3.5 Les mesures antiérosives introduites par les
projets et leurs impacts
Les interventions des projets ont eu comme conséquences,
l'introduction d'un certain nombre de mesures antiérosives
adaptées au terroir. Comment la population locale s'est
appropriée ces mesures?
3.5.1 Les demi-lunes
La demi-lune est un ouvrage antiérosif à
vocation diverse (agricole, pastorale, ou sylvicole). Dans son principe elle
ressemble à un tassa. Cependant elle convient mieux aux terres de glacis
et aux taches stériles des terres dunaires qui pressentent une
induration de surface très imperméable. C'est dans la
région de Tahoua que la mission catholique a introduit cette technique
dans les années 1970. Elle est d'origine Israélienne et comprend
un impluvium et une surface de culture (Rapport PDRT 1997).
Selon le même rapport du PDRT de 1970, au tout début les
rendements étaient de 600kg à l'hectare aménagé en
demi-lunes. Mais d après le même rapport, grâce à
l'utilisation du fumier, le rendement atteignait 1850Kg de sorgho à
l'hectare à Boude. La demi-lune est un demi cercle creusé
perpendiculairement à la pente et entouré d'une levée de
terre (terre de déblai) : la lunette. Avec une profondeur en moyenne de
15 à 20 cm sur un diamètre de 4m, le demi-cercle constitue la
surface de culture. Pour augmenter la quantité d'eau utilisable par la
plante, une surface est laissée intacte : c'est l'impluvium.
Figure 14 : Disposition demi-lune (source MA
1987)
Cette technique de récupération des sols a pour
but de recueillir et de favoriser l'infiltration des eaux de ruissellement.
Le respect des mesures prévues par le projet n'est pas garanti.
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Cela est dû au manque de matériel adéquat
des mesures. Les paysans par leur génie créateur utilisent des
cordes pour tracer les demi-cercles. Cinquante sept (57) personnes soit 67 ,05%
des enquêtés font recours aux demi lunes pour traiter les glacis
ou les taches d'infertilités dans leurs champs. D'après le Chef
de District Agricole (C D A) de Bambèye, toutes les aires de
pâturage du terroir ont bénéficie des traitements
antiérosifs en demi lunes. Les ouvrages sont très
appréciés par la population de Mogheur, elles ont le
mérite de corriger trois (3) contraintes majeures.
? la nutrition hydrique des plantes (collecte et accumulation des
eaux);
? la fertilité des sols (application de matière
organique) ;
? la maîtrise de l'érosion hydrique (conservation
des eaux et restauration des terres).
3.5.2 Le scarifiage
« Le scarifiage est une bande de grattage qui est faite
sur les sommets des plateaux, des sols non meubles des glacis
encroûtés ou graviollonnaires » (IBRAHIM seyni 2006). C'est
une technique pratiquée de manière motorisée. Elle permet
de casser la croûte qui recouvre les zones gréseuses ou
encroûtées favorisant ainsi l'infiltration de l'eau. Elle vise
également à améliorer le développement des
herbacés. Le PDRT l'a réalisé sur le sommet du plateau.
Mais depuis quelques années, ses traces ne sont visibles que par
endroit. Les paysans ne peuvent pas faire le scarifiage par manque de moyen
ont- ils confié. Cependant ils font recours aux techniques moins
coûteuses et simples.
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