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Les stratégies politico-économiques du football professionnel dépassent-elles celles des terrains ?

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par Victor PORCHER
Université Pantheon Assas Paris II - Master 2 Commerce et Management International 2016
  

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Sommaire

REMERCIEMENTS 3

SOMMAIRE 5

INTRODUCTION 6

CHAPITRE I : LE FOOTBALL MODERNE EST-IL DEVENU UN BUSINESS FLORISSANT ? 10

PARTIE I - ANALYSES ECONOMIQUES DES ACTIVITES DES CLUBS. 10

PARTIE II - JOUEURS ET CLUBS : LE RAPPORT EMPLOYEUR-EMPLOYE PROCHE DU SCHEMA D'ENTREPRISE. 47

CHAPITRE II : LES NOUVEAUX ENJEUX DU FOOTBALL MONDIAL 61

PARTIE I - NOUVELLES STRATEGIES D'INFLUENCES DU QATAR OU LE FOOTBALL N'EST PAS ROI. 61

PARTIE II - OBJECTIF 2050 : FAIRE DE LA CHINE UNE NATION DU FOOTBALL 71

PARTIE III - ENTRE REVE ET DESARROI, QUEL EST L'AVENIR DU FOOTBALL AFRICAIN ? 78

CHAPITRE III : COUPS FRANCS ET COUPS BAS : LES CONTROVERSES DU FOOTBALL

MODERNE 91

PARTIE I - L'ESCLAVAGE MODERNE DANS LE FOOTBALL 91

PARTIE II - LE TRUCAGE DES MATCHS : LES NOUVELLES DERIVES DU FOOTBALL MODERNE 104

CONCLUSION 113

TABLE DES MATIERES 116

BIBLIOGRAPHIE 117

6

Introduction

« Les peuples sans sport sont des peuples tristes » La célèbre maxime byzantine nous renseigne sur ce que peut représenter le sport pour l'être humain.

Alors que le processus d'intégration des marchés pousse l'homme à inventer de nouveaux concepts révolutionnaires, aux dépens de ceux qui disparaissent, on peut considérer que le sport est un phénomène universel qui existe depuis la nuit des temps. Par nature, l'homme est un être disposant de facultés motrices qui lui ont permis de s'adapter à son environnement. Courir, nager, pour les besoins de la chasse et de la pêche, constituèrent les premiers mouvements essentiels de l'homme qui dès le début, lui ont permis d'assurer sa survie, et l'amélioration progressive de ses conditions d'existence.

Mais très vite, l'homme a aussi compris que l'effort physique pouvait devenir une forme de loisir. C'est la raison pour la laquelle l'étymologie du mot « sport » trouve son origine de l'ancien français qui fait référence au terme d'amusement et de divertissement. Le « despote », comme on l'appelait autrefois, procure à chacun d'entre nous des vertus telles que l'audace, le dépassement de soi, mais également la sagesse, qui figurent parmi les indéniables fils conducteurs de notre vie.

Le sport occupait ainsi une place privilégiée dans le coeur des hommes. Les grands philosophes de l'Antiquité s'accordaient à dire que l'activité physique participe à la réussite éducative et spirituelle de l'homme. Le culte du corps et de l'esprit permettaient de rendre l'homme plus fort.

De nos jours, et pour ces raisons, le sport continue d'occuper une place importante dans nos sociétés modernes, constituant à la fois un phénomène culturel et un moyen d'expression d'appartenance identitaire. Un sport en particulier rassemble tous ces critères que nous venons de mentionner. Il s'agit du football.

Alors que des recherches scientifiques prouvent que l'ancêtre du football (le Tsu' Chu) aurait été inventé par la dynastie des Han au IIIème siècle av J-C, ce sport trouve néanmoins ses origines en Grande-Bretagne grâce à la création de la toute première instance dirigeante en

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1863, la Football Association (FA). Véritable succès dans les classes ouvrières anglaises, le football devient officiellement professionnel à partir de 1885. Pour autant, son apogée se fera qu'à partir des années 1960, lorsque les premiers matchs ont pu être retransmis à la télévision.

Comment expliquer le fait que le football puisse-t-il être devenu l'un des sports les plus populaires au monde ? Quelle est la particularité du football que les autres sports n'ont pas ? D'innombrables réponses pourraient expliquer pourquoi ce sport procure autant de ferveur.

Toutefois, un argument semble être l'explication la plus plausible.

