Les nouvelles technologies de l'information et de la communication et leur application au développement rural. Cas du territoire de Kalehe en république démocratique du Congo.( Télécharger le fichier original )par Obediel MAMBO CHAMUNDURA ISDR-BUKAVU EN RDC - Licence 2002 |
0.2. PROBLEMATIQUEL'intérêt des technologies avancées de communication pour une région ou une zone éloignée est d'envisager le développement d'activités nouvelles. Parmi les diverses formes de travail à distance, qui est une piste à exploiter. De plus en plus d'activités de services passent par une médiation téléphonique, c'est-à-dire que la relation "face à face" est remplacée ou complétée par une communication téléphonique, d'entreprises se sont spécialisées dans la production et l'organisation de ce type de services, dans des domaines aussi variés que la banque et l'assurance, les voyages et le tourisme, la maintenance et le service après-vente, l'immobilier, le marketing direct, la promotion des loisirs, etc. Ces services se caractérisent par le fait qu'ils sont parfaitement mobiles, c'est-à-dire réalisables à partir de n'importe quel endroit, pour peu que l'infrastructure technologique de base soit suffisante et que les qualifications professionnelles soient disponibles. Des progrès technologiques importants ont eu lieu récemment dans le développement de ces services en ligne. Un même dilemme traverse l'ensemble des expériences: faut-il donner la priorité aux infrastructures et aux réseaux, dans un modèle où l'offre technologique suscite la demande de services, ou bien donner la priorité à l'expression des besoins et à l'innovation dans les usages, dans un modèle où c'est la demande de services qui oriente l'innovation technologique? Certains programmes ont privilégié tantôt l'une, tantôt l'autre des priorités, mais dans l'ensemble, les résultats ont été très en deçà des attentes. Les évaluations montrent qu'il existe de sérieuses barrières à la réalisation d'un développement économique régional à partir d'infrastructures en technologies de l'information et de la communication. Disposer d'infrastructures ne déclenche pas les usages. Il y a un besoin d'éducation, de formation, de mobilisation des utilisateurs, un besoin de traduire la technologie en applications et en services appropriés aux entreprises des régions concernées7. Ainsi, nous croyons que les technologies avancées de communication vont renforcer la décentralisation, voire qu'elles pourraient mettre sur un pied d'égalité les régions centrales et les régions périphériques. En fait, les technologies avancées de l'information et de communication ne lèvent pas d'elles-mêmes certains obstacles au développement local ou régional: ceux-ci peuvent être liés à des facteurs d'une toute autre nature, comme par exemple un manque de culture de l'innovation, des attitudes managériales mal adaptées aux mutations de l'économie, des politiques publiques trop défensives, des lacunes en matière de qualification ou de formation, ou tout simplement des caractéristiques de géographie physique contre lesquelles les réseaux ne peuvent pas grand-chose. Les technologies avancées de communication et de l'information ont pour effet d'effacer les distances, de vaincre les obstacles géographiques et donc d'aplanir les disparités entre la communauté locale. La véritable spécificité des technologies avancées de communication se situe ailleurs que dans l'abolition de la distance: dans sa capacité à raccourcir le temps, à traiter la complexité, à organiser la flexibilité. Cette perspective est importante pour les politiques locales ou régionales, c'est-à-dire d'une activité de base sur laquelle viendraient se greffer d'autres activités connexes, pour arriver à un remaillage du tissu industriel. Contrairement aux "révolutions industrielles" antérieures, la société de l'information requiert peu de grands programmes d'infrastructure, qui pourraient être créateurs d'emplois et avoir des effets multiplicateurs dans l'économie. La valeur ajoutée des nouvelles technologies de l'information et de communication ne réside pas dans la partie matérielle de ces technologies, mais bien dans les aspects immatériels. Il est donc illusoire d'en faire la clé de voûte d'une stratégie d'industrialisation. Il est plus important d'investir dans la connaissance et la compétence, car elles permettront d'exploiter ces nouvelles infrastructures et d'innover dans les produits et les services. Dans beaucoup de pays d'Europe, les services constituent un pas très important de l'activité économique, notamment dans les zones