La liste des Cartes
Carte n°1 : Les 19 communes de la Ville de Dakar 37
Carte n°2 : Occupation de l'espace dans la région
de Dakar depuis 1978 38
Carte n°3 : Répartition de la population de Dakar
39
Carte n°4 : Exemple de flux dans la Ville de Dakar 40
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Résumé du Mémoire
La gestion des espaces publics est complexe, surtout pour des
nouvelles communes en pleine évolution. Cette complexité ressort
de la rencontre de nombreux acteurs, voire tous les acteurs urbains, à
l'échelle de ces espaces.
Ce travail porte sur l'analyse des modalités
d'occupation et de gestion de l'espace public, particulièrement la voie
publique, dans les communes de Ouakam et Mermoz Sacré-Coeur. Il s'agit,
d'une part, de caractériser les occupants afin de comprendre les
dynamiques d'occupation de l'espace. D'autre part, les procédures
administratives liées à la gestion de la voie sont
étudiées. Cette étude est basée sur des
informations qualitatives et quantitatives recueillies grâce à des
outils de collecte distincts.
Les occupants sur la voie publique ont des
caractéristiques très variées. Ils sont majoritairement
jeunes (16 - 30 ans) et de genre masculin (71%). Plusieurs activités
sont exercées sur la voie, telles que la vente de véhicules, la
restauration, la menuiserie, le lavage de voitures... ; chaque activité
nécessitant une installation particulière (étale,
container, chariot, etc.). Les occupants s'installent sur des superficies
allant de 0 à 300 m2 et indépendamment de
l'activité exercée.
La gestion de la voie est assurée par la commune
conformément aux textes (précisément la Loi 2013-10
portant Code générale des Collectivités Locales). Cette
dernière autorise les installations, interdit celles qui sont
irrégulières et s'assure de la bonne fonctionnalité de la
voie.
Cependant, les procédures pour l'octroi d'un permis
d'occupation sur la voie ne se font pas selon des normes urbanistiques. Ce qui
laisse la place à des appréciations et à des observations
qui peuvent être qualifiées de « subjectives », pour
l'autorisation d'une installation. Cela occasionne donc des
irrégularités et les occupations se prolifèrent sur la
voie en finissant par devenir un encombrement pour les populations surtout
celles riveraines.
C'est dans ce contexte que nous avons formulé quelques
recommandations qui permettront de résoudre les contraintes
rencontrées autant par les occupants, que par les populations riveraines
et les acteurs de la commune.
1
INTRODUCTION
Les villes des pays en voie de développement,
particulièrement celles de l'Afrique noire francophone, subissent ces
dernières décennies une forte pression démographique aux
multiples causes dont les plus marquantes sont la migration et la croissance
naturelle. Cette pression a contribué à la naissance d'une
urbanisation accélérée et incontrôlée de ces
villes, dans un contexte « de développement urbain dans des
pays aux capacités économiques relativement réduites
» 1 , ayant des difficultés à répondre aux
besoins des populations en services publics de base tels que le logement, le
transport, l'assainissement, l'éclairage public, etc.. (KOULGUEI, 2012).
Mais « la ville africaine » est récente, une «
production contemporaine »2 fruit de la
colonisation.
En effet, la ville dans les pays africains est, à
l'origine, conçue pour des besoins de la colonisation (infrastructures
pour l'acheminement des produits agricoles et miniers, de siège de
commandement militaire, etc..). Au Sénégal, la ville de Dakar en
est une parfaite illustration. L'héritage de ce passé colonial
est toujours ressenti à travers l'évolution de cette ville. Dakar
concentre l'essentiel des équipements et services du pays conduisant
ainsi à une importante concentration des activités
économiques voire politiques. Une situation synonyme
d'attractivité ou plutôt de centralité.
Dans ce contexte, la ville de Dakar doit absorber presque tout
le flux migratoire occasionné par les crises environnementales dans le
monde rural. La ville et ses périphéries (Pikine,
Guédiawaye) concentrent 23% de la population totale du pays (ANSD, 2013)
sur 550 km2 soit une densité de 5 374 hbts/km2. La
région compte en effet 3 137 196 hbts. La ville est
ainsi sous une forte pression démographique qui met au défi les
acteurs de la ville. Il y a d'une part les actions des politiques publiques qui
tentent de gérer le phénomène et d'autre part, la
population qui elle-même cherche des mécanismes d'adaptation. La
gestion urbaine devient ainsi un objet de confrontation entre les acteurs
à une échelle particulière de la ville, celle de l'espace
public.
1CHENAL Jérôme et al. Quelques rues
d'Afrique. Observation et gestion de l'espace public à Abidjan, Dakar et
Nouakchott, 2009, p.239.
2Ibid.
2
La gestion de l'espace public, précisément celle
des voies publiques, dans les communes de Dakar présente nombreux
défis. Les communes, érigées en communes de plein exercice
depuis 2013, ont des compétences élargies donc de nouvelles
responsabilités. Ces dernières éprouvent d'énormes
difficultés en matière de gestion urbaine aggravées par un
manque de ressources (principalement financières). Elles ont en effet
besoin de moyens pour exercer leurs compétences et de ce fait, mettent
en valeur les voies publiques pour combler ce manque. Ainsi, on assiste
à des installations parfois non organisées sur la voie, avec une
autorisation de la commune.
C'est dans ce contexte qu'évoluent les communes de la
ville de Dakar. Notre étude a porté spécifiquement sur
l'analyse de l'occupation et de la gestion de la voie publique dans les
communes de Ouakam et de Mermoz Sacré-Coeur. La zone de ces communes
fait l'objet d'une concentration d'activités et de services depuis ces
dernières années. La présence de la VDN et l'engorgement
du centre-ville de Dakar offrent donc une certaine centralité à
ces deux zones. L'occupation et la gestion de la voie publique deviennent donc
une question centrale pour ces deux communes.
La bibliographie consacrée à la matière,
telle que les conclusions de Jérôme Chenal dans
"La ville ouest-africaine : modèles de planification de l'espace
urbain" ; ont permis d'avoir une connaissance précise et assez
pertinente de la problématique. Afin de déterminer dans quelles
conditions s'effectue l'occupation et la gestion de la voie publique dans ces
deux communes, il était donc indispensable de se fonder sur des
méthodes et techniques pratiques notamment les enquêtes de
terrain, les entretiens et les observations directes. L'exploitation de ces
sources devait permettre de répondre à une série
d'interrogations inhérentes au sujet.
Ce mémoire tend à démontrer qu'une bonne
gestion de la voie publique passera par une organisation rigoureuse et des
outils adaptés aux réalités locales. Il est ainsi
structuré en trois grandes parties : la première est
consacrée à l'élaboration du cadre théorique et du
cadre opératoire ; la seconde consiste à la présentation
de la zone et des choix méthodologiques et enfin la troisième
partie dans laquelle sont présentés et analysés les
différents résultats obtenus, suite auxquels des recommandations
ont été formulées.
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