Le football rassemble de nombreux adeptes car il s'agit d'un sport très simple. En effet, il ne requiert qu'une seule condition : avoir un ballon ou quelque chose qui y ressemble... Pas besoin d'infrastructure adéquat pour jouer. Une ruelle, un terrain vague, une cour de récréation, le jardin de la maison familiale, il existe une multitude de lieux, plus insolites les uns que les autres pour jouer au football.

En dehors de l'aspect purement sportif, le football est aussi un moment privilégié que l'on partage entre amis, permettant de montrer l'étendue de ses talents et de s'échapper, l'espace d'une partie souvent interminable, où seule la fatigue de l'ensemble des deux équipes justifie la fin du match.

D'autre part, le football a la faculté de réunir les peuples de différentes catégories sociales : Que l'on vienne des Favelas gangrénées par les trafics de drogue de Rio de Janeiro, ou d'un quartier aisé du centre de Londres, en passant par les villages désertiques de l'Afrique Sub-Saharienne, le langage football est toujours le même : solidarité en équipe, respect de l'adversaire, et fair-play.

De surcroît, le football c'est aussi une histoire qui se raconte de génération en génération, procurant à chacun d'entre nous des émotions et des souvenirs qui feront partie intégrante de notre vie.

La description on ne peut plus élogieuse du football pourrait laisser à penser que ce sport ne peut être sujet à de quelconques dérives. Or la réalité semble être tout autre. En effet, le passage du football amateur au football professionnel, l'émergence d'internet et de la

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télévision, des moyens d'information et de communication et bien entendu la prise de conscience que ce sport puisse se transformer en un véritable business, marquent aujourd'hui l'entrée dans une nouvelle ère dans la planète football. De nos jours, le football est très certainement devenu un véritable business où se mêlent argent, manipulations, et stratégies géopolitiques.

Depuis une vingtaine d'années, le football fait couler beaucoup d'encre et anime de nombreux débats dans nos médias.

Montants de transferts des joueurs professionnels à la limite de l'indécence, soupçons de corruption au sein des plus hautes instances mondiales, émergence du trafic de jeunes joueurs africains, font les grands titres de l'actualité sportive, en générant une image négative dont le football a bien du mal à se défaire.

Une partie de l'opinion publique, pense désormais que le football est entré dans une forme de fatalisme voire de perversion, où le business aurait définitivement pris le pas sur le sport.

Ce contexte actuel nous amène ainsi à réaliser une analyse approfondie afin de tenter de répondre à une question : les stratégies politico-économiques du football professionnel dépassent-elles celles des terrains ?

Afin d'appréhender au mieux cette problématique générale, il convient de réaliser notre étude en trois parties distinctes et complémentaires.

Tout d'abord, notre première approche vise à analyser les principales activités financières des clubs en dehors des terrains de football. Ce premier chapitre permettra de vérifier si le football est réellement entré dans une forme de sport business où seuls les gains financiers comptent. Cette partie consistera donc en une analyse exclusivement économique.

Dans un second temps, nous étudierons le football en tant qu'outil géostratégique. Pour ce faire, nous nous concentrerons sur deux puissances mondiales, le Qatar et la Chine pour tenter de comprendre en quoi le football est devenu un réel outil géopolitique dont certains pays ne peuvent se passer aujourd'hui. Nous verrons également que le football reflète les enjeux

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actuels à l'image des maux de l'Afrique, qui peine à trouver des investissements dans ce secteur.

Enfin, le dernier chapitre vise à observer les nouvelles dérives du football moderne. Nous verrons en quoi la capitalisation du football et ses enjeux géopolitiques sont responsables de cette nouvelle forme de perversion qui pousse certains à des actes répréhensibles.

Pour ce faire nous nous pencherons lors d'une première partie, sur le cas du trafic des jeunes joueurs africains, influencés par des réseaux de passeurs peu scrupuleux des sorts de ces enfants, suivis d'une analyse de la préparation de la Coupe du Monde 2022 au Qatar, qui prend parfois des allures que nous pourrions comparer à de l'esclavage moderne. Enfin, l'analyse des trucages des matchs constituera notre dernière partie.

10

Chapitre I : Le football moderne est-il devenu un business florissant ?

Partie I - Analyses économiques des activités des clubs.