rurales. Ces services pourraient constituer un important facteur de croissance. Malheureusement, dans certaines régions, leur développement est encore trop souvent considéré comme une contrepartie de la désindustrialisation. Les services publics sont traités comme des dépenses publiques, et non comme des ressources. Les services privés ne sont pas encore suffisamment considérés comme une activité en soi8. La révolution numérique, donne une idée de la nouvelle Afrique, entrainant ainsi la transformation de la vie des populations tant urbaines que rurale. Leur façon de travailler, de tisser des relations professionnelles et amicales, de chercher et de partager les informations, 8 Hélène Dufaud-Rossi, « les NTIC et l'Afrique, communication et utopie », en ligne, 26/03/2012 6 de faire ses petites affaires au quotidien a profondément changé. Le secteur des télécoms mobile croît plus vite en Afrique que partout ailleurs dans le monde, les appareils de communication bouleversent les marchés , le meilleur accès aux réseaux , aux données et à l'internet ; les medias sociaux ont induits de profonds changements dans les modes de communication des individus , des communautés et des organisations, également dans la création et le partage des connaissances car , pour utiliser même l'internet, il ne suffit plus seulement d'être un expert, mais c'est devenu une vie sociale ( n'importe qui peut manipuler l'outil de l'internet soit par téléphone ou par autre moyen que ce soit). 9Selon la déclaration et le plan d'action sur le développement de la radio rurale en Afrique, les sociétés rurales africaines doivent aujourd'hui s'adapter à un monde en évolution rapide et s'insérer dans des circuits économiques complexes, tout en poursuivant leurs efforts pour assurer leur sécurité alimentaire, gérer et protéger les ressources de leurs terroirs, améliorer leur condition de vie , de santé , d'éducation , valoriser et conserver leurs patrimoines culturels. Pour relever ces défis, la communication et l'information constituent un facteur stratégique . Eu égard à ce qui précède, nous soulignons que :
Après les premiers pas vers une société de l'information qu'ont été l'écriture puis l'imprimerie, de grandes étapes ont été le télégraphe électrique, puis le téléphone et la radiotéléphonie. La télévision, le Minitel et l'Internet puis les télécommunications mobiles ont associé l'image au texte et à la parole, "sans fil", l'Internet et la télévision devenant accessibles sur le téléphone portable qui fait aussi office d'appareil photo. Le rapprochement de l'informatique, de l'audiovisuel et des télécommunications, dans la dernière décennie du XXe siècle a bénéficié de la miniaturisation des composants, permettant de produire des appareils « multifonctions » à des prix accessibles10, Ainsi, la relation ville- 9 FAO, Développement de la radio rurale en Afrique, Déclaration et plan d'action, Ouagadougou, juin1996 10 Bruno Raoul, technologies de l'information et de la communication et modernisation des services publics, université Lille, sept 1997 7 campagne est possible grâce au moyen de communication et d'information. Dans le passé, on avait souvent préféré investir dans des autoroutes, des parcs d'activités ou des aides matérielles aux entreprises, plutôt que d'investir dans la formation, la recherche, le développement et la mise à jour des compétences ( on ne peut se rendre compte qu'on ne connaît pas si on n'est pas informé de sa situation personnelle ou du milieu dans lequel on vit ). Mettre en valeur les caractéristiques spécifiques de la ressource humaine au niveau local, moderniser les services marchands et non marchands, créer un climat social favorable à l'innovation par le moyen des nouvelles technologies d'information et des communications, autant d'éléments que le leader local cherche précisément à développer. 0.3. HYPOTHESES DU TRAVAIL Nos hypothèses se présentent comme suit : - L'implantation des radios communautaires contribuerait au développement rural dans le territoire de Kalehe ; grâce à leur caractère de diffusion et de communication, Grâce aux NTIC il y aurait une rapidité dans la réalisation de l'activité, le temps perdu pour le déplacement n'aurait plus de place au sein de la communauté rurale de Kalehe ; - Grâce aux NTIC, la communication s'effectuerait paisiblement au sein de la communauté, d'un niveau à un autre ,L'échange des informations pour un service quelconque serait favorisé grâce à l'utilisation de la radio rurale et de la téléphonie, les NTIC permettraient en effet un meilleur accès aux informations de toute ordre pour tous les membres de la communauté et faciliterait le partage de ces informations pour une plus grande performance de l'organisation ; L'utilisation et l'accès aux NTIC jouent un rôle important (l'utilisation ou l'exploitation des téléphones portables, de l'internet, des ordinateurs, ou même l'apprentissage de l'informatique) dans le renforcement des relations villes-campagnes ; - Les NTIC favoriseraient ainsi la sécurité et divers autres activités comme celle de transfert ou envoi de l'argent , le dépôt de l'argent ou la réception de l'argent, l'utilisation de la radio rurale dans la communication paysanne, l'utilisation des services tel que : Airtel money, Orange money, Tigo cash. L'évolution des NTIC permet d'avoir accès, à un coût relativement faible, à des quantités considérables d'informations, qui, autrefois, étaient l'apanage de groupes restreints11. Ces NTIC ont supprimé ou atténué nombreuses de barrières qui restreignaient l'accès à ces informations, 11 Jardoino, Communications et relations humaines, esquisse d'un modelé d'intelligibilité des organisations IAE de l'université de bordeaux France 8 telles que la distance géographique, les contraintes temporelles, la non-appartenance à un groupe spécifique, les coûts d'acquisition, etc. En outre, ces nouvelles technologies encouragent la codification de l'information, d'où un accès facilité. Cet accès facilité concerne à la fois les organisations de l'économie sociale (coopératives, mutuelles, associations) que les individus considérés séparément. Elles peuvent diversement renforcer les capacités d'un individu, d'une organisation ou d'une institution. elles permettent d'obtenir des informations et de faciliter la communication, d'éclairer les paysans et les communautés paysannes dans leurs prise de décision, ou d'apporter des solutions qui renforcent l'efficacité et le rayonnement des organisations d'appui au secteur agricole . Ce sentiment d'avoir plus de choix et d'opportunité est un puissant ressort psychologique et un facteur qui conditionne la capacité de chacun à devenir maitre de son destin et de ses actes , raison pour laquelle le développement de la filière agricole repose en grande partie sur la façon dont les divers intervenants interagissent dans leur environnement et leur aptitude à défendre et à communiquer leurs intérêts. L'homme universel, de partout et de toujours, est informé, et en même temps, il communique, et s'épanouit auprès de ses semblables, par les moyens des communications dont les téléphones portables et les réseaux sociaux, : Facebook, whatsaps,...) et en contacts les uns avec les autres grâce aux radios communautaires, où les nouvelles sont diffusées, permettant à l'humain de savoir ce qui se passe dans son environnement12. la population est directement informée sur tous les programmes d'assainissement, d'entretien des routes, et même du calendrier vaccinal ( la lutte préventive contre les maladies). Les nouvelles technologies d'information et de communication jouent un grand rôle dans la communauté , nous voyons déjà l'apparition des antennes paraboliques, signifiants ainsi qu'ils sont connectés à toutes les informations qui circulent dans le monde. L'installation par des particuliers des antennes CANAL+ , et si on est dans le centre de Nyabibwe, on a tendance à oublier qu' on est au village, les grands négociants de cassitérite et
autres minerais vivent dans le centre de C'est ainsi que les téléphones portables, les radios communautaires et les réseaux sociaux ( Facebook, whatsapps,) sont utilisés dans la communauté rurale de Kalehe afin de s'épanouir 12 BUGEME ZIGASHANE, anthropologie du développement, cours inédit 2015-2016, Isdr-Bukavu 13 www.google//Politique sectorielle des TIC 9 et d'être informé sur ce qui se passe dans l'ensemble du continent, en général et en RD Congo en particulier. 0.4. OBJECTIF DU TRAVAIL 0.4.1. Objectif GénéralCe travail poursuit globalement comme objectif de contribuer au développement rural par l'utilisation des nouvelles technologies de l'information et de la communication dans le territoire de Kalehe. Ainsi, L'utilisation des NTIC en général et de l'Internet en particulier génère quasi-automatiquement la possibilité pour d'autres organisations de découvrir les activités d'un acteur particulier, mais également accroît les possibilités de collaboration, car Les diverses applications des NTIC sont considérées comme une nouvelle culture de partage d'information, de communication et de la coordination des activités ; |
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