIAN, qui décrivent que la
titrisation a la capacité d'améliorer globalement la gestion des
risques bancaires et de conforter les trois principaux ratios suivis par les
banques en vue de s'assurer de la solvabilité et de la liquidité
de leurs établissements : le ratio de fonds propres et de capitaux
permanents, le ratio de liquidité et le ratio de risques. En cas de
titrisation en effet :
1. le ratio de liquidité est
amélioré, puisqu'elle occasionne une entrée des
liquidités pour la banque et permet en outre une disparition de son
bilan des engagements à terme qui auront été
cédés ;
2. le ratio de risques ou de
solvabilité est amélioré puisque le fait de céder
certaines créances permet à la banque de réduire son
assiette de
risques ;
3. le ratio de fonds propres, le plus suivi
actuellement, est amélioré car la créance
cédée n'est plus soumise à un approvisionnement quelconque
au niveau des fonds propres.
1. Avantageset risques pour les
actionnaires des banques44(*)
Les actionnaires voulant augmenter le capital de leur
institution, trouvant que le financement classique peut leur prendre du temps
pour trouver la liquidité immédiate, ils peuvent alors faire
recours à la titrisation.C'est ainsi que :
En 1997, JAFFEUXconsidère aussi que la titrisation est
plus intéressante que l'octroi de ressources par augmentation de
capital, plus lourd et plus coûteux avec l'effet de dilution qu'il peut
engendrer45(*):
L'auteur distingue
bien l'augmentation du capital de la banque (émission de
nouvelles actions) qui renforce le haut du bilan de l'établissement et
son fonds de roulement, les ressources étant utilisées pour le
financement d'immobilisations (prêts, créances, actifs),
et la cession de créances par titrisation, qui allège
plutôt le bas du bilan et accroît les ressources du long terme de
la banque tout en limitant le risque de liquidité. C'est un avantage
certain pour les actionnaires et qui leurs permet de se conformer facilement
aux normes des ratios prudentiels COOKE précise l'auteur qui soutient
«que conçues afin de limiter l'effet de levier des fonds propres
des établissements de crédit, le respect de ces normes conduit
à réduire malheureusement les financements
accordés » aux tiers et à l'économie et
constitue sans doute un ralentissement de la croissance économique de
nos pays.
La titrisation réduisant le dénominateur et
améliorant le ratio Cooke, l'établissement de crédit
dispose par cette technique d'une action qui lui permet d'agir sur son encours
de risque. La titrisation sert ici à alléger le bilan de la
banque, pour en améliorer la liquidité, en sortir les
créances douteuses ou réduire les obligations de
l'établissement en matière de ratio de solvabilité
jugées, à tort ou à raison, trop coûteuses. La
titrisation facilite donc le respect du ratio de solvabilité.
L'établissement de crédit qui cède un risque sur actif est
libéré des contraintes de couverture de ce risque par fonds
propres.
La titrisation est un outil efficace pour la gestion des
états financiers des banques.
En effet, plutôt que d'inscrire une nouvelle dette au
bilan, la banque peut soustraire de celui-ci la valeur des actifs
titrisés, améliorant ainsi la proportion de ses fonds propres par
rapport à ses dettes. La titrisation, comme nous rapporte
le Comité de Bâle
2, accroît le risque moyen sur les fonds propres et
les actions des banques en encourageant les banques à céder leurs
actifs de meilleure qualité pour assurer la réussite du
placement. Les exigences des investisseurs et des agences de notation les y
incitent, en effet. Ce qui peut être à la base de conflits
d'intérêt avec les actionnaires.
Cette manière de comprendre les choses peut sans doute
motiver les actionnaires de nos banques de deuxième rangs du circuit
économique de la R.D. Congo, de manière s'il faisait recours
à cette technique cela pourra faciliter l'accroissement de ratio de
solvabilité à court terme, et cela pourra impacter directement
les capitaux à long terme de manière à donner la chance
aux nouveaux investisseurs surtout de PME et PMI d'avoir les liquidités
facilement ainsi il y aura croissance économique.
2. Avantages et risques pour les
emprunteurs
Le comité de Bâle
1992 déclare que la titrisation offre aux
emprunteurs d'importants avantages (elle améliore, en
général, la liquidité des marchés du crédit,
accroît l'offre de crédit et abaisse le coût des emprunts)
mais nuance cette argumentation en ajoutant qu'une diminution de la place des
banques pourrait également affaiblir la relation entre prêteurs et
emprunteurs, surtout dans nos pays où les banques jouent un rôle
prépondérant dans l'économie. Morrison46(*)nous montre comment
est-ce que le prêteur a acheté une protection contre le risque de
crédit à l'insu de l'emprunteur et contre les souhaits de
celui-ci.
Ainsi réalisées, ces acquisitions de protection
contre le risque de crédit, transferts de risques ou cessions de
crédits, peuvent envoyer un signal négatif au sujet de la
qualité de l'emprunteur ou l'empêcher d'obtenir les
bénéfices de la certification bancaire. En l'absence d'un
marché de transfert du risque de crédit, les emprunteurs
bénéficient d'une certification bancaire, puisque les banques les
suivent et les obligent à choisir les meilleurs projets
d'investissement. La certification bancaire permet aux emprunteurs de combiner
les missions obligataires moins onéreuses et prêtes bancaires.
Le même auteur critique la motivation accrue pour le
prêteur de provoquer plus rapidement les défauts de paiement,
étant donné qu'il s'est débarrassé du risque de
crédit. Un prêteur qui a acquis une protection contre le risque de
crédit à travers la titrisation a moins d'intérêt
à bien suivre et accompagner son emprunteur. Il prolonge le
problème du relâchement du suivi régulier de l'emprunteur
par le prêteur, une fois le risque de crédit
transféré. Outre le bénéfice de la certification
bancaire, les emprunteurs considèrent leurs crédits comme des
transactions privées et ne souhaitent aucune publicité sur leur
structure financière ni sur leur endettement.
1. Le risque de défaillance des
intervenants :
Le risque de défaillance d'une des parties
impliquées dans une opération de titrisation existe toujours, et
il est aggravé si la partie défaillante est présente
à plusieurs endroits de la structure47(*).
2. Le risque de remboursement
anticipé :
Les profils de rémunération et de remboursement
des titres qui sont cédés au SPV peuvent être
affectés dans le cas où les débiteurs choisissent de
rembourser leurs dettes avant l'échéance. Cela pose un
problème aux institutions de crédit qui détiennent les
créances car elles doivent alors renégocier les conditions de
l'opération avec les investisseurs qui ont acheté les titres
émis. Ce risque augmente en période de baisse des taux lorsque
qu'un emprunteur réalise qu'il a intérêt à
refinancer ses dettes par de nouvelles, souscrites à des conditions plus
avantageuses.
3. Le risque de dégradation de
notation :
Il est possible que pendant l'activité d'un SPV
les agences de notation revoient à la baisse la notation de ses titres.
Cela reste cependant assez rare du fait des différentes techniques de
réduction de ce risque (rehaussement du crédit), bien que dans le
cas du marché du « subprime » les agences de
notation aient procédé à la dégradation d'une
série de titres adossés à ces créances
immobilières dans les années passées.
4. Le risque de synchronisation des flux :
Il peut arriver qu'il y ait une mauvaise synchronisation des
flux financiers attendus par les détenteurs de titres avec les paiements
effectivement effectués par le SPV. Cela arrive lors de problèmes
de paiement en amont (de la part du débiteur) ou du fait de
difficultés techniques liées à une inefficience des
organismes jouant le rôle d'intermédiaires et de contrôleurs
des transactions. Ce risque peut également apparaître si un
organisme intermédiaire doit faire face à des problèmes de
solvabilité et/ou de liquidité.
5. Le risque réglementaire :
Les opérations de titrisation ont pu se
développer au rythme de la déréglementation des
marchés financiers. Mais d'une part, la réglementation sur la
titrisation est différente d'un pays à l'autre, et d'autre
part celle-ci peut évoluer et se durcir suite à des transferts de
risque trop importants ou encore en raison de changements apportés dans
les normes comptables des opérations financières ou des produits
dérivés. Par exemple, la mise en oeuvre prochainement de la
réglementation financière BALE II ou encore la modification des
normes comptables IFRS, pour les produits dérivés pourrait avoir
des conséquences, entre autres, sur le marché de la
titrisation.
6. Les risques moraux :
La vente des titres obligataires issus d'une opération
de titrisation se faisant de gré à gré, les investisseurs
se basent sur l'expertise de l'arrangeur pour l'évaluation du
sous-jacent. Des conflits d'intérêts apparaissent dès lors
que l'arrangeur touche une commission basée sur la performance, faisant
qu'il peut être tenté de « jouer » à
son avantage sur les prix du portefeuille d'actifs.
7. Les risques au point de vue de l'ensemble du
marché
La titrisation est un moyen de détourner les
restrictions de crédits. En effet, les ratios de fonds propres
imposés aux institutions financières sont un instrument pour
contrôler le montant des crédits accordés.
En effet, elle représente un moyen de substitution entre
marché. Ainsi, en augmentant la part des titres fondés sur des
créances dans les
portefeuilles, des
investisseurs impliquent clairement la diminution de la proportion d'autres
catégories des titres.
La titrisation présente aussi une source de
sécurité du système financier. Etant donné
qu'à priori il y a un risque compte tenue de la qualité de
créances sélectionnées par les banques. Le marché
exigera une rémunération pour ce risque, et seules qui sont
capables de le gérer et d'évaluer convenablement accepteront de
le prendre.
Notons également que les conditions
réglementaires du type ratio Cook sont plus efficaces dans un contexte
de titrisation. En effet, en augmentant le coût de refinancement des
banques, la contrainte de ce ratio pénalise essentiellement les banques
qui ne peuvent pas titriser facilement.C'est-à-dire celles dont le
portefeuille de crédits est de mauvaise qualité. Ces
dernières sont incitées à améliorer la
qualité de leur sélection sous peine de pouvoir augmenter leur
taux et de perdre ainsi des parts de marché.
3. Les techniques de réduction des
risques :
De nombreuses techniques ou instruments permettant de
réduire les risques énumérés ci-dessus sont
utilisés. Les plus courants sont les suivants :
1.5.1. La subordination (ou « credit
tranching ») consiste à créer dans le SPV
différentes catégories de titres, hiérarchisées les
unes par rapport aux autres, afin de faire supporter aux titres
subordonnés (« mezzanine » et
« equity ») les risques de défaillance sans impacter
les tranches « senior » ;
1.5.2. Le surdimensionnement (ou
« over-collateralization ») se caractérise
par une émission, par le SPV, d'un montant nominal de titres plus faible
que celui des créances qui lui ont été
cédées ;
1.5.3. Le fonds de réserve sert
à assurer la continuité des flux à payer aux investisseurs
lorsque des retards de paiement sont constatés ;
1.5.4. L'utilisation de produits
dérivés permet de mettre en place des couvertures pour
se protéger de fluctuations importantes des flux financiers ;
1.5.5. Enfin, différentes sortes de garanties
existent, comme les garanties aux créances, la garantie du
cédant, la garantie bancaire et bien sûr les contrats
d'assurance.
C'est ainsi que François Longin nous suggère que
la titrisation malgré qu'elle nous présente plusieurs avantages
mais il existe néanmoins quelques inconvénients48(*).
1. La réduction potentielle de la
qualité du portefeuille :
Lorsque les meilleurs actifs d'une société sont
sortis de son bilan pour être titrisés, celui-ci voit sa
qualité diminuer. La société peut alors se voir appliquer
une prime de risque supérieure à ce qui lui était
proposé auparavant sur un prêt qu'elle aurait besoin de
souscrire.
2. Les coûts engagés par une
opération de titrisation :
Ce genre d'opération est très coûteux car
il fait appel à plusieurs agents pour mettre en place une structure
complexe et adéquate à l'émission des titres. Ainsi
peuvent être facturés des frais de gestion, des frais juridiques,
des frais de souscription, des frais de notation demandés par les
agences, des frais d'administration du processus, etc. alors cela ne pourrait
être possible que s'il y aura une entrée des banques d'affaires,
des agences de notation reconnues sur les normes internationaux et une nouvelle
réglementation dans le circuit financier congolais.
3. Taille minimale :
Ces opérations étant très chères,
il faut que les montants émis soient suffisamment importants pour
bénéficier d'économies d'échelle et rentabiliser
l'opération. De ce fait, les petites et moyennes entreprises et
sociétés de crédit n'ont pas les moyens de faire ce type
d'opérations.
Dans certains cas une société peut être
limitée par un certain niveau d'endettement, comme c'est le cas pour les
institutions financières qui doivent respecter le ratio Cooke (la part
des fonds propres dans le total des encours doit excéder 8%). La
titrisation d'actifs étant considérée en
comptabilité comme une vente, cette opération de sortie d'actifs
du bilan peut permettre à la société de restructurer son
bilan, de libérer des fonds propres, et d'en améliorer la
rentabilité.
4. Les profits générés par la
vente d'un actif et l'apport de liquidités49(*) :
La titrisation permet de générer un profit
additionnel sans avoir réellement augmenté la valeur de la
société. Quand une opération de titrisation a lieu, la
vente qui se passe entre l'émetteur et le SPV se fait au prix du
marché. Cette vente a alors un impact sur le compte de résultat
du cédant car elle se matérialise par des profits additionnels.
Par ailleurs, la cession de créances se faisant en échange de
cash (liquidation des créances), le cédant se retrouve avec des
liquidités immédiatement disponibles pour les besoins liés
à son activité.
5. Diversification et meilleure rentabilité des
portefeuilles pour les investisseurs :
Les produits de la titrisation étant
considérés comme non corrélés aux autres
obligations et produits dérivés, ils offrent aux investisseurs
(hedge funds, investisseurs institutionnels, etc.) la possibilité de
diversifier leurs portefeuilles. Par ailleurs, la titrisation, offre l'avantage
de bénéficier des structures de paiement mieux adaptées
à leur besoins, et ainsi obtenir le meilleur rendement pour un niveau de
notation donné : en effet, la prime de risque des ABS ou des MBS
est souvent plus élevée que celle des obligations émises
par des entreprises pour une même notation ; ou encore certains de
ces titres issus d'une titrisation bénéficient parfois d'une
meilleure liquidité que les obligations émises par des
sociétés ayant une bonne signature (c'est le cas notamment des
certains titres émis par les agences gouvernementales aux
États-Unis).
Enfin, dans cette section nous avons essayé de
présenter les avantages et risques que peut présenter la
titrisation vis-à-vis des intervenants.De nombreuses techniques
financières ont été créées avec comme
objectifs de départ une meilleure gestion du risque ou bien une baisse
du coût de financement. La titrisation, en permettant de transformer
des créances traditionnellement illiquides et gardées par
leurs détenteurs jusqu'à l'échéance en
titres négociables et liquides rentre donc parfaitement dans ce
cadre.
Mais le problème est que ces techniques
financières ont aussi tendance à complexifier et/ou compliquer le
système et à le rendre moins transparent (difficulté
d'évaluation du risque par exemple), et donc à rendre le
système plus vulnérable en période de crise. Les fameuses
techniques dérives de la finance et la difficulté de la
régulation, pourtant nécessaire, au système financier.
DEUXIEME PARTIE :ASPECTS PRATIQUES
Introduction
Dans cette partie, avant de parler sur les contraintes et
opportunités de la mise en place de cette technique en RD Congo, nous
cheminonsd'abord à rendre compte de la mise en oeuvre de la titrisation
par plusieurs pays étrangers. Ensuite, nous allons présenterle
système financier congolais et nousessayerons de démontrer quels
sont les inconvénients et avantages qui peuvent et ne pas permettre la
mise en place de cette technique qui fait fureur dans le circuit financier
international. Ainsi, sa mise en place en RDC sera-t-il un obstacle ou une
opportunité de développement du circuit financier et de
l'économie congolaise en général ? Voilà
comment nous allons survoler notre deuxième patrie dans les pages qui
vont suivre.
CHPITRE III :
EVOLUTION DE LA TITRISATION
SOUS D'AUTRES CIEUX
Depuis son entrée sur le marché
Américain, les dirigeants du monde ne veulent pas perdre de vue sur la
titrisation, car, elle devient de plus en plus un moteur de refinancement des
circuits financiers dans le monde. Ainsi dans ce chapitre, grâce à
la recherche documentaire, nous parlerons de l'expérience de nombreux
pays qui ont eu un recours de plus en plus extrême ou intensif à
la titrisation devenue ainsi une composante essentielle de leurs financements
structurés. Les enseignements utiles ont dégagé des
modèles utilisés par ces pays quant aux contextes d'apparition de
la titrisation, aux réformes légales et fiscales indispensables,
aux instruments efficaces de mise en oeuvre et aux facteurs de réussite
et de développement des programmes de titrisation. C'est dans cette
suite d'idée que nous présenterons l'apparition de cette
technique aux USA en première section, en France deuxième
section, ainsi que d'autre pays qui ont eu à recourir à cette
technique pour refinancer leurs circuits financiersmais aussi d'autres
institution dans le cadre surtout de financement de micro projet.
SECTION 1. LES CONDITIONS
D'APPARITION DE LA TITRISATION AUX ÉTATS-UNIS :
La titrisation a débuté aux États-Unis
pour 4 raisons principales50(*) :
1. Un déclencheur (ou un
besoin)
Le déclencheur de la pratique de la titrisation a
été le problème du financement inadéquat du
marché hypothécaire.
Dans le cadre des interventions pour relancer et restructurer
l'économie lors de la grande dépression, le gouvernement
américain créa trois organismes spécialisés dans le
secteur du financement immobilier. La Federal Home Loan Bank (FHLB)
créée en 1932 avait pour but de faciliter le refinancement des
prêts immobiliers par le biais de la création d'un marché
secondaire des hypothèques détenues par les Savings and Loan.
Cette agence a été restructurée en 1968. La Federal
Housing Authority mise en place en 1934 proposa une standardisation des
modalités de prêts dans le secteur immobilier et offrit une forme
de garantie contre le risque de non-paiement sur le marché
hypothécaire. En 1938, allant un pas plus avant, l'administration
Roosevelt créa la Federal National Mortgage Association(FNMA). Il
s'agissait d'une agence gouvernementale offrant des prêts
hypothécaires. Dès son apparition elle fut connue sous le nom de
Fannie Mae.
La Federal Home Loan Mortgage Corporation (connue sous le nom
de Freddie Mae) est une agence fédérale spécialisée
dans le financement hypothécaire : elle est détenue par les
institutions d'épargne américaine (les Thrifts) auxquelles elle
rachète des créances. Elle est l'un des émetteurs les plus
actifs sur le marché obligataire américain. La Government
National Mortgage Association (Ginnie Mae) est aussi une agence
gouvernementale, mais propriété exclusive de l'État. C'est
une institution qui fournit des garanties de paiement sur le marché
hypothécaire principalement pour les habitations destinées aux
familles à faible revenu. Les volumes considérables de fonds
drainés par ces institutions sur les marchés obligataires, les
ont conduits à explorer d'autres sources de financement et à
utiliser la qualité de leurs créances comme un outil pour
réduire leurs coûts de financement. C'est ce besoin de
refinancement qui a fait démarrer le marché de la titrisation aux
États-Unis. La première opération de titrisation fut
réalisée pour le compte de Ginnie Mae en 1970. Fannie Mae quant
à elle, réalisa sa première opération en 1971.
2. Un contexte légal
favorable
Les premiers pays à pratiquer la titrisation ont
été les pays de tradition de droit anglo-saxon. En effet, dans
ces pays (et en premier lieu aux États-Unis). La possibilité de
constituer des fiducies (des «trusts») facilite grandement le
transfert de la propriété des titres vers une entité qui
peut représenter les droits des détenteurs d'actifs.
3. L'habitude de la
notation
L'évaluation par des agences d'évaluation
externes à l'origine du processus et au cours de la vie des SPV servant
à la titrisation, est une condition nécessaire à ce type
d'opération. De ce point de vue, les investisseurs institutionnels aux
États-Unis ont eu dès l'origine de ces nouveaux marchés
l'habitude d'utiliser les cotations émises par les agences.
4. Un contexte
général d'innovation financière
Le recours à l'ingénierie financière pour
optimiser les structures financières des établissements de
crédits et la mise en place continuelle de produits nouveaux et mieux
adaptés à la fois aux besoins des émetteurs et des
investisseurs ont constitué le cadre de développement de la
pratique de la titrisation.
SECTION 2. L'INTRODUCTION DE LA TITRISATION EN FRANCE
La titrisation a eu un grand succès aux Etats-Unis ce
qui a amené le législateur Français de l'incorporer dans
le droit Français par la loi n°88-1201 du 23 Décembre 1988
portant création des Fonds Communs de Créances51(*).
Cette technique innovante a bénéficié
d'un cadre réglementaire adéquat répondant aux
spécificités de l'environnement financier.
1.
L'environnement juridique
Le premier cadre réglementaire régissant la
titrisation a été mis en place en 1989 ensuite il a
été reformé en 1993 pour connaître divers
assouplissements aux contraintes et aux opportunités de l'environnement
économique français en matière de la titrisation.
2. Le
dispositif législatif de 1988
C'est la loi n°88-1201 du 23 Décembre 1988 portant
création des Fonds Commun de Créances (FCC) qui a posé les
fondements de la titrisation en France. Elle a été
complétée par un décret d'application du 9 Mars 1989.
La Commission des Opérations de Bourse (COB) a par
ailleurs accompagné ces dispositions par un règlement sur les
modalités d'agrément et de fonctionnement des fonds communs de
créances et de l'information public.
Ensuite, diverses précisions ont été
apportées émanant des organismes intéressés par la
mise en oeuvre concrète de l'opération, tels que le Comité
de réglementation bancaire, le conseil national de comptabilité,
le conseil des bourses de valeur et l'administration fiscale.
Les textes destinés à donner un cadre juridique
à la titrisation étaient, à l'origine très
complexes car il a fallu créer des instruments spécifiques. En
effet, il est apparu que le droit français n'était pas en mesure
d'intégrer ce procédé originaire des pays anglo-saxons.
De plus, la notion de trust n'étant pas
véritablement utilisée en France, le législateur a
dû mettre sur pied un montage qui consiste en une cession de
créances par un établissement de crédit ou la caisse des
dépôts et consignations, à une entité, le fonds
communs de créances, qui finance leur acquisition par une
émission de parts constituées par des valeurs mobilières.
Malgré tout, la mise en place de cette
réglementation n'a pas eu pour conséquences un
développement significatif de la titrisation sur le marché
français : l'accès réduit à la titrisation, le
fait que le fonds commun de créances ne puisse plus acquérir de
créances après l'émission des parts et l'existence de
divers formalités furent considérés comme des obstacles au
développement des opérations de titrisation. Une réforme
est alors intervenue pour tenter de corriger ces faiblesses.
3. La réforme de
1993
La loi n°93-06 du 4 Janvier 1993 a été
adoptée pour aménager le régime précédent,
différents textes sont venus cerner le dispositif réglementaire
de la titrisation et ont apporté des réponses à des
difficultés rencontrées par les initiateurs de la
titrisation52(*).
Tout d'abord, ils ont étendu le champ d'application des
fonds communs de créances (FCC) en indiquant que les créances
détenues par les entreprises d'assurance étaient également
concernées
Ensuite, le législateur a donné la
possibilité aux FCC d'acquérir de nouvelles créances
après l'émission des parts (opérations de rechargement du
fonds commun de créances).
D'autres modifications principalement techniques sont
intervenues : en supprimant l'obligation de garantie contre les risques de
défaillance des débiteurs cédés, tout en
élargissant les techniques de couverture de risque, et en laissant au
pouvoir réglementaire la détermination du montant des parts.
Ces nouveaux textes ont également simplifié
diverses procédures précédemment imposées,
notamment au moment de la constitution et de la liquidation du fonds.
4.
L'environnement financier
L'environnement financier français a connu des
récentes mutations qui ont conduit le dispositif législatif et
réglementaire à s'adapter à la situation des agents
économiques, pour analyser ce nouveau cadre financier il distingue les
moyens de financement mis à la disposition des établissements des
crédits, leurs possibilités de refinancement et le cas du
marché hypothécaire.
5. Les
moyens de financement mis à la disposition des établissements de
crédit53(*)
D'après le rapport du conseil national du
crédit et du titre de l'année 2001, les établissements de
crédit représentent 85% du financement des sociétés
non financières en 1981, ils en représentent 45% vingt ans
après. Cette diminution a transformé le rôle des banques
qui se sont spécialisées en ingénierie financière
pour répondre mieux aux besoins des entreprises en matière
d'endettement. Des simples intermédiaires, les établissements de
crédit sont devenus des prestataires de service financiers54(*).
6. Les
possibilités de refinancement des établissements de
crédit
En 1966, le système bancaire français a connu
des réformes qui ont conduit les banques à opérer elles
même la transformation d'une épargne liquide de court terme en
crédits à moyen et long terme.
Ainsi la technique de réescompte des créances
auprès des banques représente une solution efficace au
financement des crédits à moyen et long terme. Tandisque dans les
années 70 cette technique était de moins en moins
utilisée.
Parallèlement, la réforme des marchés
financiers de 1984, a facilité le recours aux marchés pour
financer l'économie, en élargissant les conditions d'offre et de
la demande de capitaux.
En effet les établissements de crédits ont la
possibilité de céder leurs créances aux fonds communs de
créances qui a pour objectif de placer sur le marché des parts
émis représentatives des créances et aussi de
remédier aux problèmes existants sur le marché
hypothécaire.
7. Le marché
hypothécaire
L'objectif de création du marché
hypothécaire était de résoudre les problèmes de
financement du logement et de canaliser l'épargne privée de moyen
terme vers les placements de long terme de l'immobilier.
Les établissements de crédit trouvaient dans
cette procédure une solution efficace de refinancement, des effets
représentatifs de créances étaient alors émis par
les banques et sont négociés sur le marché. La
création de ce marché a été innovante à
double titre :
1. le processus de désintermédiation
était né, le marché s'est substitué aux
établissements financiers. Ainsi, le financement des prêts
à la clientèle n'est plus assuré par le distributeur mais
directement par le marché des capitaux, c'est-à-dire par les
investisseurs : c'est la titrisation ;
2. le mécanisme de la titrisation a vu le jour
dès que des blocs de titres sont vendus par les établissements
financiers aux investisseurs.
Les textes relatifs à la
titrisation qui viennent d'être présentés ont
instauré plusieurs instruments pour mettre en oeuvre ce mécanisme
en France. Nous dirons également que cette réforme du
marché financier Français peut se caractériser sur une
locution de 3 D, selon « EVELYNE BESSEAU et HENRI
BAETZ »dont :
« La désintermédiation,
décloisonnement et dérèglementation55(*) »
8. Les caractéristiques
de la titrisation en France56(*)
1. Le nouveau cadre de
la titrisation
Le développement de la titrisation observé au
cours de ces dernières années en France est allé de pair
avec la modernisation de son cadre juridique. Au 30 juin 2013, on
dénombre 234 véhicules de titrisation contre 194 un an
plutôt. Les nouveaux véhicules créés sont
essentiellement des fonds communs de titrisation (FCT). Depuis le
début de la collecte statistique en décembre 2009, le statut
juridique des véhicules de titrisation a changé en profondeur,
les FCT, complétés par les conduits d'ABBT 4,
remplaçant progressivement les fonds communs de
créances (FCC).Les organismes de titrisation
créés par l'ordonnance du 13 juin 2008 et le
décret d'application du 17 juillet 2008 qui ont
réformé le cadre juridique antérieur, les organismes de
titrisation 5 peuvent se présenter sous deux formes : ils
sont soit constitués en société de titrisation
dotée de la personnalité morale, soit gérés en
copropriété au sein d'un FCT. Ce dernier statut, très
majoritaire en France, succède au FCC, lequel est appelé à
se transformer en FCT d'ici le 22 juillet 2014 depuis la
transposition en droit interne de la directive sur les gestionnaires de fonds
d'investissement alternatifs (en anglais - alternative investment fund
manager - AIFM)
Dans l'un et l'autre cas, les organismes de titrisation sont
gérés par une société de gestion de portefeuille
agréée à cet effet. Les titres émis par ces
organismes peuvent faire l'objet d'une offre publique ou d'une admission aux
négociations sur un marché réglementé ou sur un
système multilatéral de
négociation organisé.
Après la France, plusieurs pays européens ont
opté pour le vote de lois sur la titrisation en particulier la
Belgique(1991), l'Espagne(1993), l'Italie(1999), le Portugal(1999) et la
Grèce(2003).
SECTION 3.TITRISATION
DANS D'AUTRES PAYS
1. Titrisation au JAPON57(*)
Le démarrage de la titrisation au Japon était
relativement tardif malgré l'expérience des investisseurs
japonais et la forte demande des actifs types ABS et MBS. Le retard
était principalement dû aux craintes sur la suppression de
l'intermédiation bancaire, principale caractéristique du
système financier japonais. De plus, la loi sur l'échange de
titres ne reconnaissait pas les produits types ABS et le code civil exigeait
lors d'un transfert d'actifs, que l'emprunteur individuel soit notifié.
A partir des années 90, les autorités japonaises avaient
entamé la refonte du système légal :
1. 1990 : Permission aux banques de transférer
certaines créances ;
2. 1991-1992 : Les produits émis de titrisation ont
été reconnus et la liste des créances éligibles
pour une titrisation a été élargie ;
3. 1993 : Suppression de l'obligation du cédant
d'informer les investisseurs ;
4. 2001 : Réduction du capital minimum pour conduire
les opérations de titrisation et assouplissement des règles de
fonctionnement des véhicules de titrisation.
C'est ainsi que cette technique a fait rage dans le circuit
financier japonais. Cela a permis les banques japonaises de deuxième
rang d'avoir une augmentation dans leurs fonds.
2. La titrisation dans les Pays
Emergeants58(*):
Cette technique n'est pas limité qu'au pays
développé mais une partie des pays en émergence on fait
recourt à la titrisation pour aider les entreprises a trouvé les
moyens financiers immédiatement.
Chine : Le lancement de la titrisation en
Chine a pris un grand retard par rapport aux autres pays en raison d'une
fiscalité inappropriée et l'absence de fournisseurs de
prêts hypothécaires. Plusieurs réformes ont
été mises en place afin de faciliter le lancement de cette
technique.
Afrique du Sud : Elle est parmi les premiers
pays en Afrique à avoir recours à la titrisation. La
première opération date de 1989 par la United Bank of South
Africa Limited avec une émission de MBS à hauteur de 250Millions
Rands. La réglementation sud-africaine prévoit la cession
parfaite des créances avec tous leurs droits, risques et avantages. Les
actifs titrisés doivent être homogènes et toute
opération nécessite l'approbation de la SARB « South African
Reserve Bank ». Les actifs constituant le portefeuille cédés
doivent être de même nature et homogènes.
Tunisie : La titrisation fera son apparition
dans le paysage financier tunisien avec la loi n° 2001-83 du 24 juillet
2001 portant promulgation du code des organismes de placement collectif.
Toujours en Tunisie, la loi permet uniquement la mobilisation, par les banques,
des créances saines qu'elles détiennent. Cependant, l'utilisation
judicieuse de la loi offre aux banques tunisiennes de nombreuses perspectives
pour une gestion dynamique de leur bilan. Les crédits
hypothécaires en Tunisie ont évolué d'une manière
importante. Le montant annuel des crédits autorisés par le
système bancaire et les caisses de prévoyance sociale est
passé de 640 millions de dinars en 1997 à 1210 millions de dinars
en 2000, soit une augmentation relative de l'ordre de 90%59(*). Cette évolution
dénote l'importance de l'essor du secteur immobilier qu'a connu la
Tunisie et particulièrement de l'habitat et la volonté des
pouvoirs publics de doter chaque foyer tunisien d'un logement décent.
L'effort accompli, jusqu'à présent, par le secteur bancaire dans
le domaine du financement de l'habitat nécessite désormais des
ressources plus stables. Le refinancement des crédits
hypothécaires devient de ce fait une nécessité et
même une condition pour la poursuite du développement de
l'habitat. De même, une loi sur la titrisation a donné en
Algérie un souffle nouveau à l'habitat et a auguré
l'augmentation des prêts aux ménages pour l'acquisition de
terrains, de logements et l'aménagement de résidence.
Maroc : la titrisation a
été introduite en Octobre 2008 à travers la loi 33-06
relative à la titrisation des créances qui modifiait et
complétait la loi relative à certains titres de créances
négociables et celle relative aux opérations de pension. Cette
nouvelle loi, fixe le régime juridique applicable à la
titrisation des créances par l'intermédiaire des fonds de
placements collectifs en titrisation dénommé FPCT60(*). Avec la réforme du
cadre juridique, la titrisation au Maroc est désormais applicable
à un large éventail de type de créances.
Le périmètre d'éligibilité a
été élargi et comporte maintenant les créances
actuelles ou futures détenues par les établissements de
crédit, les établissements publics et les filiales de
l'état, les entreprises d'assurance et de réassurance ainsi que
les délégataires et les bénéficiaires de licences
de services publics. Toujours sur la même lignée, dans la section
qui suivra, nous allons mettre en exergue quelques cas enregistrés
depuis plus de 7 ans passés dans certains pays d'Europe et d'Afrique
sur la titrisation.
SECTION 4. QUELQUES CAS
INNOVANTS DE LA TITRISATION RETENUS
Parmi les cas innovants de la titrisation
réalisés dans le monde, on peut citer les exemples suivants :
1. Titrisation d'avion en France (cas
Air France)61(*)
Air France a développé une opération de
titrisation des actifs aéronautiques sur 10 ans en juin 2003. Cette
opération lui a permis de diversifier ses sources de financement et de
disposer de 435 millions d'euro. L'objectif de cette opération
était de financer l'acquisition de 16 appareils. Il s'agit d'une
opération de titrisation synthétique vue que les avions restent
inscrits dans le bilan de la société.
Les seize avions ont été acquis par des filiales
d'Air France à 100% et vendus avec clause de réserve de
propriété à Air France sur une durée de dix ans.
Ces filiales ont contracté des emprunts
hypothécaires auprès d'une société ad hoc (Frans
200"), qui a émis des titres (notes) enregistrés en Irlande et
ayant des rangs de propriété de remboursement différents.
Selon Air France, le placement de cette opération a donné lieu
à une sursouscription et a été réalisé
auprès d'une trentaine d'investisseurs internationaux. En cas de
défaillance, une banque garantit le paiement d'intérêt
pendant une certaine durée. Les deux catégories de titres de rang
"senior" sont garanties par un assureur (MBIA). Cette opération a
bénéficié d'une notation "AAA" par Moody's.
2. Titrisation des créances
d'assurance (cas d'AXA Assurance)62(*)
Le groupe Axa Assurance a réalisé une
première opération de titrisation d'une partie de son
portefeuille français d'assurance automobile «AXA France IARD»
en décembre 2005. L'objectif de cette opération est de
transférer aux marchés financiers le risque de dérive de
la sinistralité du portefeuille qui est caractérisé par
une fréquence élevée et une faible volatilité. Le
portefeuille titrisé représentait plus d'un milliard d'euros de
primes pour près de trois millions de véhicules. Ainsi, le
groupe Axa Assurance a pu transférer 200millions d'euros de risques aux
marchés financiers, soit à peu près 85% des primes et des
sinistres. La durée de cette opération est de 4 ans, du 1er
janvier 2005 au 31 décembre 2008. Le placement a été
réalisé avec succès auprès des investisseurs
obligataires européens désireux de diversifier leurs risques.
3. Titrisation des créances
fiscales (cas de l'Etat Belge)63(*)
Le gouvernement belge a titrisé en Septembre 2005 un
portefeuille de créances fiscales qui a rapporté un montant total
de 500 millions d'euros. Le portefeuille titrisé est constitué de
créances relatives aux impôts sur le revenu qui ont plus de 13
mois d'existence. L'Etat belge a réinvesti 40 millions des recettes de
cette opération de titrisation dans l'amélioration du
recouvrement et du système informatique mis en place. L'Etat belge a
réalisé cette opération par la mise en place d'une
société d'investissement en créance (SIC) qui a acquis ces
créances fiscales en émettant des obligations destinées
essentiellement aux investisseurs institutionnels.
Le recouvrement des créances fiscales titrisées
étant de la responsabilité de l'administration fiscale selon le
ministre des finances, le montage de cette opération de titrisation a
coûté moins cher que l'émission d'obligations.
La deuxième opération de titrisation
réalisée par le gouvernement belge est la titrisation des
créances fiscales relatives aux impôts indirects (TVA et autres
impôts indirects) en fin Février 2006 ;le montant de cette
opération étant de 500 millions euros (sur un montant total de
créances de 10 milliards euros)64(*).
4. Titrisation de micro-crédit
(cas de BRAC au Bangladesh)65(*)
BRAC, la plus importante organisation non gouvernementale de
lutte contre la pauvreté au Bangladesh, a réalisé en 2006
la première opération de titrisation au monde de
micro-crédit et qui a été notée AAA. Cette
opération a permis à BRAC de bénéficier de 180
millions USD de financement sur 6 ans avec un coût inférieur
à un prêt bancaire au Bangladesh. L'objectif est de permettre
à BRAC de disposer d'une capacité de financement plus importante
au profit d'environ plus de 1,2 millions de foyers pauvres.
5. Titrisation globale d'entreprise (cas
de Fraikin en France)66(*)
Fraikin, le leader français et européen de la
location de véhicules industriels a réalisé en avril 2008
une opération de titrisation qualifiée de très rare et
innovatrice en France. Cette opération lui a permis de
bénéficier d'un financement de 800 millions d'euro et à
des conditions moins coûteuses qu'un financement classique de LBO
(leveraged buy-out). Il s'agit d'une titrisation globale de l'entreprise
basée sur la perception des loyers prévus par les contrats de
location des camions. L'objectif de l'opération est de sécuriser
les processus opérationnels du groupe. Fraikin a créé pour
cette opération une société ad-hoc, Fraikin Assets, qui
est filiale à 100% du groupe. Fraikin Assets a reçu les actifs
titrisés, le parc des camions, les contrats de location, ainsi que les
logiciels conçus par Fraikin pour gérer la flotte et les
contrats. Le montage de cette opération a fait appel à une
structure de gestion substitutive «back-up servicer», les
sociétés Kroll et Europe assistance qui sont capables de
reprendre la gestion du parc et des contrats en cas de problèmes. Quant
au financement de cette opération, il a été
entièrement garanti par le rehausseur de crédit MBIA.
6. Titrisation des crédits
accordés à des PME67(*)
Des établissements bancaires dans certains pays de
l'union européenne tels que l'Allemagne, l'Italie et l'Espagne ont
procédé à la titrisation de leur portefeuille des
crédits aux PME. Plusieurs pays européens se sont
inspirés du modèle américain de titrisation des
crédits aux PME qui a évolué grâce à la
garantie d'une partie des prêts titrisés par «La Small
Business Administration» (SBA). Ils ont développé des
politiques de soutien à la titrisation par la mise en place des lois et
d'interventions d'organismes spécialisés tels que le fonds
européen d'investissement (FEI).
En Espagne, la loi de mai 1999 a encouragé le
développement des opérations de titrisation des crédits
aux PME. L'Etat, via le Trésor espagnol, garantit une partie du
portefeuille des prêts titrisés. Il ne fournit pas des flux
financiers mais assume le risque de défaut sur une partie du
portefeuille. Le volume des opérations de titrisation des crédits
aux PME a atteint 7,6 milliards d'Euro entre 2000 et 2003.
En Allemagne, la banque publique «Kreditanstalt Fur
Wiederaufbau» (KFW) a joué un rôle important dans le
développement de la titrisation des crédits aux PME. Elle a
créé une plate-forme standardisée «PROMISE» qui
lui a permis de s'interposer entre les établissements cédants et
les investisseurs en faisant bénéficier les premiers de sa
pondération Cooke 0%. Elle leur a permis ainsi de réduire le
coût de libération de capital réglementaire. Entre 2000 et
2003, le total des opérations de titrisation des crédits aux PME
s'est élevé en Allemagne à 15,1 milliards d'Euro.
7. Bilan de la titrisation68(*)
Depuis les années 90, le volume des émissions de
titres adossés à des créances toutes catégories n'a
cessé d'augmenter. Les chiffres ci-après en témoignent
:
Aux Etats-Unis, on parle de 9 mille milliards de dollars ; -
en Europe, 1 253 milliards d'euro ; - dans les pays émergents et en voie
de développement, environ 30 milliards de dollars US. 2.8.1. Les
Etats-Unis, selon les évaluations de la Bond Market Association, le
total des montants titrisés aux Etats-Unis en 2007 s'élevait
à plus neuf mille milliards de dollars.
D'après la Federal reserve, l'encours des MBS
émis par les trois agences Fannie Mae, Freddie Mac et Ginnie Mae a
atteint plus de 4 500 milliards de dollars US. Les encours des ABS ont
totalisé 2 472 milliards de dollars à fin 2007. Ci- après
un tableau qui retrace l'évolution des encours de titrisation de 1 999
à 2007.
Tableau 3 :
L'évolution des encours de titrisation de 1999-2007 en milliards dollars
américain
Année
|
1999
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
Créances hypothécaires (MBS)
|
3 334,3
|
3565,8
|
4127,4
|
4686,4
|
5238,6
|
5455,8
|
5916,6
|
6504,3
|
7210,3
|
Autres créances (ABS)
|
900,8
|
1 071,8
|
1 281,2
|
1 543,2
|
1 693,7
|
1 827,8
|
1 955,2
|
2 130,4
|
2 472,4
|
Source : SIFMA
Source : nous même sur base des données
de l'évolution des encours de titrisation 1999-2007
Le tableau ci-haut permet de situer l'activité des
émetteurs de titrisation par rapport aux activités des autres
émetteurs sur le marché obligataire aux Etats-Unis :
Enfin,dans cette section nous avons voulu démontrer
comment cette technique a favorisé une expansion sur le circuit
financier international.
Pour preuve les opérations de titrisation dans la zone
euro, propulse toujours vers l'avant grâce à cette technique
d'ingénierie financière. C'est ainsi que cette innovation devient
un moteur de refinancement des petites et moyennes entreprises et industries en
Europe, mais aussi dans d'autre pays comme la chine, les pays d'Afrique du sud
et du nord.
Conclusion
L'application de cette technique dans les économies de
pays développés est sans doute une alternative qui a permis la
majorité de ces derniers de développer leurs secteurs financiers
et à renforcer les ratios de liquidité de plusieurs institutions
financière bancaire et non bancaires, les sociétés
d'assurance, etc. de ces pays. Depuis son apparition, la titrisation devient un
outil de référence pour les pays qui veulent redynamiser leur
circuit financier.
Bref : « on constate objectivement que la
volonté politique, le soutien décisif et l'engagement des
gouvernements dans la mise en place du cadre légal sont indispensables
pour un bon démarrage de la titrisation ».
Eu égard à ce qui précède, la RDC
ne peut pas perdre de vue cette technique car, il possède des
potentialités qui peuvent permettre un développement durable dans
le secteur économique et financier du pays.
Dans le chapitre qui suit, nous démontrerons comment se
présente le système financier congolais et savoir quels sont les
contraintes et opportunités de ce dernier qui peuvent permettre la
réussite de la mise en place de la titrisation des créances et
prêts bancaires dans l'économie congolaise.
CHAPITRE IV :
LE SYSTEME FINANCIER
CONGOLAIS
Introduction
Le système financier d'un pays est un poumon
indispensable, un sous-système logistique de toute l'économie
nationale. Comme son nom l'indique, il finance les projets et programmes
économiques du pays, et permet ainsi au système productif et
commercial domestique de rencontrer les besoins de la communauté
nationale, et de résister aux assauts de la compétition
commerciale extérieure69(*).
De 1974 à 2000, sur un quart de siècle, le
système financier congolais, hérité tel quel de la
période coloniale (1885-1960), a fini par être davantage
désarticulé, largement décapitalisé et affaibli par
des faillites autant que par des fuites de capitaux. Parallèlement,
l'épargne nationale continuait à bénéficier de peu
d'attention, d'encadrement et de protection, sur fond des revenus des
ménages en chute libre et en pleine période d'hyperinflation. En
définitive, le taux net d'épargne globale du pays est
resté négatif au cours des 50 dernières années. En
clair, l'économie congolaise n'a jamais cessé d'être cette
« économie d'écumoire » que déplorait
en juillet 1947 le gouverneur général Pierre Ryckmans. Bien pire,
elle est devenue, depuis l'indépendance, une économie
« dissipative », exportatrice nette de
richesses.
Il s'ensuivit trois évolutions néfastes :
un endettement aussi inévitable qu'insupportable du pays et de
l'État, un rétrécissement et une décapitalisation
du système financier, ainsi qu'une absence d'innovation des produits et
instruments financiers : le tout sur fond d'une politique monétaire
dépressive et d'une gestion budgétaire laxiste.
L'Accord Global et Inclusif signé à Sun City
(2003) s'est voulu un tournant décisif. Quelles sont, à ce jour,
les évolutions enregistrées par le système financier
congolais au cours des dix dernières années ? C'est la question
à laquelle cet exposé tente de répondre brièvement,
dans le but d'introduire à un débat fructueux.
1.
Définition :
Un système financier est un ensemble de dispositions
fixant le cadre général de l'activité financière et
des conditions d'exercice du métier. Il s'agit d'une organisation selon
un pays et suivant la législation en matière des institutions
financières. Le système financier permet de transférer des
fonds depuis les agents économiques (ménages, entreprises,
administrations publiques) qui épargnent, car leurs dépenses sont
inférieures à leurs revenus, vers les agents économiques
qui souhaitent emprunter, c'est-à-dire dépenser plus que leur
revenu. On dit qu'il sert d'intermédiaire entre les agents à
capacité definancement et les agents à besoin de
financement.
Le système financier est complexe ; il inclut
différents types d'institutions financières du secteur
privé, en particulier les banques, les compagnies d'assurances, les
fonds commun de placement, les sociétés financières et les
banques d'affaires, tous strictement réglementés par les pouvoirs
publics. Si un particulier accepte de prêter de l'argent à une
entreprise, il ne le fera en général pas directement. Il va lui
prêter indirectement, via des intermédiaires financiers,
c'est-à-dire des institutions qui empruntent des fonds aux personnes qui
ont épargné et qui prêtent à celles qui ont besoin
d'argent.
En d'autres termes, le système financier est l'ensemble
de règles ou des principes de base servant de référence ou
de guide à la bonne gestion des institutions financières. La
partie la plus simple du système financier à analyser est
constituée par « les marchés
financiers ». Pour bien comprendre ces marchés, il est
nécessaire de maîtriser un certain nombre de distinctions
concernant leurs caractéristiques principales.
2. Bref regard
rétrospectif sur le système financier congolais (1960-2000)
Dès 1909, le système financier congolais a
été créé ; il l'a été au service de
l'exploitation coloniale du Congo Belge. Les banques installées au
Congo, depuis, ont été des succursales coloniales des holdings
européens. Elles collectaient l'épargne principalement sur les
hauts revenus des individus et des ménages étrangers, ainsi que
sur les revenus des entreprises coloniales. Elles dispensaient des
crédits quasi exclusivement aux mêmes agents économiques.
La timide et tardive politique coloniale d'assimilation des autochtones -
spécialement depuis 1948 (immatriculation des
évolués congolais, instauration de la Carte de Mérite
Civique et cooptation de quelques autochtones au Conseil Colonial et dans
les Conseils Provinciaux) - ne changèrent pas grand-chose à
cette réalité.
Depuis l'indépendance, les fondamentaux de la
société, de l'économie, de la démographie et de la
culture allaient être rapidement et largement modifiés.
L'exode rural a déversé sur les villes plus de
40% de la population des campagnes. De 15 millions d'habitants en 1960, la
population totale du pays est montée à quelque 65 millions en
l'an 2000 : elle double tous les 23 ans ! Plusieurs leviers internes de
l'économie coloniale ont été détruits, ou sont
devenus obsolescents ou simplement vétustes. L'énorme recul des
infrastructures et du pouvoir d'achat a fortement rétréci le
marché intérieur, l'a sur-fragmenté et l'a
cloisonné. La dépendance extérieure du pays -
économique, technologique, commerciale et financière - s'est
accrue. Le taux de croissance moyen du Produit Intérieur Brut s'est
maintenu autour de la moyenne de - 5% l'an, sur fond d'un système
financier demeuré sous-dimensionné, peu innovant et exclusivement
urbain.
Jusqu'en 1990, le système financier congolais ne
comprend que la CAISSE D'ÉPARGNE DU CONGO, 4 succursales coloniales de
banques occidentales (BANQUE DU CONGO, SOCOBANQUE, BANQUE BELGE D'AFRIQUE et
CRÉDIT CONGOLAIS), une société d'assurance, SONAS, (qui
est passée, en 1966, d'un capital et d'une gestion étrangers
à un capital et une gestion de l'État postcolonial), une
société de gestion des cotisations sociales et d'allocations de
rentes viagères (INSS), trois sociétés de crédit
immobilier (Office des Cités Africaines, Fonds d'Avance et Fonds du Roi)
une société de Crédit Foncier, ainsi qu'une
Société de Crédit aux Classes Moyennes et à
l'Industrie (SCCMI). Les 5 dernières institutions n'ont pas
survécu à l'indépendance du pays : elles ont
déposé le bilan ou été dissoutes avant 1965/70(*).
Cette pénurie d'institutions et cette extrême
modestie du système financier congolais ne changeront guère, que
les gouvernements successifs aient alternativement ajouté et
annulé d'autres institutions, ou permis à d'autres groupes
financiers et bancaires de se créer ou de s'installer : Banque de
Kinshasa ou plus tard Nouvelle Banque de Kinshasa, SOCOFIDE ou plus tard
SOFIDE, Barclays Bank, Banque de Crédit Agricole, CNECI (Caisse
Nationale d'Épargne et de Crédit Immobilier), BIAC (Banque
Internationale pour l'Afrique Centrale), ...
Sur près de 40 longues années (1960-2000), rien
ne change sur le fond.
La bancarisation des opérations de change et
d'échanges demeure un idéal lointain. Les titres scripturaux
classiques de paiement ne sont guère d'utilisation. Les
dépôts bancaires atteignent rarement les 2% de la circulation
fiduciaire. Le crédit est un luxe accessible à une infime
minorité urbaine à majorité étrangère. Le
maillage territorial du système bancaire reste un leurre, quelques
succursales de banque, parachutées dans une dizaine de centres urbains
sur l'immense territoire congolais, ont fini par être fermées. La
structure des dépôts est restée dominée à
plus de 80% par des dépôts à court terme. Le taux de
rémunération des dépôts représente, au mieux,
20% du taux auquel les crédits sont octroyés. Les crédits
vont plus à l'État (plus de 60%) qu'à l'économie.
En dehors des mines, d'import-export et du grand négoce, de larges pans
entiers de l'économie nationale sont tenus hors du circuit des
crédits (agriculture, industrie, artisanat, production culturelle,
activités dites `informelles', ... soit, en importance, plus de 90% des
secteurs productifs du pays). Avant 2005, le total bilantaire du système
financier frôle rarement le seuil, très modeste, du milliard de
dollars US. Sur fond d'une politique monétaire restrictive (visant
exclusivement la lutte contre l'inflation !), le total des crédits
à l'État et à l'économie dépasse rarement
35% du total bilantaire de l'ensemble du système financier,...
L'économie du pays étouffe, au nom de tous les
« équilibres » qu'imposent les institutions de
Bretton Woods : priorité est donnée au remboursement des
dettes extérieures ainsi qu'à la garantie de leur renouvellement
sans fin !
« C'est ainsi que le Congo est fiché par des
spécialistes africains (dont Tchoundjang Poemi, Kalonji Ntalaja,
Tshiunza Mbiye et Jean Kuete) comme une économie
singulière : (i) qui ne profite guère des atouts
liés à sa souveraineté monétaire ; (ii) qui, sur
fond d'un système financier étriqué et inadapté,
est tirée vers le bas par tous les désavantages et aléas
liés à cette même souveraineté monétaire ; et
surtout (iii) qui rejette hors des circuits financiers et bancaires la
quasi-totalité des activités de production et de consommation
intérieures ».71(*)
Quelle qu'elle soit, l'innovation technologique et
économique fait figure au Congo d'une graine précieuse qu'aucun
système de crédit ne viendra jamais arroser. En effet, le
crédit à l'économie ne va qu'au commerce et aux
activités extractives (mines, pétrole et forêt), piliers
inamovibles d'une économie coloniale extravertie. Cette économie
est à ce jour réduite à une mono-exportation
minière, faite pour rembourser des dettes extérieures et pour
étouffer les innovations à l'intérieur.
Sur fond des conflits armés, des agressions
étrangères, du désordre institutionnel et de la
misère sociale, c'est bien cette situation économique et
financière désastreuse qui prévalait au Congo, en 2002,
à la veille du Dialogue Inter-Congolais de Sun City. C'est contre cette
même situation que les Congolais se sont coalisés et ont, par un
Accord Global et Inclusif, fixé rendez-vous à un autre
destin, dont l'avènement devait être préparé au
cours d'une Transition politique consensuelle de 2 ans.
Il convient de savoir, dix ans après Sun City quels ont
été les performances et les avancées, les reculs et les
lacunes au niveau particulier du système financier du pays.
SECTION 2. ÉTAT DU
SYSTEME FINANCIER CONGOLAIS DANS L'APRES-SUN CITY (2003-2013)
Ce front particulier de « reconstruction »
de l'économie nationale a vu bouger ses lignes, entre 2003 et 2013. La
situation du départ a notamment enregistré des avancées
dont on ne saurait douter, sous quelque prétexte que ce soit.
D'abord, l'assainissement du secteur financier,
commencé une décennie plus tôt, avait
débouché, en 2002, sur une révision de la
législation dans un sens favorable à la concurrence dans le
secteur financier, à la réaffirmation de l'indépendance de
la Banque Centrale, et à un contrôle renforcé de cette
dernière sur les institutions financières et bancaires.
En particulier, il convient de relever la multiplication des
établissements financiers et bancaires, le chiffre de ceux-ci
étant passé d'une dizaine à plus d'une trentaine.
La multiplication des institutions bancaires et
financières est allée dans trois directions principales.
D'abord, le secteur s'est
« libéralisé », non en ouvrant à de
nouveaux investisseurs le modeste capital social de ses établissements
existants, mais en intégrant de nouveaux établissements venus de
plusieurs horizons géographiques. En effet, des capitaux libanais,
britanniques, indiens, pakistanais, sud-africains, nigérians,
camerounais, français, marocains, sénégalais... ont
créé de nouveaux établissements bancaires et financiers
dans le pays. Cette nouvelle vague a certes élargi le total bilantaire
du secteur bancaire et financier : par bonds successifs, elle l'a
porté d'environ 800 millions en 2003 à près de 4 milliards
en 2013. Mais, parallèlement, cette vague a aggravé
l'émiettement du capital social du secteur bancaire et financier :
la voilure financière des établissements, leurs installations et
leur marchés sont devenus plus modestes encore. Toutefois, le mode
d'approche des déposants et demandeurs de crédits a gagné
en souplesse, ouverture et courtoisie.
Ensuite, les Coopératives d'Épargne et de
Crédits (COOPEC), jusque-là créées et régies
par une loi sur les coopératives prise en 1956 et devenue caduque, ont
été admises à s'installer et à fonctionner comme
des institutions bancaires. C'est là une réelle avancée
pour ce sous-secteur, même si ces coopératives tardent à
reprendre du souffle, après les pillages des années 1990,
après plusieurs décennies d'étouffement sous une loi qui
ne leur aménageait aucune ouverture vers les crédits bancaires,
et face à des particuliers déposants en nombre réduit et
aux revenus en chute libre.
Enfin, un sous-secteur financier est apparu et n'en finit pas
d'exploser. Il s'agit des établissements de microfinances et de
transfert d'argent. Dans la capitale et dans plusieurs villes et
localités du pays, les tontines traditionnelles l'ont cédé
à ce type d'établissements nouveaux, plus anonymes et plus
professionnels en matière d'épargne et de crédit. Le
foisonnement de ces institutions a été facilité par
l'extension des plages sociales de misère dans les villes et dans le
monde rural, mais également par l'accroissement partout des besoins de
financement au niveau des millions d'activités de survie (dites
« informelles »). Cette innovation récente
constituerait une avancée décisive dans la lutte pour endiguer
l'extension des plages sociales de misère. Par contre, il serait quelque
peu osé d'y voir des arsenaux institutionnels appropriés à
la lutte pour « réduction de la
pauvreté ».
1. Quelques avancées
enregistrées (de 2003 à 2013)72(*)
Toutes ces réformes récentes, intervenues
principalement entre 2003 et 2013, ont eu plusieurs retombées positives
dont il convient d'épingler les plus évidentes (et les plus
significatives). Pour autant que l'appareil statistique du pays ait suivi, on
peut relever quelques points ci-après :
· Le nombre des établissements bancaires est
passé d'une dizaine à 26 ; de nouvelles catégories
d'établissements se sont ajoutées aux banques, élargissant
l'éventail institutionnel du système financier congolais ;
· Le total des dépôts est passé de
quelque 700 millions de $ US à environ 2.500 millions : en effet,
la stabilité (péniblement conquise, économiquement
coûteuse et socialement peu supportable) du franc congolais sur le
marché de change a permis d'endiguer l'érosion des revenus
épargnés ;
· Le volume du crédit a été
multiplié par le facteur 3,5. Il est passé d'environ 400 millions
de $ US à près de 1.400 millions ;
· La compétition s'est accrue entre les
différents secteurs du système financier (tontines
traditionnelles, institutions de microfinance, institutions financières
et banques, en attendant le retour en force des COOPEC) ;
· Le rapport tend à changer entre les institutions
d'épargne et de crédit d'une part, et leur clientèle
d'autre part. Il évolue dans un sens favorable à plus
d'attention, d'écoute, de souplesse et même, çà et
là, de courtoisie entre les deux catégories de partenaires ;
· La plage des activités économiques
financées s'est élargie principalement « vers le
bas », c'est-à-dire en direction et en faveur des
activités plus modestes, de survie et de proximité, jadis
maintenues hors des circuits financiers et bancaires formels ;
Il convient de retenir que ces avancées et bien
d'autres encore sont dues aux efforts d'assainissement du secteur depuis la
décennie 1990, par les autorités monétaires et les
instances de contrôle et de régulation. Elles sont
également dues aux efforts soutenus des pouvoirs publics portant
stabilisation du cadre macroéconomique et facilitation de
création et d'établissement dans le pays des banques et autres
institutions financières.
Toutefois, ces avancées ont eu un coût. En effet,
ce coût de restructuration qu'aucune instance ne s'est occupée
d'évaluer, semble avoir été trop élevé pour
oser reprendre de sitôt la même expérience de
réforme. Tout s'est fait dans la douleur, dans une douleur
inégalement répartie entre les protagonistes nationaux et
étrangers du système financier du pays. Du côté
congolais, il y a eu des faillites subites et des liquidations opaques, des
pertes définitives de revenus épargnés, des mises au
chômage massives sans grand souci des avantages sociaux, des mises
à la retraite anticipées, des fuites de capitaux sous divers
mécanismes et prétextes, des liquidations hâtives et
opaques des patrimoines (immeubles, matériels et portefeuilles), des
fonds de commerce et des réseaux d'affaires etc.
S'il est difficile de tourner définitivement la page de
cette expérience de réforme difficile, douloureuse et
menée le dos au mur il ne serait nullement justifié de ne pas
compter avec les avancées que la réforme a value au pays. Et une
des façons de compter avec celles-ci, c'est d'en identifier les
insuffisances et les limites à ce jour, aux fins d'identifier les
efforts qu'il reste à développer : l'objectif demeure, en
effet, de doter le pays d'un système financier et bancaire efficace et
performant, à la hauteur de ses défis spécifiques en
matière de développement économique et de bien-être
social.
En guise de conclusion partielle : il sied de noter
del'analyse qui précède, qu'il convient de relever deux
constats : (i) depuis l'époque coloniale, le pays possède un
système financier étroit, d'un autre âge, et d'une
remarquable inefficacité : ce système est en
deçà et en retrait par rapport aux immenses besoins de
financement de l'économie ; (ii) au cours des dix dernières
années suivant l'Accord Global et Inclusif signé à Sun
City, ce système financier a continué sa cure d'assainissement
entamée au milieu des années 1990, pour déboucher sur une
multiplication/diversification des établissements financiers et
banquiers, ainsi que sur une extension de sa surface financière ;
toutefois, il est demeuré un phénomène quasi-exclusivement
urbain et sans grand enracinement dans le pays profond. Le système
financier congolais doit être étendu, révolutionné
et modernisé. Le besoin est douloureusement ressenti, notamment face
à la dépendance financière extérieure qui n'en
finit pas de croître, d'essorer l'économie du pays et
d'hypothéquer toute dynamique interne de développement
autonome.
CHPITRE V :
MISE EN PLACE DE LA
TITRISATION DE CREANCES ET PRETS BANCAIRES EN RDC
Introduction
La problématique de l'identification et de la
répartition des risques au sein de la sphère financière
fait l'objet d'une attention croissante de la part de l'ensemble de la
communauté financière. Les régulateurs, qu'ils soient de
marché, sont en la matière en première ligne, soucieux de
limiter les transferts de risques en direction d'institutions ou d'individus
peu à même de les évaluer et, le cas échéant,
de les assumer. Les questions portant sur le phénomène de la
titrisation, qui consiste à transférer au marché des
risques cantonnés jusque-là au sein de la sphère bancaire,
entrent dans le cadre de cette problématique générale.
L'étude présentée ici vise principalement à dresser
un état des lieux de l'activité de titrisation en RDC. Nous avons
rappelé les principes de base sur lesquels elle repose dans la
première partie de notre travail et comment cette technique a
impactée le système financier des pays en développement
dans la seconde partie. Alors comment procéder pour mettre en place
cette technique en République Démocratique du Congo ?
Va-t-elle être un obstacle ou une alternative pour l'ensemble de
l'économie ?L'état des lieux est complété par
une enquête d'opinion et des entretiens auprès des acteurs du
système bancaire et financiers sur l'opportunité d'un recours
à la titrisation pour résoudre la problématique du
financement à moyen et long terme.
SECTION 1. ETAT DE LIEUX
EN R.D CONGO ET ENQUETE D'OPINION
En gros le recours à la titrisation des prêts
bancaires dans le système bancaire congolais est inexistant car la RDC
n'a pas encore fait recours à cette technique.
L'accélération de la croissance étant la principale
priorité, il importe de régler le problème du financement
à moyen et long terme des PME-PMI. Certes les banques n'ont pas
fondamentalement un souci de refinancement, elles disposent de ressources
à moindre coût, notamment les dépôts à vue,
non rémunérés et le recours à la cession de Bon de
trésorerie (BTR). Cependant il faudra convaincre les institutions
financières qui se trouvent dans le secteur bancaire congolais de faire
recours à la titrisation dans leur plan de financement afin d'accorder
davantage de crédits à moyen et long terme aux PME-PMI, qui sont
porteuses de la croissance durable.
Son intégration dans le circuit bancaire congolais est
une alternative, car les banques, après avoir intégrée
cette technique dans leur circuit de refinancement,seront garanties et elles
verront accroitre d'une manière automatique leur trésorerie et
cela aura un impact sur les capitaux permanents sans avoir fait recours aux
emprunts.
1. Insuffisances et lacunes du
système financier
Il y a un long chemin à parcourir vers l'extension, la
capitalisation et la modernisation du système financier congolais, pour
peu que le souci soit de le hisser au niveau des défis du pays.
De façon lapidaire, il convient de relever les
insuffisances et lacunes suivantes qui continuent à miner
l'efficacité et à compromettre les performances du système
financier du pays.
2. Le système financier
congolais reste, à ce jour, très largement
sous-dimensionné.
La surface financière totale (ou, en jargon comptable,
son total bilantaire) des banques, qui est certes passée de
quelque 800 millions à environ 3.500 millions de $ US en dix ans,demeure
toutefois largement en-dessous des besoins et du potentiel d'un pays de 70
millions d'habitants, aux dimensions géographiques remarquables, au
niveau de développement économique et social très faible
et aux ressources inexploitées immenses et infiniment
diversifiées. Même en ajoutant une rallonge de près de
1.500 millions (hypothèse des plus optimistes !) au titre du capital
social total des institutions financières non bancaires - toutes
catégories confondues - le pays serait néanmoins très loin
du compte, avec un total des crédits estimé à moins de
2.000 millions de $ US73(*).
Le taux de bancarisation des transactions financières
du pays n'arrive pas à atteindre 5% de la circulation fiduciaire du
pays. Bien plus, les transactions qui ont lieu dans le cadre de certains
accords de coopération avec l'extérieur, n'évitent
soigneusement de passer par le système bancaire domestique. De ce fait,
la Banque Centrale du Congo ne saurait en faire un facteur interne
d'élargissement de la base du crédit à l'économie,
notamment en émettant de la monnaie nationale à due
concurrence.
En particulier, la Société Nationale d'Assurance
est - à la suite notamment de la modicité de son capital propre,
de sa faible crédibilité interne et extérieure, de
l'éventail très réduit des risques couverts par elle et de
la nature par trop procédurière dans ses transactions - largement
concurrencée par des compagnies d'assurance étrangères, y
compris pour des risques à couvrir sur le territoire congolais où
la SONAS jouit pourtant, depuis 1966, d'un monopole légal. Les
marchés juteux qui lui échappent ainsi (automobiles,
aéronefs, capitaux, ...) représentent autant de manque
à gagner pour sa propre surface financière, autant que pour le
potentiel d'autofinancement de l'économie congolaise.
Au Congo, des centaines de projets d'investissement se
chiffrent en milliards de $ US chacun, alors que le système financier,
dans son ensemble, ne peut porter à lui seul la charge de financement
d'un seul de ces projets. Le pays est aujourd'hui bien loin du potentiel
financier qui était le sien lorsque, entre 1949 et 1958, et en plein
système colonial, le Congo avait, dans le cadre du Plan Décennal,
porté seul la charge financière de ses principales
infrastructures.
Ainsi, la dépendance financière
extérieure a encore de beaux jours à couler, avec son triste
cortège de conditionnalités, de commissions croisées, de
dettes odieuses financièrement insupportables, et d'effets pervers sur
la souveraineté et la crédibilité du pays.
3. Le système financier
congolais demeure, à ce jour, très largement
émietté, mais géographiquement concentré.
Avec un total bilantaire aussi modeste, le système
financier congolais compte néanmoins une quarantaine d'institutions. Ce
fait porte à 150 millions de $US le capital social moyen par
établissement. Les établissements les mieux dotés du pays
ne dépassent guère 450 millions.
Un tel émiettement de l'avoir social est le meilleur
indicateur du plafond de crédit très bas que représente
chaque établissement. En outre, il indique que l'étendue du
réseau et la crédibilité de la plupart des
établissements dans le monde, sont également au plus bas. Enfin,
cet émiettement explique le fait - déplorable - que plus de 80%
des transactions financières (dépôts et crédits)
dans le pays soient concentrés sur quelque 7 villes : Kinshasa,
Lubumbashi, Matadi, Boma, Goma, Likasi et Beni. Des agences et succursales
installées au cours des années 1965-1975 sur une vingtaine
d'autres villes et importantes localités du pays, ont fini par
être presque toutes fermées vers 1990.
À ce jour, le monde rural congolais n'est guère
irrigué par des transactions financières. Quelques rares
localités les mieux servies doivent se contenter soit de quelques
tontines traditionnelles, soit d'une institution de microfinance en phase
d'installation, soit d'une COOPEC toute en vestiges, soit d'une agence de
transfert d'argent. Ailleurs dans le pays, c'est un véritable
désert d'institutions financières et bancaires : l'usure est
de règle, non pas au service des projets porteurs, mais pour financer
des cas sociaux désespérés !
4. Le système financier
congolais demeure, à ce jour, très largement plombé par
des placements à court terme.
En effet, la structure des dépôts bancaires dans
le pays est penchée largement en faveur des placements à
très court et à court termes. On peut aisément imaginer le
préjudice qu'une telle réalité cause à
l'économie d'un pays en (re)construction, comme le Congo, où la
proportion la plus importante des crédits à l'économie est
à moyen et long termes, sinon à très long terme. Plusieurs
facteurs expliquent ce fait :
1. Le traumatisme subi par les épargnants en monnaie
nationale au cours des années d'hyperinflation (1986-2002 : le pays
a atteint plus de 900% de taux d'inflation en 1990-1991) semble encore
commander les réflexes de prudence - voire de suspicion - à
l'endroit des institutions bancaires. En effet, des fortunes des privés
et des ménages ayant été englouties, les épargnants
que rien n'est venu enrichir depuis, se gardent d'effectuer des
dépôts bancaires à moyen et long termes. Ils
préfèrent placer à très court terme, notamment pour
rapidement constituer en leurs mains, contre tout risque d'inflation, une
encaisse de transaction à sauver dans quelques valeurs-refuges ;
2. Le taux de rémunération des
dépôts reste ridiculement faible, comparé au taux de
remboursement des crédits bancaires. Le premier est rarement
supérieur à 25% du second ! Cet écart qu'explique
largement mais toujours en partie ! - la politique monétaire
restrictive du pays, joue comme un facteur qui affaiblit les relations des
particuliers avec le secteur bancaire ;
3. la baisse drastique des revenus des ménages
congolais - au cours des 40 dernières années mais
également pendant la dernière décennie en
particulier - n'est en rien de nature à encourager l'augmentation
des dépôts bancaires dans le pays, ni encore moins celle des
dépôts à moyen et à long termes. La pauvreté,
qui n'a fait qu'avancer et s'aggraver dans le pays, a achevé de
propulser au premier plan les besoins primaires de survie, et en même
temps de défavoriser l'épargne par rapport à la
consommation.
5. Le système financier
congolais est longtemps privé d'un potentiel intérieur de
ressourcement.
Il n'existe au Congo ni une classe sociale
particulière, ni un secteur d'activités qui remplisse le
rôle d'accumuler le capital à l'intérieur du pays.
L'économie du pays est verrouillée sur une
classe d'investisseurs étrangers qui exportent la quasi-totalité
des revenus gagnés (et souvent exportent bien au-delà,
grâce à la fraude, à l'évasion fiscale et à
plusieurs formes de trafics illicites des matières
précieuses).
En particulier, les diverses catégories
socio-professionnelles relevant de la classe moyenne a fini par être
mises hors-circuit. La classe moyenne d'affaires est, à ce jour,
très largement remplacée par des classes moyennes
étrangères dans la quasi-totalité des secteurs
d'activité : petite et moyenne industrie, négoce,
exploitation forestière, carrières, import-export,
hôtellerie, grande restauration, ingénierie et conseils,
télécommunications, finances, jeux d'argent, divers services,
appels d'offres publics de l'État congolais, etc. Tous les revenus
d'entreprise que cette classe nationale pouvait gagner, épargner et
réinvestir sur place au Congo, filent à l'étranger,
à la différence de ce qui s'observe ailleurs dans le monde.
Il en va de même de l'expertise nationale congolaise, au
sein de la classe moyenne nationale. Pharmaciens, médecins, chirurgiens,
agronomes, architectes, ingénieurs, dentistes,
kinésithérapeutes, mécaniciens, avocats,
économistes, financiers, mécaniciens et garagistes, ... subissent
de plein fouet la concurrence de l'expertise étrangère. Le
marché de travail où s'observe cette concurrence, est
vaste. Il va des projets et programmes qu'élaborent et exécutent
dans le pays les organisations internationales, à ceux que financent des
organismes de coopération bilatérale, en passant par ceux que
réalisent les organisations non-gouvernementales. Curieusement,
même les appels d'offres et les marchés publics de l'État
congolais ne font pas exception.
La préférence nationale n'étant garantie
dans aucun domaine de la vie économique du pays, le Congo est, sans
surprise, exportateur net de richesses. À preuve, le taux
d'épargne net est négatif à l'échelle de tout
le pays, pour peu que son calcul intègre les dommages causés
à l'environnement, ainsi que la fraction non couverte du coût de
reproduction de l'expertise et du travail nationaux. Ce coût est, en
effet, loin d'être totalement couvert par le niveau de
rémunération des nationaux ; qu'il s'agisse des congolais qui
gagnent aux appels d'offre publics (leurs droits sont rarement payés en
totalité par l'État congolais !), qu'il s'agisse des experts
congolais, ou qu'il s'agisse des milliers de travailleurs et fonctionnaires
congolais.
6. Le système bancaire
congolais est privé d'un marché boursier.
Le marché boursier constitue un puissant instrument de
mobilisation de l'épargne. Proprement protégé contre la
pure spéculation, les délits d'initié, les manipulations
de l'opinion et divers coups fourrés, un marché financier rend
à l'économie de bien meilleurs services qu'il ne l'expose aux
désavantages et aléas. Il agit en trois sens :
6.1. davantage qu'une simple législation, l'existence
d'un marché boursier constitue un appel puissant à
l'harmonisation des normes de gestion pour toutes les entreprises
désireuses d'emprunter, à temps et à contretemps, sur une
plate-forme plus large et anonyme des épargnants ; la création
d'une telle institution a pour conséquence une extensionmaximale du
marché financier ;
6.2. l'ingénierie financière diversifie et
« modernise » sans limites des produits financiers et des
titres qui les couvrent, offrant ainsi, aux prêteurs comme aux
emprunteurs, une palette de plus en plus large des produits adaptés
à aux diverses situations et aux diverses contraintes ;
6.3. les encaisses de spéculation détenues en
liquidités dans les tirelires au domicile des particuliers sont
remplacées par des portefeuilles-titres : en conséquence, la
bancarisation et la monnaie scripturale sont en progrès, diminuant
significativement les aléas et les à-coups auxquels la
circulation fiduciaire classique accule l'économie du pays ; par
ailleurs, un coup de fouet est donné à l'actionnariat national
qui se met ainsi en place.
Le marché boursier a certes de multiples
inconvénients et débouche de temps en temps sur des
dérives aux conséquences économiques et sociales
incalculables, à l'instar de la crise récente des
subprimes aux États-Unis. Mais il y va des marchés
boursiers comme il y va des grandes surfaces dans le commerce des biens de
grande consommation : on y commet chaque jour toutes sortes de
larcins, mais les avantages liés à la masse des transactions,
à la fluidité des échanges et aux gains de temps demeurent
irrésistibles. À preuve, il existe un marché boursier
à Shanghai, comme il en existe (à peu de choses
près) à New-York !
Le Congo possède des atouts importants pour
créer une bourse des valeurs sur son immense territoire, à
commencer par les titres couvrant le portefeuille de l'État et des
entreprises publiques dans divers secteurs d'exploitation des ressources
naturelles (mines, domaines fonciers, patrimoines fonciers, gaz et
hydrocarbures, etc.). Mais l'innovation n'est souvent acceptée
qu'avec le dos contre le mur : l'humanité va au progrès en
marchant à reculons !
Le rapport financier de la Banque Mondiale nous voyons que, le
système bancaire est très rétréci, avec un actif
total du secteur qui représente environ 10% du PIB en 2006, en dessous
de la moyenne de 25% des pays d'Afrique subsaharienne et le crédit total
accordé au secteur privé est aussi modeste par rapport à
la moyenne des pays d'ASS à 3% du PIB (en 2006) en RDC contre 12,3% pour
l'ASS. De plus, environ 90% des prêts sont faits à court terme,
couvrant de paiements de découverts, de fond de roulement et de lettres
de crédit. Aussi, la couverture financière et de crédit
est exclusivement urbaine et est limitée géographiquement, avec
seulement quelques branches en dehors de Kinshasa, dans des villes comme
Matadi, Lubumbashi, Goma et Bukavu.74(*)
Nous présentons l'évolution des
dépôts dans le circuit bancaire de la RDC, dans le tableau
ci-dessous
Tableau4. Evolution des
dépôts dans le système bancaire congolais
Années
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
2010
|
2011
|
2012
|
2013
|
Dépôt à vus
|
42255,94
|
100,00
|
56063,11
|
100,00
|
116330,11
|
100,00
|
152049,54
|
100,00
|
249487,93
|
100,00
|
386160,70
|
100,00
|
648578,59
|
100,00
|
1060166,00
|
100,00
|
1075392,00
|
100,00
|
1637240,43
|
100,00
|
2249446,00
|
100,00
|
2495891,70
|
100,00
|
Particuliers
|
7212,80
|
17,07
|
10797,34
|
19,26
|
31279,23
|
26,89
|
36524,44
|
24,02
|
74511,69
|
29,87
|
115330,17
|
29,87
|
255744,22
|
39,43
|
408624,00
|
38,54
|
410891,00
|
38,21
|
628306,91
|
38,38
|
917623,00
|
40,79
|
962027,10
|
38,54
|
Entreprises Privées
|
28558,28
|
67,58
|
31672,88
|
56,50
|
54590,84
|
46,93
|
78733,41
|
51,78
|
134426,61
|
53,88
|
208067,28
|
53,88
|
325573,73
|
50,20
|
531063,00
|
50,09
|
543637,00
|
50,55
|
823899,23
|
50,32
|
811472,00
|
36,07
|
1250226,00
|
50,09
|
Entreprises Publiques
|
3222,33
|
7,63
|
4120,85
|
7,35
|
10894,44
|
9,37
|
14025,82
|
9,22
|
15409,31
|
6,18
|
23850,73
|
6,18
|
28304,22
|
4,36
|
64500,00
|
6,08
|
61332,00
|
5,70
|
96492,27
|
5,89
|
275644,00
|
12,25
|
151912,60
|
6,09
|
Organisme non monétaire
|
2316,28
|
5,48
|
9038,75
|
16,12
|
11180,27
|
9,61
|
11156,44
|
7,34
|
8735,61
|
3,50
|
13521,09
|
3,50
|
19685,63
|
3,04
|
31056,00
|
2,93
|
39689,00
|
3,69
|
54192,56
|
3,31
|
0,00
|
0,00
|
73152,00
|
2,93
|
Administration public
|
946,26
|
2,24
|
433,29
|
0,77
|
8385,34
|
7,21
|
11609,43
|
7,64
|
16404,71
|
6,58
|
25391,43
|
6,58
|
19270,80
|
2,97
|
24923,00
|
2,35
|
19843,00
|
1,85
|
34349,45
|
2,10
|
244707,00
|
10,88
|
58574,00
|
2,35
|
Dépôt à terme
|
2219,48
|
100,00
|
2496,02
|
100,00
|
16038,46
|
100,00
|
8880,24
|
100,00
|
21308,48
|
100,00
|
45484,91
|
100,00
|
98499,01
|
100,00
|
97816,00
|
100,00
|
96646,20
|
100,00
|
167595,32
|
100,00
|
223667,70
|
9,04
|
291808,30
|
10,47
|
Particuliers
|
590,39
|
26,60
|
657,25
|
26,33
|
1318,51
|
8,22
|
2098,18
|
23,63
|
9279,50
|
43,55
|
19807,94
|
43,55
|
40175,49
|
40,79
|
52621,40
|
53,80
|
55978,20
|
57,92
|
93616,32
|
55,86
|
102143,40
|
45,67
|
112472,90
|
38,54
|
Entreprises Privées
|
924,76
|
41,67
|
1457,56
|
58,40
|
11612,71
|
72,41
|
3329,64
|
37,49
|
10691,19
|
50,17
|
22821,33
|
50,17
|
50644,47
|
51,42
|
42143,50
|
43,08
|
36650,30
|
37,92
|
67881,68
|
40,50
|
100521,30
|
44,94
|
146174,00
|
50,09
|
Entreprises Publiques
|
674,60
|
30,39
|
373,94
|
14,98
|
|
0,00
|
3400,52
|
38,29
|
991,54
|
4,65
|
2116,54
|
4,65
|
1295,20
|
1,31
|
2186,10
|
2,23
|
2002,50
|
2,07
|
3609,10
|
2,15
|
18841,20
|
8,42
|
20287,40
|
6,95
|
Organisme Financier Non Monétaire
|
15,25
|
0,69
|
7,27
|
0,29
|
2750,45
|
17,15
|
51,90
|
0,58
|
346,25
|
1,62
|
739,10
|
1,62
|
6383,86
|
6,48
|
534,70
|
0,55
|
534,70
|
0,55
|
921,61
|
0,55
|
0,00
|
0,00
|
8548,00
|
2,93
|
Administration public
|
14,49
|
0,65
|
0,00
|
0,00
|
356,79
|
2,22
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
330,30
|
0,34
|
1480,50
|
1,53
|
1566,62
|
0,93
|
2161,80
|
0,97
|
4326,00
|
1,48
|
Total dépôts
|
44475,42
|
200,00
|
58559,13
|
200,00
|
132368,58
|
200,00
|
160929,77
|
200,00
|
270796,41
|
200,00
|
431645,60
|
200,00
|
747077,60
|
200,00
|
1157982,00
|
200,00
|
1172038,20
|
200,00
|
1804835,75
|
200,00
|
2473113,70
|
109,04
|
2787700,00
|
110,47
|
Variation totale dépôt
|
|
|
31,67
|
|
126,04
|
|
21,58
|
|
68,27
|
|
59,40
|
|
73,08
|
|
55,00
|
|
1,21
|
|
53,99
|
|
37,03
|
|
12,72
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Source : rapport annuel de la BCC 2013
Commentaire : Il ressort de cetableau que les
dépôts effectués surtout en monnaie nationale sont trop
faibles, etsurtout dans les secteurs public ; d'où les
privées ne travaillent que pour leurs pays.Dans le cas de la RDC
où les IDE dominent dans l'économie, cela ne peut pas orienter
le pays au développement.D'où la nécessité de la
mise en place d'une bourse de valeurs, ou d'un marché financier qui
pourra garantir un développement durable surtout pour les nouveaux
investisseurs. Bref l'épargne n'est pas abondante dans la structure
financière congolaise.
Il en résulte des difficultés énormes
d'accès au financement. Le financement à long terme est
quasi-inexistant et la création et le développement des
activités des firmes congolaises, particulièrement les PME, sont
confrontées à une problématique sempiternelle
d'accès au crédit
Eu égard à ce qui précède nous
affirmons que la titrisation pourrait être une alternative indispensable
pour le développement et du refinancement des institutions
financière congolaise, afin de relever le niveau de crédit
à long terme, et cela aura pour conséquence de stimuler les
investissements intérieur du pays.
Des atouts existent sans nombre, déjà à
partir de la position patrimoniale de l'État dans la vaste
économie extractive. Il faut créer, soutenir et encadrer une
classe moyenne d'affaires nationale par une politique de
préférence nationale ; protéger l'expertise et la
main-d'oeuvre nationales sans se priver de précieux apports de
l'extérieur ; et créer une bourse des valeurs, fût-ce au
départ des titres liés aux activités extractives
actuelles. Le pays en sortirait avec une base plus large d'enracinement, de
capitalisation et de modernisation de son système financier et surtout
par le truchement de la securitization (titrisation en traduction
française) des créances et prêt bancaires.
En ce qui concerne les banques : le faible coût des
dépôts à vue par rapport aux certificats de
dépôts, la surliquidité du système bancaire, le
respect des normes prudentielles pour obtenir l'agrément. De plus, les
banques exerçant dans notre circuit bancaire du fait des
opérations qu'elles effectuent, n'ont pas un volume important d'emplois
à moyen et long terme. Elles arrivent à assurer leur
rentabilité avec des ressources à court terme. Enfin, les TCN
constituant une alternative au crédit bancaire, ils peuvent se traduire
pour les banques par une baisse du niveau des crédits et donc du produit
net bancaire. La liquidité abondante du système bancaire permet
aux banques d'être « hors Banque Centrale » sans pour
autant réussir à satisfaire les besoins à moyen ou long
terme des entreprises de la République Démocratique du Congo,
plus particulièrement des PME-PMI qui sont porteuses de croissance
durable.
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
2010
|
2011
|
2012
|
2013
|
I. Cédits à décaissement
|
12681,37
|
|
26070,18
|
|
43198,00
|
|
63625,30
|
|
126399,60
|
|
200833,00
|
|
490410,70
|
|
480847,10
|
|
647547,50
|
|
963354,20
|
|
1340903,30
|
|
1665719,00
|
|
A. Crédits à court terme
|
|
12638,43
|
|
24607,17
|
|
41442,70
|
|
60608,00
|
|
115152,30
|
|
169307,40
|
|
412259,20
|
|
367470,80
|
|
436916,80
|
|
681042,60
|
|
930925,60
|
|
1062353,00
|
|
1. Agriculture
|
|
1324,84
|
|
1318,97
|
|
3312,00
|
|
5188,90
|
|
9747,10
|
|
7921,40
|
|
15194,70
|
|
69254,60
|
|
43000,60
|
|
19014,00
|
|
34338,70
|
|
25757,00
|
|
2. Industries manufacturères
|
|
2185,57
|
|
7732,59
|
|
11894,40
|
|
9870,20
|
|
13378,90
|
|
16374,50
|
|
29869,40
|
|
36337,40
|
|
31131,50
|
|
77988,90
|
|
94973,90
|
|
172868,00
|
|
3. Distribution
|
|
3331,76
|
|
5413,01
|
|
6777,40
|
|
10904,20
|
|
16436,90
|
|
23267,30
|
|
79805,50
|
|
53441,00
|
|
56456,50
|
|
124247,70
|
|
322172,10
|
|
387515,00
|
|
4. Transport
|
|
669,24
|
|
1669,86
|
|
6941,90
|
|
6413,60
|
|
23555,30
|
|
33751,90
|
|
34353,20
|
|
37365,30
|
|
66324,80
|
|
96304,20
|
|
128015,70
|
|
82189,00
|
|
5. Autres
|
|
5127,03
|
|
8472,74
|
|
12516,90
|
|
28231,10
|
|
52034,10
|
|
87992,20
|
|
253036,40
|
|
171081,50
|
|
240003,50
|
|
363487,70
|
|
351425,10
|
|
394024,00
|
|
B.Crédits à MT
|
|
42,94
|
|
1463,00
|
|
1755,30
|
|
3017,50
|
|
11247,30
|
|
31515,60
|
|
78151,40
|
|
113376,20
|
|
210630,70
|
|
282302,60
|
|
409977,70
|
|
603366,00
|
|
1.I nvestissements productifs
|
|
0,00
|
|
968,83
|
|
1146,10
|
|
1198,30
|
|
4844,00
|
|
6455,80
|
|
9847,40
|
|
17889,50
|
|
85525,00
|
|
106998,00
|
|
131192,90
|
|
297214,00
|
|
2. Prêts spéciaux
|
|
9,51
|
|
12,29
|
|
0,00
|
|
9,00
|
|
9,00
|
|
2327,50
|
|
8638,10
|
|
0,00
|
|
0,00
|
|
0,00
|
|
0,00
|
|
0,00
|
|
3. Autres
|
|
33,43
|
|
481,89
|
|
609,20
|
|
1810,00
|
|
6394,20
|
|
22742,30
|
|
59665,90
|
|
95486,70
|
|
125005,70
|
|
175304,70
|
|
278784,80
|
|
306152,00
|
|
II. Crédits d'engagement
|
4687,89
|
|
12955,93
|
|
30596,30
|
|
50237,50
|
|
57069,50
|
|
77604,90
|
|
108073,10
|
|
65852,50
|
|
167819,10
|
|
254530,10
|
|
320706,90
|
|
427805,00
|
|
1. Credoc à l'import
|
|
1713,00
|
|
3 435,438
|
|
7025,90
|
|
10766,80
|
|
15752,70
|
|
38588,40
|
|
49938,00
|
|
23097,50
|
|
72576,50
|
|
66119,90
|
|
124862,30
|
|
155791,00
|
|
2. Crédoc à l'export
|
|
18,66
|
|
22,12
|
|
25,90
|
|
1199,30
|
|
0,00
|
|
0,00
|
|
80,50
|
|
0,00
|
|
0,00
|
|
0,00
|
|
14813,50
|
|
4700,00
|
|
3. Autres
|
|
1713,00
|
|
9498,37
|
|
23544,60
|
|
38271,40
|
|
41316,80
|
|
39016,50
|
|
58054,50
|
|
42755,00
|
|
95242,60
|
|
188410,20
|
|
181031,10
|
|
267314,00
|
|
III. Total crédits des BCM
|
17369,26
|
|
39026,10
|
|
73794,40
|
|
113862,80
|
|
183469,10
|
|
278437,90
|
|
598483,70
|
|
546483,70
|
|
815366,60
|
|
1217875,30
|
|
1661610,20
|
|
2093524,00
|
|
Crédit/Dépôt
|
39,05
|
|
66,64
|
|
55,75
|
|
70,75
|
|
67,75
|
|
64,51
|
|
80,11
|
|
47,19
|
|
69,57
|
|
67,48
|
|
67,19
|
|
75,10
|
|
Tableau5.Structure des
crédits dans le système bancaire congolais
Source : Rapport annuel BCC 2013
Commentaire : Dans le tableau, nous trouvons que
les crédits accordés plus dans le circuit bancaire congolais est
majoritairementà court terme, d'où la révolution à
la modernité que nous annonces le Président de la
République demande des sommes colossales pour atteindre les
objectifs ; mais tout cela se passe soit par les emprunts dans d'autre
banques qui ne sont pas nationale, hors la mise en place d'un marché
financiers est une alternative pour avoir accès au crédit
à long terme qui est aussi un déterminant du
développement.
Enquêtes
Puisqu'il ne saurait y avoir de titrisation bancaire sans le
concours des banques, une étape importante de la recherche a
consisté à cerner l'opinion des hauts dirigeants des banques de
la République Démocratique du Congo sur cette technique
financière. Le questionnaire d'enquête distribué par e-mail
est à l'annexe 1. Etant donné le caractère inhabituel du
sujet, l'échantillon ciblé est bien large et regroupe quasiment
toutes les banques et institutions financières dont l'adresse e-mail a
été obtenue (Au total 5banques ont ainsi répondue,
L'objectif était aussi d'attirer l'attention d'un grand
nombre d'acteurs du secteur bancaire et financier sur l'opportunité de
la titrisation et recueillir le maximum de réponses. Pour
accroître le taux de réponses, nous avons plusieurs fois
relancé les banques sélectionnées.
Pour plus d'efficacité, nous avons été
amenés à nous focaliser sur les 23 premières banques du
circuit bancaire congolais. Des banques de réseau nous ont promis une
réponse unique de leur Etat-major pour toutes les filiales du groupe. De
telles réponses qui auraient été effectivement très
pertinentes ne sont malheureusement pas parvenues. Malgré tous les
efforts fournis, le taux de réponse est resté faible. Au total 5
banques ont répondu, dont deux parmi les 23 premières banques de
la RDC.
L'importance du secret professionnel en milieu bancaire est
telle qu'il est particulièrement difficile d'obtenir l'information. Le
secret professionnel n'explique sans doute pas tout. Le sujet est
d'actualité et peu connu de certains responsables que l'idée
même de démanteler le cycle de crédit bouleverse. En outre,
la stratégie de plusieurs banques reste axée sur la
concentration, le total et le volume des actifs et non sur la cession de
ceux-ci. D'où, la difficulté de prendre position pour un
changement susceptible de bouleverser les habitudes et même le
système bancaire. Toutefois, l'enquête et les entretiens avec les
acteurs ont permis de faire progresser la compréhension de la
titrisation comme technique financière au service de la stratégie
des banques. Le ministère de finances tenu aussi par cette
enquête, nous a promis aussi des réponses sur l'enquête et
trouvant important d'intégrer cette technique dans le circuit bancaire
da la RDC.
SECTION 2. RESULTATS DE LA RECHERCHE ET
RECOMMANDATIONS
Dans cette section, nous analysons deux points ; dans le
premier, les résultats auxquels les recherche sontaboutis, et enfin le
deuxième point propose des recommandations concrètes pour
réglementer et pratiquer la titrisation des créances et
prêts bancaires en RDC.
1. Présentation de résultat de la
recherche
Nos résultats de l'enquête d'opinion sont du type
narratif et serécapitulent comme suit :
· Trois des cinq banques ayant répondu à
l'enquête d'opinion ont démontrés que le système
bancaire congolais est flexible, à l'exception de la BCDC, qui est
resté muette a cette enquête ;
· La trésorerie dégagée par le
circuit bancaire congolais est positif, selon les différentes
réponses de nos banques ayant répondue a nos questions ;
· L'accès de nos agents économiques est
insignifiant dans le circuit bancaire, selon une autre banque, l'accès
est très sélective suivant la catégorie de la
clientèle et la cible que la banque vise. Mais l'accès aux
produits tel que le crédit reste encore un luxe pour une certaine couche
de la population. Nous avons trouvéque le manque d'information
financière handicape une catégorie des personnes d'accéder
dans les différentes institutions financières ;
· La rémunération sur les avoirs en comptes
courants (dépôt à vue) est bonne selon une des cinq banques
ciblé, parce que certains avoirs vont au-delà d'une année
et de ce point de vue ils régénèrent certains capitaux au
sein des institutions alors cet impact sera aussi ressenti au niveau de la
croissance et surtout dans Le PIB national ;certaine poursuivent en disant
qu'il faut noter que le compte courant sont rémunéré et
les taux varient entre 2% et 7% suivant les banques et la position de leur
dépôts. Car plus le taux est excellent plus les
dépôts arrivent en portefeuille. Mais en parlant de
rémunération, nous disons que la question devrait être
adressée à la clientèle qui peut faire la
différence et apprécier.
· Oui, selon la Procrédibank, l'épargneest
abondante dans les zones urbaines et cela pour une catégorie des gens
(employés et instruits ou intellectuel, etc.) ; la BGFI banque
depuis son accession dans le circuit bancaire révèle que :
au regard de la taille de la population dit tout de suite non. Et même
ceux qui ont accès aux banques n'épargnent presque pas. En
Irlande un salarié moyen à une épargne moyenne
équivalent à 6 mois de salaire en prévision d'une
période de changement d'emploi ou de recherche d'emploi. Cependant nous
ne sommes pas dans la même situation et que le pouvoir d'achat des
Congolais aussi bien dans le secteur privé que public ne permet pas une
épargne très aisée. A moins de faire des grands
sacrifices. De ce qui précède, nous estimons que l'épargne
est faible et rien qu'à faire le rapport compte à vue et compte
épargne on voit très clairement que beaucoup n'épargnent
pas leurs revenus. A cette même question la BCDC est restée
toujours muette ;
· Non elle est quasi absente dans les campagnes :
dû à la méconnaissance et l'ignorance de la culture
bancaire ;
· Les banques ont entendue parler de la
titrisation : d'autres par les différentes formations, forums et
colloques sur les banques et dans des réunions internes associant les
institutions financières internationaux ;
Les cinq banques ont affirmées que si aujourd'hui elles
faisaient recours à la titrisation de créances et prêts
bancaire en RDC cela sera une bonne chose ;La BCDC la première
banque congolaise de commerce, n'a pas répondu à cette question
et n'a donnée aucune suggestion. La BGFI Bank, nous démontre
comment l'impact de la technique peut être important pour un pays en
développement comme c'est le cas de la RDC ; Il faut
déjà comprendre que la titrisation consiste à la vente des
créances non liquides (impayés) en titres aux investisseurs qui
le rachètent en es comptant leur valeur soit à 80% ou moins
suivant les preneurs. Ce qui implique un transfert des risques vers les
investisseurs et de la liquidité vers les vendeurs. Mais nous ne pensons
pas que les banques Congolaises aient déjà besoin de recourir
à cette technique. Car le niveau des créances douteuses tournent
en moyenne autour de 4% ce qui reste acceptable. Mais si cela devrait arriver
il faudrait trouver des investisseurs et de ce fait avoir accès à
un marché financier qui pourrait être africain ou européen
prêt à vouloir reprendre ces titres émis.
· La banque anonyme et la Procrédibank ont
ensemble prit le même volet en disant que la titrisation étant une
technique permettant aux banques de transférer leurs risques vers une
multiplicité d'investisseurs, elle apportera une solution aux
refinancements immédiats. La BGFI bank démontre que cette
technique amène un nouveau souffle au bilan d'une structure mais en y
recourant, il faudrait s'il s'agit d'une banque, s'assurer d'une redistribution
saine en termes de prêt pouvant la permettre de couvrir la
différence consentis lors de la cession des titres aux investisseurs qui
l'ont escompté à un coût élevé
· Les cinq banques approuvent que :
- la titrisation est un moyen efficace pour réduire les
risques bancaires et améliorer la rentabilité des banques.
- la titrisation leur facilitera effectivement l'octroi de
prêts à moyen et long termes et qu'ainsi le secteur bancaire
contribuera davantage à la croissance économique ;
- la titrisation est une bonne source de refinancement et un
puissant instrument de développement économique ;
- elle permettra sûrement aux sociétés de
la place de pouvoir augmenter leur capital ce qui facilitera leurs
développement et aussi ils vont acquérir une
notoriété aussi bien auprès de leur fournisseurs que de
leurs banquiers, clients et personnel, sans oublier que les actionnaires s'y
retrouveront aussi. Mais l'inquiétude se trouve au niveau de
l'adaptation de nos sociétés aux différentes mutations que
cela entraîne notamment la dilution du pouvoir décisionnel qui
très souvent entraîne le changement des stratégies de la
société ou même de l'équipe dirigeante qui pour la
plupart sont propriétaire direct. Il n'appartient qu'à
l'économie Congolaise d'accepter ces conditions-là pour engager
une bourse viable.
- oui elle est un moyen efficace pour diminuer les risques
bancaires et accroitre la liquidité des banques, la BGFI Bank trouve que
dans la mesure où la banque se sent menacé par les délais
de remboursement de ces créances. Elle peut faire recours à la
titrisation afin de la permettre de relancer son activité et de ce fait
rentabiliser cette nouvelle liquidité.
· Les remboursements des crédits accordés
sont échelonnés surtout en tenant compte de la politique de
crédit de la banque mais aussi par ricochet aux conditions
internes ;
· Aujourd'hui si la RDC parvenait à mettre en
place une bourse de valeurs : cela sera une bonne chose car la bourse est
un marché qui permettra ainsi à la RDC de mobiliser
l'épargne nationale sous forme de valeurs mobiliers et ce n'est qu'avec
un marché boursier que la titrisation peut avoir de l'ampleur
positive ;
· Concernant le projet de la mise en place d'un
marché financier en RDC, La Banque Centrale du Congo, nous informe
qu'il y a une loi sous étude au niveau des institutions politiques du
pays (à titre d'informations) ;
Les taux qu'elles utilisent pour accorder les crédits
dépendent d'une banque à une autre par exemple avec la
procréditbank, à Long Moyen et court terme toutes taxes comprises
son taux tourneau tour de : 15% pour le crédit à long terme,
de 3% pour le crédit à court terme et de 2% pour le
découvert bancaire permanent et s'il y a crédit aux particuliers
c'est-à-dire travailleur etc. le taux est fixé à 1,5%, et
pour la BGFI les taux varient entre 10% et 14%, et à la BCDC toujours au
tour de 14 et 15% ;
· Les principales sources de refinancement
utilisées par les 5 banques sont : augmentation de capital, dettes
subordonnées (quasi fonds propres) et emprunts obligataires, ajoutons
également le refinancement extérieur des maisons mères,
produits divers des activités bancaires (ventes de BTR, activité
interbancaire) ;
· Les types de crédits généralement
accordés aux agents économiques sont : crédit
à décaissement et le crédit par signature ; la BGFI
utilise aussi les crédits suivants découvert, escompte des
factures, crédit spot, crédits amortissables, crédit
documentaires ;
· Elles sont toutes d'accord qu'une fois qu'il ait une
agence de notation elles seront partantes pour les
négociations sauf la BCDC et la BGFI qui trouvent que
jusqu'à preuve du contraire les agents économiques doivent avoir
le souci de connaitre les instruments financiers, avoir un temps d'être
formé par les spécialistes du marché financier mais aussi
cette culture bancaire doit être rependue sur toute les territoires
congolais afin que tout le monde ait accès dans le circuit pour enfin
croitre l'épargne national;
· Les conditions préalables feront preuve à
travers l'appel d'offre public tel que prévoient les marchés
publics ;
· Aucune des cinq banques n'a encore cédé
ses crédits pour son refinancement.
· Les principales raisons ne pouvant pas permettre la
pratique de la titrisation en RDC sont :
1. le manque de maturité de l'économie
congolaise car les congolais n'ont pas encore la culture bancaire, ne serait-ce
que celle des banques de dépôt ;
2. l'absence des marchés financiers est une des raisons
principales ;
3. L'absence totale de la loi sur la titrisation ;
4. Jusqu'à la preuve du contraire, la titrisation est
plus adaptée aux banques d'affaire et l'absence de ces types de banque
en est aussi une des raisons majeures car les banques de la RDC sont des
banques commerciales qui reçoivent plus des épargnes et les
crédits octroyés ne sont pas vraiment significatifs ;
· Pour eux, la mise en place de la titrisation doit
suivre les mêmes diapasons comme partout ailleurs, c'est-à-dire la
titrisation doit être encadrée par les lois. Voici le
processus : Avoir l'initiateur de la technique, l'arrangeur (qui est au
centre de l'organisation de la titrisation), avoir une agence de notation, les
rehausseurs de crédit sont aussi d'une grande importance, les
investisseurs institutionnels.
Donc entre la banque qui est initiatrice et les investisseurs,
il y a au milieu des professionnels qui analysentml portefeuille.Pour ce faire,
il sera nécessaire d'avoir un cadre législatif et
règlementaire en la matière, création des banques
d'affaires, création des marchés boursiers, assurer un
encadrement technique, professionnel et politiques sérieux.
Pour six des sept banques, la titrisation des prêts
n'est pratiquement pas utilisée dans en RDC parce qu'elle n'est pas
encore autorisée et réglementée par les
Autorités.
· Les cinq banques précisent certaines
caractéristiques essentielles pour que la mise en route de la
titrisation donne satisfaction aux banques :
· nécessité d'avoir des opérateurs
rompus à la titrisation sur d'autres marchés pour faciliter sa
mise en oeuvre technique ;
· autorisation dès le départ de la
titrisation des crédits hypothécaires et des crédits
commerciaux ;
· mobilisation d'une bonne base d'investisseurs
institutionnels non bancaires par la mise en place d'une bourse de valeurs
mobiliers.
2. Les résultats de l'enquête et les
échanges confirment que :
- La titrisation des prêts et créances bancaires
à moyen et long terme constitue une alternative crédible pour le
financement du développement et de la croissance économique. Et
que les banques universelles peuvent jouer un rôle actif et
décisif dans le financement à moyen et long terme de
l'économie grâce à la titrisation des prêts de
mêmes maturités ;
- Cette technique a bien le potentiel de favoriser
l'avènement de banques universelles de taille plus modeste, moins
risquées mais saines et dynamiques.
Si la titrisation peut, si l'on n'y prend pas garde, provoquer
ou aggraver des problèmes comme ceux liés au risque
systémique, à la stabilité financière, à
l'asymétrie d'information, aux conflits entre initiateur et agent
(investisseur), à la difficulté de rédaction des contrats
pour que la cession de créances soit totale et définitive, il
n'en demeure pas moins que beaucoup de banques se comportent de plus en plus
comme des initiateurs de crédit que comme de pourvoyeurs de fonds
à moyen et long termes en sortant les créances de leurs bilans
à travers la titrisation. Nos recherches ont montré en effet que
partout dans le monde, la titrisation est en train d'être
appliquée à une échelle de plus en plus large. Elle change
la nature des relations entre emprunteurs et prêteurs et établit
de nouvelles relations entre prêteurs et ceux à qui les
prêteurs transfèrent le risque de crédit. La titrisation
favorise des changements importants et utiles sur les institutions
financières. Le rôle capital que les banques jouent, et
continueront de jouer et son incidence pour la stabilité
financière font que la titrisation est d'un intérêt
particulier pour les autorités monétaires, Banque Centrale,
Commission Bancaire et autorités des marchés financiers. La
titrisation a clairement des implications aussi bien monétaires,
macroéconomiques que sur la stabilité financière. Elle
aide à améliorer les contraintes et exigences de fonds propres
complémentaires modifiant ainsi le mécanisme de transmission de
la politique monétaire.
3. Recommandations
Nous recommandons que la RDC, sous la houlette de
la BCC, commence son apprentissage de la titrisation. La
plupart des pays ont d'abord commencé et ont ensuite affiné
progressivement les règles pour atténuer les risques liés
à la titrisation.
Que cette loi sur la mise en place du marché financier
aboutisse à sa fin, car c'est une condition principale pour la mise en
place de cette technique d'ingénierie financière.
Une fois que les autorités approuvent la loi :
nous leur recommandons pour commencer la titrisation des crédits
immobiliers et des créances hypothécaires. Les crédits
à moyen et long terme peuvent être titrisés et
renouvelés ainsi de suite tant qu'il y a des projets économiques
viables en quête de financement.
Au début, les crédits en souffrance, notamment
ceux douteux et litigieux pourraient ne pas être concernés par la
titrisation.
La BGFI Bank, recommande ce qui suit à l'Etat
congolais : Jouant un grand rôle dans une économie, la
titrisation est indispensable à une allocation des ressources dans le
temps et dans l'espace,elle facilité ainsi les opérations
financières. Mais ce marché est un monde à part
(sphère financière différente de la sphère
réelle) par son langage, ses règles très peu connu du
public congolais qui ne montre aucun intérêt à cela
même quand les informations sont diffusées. A ce jour la bourse
congolaise qui n'était qu'à sa mise en place n'a pas abouti.
Mais nous estimons que ce projet devrait être relancé car il est
pourvoyeur des ressources collecté auprès des épargnants
enquête des taux que les banques ne peuvent pas donner, pour les
redistribuer à l'état, aux banques, aux sociétés
aussi bien privées que publiques afin de satisfaire leurs besoins de
financement. Ce qui permet aux banques de faire des prêts à long
terme ;chose qu'on ne connaît pas dans le milieu bancaire congolais.
Mais il faut pour cela des réformes sérieuses au
préalable notamment dans le climat des affaires afin d'attirer plus
d'investisseurs pouvant utiliser ces capitaux mobilisés. L'état
doit devenir pour le privé, un partenaire qui le permet d'augmenter sa
productivité en le libérant de contraintes fiscales qui tuent le
business.
Yves JEGOUREL nous recommande que la stratégie
d'intégration verticale des producteurs miniers nécessite de
trouver les conditions de son financement. De nombreux schémas sont pour
cela envisageables et la technique de la titrisation, bien que largement
stigmatisée depuis la crise financière de 2008, doit être
considérée. Plusieurs conditions doivent cependant être
réunies et il est peu probable que la titrisation hors-bilan s'affirme,
sous sa forme actuelle, comme un des modes importants de financement des
capacités de production de ce secteur. Quelle que soit la portée
d'une telle affirmation, une chose apparait cependant certaine : un
accès régulier aux marchés financiers demeure une des
conditions sine qua non de la performance économique à long terme
des groupes miniers.75(*)
Il est sans doute que si la titrisation des créances et
prêts bancaires est approuvés et bien organisée dans le
circuit bancaire congolais, elle mobilisera à la fois l'épargne
nationale et l'épargne étrangère pour le financement des
investissements productifs.
4. Contraintes à lever
Après notre analyse nous allons démontrer les
principaux contraintes à tenir en compte lors de la mise en place de la
titrisation en R.D. Congo il faut que :
1. la titrisation doit offrir des avantages à la fois
aux émetteurs et aux investisseurs ;
2. Existence et efficience de marchés primaire en amont
et secondaire en aval ;
3. les banques de développement contribueront à
cette efficience en participant aux programmes de titrisation des banques
commerciales plus transparents et plus liquides que les financements de
développement accordés directement aux entreprises ;
4. la banque centrale doit elle-même actualiser son
rôle de prêteur en dernier ressort pour stabiliser le prix des
titres comme elle maîtrise maintenant l'inflation ;
5. un cadre législatif et réglementaire
définissant la mise en place, l'agrément et le fonctionnement des
FCC ;
6. une fiscalité attrayante et harmonisée en R.D
Congo ;
7. la maîtrise de techniques nouvelles par la formation
pour l'analyse, la sélection et l'évaluation des créances
à titriser et pour la simulation des taux de remboursements
anticipés et des taux d'impayés. Il faut presque toujours
disposer d'une équipe sur la titrisation composée de
spécialistes ;
8. une forte sensibilisation des banques pour qu'elles
intègrent la titrisation dans leur schéma de financement et comme
moyen de gestion de leur ratio de solvabilité ;
9. la promotion des agences de notation en plus du dispositif
des accords de classement de la Banque Centrale pour contrôler la
qualité des crédits octroyés par le système
bancaire. Enfinces agences de notations devraient établir des relations
partenariales avec les agences de renommée internationale telles que
Standard & Poor's, Moody's, Fitch Ratings ;
10. une forte sensibilisation des compagnies d'assurance pour
qu'elles participent au rehaussement du crédit (la loi sur la
libéralisation de marchés des assurances en RDC) ;
11. une forte implication des autorités de surveillance
et de tutelle, car sans eux la règlementation sur la titrisation n'aura
pas d'impact dans son évolution ;
12. l'imposition des directives par la BCC pour
l'examen des dossiers de titrisation et avis et pour la définition avec
la Commission Bancaire de la liste des crédits pouvant faire
l'objet de titrisation ;
13. la Commission Bancaire pour la définition
périodique des critères d'agrément des banques pouvant
être titrisée.
Pour finir notre analyse nous chuterons sur le point de vue de
l'auteur avant de conclure généralement notre travail dans le
chapitre qui suivra.
CHAPITRE VI :
POINT DE VUE DE
L'AUTEUR
Pour ne pas se cantonner dans une vision trop optimiste des
choses, il importe de noter que la titrisation ne présente pas que des
opportunités. Du fait de la complexité de ses mécanismes,
elle peut être une bombe amorcée, ou mieux un poison, pour
l'économie congolaise, car le manque d'une régulation forte et
sérieuse de ses opérations peut paralyser
désespérément l'économie du pays par des crises,
comme l'atteste la récente crise financière internationale de
subprimes. Si les Etas aussi bien organisés, aussi bien
développés en viennent à être victimes de
catastrophes provoquées par cette technique, elle peut de ce fait
être pire pour nos pays sous équipés où les
autorités sont facilement corruptibles et guidés par la recherche
effrénée des gains personnels.
Les émissions obligataires récentes de grands
groupes africains témoignent certes de l'intérêt des
investisseurs pour des entreprises offrant une stratégie industrielle
cohérente et pleinement identifiée, mais elle démontre
surtout qu'un accès régulier aux marchés financiers est
une des conditions sine qua non de leurs performances économiques
à long terme. Qu'en sera-t-il pour le secteur minier ? A l'image de ce
que fit la République Démocratique du Congo, le Zimbabwe a obtenu
de la Chine un financement de 2 milliards de dollars en août 2014,
gagé sur les revenus miniers futurs, notamment les diamants, pour
l'extension de ses centrales électriques et le développement
d'une mine. Proche d'une titrisation « on-balance sheet », cette
opération atteste certes que l'intérêt pour ce mode de
financement demeure intact, mais également des exigences
financières accrues des créanciers internationaux lorsque le
contexte économique et politique est difficile. Il n'est ainsi pas
certain que la titrisation hors-bilan s'affirme, sous sa forme actuelle, comme
un des modes importants de financement des capacités de production dans
le secteur minier. Outre les questions liées à la
stabilité politique et à la protection juridique des
investisseurs, plusieurs éléments fondamentaux doivent être
pris en compte pour qu'une telle technique puisse s'appliquer. L'effet de
taille est le premier d'entre eux. Compte-tenu de l'ampleur des capitaux requis
pour mettre en oeuvre une mine ou une usine de transformation, il est
dès lors probable que d'autres sources de financement doivent être
trouvées. Il importe également que les actifs titrisés
soient assez liquides et qu'ils bénéficient idéalement
d'un marché financier permettant non seulement de les valoriser en temps
continu, mais également de mettre en oeuvre des solutions de hedging
assurant une meilleure stabilité des flux de revenus pour
l'investisseur. La relative prévisibilité des facteurs d'offre et
de demande est un élément tout aussi crucial pour l'investisseur.
Les matières premières minérales n'ont pas toutes ces
caractéristiques et il n'est de ce point de vue pas surprenant que le
recours à la titrisation soit bien plus fréquent dans le secteur
pétrolier que pour d'autres commodités. La finance n'est
cependant pas un monde figé, bien au contraire, et il n'est pas
impossible que d'autres modes de financement titrisés voient le jour,
à l'image des Covered Bonds, pour assurer le besoin de financement des
industries minières, si celui-ci venait à se renforcer. La
qualité et la stabilité de l'environnement légal et
réglementaire des activités de financement et d'investissement
sont en cela essentielles pour que ces industries, mais également toutes
les entreprises ou secteurs de croissance d'un pays, puissent trouver les
moyens financiers de se développer.
Enfin, nous recommandons en conséquence que les
autorités politiques, monétaires organisent et
réglementent la mise en oeuvre de la titrisation des prêts et
créances bancaires. La promotion rigoureuse de la titrisation
améliorera le dynamisme et l'efficience des banques et des
marchés financiers quant à leur contribution à l'essor
économique de la RDC. La titrisation permettra aux banques de franchir
le cap des crédits à court terme et de s'engager davantage sur
les crédits à moyen et long terme résolvant ainsi le
paradoxe de la surliquidité de nos banques et le problème du
manque à croître del'économie congolaise. Même si
tous les prêts bancaires peuvent être titrisés, nous
recommandons de privilégier la titrisation des financements
accordés à tout projet économique ou investissement
productif dont les premières réalisations confirmeront tout au
moins les prévisions et la rentabilité que peut attendre le
système bancaire congolais et le développement économique
dans son ensemble.
CONCLUSION GENERALE
Face à cet état des choses, en vue de relancer
durablement et vigoureusement l'activité économique et susciter
l'actionnariat congolais, la BCC a entrepris de démarches visant
à faire aboutir à la création d'un marché financier
fort et stable en RD Congo.
Cette spécificité, en particulier, la question
de la liquidité et des risques nécessairement attachés aux
financements à moyen et long termes nécessite une
« meilleure articulation banques et marchés
financiers ».
Un regard neuf sur la question permet de voir comment les
principaux acteurs de l'intermédiation financière aujourd'hui
notamment les banques peuvent élargir leur mode d'intervention pour
mieux répondre aux besoins de financements longs.
Préalable à la technique de la titrisation, la
création d'un marché financier est, semble-t-il,
déjà imminente. Ceci pourrait favoriser la mobilisation des
ressources longues et l'intervention massive des banques congolaises, par le
truchement de la titrisation des créances en vue de hausser la part de
la sphère financière sur l'économie réelle.
La titrisation des prêts et créances bancaires
est un puissant outil de transformation de l'épargne et de canalisation
de cette épargne vers les investissements productifs. Elle peut
accroître l'épargne affectée au financement des
investissements des entreprises, déjà par l'amélioration
de la structure des émissions maintenant dominée par le secteur
public. De nombreux auteurs ont critiqué les distorsions entre
sphère économique réelle et sphère
financière. La titrisation des créances bancaires sur les
entreprises permettra de déplacer l'épargne des placements
improductifs et spéculateurs vers les emplois productifs.
La titrisation influence positivement l'investissement
productif de trois manières en apportant de nouveaux moyens, d'allouer
l'épargne, en réduisant le coût du capital et en facilitant
la diversification des risques. Ainsi elle affecte favorablement le taux de
croissance et améliore la liquidité des marchés
financiers.
La titrisation de l'économie congolaise présente
sans doute des opportunités et des contraintes. S'inscrivant dans le
cadre du financement direct des banques, hormis la création d'un
marché financier, la titrisation passe par une préalable
autorisation du cadre juridique du pays. Pour qu'elle attire les banques
étant que technique de refinancement par l'abandon du réescompte
(ce qui allège le poids que porte la Banque Centrale avec des multiples
interventions), elle doit être incluse dans le cadre d'une
véritable politique nationale tendant à diversifier la structure
financière de financement du pays aux fins de l'assouplissement
d'accès au crédit.
Eu égard de ce qui précède nous affirmons
notre hypothèse avancée dans la problématique dans le sens
que la mise en place de la titrisation des créances et prêts
bancaires en RD Congo est possible mais cette dernière demande beaucoup
de volonté dans les autorités politiques et monétaires du
pays comme nous l'avons survolé dans le chapitre trois à la
conclusion partielle.
La principale interrogation qu'on peut se poser donc dans une
situation comme la nôtre concerne le degré de comptabilité,
la fiscalité, la formation des agents spécialisés et de
l'adoption de la technique de titrisation de l'économie congolaise.
BIBLIOGRAPHIE
I. Ouvrages
1. AGLIETTA M. : « Macroéconomique
financière : Finance, Croissance et Cycles»,
tome 1, 3è édition, Editions La Découverte, Paris
2. BESSEAU, E et BEAT, H, auditeur et les
nouveaux instruments financiers, éd. comptables
Malesherbes, 1990, 190 pages
3. CORNU G. Vocabulaire juridique sur la
titrisation, 8ème éd. PUF, 2007
4. GAGEY P. et .MICHEL J. Bloch-Laine, la Titrisation
guide de l'investisseur, éd. SEFI Paris, 2011
5. GENSSE P, TOPSACALIAN P. :
« Ingénierie Financière »,
2è éd, ECONOMICA, Paris, 2001
6. Godlwesky C. gestion de risque et institution
financière, 2éme éd. Pearson Paris 2007
7. GRACULTZ. M. Méthodes de Recherche en
Science Sociales 8eme ed dalloz, paris 1991
8. GRANIER T, et al. Droit Commercial ; instruments de
paiement et de crédit ; titrisation, Précis, éd.
Dalloz, Paris 2010, p.594.
9. HAROLD, R : « La titrisation un
concept porteur de valeur », L'Art de la Finance, Financial Times/
Ed. Village Mondial, Paris, éd, Londres, 1998.
10. JEGOUREL, Y,La technique de la titrisation :
un outil pertinent pour le financement des industries minières,
éd Dalloz, Paris 2001.
11. J-P BERTREL & M. JEAMIN, Droit de
l'ingénierie financière, Paris, 1990.
12. MISHKIN F, Monnaie, banques et marchés
financiers, 10ème édition, Pearson, New York
2013,
13. PINTO et GRAWTZ, méthodes de recherche en
sciences sociales 8ème éd Paris, 1991.
II. Articles et revues
- CDVM (Conseil Déontologique des Valeurs
Mobilières) note sur la titrisation, Maroc janvier
2001
- KABEYA TSHIKUKU, « le système
financier » : Publication du 08 Aout 2013,
www.google.com, en ligne depuis le
28 juin 2015, téléchargé et lu la même Date,
- LEROUX F, Titrisation, note pédagogique MIC
n°16, Paris
- LONGIN, F, « la titrisation » ESSEC
Management bancaire, 2008,
- MITCHELL, J. : «Financial intermediation theory
and structured finance markets. Banque nationale de Belgique,
Bruxelles, 2005.
III. Lexique et dictionnaire
- Microsoft encarta 2009.
- Lexique financier.
IV. Documents inédits
1. TFC, MEMOIRE ET THESE
- PENTALEON A. : « titrisation des prêts
et créances bancaires dans l'espace de l'Union Monétaire Ouest
Africaine, Mémoire défendu, CESAG Programme Master Banque &
Finance - Master Banque & Finance 2008 » ;
- BKAIRI L, « l'impact de cette nouvelle technique
sur la performance financière des banques à travers une
étude sur la Banque Internationale Arabe de Tunisie (BIAT) »,
FSG Mahdia-Maitrise en finance, 2007 ;
- CLAUDE C, « La titrisation des créances
bancaires une étude en droit comparé » mémoire
Laval, 1974 ;
- HUBERT J, les nouveaux défis juridique de la
titrisation aux Etats-Unis et en Europe, Paris 2014 mémoire
Harvard Law School, 2013-2014 ;
- JAFFEUX « La titrisation à l'heure de
l'EURO : une opportunité de gestion ALM performante »
Cahiers de recherche, Institut d'Administration des Entreprises (IAE),
Université d'Orléans, 1997,
V. Documents officiels
1. Banque Centrale du Congo (BCC), rapport annuel
2013 ;
2. Banque de France Rapport annuel, 1999 ;
3. Banque de France Rapport annuel, 2004 ;
4. Banque de France, rapport annuel, 2008 ;
5. Banque de France, Bulletin trimestriel, n° 194,
4ème trimestre, Paris 2013 ;
6. Banque de France, Rapport financier de la banque.
2000 ;
7. Banque Mondial), La résilience d'un géant
africain : Synthèse, contexte historique et macroéconomique,
Médiaspaul, Kinshasa ;
8. BIAT Rapport annuel. 2000, Tunis ;
9. Conseil National du Crédit et du titre (France)
Rapport annuel 2001.
III. Webographie
1. www.cdvm.gov.ma » Titrisation, Conseil
Déontologique des Valeurs ;
2.
http//www.banque-crédit.org /structure. Html. Economie en
ligne et lu le 28 ;
3. http://citi.com/citigroup.fin/data/ar06_fr.pdf - Fraikin
boucle une titrisation globale d'entreprise En ligne est lu le24 Juillets
2015 ;
4.
http://www.lalibre.be/index.php view article&art_id 242875 Les
(fausses) recettes de l'Etat belge ; Ariane van Caloen ; en ligne le
18/02/2006 ;
5.
http://www.lalibre.be/index.php viewarticle&art_id269607 - Titrisation
de micro-crédit au Bengladesh : cas de Citigroup, En ligne est lu le24
Juillets 2015 ;
6.
http://www.sud-aerien.org/breve278.htmi;
7.
http://www.melchior.fr/Le-financementdes avions chez.6710.0.html
8.
http://wwwpmieurope.fr/pdf/titresgarantis.pdf Air France : titrisation
d'avions « finalisée 2008 » ;
9. Wikipédia en ligne télécharger et lis
le 17 Mai 2015
10. http:/Wikipedia.org Créance en ligne et li le 18
Mai 2015, à 16H56
11. http : //www.Africaneconomicoutlook.org en ligne et
lu le 16 juin,
TABLE DES MATIERES
EPIGRAPHE
I
DEDICACE
II
REMERCIEMENT
III
RESUME
IV
LISTES DES ABREVIATION, SIGLES ET
ACRONYMES
VI
LISTE DES TABLEAUX ET SCHEMA
VII
INTRODUCTION GENERALE
1
1. ETAT DE LA QUESTION
1
2. PROBLEMATIQUE
2
3. HYPOTHESE
4
4. CHOIX ET INTERET DU SUJET
4
5. OBJECTIFS DE LA RECHERCHE
5
6. METHODES ET TECHNIQUES UTILISEES
5
6.1. Méthodes
5
6.2. Techniques
6
7. DELIMITATION DU TRAVAIL
6
8. SUBDIVISION DU TRAVAIL
6
INTRODUCTION
9
CHAPITRE I :
10
LE FONDEMENT THEORIQUE DE LA TITRISATION
DES PRETS ET CREANCES BANCAIRES
10
SECTION 1.
DEFINITION, ORIGINE ET PRINCIPES FONDAMENTAUX DE LA TITRISATION,
CREANCE, DE PRET AINSI QUE DU CREDIT
11
1. NOTION SUR LA TITRISATION
11
2 NOTION SUR LES CRÉANCES
14
3 NOTION SUR LES PRÊTS
14
4 NOTIONS SUR LES CRÉDITS
15
5 CONCEPTIONS DE LA TITRISATION
15
1. Les acteurs dans une
opération de titrisation
16
SCHÉMA 1. MONTAGE D'UNE
OPÉRATION DE TITRISATION
19
6 TYPOLOGIES ET PRINCIPES DE LA
TITRISATION
20
1. Typologies de
titrisation
20
SCHÉMA 2. TITRISATION HORS BILAN
(OFF-BALANCE SHEET)
21
SCHÉMA 3. TITRISATION
SYNTHÉTIQUE OU (ON-BALANCE SHEET)
23
7 LES PRINCIPES DE TITRISATION
24
SECTION 2. LES
PRINCIPALES CARACTERISTIQUES D'UNE OPERATION DE TITRISATION
26
1. LE SOUS-JACENT
26
2. TYPES DE TITRES ÉMIS PAR LE
FCC
26
3. LE REHAUSSEMENT DE CRÉDIT
30
SCHÉMA 4. SUBORDINATION DU PASSIF
DANS UNE SPV (TRANCHING)
31
AVANTAGES ET RISQUES DE LA TITRISATION DES
CREANCES ET DE PRETS BANCAIRES
33
SECTION 1. IMPLICATION DE LA
TITRISATION : AVANTAGE ET RISQUE
33
1. AVANTAGE DE LA TITRISATION DE PRÊTS
ET CRÉANCES BANCAIRES
33
1. LES AVANTAGES ET RISQUES POUR LE
CÉDANT :
34
1. LES RISQUES POUR LE CÉDANT :
35
1. AVANTAGES ET RISQUES POUR LES
ACTIONNAIRES DES BANQUES
37
2. AVANTAGES ET RISQUES POUR LES
EMPRUNTEURS
38
3. LES TECHNIQUES DE RÉDUCTION DES
RISQUES :
41
INTRODUCTION
45
CHPITRE III :
46
EVOLUTION DE LA TITRISATION SOUS D'AUTRES
CIEUX
46
SECTION 1. LES
CONDITIONS D'APPARITION DE LA TITRISATION AUX ÉTATS-UNIS :
46
1. UN DÉCLENCHEUR (OU UN BESOIN)
46
2. UN CONTEXTE LÉGAL FAVORABLE
47
3. L'HABITUDE DE LA NOTATION
47
4. UN CONTEXTE GÉNÉRAL
D'INNOVATION FINANCIÈRE
47
SECTION 2. L'INTRODUCTION DE LA TITRISATION
EN FRANCE
48
1. L'ENVIRONNEMENT JURIDIQUE
48
2. Le dispositif
législatif de 1988
48
3. La réforme de
1993
49
4. L'ENVIRONNEMENT FINANCIER
49
5. Les moyens de financement
mis à la disposition des établissements de crédit
49
6. Les possibilités de
refinancement des établissements de crédit
50
7. Le marché
hypothécaire
50
8. LES CARACTÉRISTIQUES DE LA
TITRISATION EN FRANCE
51
1. Le nouveau cadre de
la titrisation
51
SECTION 3. TITRISATION DANS D'AUTRES
PAYS
51
1. TITRISATION AU JAPON
51
2. LA TITRISATION DANS LES PAYS
EMERGEANTS:
52
SECTION 4. QUELQUES CAS INNOVANTS DE LA
TITRISATION RETENUS
53
1. TITRISATION D'AVION EN FRANCE (CAS AIR
FRANCE)
53
2. TITRISATION DES CRÉANCES
D'ASSURANCE (CAS D'AXA ASSURANCE)
54
3. TITRISATION DES CRÉANCES FISCALES
(CAS DE L'ETAT BELGE)
54
4. TITRISATION DE MICRO-CRÉDIT (CAS
DE BRAC AU BANGLADESH)
55
5. TITRISATION GLOBALE D'ENTREPRISE (CAS DE
FRAIKIN EN FRANCE)
55
6. TITRISATION DES CRÉDITS
ACCORDÉS À DES PME
56
7. BILAN DE LA TITRISATION
56
CONCLUSION
58
CHAPITRE IV :
59
LE SYSTEME FINANCIER CONGOLAIS
59
INTRODUCTION
59
1. DÉFINITION :
59
2. BREF REGARD RÉTROSPECTIF SUR LE
SYSTÈME FINANCIER CONGOLAIS (1960-2000)
60
SECTION 2.
ÉTAT DU SYSTEME FINANCIER CONGOLAIS DANS L'APRES-SUN CITY
(2003-2013)
62
1. QUELQUES
AVANCÉES ENREGISTRÉES (DE 2003 À 2013)
64
CHPITRE V :
66
MISE EN PLACE DE LA TITRISATION DE CREANCES
ET PRETS BANCAIRES EN RDC
66
INTRODUCTION
66
SECTION 1. ETAT DE LIEUX EN R.D CONGO ET
ENQUETE D'OPINION
66
1. INSUFFISANCES ET LACUNES DU
SYSTÈME FINANCIER
67
2. LE SYSTÈME FINANCIER CONGOLAIS
RESTE, À CE JOUR, TRÈS LARGEMENT SOUS-DIMENSIONNÉ.
67
3. LE SYSTÈME FINANCIER CONGOLAIS
DEMEURE, À CE JOUR, TRÈS LARGEMENT ÉMIETTÉ, MAIS
GÉOGRAPHIQUEMENT CONCENTRÉ.
68
4. LE SYSTÈME FINANCIER CONGOLAIS
DEMEURE, À CE JOUR, TRÈS LARGEMENT PLOMBÉ PAR DES
PLACEMENTS À COURT TERME.
68
5. LE SYSTÈME FINANCIER CONGOLAIS EST
LONGTEMPS PRIVÉ D'UN POTENTIEL INTÉRIEUR DE RESSOURCEMENT.
69
6. LE SYSTÈME BANCAIRE CONGOLAIS EST
PRIVÉ D'UN MARCHÉ BOURSIER.
70
CHAPITRE VI :
84
POINT DE VUE DE L'AUTEUR
84
CONCLUSION GENERALE
86
BIBLIOGRAPHIE
88
TABLE DES MATIÈRES
91
ANNEXE 1 QUESTIONNAIRES :
94
ANNEXE 1
QUESTIONNAIRES :
2516526082516536321) Comment trouvez-vous le système
bancaire congolais rigide ou flexible
2516608002) Selon vous la trésorerie nette
dégagée par le système bancaire congolais est-elle
positives ou ne négative
3) Comment appréciez-vous l'accès de nos
compatriotes dans notre circuit bancaire ?
Bonne
251654656mauvaise
2516556802516577282516567044) La rémunération sur
les avoirs en compte courant (dépôt à vue) est-elle bonne
ou mauvaise
a) Pourquoi est-elle bonne
b) pour quoi mauvaise
5) Y-a-t-il une épargne abondante dans notre circuit
bancaire ?
R/ Si oui pourquoi ?
Si non pourquoi ?
2516587522516597766) Avez-vous déjà entendu parler
de la titrisation ?
R / Si OUI ou NON Comment
7) Que pensez-vous si les banques faisaient recours à la
titrisation en RDC ?
8) Si votre réponse à la question (7) est oui,
quel est votre point de vue par rapport à cette technique de
titrisation ?
9) La durée de remboursement des crédits
accordée aux entreprises, particuliers, etc. Est-elle
échelonnée ou bien elle répond aux conditions de la
banque ?
10) a) Que pensez-vous, si la RDC parvenait à mettre en
place une bourse de valeurs ?
b) ou en sommes-nous avec le projet sur la mise en place d'un
marché financier en RDC ? Votre avis svp !
11) Quelle est le taux que vous utilisez pour accorder le
crédit à LM et CT dans votre institution ? (question
réservée aux banques)
12) a) Veuillez indiquer vos principales sources de
refinancement? (Exclusivement aux banques)
b) quels sont les types de crédit
généralement accordés aux agents
économiques ?
13. Dans le cadre de la titrisation des prêts bancaires, il
est nécessaire de coopérer régulièrement avec une
agence de notation. Accepteriez-vous ouvrir négociation avec une agence
de notation ?
14. comment pourriez-vous procéder dans le choix d'une
telle agence ?
15. Votre banque a-t-elle procédé ou
procède-t-elle à la cession de créances ou de prêts
pour son refinancement ?
16. Si votre réponse à la
question (14) précédente est OUI, merci fournir plus de
détails svp ;
17. Pensez-vous que la mise en place de la titrisation des
prêts et créances est un moyen efficace pour les banques de
réduire les risques bancaires et d'améliorer la
rentabilité à la fois?
18. Si votre réponse à la question (16)
précédente est NON, merci fournir les raisons
19. Etant donné la place centrale qu'occupent les
banques dans le système financier Congolais, contribueront elles, de
façon significative, à la croissance économique avec la
titrisation des prêts bancaires si les autorités monétaire
optées cela ?
20. Si votre réponse à la question (17)
précédente est NON, merci fournir les raisons
21. Si votre réponse à la question (18)
précédente est OUI, merci fournir les raisons
22. Quelles sont les principales raisons pour lesquelles la
titrisation des prêts et créances bancaires n'est pratiquement pas
utilisée en RDC ?
23. Dans l'ensemble, comment la titrisation devra-t-elle
être organisée pour donner satisfaction aux banques et
bénéficier de leur adhésion?
Une fois encore, merci beaucoup d'avoir pris le temps de
répondre à ces questions.
FACULTATIF
|
|
NAME / NOM
|
|
BANK / BANQUE
|
|
PHONE / TELEPHONE
|
|
DATE
|
19/08/2015
|
* 1PENTALEON BAKPE, A,
« titrisation des prêts et créances bancaires dans
l'espace de l'Union Monétaire Ouest Africaine, Mémoire
défendu, CESAG Programme Master Banque & Finance - Master
Banque & Finance 2008.
* 2PENTALEON BAKPE, A, Op.cit.,
p.72
* 3 BKAIRI, L,
« l'impact de cette nouvelle technique sur la performance
financière des banques à travers une étude sur la Banque
Internationale Arabe de Tunisie (BIAT) », FSG Mahdia-Maitrise en
finance, 2007
* 4 MISHKIN, F, Monnaie, banques
et marchés financiers, 10ème édition, Pearson,
New York 2013, p. 229
* 5 LONGIN, F, « la
titrisation » ESSEC Management bancaire, 2008, p.2.
* 6 PINTO et GRAWITZ,
Méthodes de recherche en sciences sociales 8ème
éd Dalloz, Paris, 1991 p. 170
* 7 GRAWITZ, M, Méthodes
de recherche en science sociales 8ème Ed, Dalloz Paris
1991, p.443
* 8 JUSTIN, H, « Les
nouveaux défis juridiques de la titrisation aux Etats Unis et en
Europe »mémoire Harvard Law School, 2013-2014, p.5.
* 9HAROLD, R,
« La titrisation un concept porteur de
valeur », L'Art de la Finance, Financial Times/ Ed.
Village Mondial, Paris, p, 212-218 éd, Londres, 1998.
* 10 GRANIER, T, et al. Droit
Commercial ; instruments de paiement et de crédit ; titrisation,
Précis, éd. Dalloz, Paris 2010, p.594.
* 11 LEROUX F, Titrisation,
note pédagogique MIC n°16, Paris, p.1.
* 12 CORNU, G, Vocabulaire
juridique sur la titrisation, 8ème éd. PUF, 2007
* 13 CLAUDE, C, « La
titrisation des créances bancaires une étude en droit
comparé », Laval, 1974, p. 1
* 14 THOMPSON, J.K, Note
n° I. p. 7, cité par Cécile C. Op.cit.p.11.
* 15 Http://www.cdvm.gov.ma,
Titrisation, Conseil Déontologique des Valeurs Mobilières (CDVM)
p.4, janvier 2011
* 16GENSSE P, TOPSACALIAN P.
: « Ingénierie Financière »,
2è éd, ECONOMICA, Paris, 2001, p.350
* 17MITCHELL, J.:
«Financial intermediation theory and structured finance
markets» rapport de la Banque Nationale de Belgique, (www.bis.org
et CSFM 2005), p.13.
* 18 GAGEY P. et .MICHEL J.
Bloch-Laine, la Titrisation guide de l'investisseur, éd. SEFI Paris,
2011, p.3
* 19 JUSTIN, H, Op.cit, p,
10
* 20 J-P BERTREL & M.
JEAMIN, Droit de l'ingénierie financière, Paris, 1990. p. 240
* 21 http:/Wikipedia.org.
Créance en ligne et lu le 18 Mai 2015, à 16H56
* 22 Microsoft encarta
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* 23 Wikipédia en ligne
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* 24BERRAHI, K, Analyse et
études de distribution de crédit aux prêts de banques,
mémoire, Université Algérienne « ABOUBEKR
BELKAID TLEMCEN » 2006, p.17
* 25 HALL, al, cité par
PENTALEON BAKPE A, Op.cit.p.12
* 26FENDER ET MITCHELL, Op.cit,
p,27
* 27 LEROUX, F, Op.cit, p, 5
* 28KERAUDY E, La titrisation
et les principes Généraux, Cité dans les CDVM, Rabat,
2001, p, 5
* 29 Leroux, F, art
cité, p, 6
* 30 MAHMOUD L, l'impact des
techniques d'ingénierie financière dans la gestions courantes des
banques mémoire DEA, Université de tunis,2004, p 12, cité
par BKAIRI L, Op.cit.
* 31 CDVM (Conseil
Déontologique des Valeurs Mobilières), note sur la titrisation,
Rabat, janvier 2001, P.2
* 32 (CDVM), op.cit.p.6
* 33 LEROUX, F,
Op.cit. p, 2
* 34 LEROUX, F, Op.cit. p.8
* 35 CDVM, Op. cit.p.7
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et lu le 28 avril 2015
* 37COMBES, E, «
Développement des marchés financiers et évaluations des
actifs bancaires : cout historique versus juste valeur. Exemple de la
titrisation, Art. en ligne le 30 avril 2015, p.16
* 38COMBES, E, op.cit.
p.6
* 39 CDVM, Op.cit. P, 10
* 40GODLWESKY,C, gestion de
risque et institution financière, 2éme éd. Pearson ,
Paris, 2007, p.310
* 41 CDVM, Rabat, Op.cit. P,
9
* 42 GENSSE et TOPSACALIAN,
Op.cit., p, 77
* 43 JAFFEUX
« La titrisation à l'heure de
l'EURO : une opportunité de gestion ALM
performante », Cahiers de recherche, Institut
d'Administration des Entreprises (IAE), Université d'Orléans,
Orléans, 1997, P.21
* 44 LONGIN, F, Op.cit. p, 8
* 45JAFFEUX, C. art. Cit par
A. PENTALEO, op.cit. p, 21
* 46 MORRISON, cité par
PENTALEON, Op.cit. p, 78
* 47 LONGIN, F, Op.cit. p, 9
* 48 LONGIN, F, Op.cit., p,
11
* 49 LONGIN, F, Op.cit. p,
12.
* 50 Leroux, F, op.cit.
4-5pp.
* 51 Banque de France Rapport
annuel, 1999.p, 210
* 52 Banque de France, op.cit.
p, 216
* 53 Conseil National du
Crédit et du titre (France) Rapport annuel 2001, p, 67
* 54 CNCT, Op.cit.p, 69
* 55 BESSEAU, E et BEAT,
H, auditeur et les nouveaux instruments financiers, éd. Foucher,
Paris, 1990, 127 pages
* 56 Banque de France, Bulletin
trimestriel, n° 194, 4ème trimestre, Paris 2013, p,
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* 57 Banque de France Rapport
annuel, 2004, p, 326
* 58 http://
www.cdvm.ma, op.cit. p.13
* 59 BIAT, Rapport annuel,
2000, Tunis p, 213
* 60 CDVM, Op.cit. p, 26
* 61
http://wwwpmieurope.fr/pdf/titresgarantis.pdf
- Air France : titrisation d'avions « finalisée 2008 »
* 62
http://www.sud-aerien.org/breve278.htmi
http://www.melchior.fr/Le-financement-des avions chez.6710.0.html
* 63
un-portefeuille-d-assurance-automobile (news-159877.htm
* 64
http://www.lalibre.be/index.php?view=article&art_id=242875 - Les (fausses
?) recettes de l'Etat belge ; Ariane van Caloen ; le 18/02/2006, lu le
* 65
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micro-crédit au Bengladesh : cas de Citigroup, En ligne est lu le24
Juillets 2015
* 66
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globale d'entreprise En ligne est lu le24 Juillets 2015
* 67 Banque de France, Rapport
financier de la banque. 2000, p, 35
* 68Banque de France, rapport
annuel, 2008, p, 36
* 69 KABEYA TSHIKUKU,
« le système financier » : Publication du 08
Aout 2013,
www.google.com, en ligne depuis le
28 juin 2015, téléchargé et lu la même date, p,
1-9
* 70 KABEYA, T, Op.cit., p.7
* 71 KALONJI, N, et
al.Citépar KABEYA T. Op.cit, p,7
* 72Evoqué par le
professeur KABEYA, T, Op.cit, p, 8
*
73Http://www.Africaneconomicoutlook.org, en ligne et lu le 16 juin,
p, 6
* 74 Banque Mondiale, La
résilience d'un géant africain : Synthèse, contexte
historique et macroéconomique, Médiaspaul, Kinshasa, p, 185
* 75 JEGOUREL, Y, La technique
de la titrisation : un outil pertinent pour le financement des industries
minières, éd Dalloz, Paris 2001, p, 126
|
|