1.1 Statuts juridiques des clubs et introductions en bourse.

Le football est né en Angleterre au milieu du 19ème siècle. Exporté aux quatre coins du monde, en partie grâce à l'histoire des colonisations, le football était alors un sport à but non lucratif et régi par la loi de 19011. Il deviendra professionnel en 1885 avec la fondation des premiers clubs. La première ligue professionnelle apparaît aux Etats-Unis en 1894.

Néanmoins, la ligue disparaît quelque temps après sa création pour faillite financière. Le football arrive en France dans les années 1870 et c'est en 1932 qu'apparaît le premier championnat français. En 1963, le football connaît un changement important avec l'apparition du Football Association (FA) regroupant différents clubs. L'objectif premier de l'association était de définir des règles communes.

En 1975, le football entre dans une nouvelle ère puisqu'une nouvelle loi permet aux clubs professionnels de créer une société d'économie mixte locale2 dite SEML.

Dès 1984, on observe déjà certains clubs ayant dépassés un seuil financier les obligeant à créer une nouvelle société adaptée aux revenus qu'ils généraient. On parle alors de société anonyme à objet sportif, SAOS ou encore de société d'économie mixte sportive locale SEMSL.

Aujourd'hui, on admet une société sous trois formes :

1- une société à responsabilité limitée, comprenant qu'un associé (EUSRL)

2- une société anonyme à objet sportif, SAOS

3- une société anonyme sportive (SASP)3

1 «La loi du 1er Juillet 1901 et la liberté d'association», association.gouv, 2011

2 La SEML permet de mixer l'actionnariat privée et public.

3 La SASP peut rémunérer les dirigeants et distribuer des dividendes aux actionnaires.

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Les sociétés EUSRL et SAOS sont apparues avant le statut juridique SASP. Cette dernière est fondée en 1999 et ses caractéristiques se rapprochent très fortement des sociétés anonymes dans la mesure où, les clubs qui en font partie ont la possibilité de rémunérer les dirigeants avec un accès au capital très libre. Les sociétés SASP sont réputées plus flexibles que les deux précédentes sociétés.

Qui plus est, le fonctionnement des sociétés SASP est en faveur des entreprises qui cherchent à s'enrichir. On comprend alors que les clubs se sont tournés un à un vers ce type de structure juridique et pour cause, en prenant l'exemple de la Ligue 1 sur la saison 2011-2012, on constate que tous les clubs ont le statut de SASP sauf deux exceptions : l'AC Ajaccio et l'AJ Auxerre, respectivement sous le statut EUSRL et SAOS.

Actuellement, la plupart des grands clubs sont détenus par des investissements privés. Concernant les clubs français, il convient d'accepter le fait que bon nombre d'entre eux, si ce n'est la totalité, aient profité du changement de statut concernant les associations sportives, pour attirer de nouveaux investisseurs privés.

Concernant les autres statuts juridiques des championnats majeurs en Europe, la plupart des clubs anglais ont le statut juridique de société par action. Même si les clubs anglais furent les précurseurs d'un système de fonctionnement similaire aux entreprises commerciales, de nombreuses règles régissent le football anglais afin d'éviter toute dérive. On peut citer notamment la règle N°34, limitant le versement de dividendes à 15% de la valeur faciale des actions.

L'Espagne n'échappe pas la règle. La loi de 1990 « Sociedad Anonima Deportiva » (SAD) tend à rapprocher les clubs qui adhèrent à ce nouveau statut juridique, à un mode de fonctionnement proche des entreprises commerciales.

Le voisin italien est soumis au statut juridique de « Societa Per Azioni » (SPA). On observe ainsi que trois, des cinq grands championnats majeurs européens se sont tous tournés vers le statut de société par actions et ce, en l'espace d'une dizaine d'années.

En revanche, le cas allemand est particulier. Son évolution s'est faite plus tardivement que les précédents puisque les premiers clubs allemands ne deviennent professionnels qu'à partir de 1962.

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En effet, l'Allemagne prônait un football amateur et à but non lucratif. Ces raisons ont eu pour conséquence une adaptation plus tardive pour les clubs, dans leurs droits de constituer des sociétés par actions.

L'évolution des statuts juridiques de la plupart des grands clubs européens en faveur des sociétés par actions suppose une question subsidiaire. Qui sont les investisseurs privés et quelles sont leurs motivations ?

Les entreprises ont eu un rôle majeur. La plupart des clubs professionnels se sont développés dans les grandes villes industrielles et même si les entreprises ne possédaient juridiquement pas de clubs, elles en contrôlaient une partie. Exemple : en 1929, le club de Sochaux Montbéliard est fondé par le concessionnaire automobile français Peugeot. L'objectif premier était de faire connaître l'entreprise à travers toute la France. Officiellement pour distraire les salariés, officieusement pour les empêcher de lancer des mouvements de contestation contre l'entreprise.

Même exemple4, avec la compagnie minière qui a pris le contrôle du RC Lens et de l'AS Saint-Etienne avec Pierre Guichard, fils de Geoffroy Guichard et fondateur du groupe Casino.

La popularité du mouvement ne s'arrête pas aux seules frontières des entreprises classiques mais touche aussi le secteur audiovisuel, très présent dans les années 90. De nombreuses chaînes TV se sont retrouvées au capital de grands clubs, à l'image de Canal + qui a investi dans le club du Paris-Saint-Germain.

Le mythique club du Milan AC fut détenu par la chaîne italienne Rai.

On peut encore citer l'investissement du groupe M6 dans le club des Girondins de Bordeaux.

Néanmoins, on constate aujourd'hui que de nombreux clubs ont tendances à être rachetés par de multiples milliardaires.

Le magazine FORBES, publia un classement révélant qu'en 2013, plus de 50 milliardaires possédaient des parts dans des clubs de football. Cependant, penser que chaque milliardaire dépense au sein de ces clubs des sommes astronomiques est une erreur. Alors que la stratégie qatarie se tourne vers une stratégie d'investissement massive, injectée directement dans le club du PSG, le club de Rennes, lui aussi détenu par le milliardaire français François Pinault

4 DRUT BASTIEN, Economie du football professionnel, collection repère, 2014, p. 14

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n'a que très peu investi dans son club qu'il possède depuis 1998. Les stratégies peuvent donc être différentes. Néanmoins, nous constaterons que le cas du Paris-Saint-Germain est particulier puisque l'acquisition du club par le Qatar Sport Investment (QSI) est en réalité une acquisition sur fond souverain du Qatar (Qatar Investment Authority) (cf. Chapitre II partie I)

D'une constatation générale, on observe malgré tout que les stratégies des milliardaires sont souvent convergentes. En effet, en dépit d'un investissement de « loisir » pour ces personnes fortunées, bon nombre d'entre elles y voient un véritable enjeu, à la fois sur le plan sportif et économique. C'est la raison pour laquelle, ces investisseurs milliardaires peu regardants sur les sommes qu'ils dépensent, n'hésitent pas à surpayer les indemnités de transfert des joueurs « stars » et en leurs proposant des salaires exorbitants.

Notre développement permet de conclure de la manière suivante : le football est définitivement entré dans une nouvelle ère, notamment depuis que les clubs de football ont acquis un statut quasiment identique aux entreprises classiques. L'objectif est toujours le même : faire du profit.

De toute évidence, les stratégies entrepreneuriales des clubs sont allées encore plus loin. En effet, certains d'entre eux ont fait le choix de la cotation en bourse.

Historiquement, la première cotation boursière d'un club de football professionnel a eu lieu en 1983. Il s'agissait alors du club anglais de Tottenham. Pourquoi les clubs ont-ils commencé à être cotés en bourse ?

Au-delà de l'aspect purement financier, l'intérêt des clubs à être coté en bourse était de contourner cette fameuse règle N°34, concernant les redistributions des salaires et des dividendes des dirigeants.

Environ quarante clubs ont tenté l'expérience pour les mêmes raisons juridiques surtout en Allemagne, au Danemark et en Turquie.

C'est à l'aube des années 2000 que l'on constate l'explosion des entrées en bourse des clubs de football. Cette période correspond bien évidemment à « l'euphorie financière et boursière ». On dénombre près de 25 clubs anglais cotés en bourse alors qu'à partir de la crise des « subprimes » de 2008 jusqu'en 2010, le nombre s'est réduit de 60% pour ne tomber plus

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qu'à une dizaine de clubs. Le graphique « nombre de clubs cotés en Bourse, janvier 1983 à septembre 2009 »5 traduit bien cette tendance à la baisse depuis la crise mondiale.

