I.1.2. La voie publique, un lieu d'accueil de diverses
activités
La rue à Dakar n'assure pas uniquement la circulation
des biens et personnes, elle représente aussi un support - pour les
activités économiques - à une partie de la
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Troisième partie : présentation des
résultats et recommandations
population. Cette dernière tente de profiter des flux
quotidiens des personnes et s'installe ainsi près des lieux les plus
fréquentés ou les voies à grande circulation.
Figure I.3 : Les
différents types d'activité occupant la voie
Autre
Vendeur de fruits
Boutiquier
Restaurateur
Garagiste
Vente et location de véhicules
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|
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0% 10% 20% 30% 40% 50%
Source : enquête
mémoire / Moussa Dicker 2016
La restauration et la vente de véhicule sont les plus
dominantes parmi les activités exercées sur la voie. Quant
à la rubrique « autres », (46 %
c'est-à-dire 33 personnes sur les 72 enquêtées) elle
regroupe plusieurs activités. Il y a les vendeurs (hommes et femmes) de
produits divers (qui représentent 36 % de la rubrique) tels que les
chariots de vente de café, les tabliers des vendeuses d'arachide, mais
aussi les services de lavage et de nettoyage (26 %) et d'autres types de
commerce (32 %).
Les restaurateurs ciblent les points de rassemblement tels
que les devantures des écoles (cas du Collège
Sacré-Coeur), à côté des parkings de vente de
véhicules, devant les bâtiments en chantier, etc. L'existence des
services, tout au long de ces voies, permet aussi aux restaurateurs de capter
les employés durant leur pause.
Quant aux vendeurs de véhicules, ils recherchent une
visibilité et trouvent que ces voies (surtout la VDN) leur permettent
d'être plus accessibles. En analysant la durée de leur occupation
et l'assouplissement de la politique d'importation de voiture (de cinq (05) ans
d'ancienneté à huit (08) ans en 2013), il existe un lien puisque
sur les 14 vendeurs enquêtés 11 se sont installés depuis
moins de trois (03) ans. Mais aussi 07 d'entre eux exercent pour la
première fois cette activité notamment 50 % des vendeurs. La
possibilité d'importer des véhicules plus anciens mais aussi
moins chers, est une
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Troisième partie : présentation des
résultats et recommandations
opportunité pour plusieurs acteurs économiques.
Pour vendre leur produit il leur faut de l'espace et une visibilité et
c'est ce que leur offre ces voies où ils se sont installés en
grand nombre.
Pour les boutiquiers, il faut noter que ce sont des
extensions sur la voie de certains de leur produits, faute d'espace à
l'intérieure de leur boutique. Les garagistes sont faiblement
représentés parce que la municipalité ne veut pas
autoriser de telles occupations sur ces voies à cause de leurs
déchets et leur impact sur la voie (disharmonie ou encore
défiguration). Les vendeurs de fruits (8 %) sont dispersés sur
les deux voies. Ils occupent ces voies pour accéder à une
clientèle permanente grâce aux flux quotidiens. Le choix de ces
acteurs pour exercer les activités ci-dessus peut être aussi
expliqué par leur motif.
Figure I.4 : Relation entre
activité et motif du choix de la voie
Vente et location de véhicules Vendeur de fruits
Restaurateur Garagiste Boutiquier Autre
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0% 20% 40% 60% 80% 100% 120%
Visibilité Moins de contrôle Autre
Accessibilité des clients
Source : enquêtes
mémoire / Moussa Dicker 2016
L'accessibilité des clients et la visibilité
sont en effet les raisons les plus avancées pour le choix d'occupation
de la voie. Tous les occupants considèrent que sur ces voies ils sont
plus accessibles. La VDN est sans doute la deuxième artère la
plus importante de la voirie urbaine de Dakar après l'autoroute, et
accueille un flux
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Troisième partie : présentation des
résultats et recommandations
important engendré par les mouvements pendulaires
(entre le centre et la périphérie). Et le Boulevard du
Koweït assure la liaison entre les quartiers de Ouakam, Mermoz,
Liberté et Grand Yoff. Pour un acteur économique cherchant
visibilité et accessibilité, ces deux voies sont donc
stratégiques au niveau de cette zone.
En outre, il existe des occupants qui exercent une
activité secondaire. Une activité secondaire permet à ces
occupants de diversifier leur source de revenus. C'est aussi une garantie en
cas de crise majeure touchant son activité première.
Figure I.5 :
Répartition des personnes qui pratiquent une autre
activité
![](Problematiques-de-l-occupation-et-de-la-gestion-de-l-espace-public-dans-les-communes-de-Ouakam-et-d18.png)
72%
Oui Non
28%
Source : enquêtes
mémoire / Moussa Dicker 2016
Les occupants ayant une activité secondaire
représentent 28 % et sont investis dans des activités comme le
jardinage, l'artisanat, d'autres types de commerce ou encore ce sont des
étudiants qui exercent en leur période de vacances. En outre, une
majorité (72%) des occupants pratiquent une seule activité.
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