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Essai sur la question de responsabilité humaine, de Jean-Paul Sartre.

( Télécharger le fichier original )
par Jean Mosesy HOBIARIJAONA
Toamasina, Madagascar - Maîtrise 2016
  

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II.II. LIBERTÉ COMME RESPONSABILITÉ OU L'ANGOISSE EXISTENTIALISTE.

Soulignons d'abord que la liberté est cette liberté que chacun apprécie, chérit, et nécessite tant ; celle dont l'absence empêche d'être et empêche d'agir. Être libre, c'est donc cette situation d'autonomie : avoir sa propre occupation, choisir sa propre dépendance, et tant d'autre situations qui purifie l'être en sorte qu'il puisse, veuille, change, devienne, sans se faire autre que lui-même. Ou encore, que la liberté, c'est la subjectivité. Toutefois, ce n'est pas aussi simple lorsque le mort ne peut plus être plus libre que mort : autant dire ouvertement la réalité. Il n'est d'aucun fable et n'est d'aucun plaisir de concevoir que l'angoisse, c'est l'existence ; il est facile de se fermer dans la quiétude lorsqu'on ne prend aucune conscience du monde ; mais il est plus facile de s'aliéner ou de se faire aliéner lorsqu'on demeure dans l'inconscience de la mauvaise foi. Comment est-ce qu'on peut croire effectivement que les cantiques de louange à elles seules, ou bien la corruption de l'offrande, ainsi que la relique d'objets bénisl par l'homme, puisse nous offrir la béatitude ? Ou comment peut-on croire que le pouvoir, le savoir, ou tout autre "avoir" puisse nous garder de quelle que insécurité que ce soit ? Cependant, il ne suffit pas de citer les maux du monde pour se résoudre car l'homme n'est condamné qu'à sa liberté. Il faut surtout comprendre ce que cela puisse ou veuille valoir : de quelle liberté le sujet2 dispose-t-il ?

II.II.1. La liberté

Si par étymologie, liberté, du latin « libertas » ou « liureteit », signifie « libre arbitre »3 ; ce l'est pour Sartre l'égalité des hommes4 : c'est la transcendance de l'homme, le projet qu'il se choisit de se réaliser, sa conscience ou sa mauvaise foi», son engagement, son avenirs, l'intention kantienne, lacondamnation de l'humain dans le monde où il se choisit son essence et sa détermination comme indéterminisme circonstanciel.6 Voici ce que Sartre écrit :

Si rien ne me contraint à sauver ma vie, rien ne m'empêche de me précipiter dans
l'abîme (...) Cette liberté, qui se découvre à nous dans l'angoisse, peut se

1 C'est-à-dire : « Dites "bien" », de « bene » ou bien et « dicere » ou dire.

2 Si nous voulons, le sujet est l'absolution ou le vide de l'homme (l'll y a de Levinas, en quelque sorte), et aussi

sa contingence ; l'individu est son contenu quantitatif (donné dénombrable) ; et la personne est le donné

qualitatif de son « être ».

3Le Grand Robert.

a SARTRE, « l'esprit démocratique », In Situations 1, Op.cit., p. 319.

s SARTRE, Ibid., p 77.

6 http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean Paul Sartre, liberté et aliénation [04/05/2014, 17: 00].

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caractériser par l'existence de ce rien qui s'insinue entre les motifs et l'acte (...) Et si l'on demande quel est ce rien qui fonde la liberté, nous répondrons qu'on ne peut le décrire, puisqu'il n'est pas (...)1

Soulignons pourtant que la liberté n'est rien d'autre que la personne : une prolongation de l'intérieur vers l'extérieur par l'acte certes, mais une extériorisation de soi qui n'a ni forme préétablie, ni détermination. Par exemple :

Si Épictète, dans les chaînes ne se révolte pas, c'est qu'il se sent libre, c'est qu'il jouit de sa liberté. Dès lors, un état en vaut un autre (...) Dans le fond, cette liberté se réduit à une affirmation plus ou moins claire de l'autonomie de la pensée (...)2