Un club coté en bourse signifie-t-il qu'il gagnera plus de matchs ? L'issue d'un match a-t-elle des conséquences sur le marché boursier ? D'une part, les études sportives réalisées par Baur et McKeating6 montrent que la cotation en bourse d'un club de football ne signifie en rien de meilleurs résultats sur le plan sportif. D'autre part, les études récentes réalisées en 2009 par l'économiste Palomino7 ont prouvé une corrélation évidente entre les victoires d'une équipe et l'évolution positive de son cours boursier. En revanche, un match perdu ou nul influence négativement le cours.

Il est prouvé statistiquement dans le championnat anglais, qu'une victoire est fréquemment suivie en moyenne d'une hausse de l'action de 0,53% le jour suivant du match gagné. A contrario, une défaite se traduit généralement par une baisse du cours de l'action de 0,28% et -1,01% trois jours suivant la défaite. L'étude montre également que les impacts boursiers sont plus importants lors des matchs de fin de saison car il en va du statut du club de football (relégation, promotion dans un championnat supérieur ou qualification pour une compétition interclubs).

Une seconde étude menée par Edmans8, montre que l'équipe nationale, vainqueur de la Coupe du Monde, aura un impact significatif sur le cours boursier national. Dans le cas contraire, la défaite lors de cette même compétition, engendre négativement le moral des investisseurs ce

5 DRUT BASTIEN, Economie du football professionnel, collection repères, 2014 P.21

6 BAUR D. & McKEATING C. Do football clubs benefit from an IPO? International Journal of Sports Finance, 2011, vol. 6, n°1, p. 40-59.

7 PALOMINO F. Information, investor sentiment, and stock returns: the case of British soccer betting, Journal of Corporate Finance, vol. 15, N°3, p. 368-387

8 EDMANS A. Sport sentiment and stock returns, Journal of Finance, vol 62, p. 1967-1998

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qui a pour conséquence une contraction significative de l'indice boursier. Bien évidemment, l'impact est d'autant plus important s'il s'agit d'un pays où la culture du football est très forte.

L'introduction en bourse d'un club de football permet aussi à ce dernier de détenir un nouveau financement de projet, souvent pour des stades ou pour le recrutement de meilleurs joueurs.

Cependant, croire que ces projets de financement sont gages de réussite serait une erreur. Le sport à une part d'incertitude non négligeable et la qualité d'une équipe ou d'infrastructure n'est pas le garant d'une réussite sportive.

Les clubs de football professionnel français ont la possibilité d'être cotés en bourse depuis la loi du 11 octobre 2006. Pour autant, la loi prévoit que les clubs qui souhaitent faire un appel public à l'épargne doivent présenter un projet « d'acquisition d'actifs destinés à renforcer leur stabilité et leur pérennité, tel que la détention d'un droit réel sur les équipements sportifs utilisés »9. En d'autres termes, pour être coté en bourse il faut un projet d'acquisition d'un stade. C'est en 2014, que deux clubs sont entrés en bourse. Il s'agit de l'Olympique Lyonnais et du FC Istres. 94 millions d'euros ont été déboursés par le club rhodanien pour financer le projet du stade des lumières. Ceci, dans l'optique d'obtenir des revenus plus réguliers et plus importants. Nous y reviendrons plus amplement dans une prochaine partie.

En définitive, le football professionnel semble avoir tourné la page du simple amateurisme. Le changement de statut juridique des clubs, en quête de profit comme les plus grandes entreprises, démontre une stratégie encore inconnue à ce jour dans le football. Qui plus est, l'introduction en bourse de certains clubs n'est que le reflet des nouvelles ambitions financières. L'argent semble avoir une grande importance pour permettre à un club d'accéder à un meilleur classement et d'accéder aux compétitions les plus prestigieuses telles que la Champions League ou l'Europa League.

En effet, les compétitions continentales constituent un bon moyen de faire valoir le prestige d'un club. Beaucoup de grands clubs comme le Real de Madrid, La Juventus de Turin ou encore Arsenal, utilisent les retombées des compétitions que nous venons de citer pour accroître leurs côtes de popularité. La question que l'on peut se poser est la suivante. Après

9 DRUT BASTIEN, Economie du football professionnel, collection repères, 2014 P.26

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notre première étude, nous avons démontré que les ressources financières générées par les clubs professionnels, permettaient d'accéder plus facilement à ces tournois prestigieux. Peut-on donc considérer que les compétitions interclubs sont-elles accélératrices des inégalités entre ceux qui les jouent et ceux qui n'y ont pas accès ?

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand