Paragraphe 2 : Les mesures de contrôle des risques
liés à l'Actif! Passif
2.1 Contrôle du risque de
taux d'intérêt :
Les IMF sont toujours devant l'obligation de suivre le
risque de taux d'intérêt en prenant les mesures suivantes :
1) évaluer le montant à risque quand il y a un
changement dans les taux d'intérêt;
2) évaluer les variations périodiques des flux
financiers dans un contexte particulier de changement de taux
d'intérêt.
Il est clair que tous les éléments d'actif et du
passif ne réagissent pas de la même façon à une
variation des taux d'intérêt. Certaines composantes du bilan sont
plus sensibles que d'autres, cette caractéristique est connue sous le
concept de "sensibilité du taux d'intérêt". Par exemple,
les comptes de 'dépôts des petits épargnants sont beaucoup
moins sensibles aux variations de taux d'intérêts, dans
la mesure où la plupart des clients à faibles revenus ouvrent des
comptes de dépôt beaucoup plus pour des raisons de
liquidité et de sécurité que pour des revenus ou produits
financiers, C'est pourquoi la baisse éventuelle de taux créditeur
engendre, bien rarement, des réactions de retraits d'épargne de
la part de cette catégorie de clientèle, A l'opposée, les
dépôts à terme bancaires et les participations
financières sont souvent très sensibles aux fluctuations
financières. Les immobilisations financières, ou les
dépôts à terme sont le plus souvent des investissements
financiers dont J'ultime finalité est de produire une plus-value
(rendement ou retour sur investissement).
Dans un contexte de baisse du taux d'intérêt, les
investisseurs retirent probablement leurs avoirs. En d'autres termes, de tels
investissements sont plus sensibles aux fluctuations financières que les
comptes de dépôts à vue des petits épargnants. Cet
exercice d'analyse de la sensibilité du taux d'intérêt est
particulièrement important au sein des institutions de micro finance qui
mobilisent des fonds à partir de diverses sources.
Quant aux IMF qui disposent d'une clientèle
à faible revenu, la sensibilité du taux d'intérêt
peut être d'une importance moindre que de pouvoir réagir à
n'importe quel changement des flux financiers. La détermination de la
différence entre les actifs sensibles à la variation du taux
d'intérêt et les éléments du passif sensible
à la réduction du taux d'intérêt, est ce qu'on
pourrait appeler analyse du différentiel de taux, permet de
déterminer les mécanismes d'identifications à temps de la
réduction du flux financiers au sein de l'institution.
Les actifs ou passifs variables sont celles dont les prix ou
valeurs peuvent fluctuer à la hausse comme à la baisse au cours
des mois à venir.
Un indicateur utile pour le suivi des risques de taux
d'intérêt est la marge financière nette
d'intérêt généralement appelé la marge. Ce
ratio calcule le revenu qui reste dans] 'institution après le paiement
d'intérêt sur tout le passif et compare le résultat avec
soit l'actif total soit le portefeuille de prêts de l'institution.
La marge financière nette
d'intérêt
=
(Revenu - charges financières)
/
Total Actifs Moyens
Un autre mode de calcul de ce ratio est :
La marge financière nette
d'intérêt
=
(Revenu d'intérêt - charges
financières)
/
Actifs Moyens
La charge financière représente ici, la charge
d'intérêt, le coût ajusté de l'inflation, le taux de
dépréciation des charges de change, et le coût
ajusté des lignes de crédits subventionnés. Ce
deuxième ratio peut être plus utile que Je premier pour les IMF
avec des capitaux importants (mobilisés a partir de subventions de
bailleurs) ou les fonds subventionnés.
C'est très important de comparer ce ratio au ratio de
dépenses opérationnelles pour évaluer si la marge de taux
d'intérêt est assez pour couvrir les charges
opérationnelles.
Ratio d'efficacité
opérationnelle
=
Dépenses totales
opérationnelles
/
Total Actifs Moyens
2.2 Le contrôle du risque de change :
En général les IMF qui n'opèrent pas dans
un environnement des multiples devises devraient éviter les dettes en
devises étrangères pour éviter ce risque. Cependant si
l'économie est libellée en dollar et les clients font les
opérations en dollar il sera normal qu'une IMF donne ses crédits
en dollars en se faisant approvisionner les actifs en dollar avec le passif en
dollar.
Tant que l'IMF n'aura pas prouvé sa capacité de
réaliser, dans sa politique de financement locale, un équilibre
plus ou moins stable entre ressources et emplois en devises
étrangères sur une durée équivalente à
l'échéance du prêt, elle ne devrait, en principe,
contracter ou financer un portefeuille de prêts en devises
étrangères.
Pour les IMF exposées aux devises
étrangères, le mécanisme de contrôle
approprié devrait être établi.
Si la dévaluation est constante et prévisible,
les options sont:
1) Ajoutez le taux de dévaluation attendu au taux
d'intérêt nominal local pour tous les crédits
octroyés. Par exemple, une IMF en Amérique Latine charge 3.5% par
mois sur les crédits en dollar U.S. et 4.0% par mois sur les
crédits en devises locale.
2) Ajoutez une provision pour charge de dévaluation
au bilan et au compte de résultats.
3) Indexer le taux d'intérêt sur le montant du
prêt en devises locales à une valeur correspondante en devise
étrangère pour qu'au cas où la devise locale se
dévalue, la valeur du crédit en devises étrangères
soit toujours remboursée.
II faut noter que cela transfert le risque de perte de
dévaluation sur le client ce qui ultimement augmente le risque
crédit
Au cas où la dévaluation se produisait
inopinément parce que le système financier local a reçu un
coup, les IMF qui ne se sont pas préparées à
l'avance risquent de tomber en faillite.
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