Mais, si « la personne n'est rien d'autre que sa liberté »3, cette liberté est donc elle-même aliénante ; et en même temps, si elle naquit du délaissement total, c'est-à-dire de l'Inexistence de Dieu ou la Liberté, alors elle implique la responsabilité et non l'indispensabilité4. Elle est elle-même une responsabilité, dans son reconduction logique.Et puisque chaque situation particulière doit être une possibilité de liberté, il s'agit alors d'une liberté abstraite pour une liberté concrète. La liberté des autres doit ainsi donc, pour une effectivité, assurer ma liberté. La liberté collective et universelle existera, à condition qu'elles soient pour la liberté individuelle. Et la liberté individuelle n'est possible qu'à partir du moment où elle est pour la liberté d'autrui. Cette liberté se construit perpétuellement, malgré sa nature existentielle, selon les situations et les circonstances successives. Il le faut tant que l'existence n'est pas une absolue gratuité sans raison et sans signification, où l'on doit juste choisir, si seulementil en vaut la peine, ou se perdre dans le néant, si nous le pourrons évidemment.

L'on pourrait ainsi parler de liberté civique qui suppose la faculté d'un citoyen à faire ce qui n'est pas contradictoire à la loi et qui ne nuit pas à autrui, d'une liberté naturelle qui suppose que la liberté est inhérente à la nature humaine, d'une liberté positive ou conventionnelle, etc. Toutefois, cette pluralité de la liberté est de la catégorie de l'inhibition de cette liberté en cela que la liberté devient un concept forgé et posé (diversement). Certaines libertés se conforment à la conviction du plus grand nombre, mais cette conformité est pour la plupart du temps sous quelque influence extérieure. Ainsi, la liberté des uns condamne la

1 SARTRE, E&N, Op.cit., pp. 69-71.

2 SARTRE, Situations III, Op.cit., pp. 196-197.

3 SARTRE, Situations II, Op.cit., p. 26.

4 http://evene.lefisaro.fr/citation/etre-libre-pouvoir-faire-veut-vouloir-peut-17675.php : « "Être libre, ce n'est pas pouvoir faire ce que l'on veut, mais c'est vouloir ce que l'on peut." - De Jean-Paul Sartre / Situations I. »

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liberté des autres au nom de quelque hiérarchie descendante et ou montante ; et la liberté devient alors pure condamnation sans possibilité de choix. En cela, Sartre écrit :

Si l'on tient la liberté pour le principe et le but de toute activité humaine, il est également faux que l'on doive juger les moyens sur la fin et la fin sur les moyens. Mais plutôt la fin est l'unité synthétique des moyens employés. Il y a donc des moyens qui risquent de détruire la fm qu'ils se proposent de réaliser (...)1

Mais il remarque également dans la Situation III que la liberté n'est pas une chose intérieure qui se cache et qui se garde de toute situation au lieu d'exprimer une autonomie de la pensée. Toute discipline, tout dogme, toute formalité vis-à-vis la liberté ne peuvent être qu'abstraction de la liberté en effet à la moindre dissuasion d'inégalité. Certes, l'égalité n'est pas fatalement justice ; mais l'inégalité devient injustice du moment où cette inégalité blesse, contrarie, ou fasse négativement réagir les uns et non les autres. En fait, la liberté est de la conscience et c'est par cette conscience que cette condamnation pourrait libérer l'homme
· la conscience d'exister dans le monde, la conscience du monde, la conscience de la condamnation pour agir à cette situation. Mais pour ce faire, l'homme doit d'abord se connaitre en tant que « sujet ».

La fin n'est pas ainsi donc l'homme mais l'humanisme : c'est-à-dire, l'humain qui poursuit des buts transcendants, l'humain qui existe. Kant le dit plus clairement certes quand il dit que la liberté veut elle-même la liberté des autres. L'homme est liberté, mais le « Je » doit se transcender jusque dans le néant pour être une liberté véritable ou libre. C'est de cela que l'on finit par déduire que la responsabilité est le noyau-thème de cet existentialisme dont on étudie et explicite par cette notion elle-même. La liberté est donc par extension la responsabilité.

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus